Parc Naturel Régional Haut Languedoc - août 2013
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Parc Naturel Régional Haut Languedoc - août 2013
Schéma Régional de Développement Economique Contribution du PNR de Haut-Languedoc Juillet 2013 Le Parc naturel régional du Haut-Languedoc (PNRHL), a souhaité contribuer au prochain Schéma Régional de Développement Economique porté par la Région Languedoc-Roussillon. Le territoire du Parc naturel régional du Haut-Languedoc s’étend sur deux régions, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, et deux départements, l’Hérault et le Tarn. Il est constitué de quatre villes portes dont Saint-Chinian et Lodève, et de 119 communes : 64 communes héraultaise et 55 communes tarnaises. Il bénéficie d’une situation géographique qui lui offre une diversité de paysages exceptionnelle, des contres forts du Massif Central à la garrigue de Minerve. Le Parc, de par les missions qui lui sont confiées, œuvre pour le développement économique de son territoire. Il s’agit pour ce territoire rural de soutenir les filières existantes regroupant de nombreux emplois et qui contribuent à la mise en œuvre du projet de territoire. Ce projet correspond à la charte de Parc promulguer par décret du Premier Ministre pour la période 20122024, qui rassemble les enjeux et décrit l’ensemble des objectifs stratégiques qui en découlent. Cette contribution synthétise les enjeux définis comme prioritaires pour le développement économique de la région. Chacun des enjeux est argumenté par une analyse économique et sociale. Enjeux 1 : Valoriser les produits du territoire Le territoire est riche en ressources naturelles : activités agricoles, forestières et d’extraction de matériaux, entre autres. Trois enjeux majeurs découlent de ces secteurs. Au vu des changements de notre société, le Parc naturel régional du Haut-Languedoc et la Région Languedoc-Roussillon, se doivent de soutenir ces secteurs afin de relocaliser la valeur ajoutée sur le territoire. 1 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 1. Soutenir les circuits de proximité : s’orienter vers une gouvernance alimentaire Analyse économique et sociale : Le développement de la vente directe et des circuits courts s’est amorcé sous différentes formes lors de la précédente Charte du Parc (1999-2011), répondant à des enjeux comme les crises de confiance illustrées par la vache folle, le développement de l’agritourisme… Ainsi les différentes études réalisées à ce jour permettent d’estimer a minima que 50 % des producteurs recensés pratiquent la vente directe. On compte également 11 boutiques de produits de terroir sur le territoire du Haut-Languedoc mais dont les modes de fonctionnement sont très hétérogènes. Ce nombre est en progression. La clientèle de ces épiceries est composée de touristes et également d’habitants du territoire en recherche de produits locaux. A cela s’ajoute, les labels et les Marques de territoire, la Marque Parc et Sud de France, qui permettent de mettre en valeur les produits du terroir. En effet, les quatre Appellation d’Origine Protégée (AOP) présentes sur le territoire concernent la partie héraultaise du Parc avec trois AOP pour le vignoble : le Saint-Chinian, Le Faugères et le Minervois, et une pour le Pélardon. Le vignoble héraultais bénéficie également d’une Indication Géographique Protégée pour la Haute vallée de l’Orb. Quatre filières alimentaires bénéficient quant à elles, de la Marque « Produit du Parc naturel régional du Haut-Languedoc » : les produits à base de châtaigne, le miel, la viande bovine et le jus de pommes. Le Parc a également la chance de compter sur son territoire quatre eaux de qualité : Salvetat, Vernière, Monts Roucous et Fontaine de la Reine. Les bienfaits de l’eau sont aussi utilisés pour la dermatologie par la station thermale Avène. De nombreux marchés hebdomadaires, à l’année, existent également (Bédarieux, Lamalou-les-Bains, La Salvetat-sur-Agout, Saint-Pons-de-Thomières…) avec parfois des temps spécifiques dédiés aux produits de terroir. On compte également de nombreux marchés estivaux (Mons-la-Trivalle, Ferrals-lesMontagnes…). Mais ce type de commercialisation, destiné de manière quasi exclusive aux particuliers, a montré certaines limites : multiplicité des initiatives qui réduit la lisibilité de la filière, autoconsommation des particuliers locaux « militants », variabilité saisonnière, marchés de niche, désorganisation, peu ou prou des démarches collectives et en particulier des coopératives. De plus, les producteurs ont déployé des efforts considérables pour commercialiser leurs produits parfois au détriment du travail sur l’exploitation et souvent au détriment de leur qualité de vie. Avec un taux de croissance à plus de 7% à l’échelle nationale, le marché de la restauration hors domicile représente un grand potentiel. Sur le territoire du Parc se sont environ 180 établissements (scolaires, hospitaliers, accueil d’handicapés, thermes, restaurants d’entreprises…), une centaine de restaurants traditionnels et un réseau d’épiceries rurales encore dense, et surtout une demande citoyenne « collective » en produits locaux forte. Ce marché peut véritablement structurer de manière durable l’économie locale agricole. L’organisation des producteurs et la commercialisation des produits agricoles étaient déjà des objectifs stratégiques de la précédente Charte. Depuis 1999, le Parc a ainsi engagé de nombreuses actions en partenariat avec les acteurs agricoles pour : 2 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 - mieux connaître les producteurs et les acteurs de la filière : mise en place d’un guide