C. La guerre d`expansion des Iroquois

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C. La guerre d`expansion des Iroquois
C. La guerre d’expansion des Iroquois
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Lors de la vingtaine d’années qui a suivi la mort de Champlain, la
colonisation et le développement de la Nouvelle-France ont été marqués
par une grande ferveur religieuse. (Jésuites)
Deux vastes confédérations des nations huronnes-iroquoises s’étaient
formé vers la fin 16e, début du 17e siècle.
o Iroquois : 1570 ils ont ratifié La Grande Paix des Cinq-Nations
o Hurons : 1610 ils ont formé leur propre ligne, qui grâce à l’appui de
Champlain (les Français), semblait plus puissante.
Après la fondation de Fort Orange en Nouvelle Amsterdam, les Iroquois
ont pu s’armer avec les nouvelles technologies grâce à leur alliance avec
les néerlandais.
Le commerce au poste néerlandais (et Iroquois) à Albany commence à
endommager l’économie de la Nouvelle-France. De plus, puisque de plus
en plus de tribus des Cinq-Nations y participent, les fourrures deviennent
de plus en plus rares. Résultat : les Iroquois montent vers le nord et à
l’ouest à la recherche de nouveaux territoires et donc de nouveaux
stocks.
1640-1641, la Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des
Sauvages de la Nouvelle-France (mission est évidente) a reçu une
permission spéciale d’établir un poste missionnaire sur l’île de Montréal –
voilà donc la fondation de Ville Marie (Montréal).
Premier gouverneur : Paul Chomedey de Maisonneuve, un homme
militaire sans attachements familiales reconnu pour sa bravoure.
Les missionnaires arrivaient pour fonder des hôpitaux et des écoles :
o Jeanne Mance fonde et dirige le premier hôpital à Montréal.
o Madame de la Peletrie et Marie Guyart (Mère Marie de
l’Incarnation) ont fondé les couvents des Ursulines à Québec.
But : instruire les petites indiennes.
o Marguerite Bourgeoys arrive à Montréal, 11 ans après Mance.
Les Iroquois ont appris très tôt l’existence de Montréal – en danger
perpétuel.
L’hôpital était rapidement plein de blessés français et hurons.
Les Iroquois ont concentré leurs attaques sur Montréal : ils tuaient et
torturaient les prêtres et les Hurons.
1645 : les Iroquois changent de tactique – ils négocient avec les Français.
Pourquoi : ils se préparaient à anéantir la Huronie.
1647 : la trêve est brisée – la destruction de la Huronie avait commencé
avec la perte des plus petites mission. P.97
1650 en juin, les Jésuites quittent, mais restent dans le nord et à l’ouest.
Les martyrs Jésuites tels que Brébeuf et Lalemant ont inspiré les
missionnaires du continent.
La victoire des Iroquois a mis fin à la traite des fourrures dans la colonie :
risque de ruine.
Naissance des coureurs de bois :
1) commerce pour leur propre compte (sans permis nécessaire)
2) ils vivaient chez les autochtones
3) ils épousaient des amérindiennes
4) équipe d’exploration célèbre : Pierre Radisson et Médard Chouart,
sieur des Groseilliers
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Le monopole appartenait à la Communauté des Habitants de la NouvelleFrance, qui eux avaient reçu le privilège de la Compagnie des CentAssociés. Coureurs de bois devait avancer avec précautions : Iroquois et
CHNF.
Fourrures en demande : hermine, renard, martre
Les peaux : orignal et castor (pour les chapeaux)
R et G avaient entendu plusieurs récits et légende qui mentionnaient
l’existence d’une grande mer salée située très loin au nord des Grands
Lacs. Cette vision a donné suite aux grandes explorations de l’ouest dans
les années à venir.
Les navires retournent en France sans cargaison de fourrures. R et G
arrivent avec 60 canots bourrés de fourrures. Ils croyaient que le
gouvernement allait fermer les yeux sur leur trafic illicite (ils étaient partis
sans autorisation officielle).
