Baromètre Porc de l`ifip - L`information agricole du Cher

Transcription

Baromètre Porc de l`ifip - L`information agricole du Cher
Baromètre Porc de l’ifip
Mensuel d’information économique sur la filière porcine
Décembre 2015
N°459
Les prix...
…de l’aliment
Flash sur...
le Brésil
Prix de l’aliment IFIP (€/tonne)
Source : IFIP
320
2013
280
2014
240
2015
200
Dans un marché rendu
opaque en l’absence de
cotation au MPB, le prix
du porc a reculé en France durant ce mois de
novembre. La baisse a également été de mise
à travers l’Europe, en raison d’une offre très
large dans un contexte de demande saisonnièrement moins importante.
1,80
Les cours des matières premières ont beaucoup fluctué sous l’effet opposé de fortes
disponibilités et de la faiblesse de l’euro qui
stimule les exportations. Le prix de l’aliment
a modérément reculé (Matières premières et
aliment p.2). Les perspectives de baisse des
échanges en 2015/2016 ont pesé sur les cours
du fret (Un œil sur l’économie p.5)
Estelle Antoine
Rédactrice en chef
Sommaire
Indicateurs filière.........................................................................p.1
Marché matières premières et aliments.............................p.2
Marché du porc............................................................................p.3
Marché de la viande...................................................................p.4
Produits transformés et consommation............................p.5
Panorama de la filière porcine...............................................p.6
Flash sur la concurrence............................................................p7
Synthèse du mois........................................................................p.8
1,60
1,40
2015
1,20
J F M A M J J A S O N D
IMR : Indice de synthèse du marché de Rungis
145
2013
135
2014
125
En octobre, le prix de l’aliment s’est
effrité. Malgré les fluctuations sur le
marché des matières premières, la tendance reste baissière à moyen terme.
en novembre :
-8,4 %
en un an :
-1,1 %
En novembre, les prix du porc ont fortement reculé en Europe, pénalisé par
une offre abondante et une demande
saisonnièrement calme.
…des pièces
2015
115
=
Marché du porc............................... p.3
Source : RNM
La chute de l’euro face au dollar rétablit une
partie de la compétitivité européenne sur le
marché mondial. L’Asie demeure la cible privilégiée des exportateurs (Commerce international p.4) alors que la Russie reste le client
privilégié du Brésil (Panorama p.7).
2014
en novembre :
-2,8 %
en un an :
+2,6 %
Nouveau recul des cours sur le marché
des pièces européen, la disponibilité
élevée des produits n’ayant pas trouvé
de débouchés suffisants.
105
J F M A M J J A S O N D
… au détail
Indice des prix à la consommation
base 100 = 1998
131
2014
130
129
128
2015
Marché de de la viande................ p.4
2013
Source : INSEE
Aux Etats-Unis, l’organisation de l’élevage a
soutenu la croissance (Synthèse p.8), qui a
connu en 2015 un net regain après l’épidémie
de diarrhée porcine. Mais le prix s’est effondré
sous l’effet de l’abondance actuelle de l’offre
(Marché du porc p.3).
2013
Source : IFIP d’après MPB
2,00
en un an :
…du porc
Prix perçu par l’éleveur (€/kg)
de la rédaction
-0,4 %
Marché des matières premières
et aliments........................................ p.2
J F M A M J J A S O N D
L’édito
en octobre :
en octobre :
+ 0,3 %
en un an :
+0,7 %
Globalement, en cumul de janvier à
octobre, les prix de détail de produits
de porc ont très peu variés entre 2014
et 2015, selon l’Insee.
127
J F M A M J J A S O N D
Produits transformés
et consommation.......................... p.5
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
1
Matières premières et aliment
CéréalesEuros/tonne
200
Blé meunier
190
180
Maïs
170
CÉRÉALES
160
150
140
130
J
Progressions variables
Orge
Blé fourrager
J
A
S
O
N
Matières azotéesEuros/tonne
460
420
Tourteau de soja 48
6 de nov
380
340
300
6 de mai /3 d'août
180
Tourteau de Colza
Pois
J
J
A
S
O
N
Source : La Dépêche - Le petit Meunier
Prix mensuels
NOVEMBRE 2015
Moyenne (€/t)
Blé Eure et Loir
159,7
Blé Ille et Vilaine
169,1
Orge
150,1
Maïs
161,2
Pois
237,5
T.Soja Montoir
348,0
T. Colza
223,8
T.Tournesol
241,5
Graine colza
377,9
Alim tous animaux 1
255
Aliment Ifip 1
240
% en 1 mois
+ 2,7
+ 1,2
+ 0,9
+ 0,7
+ 1,1
-2,7
- 5,3
- 3,5
+ 0,3
- 0,4
- 0,4
320
280
240
octobre : 240
160
10
11
12
13
14
15
Prix de l’aliment industriel pour porcs à l’engrais, observé
en GTE jusqu’en décembre 2014. Les mois suivants sont
estimés à partir de l’indice IPAMPA diffusé par l’INSEE. À
la date de parution une valeur est fournie pour le mois
précédent.
2
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
La décrue des cours mondiaux, sous la pression de l’offre généreuse, est tempérée en
euros par la faiblesse de la devise européenne,
qui a perdu 4,4 % en un mois face au dollar.
