LMV 18 - Société Française de Médecine Vasculaire
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LMV 18 - Société Française de Médecine Vasculaire
LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 2 la lettre du médecin vasculaire Revue de la Société Française de Médecine Vasculaire _ FMC : ECHOSCLEROSE MOUSSE _ SITE : LE RENOUVEAU _ IPDE5, UNE PROMESSE VASCULAIRE ? _ DPC, APRES LES DECRETS _ BIBLIO : CAVENT, ARTERES INCOMPRESSIBLES Numéro 18 - Mars 2012 www.sfmv.fr LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 3 La lettre du médecin vasculaire La lettre du Médecin Vasculaire est le journal d’information de la Société Française de Médecine Vasculaire destiné à ses membres, et complète le vecteur web de la SFMV (www.sfmv.fr) La revue contient 4 parties : _ La première traite des ACTUALITÉS DE LA SFMV _ La seconde partie est orientée FMC : recommandation commentée, et/ou un dossier FMC _ La troisième est une VEILLE BIBLIOGRAPHIQUE, à partir d’analyses bibliographiques commentées sur des thématiques majeures. _ La quatrième est axée sur la pratique du MÉDECIN VASCULAIRE _____________________ _____________________________ ______ Organisation _ RÉDACTEUR EN CHEF : Dr Michel FESOLOWICZ (La Rochelle) _ COMITÉ DE RÉDACTION : Dr Philippe CHANTEREAU (Meaux), Pr Joël Constans (Bordeaux), Dr Michel DADON (Paris), Dr Catherine GAILLARD (Péronne), Dr Jean-Michel BAUD (Le Chesnay), Dr Gérard COPPE (Arpajon), Dr Jean-Pierre LAROCHE (Avignon), Dr Gilles MISEREY (Rambouillet), Dr Alain VIARD (Foix), Dr Christine JURUS (Villeurbanne), Dr Marie-Antoinette SEVESTRE-PIETRI (Amiens) _ COMITÉ SCIENTIFIQUE : Dr Marie-Thérèse BARRELLIER (Caen), Pr Jean-Luc BOSSON (Grenoble), Pr Luc BRESSOLLETTE (Brest), Pr Philippe LACROIX (Limoges), Dr Philippe LE ROUX (La Roche sur Yon), Pr Isabelle QUERE (Montpellier), Dr Marie Antoinette SEVESTRE PIETRI (Amiens), _ CONCEPTION GRAPHIQUE : Jérôme DURAND ([email protected]) _ COUVERTURE : crédit photo iStockphoto _____________________ _____________________________ ______ Charte de la revue _ Séparation entre l’information (sélection et relecture par le comité de rédaction) et les articles scientifiques ou didactiques (sélection et relecture par les comités scientifique et de rédaction) _ Existence d'une bibliographie référencée dans les articles le nécessitant _ Résumé, implications pour la pratique et QCM dans les rubriques FMC et Analyses bibliographiques _ Identification de toute promotion de médicaments et de matériels y compris en ce qui concerne les rédactionnels, ne devant pas interrompre la continuité des articles _ Identification et mention des conflits d'intérêts des auteurs ou rédacteurs _____________________ _____________________________ ______ Nous contacter [email protected], [email protected], [email protected] La lettre du Médecin Vasculaire est une publication interne de la Société Française de Médecine Vasculaire. Une publication d’Angionet Média SARL au capital de 9000€ - Siège social : 4 rue Galvani 75838 Paris Cedex 17 - N° SIRET 440 425 957 00014 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 4 IN MEMORIAM Michel Vayssairat nous a quitté au terme d’une très cruelle maladie. Sa disparition laisse un vide énorme pour beaucoup d’entre nous. Son parcours fut atypique et n’eut rien d’un long fleuve tranquille. Son internat l’avait préparé à une spécialisation de Médecine Interne avec une orientation rhumatologique ; mais deux rencontres essentielles sont venues modifier son destin. L’une à l’hôpital Saint Joseph avec Jean-Michel Cormier, chirurgien vasculaire qui a donné à Michel l’envie de se consacrer à la médecine vasculaire. Les rencontres avec le Professeur Cormier avaient lieu plusieurs fois par semaine quand Michel était interne puis chef de clinique à Broussais. Il y avait la visite à Saint Joseph le mercredi matin à 7 heures pour rencontrer les malades opérés dans les jours précédents, le staff du mercredi soir à 20 heures pour présenter les malades à opérer, la visite du Professeur Cormier dans le service de médecine vasculaire de Broussais le jeudi matin où les patients à opérer lui étaient présentés et le staff du samedi à 13 heures, où les dossiers des patients étaient rediscutés avec l’ensemble des médecins, des chirurgiens et des radiologues des services de Broussais et de Saint-Joseph. La rigueur, la précision, l’exigence de Jean-Michel Cormier amenaient chacun à présenter un argumentaire précis et étayé par une parfaite connaissance du dossier, tant sur le plan clinique et sémiologique que sur les plans anatomiques, physiopathologiques et thérapeutiques ; en effet, grand était le risque de se retrouver cloué au pilori par les remarques redoutables mais toujours justes et argumentées de Jean-Michel Cormier. C’est à cette rigoureuse école médico-chirurgicale que Michel acquit au fil des années un sens clinique, un pragmatisme et une rigueur de raisonnement qui ne l’ont jamais quitté. La deuxième rencontre essentielle de Michel eut lieu avec Jean-François Merlen. Ce médecin Lillois humaniste, se passionna pour l’étude de la microcirculation et fut le premier à remettre au goût du jour la capillaroscopie utilisée pour la première fois par Malpighi au 17ème siècle. Dès lors la carrière médicale de Michel semble toute tracée, il va se consacrer à l’angiologie, avec un attrait tout particulier pour la microcirculation. A la fin de son clinicat il est destiné à devenir chef de service de médecine vasculaire à l’hôpital Saint Michel avec son ami chirurgien vasculaire Pierre Lagneau.Les voeux d’un mandarinat tout puissant à l’époque lui offrent l’opportunité de concourir à l’agrégation de Médecine Interne en 1980 et il devient presque sans en avoir eu l’ambition Professeur de Médecine Interne à Broussais à l’âge de 36 ans. Pendant six ans, il consacre toute son énergie à développer les techniques d’exploration de microcirculation, au premier rang desquelles la capillaroscopie. Avec son élève qui deviendra son indéfectible ami, Pascal Priollet, il est l’auteur d’un remarquable ouvrage du début des années 80, qui reste trente ans après une des références de cette technique d’exploration. LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 5 Il travaille également beaucoup avec Pascal sur la TCPO2 pour en préciser la reproductibilité et déterminer les valeurs seuils en fonction des différentes pathologies. Il est membre fondateur de la Société Française de Microcirculation avec le Professeur Alain Larcan et il en sera président à plusieurs reprises dans les années 80 et 90. En 1986, de nouvelles intrigues hospitalouniversitaires font basculer son destin. Il doit quitter Broussais et laisser sa place de Professeur. On cherche à l’expédier à Saint Louis, à Henri Mondor et finalement c’est à l’hôpital Tenon qu’il trouvera refuge dans le service de chirurgie vasculaire dirigé par Oscar Nussaume, où il développera une unité de médecine et d’explorations vasculaires. Malgré ce traitement injuste, Michel garde l’enthousiasme et la volonté de faire progresser sa discipline. Il forme de nombreux étudiants par le biais de la capacité d’angiologie qu’il dirige, il pilote plusieurs essais multicentriques avec les équipes françaises sur le traitement de la maladie de Raynaud et sur les nécroses digitales. Avec Patrick Carpentier, il participe au développement et à la reconnaissance internationale de la Société Française de Microcirculation qui aura l’honneur, grâce à leur action conjuguée, d’organiser à Paris en 1998 le Congrès Européen de Microcirculation. Il fait partie, en 1995, des membres fondateurs du Collège des Enseignants de Médecine Vasculaire (CEMV) pour lequel il va donner beaucoup de son énergie durant les quinze dernières années de sa vie. Il en fut l’un des présidents jusqu’en novembre 2011. Sous son impulsion et celle de ses collègues et amis très proches, Charles Janbon, François Becker, Christian Boissier, Luc Bressollette, Patrick Carpentier et moi-même auxquels beaucoup d’autres viendront s’agréger au fil des années, Joël Constans, Philippe Lacroix, Isabelle Quéré, Alessandra Bura-Rivière, Gilles Pernod entre autres, la décision fut prise d’écrire un manuel de poche consacré à la médecine vasculaire qui aura pour vocation d’être mis gratuitement à disposition de tous les étudiants en médecine français. Ainsi nait le VALMI (Veines Artères Lymphatiques et Microcirculation) dont la première édition paraît en 2002 et qui est remis à jour tous les deux ans depuis. La cinquième édition sera en disponible en mars 2012. Depuis plus de vingt ans également, Michel a énormément contribué à l’activité du Collège Français de Pathologie Vasculaire (CFPV) fondé en 1966 par le Professeur Claude Olivier et qui réunit chaque année en Mars à Paris, pendant quatre jours, plus de 2000 médecins, chirurgiens, radiologues et biologistes vasculaires pour un congrès annuel dont le succès ne LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 6 se dément pas. Michel était le président du CFPV depuis près de dix ans. Avec Pascal Priollet son fidèle secrétaire général, ils ont su rendrevces journées de mars incontournables pour la profession par une organisation exemplaire, au service d’un programme scientifique diversifié, alléchant et de grande qualité. L’une des autres activités essentielles de Michel Vayssairat fut d’être le rédacteur en chef du Journal des Maladies Vasculaires pendant plus de vingt ans. Malgré les difficultés pour la presse médicale française d’exister face à la presse anglo-saxone, Michel s’est battu quotidiennement pour garder un bon niveau au seul journal français consacré exclusivement à la pathologie vasculaire et pour faire progresser un peu plus chaque année son impact factor. Il a lu tous les articles adressés au journal pendant vingt ans avant de les soumettre aux référés. Il n’est pas un jour où il ait omis de consacrer une partie de son temps à ce journal qui lui doit beaucoup. Un grand projet a également animé Michel pendant de très nombreuses années, celui d’obtenir une reconnaissance de la Médecine Vasculaire au rang des spécialités. Il a su motiver toutes les forces vives de la discipline : CNU, médecine libérale, médecine hospitalière pour participer à l’élaboration de notre référentiel métier et pour en assurer la finition et la présentation devant la CNIPI en 2010. Si la Médecine Vasculaire devient demain une spécialité, chaque médecin vasculaire pourra remercier Michel dont l’action aura était essentielle et prépondérante pour parvenir à ce résultat. Jusqu’aux derniers instants de sa vie il s’est informé sur l’avancée de ce projet qui lui tenait particulièrement à cœur. Travailler avec Michel était un plaisir du fait de son sens aigu de l’organisation, de sa ponctualité, de sa fiabilité. Ce ne sont pas ses fidèles secrétaires et amies Annie Caussin et Françoise Staub qui me démentiront, elles qui ont accompagné chacune de ses journées professionnelles pendant plus de trente ans. Il préparait minutieusement chaque réunion, ayant établi un ordre du jour, chaque sujet abordé était présenté dans un dossier et des photocopies pour chaque participant étaient déjà prêtes si nécessaire. Il avait ce talent unique de savoir présenter simplement les situations parfois complexes, ce qui facilitait le choix des solutions. Pour tous nos ouvrages écrits en collaboration, Michel a toujours été le premier à remettre son texte, et ce toujours avant les dates limites que nous nous étions fixées. Il a suscité l’enthousiasme de ceux avec qui il travaillait. Les rédacteurs du Valmi depuis le premier jour en savent quelque chose. Un climat d’amitié solide a présidé à chacune de nos réunions, climat qui lui permettait parfois d’avoir la critique acerbe envers les écrits que nous présentions fièrement et que Michel savait critiquer avec sévérité, justesse et humour. Il a su au fil des années tirer le groupe vers une attitude consensuelle qui j’en suis certain lui survivra. Bien que les journées n’aient que vingt quatre heures, Michel gardait un peu de son temps pour une autre passion : l’écriture de romans policiers. J’ai eu l’honneur de lire en avant-première plusieurs de ses livres pour lui donner un avis critique et il acceptait toujours les remarques avec bienveillance et modestie. La difficulté d’un auteur est d’être publié surtout pour un premier roman. Michel fut confronté à ce problème et après avoir essuyé plusieurs refus des éditeurs, il décida de concourir à un prix littéraire pour se faire éditer. Ce coup d’essai fut un coup de maître puisqu’il fut en 2005, sous le pseudonyme de Jules Grasset pour « Les Violons du diable », Lauréat du Prix du Quai des Orfèvres et fut ainsi publié à plus de 150 000 exemplaires. Pour nous qui ont avons eu le plaisir et l’honneur d’être ses amis, Michel restera toujours vivant dans nos mémoires. Il est vain de vouloir définir un homme en quelques mots mais parmi ses qualités essentielles je retiendrai l’intelligence, le courage, la détermination, l’intuition, la finesse, la courtoisie, la fidélité absolue. Malgré toutes ces qualités, Michel n’aurait pas pu être ce qu’il a été sans celle qui, pendant près d’un demi-siècle, a été constamment à ses côtés, qui l’a soutenu et encouragé dans les nombreuses épreuves que le destin lui a fait traverser. Chantal, sa discrète, sa courageuse épouse au caractère bien trempé, dont les photos jaunies par le temps ainsi que celles de ses enfants, Fabien et Laure-Marie, ont toujours siégé en bonne place sur ses bureaux, dont celui de la rue de l’Université. Chère Chantal, chers Fabien et Laure-Marie, vous avez ainsi toujours été présents à ses côtés quand il avait des décisions importantes à prendre. Votre chagrin est aujourd’hui immense. Soyez assurés que nous le partageons. Michel a été pour moi comme pour beaucoup une rencontre essentielle dans ma vie professionnelle et personnelle. Au paradis des justes, Michel doit désormais occuper une place de choix. Très Cher Michel, nous te disons adieu aujourd’hui mais pas totalement, car tu resteras à jamais présent dans nos cœurs. Jean-Louis Guilmot LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 7 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 8 éditorial Une liaison dangereuse _____________________ _____________________________ ______ Michel FESOLOWICZ ([email protected]) Si je devais ne garder qu’une chose de mes aventures avec la médecine vasculaire, la Lettre aurait cette place d’exception. Aucun regard en arrière, aucun état d’âme, aucun autre ciel espéré. A chaque numéro la fin d’une histoire, à chaque numéro une nouvelle promesse, ruptures et nouveaux départs, les affres et les joies d’une amante capricieuse. Ecoutez battre le cœur de la Lettre, au rythme de notre médecine vasculaire. Un nouvel adieu, encore un de trop. Saluons avec admiration le Rédacteur en Chef du Journal des Maladies Vasculaires, journal référencé de notre discipline, un des gages de la qualité scientifique de notre société savante. La Lettre, quant à elle, poursuit son chemin au plus près de notre exercice. Un dossier FMC d’exception sur l’écho-sclérothérapie à la mousse: Claudine Hamel-Desnos et Luc Moraglia se sont démenés pour livrer à temps ce travail qui constituera un remis pour l’atelier DPC sur ce thème. Le point sur le DPC, Vésale, le nouveau site de la SFMV, et le reste. Et toujours la bibliographie commentée. Enfin voyez la nouvelle parure de la Lettre. Rien ne sera trop beau pour elle… 6-7 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 9 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 10 SOMMAIRE NUMÉRO 18 LA LETTRE DU MÉDECIN VASCULAIRE les actualités de la SFMV formation médicale continue le médecin vasculaire Un an déjà Écho-sclérotherapie à la mousse Quizz G. MISEREY _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p11 C. HAMEL-DESNOS, L.MORAGLIA _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p17 M. DADON _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p42 Les inhibiteurs de la phosphodiesterase 5 en médecine cardiovasculaire : des molécules d’avenir ? Un nouveau site pour la SFMV C. JURUS _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p13 C. BONNIN _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p44 DPC-VOUS… CHAUDS LES DÉCRETS ! P.CHANTEREAU, J.-C. SABY _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p50 bibliographie VESALE 2012 : feu ! Suivi à long terme après thrombolyse additionnelle dirigée par cathéter contre traitement standard pour thrombose veineuse ilio-fémorale J. CONSTANS _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p37 J.-P. LAROCHE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p54 COMMENT JE.. caractérise une douleur des membres inferieurs J.-F. VAN CLEEF _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p56 Survie des patients avec artères incompressibles A. BURA RIVIERE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p38 fiche sfmv Fiche sfmv Prescription d’un bilan de thrombophilie proposée par J.