Très mal jugé : on confisqua leur cargaison et on les condamna à
l’amende. (ils finirent par garder 7% de la valeur des peaux)
1661 : le cardinal Marazin (qui avait succédé à Richelieu comme premier
ministre) meurt. Le jeune roi Louis XIV prend personnellement charge de
la colonie – tout allait changer.
2. La colonie du roi
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1661 à 1715, le roi Louis XIV (« roi soleil », « roi absolu de la France ») :
élimine les ministres tout puissants.
Convaincu que la colonie devait non seulement servir la cause de la
métropole, mais aussi contribuer à sa richesse et à la gloire de la
monarchie.
Lors de ses premières années, la France était en période de paix : il
pouvait dévouer ses efforts sur les colonies : l’absolutisme royal
1665 – régiments de Carignan arrivent à Québec : 1200-1300 hommes
sous le commandement d’Alexandre de Prouville marquis de Tracy (il
devient aussi le premier vice-roi de Louis XIV en Nouvelle-France.
But : de mettre fin à la menace iroquoise
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1666 : Première attaque contre les Iroquois échoue. (gouverneur Daniel
de Rémy de Courcelles dirigeait cette attaque puisque Tracy était malade)
Une fois en santé, Tracy a remonté la rivière Richelieu avec environ 600
hommes et une centaine d’Hurons alliés : ils ont détruit/brûlé les
installations iroquoises ainsi que leurs provisions d’hivers. (les Iroquois
avaient fuit donc les postes étaient abandonnés)
1667 les représentants de la Ligue des Cinq Nations arrivent à Québec et
font la paix avec les Français. Résultat : 20 ans de paix (mais pas
d’amitié)
Pourquoi?: 1) les Iroquois étaient en guerre avec les Andastes afin de
s’assurer une route vers les pelleteries des vallées de l’Ohio et
du Mississippi.
2) les Français étaient devenus trop puissants suite à
l’arrivée des régiment de Carignan (Tracy) et l’aide des Hurons
et Algiques.
Tracy retourne en France : 400 veulent rester
Courcelles demeure gouverneur, ses tâches :
o Représentation du Roi
o Préside aux cérémonies et fonctions publiques
o S’occupe des affaires militaires
A. Jean Talon :
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1665, arrivée du premier intendant Jean Talon. Ses tâches :
o véritable administrateur de la colonie
o le contrôle des finances
o l’organisation du commerce
o l’organisation de l’industrie
o l’administration de la justice
Objectif de Talon : Transformer la colonie en une société agricole florissante
(comme celles des régions rurales de la France)
Vision de Louis XIV :
- La France(cœur du système) produirait les articles de fabrication
(vêtements, meubles, outils, etc...) pour son propre usage ainsi que pour
ses colonies en A-N et dans les Antilles.
- Les Antilles françaises produiraient du sucre, de la mélasse et des
teintures, principalement pour la métropole, mais aussi pour la NouvelleFrance.
- La Nouvelle-France produirait des ressources naturelles et des matières
brutes tels que l’or, le fer, le bois, le cuivre pour la mère-patrie, et fournirait
des produits de pêche pour la France et les Antilles.
En Bref : Talon devait 1) rendre la colonie financièrement indépendante;
2) en tirer des profits.
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Grâce au temps de paix en France, le roi a pu accorder à Talon ce qu’il
désirait afin de peuple la colonie (argent et ressources)
o De conditions favorables aux soldats (de bonnes terres) et des
gages élevés aux gens de métier (menuisiers, maçons, forgerons).
o Le recrutement des filles du roi (pour répondre à la pénurie de
femmes)
Cadeaux de mariage du gouvernement (2 bêtes à
cornes, 2 porcs, 2 poules, 2 tonneaux de sel et 11
couronnes)
Monnaie aux familles de plus de 10 enfants
Bourses supplémentaires aux couples qui se
mariaient jeunes
Amende aux célibataires : hommes 20+, femmes 16+
BUT : de rapidement peupler la colonie de la Nouvelle-France
RÉSULTAT : 1663 – population de 2500 ; en 1678 – la population passe à
environ 10000 (15 ans)
Industrie : Talon, avec l’appui de la métropole cherche à diversifier l’économie
1) encourage l’expansion des pêcheries et de la chasse au phoque et à la
baleine
2) favorise la création de forges, fonderies et de chantiers maritimes
3) accorde à l’agriculture une plus grande importance : culture de chanvre
(fil, corde, etc), culture de lin et de blé.