Focus sur l’Argentine
L’arrivée du Président Mauricio Macri est un
tournant libéral pour la politique agricole
argentine. Les taxes à l’export devraient
reculer et s’établir à 32 % pour le tourteau
de soja. Cet assouplissement douanier et
la dévaluation attendue du peso devraient
libérer ces prochaines semaines les stocks
considérables accumulés précédemment
par les agriculteurs.
En toile de fonds, l’offre mondiale élevée de
graines de soja en 2015/2016 avec la perspective d’un stock de report très confortable
maintiendra la pression sur les prix. La fermeté des huiles végétales, influencée par
des cours de l’huile de palme fermes, modérerait aussi le prix des tourteaux. La donne
climatique sud-américaine et les conditions
de semis seront examinées de près.
Hervé Marouby
[email protected]
Erosion du tourteau
Prix mensuel de l’aliment IfipEuros/tonne
09
Les disponibilités élevées de blé, dans l’UE
comme en France, augurent d’un stock de
report confortable. L’offre et les stocks mondiaux sont également abondants. La moindre
concurrence des pays de la Mer Noire cet
hiver et l’amélioration des perspectives d’exportations suite à la faiblesse de l’euro soutiendraient toutefois les cours ces prochains
mois. L’UE va combler son déficit de maïs par
des importations accrues (Ukraine). A moyen
termes, les prix seront influencés par la lourdeur du marché du blé et l’ampleur de l’offre
mondiale de maïs. Les stocks sont élevés, aux
Etats-Unis surtout. On gardera un œil sur l’état
des cultures sud-américaines en 2016.
de 5,3 %. Les 6 de mai se sont aussi ajustés à la
baisse, un peu en dessous des 6 de novembre,
à 336€/t et 341€/t respectivement en fin de
mois. Les conditions climatiques adverses ont
contrarié les semis brésiliens, mais la moisson
des Etats-Unis est à nouveau forte.
MATIÈRES AZOTÉES
Céréales : départ Eure-et-Loir majorations mensuelles
comprises ; blé fourrager. Issues : Région Parisienne. Pois : départ
Eure-et-Loir. T. de Soja et T. de Colza : rapproché, Montoir.
Tournesol métropolitain : rapproché, Lorient.
Aliment tous animaux dans les élevages NE estimé par la GTE
(1) Données du mois précédent
200
Le prix du blé fourrager reste haussier en
novembre (+2,7 % en un mois). Ceux du
blé panifiable et du maïs progressent plus
modérément (de moins de 1 % ). La cotation
de l’orge est stable. Celle du maïs a décroché
début novembre et se situe à parité avec le
blé fourrager. L’euro faible accentue la compétitivité du blé européen et le bas coût du
fret (cf. p5) ouvre des marchés éloignés.
Maïs sous influences
260
220
Le cours du blé meunier a été soutenu par de bonnes perspectives à
l’exportation. Ceux du blé fourrager et du maïs ont affiché une hausse plus
modérée. La détente s’est poursuivie du côté des tourteaux.
À voir sur le site de l’ifip :
Le cours du tourteau de soja a perdu 2,7 % en
un mois, celui du tourteau de colza a reculé
Les fortes disponibilités de céréales (dans
l’UE comme au plan mondial) et de graines
de soja ont poursuivi leur effet modérateur.
Mais la faiblesse de l’euro, qui stimule les exportations et renchérit les importations, et
les risques climatiques pourraient dégrader
un peu la donne.
Dans un contexte toujours tendu, le prix
classe SE a perdu 7 % en un mois. L’indicateur de marge brute a chuté à 814 €/
truie/ an (-21 % par rapport à octobre). Dans
les semaines à venir, la baisse pourrait être
tempérée par une meilleure consommation
en Europe de l’est mais dans un contexte
d’offre toujours très élevée dans l’UE.
• www.ifip.asso.fr/fr/indicateur-aliment-
ifip.html
Indicateur de marge brute de l’élevage
1 750
Euros/truie/an
1 500
1 250
1 000
750
500
Novembre: 814
10
11
12
13
14
15
Source : Ifip.
Synthèse de la conjoncture pour l’élevage : indicateur de
marge brute, naisseur-engraisseur en euros/truie/an.
Marché du porc
Le prix du porc charcutier
FranceEuros/kg
1,60
Cadran (60 TMP)
1,50
1,40
1,30
Cotation Cl.E
1,20
J
J
A
S
O
N
Sources : RNM et MPB - Classe E porc de 55 à 60% TMP
Union européenneEuros/kg
1,65
1,55
Espagne
1,45
1,35
1,25
1,15
France
Allemagne
Danemark
J
J
Pays-Bas
A
S
O
N
Source : Estimation du prix moyen perçu par les éleveurs.
Calculs Ifip d’après des sources nationales.
MondeEuros/kg
1,70
UE-27
1,50
1,30
Etats-Unis
1,10
Brésil
0,90
0,70
J
J
A
S
O
N
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Une offre européenne toujours élevée
continue à peser sur les cotations du porc
en Europe alors que la consommation est
saisonnièrement moins forte.
En France, en l’absence de cotation au marché du porc breton (MPB), les groupements
ont négocié avec les abatteurs, avec des prix
variables. Les discussions autour d’une nouvelle convention se sont poursuivies entre
vendeurs et acheteurs (hors Bigard). Jeudi
26 novembre, la reprise a eu lieu au MPB,
toujours sans le groupe Bigard pour cette
première journée. Au vu des besoins des
acheteurs, seuls 24 500 porcs ont été présentés à la vente, soit moitié moins qu’avant la
crise. Les principaux changements portent
sur la suppression du prix de retrait, l’anonymisation des lots et des acheteurs, un seul
tour d’enchères et la tenue de ventes par
Internet le lundi. L’amplitude de variation de
prix reste fixée à 6 centimes en une semaine.
