VII. Corrigé : Réactions nucléaires et temps de chute libre
Transcription
VII. Corrigé : Réactions nucléaires et temps de chute libre
Cours d’Astrophysique II, Dr. Pierre North Section de physique 3e année 17.12.2009 EPFL Série de la semaine No 14 Semestre d’automne 2009 VII. Corrigé : Réactions nucléaires et temps de chute libre 1. Réactions nucléaires 1. Section efficace en régime non résonnant : La dépendance en 1/E résulte de la première équation, elle est observée pour E → ∞. Le terme exponentiel s’explique facilement en exprimant l’énergie en fonction de l’impulsion E = p2 /2µm , et en se rappelant d’identifier la distance au centre de la cible à la longueur d’onde de de Broglie (r = λ = h/p) : UC Z1 Z2 e2 /r 2µm Z1 Z2 e2 2µm Z1 Z2 e2 −1/2 E = 2 = = E p /2µm hp h(2µm )1/2 Donc l’exposant vaut bien 2π 2 2 UC 23/2 π 2 µ1/2 m Z1 Z2 e = E −1/2 E h L’expression du taux de réactions est, comme vu au cours, raX = na nX Z ∞ 0 σ(E)v(E) dn(E) n Par ailleurs, on a 2 1 dn(E) = 1/2 e−E/kT E 1/2 dE 3/2 n π (kT ) En tenant compte du fait que v(E) = (2E/µm )1/2 et en substituant, il vient : raX Z ∞ 2 1/2 1 σ(E) E e−E/kT dE = na nX 1/2 3/2 0 π µm (kT ) !3/2 na nX Z ∞ 2 −bE −1/2 −E/kT S(E) e e dE = kT (πµm )1/2 0 2 ! Le maximum du pic de Gamov s’obtient en dérivant l’intégrant, sous l’hypothèse que la fonction S(E) ne varie pas : ∂ −bE −1/2 −E/kT ∂ −(bE −1/2 +E/kT ) e e = e ∂E ∂E ! b −3/2 1 −1/2 = E − e−(bE +E/kT ) = 0 2 kT Le maximum de l’intégrant se trouve donc en : b −3/2 1 E0 = 2 kT bkT E0 = 2 =⇒ !2/3 La valeur de f (E0 ) vaut : i h −1/3 bkT 2/3 1 − b( bkT + ) ( ) 2 2 kT f (E0 ) = e h i 2/3 1 bkT 2/3 − kT 2( bkT + ) ( ) 2 2 =e = e−3 E0 /kT Si on approxime la fonction f (E) par une gaussienne, on a : −3 E0 /kT −( f (E) ' e e E−E0 ∆E 2 ) Développons f (E) autour de E0 : 1 00 0 f (E) ' f (E0 ) + f (E0 )(E − E0 ) + f (E0 )(E − E0 )2 2 0 Comme f (E) atteint un extrémum en E0 , on a f (E0 ) = 0, ainsi : (E − E0 )2 ' 2 f (E) − f (E0 ) f 00 (E0 ) On définit la demi-largeur du pic Λ telle que f (E0 ± Λ) ' 0, alors : Λ' v u u −2f (E ) u 0 t 00 f (E0 ) 00 Si on prend pour f (E) l’expression de la gaussienne, on vérifie f (E0 ) = 2 − ∆E 2 f (E0 ) et par conséquent Λ ' ∆E. Par contre si on reprend l’expression du pic de Gamov, on calcule : 00 f (E0 ) = − 3b −5/2 E f (E0 ) 4 0 Fig. 1 – Pic de Gamov et son approximation par une fonction gaussienne On obtient finalement une estimation de la demi-largeur du pic de Gamov : 2 5/2 4 E ∆E ' Λ ' kT 3 bkT 0 !1/2 4 = kT E0 3 !1/2 2. Selon la formule du cours (p. 189), on a ε= QρXa XX λaX ∝ ρ λaX = ρ < σv >aX Aa AX m2H (1 + δaX ) On a vu de plus que, dans le cas d’une réaction non résonnante et dans le domaine restreint d’énergie du pic de Gamow (p. 195) : < σv > ∝ S(E0 ) τ 2 e−τ ∝ car 3 τ= kT bkT 2 !2/3 1 T 2/3 e−const/T = const/T 1/3 1/3 On a donc ε ∝ ρ T −2/3 e−const/T 1/3 ln ε = constante + ln ρ − 2 ln T − const · 3 −1/3 