Mmoire professionnel

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Mmoire professionnel
Mémoire professionnel
IUFM de Bourgogne
L'image fixe en tant que
support pédagogique
en classe de sixième
Virginie THIBEAULT
Concours de recrutement : professeur certifié
Discipline : anglais
Directeur de mémoire : Monsieur LAMALLE
Avril 2006
Numéro de dossier : 06_04090571Y
1
Sommaire
¾ Introduction
page 3
¾ Partie I :
page 4
Pourquoi l'image fixe en classe d'anglais ?
1)
Nature de l'image
2)
Les avantages pédagogiques
3)
Méthodologie
¾ Partie II : L'image fixe comme mode d'anticipation.
1)
Pourquoi et comment ?
2)
Les compétences à mettre en place
3)
Apports et limites
page 9
¾ Partie III : L'image fixe comme document en tant que tel. Page 16
1)
Le document authentique
2)
De l'explicite à l'implicite
3)
Difficultés rencontrées et remédiation
¾ Conclusion
Page 22
¾ Bibliographie – webographie
Page 23
¾ Annexe
Page 24
¾ Résumé – mots clés
Page 34
2
Introduction
Les
Instructions
Officielles
insistent
expressément
sur
l'idée
que
l'enseignement de l'anglais se doit d'être fondé sur une approche communicative.
La communication semble donc être le maître mot dans le domaine de langues
vivantes. Cependant, comment susciter la prise de parole chez nos élèves ?
Comment leur apporter la motivation nécessaire qui les inciterait à s'exprimer
dans une langue qui leur est « étrangère » ?
A travers le spectre de ma pratique, l'image fixe semble apporter cette
motivation première qui déclenche l'acte de parole. En effet l'image possède
l'avantage d'être accessible à tous, contrairement aux mots. Elle génère de la
pensée au service de la parole. Cependant pour qu'il y ait une véritable
communication, celui qui regarde l'image doit apprendre à la lire, à en déchiffrer
les codes. Le travail du professeur consiste à transmettre à ses élèves, dès la
sixième, les savoirs et savoir-faire qui leur permettront de rendre compte
oralement de ce qu'ils voient.
Ainsi l'image fixe en tant que support pédagogique se révèle être une étape
essentielle pour nos élèves issus de cette génération télévisuelle qui sacralise
l'image. Il faut éduquer les élèves à la lecture de l'image pour les aider à prendre
du recul et être capable d'esprit critique.
A la lumière de ces commentaires je formulerai ma réflexion en trois étapes :
- Pourquoi et comment exploiter l'image fixe en classe.
- Comment les images peuvent-elles servir de point de départ à des activités
parfois délicates.
- Comment les images authentiques peuvent-elles servir de finalité d'étude au
travers d'objectifs méthodologiques.
3
Partie I : Pourquoi l'image fixe en classe d'anglais ?
1) Nature de l'image
L'image est composée de signes. Alors qu'un message verbal contient
quelques centaines de signes, l'image en est composée de milliers. Ceci implique
que la quantité d'information contenue dans une seule et même image peut-être
dix fois plus importante que dans un message verbal ou écrit. C'est pour cette
raison que l'image apparaît comme un support idéal pour favoriser la prise de
parole de nos élèves. En classe l'image peut se présenter sous différentes
formes: une photographie, une peinture, un dessin, une bande dessinée, ou
encore une publicité, du moment qu'elle s'inscrit dans une démarche de
communication.
L'image sollicite d'abord la vue, sens que l'on développe avant la parole, ce
qui signifie que l'on perçoit les choses avant même de pouvoir en parler comme
le précise John Berger dans son ouvrage Ways of seeing :
« Seeing comes before words. The child looks and recognizes before it can
speak. »
La difficulté première est donc de mettre des mots sur ce que l'on voit.
La lecture d'une image implique un lien entre signifiant (ce que l'on voit) et
signifié (le concept rattaché au signifiant, ce qu'il représente ou évoque). Ce lien
peut-être différent d'une culture à une autre, ainsi l'image est indissociable du
contexte socioculturel dont elle est issue. Ignorer ce contexte peut alors mener
vers d'importantes erreurs d'interprétation. Il est donc important de prendre en
compte le fait que toute image contient un avant et un après. Dès la sixième il
faut amener les élèves, ne serait-ce que de façon modeste, à prendre conscience
de cette dimension pour leur permettre d'enrichir leur interprétation.
Pour
illustrer
cette
idée,
je
peux
citer
l'exemple
d'un
document
iconographique que j'ai proposé à mes élèves et qui représentait un homme
obèse en train de se goinfrer. (cf. annexe 6) Pour que le document soit analysé
4
de façon pertinente il fallait que mes élèves imaginent les raisons de l'état
physique de cet homme (un avant) ainsi que les solutions ou les conseils qu'ils
pouvaient lui prodiguer (un après).
2) Les avantages pédagogiques
L'avantage majeur de l'emploi de l'image comme support pédagogique qui
m'est apparut est celui de susciter la communication au sein de la classe. Les
Instructions officielles insistent expressément sur l'idée que l'enseignement de
l'anglais se doit d'être fondé sur une approche communicative. Le professeur doit
donc faire naître la communication en classe et l'image, qui est un moyen visuel
de communication, génère de la pensée au service de la parole. « Je vois.»
devient alors « Je comprends.». L'image est catalyseur d'expression, donc
d'échanges.
L’objectif principal que l’on doit viser lorsque l’on enseigne une langue vivante
étrangère est la capacité à comprendre et à se faire comprendre. Dans la vie de
tous les jours, les individus communiquent de diverses façons, le plus important
étant de faire passer un message qui lie l’émetteur et le récepteur. La liaison
peut être directe pendant une conversation orale mais elle peut également être
instaurée par l’image au cours d’une leçon. L’objectif communicationnel va de soi
dans l’absolu puisqu’il paraît évident de dire que l’on communique dès lors que
l’on parle.