d’adresses des producteurs en vente directe, réalisation d’études ciblées sur la vente directe ou sur les « boutiques du Haut-Languedoc », création d’une base de données des producteurs du Parc, réalisation du Guide des associations et réseaux de producteurs et du guide des producteurs en vente directe ; - mettre en réseau les acteurs : mise à disposition d’informations afin de favoriser les partenariats entre les acteurs économiques (producteurs, restaurateurs, commerçants…), mise en ligne sur le site Internet du Parc des points de vente des produits du terroir du Parc (boutiques et marchés)… ; - valoriser les produits locaux notamment à travers la gastronomie : réalisation de livrets de recettes (sur la châtaigne, le Muscat de Saint Jean de Minervois et le Navet du Pardailhan, la viande bovine), participation à la Semaine du Goût, organisation d’une mission photographique sur la châtaigneraie traditionnelle, mise en place de l’opération « Les Toqués du Goût », réunissant 10 restaurateurs et quinze producteurs, organisation de concours gastronomiques sur la châtaigne avec le soutient de la région Languedoc-Roussillon… Plus récemment, le Parc a étudié la faisabilité d’une plateforme de produits locaux à destination des épiceries et des restaurateurs. Il expérimente également, en partenariat avec la SICA du Caroux et des producteurs du territoire, depuis quatre ans, la mise en place de l’approvisionnement de cantines du territoire grâce à l’association Régal d’Oc créée à l’initiative du Parc. Régal d’Oc est une plateforme de distribution de produits locaux à destination de la restauration collective. Elle apporte le soutien logistique à une telle démarche. Enfin, le Parc participe, dans le cadre du réseau de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France, au projet « développer et organiser les circuits courts pour répondre aux attentes des territoires». Complémentaire de l’expérimentation de plateforme, l’action a pour but d’établir des références en matière de structuration économique de ces circuits (gouvernance alimentaire, empreinte écologique…). Le Parc est accompagné par des instituts de recherche comme l’INRA et la faculté de sciences économiques de Montpellier. Dans le même temps, d’autres acteurs institutionnels ont investi du temps et des moyens financiers sur ce sujet de la promotion et de la commercialisation des produits agricoles en circuits courts : les associations de développement agricole de type Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu Rural, les Chambres d’Agriculture (développement des réseaux Bienvenue à la ferme, marchés des producteurs de pays), les associations de producteurs (Foires d’Art et terroir, marchés estivaux et thématiques), le Pays Haut-Languedoc et Vignobles... Grâce à toute cette énergie déployée et les dynamiques enclenchées, l’offre commence à s’organiser pour répondre à la demande individuelle et collective. Aussi l’émergence, la consolidation de circuits courts de commercialisation et la mise en réseau des producteurs et acteurs apparaissent comme des enjeux importants pour l’économie du territoire, en veillant toutefois à ne pas fragiliser les circuits longs et traditionnels locaux. Depuis juillet 2012, grâce à l’appel à projet « Gouvernance alimentaire » lancé par le Réseau Rural de Midi-Pyrénées, le Parc a recruté une animatrice Gouvernance alimentaire. Les résultats positifs de ses actions révèlent à quel point il est primordial de poursuivre l’accompagnement de ces changements de comportements. 3 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Propositions : - Développer l’animation et la formation afin de diffuser l’information auprès des acteurs de la filière alimentaire locale (cuisiniers, décideurs, agriculteurs, etc.). Il est nécessaire de créer de nouvelles habitudes communes. - Il est nécessaire aujourd’hui d’appuyer la structuration de l’aval de la filière alimentaire (cuisiniers, gestionnaires, directeurs, convives, élus) - Soutenir le maintien d’outils de transformation existant et en créer de nouveaux pour garder la valeur ajoutée des productions alimentaires sur le territoire : ateliers de transformation, légumeries collectives, conserveries, abattoirs tel que celui de Pézenas, ateliers de découpe… - Favoriser la logistique à l’échelle du territoire : mailler le territoire par un réseau de plateformes - Miser sur la coopération en aidant l’économie sociale et solidaire : il est nécessaire de regrouper l’ensemble des acteurs de la filière alimentaire pour réussir de telles démarches, les différents statuts de l’économie sociale et solidaire peuvent permettre de relever ces défis. 2. Soutenir et développer l’activité agricole : contribuer au maintien de nos paysages Analyse économique et sociale : En 2010, la Surface Agricole Utile (SAU) du Parc naturel régional du Haut-Languedoc était de 77 658 ha, répartis en 52 592 ha dans le Tarn (68 %) et 25 066 ha dans l’Hérault. On dénombrait 1803 exploitations, réparties quasi équitablement puisqu’il y en avait 906 dans le Tarn et 897 dans l’Hérault. Les exploitations sont principalement vouées à l’élevage (901 exploitations tous élevages inclus) et à la viticulture (541 exploitations). OTEX Nombre d’exploitations Viticulture 541 Bovins lait 94 Bovins viande 277 Bovins mixtes 21 Ovins, caprins et autres herbivores 509 Polyculture et polyélevage 115 Autres OTEX 275 4 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Un phénomène de déprise bien présent : D’une manière générale, la SAU totale des communes du PNR HL a diminué depuis 1979. Malgré une stabilisation entre 1988 et 2000, la baisse s’est à nouveau poursuivie