Reprise du MPB
À l’heure actuelle, le MPB diffuse une fourchette de prix de vente. Ainsi, pour la reprise,
elle s’est située entre 1,04 et 1,09 €/kg en
baisse de 4 à 5 centimes par rapport aux
cotations recensées en début de semaine
48. En moyenne mensuelle, le prix perçu par
les éleveurs (estimation Ifip) a de nouveau
perdu 7 %. L’offre européenne est demeurée
abondante. Des difficultés d’enlèvement ont
déstabilisé les marchés, en Espagne et en
France notamment, et ont accentué l’alourdissement saisonnier des carcasses. Les prix
ont chuté, perdant quelques 0,10 €/kg en
moyenne mensuelle, sauf au Danemark où
la cotation s’est rapidement stabilisée.
Sources :
UE-27 : moyenne pondérée des 27 pays (Commission)
États-Unis : Calcul Ifip d’après prix de marché dans l’Iowa
Brésil : Calcul Ifip d’après prix d’intégration Sindicarne
Aux Etats-Unis également les cours se sont
effondrés, tant sur le marché du porc que sur
Abattages mensuels 2014 - 2015 Millions têtes
Prix des porceletsEuros/tête
3,0
Allemagne
2,5
2,0
France
Danemark
1,5
1,0
5,4
60
4,9
50
4,4
3,9
Pays-Bas
3,4
J F M A M J Jt A S O N D
En France, le cumul de l’offre sur 11 mois est
stable par rapport à 2014, baisse au Danemark et croit en Allemagne et aux Pays-Bas.
A
S
O
1,10
12
N
Les prix des porcelets ont reculé dans le nord
de l’Europe. Ils ont peu évolué en France et
progressé de nouveau en Espagne.
13
14
15
(1) Classe SE à partir d’avril 2014 ; Sources : Ifip d’après RNM
celui des pièces, où les cotations de la poitrine et des abats ont fortement reculé. Les
abattages ont frôlé le maximum des capacités durant plusieurs jours et les stocks d’octobre ont progressé de 13 % en un an.
Chute du prix américain
La récente chute de l’euro face au dollar
vient soutenir les exportations européennes.
Ce recul serait durable selon les experts
financiers, en raison des politiques de soutien monétaire opposées en Europe et aux
Etats-Unis.
Dans les semaines à venir, le retour à la fluidité sera crucial avant les vendredis fériés des
fêtes de fin d’année. La consommation à l’est
de l’Europe pourrait soutenir la demande
intra-européenne. Mais les exportations vers
les pays tiers joueront un rôle majeur dans
l’évolution des prix en fin d’année.
Estelle Antoine
[email protected]
À voir sur le site de l’ifip :
• www.ifip.asso.fr/fr/marche-du-porc.html
• www.ifip.asso.fr/fr/cotations-prix-porccharcutier.html
Prix des cochesEuros/kg
Allemagne
0,50
0,30
France
Pays-Bas
0,70
France 8 kg
J
Prix mensuels et
désaisonnalisés
1,30
0,90
Espagne 20 kg
30
Pays-Bas 23 kg
J
1,50
1,10
40
10
1,70
1,30
Allemagne 28 kg Danemark
30 kg
20
Prix du porc Classe E/SE1 en France Euros/kg
1,90
Danemark
J
J
Espagne
A
S
O
N
Après un mois d’octobre très calme, la chute
des cours des coches en novembre a été
plus marquée que celle des charcutiers.
Abattages en Allemagne : se référer à l’échelle de droite ; Porcelets NL : rupture de série (23 à 25 kg) ; source : Ifip d’après sources nationales
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
3
Marché de la viande
Marché des pièces
Prix de la longe dans l’UEEuros/kg
La tendance baissière des marchés européens s’est poursuivie
en novembre, les cotations des pièces principales marquant à
nouveau un fort recul en moyenne mensuelle.
En France, les prix des pièces ont poursuivi
leur baisse, entraînant une diminution de
2,5 % de la moyenne mensuelle de l’IMR
(Indice du marché de Rungis). En Italie, le
jambon s’est maintenu à un prix élevé pour la
saison sur le marché de Modène, alors que les
autres cotations ont reculé et se situent sous
leur niveau des années passées. En Espagne,
les cours ont plongé à Barcelone, de 4 à 6 %
en moyenne mensuelle. À Hambourg, ils ont
perdu de 5 à 7 %.
Le marché européen comme mondial est
sous la pression d’une forte concurrence, en
raison de l’offre élevée chez les principaux
exportateurs et de la demande stable en Asie.
Par ailleurs, les tensions autour de la recrudescence de cas de peste porcine africaine
dans l’est de l’Europe freinent les négociations entre l’UE et la Russie sur la certification
sanitaire à l’exportation.
C’est dans ce contexte que la Commission
européenne a annoncé vouloir mettre en
5,5
place à compter de janvier 2016 une opération d’aide au stockage privé. Cette mesure,
qui doit être votée courant décembre, inclurait des montants augmentés de 20 %, des
lignes étendues au lard et la possibilité de
libérer les volumes au bout de deux mois en
cas d’exportations vers les pays tiers.
