Sophie Tith - Comment ça marche

Transcription

Sophie Tith - Comment ça marche
Sophie Tith
DVD
J’aime ça
Jackie sans
Kennedy
Emmanuelle
Seigner
Distant lover
Patrick Jeudy
Qu’est-ce qui rend aujourd’hui encore les
années Kennedy aussi fascinantes ? Le
panache, presque irréel, de ce John Kennedy dont on rappelle
ici, fait rarissime, que
de son vivant, il était
l’idole des jeunes du monde entier. Mais
aussi cette grâce extraordinaire de Jackie,
aussi belle qu’une star de cinéma, ambassadrice malgré elle de la mode française,
avec des allurées de petite fée.
Sans nul doute, le couple Kennedy inaugura sans le savoir l’ère des « people » de la
politique. Il y avait pourtant un envers du
décor, ô combien cruel. Les douleurs osseuses de John qui l’obligeaient en secret
à absorber drogues et médicaments. Les
frustrations continues pour Jackie d’être
l’épouse d’un playboy.
Dans ses confidences livrées après la disparition de John, nous découvrons cet envers du décor, notamment les sentiments
peu élogieux qu’elle éprouvait pour De
Gaulle. Durant les deux années et demi de
présidence, Jackie a joué pleinement son
rôle de femme parfaite. Elle révèle ainsi ces
sentiments plus amers qu’elle ne souhaitait rendre publics qu’en 2044 – sa fille
Caroline a préféré devancer l’appel...
Sacrifice (Burning Bush)
Agnieszka Holland
En janvier 1969, alors que Prague fait l’objet d’une occupation militaire par les soviétiques, un étudiant, Jan Palach s’immole publiquement par le feu. Dans la lettre
qu’il a laissée, il fait entendre que d’autres actions similaires seront perpétrées si certaines conditions posées
Morgan Neville
Shari Springer
Berman et
Robert Pulcini
Daniel Ichbiah
Michael Jackson
Xscape
Sans elles, bien des chansons « culte » telles
que Walk on the wild side n’auraient pas eu
le même impact. Sur la musique d’artistes
comme Michael Jackson ou les Rolling
Stones, leur présence est vitale. Pourtant,
on les remarque peu. Elles, ce sont les
choristes, souvent parquées sur un coin de
la scène, intervenant à bon escient, injectant
une flamme, une pulsion, une humanité
par la seule force de leurs voix. Ce très beau
document rend un hommage vibrant à ces
femmes de l’ombre, méconnues et qui
ont parfois même été abusées – leurs voix
ayant pu servir sur des tubes où d’autres
endossaient la célébrité. Des pointures
comme Bruce Springsteen, Mick Jagger,
Stevie Wonder viennent témoigner de leur
estime et faire ressortir à quel point elles
sont incontournables. Elles ont marqué
l’histoire du rock comme du R'n’B et leurs
interventions furent souvent tout bonnement
irrésistibles. Bref, ce documentaire est un
délice pour les oreilles comme pour l’âme.
FranceTV
90 | comment ça marche
Musique
Polydor
Pixies
O
Twenty Feet
from Stardom
Imogène
Zylo
Polydor
Montparnasse
Zed
Consacrée par Mes
meilleures amies, Kristen Wiig a gagné la réputation d’une actrice
comique hors pair.
Pourtant, c’est à un
film en demi-teintes
que nous sommes
conviés, celle d’une
fille, Imogène, qui doit faire face tour à tour à
un déboire amoureux puis à la perte de son
job d’auteur dans un journal de New York.
Forcée de revenir vivre chez sa mère, elle doit
cohabiter avec une brochette d’individus déjantés – parfois à la limite du caricatural. Elle
apprend alors, au détour d’une conversation,
que son père qu’elle croyait disparu est toujours vivant et se met en quête de le retrouver, pour le meilleur ou pour le pire. Un peu
dispersé, Imogène est souvent plaisant, Wiig
suscitant un attachement spontané pour
son personnage qui tente de reprendre pied
sur le radeau brinquebalant qu’est sa vie.
Cette comédie dramatique aurait donc sans
doute gagné à moins s’attarder sur les personnages secondaires dont certains sont à
la limite du caricatural.
ne sont pas remplies dont l’appel à une grève générale.
Une véritable course contre la montre démarre alors,
notamment pour le policier chargé de l’enquête et qui
tente désespérément de repérer les autres candidats à