entre 2000 et 2010. Entre 1979 et 2010, le territoire du PNR a perdu 8,88% de sa SAU, soit 7 656 ha. A des fins de comparaisons, la SAU du PNR n’a diminué que de 0,44% (368 ha) entre 1988 et 2000, mais cette baisse est de 5,19% (4 304 ha) entre 2000 et 2010. Le nombre d’exploitations total sur le territoire du PNR HL a chuté de plus de 65% depuis 1979. Cette baisse semble se poursuivre approximativement sur le même rythme depuis 1988. Le Haut-Languedoc est confronté à une déprise agricole importante en raison de l’évolution des pratiques (regroupement d’exploitations, abandon des plus mauvaises terres…) et du contexte économique actuel : arrachage de vignes, même en appellations locales et Signes Officiels de Qualité, abandon des parcelles éloignées des sièges d’exploitation ou difficiles d’accès, enfrichement de nombreuses parcelles, y compris de zones humides. Les chiffres du Recensement Général Agricole de 2010 permettent d’actualiser les données de 2000 qui ont servi de base à l’établissement de la carte insérée dans la nouvelle Charte du Parc. Il ressort de leur analyse que la déprise agricole s’est poursuivie, voire accélérée. La caractérisation de la déprise peut s’appuyer sur trois paramètres distincts : l’évolution du nombre d’exploitations, l’évolution des surfaces agricoles ou la présence de successeurs connus. Entre 2000 et 2010, la plupart des communes a perdu des exploitations (104 communes, 86%) : - 31 communes ont perdu plus de 50% de leurs exploitations (en rouge) 33 communes ont perdu entre 30 et 50% de leurs exploitations (en orange) 40 communes ont perdu entre 1 et 30% de leurs exploitations 7 communes ont un nombre d’exploitation stable 10 communes ont gagné des exploitations 5 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Plus de 50% Entre 30 et 50% Sur cette même période, 79 communes ont perdu de la SAU (65%) mais 39 en ont gagné (32%) : - 13 communes ont perdu plus de 50% de leur SAU (en rouge) 12 communes ont perdu entre 30 et 50% de leur SAU (en orange) 26 communes ont perdu entre 15 et 30% de leur SAU (en jaune) 28 communes ont perdu entre 1 et 15% de leur SAU 3 communes ont une SAU stable 39 communes qui ont gagné de la SAU Plus de 50% Entre 30 et 50% Entre 15 et 30% Les chiffres des exploitations sans successeur connu peuvent s’exprimer, soit à partir du nombre total d’exploitations, soit de la SAU totale. Sous cette expression, on désigne les structures dont le chef d’exploitation ou le plus âgé des co-exploitants a atteint au moins 50 ans et pour lesquelles aucun successeur n’est connu. On dénombre 48 communes dont au moins 50% des exploitations sont sans successeur connu si l’on rapporte ce chiffre au nombre total d’exploitations. Cela représente 40% des communes de l’ensemble du territoire du Parc. On dénombre 32 communes dont au moins 50% des exploitations sont sans successeur connu si l’on rapporte ce chiffre à la SAU totale. Cela représente 26% des communes de l’ensemble du territoire du Parc. Notons qu’on dénombre tout de même 19 communes pour lesquelles le successeur n’est pas connu à plus de 75 % (que ce soit par rapport au nombre d’exploitations ou à la SAU totale). 6 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Proposition : - Définir et mettre en œuvre une politique ambitieuse d’accès au foncier pour les activités agricoles : meilleure prise en compte des enjeux agricoles dans les documents d’urbanisme et de planification (Plan Local d’Urbanisme, Carte Communale, Schéma de Cohérence Territoriale), conduite d’opérations foncières expérimentales afin de permettre l’installation d’un exploitant, déclinaison du projet SAGECE1 sur d’autres secteurs du Parc, maintien d’une structure foncière favorable aux exploitants agricoles lors de la mise en place d’infrastructures routières… - Encourager des solutions alternatives pour le maintien des terres en utilisation agricole en développant des filières alternatives et innovantes (diversifications, pépinières et couveuses d’agriculteurs, adaptation des productions traditionnelles, mise en place de cultures alternatives sur les parcelles viticoles arrachées, entretien d’anciennes châtaigneraies…) 3. Relocaliser l’ensemble de la filière bois sur le territoire Analyse économique et sociale : Le Parc du Haut-Languedoc est le 2ème Parc naturel régional le plus boisé de France. Aussi dispose-til de la forêt la plus productive des Régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Malgré cela, avec seulement 40% de la production annuelle récoltée, la production forestière reste encore aujourd’hui sous-exploitée. La structure foncière est faite de grandes et de très petites parcelles. La forêt privée représente 65 % du couvert forestier (les propriétés de moins de 4 ha représentant 18% de la surface et celles de plus de 25 ha représentant 45% de la surface). En matière de desserte forestière, de nombreux efforts restent encore à engager afin d’améliorer l’exploitabilité de la ressource (amélioration et/ou création de pistes, résorption de points noirs, …) : - lors des grandes phases de plantations résineuses du Fonds Forestier National, les réseaux de pistes n’ont pas toujours été envisagés et mis en place ; - Un schéma de desserte a été réalisé sur l’ensemble de la partie héraultaise du Parc s’appuyant sur 3 anciens schémas. Certains postes ont été réalisés, mais de nombreux points de blocages subsistent encore notamment sur des tronçons de route départementale qui ne permettent pas l’évacuation des bois (connexion, calibrage des routes…). L’animation foncière de ce schéma devrait démarrer courant 2013. - il n’existe pas de schémas de desserte sur la partie tarnaise qui a été découpée en 4 secteurs (M1 : Monts de Lacaune, Castelnau de Brassac, Sidobre ; M2 : Montagne noire et Causse ; M3 : Plateau d’Anglès ; M4 : Vallées du Gijou et du Dadou). En 2010, le Parc a décidé d’engager une opération sur 6 ans pour réaliser ces schémas et assurer l’animation foncière nécessaire à leur mise en œuvre. SAGECE (Système d'Anticipation et des Gestion des Conflits liés à l'Espace), est un programme entièrement financé par le FEADER, l'Etat et la Région se déroule de septembre 2009 à septembre 2011. Il vise à accompagner les collectivités locales sur 3 problématiques spécifiques : - la gestion du foncier agricole soumis à des pressions urbaines - la gestion du foncier agricole soumis à des pressions touristiques - la maîtrise de l'enfrichement suite à la déprise agricole. 