4) Élevage de moutons : laine (fierté)
5) Établie une “ferme modèle” – cheveux de race (diverses fermes...)
La tenure seigneuriale
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Pour que la colonie soit profitable, il fallait trouver une façon de combiner
les intérêts des colons et de la métropole : on ne pouvait pas s’attendre
que les colons défrichent leurs propres terres (beaucoup trop de travail).
Pas d’établissements = pas d’argent
En échange pour certaines annuités et redevances, les “habitants
venaient s’établir sur un fief concédé à un seigneur.
Pas comme en France:
1) Le seigneur travaillait souvent lui-même les terres avec les
habitants. Ils devaient aider leurs fermiers à préparer leurs
terres
2) Les seigneurs n’étaient pas toujours de nobles
3) Droit de mouture : Les seigneurs devaient immédiatement
construire un moulin à leurs propres frais.
4) Tenir feu et lieu : Il devait maintenir une présence sur leur
seigneurie
5) Construction de chemin : Il devait construire et maintenir les
routes sur leur seigneurie
6) Les seigneurs n’étaient pas des maîtres féodaux, mais plutôt
des entrepreneurs qui voulaient diriger l’établissement d’un
domaine.
7) Le développement d’un fief ne conduisait pas à la fortune en
Nouvelle-France.
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Talon voulait protéger les fermes : le gouvernement introduit une loi qui
interdit la traite de pelleteries sans permis officiel. (couvre-feu, ne peuvent
pas laisser leurs fermes pour aller chercher du travail en ville, etc.)
Ces contraintes ont eu un impact négatif sur la France.
Traite de fourrures = industrie
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coureurs de bois encore plus nombreux (traite avec autochtones)
Anglais payaient plus et offraient de la marchandise de meilleure qualité
(Albany)
L’autorité religieuse n’autorisait pas l’échange des boissons alcooliques
avec les amérindiens.
Radisson et des Groseilliers:
- furieux, ils quittent les services de la colonie pour se porter aux service de
l’ennemi : les Hollandais et les Anglais. Ils s’allient finalement à des
marchands de Boston.
- Le roi d’Angleterre décide de financer leur entreprise : Radisson (L’Eaglet)
Groseilliers (Nonsuch) se rend jusqu’à la “mer du Nord” (baie d’Hudson)
ou il passe l’hiver.
- Il revient avec une cargaison de peaux de castors impressionnante.
Conséquences :
- Une charte royale est accordée en 1670 au “Gouverneur et Compagnie
des Aventuriers d’Angleterre” pour s’adonner au commerce de la baie
d’Hudson.
- Le roi accorde au prince Rupert et à ses associés le monopole de trafic et
de commerce sur la région de la baie. (fourrures et pêche)
- les régions de la baie d’Hudson deviennent Terre de Rupert.
- Mandat officiel de la compagnie du roi: passage vers l’Orient
- Ironie : 2 Français ont aidé à fonder la Compagnie de la Baie d’Hudson
en 1668
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Pris entre les Anglais au sud et au nord, Talon devait faire affirmer la
présence française à l’intérieur du continent.
Talon engage Daumont de Saint-Lausson et Nicolas Perrot pour aller
annoncer aux autochtones du Lac Supérieur (ouest et sud du lac) que
Louis XIV était le chef suprême de tous les territoires.
1671: le père Charles Albarel et Denys de Saint-Simon revendiquent la
région de la Baie James au nom de la France et tente de convertir les
autochtones au Christianisme.
1671-73: Louis Jolliet et Jacques Marquette explorent la vallée du
Mississippi à la recherche de nouvelles nations inconnues pour partager
le mot de Dieu. Ils se rendent à l’embouchure du fleuve Mississippi.
Il était évident que la France ne pouvait pas survivre seulement avec
l’agriculture: il fallait pénétrer à l’intérieur du continent pour survivre - La traite
des fourrures.