-P. LAROCHE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ p54 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 11 les actualités de la sfmv RUBRIQUE PILOTÉE PAR GILLES MISEREY ET PHILIPPE LACROIX _ P11 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Un an déjà Gilles MISEREY et Philippe LACROIX P13 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Un nouveau site pour la SFMV Christine JURUS _____________________ _____________________________ ______ LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 12 Un an déjà, _____________________ _____________________________ ______ Gilles MISEREY ([email protected]) et Philippe LACROIX ([email protected]) Des chantiers qui avancent, d’autres au point mort, des arbitrages difficiles, des budgets contraints, de nouvelles rencontres, des amis qui nous quittent, c’est tout cela la vie de la SFMV. Mais c’est surtout un travail d’équipe, et une présence constante de Nadia et Isabelle. Quelques éléments marquants de cette première année : Un adieu à Jean-Charles CROMBEZ, peu après le congrès de Lille, et à Michel VAYSSAIRAT juste avant ce 46eme congrès du CFPV. Un très grand et beau congrès Lillois. Une réforme douce du fonctionnement interne de la SFMV. Adoption du nouveau Règlement Intérieur, définition des budgets des conseils et comités (Catherine Gaillard), nouveau fonctionnement du Conseil Scientifique (Isabelle Quéré, Marie-Antoinette Sevestre-Pietri, Gilles Pernod) Angionet média est agréé pour le Crédit Impôt Recherche. Suivi de notre dossier (demande de DES) à la CNIPI, et montée en puissance du Conseil National Professionnel de Médecine Vasculaire.Représentation de la SFMV à la Fédération des Spécialités Médicales (FSM) à travers ce conseil national professionnel. Lancement de Vascunews notre lettre d’informations électronique (Christine Jurus). Conception, appel d’offre et réalisation du nouveau site sfmv.fr, que vous allez découvrir très prochainement (Christine Jurus, Jean-Pierre Laroche, Georges Lance, Christophe Bonin, Philippe Chantereau, Michel Fesolowicz, Jean-François Van Cleef, Jean-Philippe Galanaud). Quatre superbes numéros de la LMV : Merci à Michel Fesolowicz. Vésale, opération de dépistage de l’anévrisme de l’aorte abdominale, le 29 mars 2012 avec un budget purement interne. Grâce au dynamisme et à l’ingéniosité de Jean-Pierre Laroche, grâce à l’investissement des médecins dans les 70 centres. Vésale sera une réussite. L’incubateur à projet SFMV se met en place, sous la baguette d’Amélie Lacoste. Organisation d’une séance commune avec la Société Française de Tabacologie à Nancy, des séances SFMV dans le cadre du Congrès Roumain d’Angiologie et de Chirurgie Vasculaire ( Patrick Carpentier et Michel Dadon). Nos relations avec la SAMEV (Algérie), la Société Marocaine et Médecine Vasculaire, la nouvelle Société Tunisienne de Médecine vasculaire et nos contacts avec le Liban structurent notre réseau francophone (Michel Dadon, Jean-Pierre Laroche et Patrick Carpentier). Cette coopération se matérialisera notamment par une séance commune lors du 46eme congrès du CFPV. 10 - 11 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 13 Les actualités de la SFMV Suivi du difficile dossier DPC avec une publication tardive des décrets et un financement qui reste imprécis. Simplification de l’offre de DPC au sein de la SFMV (Jean-Claude Saby, Philippe Chantereau et tout le conseil DPC). Montée en charge de l’@ DPC à travers Vasculart (bravo Phippe Chantereau). Convention avec l’AFML pour permettre à nos membres d’effectuer des formations indemnisées (STECAR) en attendant le futur financement du DPC. Les JNEPVS organisées par le CEMV se déroulent avec le soutien de la SFMV à Nice (Pascal Giordana). Importante dynamique des groupes de travail, coordonnés par Jean-Michel Baud, avec la publication du standard de qualité sur l’exploration artérielle des membres inferieurs (François Becker en première ligne, et le souvenir de François Luizy), pré-version des SDQ sur cartographie veineuse superficielle (Jean-François Auvert), exploration des artères rénales (Pascal Giordana) et des malformation artério-veineuses (Jean-Pierre Laroche). D’autres SDQ suivent (Doppler transcrânien, TVP). Création du 8eme groupe de travail Education thérapeutique. Le projet EMAU trouvera sa place dans les suites de l’étude 4A. L’étude RACS sur les sténoses asymptomatiques de la carotide interne à bas risque neurologique reste au stade de l’étude de sa faisabilité. Le conseil Recommandation, outre la veille sur les recommandations utiles en médecine vasculaire, prépare l’appropriation de ces SDQ pour vous (Joëlle-Yvette Laffont, Luc Bressollette, François Becker). Une synergie recherchée avec la Société Française de Phlébologie. Elaboration d’un dossier d’atelier commun sur l’écho-sclérose mousse (le dossier FMC de ce numéro en est l’accompagnement). Des séances communes dans nos congrès respectifs. Des projets pour l’année 2012 : Un Master class sur le rein vasculaire à Toulouse (Alessandra Bura-Rivière, Pascal Giordana) en juin 2012, avec le souhait de regrouper ce Master Class avec des formations sur des techniques émergentes (échographie de contraste, Doppler trans-crânien, traitement thermique des varices) voire aux JNEPVS. Projet d’Atlas sclérodermie, piloté par Philippe Lacroix avec le soutien d’Actélion. Projet de registre pour obtention de la cotation et du remboursement du traitement endoveineux thermique des varices par radiofréquence ( Gérard Coppé et Claudine Hamel Desnos). Rendez vous à Lyon pour le 11eme congrès de la SFMV ( Christine Jurus et son CO). L’équipe de Marseille et Jean-Noël Poggi sont déjà aux manettes pour 2013. Rencontre de tous nos partenaires lors du congrès Lille, et de partenaires potentiels : Daiichi-Sankyo, Astra-Zeneca, BMS. Euthérapie et Servier nous quittent.. Comme vous le voyez cette première année nous a permis de nous échauffer. Nous avons encore envie d’aller plus loin, plus vite, plus fort pour la Médecine Vasculaire. LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 14 un nouveau site pour la sfmv _____________________ _____________________________ ______ Chritine JURUS ([email protected]) et Christophe BONNIN ([email protected]) Conscients du caractère un peu désuet et surtout de moins en moins fonctionnel de notre site sfmv.fr, la cellule de communication de la S.F.M.V. s’est mobilisée avec envie et énergie. Afin de construire au mieux le cahier des charges, une enquête a été réalisée auprès des membres de la S.F.M.V. Enquête de recueil de besoins, visant à analyser les causes de la baisse de fréquentation et les meilleures façons d'y répondre, enquête visant aussi à explorer les nouvelles envies de nos membres, de façon à rendre l'outil parfaitement fonctionnel, répondant aux besoins de tous mais aussi aux attentes de chacun. 12 - 13 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 15 Les actualités de la SFMV Un projet intéressant pour plus d’une centaine de prestataires qui ont répondu à l’appel d’offres lancé au niveau national. C’est l’agence parisienne is&a bloom forte de son expérience auprès de gros comptes comme la chaîne parlementaire PUBLIC SENAT, ENDEMOL, DECATHLON ou BNP PARIBAS qui a été choisie. Toute une équipe est sur pied depuis plusieurs semaines, pour s’attaquer à une refonte en profondeur de cet outil de travail, visant à le rendre à la fois plus efficient, plus convivial et plus complet. Il fallait rendre le site plus simple et en même temps inventer une conception efficace pour faciliter son utilisation au quotidien par chacun d’entre nous... Un challenge de taille ! Nous sommes maintenant sur la ligne d’arrivée. Votre nouveau site nouveau site sera présenté présenté très prochainement. Les peintures sont à peine sèches et nous sommes impatients de vous faire découvrir le résultat. Patience, le logo du portail vasculaire va être dévoilé en même temps que le site... C’est l’esprit complet du site qui a évolué ! Il ne s’agira pas d’un accès à notre seule société savante, la S.F.M.V., mais un portail dédié à la médecine vasculaire au sens large : Une véritable ouverture sur toutes les composantes de notre activité de médecins vasculaires : les autres sociétés qui nous sont proches, le monde professionnel = lieu d'échanges entre médecins vasculaires, le monde de la formation et le @DPC, et le grand public. Chaque bloc ouvre sur un monde dédié et précis, comme autant de mini-sites à l’intérieur d’un seul. www.sfmv.fr LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 16 Les nouveautés de l’espace dédié à la S.F.M.V. • Un nouveau design • Une navigation rendue fluide avec moins d’onglets et des requêtes facilitées : Notre objectif, obtenir le renseignement recherché en 4 clics maximum • Une médiathèque totalement reconstruite, pertinente, avec un moteur de recherche optimisé qui permet l’accès aux mots-clés y compris dans les documents en pdf, et toutes les archives : speechis, congrès, vidéothèque... • Une mise à jour d’infos régulière, assurant une communication transparente sur les activités des différents conseils : conseil scientifique, conseil DPC, conseil Francophonie. Page membre personnalisée : finis les mots de passe oubliés, chaque membre gère son compte tout seul et facilement. Notre nouveau visite saura grâce à son design et sa simplicité • permettre un accès simple aux archives d’un congrès • vous donner envie de le consulter régulièrement, ou aux données de la dernière enquête. • devenir un réflexe pour toute recherche en lien avec la médecine vasculaire, C’est l’engagement de chacun à le faire vivre qui fera • être constamment à jour de toute l’actualité bibliographique, de notre site une référence pour notre métier au quotidien. 14 - 15 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 17 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 18 liste des réunions vasculaires _____________________ _____________________________ ______ 2012 2013 _____________________ _____ 22-24 AVRIL 2012 _____________________ _____ _____________________ _____ 21 - 24 JUIN 2013 _____________________ _____ • MADRID, ESPAGNE, Palacio Municipal de Congresos • EUROSON 2012, Congrès annuel de l’EFSUMB (Fédération Européenne des Sociétés d’Ultrasons en Médecine et Biologie) • Information : Tilesa Kenes Spain Londres, 17, 28028 Madrid, Espagne Tel. +34 91 361 2600 - Fax: +34 91 355 9208 Email: [email protected] • Site : www.euroson2012.com • NICE, Acropolis • 28e congrès de la Société de Chirurgie Vasculaire de Langue Française _____________________ _____ 22 - 25 JUIN 2012 _____________________ _____ _____________________ _____ 16-19 OCTOBRE 2013 _____________________ _____ • MARSEILLE, Palais des Congrès Parc Chanot • 12e Congrès de la SFMV • Thème : Médecine Vasculaire et gestion des risques. • Organisation : Jean-Noël POGGI et l’ArMV Provence-Côte d’Azur. • PARIS, Maison de la Chimie • 27e congrès de la Société de Chirurgie Vasculaire de Langue Française _____________________ _____ _____________________ _____ 1-5 JUILLET 2012 _____________________ _____ • PRAGUE, République Tchèque • 25ème Congrès Mondial de l’Union Internationale d’Angiologie • Organisation : Pr. K . ROZTOCIL • Site internet : www.iua2012.org _____________________ _____ 12 - 15 SEPTEMBRE 2012 _____________________ _____ • LYON, Palais des Congrès • 11e Congrès de la SFMV • Thème : Les vaisseaux de l’extrême : La pathologie vasculaire de l’enfant, du sportif et du sujet âgé. • Organisation : Christine JURUS et l’ARMV Rhône-Alpes. 2014 _____________________ _____ - 4 OCTOBRE 2014 _____________________ _____ • MONTPELLIER, Corum • 13e Congrès de la SFMV • Thème : Dépistage et prévention en Médecine Vasculaire. • Organisation : Dominique BRISOT, Jean-Pierre LAROCHE et l’ArMV Languedoc-Roussillon. _____________________ _____ • SYDNEY, AUSTRALIE • 26ÈME CONGRÈS MONDIAL DE L’UNION INTERNATIONALE D’ANGIOLOGIE • Organisation : Pr. J. FLETCHER 16 - 17 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 1 formation médicale continue RUBRIQUE PILOTÉE PAR JEAN-CLAUDE SABY ET MICHEL FESOLOWICZ _ P17 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Écho-sclérotherapie à la mousse Claudine HAMEL-DESNOS : Hôpital Privé Saint Martin, 18 rue des Roquemonts, 14050 Caen Luc MORAGLIA : Cabinet d’Angiologie, 47 cours du Médoc, 33300 Bordeaux _____________________ _____________________________ ______ LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 2 écho-sclérotherapie à la mousse _____________________ _____________________________ ______ Claudine HAMEL-DESNOS ([email protected]) et Luc MORAGLIA ([email protected]) 1. INTRODUCTION En France, les varices des membres inférieurs constituent une des pathologies les plus fréquentes de la population adulte et concerneraient 20 à 35% de la population générale. Les veines saphènes seraient impliquées dans de 30 à 50% de ces cas (rapport HAS 2008).1 Devant un tableau d’insuffisance veineuse superficielle (IVS), le praticien doit garder à l’esprit qu’il n’est pas toujours médicalement justifié de détruire toutes les varices, ni même tous les troncs saphènes incontinents. A l’inverse, il n’est pas rare que l’intensité des symptômes veineux soit significativement réduite par le traitement de varices ou même de veines réticulaires. Cependant, au moins 25% des patients présentant une insuffisance de la grande veine saphène (GVS) développeront des troubles trophiques incluant les ulcères. Les ulcères variqueux sont estimés à 120 000 cas par an et génèrent des dépenses considérables. Les indications d’ablation de varices doivent donc être soigneusement pesées, notamment en termes de balance bénéfices / risques et de rapport coût / efficacité. Dans le traitement chirurgical des GVS, l’exérèse systématique de la jonction saphéno-fémorale (JSF) est fortement remise en question, le drainage physiologique des afférences abdominales et inguino-périnéales devant être préservé. Désormais, certaines techniques chirurgicales respectent la jonction (stripping du tronc sans intervenir sur la JSF), voire se limitent à des phlébectomies sélectives sans traiter le tronc (type ASVAL par exemple). Respectant les jonctions, et de surcroît, moins invasives, les techniques endoveineuses thermiques et chimiques sont, quant à elles, en plein essor. L’ablation thermique (laser endoveineux et radio fréquence) est devenue le “ gold standard ” du traitement des veines saphènes aux Etats Unis. En France, les caisses d’assurance maladie ont pris conscience de l’alternative économique que représente la sclérothérapie. Le développement de celleci pourrait être favorisé par une revalorisation des actes concernant la sclérothérapie sous guidage échographique des veines grandes et petites saphènes ainsi que des récidives. En contrepartie, les médecins vasculaires devront assurer une offre de soin et une compétence suffisante et homogène sur tout le territoire. L’efficacité et la sécurité de la sclérothérapie échoguidée à la mousse passent d’abord par une bonne stratégie, issue d’une analyse correcte des données cliniques, écho-anatomiques et hémodynamiques et d’une bonne connaissance de la sclérothérapie à la mousse (site d’injection, doses, rythme des séances). Deux aspects techniques, l’échoguidage et la qualité de la mousse injectée, qui peut être altérée par une mauvaise technique de fabrication ou une durée du geste excessive, sont également essentiels. NOTIONS DE TERMINOLOGIE La terminologie “ ablation chimique” est parfois utilisée en place de “sclérothérapie”, en référence à “l’ablation thermique” et à la terminologie internationale : respectivement “chemical ablation” et “thermal ablation”. Pour l’injection de mousse sclérosante sous guidage échographique, la terminologie la plus couramment employée est “échosclérothérapie à la mousse” (ESM), mais celle de “sclérothérapie échoguidée à la mousse” (SEM) est également fréquemment rencontrée. Notons que le libellé des pouvoirs publics, pour le traitement des veines saphènes, est : “Occlusion de veines saphènes par sclérose sous guidage échographique”. 18 - 19 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 3 FORMATION MÉDICALE CONTINUE 2. PRE-REQUIS TECHNIQUE DE FABRICATION Afin d’appréhender dans de bonnes conditions l’apprentissage de l’ESM, les prérequis suivants sont incontournables : • maîtrise de l’écho-Doppler, en l’occurrence dans le domaine veineux, avec pour corollaire une bonne connaissance des affections veineuses chroniques • savoir réaliser une cartographie • bonne pratique de la sclérothérapie De nombreux modes de fabrication de la mousse ont été publiés.9 La mousse est toujours fabriquée de façon extemporanée, soit de façon artisanale, soit de façon plus standardisée voire automatisée. 3. RAPPEL SUR LA FABRICATION DE LA MOUSSE PRODUITS SCLÉROSANTS MOUSSES ARTISANALES Actuellement, la technique manuelle la plus utilisée reste la méthode Tessari10, du robinet à 3 voies, ou sa variante, plus pratique : le biconnecteur femelle-femelle. Deux seringues sont connectées sur celui-ci, l’une contenant 1 volume d’agent sclérosant et l’autre 4 volumes d’air. La mousse est réalisée en effectuant 10 à 20 mouvements de “va et vient” complets, et en maintenant une certaine pression sur les pistons. Les produits utilisés pour fabriquer la mousse sclérosante sont le tétradécyl sulfate de sodium (TDSS) et le polidocanol (POL). Selon les pays, les praticiens privilégient l’un ou l’autre de ces 2 détergents, en fonction notamment de leur commercialisation. La glycérine chromée n’est pas un détergent et ne peut pas être utilisée sous forme de mousse. GAZ Le gaz doit être physiologique, ou physiologiquement bien toléré. Actuellement, le gaz le plus utilisé est l’air. L’O2 et le CO2 le sont beaucoup plus rarement. • Parmi ces 3 gaz (air, CO2 et O2), celui qui permet d’obtenir la mousse la plus stable est l’air. • Le CO2 se dissout bien dans le sang, mais la mousse fabriquée avec du CO2 est de mauvaise qualité, particulièrement instable ; cette mousse doit être injectée très vite, oblige à utiliser un cathéter et à augmenter les volumes injectés par rapport à l’air. • La stabilité de la mousse fabriquée avec de l’O2 est intermédiaire, c’est pourquoi le CO2 est souvent mélangé à de l’O2. Ainsi, la demi-vie de la mousse faite avec de l’air est 3 fois plus longue que la mousse de CO2 et 1.5 fois et demi plus longue que la mousse d’un mélange CO2+O2. 