un pareil suicide, afin de les empêcher de passer à
l’acte. Construite sur des faits historiques, cette fiction
démarre ainsi avec un très fort suspense mais se dégonfle en cours de route, l’intrigue basculant sur la tenue d’un procès envers un député qui a diffamé Palach.
Elle fait avant tout entrevoir combien le régime communiste d’alors pouvait être pervers dans sa manipulation
des faits comme des exécutants.
Elle est rock’n’roll jusqu’au bout des
ongles. La française qui partage la
vie de Roman Polanski – et a été
l’héroïne de plusieurs de ses films
dont La Vénus à la Fourrure – rêvait
de chanter depuis l’âge de 14 ans
mais n’imaginait pas alors que la
chose puisse être possible. C’est
à cette époque qu’elle a percé
comme mannequin ce qui l’a mené
au cinéma. Or, en 2005, un film,
Backstage l’a amené à chanter et fait
renaître ce rêve d’enfance. Depuis,
elle prodigue quelques albums
comme celui-ci, produit à New York
où elle rend hommage aux groupes
qu’elle a pu admirer dans les années
80. Au royaume des guitares
électrifiées, elle baigne dans son
élément naturel et semble n’avoir
aucun effort à endosser le rôle !
Si Serge Gainsbourg était vivant aujourd’hui, il aurait sans
doute aimé écrire quelques ritournelles pour Sophie Tith.
La (grande) Sophie a ce type de personnalité que le tricoteur
de vers et d’atmosphères aimait servir à sa façon, en
déposant sa prose sur un plateau d’argent. À défaut
d’écrire ses tranches de vie, Sophie Tith se glisse
dans celles que d’autres ont peint à leur manière.
Sur le précédent album, fort attachant, elle revisitait
Bashung comme Elton John. Cette fois, c’est Mat
Bastard de Skip the Use qui a signé l’essentiel de
cet album. Au bout du chemin, il y a un disque qui
là encore, ressemble comme deux gouttes d’eau
à Sophie Tith, preuve que sa seule personnalité fait
office de muse à tête chercheuse. Dire que l’on aime
çà, c’est peu dire. Nous en raffolons.
L’attente a été longue. Est-elle
satisfaite ? En partie. Chacun verra
midi à sa porte. On peut estimer
que la grande période de Michael
a été celle allant de 1979 à 1987,
en un mot, avec Quincy Jones
aux commandes. Le sorcier de
l’arrangement faisait en sorte
d’apporter à Michael un « son »
universel, à même de séduire tous les
publics, enrobant son funk de violons
et cuivres majestueux. Une fois qu’un
dénommé Teddy Riley est passé aux
commandes sur Dangerous, les
machines, les boîtes à rythme ont fait
leur entrée, cantonnant Michael dans
un périmètre plus restreint. Il en a été
de même avec le producteur Rodney
Jerkins sur l’album Invincible
que seuls les fans inconditionnels
semblent avoir apprécié. Alors,
Xscape, dans la mesure où il propose
des chansons des diverses époques
a de quoi séduire ou agacer, selon
l’atmosphère qui est restituée. C’est
donc un singulier patchwork, avec en
guise de surprise une reprise assez
inattendue de la chanson baba cool
« A horse with no name ».
Sony
Daniel Ichbiah
n n’arrive pas y à croire… Cela faisait près de 20 ans que les
Pixies n’avaient pas donné signe de vie. Un nouvel album surgit
soudain et tout se passe comme si c’était hier. Comme si le temps
s’était raccourci, et que c’était juste, leur nouvel album, rien de
moins, rien de plus. Animé d’une « pêche » toute juvénile, Pixies nous
livre un rock inventif, mélodique, d’un professionnalisme à tous crins,
avec de vrais morceaux de chansons à l’intérieur. À la fin des années
80, les sonorités grunge avant l’heure du groupe britannique
préfiguraient la vague des Sonic Youth et
Nirvana, sonnant comme une déflagration
électrique. Pixies était si bon que le public
n’a pas voulu les lâcher et il n’a donc
cessé de tourner. Il était temps de
marquer cette fraternité par un nouvel
album et celui-ci s’impose de lui-même,
comme une évidence. On trouve
même dans cette boîte à dragées
musicales un clin d’œil, intentionnel
ou non, à AC/DC.
PIAS
comment ça marche | 91

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