Estelle Antoine
Italie
5,0
4,5
Allemagne
4,0
(min-max)
3,5
3,0
2,5
2,0
France
Espagne
J
J
A
S
O
N
[email protected]
À voir sur le site de l’ifip :
•w
ww.ifip.asso.fr/fr/prix-despieces.html
France : RNM marché de Rungis ; Paris, prix départ : longe n°3
sans travers ni palette. Indice FranceAgrimer, pondéré toutes
pièces (enquête auprès d’entreprises de transformation)
Allemagne : AMI - Nord Allemagne, prix sortie découpe de
l’industrie sans TVA : carbonade.
Italie : Chambre de commerce de Modène : Carré entier avec
coppa, prix rendu transformateur.
Espagne : Chambre de commerce et d’industrie de Barcelone :
côtelettes de Girone.
Prix d’achat des pièces de charcuterie
en France
130
Indice base janvier 2011
125
2013
120
115
110
2014
105
2015
100
95
J F M A M J Jt A S O N D
Le commerce international
Ventes de produits de porc vers l’Asie de
l’Est et du Sud (selon les fournisseurs)
Milliers de t
UE28
Allemagne
Danemark
Espagne
États-Unis
Canada
Brésil
Autres
Total
9 mois 15
1 592
456
305
280
721
326
117
154
2 909
%/14
+ 10,7
+ 22,7
+ 1,0
+ 31,1
- 4,2
- 2,7
- 4,5
+ 11
+4
part
54,7
15,7
10,5
9,6
24,8
11,2
4,0
5
100
Asie de l’Est et du Sud: Importations de
produits de porc (selon les pays acheteurs)
Milliers de t
Chine
Japon
Hong-Kong
Corée du Sud
Philippines
Autres
Total
9 mois 15
1 008
736
406
364
180
215
2 909
%/14
+ 23,5
- 9,9
- 14,7
+ 26,3
- 12,4
+ 35
+4
Source : Ifip d’après GTIS
4
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
part
34,6
25,3
14,0
12,5
6,2
7
100
Pour l’ensemble des exportateurs mondiaux, l’Asie de l’Est et du Sud
est un marché capital pour valoriser leurs produits de porc. Le total
importé provient à 95 % de l’UE, des Etats-Unis, du Canada et du Brésil.
L’Asie achète près des trois quarts des exportations totales de l’UE (78 % en valeur).
Le cumul des trois premiers trimestres approche 1,6 million de tonnes, tous produits
confondus, soit une progression de 11 % en
un an (+10 % en valeur). En revanche, les
trois autres grands fournisseurs ont vu diminuer leurs ventes vers l’Asie.
La Chine représente plus d’un tiers des
volumes asiatiques. Sur les trois premiers
trimestres de 2015, les exportations vers la
Chine ont augmenté de 200 000 tonnes pour
dépasser 1 million de tonnes, soit +24 % par
rapport à 2014. Les ventes de l’UE y ont explosé, progressant de 250 000 tonnes pour
atteindre 763 000 tonnes, soit +52 % sur la
période. L’Allemagne y a accru ses exportations de 83 %. La croissance européenne
a été soutenue par les progressions des
pièces (+80 % sur la période) et des abats
(+34 %). De plus en plus de pays accèdent
directement au marché chinois. Aussi, les
importations de Hong-Kong diminuent de
15 % sur la période observée (-33 % en provenance de l’UE).
Les importations japonaises, principalement
des pièces élebaorées, ont reculé de 10 %
en un an sur les trois trimestres 2015. L’UE a
cédé du terrain face aux Etats-Unis, avec un
recul de 17 % des ventes. Cependant, si les
exportations vers le Japon ne représentent
que 10 % du total envoyé par l’UE vers les
pays tiers, elles comptent 26 % de la valeur.
La Corée du Sud a augmenté ses importations
de 26 % durant les trois trimestres 2015 par
rapport à la même période 2014. L’UE a augmenté ses ventes de 22 %, concurrencé par
les États-Unis et le Canada. Les Philippines ont
réduit leurs importations de 12 %, mais les
volumes avaient fortement augmenté entre
2013 et 2014, surtout pour les pays de l’UE.
Jan-Peter Van Ferneij
[email protected]
Produits f‌inis
Prix industriels
Prix des côtes de porc frais
UVCI sortie usine
150
Les prix moyens industriels des côtes de
porc se situent à partir du mois d’août 2015
à un niveau supérieur à celui de 2014, alors
qu’ils étaient nettement en deçà au cours
des mois précédents. En octobre, la hausse
atteint 6,3 % par rapport l’an passé.
2013
130
2014
110
2015
90
J
F M A M J
J
A S O N D
Source : INSEE ; indice base 100 = 2010
Produits transformés à base de viande
113
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Un œil
sur l’économie
Du côté des produits de charcuterie, les prix
industriels restent sensiblement plus bas
que ceux de 2014 en moyenne annuelle,
malgré une progression en octobre amenant les prix à un niveau proche de celui
l’année précédente. Les tarifs des plats préparés ont peu évolué, tant pour ceux à base
de viande que pour ceux à base de poisson.
Prix du frêt maritime
(Céréales, oléagineux et dérivés)
65
109
45
35
25
L’Insee calcule ces indices à partir d’un échantillon de prix «
sortie usine », tenant compte si possible des remises et des
prestations de coopération commerciale (prix 3x nets).
