Un spectacle à voir absolument

Date : 08 JUIL 15
Journaliste : Patrick Denis
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 124580
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LE COUP DE CŒUR DE LA REDACTION
Collège de la salle:
Tutu (*****)
Sur une échelle dè notation allant
jusqu'à 5, j'ajouterai sans hésitation
une sixième etoile tellement Tutu est exceptionnel Sur scene, six danseurs
maîs pas que, puisque Tutu est un
spectacle drôle, plein de poesie, de dérision et de virtuosité C'est une Installe
de la danse en 20 tableaux et le specta
teur découvrira en ouverture une tres
belle chorégraphie en tutu rose (d ou
I affiche et le nom du spectacle) Un solo décale sur pointes de Loic Consavo, le
danseur ' etoile de la compagnie, une chorégraphie avec les petits canards
cahin-caha Puis une séquence danse de salon avec du tango et des danseurs
mi-homme mi-femme surprenant Le cirque n'est pas oublie avec un numero
aerien tres applaudi de David Guasgua Monténégro Avec un concours de danse
acrobatique, puis du rock, du hip hop et de la danse synchronisée le toui de discipline est boucle avec maestria Un spectacle a voir absolument réservations vivement conseillées, la premieie était complète
-» Danse A19 h Tarifs 25/l5euros 00432762043
/TEXTE ET PHOTO PATRICK DENIS
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Espace
critiques
Off
*: on n'a pas trop aime
**: on a aimé un peu
***: beaucoup
****: passionnément
*****: a la folie
Tous droits réservés à l'éditeur
LES COMPAGNIES D'ICI.
La Naïve au Théâtre des Lucioles :
Antigona (*****)
II faut parfois une bonne raison pour allei voir
un spectacle un peu tard le son Cette raison
tient en une lettre le A final d Antigona Antigona piemiere rebelle de la litteiature premiere femme a avoir ose dire non au pou
von en place Antigona dont I histone ti agi
que est encore des millénaires plus laid, brûlante d actualite Et e est a toutes ces Antigona
d'aujourd rmi que la compagnie La Naïve de
Pertuis rend hommage en adaptant biillamment I œuvie de Sophocle Un hymne vibiant a tous ceux qui se dressent contre leurs dirigeants a toutes les femmes en lutte
conti e la domination des hommes, aux LGBT qui se battent poui leurs droits Maîs si
Antigona peut êlie qualifiée de piece militante, il ne s agit en rien de glands discours
moialisateurs Bien au contraire Dans cette mise en scene eneigique, I humour et la
musique occupent une place de choix Le peisonnage de Tiresias le devin notamment vous fera rire autant qu il vous émerveillera par sa prestance Laissez-le vous
guider dans cette Antigone revisitee laissez-vous entiamei pai le talent fort des comédiens Vous eniessortuezbouleveise, maîs plein d une energie nouvelle /LISAGUIBAUD
-» A 22 h 32 Tarifs 15/10 euros fj 04 9014 05 51
TUTU 5948854400506
Date : 08 JUIL 15
Journaliste : Patrick Denis
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 124580
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LE CHÊNE NOIR
"Drôlement magique" (****)
Vous croyez avoir plus d'un tour dans votre sac car vous avez acheté
"La magie en 80 leçons", alors n'allez pas voir Alain Choquette, ce
Québécois pourtant si sympathique. Il va vous pulvériser, vous renverser, vous scotcher. Si vous croyez connaître le truc, n'hésitez pas :
vous serez convié sur scène si vous êtes sûr de vous... Mais attention.
Les autres se demanderont: "Comment fait-il?". C'est la question
que vous répéterez inlassablement, bluffé par ce spectacle à la fois
inventif et drôle où tours de cartes et prédictions se bousculent dans
une présentation innovante. Ne cherchez pas, ceci s'appelle de la
magie !
Mais, bien plus, le secret de ce magicien hors pair, à l'humour pétillant, est de vous emporter dans un tourbillon interactif où grâce à
son dynamisme et à sa gentillesse (osons le mot), il vous fera partager
son monde à la fois mystérieux, divertissant et poétique. N'hésitez
pas, après ce spectacle vous ne regarderez plus jamais un jeu de cartes de la même façon.
