Gabale - Communauté de Communes Margeride Est

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Gabale - Communauté de Communes Margeride Est
L’Histoire du peuple Gabale en Lozère
L’Origine du nom
On raconte jadis qu’un peuple hardi vivait au sud du Massif Central. Ce peuple se nomme « Les
Gabales », appellation mentionnée par Jules César dans la Guerre des Gaules. Il rapporte que
cette peuplade était sous la dépendance des puissants Arvernes au nord ; qu’elle a participé
activement au soulèvement général conduit par Vercingétorix en 52 avant Jésus-Christ et au
contingent que les Arvernes ont dû fournir pour libérer Alésia. Après cette date, elle est
naturellement assujettie à la puissance romaine et, sous le règne d’Auguste, rattachée à la
province d’Aquitaine.
Un peuple hardi
Les Gabales étaient entourés par les Arvernes, les Vellaves, les Hel-viens, les Volques
Arécomiques et les Ruténes. Quelques monnaies attribuées aux Rutènes ou aux Volques, peuvent
leur être dues.
Ce terroir, montagnard et farouche; recouvert de forêts, possédait d'assez nombreuses villa
dans les vallons, des domaines agricoles ou forestiers, épars sur tout son territoire, des oppidasitués aux points stratégiques. Quatre-vingt-huit communes du département de la Lozère, qui en
comprend cent quatre-vingt-dix-huit, ont livré des débris, des vestiges gallo-romains. Cent cinq
lieux habités ont leur nom terminé par le suffixe ac.
Les Gabales appartenaient à une peuplade gauloise parmi les douze situé entre la Garonne et la
Loire. Ils étaient braves, hardis, violents, amis de bagarres et de combats. Ils habitaient le
territoire de Gévaudan qui devient en 1790 le département de la Lozère. Les Gaulois adoraient
tout ce qui leur paraissait grand et irremplaçable : les arbres, les astres, les vents, les
montagnes, les sources, les lacs, …
Les gaulois, maîtres bâtisseurs
Les Gaulois, esclaves des Romains, défrichèrent les forêts, tracèrent des routes, bâtirent des
villes au profit d’un immense réseau routier de très grande qualité qui formait un important
réseau de communication. La Via Agrippa en faisait partie.
Elles permettaient de rapides mouvements de troupes destinés à réprimer les révoltes et
servaient aussi au trafic local : les commerçants, les messagers postaux, les curateurs
gouvernementaux, les proconsuls, les milliers de citoyens se déplaçaient, les athlètes aussi, …
La voie dite Agrippa et la voie de la Boulène (Via Bolena), traversaient en diagonale le pays des
Gabales, reliaient (Saint-Paulien-Haute-Loire) à Segodunum (Rodez-Aveyron), route de Lyon à
Bordeaux. La Régordane et la voie Agrippa se rencontraient sur l’Allier, à Condate.
Les trois stations indiquées par la Table de Peutinger ont pu être retrouvées : Condate (CondresChapeauroux), Anderitum (Javols), Ad Silanum (Oustal Crémat, sur l’Aubrac). On sait que la voie
romaine passait par Javols. Jadis les romains l’appelèrent Anderitum, ensuite l’éthymologie du
mot est devenu « Ad-gabales » puis devient Gaboul et enfin Javols.
Représentation des Gaulois en monture en vue de Rome
Ou vivait les Gabales ?
Il faut remonter à l’époque de Claude Ptolémée, astrologue grec qui vécut à Alexandrie pour
savoir où se situait la cité des Gabales. Ptolémée situe Anderitum, le chef-lieu de cité, sur
l’itinéraire de Lyon à Rodez. Historiquement il y avait deux noms. Anderitum était le chef-lieu au
Haut-Empire et un autre nom permettait de désigner le chef-lieu au Bas-Empire, Civitas Gabalum.
