une canonisation attendue

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une canonisation attendue
19088_brigand_512 2013-02-08 09:44 Page9
messe d’action de grâce présidée par
le président de la Conférence des
évêques catholiques du Canada,
Mgr Richard Smith, assisté des deux
évêques de Saint-Jean-Longueuil,
Mgr Lionel Gendron et Mgr Louis
Dicaire. Qualité musicale et atmosphère de prière caractérisaient ce
rassemblement joyeux.
UNE CANONISATION ATTENDUE
Le dernier numéro du BRIGAND
mettait en lumière les documents
d’archives qui avaient permis aux
historiens puis aux responsables de
notre Église de connaître la vie et les
vertus de la jeune amérindienne maintenant canonisée, Kateri Tekakwitha.
Cette fois, nous faisons écho de témoignages recueillis à l’occasion de sa
canonisation, à Rome, le 21 octobre
dernier. À titre de représentant de la
Province jésuite du Canada français,
j’avais l’honneur de participer aux
diverses célébrations romaines entourant la canonisation de Kateri. À mon
court témoignage, nous ajoutons ceux
de deux jésuites du Canada anglais
qui participaient eux aussi à la célébration de canonisation : le P. David
Shulist et Mgr Terrence Prendergast.
J’ai aussi pu passer un bon
moment avec le P. Paolo Molinari, le
postulateur de la cause de Kateri
Tekakwitha au cours des 55 dernières
années ! En tant que responsable de
la recherche et de la promotion de
cette cause, il en a connu toutes les
étapes. Bien que, il y a quelques
années, le P. Molinari eût passé le
flambeau de la direction du bureau du
Postulateur général de la Compagnie
de Jésus, il avait tenu à conserver la
responsabilité de la cause de Kateri.
Nous le remercions de l’amitié qu’il a
manifestée à notre Province en nous
accordant une entrevue. Il a d’excellents souvenirs de la collaboration
qu’il a nourrie, au cours des ans, avec
les vice-postulateurs jésuites qu’ont
été le P. Henri Béchard et le P.
Jacques Bruyère, comme avec les
curés de Kahnawake, les PP. Léon
Lajoie et Louis Cyr.
Une belle fête en plusieurs actes
Qu’est-ce que je retiens personnellement de ces journées passées à
Rome qui ont entouré la canonisation
de Kateri ? Il s’agit de trois journées
puisque, le samedi 20 octobre, les
groupes venus célébrer la canonisation
de l’Amérindienne se sont retrouvés à
la basilique Saint-Jean-de-Latran pour
visionner un excellent documentaire
préparé par Salt & Light Television sur
la vie de Kateri et son influence jusqu’à
aujourd’hui. Une attention particulière –
mais sans sensationnalisme – est
donnée au jeune Jacob (Jake)
Finkbonner, de l’Oregon, guéri de la
bactérie mangeuse de chair par l’intercession de Kateri. Après le film, une
célébration de la Parole était animée
par le cardinal Marc Ouellet, assisté du
diacre Ron Boyer, de Kahnawake.
Le lundi matin 22 octobre, les
Canadiens et autres fidèles inspirés
par Kateri se réunissaient à nouveau
à Saint-Jean-de-Latran pour une
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Quant à la célébration de canonisation présidée par le pape, le
dimanche matin, je ne savais trop à
quoi m’attendre. C’était la première
fois qu’en une seule célébration
étaient canonisées sept figures du
catholicisme, quatre femmes et trois
hommes. Quelle serait la place de
Kateri dans cet aréopage? L’Amérindienne a été très présente. Une des
lectures de la liturgie de la Parole a
été faite en langue mohawk et l’homélie du pape réservait un bon moment à
Kateri, en français et en anglais. Ce
qui m’a surtout impressionné, ce fut le
caractère recueilli et priant de l’immense assemblée réunie Place SaintPierre. Comment ne pas sentir la
présence de l’Esprit Saint quand
80 000 personnes s’unissent ainsi
dans la prière et font silence devant la
qualité des témoins qui leur sont
présentés ? Le rituel demeure sans
doute un peu lourd et le latin quelque
peu envahissant au goût des NordAméricains que nous sommes, mais
je reconnais que cette célébration de
canonisation fut pour moi une
occasion de prière véritable. Je me
suis senti uni aux jésuites qui ont
œuvré avec les autochtones, au
Canada mais aussi ailleurs dans le
monde. Je me suis senti porté aussi
par la prière des centaines d’autochtones présents qui étaient fiers
qu’une des leurs soit ainsi reconnue.
J’ai fait une expérience de catholicité
en célébrant des saints et saintes de
toutes les parties du monde.
Pierre Bélanger, S.J.
Délégué du Provincial à l’apostolat
international ■