1 7 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Aujourd’hui, les 2 premiers schémas (M1 et M2) ont été réalisés et sont en cours d’animation. Le 3 ème schéma est en cours de réalisation. Des documents de gestion durable sont bien présents sur le territoire (près de 80% des forêts privées de plus de 25 ha disposent d’un Plan Simple de Gestion - PSG). Si la certification PEFC concerne toutes les forêts domaniales du Parc, des marges de progrès non négligeables subsistent dans les forêts communales et privées. Pour les forêts situées en site Natura 2000, on incite à l’adhésion au système de certification PEFC. Part des forêts certifiées PEFC en : Forêt communale Forêt privée Hérault Tarn 17,5% 73% 10% 9% Outre la production de bois, la forêt du Haut-Languedoc assure d’autres fonctions de productions ou d’aménités diverses : - préservation de la biodiversité ; - chasse, pêche, récolte de champignons, promenade, tourisme… ; - régulation des eaux (fixation des sols, prévention des pollutions) qui prend toute son importance face aux évolutions climatiques prévisibles (augmentation des phénomènes extrêmes, pluies ou vents) ; - épuration et protection des eaux naturelles au sens large : 4 000 000 m3 de consommation par an sur le Parc et eaux de source commercialisées (quantités non connues). La filière bois représente 2000 emplois sur le Parc notamment à l’ouest du territoire où se trouve majoritairement la forêt de production avec : - 90 entreprises de travaux forestiers installées sur le Parc ; - une 1ère transformation très présente (20 entreprises) mais qui doit se moderniser pour répondre à la demande : respect des normes de traitement et de séchage ; - dans ce contexte, la 2ème transformation s’est peu développée (39 entreprises) ; - un réseau important d’acteurs forestiers : experts, coopératives forestières… Un parc à bois a été mis en place sur le Sidobre à Brassac. Il est couplé à une plate-forme de collecte et de tri des bois de La Salvetat-sur-Agout. Ces équipements apportent une valeur ajoutée à certaines productions, notamment celles du bois d’œuvre et du bois énergie. Récemment le Parc a élaboré une Charte Forestière de Territoire, signée par les deux Régions couvrant la période 2009-2015. Elle témoigne de la réflexion de l’ensemble des acteurs associés sur les enjeux forestiers du territoire, et de leur engagement dans une politique bien définie pour y répondre. Certaines orientations de la Charte Forestière de Territoire, qui ont vocation à servir de référence pour toute la durée du classement, ont été reprises dans la Charte du Parc notamment au regard des priorités que souhaite mettre en avant le Syndicat Mixte. Proposition : 8 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 - mettre en place des schémas de desserte multifonctionnelle sur l’ensemble du territoire. Ces outils opérationnels devront prendre en compte les éléments patrimoniaux paysagers (points de vue, belvédères, falaises, corniches…), naturalistes (espèces ou habitats, cours d’eau et zones humides…), ou archéologiques et bâtis (fours verriers…) des espaces forestiers. La prévention des risques y sera également prise en compte (multi-usage du réseau, impact des infrastructures sur les risques) ainsi que la multifonctionnalité de la forêt (chemins de randonnée, chasse, pêche,…) ; - élaborer une stratégie de développement des filières locales de transformation du bois (scierie, 2ème transformation) : s’appuyer sur la valorisation économique de la valeur environnementale des pratiques de gestion, d’exploitation et de transformation locale. Le développement de liens entre tous les acteurs de la forêt et du bois, afin de « chaîner » toute la filière, sera une des clés de réussite de l’élaboration de cette stratégie ; - la promotion de la certification forestière. Un effort particulier devra être engagé sur la forêt communale héraultaise afin d’atteindre le taux de 75% de couverture et sur la forêt privée qui devra, à l’issue de la Charte, être concernée à plus de 50% ; - la valorisation des activités en forêt hors production de bois (cueillette, randonnées…). 