/JEAN CLAUDE PIOGE
-» Magie. Lundi à IS h 45, mardi à 21h, mercredi à 10 h 30, jeudi à 14 h 45, vendredi à 16 h 45,
samedi à 12 h 30. Relâche le dimanche. Tarif 22/15/8 euros, fj 04 90 86 74 87, www.chenenoir.fr
LE PETIT LOUVRE (VAN GOGH)
L'apprenti (***)
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Julien, un garçon en manque d'affection et en quête d'un père à sa
convenance, a jeté son dévolu sur Pascal, un individualiste taiseux et
bougon. Avec sa détermination et son effronterie, Julien bouscule
Pascal puis progressivement l'apprivoise. Celui-ci redécouvre la fraicheur de l'enfance. La scénographie est duelle : sur le mur du fond,
une vidéo réaliste et poétique souligne le passage des saisons, car il
faudra aux deux
personnages une
année e n t i è r e
pour tisser une relation chaleureuse et épanouissante. D'autre part,
sur le plateau, des
cubes construisent différents décors en les stylisant. Dans leur
difficile cheminement de la solitude à l'amitié, les
personnages sont
accompagnés par
des musiques suggestives reliant les saynètes de la vie quotidienne dont se compose la
dramaturgie de l'australien Daniel Keene. Les acteurs Florent Houdu
et Jean-Marc Talbot sont justes, la mise en scène de Yann Dacosta
délicate et sensible, le message sous-jacent d'un humanisme
réconfortant : on ne se sauve pas seul, l'altérité est une richesse et le
vivre ensemble toujours possible même quand il semble improbable.
/ANGELELUCCIONI
4 À14 heures. Tarif 18/12/8 euros. 0 04 32 76 02 79 www.theatre-petit-louvre.fr
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THÉÂTRE L'ACTUEL
Constance dans "Partouze sentimentale" (****)
Si les sentiments étaient des personnes, comment seraient-elles ? Eh
bien, selon Constance, elles habiteraient dans un immeuble, un
HLM exactement, chacune d'elle à un étage différent. Et les sentiments de Constance ont une personnalité bien trempée... En une
heure dix de voyage en ascenseur, une rencontre inoubliable avec
l'Ambition psychopathe, la Joie schizophrène, la Dévotion nymphomane, l'Amour serial-killer et la Tristesse, cette "pétasse"... Seule sur
une scène épurée uniquement décorée de sa bonne humeur,
Constance dévoile son génie follement déjanté, alliant subtilité de
langage et politiquement incorrect en toute légèreté. Un spectacle
romantico-trash follement drôle aux sketchs efficaces, le tout masque sous un minois angélique.
/JULIE MARY BIENCOURT
-) Humour. À partir de 16 ans. À 20 h 30. Tarifs 20/14 euros. 0 04 90 82 04 02.
LA TACHE D'ENCRE
Couloir de la mort (****)
Dans un parloir, un prisonnier condamné à mort évoque les conditions du milieu carcéral. Grâce à son œil aguerri et son parler brut, il
nous démontre peu à peu l'absurdité, la violence et l'hypocrisie du
système. Son récit chemine de l'enfermement à l'exécution mais les
propos touchent au-delà des barreaux. Il évoque les hommes, leurs
relations, le monde et les corps. Le texte est écrit et interprété par
Manuel Pratt. Le comédien se livre à une prestation remarquable. Le
récit est poignant et engagé. La scène est tant dénudée qu'une chaise
y trône et un corps l'habite, simplement. Cette image renvoie
d'autant plus au sujet. Manuel Pratt nous convie à un instant puissant et bouleversant par toute cette vérité qui émane de ce personnage, de ces mots. Il traite avec justesse ce que nous croyons tous mais
que nous n'osons penser. N'ayez pas peur de vous plonger dans ce
spectacle, le théâtre est encore là pour changer nos sociétés et la
question humaine occupe une place centrale et charnière dans la
considération des prisonniers.
/MARIEDUMAS
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•» Théâtre dès 13 ans, jours pairs. Spectacle au chapeau. 4? 04 90 85 9713.
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Journaliste : Patrick Denis
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THEATRE DU ROI RENE
Les règles du savoir-vivre
dans la société moderne (****)
Trois -bonnes?- fées, trois femmes en noir et blanc, trois Parques
détentrices du fil de la vie. Sur scène, elles détaillent les étapes de
l'existence, de la naissance à la mort, de la cérémonie de fiançailles
aux noces d'argent. Elles cousent les contours du destin pour
mieux mettre en lumière, d'un claquement de doigt, ses absurdités
et ses conventions aberrantes. Humour noir et folie douce alternent pour évoquer le choix du prénom, les cadeaux de mariage ou
les règles de bienséance lors d'un deuil. Succès du Off 2014, sa mise
en scène est belle, simple comme l'interminable drap blanc qui pare la salle du roi, dans l'ancienne chapelle. Les trois jeunes actrices
utilisent le plateau et toute leur gestuelle pour magnifier le texte,
ciselé, de Jean-Luc Lagarce. À l'image d'une des trois comparses
qui cite compulsivement Victor Hugo, on pourrait dire que "faire
rire, c'est faire oublier". Ici, le rire est franc, particulièrement lors
des épisodes chantés, créatifs et imagés. Alors, "quel bienfaiteur sur
la terre qu'un distributeur d'oubli".
i MARGAUX WARTELLE
-> À 16h25. Tarifs : 17/12/10 euros. 0 04 90 82 24 35.
