Centres fermés en Belgique Auteur : Alexandre Dimitrov
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Centres fermés en Belgique Auteur : Alexandre Dimitrov
En Belgique, 8.000 innocents sont enfermés chaque année. Ouvrons les yeux sur les centres fermés pour étrangers Expo photos urbaine Du 8 mai au 25 juin seront exposées 18 photographies géantes sur la question des centres fermés pour étrangers, dans divers lieux de Bruxelles-Capitale. Ces photographies, réalisées par des photographes professionnels, seront bilingues et affichées sur les façades des maisons particulières, des centres culturels, des théâtres, des écoles, des syndicats, des églises… Organisée par le CIRÉ (Coordination et Initiatives pour et avec les Réfugiés et Étrangers), le FAM (Forum Asile & Migrations) et JRS (Jesuit Refugee Service), cette exposition originale a pour objectif de mettre la question des centres fermés pour étrangers au centre d'un large débat public. Elle témoigne du regard et des interrogations de 8 photographes professionnels. Alexandre Dimitrov Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 800x564 (328 ko). Né à São Paulo (Brésil), en 1973, arrivé en Belgique en 2000, Alexandre Dimitrov est ingénieur civil et photographe. « L'immigration et ses conséquences sont un miroir fidèle des sociétés. Ceux qui partent annoncent leurs ambitions et ceux qui accueillent révèlent la nature de leur âme. Les centres fermés concrétisent une facette de notre âme dont je ne suis pas fier… ». Chloé Houyoux Pilar Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 700x700 (272 ko) Née en 1975 à Lisbonne. Etudes à l'atelier de photographie de l'ENSAV La Cambre Bruxelles, et à la section illustration à l'institut St-Luc Bruxelles. Lauréate du Prix Médiatine (2000), Prix du Hainaut/Prix Dumeunier (2004). http://www.chloehouyouxpilar.com/ « J'ai fait cette image parce qu'il y a en Belgique, des hommes, des femmes, des enfants qui ne peuvent ni rentrer chez eux, ni entrer chez nous. Derrière des grilles, dans un entre-deux injuste et vide, nous les abandonnons. Ni ici ni ailleurs, ni dedans ni dehors, ni morts ni vivants. Des gens qui ne sont nulle part. » Christophe Smets Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 750x488 (278 ko) Né en 1972, diplômé de l’Institut Saint-Luc à Liège (Belgique). Passionné par le reportage engagé,ses images sont publiées dans « La Libre Match », « Libération », « Elle », « De Morgen », « De Standaard », « De Tages Anzeiger », « Le Monde 2 », « Flair », « Le Nouvel Observateur », « Le Vif L’Express », « Le Soir », « La Libre Essentielle ». À travaillé en collaboration avec de nombreuses O.N.G. Exposition au Musée de la photographie à Charleroi. L’actualité 2006 de Christophe Smets est axée sur la sortie, en collaboration avec Frédéric Pauwels, d’un ouvrage sur l’immigration en Belgique et la réalisation d’un livre sur le Handicap expliqué aux enfants. « À travers ma photo, j'ai voulu montrer que nous sommes tous concernés par la problématique des centres. Il suffit de voir à quel point le monde est fragile. Nous pourrions très facilement être amenés un jour, nous aussi, à trouver asile ailleurs. L'homme a tendance à oublier facilement d'où il vient. Nous oublions trop souvent de nous souvenir qu'il y a 60 ans à peine, la guerre était encore à nos portes et laissait des séquelles intenses parmi des millions de foyers. Nous oublions même que nous vivons dans un des pays où le niveau de vie est un des plus élevés au monde (quoi qu'on en dise), et nous le devons en partie à l'exploitation d'une ancienne colonie. Remettre en cause quelques-unes de nos certitudes d'où découlent notre mode de pensée et nos lois pourrait nous apporter un peu d'humilité dans le regard que nous portons sur l'étranger, notre frère humain. J'ai aussi voulu montrer que l'on ne sait jamais vraiment qui est enfermé et qui est libre. Ces notions se basent sur des certitudes bien ancrées, mais sommes-nous suffisamment libres que pour juger de l'enfermement de quelqu'un ? » Gaëtan Massaut Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 700x700 (241 ko) Né en 1976 à Bruxelles. Études de photographie à La Cambre, mention « grande distinction ». À créé de nombreux travaux photographiques, dont « Undercity », « Kinépolis », « Prora », « Charleroi », et publié « Enclaves ou la ville privatisée », « Nightlife ». À également créé la vidéo « #001 ». «Dans mon travail, je m'intéresse, en général, aux traces laissées dans le paysage. Traces souvent laissées par l'action de l'homme : décisions politiques, changements sociaux, évènements divers… Il me semblait dès lors intéressant d'évoquer la question de l'immigration et des réfugiés à travers l'image d'un paysage transformé pour les besoins d'une politique de répression menée envers les populations de nouveaux arrivants. Ma participation au projet est simplement un acte de citoyenneté ». Isabelle Detournay Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 700x696 (297 ko) Née le 8 février 1974, Isabelle Detournay a commencé à « explorer la société » en devenant assistante sociale. Ensuite, c’est dans l’atelier de Christian Carez (ENSAV La Cambre) qu'elle trouvera une façon demettre en images ses préoccupations. Elle remporte le Prix National Photographie ouverte en 2000, et devient membre du