De plus, le sens d'une image est plus rapidement accessible que le sens d'un
message écrit, ce qui peut se révéler d'une aide précieuse en classe d'anglais
pour des élèves de sixième. Cet accès au sens conduit les élèves à se sentir en
confiance face au document et favorise ainsi la prise de parole. L'image
entretient un rapport direct avec le réel ou l'imaginaire. Ce rapport est d'ordre
analogique ou symbolique. C'est-à-dire que l'image offre une identification
immédiate, contrairement au mot. En résumé, l'image aide à la construction du
sens.
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L'image fixe est aussi un outil performant lorsqu'il s'agit d'introduire des
données culturelles sur le monde anglophone. L'image représente souvent le
témoignage d'une culture, propre à un pays, et peut permettre aux élèves de
prendre conscience d'une réalité culturelle autre que la leur. Elle ouvre alors une
fenêtre sur un monde parfois moins familier qui aide à comprendre l'Autre. En
montrant à mes élèves une photographie (cf. annexe 1) montrant des élèves
anglais en classe avec leur professeur ayant le même âge qu'eux, ils ont très vite
remarqué les différences et les similitudes qui existaient. Ce sont d'ailleurs plutôt
les différences qui ont fait naître de petits débats, notamment le port de
l'uniforme des jeunes élèves anglais. Cependant le professeur doit garder en tête
que tout témoignage culturel est porteur de codes et que ses élèves doivent
apprendre à les déchiffrer pour ne pas avoir une vision biaisée de la réalité, et
voir des stéréotypes comme des représentations fidèles du réel.
Le document iconographique représente également un support linguistique
très riche. Il permet la réactivation ou l'apprentissage de lexique, de notions
grammaticales, ou encore de fonctions langagières, associés au thème de la
séquence qu'il introduit. Lors de la phase de décontextualisation d'une notion ou
d'un fait de langue, le document iconographique se révèle très efficace. Il
reprend le thème étudié avec un apport de vocabulaire facile à manipuler pour
les élèves parce que figuratif. Pour faire pratiquer à mes élèves la structure "How
much is it ?", "How much are they ?" que nous venions d'aborder en classe j'ai
retroprojeté une planche intitulée "At the supermarket" (cf. annexe 2) sur
laquelle on pouvait voir une liste d'aliments et leurs prix. Cette démarche a
permis à mes élèves d'enrichir leur vocabulaire mais surtout de se poser entre
eux des questions sur le prix de tel ou tel article et d'y répondre. Ceci a crée une
interactivité bénéfique pour le groupe et a instaurer une situation de
communication motivante pour mes élèves.
De plus il facilite la mémorisation car il frappe l'imagination et apporte une
représentation mentale du mot ou de la notion qu'il illustre. Dans les documents
d'accompagnement des programmes du cycle central, on peut lire à propos de
l'image :
« La description de chaque image peut donner corps à la mémorisation, c'est-àdire que les mots, expressions et structures grammaticales qui ont été vus et
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retenus trouvent à ce moment une application naturelle qui les fixe. L'image sert
aussi à préciser le vocabulaire employé. Elle est donc, au plan linguistique,
facteur de réactivation et de consolidation, source d'enrichissement et moyen
d'affinement.»
Il semble donc que l'image comme support pédagogique favorise l'apprentissage
de l'anglais. La fonction ludique de l'image est une source de motivation pour les
élèves qui sont attirés par les couleurs, par les formes, par les situations
exposées, même si au bout du compte tout ceci se révèle être un leurre car le
professeur guide l'expression et reprend la prononciation.
3) Méthodologie
On apprend à voir comme on apprend à lire ou écrire. Cela implique la mise
en place d'une méthodologie adaptée au déchiffrage de l'image. Comme je l'ai
précédemment souligné, une des grandes difficultés réside dans la polysémie de
l'image qui peut conduire à des interprétations erronées. Il faut donc que le
professeur transmette à ses élèves, dés la sixième, les savoirs et savoir-faire qui
leur permettront de rendre compte de ce qu'ils voient. L'objectif premier est de
guider les élèves vers une autonomie de décryptage qui développera leur sens
critique.
En tout début d'année, j'ai très vite introduit l'image dans mes séquences. La
première fois, j'ai très rapidement pris conscience aussi que mes élèves
comprenaient très bien ce qu'ils voyaient puisqu'il s'agissait d'une image du
manuel sans la moindre ambiguïté, mais qu'ils rencontraient d'importantes
difficultés à l'exprimer en anglais. Je me suis alors rendu compte que j'avais mal
appréhendé la difficulté liée à la nature même du document et que ce qui me
paraissait être une activité plutôt simple se révélait être en réalité très complexe
pour mes élèves. Leurs difficultés étaient d'ordre lexical (notamment le
vocabulaire lié à la représentation dans l'espace : au premier plan, au second
plan, à droite...etc.) mais aussi d'ordre grammatical (ils utilisaient le présent
simple au lieu d'utiliser le présent en be +ing). Tout ceci conjugué faisait
complètement barrage à la communication puisqu'ils me demandaient sans cesse
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comment dire tel ou tel mot. De plus j'avais fait le choix de ne pas guider leur
entrée dans le document pour leur laisser une certaine liberté et ne pas brider
leur imagination mais leur description se trouvait totalement désorganisée et il
était difficile d'en extirper la moindre logique. Par conséquent cette image qui
était destinée à anticiper l'écoute d'un dialogue n'avait pas du tout joué son rôle.