T | {z } eln(T ⇒ ν = ! ρ | cqfd ! {z τ } 1 =e− 3 ln T 1 2 ln T − const e− 3 ln T 3 1 2 1 τ −2 = − + const |e− 3{zln T} = 3 3 3 T −1/3 = constante0 − ∂ ln ε ∂ ln T −1/3 ) 2. Temps de chute libre (free-fall time) Notons R(t) le rayon du nuage moléculaire à l’instant t. L’équation du mouvement se réduit à : d2 R GMR = − dt2 R2 La masse MR située à l’intérieur du rayon R reste constante pendant tout l’effondrement, ainsi : MR = 4π 3 4π 3 R (t) ρ(t) = R ρ0 3 3 0 Ceci permet d’écrire : dR d2 R 4π 3 1 dR = − G ρ R 0 0 dt dt2 3 R2 dt ⇒ 1 dR 2 dt !2 = 4π 1 G ρ0 R03 +C1 3 R d 1 1 dR d 1 dR 2 dR d2 R =− 2 et = car dt R R dt dt 2 dt dt dt2 Pour déterminer la constante C1 , on pose la condition que la vitesse de chute est nulle au début du collapse, soit dR/dt = 0 en R = R0 . On obtient alors : 4π C1 = − G ρ0 R02 3 En introduisant cette expression dans la formule précédente, et en choisissant la racine négative parce qu’il s’agit d’une contraction : ! ! !#1/2 dR 8π R0 =− Gρ0 R02 −1 dt 3 R " Il s’agit maintenant d’intégrer cette équation. Pour ce faire, définissons la variable ξ et la constante K telles que : R . = cos2 ξ R0 . 8π G ρ K= 0 3 et !1/2 On a alors : !1/2 1 d(cos2 ξ) = −K −1 dt cos2 ξ ⇐⇒ 1/2 d(cos2 ξ) cos ξ = −K 1 − cos2 ξ dt Comme 1 − cos2 ξ = sin2 ξ et que d(cos2 ξ)/dt = −2 cos ξ sin ξ dξ/dt, on obtient : cos2 ξ K dξ = dt 2 ⇒ 1 d dξ K (ξ + sin ξ cos ξ) = 2 dξ dt 2 car d (ξ + sin ξ cos ξ) = 1 + cos2 ξ − sin2 ξ = 2 cos2 ξ dξ D’où : d (ξ + sin ξ cos ξ) = K dt ⇒ ξ+ 1 sin(2ξ) = K t + C2 2 puisque d dξ d dξ (ξ + sin ξ cos ξ) = + (sin ξ cos ξ) dt dt dξ dt d = (ξ + sin ξ cos ξ) dξ et sin 2x = 2 sin x cos x. Il s’agit de déterminer C2 à partir des conditions initiales R = R0 en t = 0, ce qui implique ξ = πn où n est un entier. Ce qui donne C2 = πn : ξ+ 1 sin(2ξ) = K t + πn 2 et nous permet d’estimer le temps de chute libre ou “free-fall time” tff comme étant le temps après lequel le rayon de la sphère est réduit à zéro, ou, en d’autres termes, ξ = π/2 + πn (notons qu’il s’agit d’une approximation puisque la densité deviendrait infinie en R = 0, mais elle est justifiée tant que Rfinal R0 ). On constate que la solution R(t) oscille et passe plusieurs fois par R = 0. Ceci n’est pas réaliste, puisque le nuage ne s’effondre qu’une fois et ne se redilate plus. On ne gardera donc que le premier passage en R = 0, c’est-à-dire lorsque n = 0. 3π 1 1/2 π = tff = 2K 32 Gρ0 Il est intéressant de noter que le temps de chute libre ne dépend que de la densité initiale de la sphère de gaz et non, par exemple, de son rayon initial. Ainsi, pour autant que le nuage soit homogène, toutes ses parties s’effondreront à la même vitesse (collapse “homologue”). Par contre, si le nuage n’est pas homogène, les régions plus denses s’effondreront plus rapidement que les autres, et cela engendre une fragmentation du nuage initial. ! LASTRO-EPFL, automne 2009 Sauverny, le 15 décembre 2009