4. Promouvoir les matériaux locaux de construction Analyse économique et sociale : Le territoire du Parc se caractérise par sa ruralité où les enjeux agricole et forestier sont omniprésents, notamment dans le cadre de la gestion des espaces. Toutefois, il est aussi très marqué par la forte activité industrielle qui faisait sa richesse jadis (textile, mines, …) et voit se développer de nouveaux secteurs dynamiques comme l’exploitation de l’eau et du thermalisme, l’activité forestière et les filières de transformation associées, l’extraction (carrières, briqueteries…). Historiquement, le territoire produit des matériaux de construction via ses carrières d’extraction de marbre et de granit, et également grâce à son importante ressource en bois (environ 68% du territoire boisé). Le Parc naturel régional du Haut-Languedoc est producteur de biomatériaux (bois, pierre, laine, chanvre, paille…), utilisés dans la construction et l’isolation des bâtiments. L’évolution des techniques de construction et la mise en place de normes ont, petit à petit, laissé de côté ces matériaux traditionnels et les techniques associées. Dans le cadre de 2 Pôles d’Excellence Rurale « bois énergie » et « bois construction », la ZAE FOREST, où sont notamment présents une plateforme de tri du « bois », une unité de fabrication de plaquettes forestières et une unité « bois bûche », a pour ambition de développer la valorisation de la ressource locale et les circuits courts de commercialisation. Aujourd’hui, ce site se développe et des structures s’y sont d’ores et déjà greffées (CRPF Languedoc Roussillon, l’ONF, l’Association des collectivités forestières de l’Hérault,…). Des opérations comme Vivier Bois Haut Languedoc œuvrent également pour l’utilisation du bois local. A travers les démarches engagées sur le Sidobre, plusieurs actions portées par le Parc et ses partenaires contribuent à la promotion de l’utilisation locale du granit, notamment, la mise en place de la Marque « Produit du Parc naturel régional du Haut-Languedoc » pour le granit du Tarn. Actuellement, 9 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 deux carrières bénéficient de cette Marque, dont une qui extrait environ 50% du granit du Sidobre. La Marque a permis de réaliser un Bilan carbone de ces carrières. Ainsi, des actions contribuant au respect de l’environnement et aux enjeux du développement durable ont pu être mises en place. Aujourd’hui face aux demandes en écoconstruction, l’utilisation des matériaux locaux dans le bâtiment est un nouvel enjeu pour le développement du territoire. Propositions : - identifier les matériaux de construction et de restauration pour lesquels il existe des savoirfaire locaux (bois, pierre, laine…) ; mettre en adéquation les offres de formation (lycée forestier, lycées techniques) et les besoins des entreprises locales. Les différents dispositifs existants et les initiatives dans ce domaine pourraient être mis en réseau et mutualisés ; Créer les outils pour le développement de la filière locale afin de garder la valeur ajoutée sur le territoire ; Promouvoir l’utilisation des matériaux locaux dans la construction, ce qui permettrait également de soutenir la transition énergétique 10 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Enjeux 2 : Allier développement économique et préservation de l’environnement pour créer de l’emploi 1. Soutenir la transition énergétique Analyse économique et sociale : En 2008, le PNR de Haut-Languedoc a réalisé un diagnostic énergétique territorial. 2 constats s’en dégagent. Par rapport aux moyennes nationales et régionales : . Le territoire du Parc consomme plus d’énergie et émet plus de CO2 . Le territoire du Parc produit plus d’énergies renouvelables 3 raisons à cela : . Le climat rigoureux (d’où une plus forte consommation due au chauffage) . Le caractère rural fortement marqué (d’où un plus fort taux de voitures par habitant) . Le tissu important de PME industrielles (d’où une activité industrielle supérieure à la moyenne nationale) Ce diagnostic a permis de fixer des objectifs et définir la politique énergétique du Parc, inscrite dans sa Charte 2012-2024. Concrètement, le Parc et ses partenaires ont défini ensemble un programme d’actions opérationnel depuis 2009 autour des enjeux climatiques et énergétiques et garantissant une approche globale : . Maitrise de l’énergie . Développement des énergies renouvelables . Urbanisme durable . Sensibilisation et éducation . Adaptation au changement climatique . Agriculture et énergie, sujet prépondérant sur notre territoire et très peu traité par nos partenaires. 1.1 Développer l’efficacité énergétique et la sobriété La priorité est bien la sobriété et l’efficacité énergétique. Pour ces deux enjeux primordiaux, les particuliers et les collectivités détiennent la majorité du potentiel d’économies d’énergie (bâtiment, transport…) Sobriété du bâti des collectivités De nombreuses actions sont proposées par le Parc et ses partenaires pour aider les collectivités à réduire leur consommation (COE, diagnostics, …). Afin d’agir fortement sur leur patrimoine pour réaliser des économies, le « Conseil en énergie partagé » (CEP) est un service essentiel pour les petites et moyennes collectivités grâce au partage des compétences d’un technicien spécialisé. Freins, blocages rencontrés : Difficultés financières pour les communes rurales pour créer un poste de conseil en énergie partagé Pistes d’action : Mettre en place des aides financières conséquentes Sobriété du secteur résidentiel Action du PNRHL : En partenariat avec les Espaces Info Energie (EIE), le PNRHL réalise des animations destinées à sensibiliser le grand public aux déperditions thermiques des bâtiments : les « Nuits de la 11 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 thermographie ». Les habitants découvrent leur commune à travers une caméra thermique. Au cours de la même soirée, les possibilités d'amélioration des habitations sont présentées de façon simple et claire. Freins, blocages rencontrés : - Complexité des aides disponibles pour les personnes souhaitant agir - Bilan environnemental médiocre de certains matériaux Pistes d’action : - Renforcer les aides disponibles dans la rénovation et augmenter leur lisibilité : mise en place de guichet unique, renforcer le rôle des EIE, politique fiscale incitative