2015
107
2013
2014
F M A M J
J
•w
ww. ifip.asso.fr/fr/prix-a-laconsommation.html
Source : INSEE ; indice base 100 = 2010
Évolutions du tonnage
Période n°11 (du 5-10 au 1-11-2015)
très différente, avec des tonnages en hausse
conséquente de 24 %. Leur consommation
est favorisée par des prix moyens en baisse
qui maintient leur compétitivité relativement
aux autres produits de porc frais (6,20 €/kg en
novembre, contre 6,50 €/kg pour les côtes).
Dans le même temps, la charcuterie progresse
de 0,6 % en volume, tirée par les produits en
libre-service, avec des prix moyens d’achat
qui restent sous pression (-0,6 %).
Cumul de
l’année 2
- 3,7
- 2,1
Elaborés
+ 1,8
+ 4,5
dt saucisserie fr.
- 4,3
- 1,3
Prix de détail porc frais hors élaborés€/kg
Porc frais hors élab.
- 3,3
- 4,6
8,0
Bœuf
+ 0,6
- 1,7
7,5
Volaille et lapin
- 1,1
- 1,1
Charcuterie3
+ 0,6
- 0,6
7,0
dt Jambon
- 1,9
- 0,5
Viandes de boucherie
(1) évol. par rapport à la même période de l’année
précédente (2) évolution du cumul des périodes 1 à 11 par
rapport au même cumul de l’année précédente (3) hors
saucisse fraîche et volaille
Source : Kantar Worldpanel/FranceAgriMer
L’année 2015 marquera ainsi un repli ample
des cours, influencés par l’importance des
capacités de transport, la baisse du pétrole
et une croissance économique internationale
terne.
En cumul annuel, la consommation de porc
entre 2014 et 2015 reste en baisse, surtout
pour le frais (-4,6 %) mais également pour la
charcuterie (-0,6 %). Le bœuf perd 1,7 %, la
volaille 1,1 %.
Période 1
en % annuel
2015
Le prix du fret est sujet à de vives fluctuations.
Après un recul sensible au long de l’année
2014, la reprise a été marquée de janvier
à août 2015, portée par une amélioration
de la demande internationale de céréales
et d’autres matières premières (métaux).
Ensuite, en parallèle de la faiblesse générale des matières premières, le début de la
campagne 2015/2016 a renoué avec le repli
(-19 % d’août à novembre pour le trajet Brésil vers l’UE, -30 % pour le trajet Etats-Unis
vers Japon). Il est vrai que les exportations
mondiales de céréales devraient se tasser en
2015/2016. La croissance des flux de graines
de soja ralentirait nettement.
Consommation
Après une chute considérable en volume au
troisième trimestre (-9 %), la consommation
de porc frais des ménages a de nouveau reculé entre octobre 2014 et 2015, mais dans
des proportions moindres (-3 %). Les côtes
sont toujours sur une tendance très négative
(-15 %), avec un prix moyen d’achat en hausse
de 4 %. Les morceaux frais autres qu’issus de
la longe (rouelle de jambon, sauté d’épaule,
poitrine fraîche…) connaissent une évolution
2014
LE FRET MARITIME SOUS PRESSION
À voir sur le site de l’ifip :
A S O N D
LE PORC FRAIS RECULE ENCORE
Brésil-UE
15
Prix US Golfe vers Japon, Brésil vers Europe du Nord ; Octobre :
données provisoires ; Source : IGC
105
J
US-Japon
55
2013
111
US$/t
Hervé Marouby
[email protected]
Vincent Legendre
[email protected]
6,5
6,0
2013
2014
2015
5,5
p1 p2 p3 p4 p5 p6 p7 p8 p9 p10p11p12p13
Source : d’après Kantar Worldpanel/FranceAgriMer
Prix de détail charcuterie€/kg
10,4
10,3
2014
2015
10,2
10,1
2013
10,0
p1 p2 p3 p4 p5 p6 p7 p8 p9 p10p11p12p13
Source : d’après Kantar Worldpanel/FranceAgriMer
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
5
Panorama
de la filière porcine
Danemark : Exportations de porcelets
FRANCE
1100
Investissements en baisse
dans l’agroalimentaire
900
Depuis trois ans, elles investissent à un
rythme moins soutenu : l’équivalent de 18 %
de la valeur ajoutée contre 31 % sur la période 2009-2011. Les montants sont encore
plus faibles pour la filière viande (12 % de la
valeur ajoutée en 2014) et le vieillissement
des outils de production se poursuit. En effet, le taux d’amortissement de l’abattage a
gagné quatre points en cinq ans et se situe
sept points au-dessus de la moyenne des
industries agroalimentaires (IAA) en 2014.
La rentabilité de l’abattage s’améliore en
2014, mais à 2,6 % le ratio EBITDA/CA reste
l’un des plus faibles du secteur agroalimentaire français et ne fait que revenir à son niveau de 2009 après trois années difficiles (ratio compris entre 1,2 % et 1,8 %). Le niveau
de rentabilité de la charcuterie est proche de
la moyenne des IAA.
IAA
Viandes
1
Abattage2
Charcuterie
EBITDA3/
CA
Taux
d’amort.4
36
7
59
11
4
66
13
3
66
9
6
63
(1) Abattage, découpe, transformation ; (2) Abattage
viandes de boucherie (bovinc, ovins, porcins) ; (3) Bénéfice
avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement ;
(4) taux d’amorissement des immobilisations corporelles ;
Sources : Observatoire financier des entreprises
agroalimentaires, Crédit Agricole
UNION EUROPÉENNE
Danemark : un million
de porcelets exportés par mois
En 2015, l’exportation de porcelets danois poursuit sa croissance. Au cours des
neuf premiers mois de l’année, leur nombre
frôle neuf millions de têtes, en hausse de
11 % par rapport à la même période de 2014.
