Cinq fois vainqueur du Paris-Dakar lancé en
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Cinq fois vainqueur du Paris-Dakar lancé en
Le dernier mot ! Cyril Neveu Sur la Route du Cœur C inq fois vainqueur du Paris-Dakar lancé en 1979 par le célèbre Thierry Sabine, Cyril Neveu avait quitté l’aventure, à 35 ans, pour se consacrer de nombreuses années durant à l’organisation de rallyes en Tunisie et au Maroc. Il revient aujourd’hui sur le sol marocain qu’il connaît bien et affectionne particulièrement pour l’avoir parcouru, à cheval sur sa moto, durant de nombreuses années. Il reprend la tête du Rallye Maroc Classic, appelé aussi la route du cœur, un circuit spectaculaire de voitures anciennes à travers des paysages enchanteurs, qui se déroulera en mars 2014. 82 — Vous avez repris l’organisation du Maroc Classic, qu’est-ce qui vous a motivé? — Plusieurs éléments m’ont motivé. Je me suis spécialisé dans l’organisation de rallyes raids, petits frères du Dakar, durant vingt ans en Tunisie et douze ans au Maroc, jusqu’en 2009. Puis il y a le Maroc, un pays que j’adore, et évidemment ma passion des sports mécaniques et des voitures classiques. J’en possède deux avec lesquelles j’aime beaucoup rouler, une corvette de 56 ans et une DS cabriolet carrossier Chapron qui a 46 ans d’âge. Cela me faisait très plaisir de reprendre cette course pour en faire une belle épreuve. — Quelle touche allez-vous apporter? — J’espère l’agrémenter de pas mal de choses. Je vais y annexer des circuits à l’ancienne comme à l’aérodrome de Ben Slimane, près de Casablanca, qui sera balisé par des bottes de paille et des pneus. Nous avons aussi prévu un circuit très sympathique sur une route de montagnes de 7 km 200, autour d’un lac, avec toutes les difficultés, montées, descentes, virages… Le clou, ce sera le dernier jour sur le petit circuit de Marrakech, utilisé par les constructeurs, avec passage devant les gradins. Ce show du samedi sera ouvert aux spectateurs. Voilà pour les nouveautés mais nous allons rester dans le même esprit initial de cette course de régularité. Nous avons sélectionné les plus beaux hôtels du pays comme le Michlifen à Ifrane, un hôtel fantastique au milieu de nulle part, tel le Byblos des neiges. Autre originalité, pour surprendre les concurrents, nous avons prévu dans le sud un bivouac des Mille et Une Nuits. On va exceller dans le culinaire, haut de gamme, marocain et français; nous dresserons des tentes caïdales dans les plus beaux endroits. — C’est un rallye qui se veut haut de gamme? Vous y avez déjà participé? — Je n’ai jamais fait le Maroc Classic en tant que compétiteur mais je connais bien les rouages de l’organisation. Je me suis fait seconder par des gens que j’aime bien et avec qui je travaille depuis de nombreuses années. On va essayer de jouer à fond la carte du Maroc, rendre le rallye le plus marocain possible avec tout le savoir-faire ici. Tout sera marocain à part les véhicules et le champagne. Je suis très content de revenir au Maroc. Je connais bien le pays à travers ses paysages, ses coutumes. Je vais peut-être y vivre six mois de l’année, j’y séjourne déjà souvent et longtemps en tant qu’organisateur. — Le concept de la route du cœur, c’est important pour vous? — Ce rallye est attaché depuis 20 ans à l’association L’heure Joyeuse, une association qui s’engage activement en faveur de l’enfant et de la famille. Le rallye veut en être une locomotive en lui offrant des dons grâce aux partenaires, aux concurrents pour qui nous organisons une vente aux enchères. Celle-ci se déroulera à l’étape de Ouarzazate. On proposera des combinaisons, des casques, des objets de pilotes connus, comme mon copain Alain Prost, quadruple champion du monde de Formule 1. Moi-même, j’offrirai des objets avec lesquels j’ai gagné des courses. Tous les concurrents jouent le jeu pour récolter du cash. À la précédente édition, on a récolté près de 500000 dirhams. J’ai toujours fait ça dans mes rallyes comme en Tunisie où, avec Optic 2000, nous avons distribué des lunettes pour les enfants. — Vous êtes à Marrakech, plongé dans les préparatifs… — Nous finalisons tout ce qui est réceptif, les hôtels, les restaurants pour avoir l’assurance d’avoir l’excellente qualité. Nous prospectons la clientèle en Europe et au Maroc bien sûr, pour avoir de nouveaux clients avec leurs belles voitures. Le parterre est imposant, certaines sont de véritables objets d’art, c’est d’ailleurs pour cette raison que nous privilégions les belles routes sur un parcours de 2300 km de Casablanca vers Fès en passant par Ifrane jusqu’aux portes du désert, aux gorges du Dadès, en remontant à Ouarzazate pour terminer à Marrakech. — Votre famille vous suit dans l’aventure? — Ma compagne Frédérique participera avec une copine, ce sera le seul équipage féminin, il est bien sûr ouvert à d’autres. En général, il y a beaucoup de couples. Mon fils ne le fera pas car il est à Orléans où j’ai monté un parc d’aventures qu’il gère techniquement. — La moto, c’est fini pour vous? Quel est votre plus beau et plus mauvais souvenir du Dakar? — Cela me manque mais il y a un âge pour tout. Je ressens beaucoup de plaisir de cette période durant laquelle j’ai vécu de ma passion. Mon meilleur souvenir est ma victoire au premier Dakar, en 1979, et le plus désagréable est la disparition, en 1986, de Thierry Sabine et de Daniel Balavoine. — Quelles sont les autres activités que vous privilégiez? — Mon métier d’organisateur est très prenant. J’essaie de consacrer le plus de temps possible aux personnes que j’aime. Entretien: Claudine Naassens