moins fluctuante, élargir les conditions de ressources, développer des dispositifs innovants de (pré)financement appuyés sur les économies d’énergie à venir - Développer les filières locales de fabrication de matériaux isolants respectueux de l’environnement (laine de mouton, chanvre, …) et favoriser les usages du bois dans la construction (ossature, charpente, bardage…) Urbanisme et Energie Action du PNRHL : Pour ses 119 communes, le PNRHL propose la réalisation d’ateliers d’urbanisme avec les écoles nationales d’architecture dont le but est d’expérimenter les principes de l’urbanisme durable en secteur à dominante rurale dans le Haut-Languedoc. Pistes d’action : Concentrer les efforts sur la redensification de l’habitat (économie de réseau, de transport, …) : formes urbaines adaptées, rénovation, … Intégrer la problématique de l’énergie dans la réalisation des documents d’urbanisme 1.2 Développer les énergies renouvelables Même si d'importantes installations de production d’énergies renouvelables sont en service sur le PNRHL (production estimée en 2008 à 51% de la consommation globale du territoire avec majoritairement de l’hydroélectricité, de l’éolien et de la biomasse), le Haut-Languedoc dispose encore de nombreuses potentialités. Dans ce contexte, le Parc propose le développement maîtrisé des énergies renouvelables en tenant compte des enjeux de protection de l'environnement et la préservation des paysages locaux, selon les critères figurant dans la Charte. Le Parc souhaite donc développer prioritairement la biomasse (bois-énergie, méthanisation) et encadrer le développement des autres formes d’énergies renouvelables selon les critères définis dans la Charte 2012-2024. Méthanisation agricole : Action du PNRHL : Le développement de cette technologie est une des priorités du PNRHL. Ainsi, nous cherchons à initier des projets de production de biogaz collectifs ou individuels en réalisant plusieurs actions : étude du potentiel méthanogène du territoire, visites d’unités de biogaz, financement d’études de faisabilité pour des unités de méthanisation agricole avec valeur d’exemple. Aujourd’hui, des permis de construire ont été déposés. Freins, blocages rencontrés : En plus des avantages du biogaz (intérêts environnementaux, économiques et agronomiques, non délocalisable), les unités de méthanisation à la ferme de taille modeste (petit collectif inférieur à 100 kW) : - s’intègrent parfaitement dans l’activité agricole 12 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 - apportent un complément de revenu qui consolide les exploitations, voir même créent de l’emploi - limitent fortement le transport des substrats et donc assurent un meilleur bilan environnemental. Ainsi la méthanisation à la ferme favorise le développement d’énergies renouvelables ancrées dans les territoires, dans une perspective d’agriculture durable et de transition énergétique et écologique. Cependant outres les délais d’instruction des dossiers de subvention trop longs, deux freins importants ont été constatés pour développer ce type d’installation : - l’absence d’équipement réellement adapté à ces tailles d’installation (très peu de cogénérateurs < 100 kW sur le marché) - la non prise en compte de l’autoconstruction (très courante dans le milieu agricole) dans les dispositifs d’aide Ainsi, malgré le tarif d’achat actuel, les installations de taille modeste sont difficilement rentables sans subvention et ont donc du mal à émerger. Pistes d’action pour renforcer le soutien au développement de la méthanisation agricole : - adapter les tarifs d’achat pour prendre en compte les atouts de ces systèmes, par exemple en majorant la prime effluents d’élevage actuellement comprise entre 0 et 2,6 c€ / kWh selon la puissance de l’installation et la proportion d’effluents d’élevage - intégrer l’autoconstruction dans les dispositifs d’aide - aide à l’innovation : soutien des projets R&D pour développer un matériel adéquat Bois énergie Action du PNRHL : Situé à l’extrême Sud du Massif Central, le PNRHL est le deuxième Parc naturel régional le plus boisé de France, la forêt occupant 67 % du territoire (250 000 ha environ). Le bois-énergie représente donc un enjeu primordial pour le PNRHL. Ainsi le Parc et ses partenaires (collectivités, COFOR, …) proposent la structuration d’une filière d’approvisionnement en plaquettes forestières locales et l’incitation à la mise en place de chaudières et des réseaux de chaleur. Freins, blocages rencontrés : Les projets de réseaux de chaleur peuvent se heurter au conservatisme des aménageurs, lotisseurs, investisseurs (pas de prise de risque) ou à leur méconnaissance sur le sujet. Pistes d’action : - Faire la promotion du bois-énergie bien en amont, notamment auprès des écoles d’architecture et d’urbanisme - Mettre en relation l’ensemble des acteurs Hydroélectricité : Action du PNRHL : Compte-tenu des équipements déjà existants et des impacts de telles installations sur les écosystèmes des cours d’eau, le territoire du Parc n’a pas vocation à accueillir de nouveaux barrages à des fins hydroélectriques, y compris des microcentrales. Le développement de la production hydroélectrique passera uniquement par l’amélioration de l’efficacité des équipements en place ou l’installation de turbines sur les retenues existantes non équipées. Freins, blocages rencontrés : - Les installations hydroélectriques déjà en place peuvent bénéficier d’un nouveau contrat d’achat en contrepartie de la réalisation d’investissements concernant les dispositifs énergétiques, mécaniques et environnementaux. Ce qui va dans le sens de la politique menée par le PNRHL. 