les délices de tokyo
Transcription
les délices de tokyo
LES DÉLICES DE TOKYO Durian SUKEGAWA Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako En librairie le 4 février 2016 LE LIVRE Porté à l’écran par Naomi Kawase, Les délices de Tokyo faisait partie de la sélection d’Un certain regard à Cannes en 2015. Sortie du film en France le 27 janvier 2016. « Écouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et elle disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager. Magnifiquement adapté à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal. L’AUTEUR Né à Tokyo en 1962, Durian Sukegawa est poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de l’École de pâtisserie du Japon. Après une carrière de scénariste, il fonde en 1990 la Société des poètes qui hurlent, dont les performances alliant lecture de poèmes et musique punk défraient la chronique. De 1995 à 2000, il anime sur les ondes d’une radio nationale une émission nocturne plébiscitée par les collégiens et les lycéens. Il est l’auteur de nombreux romans et essais. Les délices de Tokyo est son premier livre traduit en français. Florence Godfernaux 01 42 79 10 06 & Aliénor de Foucaud 01 42 79 10 12 [email protected] & [email protected] Régions, Suisse, Belgique : Sandrine Labrevois 01 42 79 10 01 / 18 86 [email protected] Extrait de presse …/… Télérama, 15/05/2015 « An », de Naomi Kawase : la recette de la grâce Une vieille dame et un vendeur de beignets, une délicieuse pâte de haricots sucrés et les stigmates d'une douloureuse exclusion... Naomi Kawase ouvre la section cannoise d'Un Certain regard tout en douceurs. Avec l’aquatique et poétique Still the water, elle fit chou blanc l’an dernier en compétition. La Japonaise Naomi Kawase est de retour sur le mode modeste à Un Certain regard (en ouverture, quand même), avec un film plus simple mais aussi plus convaincant, An. Le nom d’une pâte aux haricots rouges sucrés servie dans des beignets et qui peut apparemment être délicieuse… Le jour où il accepte l’aide d’une vieille dame, qui a trouvé sa pâte an très améliorable, un vendeur de beignets se met à en vendre comme des petits pains. Avec cet argument culinaire, digne d’un feel good movie à la Lunchbox, Naomi Kawase explore des émotions secrètes, douloureuses. En même temps que son merveilleux savoirfaire et ses sourires infinis, la vieille dame apporte une étrangeté physique qui, tout au contraire, met mal à l’aise : ses mains sont rougies, déformées. De quelle épreuve portentelles la trace ? Celle d’une maladie dont elle ne peut dire le nom, tant elle lui a valu de subir l’exclusion : la lèpre. Un sujet qui n’a rien à voir avec la fabrication des beignets. Ou peut-être que si. Car il n’est jamais vraiment question de recette dans An, mais toujours de délicatesse. La bonne manière de cuire les haricots sucrés, c’est d’écouter ce qu’ils ont à dire, explique la vieille dame. Qui recommande aussi de prêter l’oreille à ce que racontent les fleurs et les feuilles des cerisiers. Une invitation à sortir de l’ordre ordinaire des choses, à s’échapper de soi-même, d’un corps marqué par la souffrance, ou par des souvenirs difficiles. Pour aller vers la grâce, la bonté. Cette leçon de vie, le film la fait résonner peu à peu, patiemment, beaucoup trop patiemment. Mais l’apprentissage est beau. La lenteur est aussi douceur dans le cinéma de Naomi Kawase, qui ne brusque jamais ses personnages et préfère les acclimater les uns aux autres. Comme elle nous acclimate à sa sensibilité, déroutante souvent mais finalement éclairante et qu’on est heureux, à la fin de An, d’avoir pu partager. Frédéric Strauss