Après cette expérience infructueuse, il me fallait trouver une solution pour
remédier à ce problème. J'ai donc décidé de créer une fiche de communication
évolutive intitulée "How to describe a picture" (cf. annexe 3), dans le but de leur
fournir des outils simples qui leur permettrait de décrire une image de façon plus
organisée avec un vocabulaire adapté à ce type de document. Cette fiche était
un premier pas qui leur suggérait un schéma transférable pour toutes les images
qu'ils allaient rencontrer et qui ne nécessitaient pas d'interprétation poussée mais
qui se cantonnaient à de simples descriptions dans un but de progression
graduée pour une meilleure appropriation de la méthodologie. J'ai, par la suite,
rapidement remarqué que cette fiche les avait aidé à organiser leur pensée face
à de nouvelles images. La communication était devenue ainsi beaucoup plus
fluide et leur production à l'oral plus riche et authentique.
Parce qu'elles n'opposent pas d'obstacle à la compréhension de la langue les
images permettent à l'élève de réagir plus facilement, au moins dans un premier
temps. Il ne s'agit en aucun cas de transformer les élèves en spécialistes de
l'image, ni de leur imposer des démarches ou des méthodes rigides qui entravent
l'expression personnelle. Il s'agit d'abord d'obtenir des réactions personnelles
spontanées pour ensuite les organiser de façon plus conventionnelle.
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Partie II : L'image fixe comme mode d'anticipation
1) Pourquoi et comment ?
Les manuels scolaires suivent tous, plus ou moins, le même schéma : ils
proposent l'étude d'un document iconographique didactisé, qui est en corrélation
directe avec l'objectif premier de la leçon. Ce document a pour fonction d'orienter
la pensée au service d'une autre tâche. Par exemple si l'objectif de la séquence
et d'apprendre à dire son numéro de téléphone et demander à quelqu'un le sien,
alors l'image illustrera une communication téléphonique entre deux personnages
afin que les élèves soient sensibilisés au thème du dialogue qui suit. Cette
démarche d'anticipation a un avantage certain car elle permet de mobiliser le
lexique déjà connu, d'amener le lexique nouveau ainsi que les structures
grammaticales propres à l'objectif du cours.
Lorsque l'on débute l'activité par la description de l'image on conduit l'élève à
accéder par lui-même au sens. Ce procédé est plus constructif que si on lui
apporte directement le sens. C'est une démarche inductive très enrichissante
pour l'élève puisqu'il a une idée et fait ensuite l'effort de rassembler ses acquis
pour arriver à communiquer cette même idée. Cette méthode facilite la
compréhension du dialogue car elle favorise l'inférence des mots dont l'intérêt
intellectuel n'est pas négligeable. Par ailleurs les images didactisées créent un
déficit informationnel indispensable au cours d'anglais. Ce déficit informationnel
participe à l'authenticité du cours et apporte une légitimité à l'utilisation de ces
images qui peuvent apparaître extrêmement artificielles.
Pour que cette phase d'anticipation remplisse toutes ses fonctions, l'image
proposée se doit d'être facilement accessible donc ne pas contenir trop
d'implicite. Les images du manuel jouent ce rôle puisqu'elles ont été fabriquées
dans le but précis de correspondre à l'objectif de la séquence. Le plus souvent,
ces images représentent de jeunes élèves que l'on suit tout au long du manuel et
qui sont placés dans des situations de communication différentes au fil des
pages. Au début de l'année le proposais à mes élèves de prendre connaissance
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des images d'anticipation d'un dialogue directement dans leurs manuels. Je me
suis aperçu qu'ils étaient vite déconcentrés par tous les éléments périphériques à
l'image. Certains, de bonne guerre, allaient jusqu'à lire le dialogue sur la page
adjacente pour trouver plus rapidement les indices qui les aideraient à décrire
l'image. Pour pallier à cela
j'ai opté pour une autre
solution
et
utilisé
rétroprojecteur
projeter
l'image
sans
le
pour
seule,
élément
perturbateur autour. Mes
élèves étaient ainsi moins
distraits
et
faisaient
davantage appel à leur imagination. De plus la lumière et la couleur de l'image
projetée exercent une attraction irrésistible sur les jeunes élèves qui portent
toute leur attention dans sa direction.
Les images didactisées présentent le grand avantage d'être très figuratives,
elles sont donc souvent plus faciles à déchiffrer que des images authentiques.
Lorsque j'ai abordé la localisation dans l'espace le manuel proposait une carte
très schématisée (voir ci-dessous) avec des maisons à retrouver symbolisées par
des numéros. Cette carte ne représentait aucune ville en particulier mais l'idée
générale que l'on peut se faire d'une ville, avec ses rues, ses avenues et ses
magasins. Je me suis d'abord demandé s'il n'était pas préférable de faire appel à
un document authentique comme par exemple un plan touristique de Londres
pour apporter une dimension culturelle plus importante puis, j'ai finalement
décidé d'utiliser ce document. Bien qu'elle ne soit pas authentique, cette carte
avait cependant l'avantage de permettre à mes élèves d'avoir un accès direct au
lexique des noms de magasins sans m'en faire la demande. Ils bénéficiaient donc
d'une plus grande autonomie face au document et je n'ai pas eu à passer par la
traduction française qui pouvait perturber la communication. J'ai ensuite réutilisé
cette même carte afin d'élaborer avec mes élèves une fiche de communication
sur la ville. (Annexe 10)
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2) Les compétences à mettre en place
La lecture de l'image est une compétence qui se construit progressivement
comme je l'ai déjà précisé mais quels sont véritablement les pré requis que l'on
attend des élèves ? Il est vrai que les adolescents baignent dans ce que l'on peut
appeler une culture de l'image mais pour autant, existe-t –il un lien entre cette
image et celle que l'on introduit en classe ? Je me suis rapidement rendu compte
que le professeur ne pouvait compter sur cette relation établie entre l'adolescent
et l'image pour exiger une quelconque compétence en matière d'analyse de
l'image. Laurent Gervereau, spécialiste de l'analyse de tous les types d'images,
écrit dans Voir, Comprendre, Analyser les images :
« Les écrans (…), les livres, la presse, les musées, la publicité nous mettent
quotidiennement en contact avec des représentations. La plupart du temps elles
sont ignorées ou consommées furtivement dans leur sens premier. Et il est
normal qu'il en soit ainsi : chaque individu ne peut se transformer en perpétuel
analyste de son environnement au risque de ne plus vivre ni agir.»