13 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Mais un problème d’effet de seuil du tarif apparaît : le dispositif étant plus intéressant pour les centrales en dessous de 400 kW, plusieurs producteurs avec des capacités initiales installées plus importantes ( 500, 800 kW..) ont baissé leur capacité à 400 kW : au-delà le tarif d’achat est moins bon et l’investissement requis trop lourd. Cette perte de production va à l’encontre de la recherche d’engendrer davantage d’énergie renouvelable. - Malgré les travaux envisagés pour améliorer la continuité écologique (trame bleue) de certaines installations d’hydroélectricité (dévalaison, passe à poisson, …), les cours d’eau restent encore trop souvent obstrués par d’autres aménagements abandonnés depuis plusieurs années avec des seuils infranchissables. Ce qui va à l’encontre des efforts déployés pour améliorer l’état écologique des rivières. Pistes d’action : - Adapter les contrats de tarif d’achat aux capacités réelles des installations hydroélectriques existantes - Proposer une aide majorée pour réhabiliter ou supprimer d’anciennes installations à l’arrêt afin d’améliorer la continuité écologique non pas sur une portion du cours d’eau mais dans son ensemble Eolien : Action du PNRHL : Pour encadrer le développement de l'éolien, le Parc s’appuie sur son « Document de référence territorial pour l’énergie éolienne » élaboré dès 2004 et remis à jour en 2012. Ce document ne définit pas des zones d’implantation favorables à l’implantation d’éoliennes mais répertorie des zones distinctes de sensibilité (maximales, moyenne ou faible) ou d’exclusion juridique. Il définit également un cahier de recommandations aux porteurs de projets. Freins, blocages rencontrés : L’un des critères de la Charte du PNRHL est que l’approbation d’une Zone de Développement Eolien soit une étape antérieure à l’accord d’un permis de construire éolien. En effet, nous souhaitons que ce travail de planification et de concertation territoriale, bien accepté par les collectivités et la population, soit réalisé localement afin d’organiser au mieux le développement éolien sur le territoire. Or la suppression des ZDE est l’une des mesures proposées par la récente « loi Brottes » visant une simplification administrative dans l’instruction des dossiers. Pistes d’action : Imaginer un dispositif alternatif de concertation intercommunale Solaire photovoltaïque : Action du PNRHL : Afin de maîtriser les impacts du développement de l’énergie solaire photovoltaïque sur le territoire du Haut-Languedoc, la Charte du Parc fixe de nombreux critères à son développement : - favorable sur zones artificialisées (toitures, parkings, anciennes mines et carrières, anciennes décharges …) sous réserve notamment d’une bonne intégration environnementale, paysagère et architecturale. Concernant l’intégration paysagère, le PNRHL a réalisé en 2009 une étude « INTEGRATION PAYSAGERE DES PANNEAUX SOLAIRES THERMIQUES ET PHOTOVOLTAÏQUES » dans le cadre des ateliers du grenelle de l’environnement selon la thématique "Les paysages de l'énergie". - défavorable pour tout projet au sol sur des espaces ayant connu un usage agricole dans les 10 années précédant le dépôt du projet ou sur des espaces d’intérêts écologiques et paysagers remarquables identifiés au Plan du Parc de la Charte. 14 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 Freins, blocages rencontrés : Beaucoup de développeurs proposent encore des projets au sol sur des terrains agricoles ou naturels. Pistes d’action : - Mettre en place un dispositif de tarifs d’achat favorisant clairement l’implantation des projets sur les surfaces anthropisées (en toiture ou au sol) pour limiter au maximum l’impact sur les zones naturelles et agricoles. - Développer des outils incitatifs ou de planification pour des opérations groupées par commune. Améliorer l’acceptation des ENR Freins, blocages rencontrés : L'impact des renouvelables n'est pas nul (paysage, environnement, …) et des inquiétudes autour des projets (éoliens, solaires, …) existent. Les associations d'opposition mettent aussi souvent en avant le caractère capitalistique et la non maîtrise de l'activité localement. Le risque de rejet par la population existe et peut être amplifié par le développement de projets portés par des sociétés privées non locales. Pistes d’action : La recherche de l’ouverture systématique du capital des projets à l’investissement local (citoyen ou public) permettrait : D’atténuer les inquiétudes des riverains. En effet des habitants impliqués sont mieux informés. Ils peuvent alors comprendre les enjeux et être à même d'accepter les éventuelles contraintes De favoriser leur acceptation par la population en redistribuant localement une partie des bénéfices Le PNRHL réitère son opposition au gaz et pétrole de schiste ! Comme l’ont fait plusieurs Parcs et en total accord avec la position de la Fédération des Parcs sur ce sujet, le PNRHL a exprimé (délibération en date du 3 mars 2011) son opposition à toute prospection minière d’hydrocarbures liquides ou gazeux (gaz de schiste) ou exploitation qui en découlerait, et qui pourrait porter atteinte au territoire et à son environnement, ainsi qu’aux formes de développement qu’il s’est fixé. Ce sujet étant toujours d’actualité au niveau national, le PNRHL réitère son opposition à ce procédé. 