2 Actuellement, les études avec mousse de CO2 et O2 sont jugées insuffisantes pour permettre de préconiser l’usage de ces gaz par rapport à celui de l’air.3 Biconnecteur femelle, 2 seringues de 2.5 ml Mouvements de va et vient d’une seringue à l’autre MÉLANGE SCLÉROSANT ET GAZ Les composantes du mélange liquide sclérosant + gaz sont assez consensuelles : 1 volume d’agent sclérosant + 4 volumes de gaz (1 + 4), soit un foisonnement de 5.4-8 C’est en effet le meilleur compromis entre les mousses “humides” (moins de gaz) et les mousses “sèches” (plus de gaz). Il est possible qu’à l’avenir les proportions conseillées évoluent, notamment en fonction des concentrations utilisées, mais dans l’immédiat il est souhaitable, pour l’uniformité des pratiques, de s’en tenir à cette recommandation. www.sfmv.fr Mousse prête à l’emploi LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 4 MOUSSES DE FABRICATION STANDARDISÉE ET AUTOMATISÉE Le kit EasyFoam® apporte des éléments de standardisation • air stérile contenu dans le dispositif en proportion prédéterminée; • repère pour le volume de sclérosant à introduire ; • connecteur avec valve bidirectionnelle, à bille, permettant un meilleur brassage de la mousse. Ce kit peut être utilisé seul ou avec le Turbofoam® ; cette machine permet d’automatiser la fabrication de la mouse. La mousse présente alors des constantes physiques bien définies11, élément particulièrement appréciable pour les études cliniques, surtout multicentriques. La mousse Varisolve® n’est pas encore commercialisée ; elle ferait l’objet d’études dans le but d’obtenir une validation auprès de la FDA (Food and Drug Administration) aux Etats-Unis. 4. AVANTAGES DE LA MOUSSE Ils sont nombreux et déterminants. En particulier, les microbulles chassent le sang, adhèrent mieux aux parois, provoquent un spasme de la veine. Le contact prolongé et de meilleure qualité du principe actif sur l’endothélium aboutit à une efficacité nettement supérieure à celle du sclérosant liquide.12 Watkins a démontré qu’in vitro, par le biais des protéines qu’il contient, le sang désactive rapidement le TDSS : 1 ml de sang total seulement suffit pour désactiver, en 15 secondes, 2 ml de TDSS.13 La capacité de la mousse à ne pas se mélanger au sang est donc essentielle et explique sa supériorité d’efficacité par rapport au liquide. Ainsi, la mousse est moins vite désactivée que le sclérosant liquide. Le spasme veineux, provoqué par la mousse, permet également de ralentir le processus de désactivation car, lui aussi, repousse le sang. De ce fait, remplir une grande veine saphène (GVS) par un cathéter court, positionné en région sous-gonale, n’est probablement pas la meilleure des options. Le traitement étagé est à privilégier pour une meilleure efficacité et pour limiter des volumes inutilement importants. En effet, il est préférable d’injecter de la mousse fraîche par segments veineux stratégiquement bien choisis. Un ou deux points de ponction avec des petits volumes (seringues de 2.5 ml de mousse) sont alors en général suffisants pour fermer une GVS de calibre moyen (5 à 6 mm) sur son trajet en cuisse.6, 11 Enfin, la mousse a également la propriété d’être très échogène, ce qui est un avantage précieux pour l’échographie pendant l’injection, et en contrôle juste après injection. 5. INDICATIONS INDICATIONS DE LA MOUSSE En termes de CEAP clinique, la sclérothérapie peut être pratiquée à tous les stades de C1 à C6. En principe tous les types de varices des membres inférieurs sont susceptibles d’être traités par sclérothérapie à la mousse. Deux nuances seront apportées. Pour certains auteurs,7, 15, 16 le traitement à la mousse des varices de gros calibres est réalisable, mais son efficacité serait moindre. Les meilleures indications pour les GVS seraient donc des diamètres qui ne dépasseraient pas 8 mm. Au-delà, l’ablation thermique, ou une technique chirurgicale, serait plus adaptée. Il s’agit cependant de priorité de choix stratégique et non de contre-indication. La sclérothérapie à la mousse, même sur des varices de gros calibres pouvant, selon le contexte, s’avérer être le choix final. La sclérothérapie à la mousse des télangiectasies n’est pas conseillée en première intention par certains experts4, la mousse n’intervenant selon eux qu’en cas d’échec avec la forme liquide. L’importante surface endothéliale en contact avec le produit sclérosant, et, la mauvaise qualité de la mousse liée à la faible concentration du sclérosant, seraient susceptibles de favoriser les troubles visuels.17 INDICATIONS DU GUIDAGE ÉCHOGRAPHIQUE Selon les autorités de santé françaises (ANAES 2004)18 et selon le consensus d’experts européens4, le guidage échographique est requis pour la sclérothérapie des troncs saphènes, des récidives, des perforantes, des varices non visibles situées dans l’aine et dans la fosse poplitée. Le guidage échographique est par ailleurs utile pour la sclérothérapie de tout autre type de veine non visible à l’examen clinique. Pour les veines de gros calibre, afin de réduire le volume de sang endoluminal, des manœuvres de surélévation du membre, ou la tumescence périveineuse ont été proposées.14 20 - 21 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 5 FORMATION MÉDICALE CONTINUE 6. CONTRE-INDICATIONS Dans l’état actuel des connaissances, les contreindications absolues et relatives spécifiques à la mousse, sont les suivantes4 : ABSOLUE Foramen ovale perméable connu et symptomatique (patient ayant présenté par le passé un accident ischémique transitoire-AIT ou un accident vasculaire cérébral-AVC) 7. ELEMENTS DE CARTOGRAPHIE VEINEUSE SUPERFICIELLE DANS LE CADRE D’UNE PROCEDURE DE SEM.21 A. EXAMEN INITIAL L’examen initial, de niveau 3, a permis d’établir une cartographie précise et détaillée de l’IVS, tenant compte de différents facteurs cliniques, hémodynamiques et anatomiques. Ces éléments de référence vont intervenir sur différents modes et vont aider : RELATIVES • au choix thérapeutique • Foramen ovale perméable connu et asymptomatique • à la réalisation du geste thérapeutique lui-même • Antécédents de troubles visuels ou neurologiques après sclérothérapie à la mousse • à l’évaluation des résultats du geste à court terme et dans le temps Les antécédents migraineux seront renseignés mais ne constituent pas à ce jour une contre-indication, même relative.5 Il n’est pas justifié de faire une recherche systématique de foramen ovale perméable avant traitement par sclérothérapie à la mousse.4 Par ailleurs, les contre-indications classiques à la sclérothérapie devront être respectées. Rappelons que tout projet de traitement sclérothérapique, avec mousse ou liquide, chez les patients à risque thromboembolique doit faire l’objet d’une évaluation attentive, au cas par cas, de la balance bénéfice-risque et nécessite, plus que jamais, information et consentement du patient. Le recours à une thromboprophylaxie par héparines de bas poids moléculaire durant une semaine est recommandé chez les patients à haut risque. 4 Chez les patientes sous tamoxifène, selon une publication récente19, le risque thromboembolique est nettement majoré pendant les deux premières années de traitement, surtout s’il s’agit de patientes âgées. Durant cette période, il est donc conseillé, sauf cas particuliers, de différer les traitements par sclérothérapie. A titre indicatif, pour la sclérothérapie chez les thrombophiles, des propositions de prévention, selon le type de thrombophilie concerné, ont été publiées. 20 • à l’évaluation de l’évolutivité de la maladie CRITÈRES HÉMODYNAMIQUES • Reflux pathologique(s) (> 0,5 seconde) • Source(s) de reflux : • Le statut jonctionnel (valve terminale, préterminale, drainage des afférentes du segment pré jonctionnel). Pour les techniques endoveineuses, le statut jonctionnel n’est pas vraiment déterminant en termes de choix thérapeutique ou de réalisation technique du geste ; il intervient plutôt dans le suivi des résultats et de l’évolutivité de la maladie. • Le drainage du reflux provenant : - de perforantes hautes de cuisse - de veines ganglionnaires - de varices ayant pour origine un point de fuite pelvien ou périnéal - de la veine de Giacomini - au niveau jambier d’une veine communicante avec la PVS ou d’une perforante - du prolongement crânial de la PVS refluant à partir de la veine de Giacomini, des veines profondes de la cuisse, ou de varices d’origine pelvi- périnéale. - du drainage des veines gastrocnémiennes en cas d’abouchement sous la valve terminale - d’une perforante d’une veine profonde ou musculaire. • Réversibilité d’un reflux tronculaire : la réversibilité du reflux d’un tronc saphène peut être recherchée en comprimant les varices tributaires, notamment si le “réservoir” variqueux paraît important en regard d’une insuffisance modérée du tronc. • Réversibilité d’un reflux tronculaire : la réversibilité du reflux d’un tronc saphène peut être recherchée en comprimant les varices tributaires, notamment si le “réservoir” variqueux paraît important en regard d’une insuffisance modérée du tronc. • Statut hémodynamique du réseau veineux profond (essentiellement fémoral et poplité) www.sfmv.fr LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 6 CRITÈRES ANATOMIQUES • Le diamètre des troncs pathologiques : en général cette mesure s’effectue à 3 cm des jonctions (lorsqu’elles existent), en amont de la valve préterminale, et à micuisse, ou mi-jambe, dans une zone ne correspondant pas à une dilatation locale ou anévrysmale (schéma niveaux de mesure selon UIP ci-dessous). Cette mesure s’effectue en position debout. Selon le consensus UIP, elle inclut les parois de la veine22. Dans certains cas, cette mesure peut différer sensiblement de la mesure du diamètre de la lumière de la veine (photo 4) • Les éventuels dédoublements tronculaires (inter-fasciaux). • La longueur des trajets refluants des troncs • La profondeur des troncs à traiter • Le point d’émergence du fascia saphénien des tributaires variqueuses, avec leur profondeur et leur diamètre (photo5) • Les perforantes refluantes, leur diamètre au point de passage du fascia musculaire. Niveaux de mesure des diamètres (examen initial) selon UIP Le choix thérapeutique pourra se porter sur la SEM dans de nombreuses conditions. Les plus favorables sont : • Des segments inter-fasciaux suffisamment longs (idéalement plus de 12 cm). • Un diamètre veineux n’impliquant pas de fortes doses (la limite de 8 mm est assez consensuelle, même si la sclérose peut s’obtenir au-delà). • Des conditions où les autres techniques sont mises en difficultés (suivant les techniques : projet de grossesse, obésité, œdème lymphatique, traitement anticoagulant, âge, état général, trajet veineux tortueux ; accolement de trajets nerveux aux troncs, …). Variation de mesure du calibre une GVS B. LE JOUR DE LA PROCEDURE En l’absence d’évènement clinique particulier depuis l’examen initial, il n’est pas nécessaire de refaire l’examen écho-Doppler dans son intégralité. Patient debout, un examen du territoire à traiter est effectué, permettant d’élaborer la stratégie thérapeutique, avec en particulier détermination des veines cibles pour la séance. Ces veines cibles sont ensuite examinées de façon plus attentive et le premier site d’injection est choisi. CRITÈRES INTERVENANT DANS LE CHOIX D’UN SITE D’INJECTION (CF CHAPITRE SITES D’INJECTION) Un site d’injection doit être : • pertinent (car il doit servir la stratégie décidée) • sûr (vérifier l’absence d’artérioles de voisinage ; attention aux sites dangereux) • inter-fascial si possible, si un tronc est impliqué émergence du fascia d’une tributaire • facile d’accès autant que possible 22 - 23 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 7 FORMATION MÉDICALE CONTINUE Le site choisi est repéré, voire marqué, patient debout, mais doit être réexaminé et validé patient allongé, avant de préparer le matériel d’injection et la mousse. Par la coupe transversale, la profondeur de la veine permet de choisir la longueur de l’aiguille à utiliser. Le diamètre de la veine au niveau du site permet de choisir la concentration de sclérosant employé (cf. chapitre doses). 8. TECHNIQUE DE L’ESM La ponction injection directe à l’aiguille est la technique de base. Elle est la plus largement utilisée en sclérothérapie quelle que soit la forme du sclérosant (liquide ou mousse) et que l’injection soit faite sous guidage échographique ou non. 4, 8, 18, 23 Le marquage pour une procédure SEM est sommaire ou inexistant ; lorsqu’il est réalisé, il se réduit à marquer le site de ponction choisi, éventuellement une partie du trajet inter-fascial et des tributaires principales Principe de base de la ponction directe ; l’aiguille est montée directement sur la seringue et la ponction-injection est faite directement dans la veine cible A l’origine, le cathéter ne faisait pas partie des “outils” du phlébologue. Ces dernières années, son utilisation s’est surtout développée pour les besoins des praticiens non formés à la sclérothérapie ou par des utilisateurs de gros volumes ou de mousse instable. Marquage sommaire avant ESM LE TEMPS DE L’INJECTION (CF. CHAPITRE TECHNIQUE ESM). Une fois le patient allongé, les repères sont vérifiés (variation de la profondeur de la veine par rapport à la peau, changement possible du choix du site d’injection). Les 4 temps de la sclérothérapie échoguidée se feront sous contrôle échographique permanent. En particulier le contrôle post-injection permet d’évaluer le résultat immédiat de l’injection, en termes de remplissage et de spasme de la cible.Pendant le geste lui-même, seul le mode B est utilisé. Cathéter court pour traitement de GVS Ce contrôle échographique n’exclut pas le contrôle clinique (vérification de la position endoveineuse de l’aiguille par courte aspiration de sang, absence de douleur per-injection). Toutes ces données permettront de rédiger ensuite le compte-rendu opératoire. www.sfmv.fr Le cathéter ne peut pas être utilisé aisément pour les indications tout-venant et est plutôt réservé à la sclérothérapie à la mousse de troncs saphènes, et parfois de perforantes. De même, le butterfly (épicrânienne) LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 8 connaît quelques limites d’utilisation, notamment si la veine n’est pas suffisamment superficielle. Le cathéter long, avec ou sans ballonnet de protection, a quelques adeptes pour le traitement à la mousse des troncs saphènes, mais son utilisation est très limitée.8 • Contrôle échographique post injection. Cette dernière étape évalue l’impact immédiat du geste : présence d’un spasme veineux, répartition homogène de l’agent sclérosant au niveau des segments veineux traités. L’étude de cette répartition est rendue possible grâce à l’échogénicité de la mousse. STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE Pour les raisons évoquées précédemment, nous privilégions la technique de traitement étagé, en commençant par les reflux les plus importants et les plus hauts situés (école française). La ponction injection directe est préférable, car mieux adaptée, bien que certains auteurs optent pour cette stratégie d’injections étagées tout en utilisant des cathéters courts.24 DESCRIPTION DE LA TECHNIQUE DE LA PONCTION-INJECTION DIRECTE À L’AIGUILLE SOUS CONTRÔLE ÉCHOGRAPHIQUE L’aiguille est directement montée sur la seringue contenant le sclérosant. Ponction et injection sont faites directement dans la veine cible. Ponction et vérification de la position endoveineuse de l’aiguille Ponction directe avec échoguidage Toute la procédure est effectuée sous contrôle échographique ; la main dominante injecte, l’autre tient la sonde. Les 4 temps de la procédure (rapport des Autorités de Santé en France- ANAES-HAS2004) 18 • Repérage échographique du segment veineux à injecter et des artérioles de voisinage, source de complications potentielles ; • Ponction veineuse sous contrôle échographique ; • Vérification du positionnement de l’aiguille et injection de l’agent sclérosant sous contrôle ultrasonore après visualisation de sang dans l’embout de la seringue par courte aspiration ; Reflux de sang dans l’embout de la seringue 24 - 25 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 9 FORMATION MÉDICALE CONTINUE La procédure doit être complète pour parler d’échosclérothérapie. GESTION DE LA MOUSSE SCLÉROSANTE LORS DE L’INJECTION La mousse est fabriquée de façon extemporanée, une fois le patient installé, la veine repérée et le praticien prêt pour l’injection. La demi-vie est d’environ 120 secondes pour une mousse fabriquée avec du POL ou du TDSS à une concentration de 1%.25 Théoriquement, le praticien doit donc injecter en moins de 2 minutes, une fois la mousse fabriquée. En pratique, il est conseillé d’injecter plutôt en moins d’une minute. Les praticiens expérimentés injectent une seringue de 2.5 ml de mousse en moins de 20 secondes. La mousse doit donc être fabriquée lorsque toutes les conditions requises pour pratiquer l’injection sont obtenues. En cas de difficultés retardant le geste, il est conseillé de ne pas céder à la précipitation. Il est préférable de confectionner à nouveau la mousse plutôt que d’injecter une mousse de mauvaise qualité. Nb. : Certains praticiens préfèrent utiliser un cathéter ou une épicrânienne (butterfly) plutôt qu’une aiguille, ce qui leur permet en particulier de disposer de plus de temps et de liberté pour confectionner la mousse et l’injecter. 