En terme de description et d'analyse de l'image tout est donc à bâtir.
La première étape dans mon parcours pour enseigner à mes élèves comment
lire une image a été, comme je l'ai expliqué dans la première partie, l'élaboration
d'une fiche évolutive qui se limitait dans un premier temps à la dénotation
(Annexe). Cette fiche expliquait comment organiser une description selon une
progression logique, c'est-à-dire en commençant par une identification du type
d'image (This is a painting, this a photograph…) puis en répondant aux questions
" Who ?" (Qui ?)," What ?" (Quoi ?), "Where ?" (Où ?) et "When ?"(Quand ?).Sur
cette fiche apparaissait également le vocabulaire lié à l'organisation dans l'espace
("in the foreground, in the background….") J'ai également insisté sur le fait que
lorsque l'on décrit une image on utilise le présent en "Be +ing" car l'image
propose un gros plan sur une action en cours de réalisation au moment de l'arrêt
sur image.
Après avoir distribué, expliqué cette fiche et travaillé sur une photographie en
classe, j'ai demandé à mes élèves en travail à la maison de choisir une
photographie de leur choix et d'en faire une description en s'aidant du travail
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réalisé au préalable. J'ai été agréablement surprise de constater qu'ils
débordaient d'enthousiasme quant à l'idée de parler de quelque chose de proche
d'eux mais qu'en plus ils avaient pour la plupart, même certains élèves très
faibles, réinvesti à bon escient les formules apportées par la fiche ainsi que
l'organisation générale de la description.
J'ai pris conscience que la compétence de décryptage de l'image était un
travail à long terme tant les savoirs et savoir faire à mettre en place sont
nombreux. Pour qu'en fin de parcours l'élève de sixième atteigne un degré
honorable d'autonomie face à l'image il doit avoir acquis de nombreuses
compétences
qu'il
n'atteindra
que
par
un
entraînement
régulier.
Ces
compétences peuvent se matérialiser par un tableau :
- de se repérer dans l'espace,
- de décrire des couleurs,
Savoirs
Etre capable :
- de décrire un personnage (vêtement, apparence,
émotions),
- d'utiliser le présent be+ ING pour décrire une scène.
- de construire de adjectifs composés,
- de comparer,
- d'exprimer la cause, la conséquence.
Identification
Description
d'une image
Savoir faire
- d'observer
Etre capable :
- d'aller à l'essentiel,
- de décoder l'image,
- d'organiser sa description.
Savoir être
Etre capable :
- de suivre les conseils donnés pour faire une
description cohérente,
- de faire preuve d'imagination,
- de prendre la parole de façon disciplinée,
- d'écouter ses camarades.
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Dans ma pratique quotidienne j'ai mis en place des rituels de classe,
notamment lors de l'étude des images. Après que mes élèves aient pris
connaissance du document je note simplement au tableau les mots interrogatifs
(who ? what ? Where ? When ?...) toujours dans le même ordre et sans que je
n'ai a prononcer le moindre mot mes élèves savent très bien ce que j'attends
d'eux, sans pour autant les priver de leur libre arbitre. Il s'agit bien de les guider
et non de les brider Ils prennent alors la parole de façon autonome pour décrire
le document par les entrées que j'indique. Chaque fois qu'un élément que je
tiens à garder dans la trace écrite est dit, je le note en face du mot interrogatif
qui correspond. Ainsi pour la phase de récapitulation, tous les élèves, même les
plus faibles, sont capables de restituer ce qui est ressorti de l'étude du document
car ils sont mis en confiance par la régularité de ce rituel.
Lorsque l'on parle de compétence dans un domaine précis, cela implique une
évaluation de cette compétence. En ce qui concerne la technique de description
de l'image, avant de passer à des images contenant plus d'implicite que celles
proposées par le manuel, je souhaitais savoir si mes élèves avaient intégré le
vocabulaire spécifique de l'organisation spatiale. Après plusieurs séances pendant
lesquelles nous avions étudié des documents iconographiques, je les ai donc
soumis à une évaluation. Je leur ai donné une image dans laquelle ils devaient
replacer le vocabulaire vu en classe (cf. annexe 4). Le résultat était dans
l'ensemble plutôt satisfaisant, sauf pour cinq d'entre eux qui avaient confondu
certains termes. J'ai pris ces derniers en heure de remédiation pour revoir avec
eux l'organisation spatiale de l'image. Je me suis rendu compte que quatre élèves
avaient obtenu une note faible tout simplement parce qu'ils n'avaient pas appris
leur vocabulaire, et qu'un élève avait des difficultés à situer les objets dans
l'espace, même en français il ne comprenait pas pourquoi on parlait de premier
plan et de second plan et il confondait facilement sa droite et sa gauche. Sa
remise à niveau n'a pas été facile pare ce que je n'avais pas anticipé ce genre de
problème, j'avais pris pour argent comptant le fait que mes élèves étaient
capables de se repérer dans l'espace. En reprenant tout depuis le début avec lui
et en lui faisant faire des exercices d'application, il a finalement comblé ses
lacunes.