2. Accroitre l’attractivité du territoire par un tourisme durable Analyse économique et sociale : Véritable balcon dominant les plaines viticoles du Languedoc et les étendues céréalières du Lauragais, le Parc naturel régional du Haut-Languedoc épouse les derniers reliefs du sud du Massif central. Il contribue avec ses « voisins », les Parcs naturels régionaux des Grands Causses, des Monts d’Ardèche et le Parc national des Cévennes, à l’organisation de l’un des plus grands ensembles naturels d’Europe au sein de ce massif. La diversité et les spécificités du Parc, font de ce dernier un territoire de jeu privilégié pour la pratique de nombreuses activités de pleine nature : randonnées pédestres, canyoning, escalade, cyclotourisme, spéléologie… 15 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 De même, en région Languedoc-Roussillon, le Parc naturel régional du Haut-Languedoc, avec le Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes et de la Narbonnaise en Méditerranée, représentent de véritables leviers pour la promotion d’un tourisme durable en Languedoc-Roussillon. D’autant que la Marque Parc permet de promouvoir les prestataires et les producteurs qui contribuent au développement économique du territoire tout en préservant l’environnement. La Marque Parc associée à la Marque Sud de France, créée par la Région Languedoc Roussillon, se révèlent être des véritables atouts de promotion touristique. A ce titre et dans ce cadre, il a sans doute une carte à jouer sur la scène internationale du tourisme «de nature». En effet, les dernières enquêtes clientèles menées au niveau national et européen montrent que les touristes sont de plus en plus sensibles à la préservation et au respect de l’environnement dans leur choix de destination. De plus, le tourisme de nature augmente sa part de marché d’année en année. Le Parc est également à cheval sur deux régions (Midi-Pyrénées et Languedoc- Roussillon) et deux départements (Tarn et Hérault) qui développent tous, depuis de nombreuses années, des stratégies de développement touristique en direction de plusieurs marchés (national et international). Le territoire du Parc est enfin à égale distance des deux métropoles régionales de Toulouse et Montpellier qui font de lui une destination privilégiée pour un tourisme régional de proximité. Aussi une offre riche et diversifiée existe d’ores et déjà sur le territoire (plus de 1200 km de réseau de sentiers de randonnées balisés et entretenus dont 480 km de sentiers de Grande Randonnée, 4 bases de pratique de canoë, 10 sites d’escalade reconnus d’intérêt départemental et conventionnés représentant plus de 400 voies, des milieux karstiques propices à la spéléologie, 5 principaux lacs dont 2 aménagés pour les activités touristiques). Cette offre fait l’objet de diverses attentions (développement, aménagement, promotion…) de la part des acteurs locaux et départementaux du tourisme (Communautés de Communes, Pays, Comités Départementaux du Tourisme...). Plus de 60 professionnels vivent directement de l’exploitation et de l’animation de sites et de pratiques dites «de pleine nature ». La partie héraultaise du Parc est déjà concernée par un observatoire des sports de pleine nature, élaboré par « Hérault Sport » (organisme associé au Département dédié dans ce domaine) pour le compte du Pays Haut-Languedoc et Vignobles. Ces éléments contribuent à la démarche Plan Départemental des Espaces, Sites et Itinéraires. Aujourd’hui, le Parc vient concrétiser un de ces objectifs liés au développement du tourisme de nature, par la réalisation de la voie verte « Passa Païs » qui constitue 75 km de pistes cyclables dans un environnement privilégié. Le Parc travaille actuellement sur une stratégie de communication marketing afin de pour la promouvoir au mieux. Le Parc en plus de ce tourisme d’itinérance douce, propose aussi, grâce à Avène et Lamalou-les-bains, un tourisme de santé avec le thermalisme. C’est pourquoi, le Parc a choisi de s’appuyer sur la « Charte Européenne du Tourisme Durable2 » (CETD) qui est l’outil opérationnel pour la mise en œuvre des mesures liées au tourisme dans la Charte de Parc 2012-2024. Après avoir obtenu les volets 1 et 2 de la certification de la CETD, le Parc est un La Charte Européenne du Tourisme Durable est un outil à la disposition des espaces naturels protégés européens et des entreprises touristiques implantées sur ces territoires, afin de faciliter la définition et la mise en œuvre de politiques de tourisme durable. 2 16 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013 des premiers territoires européens à expérimenter avec le réseau des Parcs du Massif Central (IPAMAC), le volet 3 de la CETD. Enfin, grâce à l’appel à projet « Tourisme de nature » lancé par la région Languedoc-Roussillon, le Parc élabore avec ses partenaires une offre touristique d’excellence. Proposition : - Fédérer l’ensemble des acteurs touristiques du territoire (Pays, professionnels, Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative…) autour des labels que sont celui du Parc naturel régional et celui de la Charte Européenne du Tourisme Durable ; - Réaliser une véritable offre touristique de mobilité douce en créant un réseau des voies vertes ; - Structurer un réseau d’itinéraires de pleine nature (à pied, à cheval, à vélo, à dos d’âne, en canoë, sentiers découverte…) en lien avec ce réseau de Voies Vertes. Des connexions pourront également être recherchées avec les chemins historiques ou structurants (Saint Jacques de Compostelle, Voie Romaine, etc.) ; - accompagner et valoriser les professionnels du territoire engagés dans le développement de ces pratiques, en cohérence avec les valeurs défendues par le Parc - optimiser les synergies nécessaires entre les orientations territoriales retenues par les acteurs du Haut-Languedoc et les stratégies touristiques départementales et régionales; 17 Parc naturel régional du Haut-Languedoc – Juillet 2013