La cité porte le nom de bourg actuel : Javols
Brouillard sur la cité :
Il reste toutefois un mystère à élucider concernant la cité des Gabales. Anderitum/Javols étaitil le chef-lieu des Gabales au moment de la conquête ? L’optimisme de certains nous informe que
c’est possible. Mais à l’heure actuelle, cette hypothèse ne peut être entièrement reçue car ce
n’est pas à ce jour archéologiquement prouvé ; on pourrait en effet penser que ce bourg ne se
serait développé qu’à partir de l’époque d’Auguste sur la voie alors créée en Lyon et Toulouse. (G.
Barruol, 1997).
Éclaircissement sur Anderitum :
La capitale antique du territoire des Gabales est identifiée à Javols depuis le XVII siècle. En
effet on a pu rallier l’existence de la cité à Javols par la découverte d’une borne milliaire portant
pour inscription CIVIT(as) GAB(alorum) retrouvée sur place qui mentionne le règne du général
Gaulois, Postume sur l’empire Gaulois de 264-266 . Mais ce n’est pas tout. On a retrouvé la copie
d’une ancienne carte, la Table de Peutinger (IIIe-IV siècle après J-C.) situant Anderitum sur la
voie romaine dite Agrippa qui part de Lyon à Rodez puis à Toulouse et Bordeaux.
La Table de Peutinger :
Il s’agit d’une copie médiévale d’une carte de l’Empire romain, ou plutôt d’un assemblage
d’itinéraires routiers, qui daterait de la première moitié du IIIe siècle, mais dont certaines
informations proviendraient de sources d’époque augustéenne.
La plus ancienne copie connu, datée du XIIIe siècle, est conservée à Vienne en Autriche. L’auteur
de l’œuvre est méconnu mais les historiens pensent que c’est un moine. Le premier possesseur
connu : Konrad Peutinger (1465-1547) disposait de ce rouleau de parchemin composé de 11
morceaux collés bout à bout. Il fait une longueur de 6.82m et d’une largeur de 0.34m. L’essentiel
de la péninsule Ibérique devait être sur un douzième feuillet disparu. Qu’est-ce que l’on pouvait
lire sur cette table ? On y lisait des montagnes mais aussi le report des fleuves principaux ainsi
que les routes, les relais et les distances données en lieues gauloises pour les trois Gaules jusqu’à
Lyon et en milles pour le reste de l’Empire.
Fouilles archéologiques :
Dès le début du XVIIIe siècle, les découvertes archéologiques se multiplient sur la commune de
Javols et plus précisément aux environs du bourg. Il est une date importante tout de même qui
marque ces fouilles. Il s’agit de la mise à jour en 1828, par des ouvriers cherchant des pierres
pour réparer l’église, d’une borne milliaire qui provoqua des recherches plus intensives par arrêté
préfectoral. L’édifice retrouvé en 1830 mesure 74*23 cm. On retrouve des thermes identifiés en
1857 et en 1863. On trouve d’autres fouilles surprenantes comme l’exemple des chauffages au
sol, les hypocaustes signalés dans le champ de la cure entre 1874 et 1882.
Les fouilles de Javols ont permis de retrouver la
statue de Silvain-Sucellus. On peut distinguer sur la
gauche de la statue une corne d’abondance, deux
tonneaux superposés et une amphore. À sa droite on
observe un pampre de vigne avec des fruits qui
paraît s’enrouler à un tronc d’arbre et sous la patte
avant droite d’un animal couché gît un petit pot
renversé. La hauteur totale est de 1.76m. (Cliché A.
Aigoin).
Sources :
-CHARDONNET Christophe, La Lozère de la préhistoire à nos jours, le pays des Gabales à
l’époque romaine,
-TRINTIGNAC Alain, les voies de communications terrestres et fluviales de la cité des
Gabales : Etude du tracé théorique de la voie dans la partie orientale du département. Section
Condate-Corbadou, Répertoire archéologique de la Lozère, n°27
-Images : Musée des Beaux-Arts de Nancy, Musée archéologique de Javols.

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