Deux destinations se distinguent clairement, totalisant ensemble 91 % du total. Les
ventes vers l’Allemagne (54 % des exportations danoises de porcelets) diminuent de
3 % en moyenne durant les trois premiers trimestres de 2015. En revanche, à destination
6
800
700
600
12
13
14
15
Source : Ifip d’après LF
de la Pologne (37 % des ventes danoises),
elles augmentent de 21 %, soit 368 000 porcelets par mois. Elles devraient poursuivre
leur croissance en 2015, pour frôler les 4,5
millions de têtes annuelles.
L’Italie est la troisième destination, en
hausse de 37 % au cours des trois premiers
trimestres. Le nombre total de porcelets
pourrait dépasser 600 000 têtes en 2015.
Stabilité du cheptel danois
Selon les résultats de l’enquête d’octobre,
le cheptel porcin total est resté stable comparé à la même période en 2014. Le nombre
de reproducteur a légèrement progressé
(+0,8 % en un an) mais celui des truies
saillies est stable, tandis que celui des cochettes saillies pour la première fois a reculé
de 1,6 %.
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
1,45
Le montant total des bonus est en hausse
de plus de 25 % (43 millions d’euros) par
rapport à la campagne précédente. Kjeld
Johannesen, le directeur et président du
groupe, souligne que ces résultats sont le
fruit de stratégies centrées sur le développement des marchés extérieurs et des activités
de transformation, malgré une conjoncture
tendue. Cet été, les difficultés enregistrées
sur le marché du porc ont fait chuter les
cours dans une période de prix habituellement élevés. Ce bonus vient donc soutenir
les éleveurs dans une période particulièrement difficile.
Source : Ifip, d’après Danish Crown
MONDE
Etats-Unis : les intégrateurs
gagnent encore du terrain
En 2015, les principaux intégrateurs de porcs
américains, les Pork Powerhouses, gagnent
encore du terrain. Les 20 plus grands regroupent 54,8 % des truies du pays contre
53,5 % en 2014 et 52,3 % en 2013.
Cheptel des truies au Danemark
Ratios financiers 2014
%
Le bonus payé directement aux éleveurs est
de 1,05 DKK/kg (0,14 €/kg) pour les porcs
charcutiers et 0,90 DKK/kg (0,12 €/kg) pour
les coches de réforme. Il a progressé de respectivement 17 % et 12,5 % en un an. Le
bonus placé sur un compte bloqué est de
0,08 DKK/kg soit 0,01 €/kg.
Milliers de têtes par mois
1000
Comme chaque année en novembre, le Crédit Agricole publie les résultats financiers des
entreprises agroalimentaires, avec notamment un focus sur la filière viande. L’analyse
est basée sur un échantillon large d’entreprises agroalimentaires dont le chiffre d’affaire est supérieur à deux millions d’euros.
%CA à
l’export
10 % en un an.
Millions de têtes
1,40
1,35
Le nombre de truies en 2015 est stable pour
huit d’entre eux et il diminue pour Maxwell
et Hormel. Les autres ont tous enregistré
1,30
1,25
1,20
05
Source : LF
07
09
11
13
15
Le cheptel de porcelets est stable. Celui des
animaux de moins de 50 kg, fortement exporté, a progressé de 2,6% en un an. Il frôle
les six millions de tête, tout près du record
de 2007. Le nombre de porcs charcutiers
s’est à nouveau érodé (-3% en un an) et
stagne autour de trois millions de têtes.
Malgré les efforts entrepris pour relancer
les abattages danois, la tendance baissière
ne semble pas devoir s’inverser et entraîne
d’ores et déjà des restructurations (reprise
de Tican par Tönnies, notamment).
Hausse des résultats 2014/15
de Danish Crown
Le groupe danois Danish Crown vient d’annoncer un résultat net de 1,8 milliards de
couronnes (environ 244 millions d’euros)
pour la campagne 2014/2015, en hausse de
États-Unis : Les 20 premières firmes
intégratrices en 2015
Société
Nb
truies
Évol.
15/14
x 1 000
%
Part
USA
%
Smithfield Foods (US)
894
+1
14,9
Triumph Pork Group
446
+9
7,5
Maschhoff Pork
218
0
3,7
Seaboard Corporation
217
0
3,7
JBS +Cargill
175
+9
3,0
Prestage Farms
170
0
2,9
The Pipestone System
170
0
2,9
Iowa Select Farms
165
0
2,8
The Carthage System
120
+14
2,0
AMVC management S
113
+2
1,9
Total 10 firmes
2 687
2,9
44,9
Total 20 firmes
3 281
3,7
54,8
Cheptel truies USA
(sept 2015)
5 986
1,1
Source : Successful Farming
FLASH sur la concurrence
Brésil
Répartition du cheptel porcin
dans les états du Brésil (2014)
croissance à tout va au Paraná
37,9 millions de têtes
En 2014, le Paraná s’est hissé au premier rang des Etats brésiliens détenteurs de porcs, devant le Santa Catarina et le Rio Grande do Sul.
De 2010 à 2014, les volumes abattus y ont cru de 15 % contre 4 % au
plan national, plaçant le Paraná au troisième rang d’une production
brésilienne de 3,19 millions de tonnes en 2014. L’essor ne se dément
pas avec une hausse de 12 % en un an de l’offre au premier semestre
2015 (Brésil : + 6 %). L’Etat est aussi présent à l’exportation (12 % du
total brésilien en 2015).