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3) Apports et limites
Les programmes d'accompagnement du cycle central précisent au sujet de
l'image :
« Etant une création, un regard, une représentation mentale, [l'image] ne délivre
pas une pure information mais frappe l'imagination et touche le sensibilité.»
C'est en ce sens que l'image est déclencheur de parole, car elle touche l'affect.
Elle favorise ainsi l'instauration d'un climat convivial au sein de la classe de part
son aspect ludique. Les élèves, même si ce n'est bien sûr qu'une illusion,
apprennent sans réelle contrainte. Ils réagissent face à ce qu'ils voient par
instinct.
En cela l'image favorise la prise de parole autonome des élèves. Elle est un
support facilitateur de communication. De plus, décrire une image, dans le cadre
d'une anticipation, représente un acte exploratoire par lequel le lexique et les
structures grammaticales sont introduits de façon légitime. L'image marque alors
un premier pas vers l'anticipation du document sonore en sensibilisant l'oreille à
percevoir un vocabulaire peu, voire aucunement familier en apportant des points
de repères. Le document iconographique favorise donc l'expression orale au
service de la compréhension orale d'un message sonore.
Par ailleurs, le déficit informationnel contenu dans l'image participe à
l'émission d'hypothèses des élèves. Cette capacité à anticiper sur l'inconnu est
très constructive intellectuellement. Plus le document est chargé d'implicite et
moins l'émission d'hypothèses semble artificielle. Cependant les images du
manuel, que le professeur utilise pour anticiper un document sonore, ciblent une
notion particulière et sont donc fortement didactisées. Il serait effectivement
difficile de les réutiliser dans un contexte différent. Ces images ne contiennent
pas, ou très peu, d'implicite que l'on peut exploiter de façon pertinente en classe.
Les élèves se contentent d'un "maybe" (peut-être) ou d'un "probably" puisque
l'on reste surtout dans la description pure sans réellement toucher à de l'analyse
interprétative. C"est pourquoi l'étude d'une image dans le but d'anticiper un autre
document ne doit pas durer plus de trente minutes (sauf cas particulier) sans
quoi les élèves risquent de se lasser très rapidement et le professeur perdre la
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dynamique qu'il a instaurer. De plus le professeur doit prendre garde à ne pas
épuiser le document sans quoi le document sonore qui suit peut très vite perdre
tout intérêt.
Pour illustrer cette idée je vous parlerai d'un exemple de document
iconographique tiré du manuel Spring 6ème que j'utilise en classe (cf. annexe 5).
L'objectif de la séquence était d'apprendre à demander comment se dit tel ou tel
mot en anglais. L'image associée à cet objectif représentait deux élèves, James
et Sharon, en train de fouiller dans une malle à accessoires. Cette malle contenait
des objets de toutes sortes (perruque, réveil, cartes, parapluie etc.…). Cette
image ne se prêtait qu'à une simple description de ces objets et ne contenait pas
le moindre degré d'implicite. La description de l'image ne s'est donc bornée qu'à
une répétition de structures telles que "I can see". Le manque de variétés des
structures associé à la pauvreté interprétative du support n'a pas vraiment
représenté une grande source de motivation pour les élèves, qui se sont très
rapidement ennuyés. De plus on pouvait se poser des questions sur le choix des
objets (chapeau haut de forme, chaussures pour danser les claquettes, couronne
etc…), qui certes enrichissaient le lexique des élèves, mais dont leur
réinvestissement pertinent dans une conversation authentique était plus que
discutable.
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Partie III : L'image fixe comme document en tant que tel
1) Le document authentique
Nous avons vu que l'image fixe didactisée, utilisée pour anticiper un autre
support tel que le document sonore comporte de nombreux avantages
pédagogiques mais également des limites. Ce qui compte en cours d'anglais c'est
d'atteindre un degré important d'authenticité pour que les situations de
communication soient le moins artificielles possible. Les documents authentiques
participent à cela puisqu'ils n'ont pas été spécialement conçus à des fins
pédagogiques. Ces documents authentiques peuvent se présenter sous diverses
formes : bande dessinée, dessin humoristique, publicité, tableau, affiche de film,
photographie…. L'image authentique est à associer à la notion de plaisir car elle
vient casser la routine de la classe et motiver les élèves.
Cette idée peut être illustrée par un document que j'ai exploité en classe. J'ai
composé un support iconographique sur le thème de la capacité et l'incapacité
grâce à trois photographies de personnages bien connus de nos adolescents :
Superman, Harry Potter et Mr Bean (cf. annexe 7). Après avoir travaillé sur
l'identité de chacun des personnages, j'ai orienté la séance sur ce que chacun
pouvait ou ne pouvait pas faire en comparant les trois personnages. Mes élèves
ont présenté un engouement indéniable pour l'activité parce qu'ils étaient d'abord
motivés par le fait de parler de personnages faisant partie de leur univers mais
peut être aussi parce qu'ils pouvaient facilement s'identifier à eux. La séance se
colorait d'un aspect ludique et mes élèves ont intégré du vocabulaire nouveau et
des structures grammaticales avec plaisir et intérêt. Ce document venait à point
pour sortir de la routine et relancer leur motivation.
