20Genève - Studio Bianco
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20Genève Tribune de Genève | Vendredi 6 juillet 2012 People Photo Fenêtres sur Harcourt Patrick Bertschmann portraiture des Genevois connus pour relancer la séance posée en studio Etienne Dumont Patrick Bertschmann photos U n studio, à la rue des Pâquis. Un atelier à l’ancienne, comme ils ont maintenant presque tous fermé. Souvenez-vous! Photo du Perron. Mercier à la Corraterie. Reste Patrick Bertschmann, qui anime Studio Bianco. Un lieu qui aurait tout aussi bien pu s’appeler Nero e Bianco. Son propriétaire affectionne en effet le noir et blanc. «Au départ, j’étais architecte», avoue son propriétaire, comme s’il parlait d’une autre vie. Ou d’une autre personne. Né en 1960, Patrick prend en effet des images depuis qu’il a 16 ans. «Mais, au départ, je ne pensais pas en faire un métier.» Seulementvoilà!Leschosessesontfaites. Une occasion. «J’ai repris l’activité d’un monsieur qui désirait prendre sa retraite et qui disposait d’une réelle clientèle à transmettre.» C’était une petite boutique. A l’avant se trouvait le magasin, avec comptoir en bois. On y vendait un peu de matériel. Les clients donnaient leurs films à tirer. L’arrière abritait un petit local pour les prises de vue. «Des photos d’identité, mais personnalisées.» Le goût du portrait Et puis, on le sait, le métier a changé. Disons même qu’il a disparu. Le numérique est passéparlà.Photomatonafaitlereste.«Mais je gardais le goût du portrait.» Il privilégie le rapport avec la personne, promue modèle. «Le résultat garde toujours quelque chose d’imprévisible.» Il s’agit cependant aussi de faire plaisir. «Il faut que les gens s’aiment sur l’image, ce qui n’est pas gagné d’avance.» Cultivant le beau métier, suivant les nostalgies que véhicule le noir et blanc, Patrick Bertschmann a toujours apprécié les effigies signées Harcourt. Des portraits qui avaient, en leur temps, fasciné Roland Barthes lui-même. L’intellectuel disait qu’on existait vraiment après avoir transité par un studio parisien, alors à son apogée. «Il faut donner quelque chose qui soit non seulement soigné, mais qui traverse le temps. Harcourt, c’est fait pour durer une vie.» Une galerie Comment relancer la machine à Genève? En adoptant le même procédé de base. Pour montrer ce dont il est capable, afin surtout de faire comprendre au public ce qu’il peut s’offrir, Patrick lance ainsi sa «galerie de stars». Quelque chose à l’échelle locale, bien sûr. Nous gardons la dimension des «people» romands, dont une certaine presse populaire tente de nous faire croire à l’existence. «J’ai donc demandé à des gens connus pour diverses raisons de bien vouloir prendre la pose chez moi.» La séance se révèle assez longue. Patrick travaille en couleur. C’est plus tard que l’image trouvera sa forme définitive en ne conservant que le noir, le blanc et une palette restreinte de gris. Le photographe fait ses essais, qu’il vérifie sur un écran. Le modèle garde la pose. Aucune recherche de mouvement. Patrick travaille davantage au flash qu’aux projecteurs. Question d’espace et surtout de moyens. «Je ne peux pas reprendre l’idée de base d’Harcourt, qui était de tirer le portrait d’un anonyme sur un véritable plateau de cinéma.» Bien des silhouettes connues ont donc passé par la rue de Carouge. Citons Jérôme Deshusses et Massimo Lorenzi. Claude-Inga Barbey et Bérangère Mastrangelo. Maître Warluzel et Polar. Jean Ziegler et Zep. Joseph Gorgoni et Marie-Thérèse Porchet pour un beau numéro de dédoublement. Tous ont été embellis, gommés et discrètement rajeunis. L’avancée vers l’éternité commence volontiers par une petite marche arrière. Studio Bianco, 25, rue des Pâquis, Genève, tél. 022 731 93 53 ou 076 616 96 30, [email protected]; www.studiobianco.ch Contrôle qualité De gauche à droite et de haut en bas, Manuella Maury, Zep, Greta Gratos, Jean Ziegler, Polar, Jean-Luc Bideau, Brigitte Rosset, Alain Morisod et Claude-Inga Barbey.