9. SITES D’INJECTION ZONES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE PARTICULIÈREMENT DANGEREUSES Sont dites dangereuses : la région inguinale, la fosse poplitée, les perforantes et leur proximité. Tout geste envisagé dans ces zones nécessite un repérage échoDoppler préalable. Toute injection de varice non cliniquement visible dans ces zones nécessite un guidage échographique.18 Injection Les régions rétro-malléolaires sont également des zones réputées dangereuses, mais il n’y a pas lieu d’y intervenir, avec ou sans repérage échographique. CHOIX DU SITE Pour les veines saphènes : injecter de préférence la veine saphène elle-même, en inter-fascial, plutôt qu’une tributaire. En cas de reflux atteignant la veine saphène sur tout son trajet, pour la GVS, le plus souvent l’injection sera faite environ à la jonction tiers moyen-tiers supérieur de cuisse (ou au tiers moyen) et, pour la petite veine saphène (PVS), environ à la jonction tiers moyen-tiers supérieur du mollet (ou au tiers moyen). 23, 26 contrôle post-injection www.sfmv.fr LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 10 Quoiqu’il en soit, pour les veines saphènes, le site d’injection doit être à au moins 10 cm de la jonction saphéno-fémorale ou saphéno-poplitée (Consensus Européen de Tegernsee).4 Pour les perforantes : pas d’injection directement dans le chenal. L’injection se fera dans la varice qui dépend de la perforante, à quelques centimètres de distance de la pénétration de la perforante dans le fascia musculaire en vérifiant l’absence d’artériole proche.26 zones de danger Perforante de jambe et son artériole satellite Site d’injection GVS Sites d’injection pour la GVS et la PVS Site injection PVS Pour traiter une GVS, les utilisateurs du cathéter prennent, le plus souvent, un point d’accès en région gonale ou sous-gonale. 26 - 27 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 11 FORMATION MÉDICALE CONTINUE 10. MATERIEL ET COUPES ECHOGRAPHIQUES La fréquence ultrasonique utilisée est le plus souvent entre 10 à 16 MHz. Si le bilan écho-Doppler se fait en mode B, en mode pulsé et mode couleur, l’injection ellemême se fait uniquement en mode B. La coupe échographique utilisée pour l’injection peut être une coupe longitudinale ou une coupe transversale, mais des coupes intermédiaires sont possibles, notamment si la veine est sinueuse. Pour la coupe longitudinale, la sonde est positionnée parallèlement à la veine et l’aiguille doit “se glisser” dans l’épaisseur du faisceau d’ultrasons. Cette dernière est inférieure à l’épaisseur de la sonde et ne mesure qu’environ 1 mm. Coupe transversale, la sonde est perpendiculaire à la veine, le faisceau d’US est croisé dans sa largeur) Lors de la courbe d’apprentissage, le praticien s’entrainera sur les 2 types d’incidences, puis fixera son choix sur la coupe qui lui paraitra la plus pratique dans son exercice, ou choisira l’incidence la mieux adaptée, au cas par cas. Pour la ponction injection directe, la seringue sera le plus souvent de 2.5 ml. Des seringues de 5 ml peuvent être préférées par certains utilisateurs. Les seringues siliconées facilitent l’injection et sont souvent privilégiées pour améliorer la sécurité de l’injection, mais certains préfèrent des seringues non siliconées pour préserver la qualité de la mousse. Coupe longitudinale, la sonde est parallèle à la veine) En coupe longitudinale : les aiguilles seront de préférence de 22 Gauge (0.7 mm de diamètre), 40 mm de long. Les aiguilles 23 Gauge (0.6 mm de diamètre), 25 ou 30 mm de long sont également utilisables. L’inclinaison de l’aiguille par rapport au plan de la peau est en général à 30-45° mais peut varier selon l’épaisseur de tissu à traverser (photos 9,17,18) En coupe transversale : la longueur de l’aiguille varie selon la profondeur de la varice. 11. MANŒUVRES ANNEXES Coupe longitudinale, le faisceau d’ultrasons est très mince, un mm environ). La surélévation du membre, la compression de jonction saphéno-fémorale ou saphéno-poplitée, les dorsiflexions du pied, le décubitus prolongé du patient sont proposés, sans qu’aucun intérêt de ces différentes manœuvres n’ait réellement été démontré. Un décubitus de quelques minutes après sclérothérapie à la mousse est cependant conseillé. Pour la coupe transversale, la sonde est positionnée perpendiculairement à la veine ; l’aiguille doit croiser le faisceau d’ultrasons dans le sens de sa largeur. Cette incidence peut donc paraître plus aisée par rapport à la coupe longitudinale. Elle ne permet cependant pas de visualiser aussi bien l’aiguille pour son positionnement puis la progression de la mousse lors de l’injection. La compression élastique est préconisée par les Autorités de Santé en France, pendant 4 à 6 semaines après sclérothérapie (15-20 mm Hg ou 20-36 mm Hg), malgré l’absence de preuve clinique de son intérêt dans cette indication. En prévision ou en cas de survenue d’effets secondaires locorégionaux, son application semble logique. En revanche, son éventuel rôle pour améliorer l’efficacité de la sclérothérapie n’est pas démontré.27 www.sfmv.fr LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 12 Concentrations avec polidocanol (POL) 12. DOSES Pour la mousse fabriquée avec de l’air, il est possible de donner des doses indicatives. 26 Schématiquement, la concentration est choisie par rapport au diamètre du segment veineux à traiter. Concentrations avec polidocanol (POL): Notons qu’en France, le POL n’est pas commercialisé à la concentration de 1% ; lorsque cette concentration est proposée, il s’agit d’un mélange à parts égales de POL 2% avec du POL à 0.25%. Pour le TDSS, il est d’usage de diminuer de moitié les concentrations par rapport au POL.26 Lorsque le remplissage est satisfaisant, la veine est en général spasmée, avec une réduction importante de calibre par rapport au diamètre initial. Les volumes à injecter sont, quant à eux, en général fonction de la longueur de veine à traiter. Ils varieront selon la réactivité de la veine (spasme) et selon la qualité du remplissage de la veine par la mousse. Par exemple, pour une veine saphène, une seringue de 2.5 ml de mousse sclérosante est en premier lieu injectée. Le remplissage de la veine est ensuite contrôlé en échographie mode B. Si la veine est bien remplie, d’une mousse compacte, sur tout le trajet ciblé, le traitement est suffisant. Si ce n’est pas le cas, une injection complémentaire de mousse sclérosante est réalisée dans la partie veineuse insuffisamment remplie ou non remplie, avec un volume variant selon la longueur du segment veineux restant à remplir. Varice avant injection et spasme immédiat après injection) En injectant seulement le tronc saphène, le spasme peut aussi parfois atteindre des tributaires jambières et être visible cliniquement de façon spectaculaire. Remplissage insuffisant, sur la droite de l’image la veine ne contient pas de mousse 28 - 29 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 13 FORMATION MÉDICALE CONTINUE de 0.5 ml, le POL sous forme liquide provoque des nécroses cutanées à partir d’une concentration de 1% et, sous forme mousse, à partir de 2%. Selon Jia, les évènements indésirables graves incluant embolies pulmonaires et thromboses veineuses profondes (TVP) sont rares, estimés à moins de 1%.28 Plus précisément, le taux de TVP après mousse est évalué à 0.6%. Ce taux faible limite les possibilités de pouvoir établir une différence statistiquement significative par rapport au liquide. En revanche, il a été démontré que les volumes importants de mousse pouvaient augmenter les risques de survenue de TVP. 30, 31 Pour des volumes injectés inférieurs à 10 ml de mousse, les marqueurs biologiques de l’inflammation, de l’hémostase et de la coagulation, mesurés dans le sang circulant, ne sont pas significativement modifiés après sclérothérapie à la mousse. Seuls les D-dimères augmentent, très modérément, durant les 2 premières semaines après sclérothérapie.32 Spasme d’une varice tributaire de jambe après injection du tronc de GVS Afin d’éviter les surdosages, il est donc souhaitable de n’injecter une GSV que sur son segment de cuisse lors de la première séance. Rappelons que, selon les recommandations du Consensus de Tegernsee, il est conseillé de ne pas injecter un volume total de mousse sclérosante supérieur à 10 ml par séance, que celle-ci soit bilatérale ou unilatérale.4 13. EFFETS SECONDAIRES Selon la large revue de la littérature sur la mousse, établie par Jia en 2007, globalement, les risques d’évènements indésirables associés à la sclérothérapie à la mousse sont statistiquement peu différents de ceux de la sclérothérapie liquide ou de la chirurgie. 28 Le taux de survenue de pigmentation ou matting est évalué à 17% avec la mousse. Le taux de survenue des nécroses cutanées varie de 0 à 2.6%. L’injection extravasculaire de produit sclérosant n’est probablement pas la cause la plus fréquente des nécroses cutanées 29. Pour le polidocanol, Schuller a en effet démontré qu’en dessous de 0.5 ml, quelle que soit la forme utilisée (liquide ou mousse) et quelle que soit la concentration, l’injection extravasculaire réalisée chez le rat ne provoquait pas de nécrose cutanée. Au-dessus www.sfmv.fr Parmi les troubles neurologiques répertoriés dans la littérature, troubles visuels, céphalées et migraines doivent être distingués des AVC et AIT, car les mécanismes physiopathologiques sont probablement différents. Les troubles visuels, bien que déjà connus avec le sclérosant liquide, seraient un peu plus fréquents avec la mousse sclérosante. Ils sont régressifs en moins de 2 heures (le plus souvent en une dizaine de minutes). Leur taux est faible, évalué à environ 1.4% pour la mousse ; celui des céphalées ou migraines est estimé à 4.2%.28 Gillet a démontré que les troubles visuels ne correspondaient pas à des lésions cérébrales de type ischémique, mais à des équivalents de migraines à aura 33. L’endothéline 1 est un puissant vasoconstricteur, mis en cause dans le phénomène migraineux. Lors de la sclérothérapie, un largage d’endothéline 1 est induit par l’agression des parois variqueuses par la mousse. L’endothéline est suspectée d’être responsable des troubles visuels avec passage via un foramen ovale perméable ou des shunts pulmonaires.33, 34 Un total de 9 cas d’AIT et 12 AVC, publiés sous forme de “case reports”, a été répertorié dans la littérature internationale35. Dans 63% des cas le sclérosant avait été utilisé sous forme mousse et dans 37% des cas sous forme liquide. Onze des patients étaient porteurs d’un shunt cardiaque droit-gauche. Dans la majorité des cas, la régression des symptômes a été totale avant sortie d’hospitalisation. Le diagnostic des AVC était appuyé par des images de scanner ou d’IRM. Ce diagnostic est rare après injection de mousse sclérosante, et doit en effet être documenté. Les auteurs précisent que les troubles visuels, de la parole, ou moteurs ainsi que les migraines, ne doivent pas être étiquetés trop hâtivement comme étant des AVC. Le mécanisme physiopathologique des AVC survenant après injection de mousse sclérosante est, en effet, encore mal défini, mais très probablement différent des évènements neurologiques cités ci-dessus. LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 14 Par ailleurs, il n’a pas été possible d’établir une relation entre le type de veine traitée, les différentes techniques de fabrication de mousse, les volumes et concentrations de mousse injectés et la survenue des AIT ou AVC. De plus, remplacer l’air par du CO2 ou de l’O2 pour fabriquer la mousse, ne semble pas exonérer des risques d’accidents neurologiques. 36,37 • Protection du praticien : l’utilisation de gants est conseillée • Récipients OPCT • Matériel d’urgence et de réanimation (vérifier régulièrement la validité des produits) D’autres manifestations de type systémique telles que striction, oppression ou gêne thoracique, et toux, sont décrites mais restent de survenue rare et leur explication physiopathologique n’est, elle non plus, pas encore connue. Comme pour les accidents neurologiques, le produit sclérosant lui-même ne semble pas devoir être incriminé. Les travaux de Watkins13 ont montré la désactivation rapide de celui-ci dans le sang. Il semble donc établi que, même en cas de migration de bulles à distance, il soit absolument impossible qu’après “brassage” dans le réseau veineux profond, la veine cave et le cœur droit, les bulles puissent encore transporter de l’agent sclérosant “actif” vers la circulation pulmonaire, les coronaires ou le cerveau. Des dosages de troponine ont été effectués après injection de mousse dans des veines saphènes chez 40 patients, sans qu’aucune modification n’ait été constatée à J1, J7, J14 et J28 par rapport à J0 (juste avant injection).32 Tout praticien doit enfin garder à l’esprit que l’injection intra-artérielle de mousse sclérosante expose à des risques d’accidents dramatiques38. L’injection sclérosante de varices n’est pas un geste anodin et doit répondre au respect d’une formation adaptée et des règles de l’art. L’utilisation de l’écho-Doppler est primordiale à toutes les étapes de la sclérothérapie (avant, pendant et après le geste), pour toute veine non cliniquement visible. 14. DEROULEMENT OPTIMAL D’UNE SEANCE ESM CADRE GÉNÉRAL Optimiser une séance implique tout d’abord que les conditions de sécurité et de confort soient respectées, pour le praticien comme pour le patient (notons que le confort participe à une meilleure sécurité) : • Disposition adaptée et ergonomique du mobilier et du matériel médical • Eclairage adéquat, si possible modulable • Echo-Doppler de bonne qualité avec sonde linéaire de haute fréquence • L’écran de l’échographe doit être facilement visible par le praticien lors de l’ESM; possibilité de disposer d’un deuxième écran • Escabeau suffisamment large pour examiner le patient debout • Respect des conditions d’asepsie concernant le patient et le matériel utilisé Double moniteur pour un meilleur confort PROCÉDURE Le patient doit être confiant, et si possible, détendu. Cela suppose qu’il ait bien reçu toutes les informations lors d’une consultation précédente et qu’il ait pu poser toutes les questions qu’il souhaitait poser. Le praticien doit être lui-même rassurant et détendu, tout en étant concentré et vigilant. Il doit parler au patient durant l’examen écho-Doppler de repérage, patient debout (possibilité de malaise vagal). Les 4 temps de la procédure ESM devront être impérativement respectés. Le choix du site d’injection devra participer à l’établissement d’une bonne stratégie, mais doit répondre également à des critères de sécurité, comme décrits précédemment. Ce site doit être aisément accessible, le praticien ne devant pas se mettre en difficulté pour la réalisation de son geste. Le praticien expliquera le déroulement de la procédure au patient. Juste avant d’introduire l’aiguille, il préviendra le patient de la ponction imminente et lui indiquera, par une petite pression digitale, l’endroit où il va introduire l’aiguille. Pour occuper l’attention du patient, le praticien peut éventuellement demander à celui-ci de regarder l’écran d’échographie, si sa position le permet. Le praticien veillera au déroulement satisfaisant de la procédure ; en cas d’anomalie (douleur signalée par le patient ; extravasation de la mousse…), il stoppera immédiatement l’injection. 30 - 31 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 15 FORMATION MÉDICALE CONTINUE APRÈS LA PROCÉDURE MOUSSE VERSUS TECHNIQUES ALTERNATIVES Le patient reste 2 à 3 minutes allongé, afin de prévenir un éventuel malaise vagal, puis le praticien autorisera le patient à se lever si celui-ci “se sent bien” et après qu’il soit resté assis quelques instants au bord de la table d’examen.Le praticien informe à nouveau le patient des éventuelles réactions post-procédures. Des méta-analyses comparant les différentes techniques de traitement des veines saphènes rapportent les taux suivants de succès à 3 ans et 5 ans42-44: Pour le contrôle d’efficacité, et, si nécessaire, traitement de complément, un nouveau rendez-vous sera programmé à environ 6 semaines (4 à 12 semaines selon le consensus de Tegernsee 39), sauf cas particulier (C6 par exemple). Cependant, le praticien affirmera sa disponibilité pour un éventuel contrôle plus précoce en cas de nécessité, ou il indiquera la possibilité d’un recours alternatif en cas d’absence (numéros de téléphone). 15. RESULTATS A 3 ANS : • mousse 77% • chirurgie 78% • radiofréquence (ClosurePlus®) 84% • laser endoveineux 94% A 5 ANS : • mousse 73.5% • chirurgie 75.75% • radiofréquence (ClosurePlus®) 79.9% • laser endoveineux 95.4% Sur ces résultats, les taux de succès de la mousse sont donc quasiment équivalents à ceux de la chirurgie. Malgré cela, les experts de la Society for Vascular Surgery et de l’American Venous Forum estiment que l’ablation chimique n’a pas apporté suffisamment de preuves, notamment sur le long terme, pour le traitement des veines saphènes.45 MOUSSE VERSUS LIQUIDE Plusieurs études comparatives, dont 4 essais contrôlés randomisés, ont démontré la supériorité de la mousse sclérosante par rapport au sclérosant sous forme liquide. Dans une méta-analyse portant sur 4 études, cette supériorité varie de 20 à 50%.12 16. PLACE DE L’ESM PARMI LES AUTRES TECHNIQUES DE TRAITEMENT RÉCIDIVES EFFICACITÉ DE LA MOUSSE La revue de la littérature de Jia comportant 69 études sur l’utilisation de mousse sclérosante dans le traitement des varices des membres inférieurs (plus de 9000 patients), rapporte un taux de succès de la mousse de 87%, et un taux de récidives variqueuses ou d’apparition de nouvelles varices de 8%. 