Familiarisés avec des documents authentiques, produits dans des situations
authentiques, les élèves sont amenés à découvrir une langue qui varie selon les
contextes, où le terme de « langue vivante » prend tout son sens. Les supports
authentiques que le professeur collecte dans son entourage pour les utiliser en
classe sont des objets à part entière, ils recèlent en eux-mêmes une finalité,
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contrairement aux images des manuels scolaires qui ont davantage un rôle de
tremplin, de point de départ vers une autre activité. Leur caractère authentique
revêt de nombreux avantages tels que l'apport de situations fidèles au réel qui
sont apparaissent moins artificielles que les situations illustrées dans les manuels,
ainsi que l'apport d'éléments culturels qui véhiculent un regard intéressant sur
une culture autre que celle de nos élèves. Cette dimension culturelle est
indéniablement très enrichissante d'un point de vue intellectuel. Les Instructions
Officielles insistent d'ailleurs fortement sur l'objectif culturel et le préconisent dès
la classe de sixième :
« Apprendre une langue étrangère, c'est apprendre à respecter l'autre dans sa
différence, c'est acquérir le sens du relatif et l'esprit de tolérance, valeurs
d'autant plus nécessaires aujourd'hui que la communauté du collège tend de plus
en plus à devenir une communauté multiculturelle. »
Lors d'une séance, j'ai présenté à ma classe un document représentant trois
peintures de Paul Gauguin (cf. annexe 8). L'objectif grammatical était de
travailler le pluriel de noms en passant par la description d'un document
authentique. Mes élèves ont réagit de façon positive à cet activité et j'ai atteint
l'objectif fixé sans grande difficulté. Certains connaissaient déjà l'artiste mais
d'autres le découvraient. Après la description, lorsque nous sommes arrivés à
l'expression personnelle la majorité des élèves ont dit qu'ils aimaient les
peintures de Gauguin parce qu'elles étaient colorées et belles. Dans un premier
temps j'étais plutôt satisfaite du résultat, mais avec du recul et dans le cadre
d'une autocritique, Paul Gauguin fait partie de la culture française et j'aurais peut
être dû leur présenter les œuvres d'un peintre anglophone afin de leur apporter
un regard sur la culture de la langue qu'ils découvrent. Certes j'avais introduit un
objectif culturel à ma séance mais il y avait une maladresse quant au choix de
l'artiste.
L'étude d'un document iconographique authentique en classe de sixième
nécessite une progression calculée par l'enseignant. Un professeur ne peut
demander à ses élèves de saisir la portée d'un document authentique, c'est-àdire de percevoir ses enjeux, seulement si ce dernier les a préalablement
entraîné à décrire d'autres documents du même type, en inculquant à ses élèves
les conventions propres à ce type de support. Cela signifie qu'ils doivent d'abord
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apprendre à déchiffrer les codes inhérents à l'image pour ensuite réussir à
décoder le symbolisme, même si cette dernière phase est parfois rudimentaire
avec de jeunes élèves. Cet entraînement au commentaire d'images consiste dans
un premier temps à exercer les facultés d'observation des élèves, en leur
apprenant à décrire, à cerner le message. Ensuite vient l'entraînement à
l'interprétation, c'est-à-dire à l'identification des relations qui s'établissent entre
les éléments, au décryptage des intentions.
D'ailleurs, appréhender une image au seul niveau de la description n'est pas
vraiment comprendre. La lecture d'une image authentique, chargée d'éléments
implicites, ne devient intelligente que lorsqu'on ne dit plus « Je vois » mais « Je
vois que ». Si nous négligeons l'importance de cette réflexion, nos élèves
risquent de s'arrêter aux stéréotypes qui ne représentent pas la réalité. C'est
cette transition entre dénotation et connotation qui est délicate pour les élèves
parce qu'ils sont immergés par ce que l'on nomme communément la culture de
l'image et face à cette déferlante d'images, ils deviennent parfois hermétiques au
sens caché des images, voire passifs. Cependant il est de notre devoir, en tant
que professeurs, de leur apprendre à aiguiser leur sens critique pour qu'ils
deviennent des spectateurs avertis parce qu'ils sont des adultes et des citoyens
en devenir.
2) De l'explicite à l'implicite
Tout d'abord, qu'est-ce que l'implicite d'une image ? Nous pouvons définir
cette notion comme la représentation de quelque chose qui n'est pas directement
expliqué, mais qui peut se déduire selon le contexte ou selon une information
extérieure qui, elle, est connue. Son interprétation est donc sous-entendue. A la
lumière de cette définition se dessine l'enjeu majeur de l'analyse de l'image : il
faut que les élèves prennent conscience de cette dimension tacite de l'image
pour être capable de la comprendre dans son ensemble. Cependant, comme tout
mécanisme psychique, il fonctionne et se développe différemment chez les uns et
les autres, ce qui ne facilite pas la tâche du professeur.
18
Pour aider les élèves à affûter leur sens de l'analyse, le professeur ne peut et
ne doit pas diriger ses élèves vers sa propre façon de penser la vie, il doit
respecter leur propre façon de l'appréhender. C'est pourquoi il doit mettre à leur
disposition des outils pour favoriser leur réflexion personnelle, afin de mettre en
valeur leur propre individualité. Celle-ci se manifeste lorsque les élèves doivent
apporter leur opinion personnelle sur un document étudié. Penser par soi-même
c'est d'abord déchiffrer des codes préétablis dans le but d'être à même de
prendre du recul et être capable de critiquer.
L'outil indispensable que j'ai mis à disposition de mes élèves était la fiche
méthodologique "How to describe a picture" que j'ai fait évoluer vers l'analyse du
support iconographique (cf. annexe 3) selon la progression que je m'étais fixé en
début d'année, c'est à dire d'entraîner mes élèves à décrire des images jusqu'à
acquérir une bonne maîtrise des codes, pour ensuite leur proposer des
documents
authentiques
dans
lesquels
l'implicite
jouait
un
rôle
dans
l'interprétation du message. Cette fiche offre l'avantage d'apporter un schéma
transférable à tout type d'images tant au niveau de l'organisation de l'analyse
que pour le vocabulaire d'usage. Alors que dans un premier temps les élèves
s'efforçaient de décrire les éléments constitutifs de l'image (dénotation), dans un
second temps il s'agissait d'expliquer le message dissimulé derrière l'image
(connotation), comme par exemple dire que le personnage au centre de la
photographie a l'air triste et essayer d'expliquer pourquoi, en faisant appel à la
formulation d'hypothèses et l'opinion personnelle (cf. annexe 6).