La forte présence de coopératives est caractéristique du secteur
agroalimentaire au Paraná. Elles sont à l’origine de l’essor de l’élevage
de porcs, via la création de grandes unités de naissage qui approvisionnent les adhérents engraisseurs. Le maillon « abattage » se muscle
aussi, à l’initiative des unions de coopératives. Récemment, des extensions d’abattoir ont été réalisées et des créations annoncées (Coopavel, Frisia, Capal, Castrolanda et Frimesa). La construction du site de
Frimesa débutera en 2016, pour un démarrage en 2019. La société vise
pour son abattoir (« le plus grand d’Amérique latine ») une capacité de
15 000 porcs par jour. La banque nationale du développement (BNDES)
finance le projet. Le cap reste donc à la croissance.
une progression. C’est notamment le cas
de Cargill Pork (+14 000 truies) dont l’acquisition par JBS vient d’être approuvée par
les autorités de la concurrence. Le cheptel
reproducteur augmente également pour
Triumph (+38 000 truies) alors la construction de son nouvel abattoir de porcs (en
partenariat avec Seabord) dans l’Iowa doit
s’achever en juillet 2017, avec une capacité
de trois millions d’animaux par an.
Courant 2017, un autre abattoir aux capacités équivalentes sera mis en route, celui
du groupe Clemens Foods en cours de
construction dans le Michigan.
Source : Successful Farming
Brésil : exportations stables
En cumul sur dix mois en 2015, le Brésil maintient ses exportations de porc à
505 000 tonnes, comme en 2014. La faiblesse
du real brésilien n’a pas stimulé les ventes. La
valeur des exportations a reculé de 6,5 % sur
la même période. En revanche, les destinations ont été modifiées.
Les exportations vers la Russie ont augmenté
de 31 % sur la période pour atteindre 200 000
tonnes et représente 40 % des ventes totales
du Brésil. Celles vers Hong Kong approchent
les 100 000 tonnes, en hausse de 4 % en un
Amapá
Amazonas
Acre
Maranhäo
Para
Tocantins
Rondonia
Mato
grosso
1,8
4,9
Source: IFIP d'après données IBGE
Le Paraná se situe au deuxième rang pour la production de soja et de
maïs. Il est leader en production de volailles. Les amples disponibilités
de matières premières favorisent l’expansion des productions porcines
et avicoles.
Roraima
Ceara
Piauí
2,0
5,3
Bahia
Goias
Minas
gerais
Mato grosso
do sul São paulo
6,4
16,9
6,1
16,1
5,2
13,8
Paraná
Santa catarina
6,2
16,3
Rio grande
do sul
Effectif millions de têtes
Pourcentage
Part du cheptel :
+ 15%
an. Les exportations vers l’Angola, troisième
destination des viandes brésiliennes, est en
chute de 42 %, après plusieurs années de
croissance. Ces trois pays cumulent deux tiers
des ventes brésiliennes.
Les trois quarts des volumes exportés sont
des pièces congelées, essentiellement des
poitrines, des longes et des pièces désossées.
La baisse des ventes de saucisses de 26 %
est directement relatée à la diminution des
importations de l’Angola.
6 à 15%
4 à 6%
< 4%
Exportations brésiliennes
Milliers de t
Russie
10 mois
2014
10 mois
2015
%/14
153
200
+ 30,8
Hong-Kong
93
96
+ 3,7
Angola
81
47
- 41,5
Singapour
31
25
- 19,1
Uruguay
17
18
+ 1,2
Argentine
7
9
+ 28,7
Cuba
9
8
- 16,2
Autres
115
103
- 10,5
Total
505
505
=
Source : Ifip d’après GTIS
Baromètre porc de l’ifip édité par l’Institut du porc avec le concours financier d’INAPORC
Directeur de la publication : Jacques Lemaitre.
Rédaction : Estelle Antoine (rédactrice en chef ), Jan-Peter van Ferneij, Bérengère Lecuyer, Vincent Legendre,
Hervé Marouby, Michel Rieu, Christine Roguet.
Secrétariat de rédaction : Audrey Denjean. Pôle économie IFIP - Tél : 05 62 16 61 70
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Abonnement annuel : 11 numéros, 2 bilans ­annuels (Marché du porc, Marché de l’aliment) ; version papier et
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la source, justifiées par le caractère informatif et technique du document dont elles sont issues.
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
7
Synthèse du mois
La production porcine aux Etats-Unis
Croissance et intégration
Les filières animales se portent bien aux Etats-Unis. Sur les dix dernières années, la production y a augmenté de 11 % en porc, 12 % en œufs et volaille de chair et 21 % en lait. Elle a baissé de 1 % en viande
bovine. En porc, l’intégration s’est imposée. Les élevages se sont spécialisés et agrandis. Malgré des
performances techniques moins bonnes, le coût de production est plus bas qu’en France.
En 2014, les Etats-Unis comptent 67,8 millions de porcs, parmi lesquels 5,9 millions de
truies. Les trois premiers Etats producteurs
concentrent 56 % du cheptel. L’Iowa, le premier, élève près de trois fois plus de porcs
que la Bretagne sur six fois plus de surface.
sont rémunérés sur une base forfaitaire (par
porc ou place) pour leur travail.