THEATRE DES ITALIENS
Dire ou ne pas dire ? (**)
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Dans un immeuble sans âge et sans adresse, des femmes livrent
leurs doutes et leur folie quotidienne. L'amour, le sexe, la mode, la
jalousie... pour qui ne craint pas la caricature, les discussions de
ce gynécée moderne ont quelque chose de savoureux. Il faut dire
que le texte est un assemblage éclectique d'extraits de Carlo Goldoni, Jean l'Ange et Michel Millot, Racine ou Alexandre Dumas. Les
saynètes de ce voisinage loufoque s'enchaînent avec rythme. Seuls
quèlques tableaux montrant la solitude de la gardienne dans sa
loge viennent rompre cette musique bien rodée. On peut regretter
que ce personnage n'ait pas l'amplitude suffisante pour déployer
une énergie que l'on sent pourtant poindre. À peine lui laisse-t-on
le temps de révéler un plaisir secret qu'elle garde comme un délicieux péché. Les fans d'Elvis Presley la comprendront sans
doute... Côté mise en scène : quèlques cartons peints, une lumière
sans fioritures, peu d'accessoires... Un dépouillement qui plaira à
certains mais peut laisser comme un petit goût d'inachevé à cette
pièce sincère et bien menée.
/MARGAUXSUBRA GOMEZ
-> A16 h 30, Tarifs 15/10 euros, 007 Sl 40 04 66.
THEATRE DES TROIS SOLEILS
Siçava,bravo(***)
deux formidables comédiens qui évoluent sur une scène complètement nue, sans aucun artifice. Etienne Coquereau et Renaud Danner se livrent à une véritable partie de ping-pong verbal. Ils donnent au texte de Grumberg une résonance très actuelle, lui conférant un côté très absurde. En effet, on est parfois proche du théâtre
de Ionesco ou des enchaînements de mots et d'idées dignes de
Raymond Devos. L'auteur se paye même le luxe de s'auto-parodier vers la fin et de relancer à sa façon la querelle entre les anciens
et les modernes. Comme toujours chez Grumberg, Si ça va, bravo
est aussi un joli traité sur la tolérance qui fait tant défaut à nos
sociétés actuelles. Un petit bémol : on a parfois un peu de mal à
identifier le lien entre les différentes scènes représentées... Mais
l'auteur est là et bien là et on ne peut que s'en réjouir, tant ce théâtre est salutaire et revigorant.
/JEAN NOEL GRANDO
•* À12 h 30. Tarifs : 20/14/8 euros. 0 04 90 88 27 33/009 82 28 99 62. www.les3soleils.fr
ARTÉPHILE
MonamourfouC***)
Une femme crève des sacs poubelles qu'elle éparpille autour
d'elle. Que cherche-t-elle ? Qui est-elle ? Elle est folle, elle est enfermée, dans sa tête ? Dans une institution ? Elle parle des hôpitaux.
Comment est-elle arrivée là ? À cause d'un amour fou. Elle est tombée folle amoureuse d'un homme. Il était... bipolaire,
cyclothymique ?
Le vocabulaire
évolue. Elle
c r o y a i t que
l'amour est un remède puissant,
elle croyait
qu'elle le sauverait, et c'est lui
qui l'a entraînée
dans la folie. Cette a m o u r e u s e
s'est battue sur
deux fronts, le
malade d'un côté, les institutions de l'autre ; c'est prise entre le marteau et l'enclume qu'elle a
lâché prise. Et ce déballage c'est peut-être aussi sa rédemption, sa
réappropriation de sa vie. Folle au début, libre à la fin ?
Roxane Kasperski a écrit la pièce et la joue de tout son corps et de
toute son âme, appuyée sur la mise en scène d'Eisa Granat qui
ouvre parfois la scène par la vidéo, ou nous plonge dans un enfermement lyrique.
/ALAIN PECOULT
•» À 13h 45, IhlO, 14/11/8 euros. 004 90 03 OI 90, www.artephile.com
Jean-Claude Grumberg, auteur o combien talentueux, nous étonne une fois encore avec "Si ça va bravo". Plusieurs histoires
s'enchaînent sur le mode de la dérision et traitent des sujets les
plus divers comme la désacralisation de la fonction presidentielle,
la corruption du pouvoir, la télévision ou le théâtre. On y retrouve
des échos et une ouverture vers la culture juive et l'antisémitisme,
déjà présents dans Une leçon de savoir-vivre. Le texte est porté par
Tous droits réservés à l'éditeur
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