28 Dans une étude prospective incluant 977 patients traités par mousse sclérosante, Bradbury note, après un suivi moyen de 28 mois, un taux de sclérothérapie itérative de 12.7% et 8.7% de réelle recanalisation des veines traitées.24 MOUSSE VERSUS CHIRURGIE Cinq essais contrôlés randomisés comparant l’ESM à la chirurgie conventionnelle ont été répertoriés dans la littérature.40 Quatre de ces essais ont un suivi d’1 an ou moins, et ne permettent pas de conclure. Une étude plus récente porte sur un suivi de 5 ans et conclut à une équivalence d’efficacité des 2 méthodes41. Tenant compte du meilleur rapport coût / efficacité pour la mousse, l’avantage serait même en faveur de celle-ci. Il est à noter cependant que dans cette étude, les procédures faites avec la mousse étaient associées à une ligature de la jonction, ce qui altère l’intérêt de cette étude. www.sfmv.fr La chirurgie et l’ablation thermique sont souvent en difficulté, ou inadaptées, devant une récidive post-opératoire. L’ESM s’est imposée comme le traitement de premier choix dans cette indication, car elle permet une bonne accessibilité à ces varices, tout en étant efficace, peu invasive et économique. Tributaires de veines saphènes, varices de moyen calibre L’ESM est souvent utilisée dans ces indications, parfois en complément de la chirurgie ou après ablation thermique. Elle peut être combinée à la sclérothérapie sans guidage, avec liquide ou mousse. La phlébectomie peut être une alternative dans certaines situations. Elle est notamment associée, par certains opérateurs, lors d’un stripping ou d’une ablation thermique. Globalement cependant, si l’on tient compte de toutes les consultations de phlébologie, l’ESM est largement plus utilisée que les phlébectomies dans le traitement des varices de moyen calibre, que celles-ci soient des tributaires de saphènes ou non. SAPHÈNES ACCESSOIRES Comparée à la phlébectomie, l’ESM présente un risque supérieur de provoquer des pigmentations pour la saphène accessoire antérieure de cuisse. Néanmoins, par habitude culturelle ou pour des raisons de rapidité et de simplicité, en France, l’ESM est la technique la plus utilisée en pratique, pour cette indication comme pour les saphènes accessoires postérieures. LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:38 Page 16 GVS ET PVS Aux Etats Unis, dans ces indications, la chirurgie conventionnelle incluant une ligature de la jonction saphéno-fémorale a perdu son statut de “gold standard” au profit de l’ablation thermique45. C’est une évolution majeure, et pour l’ESM, la concurrente directe devient l’ablation thermique. L’ESM est à privilégier pour des veines saphènes de petit calibre (≤ 5mm). En raison de son faible coût, elle peut rester concurrentielle sur les calibres de 6 à 10 mm, selon les ressources financières du patient ou simplement sur le choix de celuici. Néanmoins les experts sont nombreux à établir une limite supérieure de calibre à 8 mm pour l’ESM. Enfin, gageons que la revalorisation des cotations CCAM espérée pour l’ESM dans le traitement des GVS, des PVS et des récidives pourrait constituer un encouragement à cette pratique pour les médecins vasculaires. Parallèlement, le remboursement prévu de l’ablation thermique pourrait également réduire de façon accélérée le champ d’action de la chirurgie. 11. Hamel-Desnos C., Ouvry P., Bénigni J-P., Boitelle G., Schadeck M., Desnos P., Allaert F-A. Comparison of 1% and 3% Polidocanol Foam in Ultrasound Guided Sclerotherapy of the Great Saphenous Vein : a Randomised, Double-Blind Trial with 2 Year-Follow-Up. “The 3/1 Study”. Eur J Vasc Endovasc Surg 2007; 34: 723-9. 12. Hamel-Desnos C., Allaert F.A. Liquid versus foam sclerotherapy. Phlebology 2009;24:240-6 13. Watkins M.R. Deactivation of sodium tetradecyl sulphate injection by blood proteins. Eur J aVasc Endovasc Surg. 2011 ; 41, 521-525 14. Thibault P. Internal compression (perivenous compression) following ultrasound guided sclerotherapy to the great and small saphenous veins. Austral New Zealand J Phlebol 2005; 9:29:32 15. Myers K.A., Jolley D., Clough A., Kirwan J. Outcome of Ultrasound-guided Sclerotherapy for varicose veins: medium-term results assessed by ultrasound surveillance. Eur J Vasc Endovasc Surg 2007; 33: 116-121 16. Barrett J.M., Allen B., Ockelford A., Goldman M.P. 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Hamel-Desnos C, Moraglia L, Ramelet AA. Sclérothérapie. In: Traité de Médecine vasculaire Tome 2. Elsevier Masson SAS 2011 p 175-200 27. Hamel-Desnos C.M., Guias B.J., Desnos P.R., Mesgard A. Foam sclerotherapy of the saphenous veins: randomized controlled trial with or without compression. Eur J Vasc Endovasc Surg 2010; 39: 500-7 28. Jia X, Mowatt G, Burr JM, Cassar K, Cook J, Fraser C. Systematic review of foam sclerotherapy for varicose veins. Br J Surg. 2007 Aug;94(8):925-36 29. Schuller-Petrovic S., Pavlovic M.D., Neuhold N., Brunner F., Wölkart G. Subcutaneous injection of liquid and foamed polidocanol: extravasation is not responsible for skin necrosis during reticular and spider vein sclerotherapy. JEADV 2011, 25, 983–986 30. Wright D. Varisolve polidocanol microfoam compared with surgery or sclerotherapy in the management of varicose veins in the presence of trunk vein incompetence: European randomized controlled trial. Phlebology 2006; 21(4):180-90. 31. Myers K.A. 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Equivalente 2 Le mélange liquide sclérosant + gaz conseillé est de : a. 4 + 1 b. 1 + 4 c. 1 + 3 3 In vitro, 1 ml de sang désactive 2 ml de Tétradécylsulfate de sodium en : a. 15 secondes b. 35 secondes c. 1 minute 4 La limite supérieure de diamètre d’une veine grande saphène habituellement admise comme raisonnable pour la SEM est : a. 5 mm b. 8 mm c. 12 mm 5 Un foramen ovale perméable connu, asymptomatique, est : a. Une contre-indication absolue à la SEM b. Une contre-indication relative à la SEM c. N’est pas une contre-indication à la SEM 6 un antécédent de migraine est : a. Une contre-indication absolue à la SEM b. Une contre-indication relative à la SEM c. N’est pas une contre-indication à la SEM 8 Visualiser un reflux court dans l’embout de l’aiguille lors de la procédure de SEM est : a. Insuffisant (il faut obtenir un reflux franc dans la seringue) b. Inutile c. Nécessaire 9 Pour traiter un tronc de grande veine saphène de 5 mm de diamètre, la concentration de polidocanol, forme mousse, la mieux adaptée est de : a. 0.5% b. 1% c. 2% 10 Les troubles visuels réversibles décrits dans les suites immédiates d’une séance de sclérothérapie échoguidée : a. Ne se manifestent qu’avec de la mousse b. Sont des AIT C. Sont des équivalents de migraines à aura 11 Selon la large revue de la littérature de Jia (2007) des études sur la mousse, le taux médian de TVP après injection de mouse sclérosante est : a. 0.6% b. 1.2% c. 2.4% 12 Selon la large revue de la littérature de Jia (2007) des études sur la mousse, le taux médian d’occlusion des varices traitées (suivi inférieur à 3 ans) est de : a. 65% b. 76% c. 87% 8 Le site d’injection, pour une GVS incontinente sur tout son trajet, avec un reflux jonctionel est : a. A moins de 10 cm de la jonction saphénofémorale b. Plutôt à la jonction tiers proximal / tiers moyen de cuisse c. Plutôt au tiers distal de cuisse www.sfmv.fr RÉPONSES : 1b / 2b / 3a / 4b / 5b / 6c / 7b / 8c / 9 b / 10 c / 11 a / 12 c LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:39 Page 18 CAS CLINIQUE : PERFORANTE Patient de 67 ans • C6 • ulcères depuis 2 mois face latérale de jambe • eczéma du tiers inférieur de jambe ED : la perforante est mesurée à un peu moins de 4 mm de diamètre CONTRÔLE IMMÉDIAT DU RÉSULTAT ED DE VOTRE ESM (répartition de la mousse et spasme): toute la varice est spasmée, de même que la perforante (1 mm) varice perforante ouf l’artère est toujours là ED : vous recherchez les flux artériels au Doppler couleur et au pulsé CONTROLE A UNE SEMAINE Vous effectuez une ESM dans la varice sous-jacente : Un peu à distance de la perforante, après avoir vérifié l’absence d’artériole au point de ponction. Mousse d’aetoxisclérol® à 0,5% (2ml) site d’injection La perforante est occluse perforante 34 - 35 LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:39 Page 19 FORMATION MÉDICALE CONTINUE CAS CLINIQUE 2 PROPOSITION THÉRAPEUTIQUE DONNÉES CLINIQUES Patiente de 37 ans, IMC 22, esthéticienne, 2 grossesses ; 2 enfants (nouvelle grossesse possible avec son nouveau compagnon) • Lourdeurs et douleurs du MIG, en fin de journée de travail • Porte occasionnellement des bas médicaux, de compression élastique, de classe 2 • Consomme des médicaments veino-actifs en été • Antécédents familiaux d’insuffisance veineuse superficielle traitée. • Pas d’antécédent familial ou personnel de maladie thromboembolique veineuse (mais la grand-mère “a fait des paraphlébites”). • Antécédents personnels non significatifs, en dehors d’épisodes de migraine non traitée au long cours. Tabagisme sevré depuis 6 ans, évalué à 7 paquets-année va reprendre prochainement une contraception orale. • Motif de consultation : symptômes, inquié-tude (les jambes de la grandmère…) et demande esthétique (tributaire variqueuse visible face médiale de jambe et quelques télangiectasies disséminées) DONNÉES ÉCHO-DOPPLER (+ CF. CARTOGRAPHIE) • Réseau veineux fémoropoplité normal; • Reflux significatif en amont de la valve pré terminale du tronc de la grande veine saphène (GVS) sur son trajet fémoral et jambier proximal; • Diamètre tronc = 5 mm à 3 cm sous la JSF et 5 mm à mi- cuisse (avec une ectasie à 7 mm); Stade CEAP : C1, 2S Ep As1, 2, 3 Pr www.sfmv.fr Il s’agit d’une indication de SEM, il n’y a pas d’indication à la chirurgie conventionnelle, et rien n’incite à proposer l’ablation thermique. Le port régulier d’une compression élastique est proposé mais ne répondra pas à la demande de la patiente. 1. La notion de migraine itérative est-elle une contreindication ? 2. En reprenant l’examen, le jour de la procédure, vous découvrez que valves terminale et préterminale sont refluantes (ce n’est pas vous qui aviez fait l’examen initial !). Cela change-t-il la décision thérapeutique ? 3. Un gynécologue, anxieux devant les antécédents de “phlébites” de la grand-mère, a demandé un bilan de la coagulation qui a détecté une mutation à l’état hétérozygote du facteur V de Leiden. Cela change-til la décision thérapeutique ? RÉPONSES 1. Non, tout au plus est-il préférable d’utiliser des petits volumes par séance. 2. Non, le statut jonctionnel importe peu lors des traitements endoveineux ; par ailleurs les diamètres sont faibles. 3. Non, on ne peut pas retenir les antécédents familiaux (TVS intravariqueuses probables, non documentées) ; pas d’antécédent personnel de MTEV. DÉROULEMENT DE LA SEM 1. Quel est votre site de première injection ? 2. Quelle concentration de polidocanol (Aetoxisclérol®, forme mousse), allez-vous utiliser lors de votre première injection ? 3. Quel volume allez-vous injecter lors de votre première injection ? 4. Faites-vous porter un bas de compression élastique ? Si oui, quelle classe, combien de temps? 5. Au bout de combien de temps reverrez-vous la patiente ? 6. Combien de chances avez-vous d’avoir obtenu l’occlusion de la saphène ? RÉPONSES 1. Standard : approximativement à la jonction tiers moyen / tiers proximal de cuisse. Le tronc est à 5 mm de diamètre ; la concentration requise est de 1%. On ne tient pas compte de la dilatation localisée à 7 mm. 2. Vous commencez par une seringue de 2,5 ml. Très probablement cela suffira à obtenir un bon remplissage et un bon spasme (notés sur votre compte-rendu, R+, S+, par exemple). Si le contrôle immédiat montre un remplissage insuffisant en cuisse, il faut réinjecter dans cette zone non remplie 1 ou 2 ml supplémentaires. 3. La compression est préconisée par la HAS, sans qu’il y ait d’éléments de preuve, classe 2 (15-20 mm Hg), voire 3 (20-36 mm Hg), pendant 4 à 6 semaines. Si l’on décide de mettre une compression, c’est le praticien qui la pose, sur la table d’examen, quelques minutes après l’injection. 4. 4 à 12 semaines, 6 semaines est un bon compromis. 5. Si la procédure s’est déroulée correctement (R+, S+) : 90% LMV18 fmc.qxp 5/03/12 23:39 Page 20 LMV18 biblio.qxp 5/03/12 23:47 Page 1 bibliographie commentée RUBRIQUE PILOTÉE PAR JEAN-MICHEL BAUD, JOËL CONSTANS ET MARIE-ANTOINETTE SEVESTRE-PIETRI _ P37 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Suivi à long terme après thrombolyse additionnelle dirigée par cathéter contre traitement standard pour thrombose veineuse ilio-fémorale Joël CONSTANS P38 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Survie des patients avec artères incompressibles Alessandra BURA RIVIERE _____________________ _____________________________ ______ LMV18 biblio.qxp 5/03/12 23:47 Page 2 Suivi à long terme après thrombolyse additionnelle dirigée par cathéter contre traitement standard pour thrombose veineuse ilio-fémorale LONG TERM OUTCOME AFTER ADDITIONAL CATHETER-DIRECTED THROMBOLYSIS VERSUS STANDARD TREATMENT FOR ACUTE ILIOFEMORAL DEEP VEIN THROMBOSIS (THE CAVENT STUDY) : A RANDOMISED CONTROLLED TRIAL. T. Enden, Y. Haig, N-E Klow et al. Lancet 2011, 11, 379, 31-38. _____________________ _____________________________ ______ Joël CONSTANS ([email protected]) La thrombolyse dirigée par cathéter (CDT) a fait l’objet d’une suggestion sur les dernières recommandations de l’ACCP au vu de résultats d’essais en ouvert non contrôlés, donnés à court terme, concernant essentiellement la perméabilité. L’objectif est cependant de réduire à long terme le risque de syndrome post-thrombotique, élevé dans les TVP ilio-fémorales, et pour lequel l’obstruction résiduelle semble jouer un élément rôle. L’étude CaVenT est la première étude contrôlée randomisée à présenter des résultats en terme de syndrome post-thrombotique à relativement long terme. CaVenT est une étude contrôlée randomisée en ouvert menée dans 20 hôpitaux norvégiens. Les critères d’inclusion concernaient des patients avec TVP iliofémorale dont les symptômes dataient de moins de 21 jours. Deux critères de jugement principaux ont été étudiés : le syndrome post-thrombotique (SPT) évalué par le score de Villalta et la liberté de l’axe ilio-fémoral à 6 mois. Ainsi 209 patients ont été inclus (108 témoins traités par anticoagulants seuls et 101 traités en plus par CDT). A 24 mois, 99 témoins et 90 patients du groupe CDT étaient évaluables. A 24 mois, 41% des patients du groupe CDT avaient un SPT contre 56% du groupe traitement conventionnel (p=0,047). La réduction absolue de risque était de 14% et le nombre de patients à traiter était de 7 [IC95% : 4-502]. A 6 mois, l’axe iliofémoral était libre chez 66% des patients du groupe CDT, contre 47% du groupe témoin (p=0,012). Il y a eu 20 saignements en relation avec la procédure de CDT sur 90 patients traités dont 3 hémorragies majeures et 5 hémorragies cliniquement significatives. CaVenT donne pour la première fois les résultats issus d’une étude contrôlée à relativement long terme. Il y a un bénéfice significatif en faveur de la CDT, mais modeste et au prix d’un nombre non négligeable de saignements. Le port régulier de la compression élastique était noté chez 63% des patients du groupe CDT contre 52% du groupe témoin. De plus, 65% des patients du groupe CDT contre 50% du groupe témoin étaient dans la fourchette thérapeutique d’INR à 24 mois. Ces différences ne sont pas significatives mais pourraient atténuer la part attribuable à la CDT. Seuls 10% des patients screenés avec TVP ont pu être randomisés. La CDT ne s’adresse qu’à un petit nombre de patients et ne résoudra pas globalement le problème du SPT. En conclusion, les résultats de CaVenT montrent que la CDT peut être utile pour diminuer le risque de SPT au prix d’un surcroit de risque hémorragique. Au vu de ces résultats, il est licite de proposer la CDT en traitement adjuvant de la TVP ilio-fémorale chez un petit nombre de malades sélectionnés à faible risque hémorragique. La CDT n’est pas en 2012 le traitement de référence de la TVP ilio-fémorale tout venant. 