Le contexte historique

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Le contexte historique
Le Contexte Historique
1) L’histoire de la plante de Tabac :
La culture et le commerce du Tabac :
La culture du tabac prend son origine en Amérique, il y a plus de 3 000 ans. En 1492,
Christophe Colomb découvre l’Amérique et ramène cette substance aux frontières de
l’Europe. Au 16ème siècle, c’est comme plante décorative et médicinale que le tabac fait
son entrée dans la haute société européenne, sous l'impulsion de Jean Nicot, délégué
français à la cours d'Espagne. Dans un deuxième temps, le tabagisme se développe.
Au cours des 5 derniers siècles, la législation sur le tabac est sujette à beaucoup de
modifications. En 1674 sous Louis XIV, La tabaculture devient un monopole lorsque Colbert
décrète le “Privilège de fabrication et de vente”. D’abord loué à des particuliers, il le sera
ensuite à la seule Compagnie des Indes. Aboli en 1791, le monopole exploité par l'Etat est
rétabli en 1810 avec Napoléon 1er. En 1926, le président Poincaré déclare les recettes du
monopole versées au SEIT (Service d'Exploitation Industrielle des Tabacs), qui deviendra le
SEITA avec la gestion du monopole de fabrication des allumettes. C’est lui qui contrôle
pour l’Etat, la fabrication et la commercialisation du tabac. En 1976, vient la suppression
du monopole d'importation et de commercialisation en gros des tabacs manufacturés en
provenance des États membres de l’Europe. Les fabricants étrangers confient, dorénavant,
la distribution de leur marque au SEITA dans le cadre de contrats. En 1995 la privatisation
de la SEITA est totale.
Le Tabac et la Société :
Au cours du 16ème siècle, les Anglais sont les premiers à faire du tabac un produit de
consommation. En France, la cigarette s’impose au 18ème siècle. Le 19 et le 20ème siècle
voient sa consécration. En 1944, l'arrivée des soldats américains venus libérer l'Europe,
fumant leurs cigarettes blondes, s'est accompagnée d'une invasion rapide de l'Europe par
les tabacs blonds et les grandes compagnies cigarettières américaines. La guerre
commerciale féroce que se livrent le SEITA et ces puissantes industries outre atlantique est
l'occasion de faire travailler les meilleurs créateurs. Les affiches et les slogans de la
cigarette imposent de nouvelles esthétiques. La consommation de tabac devient
planétaire. Mais à cette époque, elle représente moins de 5% de la consommation actuelle.
Durant les années cinquante, apparaissent les grandes études épidémiologiques prouvant
indiscutablement la toxicité du tabac. Des chercheurs anglo-saxons pointent du doigt les
dangers de la consommation de tabac pour la santé (l'étude princeps de Sir Richard Doll sur
les médecins anglais débutée en 1948). Pourtant, la prise de conscience des problèmes
sanitaires ne survient que tardivement, à partir des années 70. Face à la gêne causée par
la fumée de tabac vécue principalement par les non fumeurs, des mouvements de lutte
contre le tabagisme dans les lieux publics, se mettent en place, à partir des années 70. La
principale cible est le lieu de travail. En 1973, est créée le DNF (Droits des Non Fumeurs),
une association reconnue d’utilité publique qui vise à protéger les non fumeurs. Au même
moment, se forme la Ligue Contre la Fumée de Tabac en Public (LCFTP).
Pour la première fois, en 1976, la protection des non fumeurs sera citée au parlement. La
même année, la loi Weil sera votée interdisant la consommation de tabac dans certains
lieux publics. La seconde mesure législative est prise par Claude Evin en 1991. Dans les
années 80, parallèlement à ces prises de positions législatives, les mouvements anti-tabac
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se faisant de plus en plus insistants, la SEITA s’unit avec d’autres fabricants pour défendre
ses intérêts. Les premiers « lobbyings » sur le tabac apparaissent.
2) Histoire de l’alcool
L’origine des boissons alcoolisées :
L'usage des boissons alcoolisées est contemporain de la sédentarisation de l'homme au
Néolithique. La découverte de ce produit est vraisemblablement due à un mauvais
stockage de produits alimentaires laissés à la pluie, et donc enclins à la fermentation. La
"magie" de cette boisson a été rapidement contrôlée et son usage réservé aux pratiques
religieuses, divinatoires, médicamenteuses et nutritionnelles. Les contemporains de cette
découverte organisent rapidement la production, la consommation et ses bonnes règles, la
diffusion, la limitation et la sacralisation du produit.
Les Grecs et les Romains (3 000 ans av JC) connaissent l'art viticole (sélection des plans,
culture, taille) mais également l'hydromel (fermentation du miel) et la "cervoise", ancêtre
de la bière. Puis l'empire romain s'étend, et exporte le vin avec succès. La consommation
de vin devient plus "démocratique". L'alcoolo dépendance est déjà décrite à cette époque.
L’alcoolisme et la législation :
C’est au 19ème siècle, lors de la révolution industrielle, qu’apparaît la notion d'alcoolisme.
Les problématiques de prévention, apparues sous le second Empire, n’ont été mises en
pratique qu’en 1871. Une éducation intensive se met en place dans les écoles. Elle utilise
pour cela, des phrases choc « l’alcool détruit le corps et l’âme », ou bien des images
percutantes opposant le travailleur à l’ivrogne. Les autorités vont donc jouer sur la peur
en pointant du doigt la brutalité de l’alcoolique et insisteront sur le sentiment de honte à
l’égard des familles d’alcooliques.
C’est à cette époque que naît l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et
Addictologie (A.N.P.A.A.), fondée sous l’impulsion de nombreux membres de l’Académie
de Médecine, conscients des dangers de l’alcool sur l’organisme. L’alcoolisme est
synonyme de désordre social et une première loi sur la répression de l’ivresse publique est
publiée (loi de Théophile Roussel en 1873). L’association accompagne cette mesure sur le
plan social.
La Première Guerre mondiale fait découvrir aux jeunes conscrits, toutes les particularités
du vin qui donnait du courage, qui permettait de soigner la détresse et les peurs. A la fin
de la première guerre mondiale, on note une augmentation de la consommation de vin par
habitant. Le discours des pouvoirs publics évolue : on préconise dès le plus jeune âge
l'usage modéré de boissons fermentées, tout en déconseillant les boissons distillées.
Après la Seconde Guerre mondiale, le discours est à la sobriété. Des lois interdisent le vin
dans les cantines, la publicité et la vente d'alcool dans les stades et instituent le principe
des boissons pilotes (la limonade, le lait...) proposées à bas prix dans les cafés.
Au milieu des années 70, une réglementation se met en place sur la publicité pour certains
supports et pour certaines boissons alcoolisées. La réglementation se durcit en
s’intéressant exclusivement à la communication et plus précisément à la publicité sur les
vins et les spiritueux et devient le 30 juillet 1987 la loi Barzach. Le code des débits de
boissons et des mesures contre l’alcoolisme est ainsi rédigé.
En 1989, une directive européenne relative à l'exercice d'activités de radiodiffusion
télévisuelle définit des règles en matière de publicité à la télévision en faveur des boissons
alcoolisées. Cette directive sera reprise et complétée par la loi Evin.
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