Soulever l'implicite d'un document, c'est être capable d'établir des relations
entre les informations présentes dans l'image et ses connaissances antérieures.
C'est aussi concevoir l'image comme possédant une histoire propre à elle-même.
Il faut que les élèves prennent conscience qu'une image peut se lire comme un
récit. Cependant l'image n'est pas le récit en entier, elle ne représente qu'un
instant figé de ce récit grâce auquel les élèves peuvent essayer de deviner ce qui
s'est passé avant et après en s'aidant des indices disséminés dans le document.
Ainsi ils peuvent reconstruire le puzzle.
Le document mis en annexe 6 représente la caricature d'un homme obèse,
submergé de nourriture hypercalorique et d'alcool. L'objectif méthodologique que
19
j'avais fixé était de faire prendre conscience de cette notion d'avant, de pendant
et d'après à mes élèves. Ce dessin a d'abord provoqué une réaction épidermique
de dégoût chez eux, qui a suscité de vives réactions et la prise de parole
instantanée de ces derniers. Après avoir établi une description détaillée du
document, je les ai orienté sur les raisons qui avaient pu conduire cet homme à
atteindre un tel degré de décrépitude. En analysant les éléments entourant le
sujet, mes élèves ont fait travailler leur imagination, ce qui a produit des énoncés
tels que :" Maybe he eats a lot of sweets everyday", " He probably sleeps late",
"He certainly watches TV 12 hours a day"…Ils ont donc reconstitué la journée
type de cet homme, ses mauvaises habitudes journalières, en utilisant le présent
simple et le vocabulaire lié au champs lexical de la nourriture. Ensuite, en partant
du constat que cet homme devait changer très vite de comportement, au risque
de rencontrer d'importants problèmes de santé, mes élèves ont émis des conseils
à son encontre : " He should make a diet", "He should eat vegetables"…Ils se
sont donc projetés dans le devenir de cette personne.
Cette séquence a plutôt bien fonctionné d'un point de vue communicationnel
et linguistique parce que le thème de la « mal bouffe » (junk food) a beaucoup
inspiré
les
élèves.
Peut-être
étaient-ils
eux-mêmes
friands
d'une
telle
alimentation, ils n'avaient donc pas à forcer beaucoup leur imagination pour
imaginer le quotidien du personnage. De plus ils se sont impliqués de façon
plutôt spontanée dans ce travail parce que le document authentique venait
rompre avec la traditionnelle image du manuel pour aiguiser leur curiosité.
3) Difficulté et remédiation
Toutefois, tous les documents authentiques ne sont pas aussi facilement
exploitables. La publicité pour l'auberge anglaise placée en annexe 9 en est un
bon exemple. J'avais prévu l'étude de ce document authentique afin que mes
élèves prennent conscience du fait que toute publicité est fabriquée à partir d'un
public cible à qui le publicitaire souhaite plaire. Dans le cas de ce document,
l'écriture, les couleurs de typographie, et les services mis en avant indiquent sans
la moindre ambiguïté que cette publicité s'adresse à un public jeune, ce qui se
20
confirme par le prix très peu élevé de l'hébergement. J'avais choisi de travailler
d'abord sur la description du support pour mettre en avant les éléments qui me
semblaient mettre en évidence le public visé afin de faire ensuite une
interprétation des intentions du publicitaire.
Je me suis rapidement rendu compte que ma séquence n'était pas adaptée au
niveau de a classe. Pour des élèves de sixième il était trop compliqué de
comprendre les intentions du publicitaire. L'étude de ce document n'a pas porté
ses fruits parce qu'il comportait une surcharge de texte, il devait donc se prêter
davantage à une compréhension écrite qu'à une analyse iconographique. J'aurais
peut-être pu amener cette publicité de façon plus efficace par un questionnaire à
choix multiple rédigé en français pour désamorcer les difficultés d'ordre lexical.
Certes l'image authentique apporte des situations moins artificielles que les
images extraites des manuels scolaires et permet de former nos élèves à devenir
des récepteurs actifs mais son étude en classe de sixième reste délicate parce
qu'il est difficile de trouver des documents exploitables avec de jeunes
adolescents dont le sens critique est encore peu sollicité. C'est pourquoi je pense
que j'aurais dû chercher davantage du côté des bandes dessinées ou des dessins
humoristiques.
De plus les supports authentiques m'ont semblé plus difficile à lire pour mes
élèves que les images du manuel parce qu'ils avaient un effort d'analyse et
d'interprétation plus grand à effectuer. C'est véritablement le passage entre
dénotation et connotation de l'image qui est parfois laborieux avec des élèves de
sixième. Toutefois, il reste essentiel d'éduquer les élèves dès le plus jeune âge à
la lecture de l'image et les supports que nous avons étudié en classe me forcent
à penser qu'ils sont générateurs de parole et de motivation. Quoi de plus
gratifiant pour un professeur de langue de lire l'enthousiasme sur le visage de
ses élèves lorsque le rétroprojecteur s'allume et de voir les doigts se lever ?
21
Conclusion
L'image fixe en classe d'anglais permet donc, de part sa nature visuelle,
d'encourager les élèves à prendre la parole, et de les mettre en confiance face
à une langue qu'ils ne maîtrisent pas. Toutefois voir l'image ne suffit pas, il faut
apprendre à en lire les codes afin de l'exploiter le mieux possible. C'est là que
le professeur intervient, car il doit apporter à ses élèves les moyens nécessaires
et indispensables à cette lecture intelligente.