36 - 37 LMV18 biblio.qxp 5/03/12 23:47 Page 3 Bibliographie Survie des patients avec artères incompressibles SURVIVAL IN PATIENTS WITH POORLY COMPRESSIBLE LEG ARTERIES. Faisal A. Arain, Zi Ye, Kent R. Bailey, Qian Chen, Guanghui Liu, Cynthia L. Leibson, Iftikhar J. Kullo. J Am Coll Cardiol 2012;59:400 –7. _____________________ _____________________________ ______ Alessandra BURA RIVIERE ([email protected]) OBJECTIFS DE L’ÉTUDE Comparer la survie des patients avec artères incompressibles (AI) à celle des patients avec un indice de pression systolique (IPS) normal et à celle de patients avec une artériopathie athéromateuse des membres inférieurs (AMI). CONTEXTE Peu de données sont disponibles sur la survie des patients avec des artères des membres inférieures incompressibles, qui sont habituellement identifiés dans un contexte clinique, par une évaluation artérielle non invasive. MÉTHODES Etude de cohorte historique, menée sur des patients consécutifs, non-hospitalisés, ayant bénéficié d’une évaluation artérielle des membres inférieurs à la Mayo Clinic (Rochester, Minnesota, Etats-Unis), entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2007. Les patients ont été suivis sur une période moyenne de 5,8 ± 3,1 ans. Un IPS entre 1,00 et 1,30 était considéré normal ; l’AMI était définie par un IPS au repos ou après test d’effort à la marche ≤0,90 ; un IPS ≤1,4 ou une pression www.sfmv.fr systolique à la cheville >225 mm-Hg définissaient les patients avec des artères incompressibles (AI). Les patients ont été suivis, pour évaluer la mortalité toute cause, jusqu’ en septembre 2009. RÉSULTATS Sur 16493 individus inclus (âge moyen 67,8±13,0 ans, 59% d’hommes), 29% avaient un IPS normal, 54% une AMI, 17% des AI. Pendant le suivi (durée moyenne 5 ,8±3,1 ans), 4.365 patients (26%) sont décédés. Le pourcentage de survivants à la fin de l’étude était de 88% pour le groupe avec IPS normal, 70% pour les patients avec AMI et 60% pour les patients avec AI. Après ajustement par rapport à l’âge et au sexe, aux facteurs de risque cardiovasculaire, aux comorbidités et à l’utilisation de statine ou aspirine, le risque de décès (rapports de côtes, HR, IC 95%) associés avec des AI était de 2,0 (1,82,2) par rapport aux patients avec IPS normal et de 1,3 (1,2-1,4) par rapport aux patients avec une AMI. CONCLUSION Les patients identifiés comme ayant des artères incompressibles dans un laboratoire d’explorations noninvasives ont un mauvais pronostic de survie, par rapport aux patients avec des IPS normaux ou une AMI. LMV18 biblio.qxp 5/03/12 23:47 Page 4 COMMENTAIRE L’incompressibilité des artères de petit calibre des membres inférieurs est un signe spécifique de calcifications de la média, appelée aussi médiacalcose2,3,4. Les artères des membres supérieurs n’étant pas affectées par ces calcifications, il en résulte chez les sujets atteints de médiacalcose un rapport de pressions systoliques, IPS, faussement élevé. Les IPS limites employés pour définir les artères comme incompressibles sont de 1,30 ou 1,40. La valeur d’IPS de 1,4 choisie par les auteurs de cet article est la plus spécifique. Des IPS si élevés sont rares dans la population générale, avec une prévalence d’environ 1,4%-2,8% 1,5. Chez des patients âgés, ainsi que chez ceux qui présentent un diabète ou une insuffisance rénale, ce phénomène est plus commun. Plusieurs études ont montré un risque d’évènements cardiovasculaires et une mortalité augmentés pour les patients avec IPS anormal1,(qu’il soit au-delà ou en deçà des limites) avec une courbe de mortalité en U. Classiquement, le risque des patients avec un IPS élevé est considéré similaire à celui des patients avec une AMI modérée, les patients avec une AMI sévère étant estimés comme plus à risque. Cette étude modifie cette vision et nous donne des précisions épidémiologiques sur la population des patients avec artères incompressibles. Les auteurs de cet article ont étudié la plus large cohorte de patients jamais publiée pour évaluer l’impact d’AI sur la survie: il s’agit de 16493 patients non hospitalisés, examinés dans le contexte hospitalier de la Mayo Clinic pour une suspicion d’AMI, avec un suivi moyen de presque 6 ans. L’IPS a été calculé en utilisant la pression la plus basse entre la pédieuse et la tibiale postérieure, à l’aide d’un Doppler continu. Un test standardisé d’effort à la marche a été aussi réalisé, exception faite pour les patients avec un IPS ≤0,5 et patients avec des artères incompressibles. Trois groupes de patients ont ainsi été formés : le groupe avec un IPS ≤0,9 au repos ou 1 minute après l’exercice (groupe AMI), le groupe avec IPS entre 1,0 et 1,3 (groupe IPS normaux ou groupe de référence) et le groupe avec un IPS ? 1,4 (groupe AI). Pour faciliter l’interprétation des analyses, les patients avec des IPS limites (entre 1,31-1,39 et 0,91-0,99), ont étés exclus de l’étude. Des anomalies des courbes Doppler ont été aussi prises en compte dans l’analyse finale. Sur 22859 patients ayant bénéficié d’une exploration artérielle, 16493 ont été analysés, après exclusion des patients hospitalisés, mineurs, refusant de participer à la recherche, vivant à plus de 500 miles de la Mayo Clinic et exclusion des patients avec des valeurs d’IPS limites. Il s’agit d’une cohorte en grande majorité composée par des patients blancs, non hispaniques. De ces patients, 29% ont des IPS normaux, 54% un IPS bas et 17% un IPS élevé. Caractéristiques significativement différentes des patients entre les groupes : • Les patients avec AMI et AI sont plus âgés que les patients avec IPS normaux (69,3±11, 71,3±12,1 et 763±14,3 ans respectivement). • La prévalence d’AI est plus importante chez les hommes (67,2%, p<0,001) que chez les femmes et augmente avec l’âge chez les hommes et les femmes. • La pression pulsée est plus élevée chez les patients avec AI et AMI (groupe IPS normal 56±15mmHg , groupe AMI 68±19 mmHg, groupe AI 69±20 mmHg). • Parmi les facteurs de risque cardiovasculaire, le diabète et l’hypertension sont prévalents chez les patients avec IA (HTA 78,1%, diabète 58,6%), tandis que l’histoire de tabagisme est plus commune parmi les patients avec AMI (86,8% vs 58,6%). • Dans le groupe AI une proportion plus importante de patients a comme comorbidité une cardiopathie ischémique, une insuffisance cardiaque ou une insuffisance rénale chronique par rapport au groupe avec IPS normaux et au groupe AMI. • La proportion de patients avec une ischémie critique était significativement plus élevée chez les patients avec AI que chez les patients avec une AMI (37% vs 18,5%). Dans le suivi, 40% des patients avec IA sont décédés, par rapport à 30% de décès dans le groupe AMI et 12% dans le groupe avec IPS normaux. La présence d’artères incompressibles est associée avec un risque non ajusté 4 fois plus élevé par rapport aux patients avec IPS normaux et 1,6 fois plus élevé par rapport aux patients avec AMI. Le risque de mortalité semble dû en grand part à l’âge plus avancé et la plus grande prévalence de comorbidité et facteurs de risque cardiovasculaire. Après ajustement par rapport à l’âge, au sexe, aux facteurs de risque, à la comorbidité et à l’utilisation de statine ou aspirine, les patients avec des AI ont un risque de mortalité 2 fois supérieur aux patients avec IPS normaux et 1,3 fois supérieur aux patients avec AMI. Le risque de décès lié aux AI est plus important chez les femmes que chez les hommes. Après ajustement ultérieur par rapport à la présence d’ischémie critique, le risque diminue encore à 1,2, mais reste statistiquement significatif. Ces résultats confirment non seulement le pronostic défavorable des patients avec des AI, mais en font des patients plus à risque que les patients avec une AMI. Dans cette étude, 71% des patients avec AI présentent une courbe Doppler anormale. Les patients avec AI et une courbe Doppler anormale ont un risque de mortalité élevé (HR de 1,55) en comparaison aux patients avec AI et courbe Doppler normale. La 38 - 39 LMV18 biblio.qxp 5/03/12 23:47 Page 5 Bibliographie présence d’AI est liée à un risque augmenté de mortalité par rapport aux patients avec IPS normal, même en présence d’une courbe Doppler normale, avec un rapport de côtes de 1,4 (IC 95% 1,2-1,6). Ce sur-risque n’est pas présent si on compare le groupe AI au groupe AMI (HR 0,9, IC 95% 0,8-1,1). Cette augmentation du risque de mortalité n’avait pas été retrouvée dans une étude portant sur 403 patients diabétiques hospitalisés, dans laquelle la présence d’une incompressibilité artérielle seule, en l’absence d’une anomalie de la courbe Doppler, n’était pas liée à un risque plus élevé de morbidité cardiovasculaire3. COURBE DE SURVIE DE KAPLAN-MEYER DANS LES TROIS GROUPES DE PATIENTS. Reste à savoir si la présence d’une incompressibilité artérielle est seulement un marqueur de risque ou contribue directement à la mortalité. Un mécanisme potentiel d’augmentation du risque est l’augmentation de la rigidité artérielle chez les patients avec des AI. La pression systolique et la pression pulsée dans cette étude étaient plus élevées que chez les patients avec IPS normaux et l’insuffisance cardiaque est le facteur prédictif de mortalité le plus fort. Dans la Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis4 les participants avec des AI avaient une masse ventriculaire plus élevée que les patients avec IPS normaux ou AMI. IPS= indice de pression systolique ; AMI = artériopathie des membres inférieurs ; AI= artères incompressibles. _____________________ ______ Les calcifications de la média pourraient augmenter la rigidité artérielle en augmentant ainsi la post-charge ventriculaire gauche et donc indirectement la masse ventriculaire gauche4. Les résultats d’une étude conduite par l’équipe de la Mayo Clinic7 paraissent confirmer cette hypothèse : ils montrent que les niveaux sériques de pro-BNP sont significativement augmentés chez des patients avec des AI par rapport aux patients avec IPS normaux ou AMI. Les implications de cette étude sont multiples. D’une part, il existe une proportion importante de patients avec AI (17%) chez les patients consultants pour une suspicion de AMI. La prévalence de patients avec artères incompressibles augmentera probablement dans le temps, en raison de l’âge et de la prévalence croissante de diabète dans la population générale. D’autre part, la présence d’AI chez des adultes indique un risque élevé de mortalité et justifie des investigations approfondies pour identifier les facteurs dont la modification pourrait augmenter l’espérance de survie. Dans ce contexte, une prise en charge agressive des facteurs de risque et des traitements pouvant augmenter la qualité de la vie est justifiée8. Enfin, parmi les trois groupes de patients à l’étude, les patients avec AI ont la prévalence la plus élevée de diabète, insuffisance cardiaque et insuffisance rénale : identifier et traiter ces facteurs de risque paraît indispensable pour prévenir cette atteinte artérielle au pronostic si sombre. www.sfmv.fr BIBLIOGRAPHIE _____________________ ______ 1. Survival in Patients With Poorly Compressible Leg Arteries. Faisal A. Arain, Zi Ye, Kent R. Bailey, Qian Chen, Guanghui Liu, Cynthia L. Leibson, Iftikhar J. Kullo. J Am Coll Cardiol 2012;59:400 –7.J Am Coll Cardiol 2012;59:400 –7. 2. Orchad TJ, Strandness DE Jr. Assessement of peripheral vascular disease in diabetes. Report and recommendations of an international workshop sponsored by the American Diabetes Association and the American Heart Association, September 18-20, 1992 New Orleans, Lousiana. Circulation 1993;88:819-28. 3. Aboyans V, Ho E, Denenberg JO, Ho LA, Natarajan L, Criqui MH. The association between elevated ankle systolic pressures and peripheral occlusive arterial disease in diabetic and non-diabetic subjects. J Vasc Surg 2008;48:1197-203. 4. Ix JH, Katz R, Peralta CA, et al. A high ankle brachial index is associated with grater left ventricular mass MESA (Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis). J Am Coll Cardiol 2010;55:342-9. 5. Resnick HE, Foster GL. Prevalence of elevated ankle-brachial index in the United States 1999 to 2002. Am J Med 2005;118:676-9. 6. Ankle Brachial Index Collaboration, Fowkes FG, Murray GD, Butcher I et al. Ankle brachial index combined with Framingham Risk Score to predict cardiovascular events and mortality: a meta-analysis. JAMA 2008;300:197-208. 7. Juni H, Rodeheffer RJ, Kullo IJ. Increased NT-pro-BNP levels in patients with medial artery calcification and poorly compressible vessels. Atherioscler Thromb Vasc Biol 2011;31:197-202. 8. Criqui MH, Ix JH. Highs and lows in the peripheral vasculature. J Am Coll Cardiol 2012 ; 59:408-409 LMV18 biblio.qxp 5/03/12 23:47 Page 6 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:22 Page 1 le médecin vasculaire RUBRIQUE PILOTÉE PAR CHRISTINE JURUS P42 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Quiz Michel DADON P44 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Les inhibiteurs de la phosphodiesterase 5 en medecine cardiovasculaire : des molécules d’avenir ? Christophe BONNIN P50 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ DPC-vous… chauds les décrets ! Philippe CHANTEREAU et Jean-Claude SABY P54 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ VESALE 2012 : feu ! Jean-Pierre LAROCHE P56 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ COMMENT JE.. caractérise une douleur des membres inferieurs Jean-François VAN CLEEF _____________________ _____________________________ ______ LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:22 Page 2 Quizz _____________________ _____________________________ ______ Michel DADON ([email protected]) COUPES TRANSVERSALES ET SAGITTALE DE L’AORTE SOUS-RÉNALE. Patiente de 48 ans, sans FRCV, avec AEG depuis 3 mois (perte de 5 kg, asthénie progressive), OMI, insuffisance rénale modérée et syndrome inflammatoire biologique (CRP = 102 mg/l). A l’écho-doppler, on retrouve cette formation péri-vasculaire hypo-échogène homogène sans hypervascularisation. HYPOTHÈSE(S) DIAGNOSTIQUE(S) (ET DONC BILAN COMPLÉMENTAIRE) ? RÉPONSE PAGE 49 _________________ _____ 42 - 43 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:22 Page 3 Le médecin vasculaire les inhibiteurs de la phosphodiesterase 5 en medecine cardiovasculaire : des molécules d’avenir ? _____________________ _____________________________ ______ Christophe BONNIN ([email protected]) La phosphodiestérase 5 (PDE5) est une isoenzyme ubiquitaire, présente dans le tissu érectile mais également dans les parois artérielles et veineuses, les muscles squelettiques, viscéraux et trachéo-bronchiques, ainsi que dans les plaquettes. La PDE5 fait partie des phosphodiestérases (PDE), protéines qui régulent le taux intracellulaire des nucléotides cycliques, regroupées en 11 familles et comprenant 60 isoformes. Les PDE se différencient, entre autres, par leur sensibilité à leur inhibiteur et par leur spécificité à leur substrat (GMPc et/ou AMPc) (1) (Tableau). L’activité principale de la PDE5 est d’hydrolyser le GMPc (guanosine monophosphate cyclique), second messager intracellulaire, en 5’GMP inactif. Les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5 (IPDE5) empêchent cette FAMILLE dégradation et favorisent ainsi l’activité du monoxyde d’azote (NO). Le GMPc entraine l’activation d’une protéine kinase spécifique (Protéine Kinase G) qui elle-même induit une cascade biochimique aboutissant à la diminution du calcium intra-cellulaire et à la relaxation de la cellule musculaire lisse (CML) (Figure). Depuis la fin des années 90, trois molécules (sildénafil, vardenafil, tadalafil) ont prouvé leur efficacité et leur bonne tolérance dans le traitement de la dysfonction érectile (DE). Par la suite, d’autres études ont montré l’action de ces molécules sur la dysfonction endothéliale, qui fait le lien étiologique entre la DE et les maladies cardiovasculaires, mais aussi sur la fonction cardiaque, les coronaires, les artères périphériques. SUBSTRAT TISSU INHIBITEUR PDE1 GMPc > AMPc cœur, muscle lisse vasculaire, cerveau PDE2 GMPc = AMPc plaquettes, cœur, cellules endothéliales PDE3 AMPc > GMPc plaquettes, muscle lisse vasculaire, corps caverneux, cœur cilostazol, milrinone PDE4 AMPc cœur, muscle lisse vasculaire, cerveau PDE5 GMPc plaquettes, muscle lisse vasculaire, corps caverneux sildenafil, vardenafil, tadalafil PDE6 GMPc > AMPc rétine dyiridamole, zaprinast PDE7 AMPc > GMPc cœur sildenafil, dypiridamole, zaprinast PDE8 AMPc cerveau dypiridamole PDE9 GMPc cerveau, muscle lisse intestinal, cœur PDE10 AMPc > GMPc cerveau PDE11 GMPc = AMPc Phosphodiestérases : substrats, effecteurs tissulaires, inhibiteurs (1) www.sfmv.fr LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 4 PRESSION ARTÉRIELLE FONCTION CARDIAQUE Les IPDE5 entrainent une baisse de la Pression Artérielle (PA) par leur effet relaxant sur les cellules musculaires lisses des artères résistives, sans modification significative de la fréquence et de l’index cardiaques. Chez les sujets sains, la baisse de PA est néanmoins très modeste et cliniquement insignifiante, de 1 à 10 mmHg sur la PAS et sur la PAD en fonction des molécules et des doses. Elle peut être relativement plus marquée en position debout qu’en position allongée et chez les patients hypertendus traités ou non (2). La baisse modeste de la PA serait due à l’antagonisme des effets des IPDE5, également stimulateurs du système rénine angiotensine. Les PDE5 ne sont quasiment pas exprimées au niveau du myocarde et leur inhibition a peu d’effet sur la fonction cardiaque au repos (7). Sur un cœur soumis à une augmentation de la post-charge, il existe un phénomène de régulation intrinsèque médié par le GMPc luttant contre l’hypertrophie induite et le remodelage ventriculaire, insuffisant cependant dans les conditions physiologiques. Le sildénafil entraine chez la souris une prévention et une réduction du remodelage ventriculaire gauche créé expérimentalement (8). Les IPDE5 réduisent également le remodelage ventriculaire gauche post-infarctus chez le rat (9). Ils diminuent l’apoptose, la fibrose et l’hypertrophie ventriculaire (10). Chez les patients en insuffisance cardiaque, l’expression des IPDE5 est augmentée au niveau du ventricule gauche (11), et cette augmentation est corrélée aux marqueurs du stress oxydatif myocardique (9). Les PDE5 ne sont pas exprimées au niveau du ventricule droit (VD) normal, mais leur expression est également nettement augmentée en cas d’hypertrophie ventriculaire droite. Chez l’homme, le sildénafil augmente la contractilité du VD hypertrophié, dans lequel l’activité de la protéine kinase G (PKG), spécifique du GMPc, est inhibée. Cet effet inotrope serait similaire à celui produit par l’isoprotérénol (12). Dans les modèles animaux, les IPDE5 ont également montré un effet cardioprotecteur par réduction de la zone de l’infarctus quand ils sont administrés soit avant une occlusion coronaire soit durant la reperfusion coronaire (10). Les trois IPDE5 entrainent une augmentation mineure du segment QT, inférieure à 10 ms, sans retentissement clinique. Le vardenafil entraine l’augmentation la plus importante (9ms avec 80 mg), raison pour laquelle il fut contre-indiqué chez les patients avec QT long congénital ou prenant des anti-arythmiques de classe Ia et III (13). Figure - Cellule musculaire lisse caverneuse : effet du NO et des IPDE5. L’association avec les ·1-bloquants (en dehors de la tamsulosine) peut entrainer une hypotension orthostatique et nécessite des précautions d’emploi. Le vardenafil est contre-indiqué avec tous les ·1-bloquants. Le tadalafil n’est pas contre-indiqué avec la tamsulosine. Le sildénafil à la dose de 25mg peut être associé à un ·1-bloquant, et en cas de dose supérieure à 25mg, un délai de 4 heures doit être observé (3). L’association avec les donneurs de NO est contre-indiquée, en raison de baisses de pression artérielle beaucoup plus importantes, de l’ordre de 40 à 50 mmHg pour la PAS et 30 mmHg pour la PAD (4). Une étude récente a néanmoins montré que chez les patients ayant une HTA résistante à une trithérapie, la prise concomitante de 50mg de sildénafil et 10mg de dinitrate d’isosorbide n’entrainait qu’une chute de PAS/PAD relativement modérée, sans effet clinique indésirable (5), rendant potentiellement intéressants les IPDE5 chez ce type de patients. Chez un patient sous IPDE5 ayant une douleur angineuse, il est nécessaire d’attendre 24h avant d’administrer un donneur de NO avec le sildénafil et le vardenafil et 48h avec le tadalafil (grade B) (6). ARTÈRES CORONAIRES Les PDE5 étant exprimées au niveau des artères coronaires, il a été supposé que les IPDE5 pouvaient augmenter le flux sanguin coronaire. Chez le chien, le sildénafil entraine une augmentation très modeste du flux sanguin coronaire global dans le cœur normal. En revanche, cette augmentation est significative au niveau des zones myocardiques soumises à une ischémie d’effort en relation avec une sténose coronaire, et liée à la dilatation des artérioles coronaires résistives (14). 