En 2015, les trois plus grands intégrateurs
sont Smithfield Foods/WH Group, Triumph
Foods et The Maschhoffs (cf. panorama p.6)
Ils détiennent le quart des reproducteurs
du pays. Les intégrateurs peuvent être des
abatteurs qui garantissent ainsi leurs approvisionnements.
Offre en croissance
Jusqu’au début des années 2000, la croissance de la consommation a absorbé celle
de la production. Puis elle s’est stabilisée
autour de 8,5 millions de tonnes équivalent
carcasse (tec). À 27 kg par habitant, elle est
plutôt basse. Les Américains consomment
d’abord de la volaille (46 kg) et du bœuf
(44 kg). La production a continué à augmenter jusqu’en 2008 puis s’est maintenue
autour de 10,3 millions de tec. Le taux d’auto-approvisionnement est passé de 102 %
en 2000 à 121 % en 2014. Les exportations
ont dépassé en volume les importations en
2001. En 2014, les Etats-Unis ont exporté
2,2 millions de tonnes de porc dont près de
la moitié dans l’Alena (Mexique, Canada).
L’intégration a permis une croissance rapide
de la production. L’investissement est partagé
entre intégrateur et façonniers. Ces derniers
disposent avec le lisier d’un fertilisant bon
marché. La séparation des stades améliore le
sanitaire. L’agrandissement permet des économies d’échelle. Le contrat, d’une durée de
cinq à dix ans, est aussi un outil de gestion des
risques de prix.
L’élevage de porcs aux Etats-Unis se fait sur
deux ou trois sites. Les porcelets quittent le
site de naissage au sevrage, à environ 18 jours
et 6,5 kg. Ils rejoignent un site de post-sevrage ou de post-sevrage-engraissement.
Sur 28 000 élevages avec des truies, 1 500
concentrent 91 % des effectifs. Leur taille
moyenne est de 3 400 truies. Sur 23 100 élevages spécialisés dans l’engraissement, 4 400
concentrent 90 % des effectifs. Ils comptent
5 800 porcs à l’engrais en moyenne.
Production sous contrat
La production sous contrat s’est imposée
tandis que de nombreux producteurs indépendants, plus petits et avec des coûts plus
élevés, ont cessé l’activité. Elle concerne aujourd’hui la moitié des sites d’élevage et trois
quarts des porcs produits. Les intégrateurs
sont propriétaires des porcs et fournissent
l’aliment. Les éleveurs sous contrat fournissent les bâtiments et la main-d’œuvre. Ils
Des coûts compétitifs
En 2014, une truie sèvre 24,0 porcelets/an
aux Etats-Unis contre 27,2 en France. Entre
30 et 120 kg, un porc croît de 837 g/j aux
Etats-Unis contre 787 g en France.
Repères sur la production porcine aux USA
Etats-Unis
Union européenne
2014
Evol. %
10 ans
10 283
8 616
Consommation / habitant (kg)
France
8 500
Consommation
7 500
6 500
90
95
00
05
10
15
Production = Production indigène brute (des élevages) ;
Source : Ifip d’après USDA
Importations et exportations de porc
par les Etats-Unis
2 500
1000 tec
Exportations
2 000
1 500
1 000
Importations
500
0
90
95
00
05
10
15
Source : Ifip d’après USDA
En moyenne, le coût de revient du porc aux
Etats-Unis est nettement inférieur à celui de
la France : -0,24 €/kg sur 2009-2013. Mais
l’effet monétaire peut à lui seul bouleverser cette hiérarchie comme depuis le début
de 2015 où les écarts se sont réduits. Sur la
période, l’aliment est 13 % moins cher aux
Etats-Unis qu’en France (212 contre 245 €/t).
Le coût du travail toutes charges comprises
est d’environ 20 $/h, 15 à 17 €/h, contre 19 €
en France. Les bâtiments, peu sophistiqués,
sont deux à trois fois moins chers : 150-180 €
par place d’engraissement alors qu’ils sont
estimés à 400-450 € par place en France
en 2014. L’utilisation de ractopamine et de
farines animales ainsi que des règlementations autour de l’élevage moins contraignantes que dans l’Union européenne, participent aussi à l’écart de coût.
2014
Evol %
10 ans1
2014
Evol %
10 ans
+ 14
22 911
+6
2 213
-5
-2
21 069
+5
2 127
-3
27
- 10
41
+1
32
-8
Importations totales (1 000 tec)
536
- 29
11
- 39
590
+ 15
Exportations totales (1 000 tec)
2 204
+ 121
1 879
+ 15
675
+4
Christine Roguet
Nombre d’élevages 3,4
7 700
- 57
64 200
- 43
7 460
- 39
[email protected]
Taille moyenne d’élevage 4,5
(en porcs présents)
7 700
+ 145
1 770
+ 77
1 680
+ 47
Production (1 000 tec) 2
Consommation totale (1 000 tec)
(1) Evolution sur la configuration UE 25, (2) Production indigène brute (milliers de tonnes équivalent carcasse), (3) Nombre
d’élevages détenant 90% ou plus du cheptel porcin, (4) UE 15 (pas d’informations pour UE 25 en 2000), (5) Taille moyenne des
élevages réalisant l’essentiel de la production ; Sources : USDA, Eurostat, SSP, traitements Ifip
8
Production et consommation
de porc des Etats-Unis
10 500
1000 tec
Production
9 500
Baromètre porc de l’ifip - décembre 2015
Réalisée dans le cadre du RMT Economie des filières
animales, cette étude a bénéficié des soutiens financiers de
FranceAgriMer et d’INAPORC.