collectif BlowUp. Son travail a été publié à plusieurs reprises (« Le Matin », « Demain le Monde »…) et exposé en France (Bar Floréal, Paris) et en Suisse (Martigny). Elle a exposé tout récemment au Museum du Botanique avec BlowUp. Son travail de photographe se déroule actuellement en Belgique et en Inde. Elle enseigne la photographie à Bruxelles et à Tournai. « La question des centres fermés renvoie au statut de chacun en Belgique, étranger ou pas. Tout le monde est concerné. Moi aussi, en tant que photographe. C’est peut-être un tout petit pas, mais j’espère pouvoir parler à quelques personnes via mon image. Lorsque l’on montre une situation intolérable, on allume une « petite flamme », on agit avec nos moyens pour montrer que l’on n’est pas dupes, en 2006, en Belgique ! Il y a des étrangers enfermés à double tour, prêts à être expulsés vers leur pays d’origine, comme des individus dangereux que l’on cache. Isoler l’étranger, l’adulte ou l’enfant, c’est pour protéger quoi ? Pour protéger qui ? Pour faire peur à qui ? Et si l’étranger, c’était nous ? En tant que citoyenne,je ne peux pas fermer les yeux. » Julien Pohl Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 700x700 (189 ko) Études à l'Institut des Hautes Études de Communications Sociales (IHECS) dans la section Animation Socio-Culturelle et Éducation Permanente, Académie de Boitsfort, École de Photographie de la Ville de Bruxelles et ateliers de la rue Voot. Julien Pohl est photographe indépendant depuis 2003, actif dans les domaines suivants : théâtre (photo de plateau, portraits de comédiens…), stylisme, publicité et graphisme (dans le cadre de « Pop The Frog », structure développée avec Dominique Bréda), presse (Zone 02), photo d'architecture, portraits… « Je me souviens avoir été terriblement ému et choqué par le décès de Sémira Adamu. Cet épisode, s'il est singulier par sa violence et son issue fatale, n'est pas isolé au rayon des initiatives inacceptables dans l'histoire de l'accueil des illégaux en Belgique. La problématique des étrangers en séjour illégal se pose depuis de nombreuses années. Sans qu'on n'y ait jamais trouvé, à ce jour, de réponse adéquate. L'élaboration de ma photo a été guidée par cette idée : nous sommes de plus en plus indifférents au sort des autres. Seul ce qui nous concerne de manière proche réussit encore à nous émouvoir. Ma photo présente des personnes anonymes, de tout âge, des deux sexes et de type ouesteuropéen, placées derrière des barreaux. Une petite cellule vide « attend » le spectateur de l'image… J'avais envie, par mon image, de poser la question suivante : si nous étions dans une situation où nous devrons fuir la Belgique, à l'instar des réfugiés qui quittent leur pays et arrivent ici, de quelle façon aimerions-nous que notre détresse soit accueillie ? Je doute que quelqu'un réponde : en étant placé dans un centre fermé… » Nick Hannes Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 800x634 (385 ko) Nick Hannes a étudié la photographie à l'Académie des Beaux-Arts de Gand. Photographe indépendant à Anvers, il effectue des reportages sociopolitique dans les Balkans, au MoyenOrient et en Afrique, photos publiés dans « De Standaard », « De Tijd », « Le Soir-Victor », « De Volkskrant ». En 1997, il commence le documentaire « Verboden Volk » (Peuple Proscrit) consacré aux Kurdes en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak, un documentaire auquel il continue à travailler. En 2004, le FotoMuseum d'Anvers lui demande de faire un documentaire sur les réfugiés en Belgique. Ce travail a été publié par Roularta Books dans le livre « Au mauvais moment, au mauvais endroit », dont est extraite la photo présentée ici et a été exposé au FotoMuseum et ailleurs. http://www.nickhannes.be/ « Dans ma photo, on voit un jardin où les enfants sont censées jouer, mais l'atmosphere n'est absolumlent pas celle d'une enfance sans soucis. Un enfant, par définition, est innocent. Le bon sens, ainsi que notre état des droits, dit qu'on ne met pas des gens innocents en prison. Pourquoi alors y enfermer des enfants et des sans papiers ? » Tristan Locus Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 800x564 (310 ko) Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 700x544 (272 ko) Après avoir travaillé pendant plus de dix ans comme décorateur et photographe au Magic Land Théâtre, multiplie les activités de scénographe et de photographe. Ainsi, en quelques années, on l’a vu partir, comme photographe en mission O.N.G. au Rwanda (en 2001), travailler, comme décorateur, sur les expositions « je n’aime pas la culture » et l’expo du chat de Philippes Geluck, le festival couleur café, esperanzah, ou encore comme coordinateur artistique pour la Zinneke Parade. « C’est en tant que citoyen que j’ai pris part a cette campagne. Ce qui me touche le plus dans la problématique des centres fermés et des sans papiers c’est l’hypocrisie d’une politique mondiale, qui ne veut pas voir les raisons qui poussent des gens à fuir leur pays d’origine. Évidemment c’est sans doute plus facile de les enfermer que de combattre les inégalités. En tant que photographe, j’ai donc essayé d’aller à l’essentiel. Rendre l’image lisible, toucher les gens, et mettre mes prétentions artistiques entre parenthèses, pour laisser la place à un message sans équivoque ».