44 - 45 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 5 Le médecin vasculaire Chez les patients ayant une coronaropathie stable et soumis à une perfusion de dobutamine (augmentation du travail cardiaque), le tadalafil améliore le flux sanguin coronaire dans les zones myocardiques saines (en tomographie à émission de positrons), avec également une tendance favorable pour les zones myocardiques anormales (15). Sous perfusion d’adénosine, entrainant une hyperhémie, le sildénafil améliore la réserve coronaire dans les zones myocardiques anormales (dormantes ou infarcies) (16). La baisse de la rigidité pariétale des artères de conductance induite par le sildénafil, vérifiée par la diminution de la vitesse de l’onde de pouls (VOP) et l’augmentation de l’AIx (index d’augmentation), pourrait favoriser le flux sanguin coronaire (17). bonne santé (25) ou avec DE (26), le second chez des patients ayant une DE (27), suggérant un rôle des IPDE5 dans la production et/ou la mobilisation des PEC. FONCTION ENDOTHÉLIALE STRESS OXYDATIF L’augmentation des espèces réactives de l’oxygène (ERO) a été associée avec une altération de la fonction érectile, en relation avec une baisse de la concentration de NO (30). Dans des modèles animaux, le sildénafil inhibe in vitro la formation d’anion superoxyde (O2-) (31) et son administration chronique entraine une diminution du stress oxydatif comme en témoigne la baisse des taux urinaires d’isoprostane-8 (32). La dysfonction endothéliale est considérée comme l'équivalent d'une altération fonctionnelle précoce qui précède le changement structurel de la paroi vasculaire. Elle résulte en une réduction de la biodisponibilité du NO par diminution de sa production et/ou surtout augmentation de sa dégradation, liée notamment au stress oxydatif. Elle fait surtout référence à l’altération des réponses vasodilatatrices endothélium-dépendantes. L’impact des IPDE5 sur la dysfonction endothéliale a été étudié 1/ sur le plan fonctionnel (mesure de la dilatation médiée par le flux ou FMD, de la rigidité pariétale, de la vitesse de l’onde de pouls) 2/ sur la modification des bio-marqueurs circulants moléculaires de l’inflammation (ICAM-1, VCAM1, P-sélectine) et du tonus vasomoteur (NO, endothéline1 ET-1) 3/ sur la modification des bio-marqueurs cellulaires (Progéniteurs Endothéliaux Circulants). Il existe plusieurs études suggérant qu’une prise unique de sildénafil améliore jusqu’à la 24ème heure la relaxation endothélium-dépendante de l'artère (FMD), reflet de la dysfonction endothéliale systémique, chez les patients avec ou sans DE (18, 19), avec coronaropathie (20) ou en insuffisance cardiaque (21). L’amélioration de la dysfonction endothéliale est enregistrable jusqu’à une semaine après l’arrêt du sildénafil (18, 22). Le tadalafil en prise quotidienne améliore également la fonction endothéliale (23). Les progéniteurs endothéliaux circulants (PEC) sont des cellules recrutées à partir de la moelle osseuse, capables de se différencier en cellules matures et de restaurer l’intégrité endothéliale (24). Des travaux ont rapporté une réduction du nombre et/ou de la fonctionnalité des PEC chez les patients atteints de coronaropathie, d’insuffisance cardiaque congestive, de maladies cérébrovasculaires ou de resténose de stent. Des déficits en PEC sont également documentés chez les patients présentant des facteurs de risque cardiovasculaire (diabète, hypertension, insuffisance rénale chronique, tabagisme). Le vardenafil en prise unique et le tadalafil en traitement prolongé ont été associés à une augmentation des PEC, le premier chez des patients en www.sfmv.fr INFLAMMATION SUB-CLINIQUE Une association entre la présence d’une dysfonction érectile et certains marqueurs d’inflammation infraclinique (CRPus, interleukine-6, TNF-·), chez des patients avec ou sans coronaropathie, a été montrée dans plusieurs études (28, 29). L’administration régulière de tadalafil entrainerait une diminution de certains marqueurs (ET1, VCAM-1, CRPus) chez les patients ayant une DE (23). La prise quotidienne de sildénafil entrainerait chez les patients diabétiques avec DE une baisse de ET-1, VCAM1, ICAM-1, interleukine-6 et de la CRPus (22). RIGIDITÉ PARIÉTALE L’augmentation de la rigidité artérielle, qui entraine une augmentation de la pression pulsée, témoigne également d’une altération vasculaire précoce et est considérée un marqueur pré-clinique indépendant de la maladie athéroscléreuse. Elle est évaluée par la vitesse de l’onde de pouls (VOP) carotido-fémorale, reflet de la VOP aortique, dont l’augmentation est étroitement liée aux facteurs de risque cardiovasculaires, en particulier l’HTA et le diabète (33). La quantification des ondes de réflexion au travers de la mesure de l’index d’augmentation (AIx) permet également une estimation de la rigidité artérielle. L’AIx est le rapport entre l’augmentation de la Pression Artérielle (PA) due à l’onde de réflexion et la Pression Pulsée (PP). Il a été montré que le sildénafil en prise unique entrainait une diminution de la VOP et de l’AIx chez les patients coronariens (17) ou en insuffisance ventriculaire gauche (34). Le vardénafil en prise quotidienne et à la demande améliore la rigidité artérielle mise en évidence par la réduction de l’AIx mesuré en tonométrie digitale. Cette amélioration a été reliée à une diminution de la concentration d’adrénomédulline, peptide qui a une action vasodilatatrice endothélium-dépendante (35) ou encore aux propriétés anti-inflammatoires des IPDE5 (36). LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 6 PLAQUETTES Dans un modèle ex vivo, le sildénafil diminue l’agrégation plaquettaire induite par la thrombine (37). Il a été montré que le sildénafil augmentait le seuil d’activation des récepteurs GPIIb/IIIa sans modification de la dégranulation plaquettaire (20), inhibait l’activation de ces récepteurs induite par l’ADP (20) ainsi que l’agrégation plaquettaire induite par le collagène (38). Le tadalafil diminue également l’expression de la Psélectine au niveau plaquettaire chez les patients avec DE et facteurs de risque cardiovasculaire (39). PROPRIÉTÉS ANTIFIBROTIQUES Le sildénafil entraine un effet antifibrotique sur les corps caverneux de rats âgés en améliorant le rapport CML/collagène, l’élévation des taux de GMPc inhibant le dépôt de collagène et/ou l’apoptose des CML, sans modification du rapport collagène III/I (40). Ces effets antifibrotiques du sildénafil administré pendant 45 jours corrigent la dysfonction veino-occlusive induite par la fibrose. Pour ces raisons, il a été envisagé que le sildénafil soit utilisé dans le traitement de pathologies fibrosantes. APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES HYPERTENSION ARTÉRIELLE PULMONAIRE (HTAP) Le traitement de l’HTAP est la seule indication reconnue des IPDE5 en dehors de celle de la dysfonction érectile. Les IPDE5 ont montré leur efficacité sur la baisse de la pression artérielle pulmonaire (PAP) et des résistances vasculaires pulmonaires (RVP) dans de nombreuses études. Les études SUPER-1 (sildénafil) (41) et PHIRST (tadalafil) (42) ont montré que ces molécules amélioraient non seulement les paramètres hémodynamiques (Index Cardiaque, PAP, RVP) mais également les capacités à l’effort des patients (test de marche 6 minutes et classe fonctionnelle NYHA/WHO). Le sildénafil réduit également la masse ventriculaire droite évaluée en imagerie par résonance magnétique (12,43). Il augmente la contractilité du ventricule droit hypertrophié (12). De part leurs effets à la fois sur la vascularisation pulmonaire et sur le ventricule droit, les IPDE5 semblent être la thérapeutique idéale dans l’HTAP (44). Une étude récente a par ailleurs montré avec le vardénafil une diminution significative des évènements cliniques en termes de décès et d’hospitalisations (45). A la suite des études SUPER-1 et PHIRST, le sildénafil (REVATIO® 20mg x 3/jour) en 2005 puis le tadalafil (ADCIRCA® 20mg x 2/jour) en 2009 ont été approuvés par l’EMEA (European Medicines Evaluation Agency) et la FDA (Food and Drug Administration) pour le traitement de l’HTAP (pré-capillaire, groupe clinique 1) idiopathique ou secondaire à une connectivite, chez les patients en classe fonctionnelle II et III. L’ESC recommande les IPDE5 comme traitement de 1ère intention avec un grade IA pour le sildénafil et un grade IB pour le tadalafil (46). L’AHA recommande les IPDE5 en 1ère intention chez les patients ayant un test de vasoréactivité négatif et un bon pronostic (47). ŒDÈME PULMONAIRE ET HTAP DE HAUTE ALTITUDE Au dessus de 2500m d’altitude, les poumons répondent à l’hypoxie en réduisant le NO biodisponible, entrainant une vasoconstriction et une augmentation de la PAP, pouvant entrainer un œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA) chez les alpinistes ou une HTAP chez les sujets habitant au dessus de 3200m. Chez les alpinistes ayant un antécédent d’OPHA, le tadalafil réduit significativement le risque de récidive comparé au placebo. Le sildénafil améliore également les paramètres hémodynamiques pulmonaires et les capacités à l’effort des patients ayant une HTAP de haute altitude (10). CARDIOPATHIES Les IPDE5 ont montré leur innocuité dans le traitement d’une dysfonction érectile chez les patients en insuffisance cardiaque classe II/III. Chez les patients en insuffisance cardiaque congestive, notamment chez ceux avec HTAP secondaire et insuffisance cardiaque droite, dans de petites études contrôlées, le sildénafil a entrainé une augmentation de la consommation d’O2, une diminution des résistances vasculaires systémiques et de la rigidité aortique, une amélioration des capacités à l’effort et de la qualité de vie (10). Initialement testés dans le traitement de l’angor, les IPDE5 n’avaient montré qu’un bénéfice marginal. Chez les patients traités pour DE, les IPDE5 n’ont pas montré d’augmentation du risque d’infarctus non fatal, d’AVC ou de décès cardiovasculaires. Ils sont sans effet néfaste chez les patients qui ont une coronaropathie stable et qui ne prennent pas de donneurs de NO, mais ils sont contreindiqués en cas d’IDM récent (<15jours), d’angor instable et de trouble du rythme ventriculaire (6,48). Ils pourraient avoir un effet favorable chez les patients présentant un angor spastique, une maladie coronaire microvasculaire ou devant bénéficier d’un pontage coronaire (49, 50). AOMI, ISCHÉMIE CRITIQUE Il semble que le sildénafil puisse stimuler l’angiogénèse induite par l’ischémie chronique de membre chez la souris, par le biais d’une augmentation du taux de GMPc et de l’activité de la protéine kinase G (51). Chez la souris dyslipidémique déficitaire en ApoE, le sildénafil stimule l’angiogénèse induite en augmentant les progéniteurs endothéliaux circulants (52). Le vardénafil exerce la même action, avec mobilisation de PEC (53). 46 - 47 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 7 Le médecin vasculaire PHÉNOMÈNE DE RAYNAUD _____________________ ______ BIBLIOGRAPHIE Les IPDE5 ont été étudiés dans le phénomène de Raynaud en raison de leurs effets micro et macrovasculaires, jusqu’à présent sur de petites séries de patients (54). Ces molécules se sont révélées efficaces chez les patients présentant un phénomène de Raynaud secondaire avec symptômes sévères malgré la prise d’un traitement conventionnel, avec une diminution de la fréquence et de la sévérité des crises (amélioration du Raynaud Condition Score), voire une guérison des troubles trophiques. Une étude récente a ainsi montré que chez les patients présentant un phénomène de Raynaud secondaire (sclérodermie systémique, focale ou connective mixte) résistant aux inhibiteurs calciques +/ vasodilatateurs (ARA2/IEC), le tadalafil en association avec le traitement conventionnel, améliorait les symptômes, prévenait l’apparition et guérissait les ulcères, avec une amélioration de la qualité de vie (55). MALFORMATIONS LYMPHATIQUES Très récemment, a été rapporté la régression inattendue d’une malformation lymphatique microkystique thoracobrachiale chez un nourrisson de 2 mois 1/2 traité 4 mois par sildenafil pour une HTAP idiopathique (56). Par la suite, deux autres enfants de 12 et 15 mois avec des malformations lymphatiques faciale et dorsale ont été traités avec succès, suscitant la réalisation d’une étude en double aveugle contre-placebo (en cours). L’effet des IPDE5 serait lié à la relaxation de la musculature lymphatique et à la correction de la dysfonction endothéliale lymphatique. CONCLUSION Les mécanismes expliquant les effets bénéfiques des IPDE5 sont la vasodilatation artérielle pulmonaire et systémique, l’augmentation de la contractilité myocardique, l’amélioration de la fonction endothéliale, la réduction de l’apoptose, de la fibrose et de l’hypertrophie ventriculaire. Même si les indications actuelles reconnues des IPDE5 sont très limitées, ces mécanismes d’action peuvent suggérer pour l’avenir de multiples perspectives thérapeutiques, notamment dans le phénomène de Raynaud, l’insuffisance cardiaque, l’hypertrophie ventriculaire, l’hypertension artérielle, la prévention cardio-vasculaire précoce ou encore les malformations lymphatiques. _____________________ ______ 1. Gresele P, Momi S, Falcinelli E. Anti-platelet therapy: phosphodiesterase inhibitors. Br J Clin Pharmacol 2011 ; 72 : 634–646 2. Prisant LM. Phosphodiesterase-5 inhibitors and their hemodynamic effects. Curr Hypertens Rep 2006;8:345–51. 3. Kloner RA. Cardiovascular effects of the 3 Phosphodiesterase-5 Inhibitors approved for the treatment of erectile dysfunction. Circulation 2004; 110:3149-3155. 4. Webb DJ, Muirhead GJ, Wulff M, et al.: Sildenafil citrate potentiates the hypotensive effects of nitric oxide donor drugs in male patients with stable angina. 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Pas d’athérosclérose ni d’anévrysme de l’aorte abdominale. • IRM : hyposignal en T1, hypersignal homogène en T2 • PET Scan : hypercaptation du 18F-FDG par la formation péri-aortique sous rénale • Ponction biopsie sous scanner : processus inflammatoire comprenant une prolifération lymphoplasmocytaire associée à des monocytes et à quelques polynucléaires éosinophiles et neutrophiles, sans cellule maligne Chez cette patiente, l’inflammation pourrait aussi être mise en évidence par une prise de contraste lors d’une échographie avec injection de produit de contraste (Sonovue). Les diagnostics différentiels sont : • Fibrose rétropéritonéale secondaire (post médicamenteuse, infectieuse, néoplasique, péri-anévrysmale) • Fibromatose rétropéritonéale • Lymphome Vous trouverez une synthèse des articles de A Vaglio et de P Meier dans la rubrique bibliographie du site de la SFMV. _____________________ ______ RÉFÉRENCES Le diagnostic posé est fibrose rétropéritonéale idiopathique (elle-ci étant dans sa phase aigue inflammatoire). _____________________ ______ Cette pathologie fait partie de l’ensemble des péri-aortites chroniques qui regroupe 3 formes : sans anévrysme de l’aorte, avec anévrysme inflammatoire de l’aorte, avec fibrose péri-anévrysmale (voir figure) 2. Meier P, Gilabert C, Burnier M, Blanc E. La fibrose rétropéritonéale : une maladie inflammatoire méconnue. Néphrologie. 2003 ; Vol. 24 n° 4 : 173-180 1. Vaglio A, Salvarani C, Buzio C. Retroperitoneal fibrosis. Lancet. 