Les images que l'on trouve dans les manuels scolaires représentent des
supports très riches pour favoriser le rebrassage de lexique ou de structures
grammaticales mais aussi l'apport de vocabulaire ou de notions de
communication. Ces images peuvent être alors perçues comme des actes
exploratoires pendant lesquels les élèves partent de ce qu'ils connaissent pour
découvrir quelque chose de nouveau.
Quant aux documents authentiques, ils permettent d'ouvrir une fenêtre sur
une culture plus ou moins inconnue de nos élèves de sixième et ainsi leur
permettre non seulement d'enrichir leur connaissances culturelles mais aussi de
leur apprendre le sens du relatif et de constater que tout ne se passe pas de la
même façon dans tous les pays du monde. C'est sur cet aspect que ma
pratique n'a pas été assez approfondie du fait qu'il m'était difficile de trouver
des
documents
authentiques
abordables
pour
mes
élèves.
Toutefois,
l'expérience étant formative, j'ai une vision globale plus nette de mon travail
dans le domaine de l'image, je sais aussi qu'il me faudra mettre à profit ce
travail et l'améliorer pour les années à venir dans le but de parfaire mon
enseignement.
22
Bibliographie - webographie
Berger, John. Ways of seeing. Penguin Books, 1972.
Gervereau, Laurent. Voir, comprendre, analyser les images.
Editions Guides Repères, La Découverte, 2004.
Hamonet-Babonneau, Josiane. The Teacher's Survival Kit –
L'image fixe, l'image mobile : apprentissage et évaluation (Tome 4).
CRDP de Bretagne, 1996.
http://www.primlangues.education.fr/php/ressources.php.
Site
dédié
aux
langues
vivantes
proposant
des
séquences
pédagogiques.
http://www.ac-rennes.fr/pedagogie/anglais/favoris/pictures.htm.
Ce site répertorie des adresses internet en rapport liées à l'image.
23
ANNEXE
24
Annexe 1
25
Annexe 2
At the supermarket
Bottle of water
£1.5
cheeseburger
£2
Two pens
£1.5
Winter hat
£5
Pens
£1.5
pizza
£3
spaghettis
£1
4 apples
75 pence
scarf
£6
cap
£25
pear
50 pence
2 bananas
50 pence
jeans
£50
top hat
£30
gloves
£26
dress
£45
coat
£55
26
Annexe 3
How to describe a picture
First step
I)
What is it ?
Î 1) Nature
This document is a. . .
- a photo
- an advertisement (une publicité)
- a painting (un tableau)
- a drawing (un dessin)
- a cartoon (un dessin humoristique)
- a strip cartoon (une bande dessinée)
- a map (une carte)
Î
-
2) Origine
It dates from. . .
It comes from. . . / It is an advertisement for . . .
It was drawn by . . . / painted by . . . / taken by . . .
a painter / a photographer / a cartoonist / an advertiser. . .
II)
What can you see ?
Dites ici uniquement ce que vous voyez, mais pas encore ce que vous en
déduisez. Répondez aux questions en WH-: "Who?" "Where?" "When?"
Commencez toujours par ce qui frappe l'œil en premier pour parler plus tard
des détails.
Î
-
1) Composition
It is composed of. . .
There is a caption (une légende) / a title / a text / a bubble (une bulle)
It shows. . . / It represents . . .
It is a close-up (un gros plan)
Î
-
2) Localisation in space
The scene takes place in….
In the foreground (au premier plan); in the background (à l'arrière plan)
On the right (à droite); on the left (à gauche) there is… / there are…
At the top / at the bottom
27
Î
-
3) Describe what you can see
Persons, animals, buildings. ….
Colours
Clothes, expressions (happy, sad, angry...)
Attitudes: standing / sitting
Second step
Î
-
III)
What's your opinion ?
I think that …
Maybe….
What the cartoonist means / suggests is that. . .
I have the impression that ….
In my opinion. . .
I find it funny / strange / convincing / beautiful / colourful….
28
Annexe 4
¾ Complete the drawing below with the following expressions:
-
in the foreground
-
in the background
-
in the centre / in the middle
-
at the top
-
at the bottom
-
on the left
-
on the right
29
Annexe 5
Annexe 6
30
Annexe 7
Different men, different capacities !
Superman
Harry Potter
Mr Bean
31
Annexe 8
32
Annexe 9
33
Annexe 10
The Town
Shops
Buildings
Services
Avenue = a big street
Street
Lane = a small street
Les prépositions utiles pour décrire une carte:
Between
near
in
opposite
Exemple: The post office is between the shoe shop and the book shop.
The butcher is opposite the wine bar.
34
Titre : L'image fixe en tant que support pédagogique
en classe de sixième
L'enseignement d'une langue étrangère en classe de sixième doit être
exclusivement basé sur la communication. L'image fixe permet de susciter cette
communication, que se soit par l'intermédiaire d'un document didactisé extrait d'un
manuel scolaire ou d'un support authentique qui est l'expression d'une réalité
culturelle.
L'image fixe permet de désamorcer certaines difficultés afin de rendre
l'élève capable de s'exprimer à l'oral. Grâce à une méthodologie adaptée l'image
apporte un enrichissement à l'apprentissage de l'anglais et donne la possibilité à
l'élève d'affûter son esprit critique.
MOTS CLES :
-
Image
-
Méthodologie
-
Expression orale
-
Document authentique
-
Dénotation
-
Connotation
Collège Le Parc, Dijon
Classe de sixième
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