2006 Jan 21;367(9506):241-51 3. Laroche JP, Becker F. Fibrose rétropéritonéale ou maladie d’Ormond. Sang Thrombose Vaisseaux 2011 ; 23, no 5 : 259-62 _____________________ ______ Figure : les péri-aortites chroniqes (d’après A. Vaglio) 48 - 49 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 9 Le médecin vasculaire DPC-vous… chauds les décrets ! _____________________ _____________________________ ______ Philippe CHANTEREAU ([email protected]) et Jean-Claude SABY ([email protected]) Les décrets DPC sont applicables depuis le 1er janvier 2012 avec une période transitoire jusqu'en juin 2013 pour permettre la constitution des différentes instances du DPC : OGDPC (Organisme financeur du DPC), CSI (Commission Scientifique Indépendante) en particulier et dans l'attente des arrêtés sur les différents cahiers des charges. DPC, il vérifiera que vous avez pour chaque année depuis le début de l'obligation ou depuis leur dernier contrôle les attestations délivrées par un organisme de DPC. Les organismes agréés pour la FMC ou pour l'EPP (dont fait partie la SFMV) sont réputés jusqu'à cette date inscrits à l'OGDPC et validés par la CSI. Le développement professionnel continu (DPC) comporte (l’article L. 4133-1) • l’analyse, par les médecins, de leurs pratiques professionnelles • ainsi que l’acquisition ou l’approfondissement de connaissances ou de compétences. Le texte du décret concernant les médecins prévoit que les actions de FMC, d'EPP ou de FPC (Formation Professionnel Conventionnelle) réalisées en 2011 et en 2012 soient éligibles au DPC pour 2011 et 2012, c'est à dire que les actions de FMC réalisées en 2012 vaudront DPC. Il prévoit également que les actions de DPC réalisées en 2011 ou en 2012 vaudront DPC pour ces deux années. Le contrôle que peut effectuer le Conseil Départemental de l'Ordre des Médecins porte sur l'obligation annuelle de www.sfmv.fr QUE DIT EN TROIS MOTS LE DÉCRET DU DPC DES MÉDECINS ? Il constitue une obligation individuelle, qui s’impose à tout médecin, libéral, hospitalier ou salarié et s’inscrit dans une démarche permanente. Le médecin satisfait à son obligation de développement professionnel continu dès lors qu’il participe, au cours de chaque année civile, à un programme de développement professionnel continu collectif annuel ou pluriannuel. LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 10 DE QUOI EST CONSTITUÉ UN PROGRAMME DE DPC ? Un programme DPC, dans sa composante analyse de pratique, doit permettre de connaitre ce que je fais à un temps donné dans ma pratique dans telle situation ou face à telle pathologie. Il fait par exemple appel à l’audit clinique ciblé ou à l’enquête de pratique, Dans sa composante approfondissement de connaissance ou de compétence, il peut être complété par un atelier classique de FMC en formation présentielle. Ultérieurement le programme de DPC doit permettre de confirmer que la modification de pratique attendue est effective et durable. On peut alors faire appel, par exemple à des bases de données : je réponds à un court questionnaire pour chaque malade rentrant dans la thématique du programme de DPC réalisé afin de vérifier si les connaissances acquises s’encrent dans ma pratique. Si ce programme comporte plusieurs niveaux, je passe alors au niveau supérieur. Les Groupes d’Echanges de Pratiques associent en petit groupe de manière permanente et synergique l’analyse de pratique et l’acquisition de compétences. Y A-T-IL DES CONTRAINTES CONCERNANT CES PROGRAMMES ? Oui au moins de 3 ordres Les programmes, pour être indemnisés, doivent êtres conformes à une orientation nationale ou à une orientation régionale de développement professionnel continu Les méthodes et modalités utilisées dans les programmes de DPC doivent êtres validées par la Haute Autorité de Santé après avis de la Commission Scientifique Indépendante des médecins (notamment les conditions qui permettent d’apprécier la participation effective, en tant que participant ou en tant que formateur, à un programme de DPC) Ces programmes de DPC doivent êtres mis en place par un Organisme de DPC agréé (ODPC) QUE SE PASSE-T-IL SI JE SOUHAITE EFFECTUER DES PROGRAMMES DE DPC QUI M’INTÉRESSENT EN DEHORS D’UNE ORIENTATION NATIONALE OU RÉGIONALE ? Ce sera possible, et complémentaire, un peu comme la FMC qui avait une partie conventionnelle, indemnisée, sur des thèmes obligatoires, et une partie non indemnisée sur des thèmes totalement libres, en respectant pour être du DPC les autres contraintes que sont l’utilisation d’une méthode validée par l'HAS, le programme étant dispensé par un prestataire inscrit à l'OGDPC. ET SI JE NE FAIS RIEN ? QUELLE SANCTION OU QUEL AVANTAGE ? Pour 2011 et 2012, il faut garder tous les documents FMC et EPP. Début effectif du DPC le 1er Janvier 2012 avec un contrôle en 2017. Le contrôle peut survenir par période quinquennale au choix du CDOM, vous avez donc une chance d'être contrôler une fois tous les 5 ans. Quels seront les ODPC en médecine vasculaire ? Pour la période transitoire, la SFMV (FMC et EPP), le CFPV (FMC) et la SFA (EPP) conservent jusqu'en juin 2013 leur agrément et peuvent jusqu'à cette date délivrer des attestations de DPC valides. COMMENT SE RETROUVER DANS L’OFFRE À VENIR ? L'offre de DPC en médecine vasculaire peut émaner de n'importe quel organisme inscrit à l'OGDPC. La liste des organismes inscrits (et des programmes qu'ils proposent) sera accessible sur un serveur de l’OGDPC et actualisée régulièrement. L'offre de DPC en médecine vasculaire devrait être naturellement accessible au niveau du Conseil National Professionnel de Médecine Vasculaire ON DIT QUE CERTAINS DU VALIDERONT LE DPC ? Oui à condition que le Conseil National Professionnel de la spécialité les ait validé COMMENT LE DISPOSITIF EST FINANCÉ ? QUI DÉFINI LES ORIENTATIONS NATIONALES ? Les orientations nationales du DPC sont annuelles ou pluriannuelles, définies par l’OGDPC, après avis de la CSI. Les ARS peuvent compléter les orientations nationales par des orientations régionales spécifiques, en cohérence avec leur projet régional de santé, après la aussi avis de la CSI. A l'aide d'un forfait attribué par la commission paritaire de l'OGDPC à chaque médecin, en fonction du coût du programme. Cette commission peut différencier les forfaits en fonction des méthodes utilisées et des moyens nécessaires à leur mise en œuvre et surtout les modifier en cours d'année. Pour l’instant, le montant de ce forfait DPC par médecin n’est pas connu. 50 - 51 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 11 Le médecin vasculaire VA-T-IL RESTER UNE PLACE POUR LA FMC CLASSIQUE ? A RETENIR NON, pas isolément dans le cadre du DPC. Oui, hors DPC. COMMENT VONT SE POSITIONNER LES SYNDICATS ? La fin de l’appel d’offre va modifier profondément la donne, et supprimer le clivage entre FMC conventionnelle indemnisée syndicale, et FMC libre, bénévole, financée par les laboratoires. Les structures de FMC des syndicats vont demander leur agrément comme prestataire d’ODPC, et entrer en concurrence directe avec les autres effecteurs potentiels. Le DPC ne sera pas la mer à boire que l’on imagine. La grande majorité des médecins font déjà davantage que leur simple obligation. Il faudra simplement pouvoir en faire état, et veiller à passer le plus souvent (parfois) par des actions validées. Cela n’est pas plus mal, puisqu’elles le sont, le croiriez-vous, sur des critères de qualité. Chacun s’y retrouvera. L’obligation démarre avec les décrets, donc en janvier 2012. Les actions 2011 pourront être comptabilisées également. QUELLE PLACE POUR LE @ DPC Développement de plus en plus important, compte tenu du nombre de médecins concernés, et des notions de coût et de simplicité de mise en œuvre. Le forfait devrait être certainement moins élevé que pour les actions présentielles (ce qui n'est pas le cas actuellement). POURRAS TON ORGANISER SES PROGRAMMES À LA CARTE ? Ce serait l’idéal. Nous espérons ce choix possible, à l'intérieur d'un même ODPC, ou par une validation par le CNPMV pour les actions orphelines. QUELLE PLACE POUR LES LABOATOIRES ? Elle sera réduite, car les ODPC devront justifier de leur indépendance financière pour être agréés. Indirectement, l’industrie par la taxe prélevée financera le dispositif. _____________________ ______ GLOSSAIRE _____________________ ______ DPC : Développement Professionnel Continu, ou schématiquement produit de la somme de la FMC et de l’EPP CSI : Commission Scientifique Indépendante, représentant les médecins dans le dispositif de DPC, composée de 28 membres, avec une parité salariée / libérale. Le dispositif transitoire jusqu’en 2013 permet de valider des actions de FMC classiques (ou d’EPP pour ceux qui s’y sont engagés) pour 2011 et 2012. Les attestions de FMC des ateliers et des congrès sont donc toujours utiles. Les actions des ARMV (de FMC pour cette année, ou de DPC si elles se lancent dans l’aventure) pourront être prises en compte sous réserve qu’elles soient validées par la SFMV, dont l’agrément court toujours. De multiples actions plus purement DPC vous seront progressivement proposées. Les ateliers de type formation évaluative, réalisés à présent lors des congrès dans leur version présentielle, pourront difficilement accueillir tous les médecins vasculaires, mais les régions devraient être à même d’initier de telles actions. Le DPC en ligne est donc promis a un bel avenir. Les staffs protocolés, c’est une méthode approuvée par la HAS, mais pour en trouver près de chez vous, il vous faudra peut-être vous lever de bonne heure.. Parmi les multiples formes de DPC, il faut souligner l’intérêt des Groupes d’Echanges de Pratiques. La formule est purement locale, elle peut paraître un peu difficile à mettre en route, mais une fois partie, c’est très motivant et confraternel, sinon convivial.. On se sent moins seul! Cela compte comme un DPC permanent. OGDPC : Organisme financeur du DPC. L'OGDPC est composé de 6 membres représentant l’état, 6 de l’UNCAM, 6 médecins généralistes et 6 médecins spécialistes. Il fixe les forfaits DPC de chaque médecin en fonctions des programmes. Il ne faut pas confondre DPC validé et DPC indemnisé. Les actions rémunérées au titre de la formation conventionnelle seront développées et certainement plus accessibles, mais sur des thèmes limités. Il faudra composer son parcours en fonction de ses souhaits, de ses centres d’intérêt, mais surtout ses besoins de formation. CNP : Conseil National Professionnel, représentant la spécialité, siégeant à la Fédération des Spécialités Médicales, et représentant pour les tutelles l’ensemble de la profession. Alors DPC-vous sans précipitation, mais avec certitude ! ODPC : Organisme de DPC, dispensant du DPC validant, devant être reconnu comme tel. HAS : Haute Autorité en Santé _____________________ ______ www.sfmv.fr LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 12 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 13 Le médecin vasculaire vesale 2012 : feu ! _____________________ _____________________________ ______ Jean-Pierre LAROCHE ([email protected]) nous sommes dans la dernière ligne droite ! Merci à toutes celles et ceux qui se sont investis dans cette nouvelle aventure après Des Pas Pour La Vie. N’oubliez pas de communiquer largement avec vos correspondants, les médecins généralistes sont en première ligne Montrons à la communauté médicale que la Médecine Vasculaire est partie prenante dans la prévention et le dépistage. Utilisez tous les médias que vous connaissez. Le site sfmv-vesale.fr a accueilli depuis sa mis en ligne plus de 3000 visiteurs ! Soyez en forme le 29 Mars 2012, VESALE 2012 doit être un succès et ce sera un succès La SFMV sans aucun partenaire de l’industrie pharmaceutique, grâce à sa volonté et votre formidable mobilisation, est une société savante qui rassemble . Bon courage ! OPÉRATION VESALE 2012, LISTE DES SITES Ville Ajaccio Albi Amiens Antony Armentières Aurillac Avignon Besançon Bordeaux Brest Caen Chalon / Saône Chambéry Clermont Ferrand Corbie Créteil Foix Fort de France Grenoble La Rochelle Lannion Le Mans Lens Lille 1 Lille 2 Limoges Lons le Saunier Lyon 1 Lyon 2 Macon Meudon Montpellier 1 Montpellier 2 Montpellier 3 Mulhouse www.sfmv.fr site CHG Cl Toulouse Lautrec CHU Hôpital Privé CHG CHG Mairie Mairie Mairie CHU CHU Mairie Hôpital Privé CHU CH Corbie CHU Mairie CHU CHU ou Clinique Mairie CH le Damany Mairie CHG CHU CH CHU CAPM Clinique Tonkin CHU CHG Mairie CHU Saint Eloi Clinique Parc Mairie CHG Ville Nancy Nantes 1 Nantes 2 Nice Nimes Niort Nouméa Orléans Paris Paris Perpignan 1 Perpignan 2 Pointe à Pitre Poitiers Pontarlier Pontoise Rambouillet Reims Rennes Rouen Saint Alban Saint Brieuc Saint Etienne St Denis Réunion St Rambert D'Albon Strasbourg Tarbes Toulouse 1 Toulouse 2 Toulouse 3 Versailles Vichy Vienne Wattrelos site Mairie CHU Nord N Cliniques Nantaises Mairie CHU CHG CHU CHR CHU St Joseph CHU G Pompidou Clinique Mutualiste Clinique St Pierre Mairie CHU CHG CH Mairie CHU Mairie Mairie Mairie Mairie Clinique Mutualiste Clinique Mairie CHU Mairie CHU Polyclinique du Parc Clinique SARRUS CHG CHG Salle des fêtes CHG LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 14 LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 15 Le médecin vasculaire COMMENT JE.. caractérise une douleur des membres inferieurs _____________________ _____________________________ ______ Jean-François VAN CLEEF ([email protected]) L’interrogatoire revêt une importance considérable pour caractériser la douleur. Le patient est interrogé debout au mieux sur un escabeau de phlébologie ou un podoscope et doit montrer avec un seul doigt le point le plus douloureux et le trajet de cette douleur. Après avoir précisé cette première notion, notre préférence va à la question : « Et à la marche ? » Bien sûr secondairement l’interrogatoire classique de la douleur tel qu’on nous l’a enseigné pourra être repris. SCORE PERMETTANT DE CARACTÉRISER LA DOULEUR DE L’INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE • Lourdeur ou pesanteur ou sensation de gonflement (1 point) • Phlébalgie ou prurit ou impatience (1 point) • Aggravée par la chaleur, diminuée par le froid (1 point) • Non aggravée par la marche (1 point) Si le score est supérieur à 2, le rapport de cette douleur avec une affection veineuse chronique est hautement probable ; s’il est inférieur à 2 l’imputabilité est improbable. Douleur diffuse de jambe et douleur augmentant en cours de journée ne sont pas assez spécifiques. Crampe, élancement, fourmillement, déchirure sont plutôt en faveur d’autres diagnostics. EN FAVEUR DU SYNDROME DES JAMBES SANS REPOS (SJSR) • Nécessité de bouger les membres avec dysesthésie ou paresthésie • Aggravation au repos, amélioration par la marche ou le mouvement • Mouvements involontaires diminuant l’inconfort • Aggravation le soir ou la nuit (insomnie d’endormissement) Cette affection touche 8% de la population avec des antécédents familiaux dans 40 à 90% des cas. www.sfmv.fr EN FAVEUR D’UNE DOULEUR RHUMATOLOGIQUE • Point douloureux • Douleur positionnelle et/ou liée à un mouvement • Douleur mécanique le soir et en début de nuit • Douleur inflammatoire en deuxième partie de nuit EN FAVEUR D’UNE DOULEUR NEUROLOGIQUE • Dysesthésie, fourmillement, décharge électrique • douleur sur un trajet nerveux ou concernant un territoire neurologique, voire en chaussette • Trouble objectif de la sensibilité (diapason, filament nylon) • Abolition d’un réflexe tendineux (achilléen, rotulien) LES DOULEURS AVEC CLAUDICATION INTERMITTENTE ONT UNE AUTRE ORIGINE • Canal lombaire étroit : soulagée par la position penchée en avant ou assise • Artérite : sujet tabagique, pouls pédieux, IPS < 0,9 ou > 1,3 • Veineuse : grosse jambe cyanosée liée à une thrombose profonde A PART, LE « SYNDROME DE LA COUETTE » Ce syndrome est lié à une intolérance à certains couchages trop chauds (couette ou édredon) et laissant difficilement passer la vapeur d’eau. Le patient est obligé de mettre ses jambes hors de la couette au cours de la nuit. AU TERME DE L’EXAMEN CLINIQUE, l’origine de la douleur est le plus souvent parfaitement caractérisée. Si un doute subsiste, l’avis d’un médecin vasculaire, d’un rhumatologue ou d’un neurologue peut-être utile, voire un test thérapeutique paracétamol versus phlébotonique, un électromyogramme, le port d’une compression peut aussi être proposé pour affiner un diagnostic. LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 16 VASCUNEWS c'est deux fois par mois, un clic et un coup d'oeil. VASCUNEWS est la voix électronique de la SFMV, la voie rapide pour de l'info en flash et en temps réel, un édito sur une actualité chaude, des références biblio récentes, des nouveautés scientifiques, des sites à découvrir VASCUNEWS c'est l'expression de la dynamique du monde vasculaire à portée de tous, tout simplement. LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 17 Pour devenir membre de la SFMV Afin de constituer votre dossier de candidature, veuillez demander à l'adresse du Secrétariat Administratif (Nadia DAUZAT), le formulaire de candidature. Vous l’adresserez dûment rempli accompagné de : _ Si vous êtes médecin vasculaire : un justificatif de la certification en vigueur pour la pratique de la Médecine Vasculaire (diplôme de Capacité d'Angiologie, de D.E.S.C. de Médecine Vasculaire, qualification en Angiologie), et d'un bref curriculum vitae. _ Si vous n'êtes pas médecin vasculaire, mais que vous souhaitez participer aux activités de la S.F.M.V. Vous avez la possibilité de devenir Membre Associé : un bref curriculum vitae ainsi que la lettre de parrainage de 2 membres titulaires de la S.F.M.V. Votre candidature sera examinée à la plus proche réunion du Conseil d'Administration et un courrier validant votre admission vous sera adressé. _____________________ _____________________________ _____ secrétariat administratif et FMC Nadia DAUZAT La Gachetière / 66, Rue des Gabarres / 17430 CABARIOT, Tél : 05 46 83 77 30 / Fax : 09 71 70 44 72 / E-mail : [email protected] _____________________ _____________________________ _____ secrétariat scientifique et comptable Isabelle DAURIAC, CHU Rangueil / Service de Médecine Vasculaire 1, Avenue Jean Poulhès / TSA 50032 / 31059 TOULOUSE Cedex 9 Tél : 05 61 32 29 45 / Fax : 05 61 32 26 34 / E-mail : [email protected] _____________________ _____________________________ _____ LISTE DES ANNONCEURS ATYS, COVIDIEN, DJO, ESAOTE, I2M, INNOTHERA, RADIANTE, SIGVARIS, TONIPHARM LES PARTENAIRES DE LA SFMV PARTENAIRES PLATINIUM PARTENAIRES GOLD PARTENAIRES SILVER LMV18 mv.qxp 5/03/12 23:23 Page 18 LMV18 actus.qxp 6/03/12 13:14 Page 1