Fécamp 83 éoliennes en mer au large de Fécamp. Ces questions

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Fécamp 83 éoliennes en mer au large de Fécamp. Ces questions
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22 août 2016
Fécamp 83 éoliennes en mer au large de
Fécamp. Ces questions abordées en réunion
publique
Emplois, formations, factures d'électricité, câblage souterrain... Le projet éolien en mer au
large de Fécamp soulève encore des questions. Un point info sera ouvert cet été.
Mise à jour : 13/06/2015 à 10:08 par Sandra Beaufils
La
réunion d'information tenue à Fécamp le 11 juin 2015 a permis de répondre à un certain nombre de
questions.
Si les réunions publiques sont l’occasion de poser de nombreuses questions sur le projet
d’éoliennes en mer au large de Fécamp (Seine-Maritime), les habitants du littoral entre SaintJouin-Bruneval et Veulettes-sur-Mer auront encore tout l’été pour formuler leurs inquiétudes et
trouver des réponses : à partir de la fin du mois de juin et jusqu’en septembre, un point information
sera ouvert à Fécamp, du mardi au samedi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30. Ils pourront se
renseigner sur le projet lui-même, sur la période de travaux en mer et à terre et découvrir les
photomontages permettant de voir ce que sera le paysage avec ce champ d’éoliennes au large.
Jeudi 11 juin 2015 se tenait la première réunion publique à Fécamp (les suivantes avaient lieu le 12
juin à Saint-Pierre-en-Port et le 13 juin à Étretat). Des habitants se sont déplacés pour interroger les
porteurs du projet et tous les thèmes ont été abordés, souvent en détails, par des participants très
informés.
Emplois et formations
La réunion a notamment été l’occasion de parler des emplois. Le projet éolien prévoit la création de 5
000 emplois en Bretagne (1 000 emplois directs et 4 000 emplois indirects) pour la fabrication des
machines. Au Havre, 600 personnes devraient être recrutées pour les deux à trois ans
nécessaires à la fabrication des fondations des 83 éoliennes et à Fécamp, une centaine
d’emplois devraient être créés pour la maintenance du site pendant 25 ans.
Cette centaine d’emplois à Fécamp ? Pour moitié des techniciens de maintenance qui travailleront en
quart, d’une vingtaine de personnel d’équipage pour les trois navires du site et de 25 à 35 personnes
pour des métiers administratifs. Il faudra donc minimum des niveaux BTS avec des spécialisations
dans le domaine de l’éolien, une de ces formations ouvre d’ailleurs à la rentrée prochaine au lycée
Descartes-Maupassant de Fécamp. Quant à la formation des équipages, elle dépendra de la taille des
navires qui ne sont pas encore achetés.
Pour travailler en hauteur, sur les éoliennes, il faudra évidemment des habilitations particulières qui
pourront également être passées sur Fécamp : des entraînements seront possibles sur la plate-forme
à 10 mètres et le fût de l’éolienne à 19 mètres, qui sont déjà arrivés au lycée Descartes-Maupassant.
Parallèlement, le consortium assure communication et accompagnement des entreprises locales afin
qu’elles puissent entrer sur le marché de l’éolien en France. Si elles forment leurs salariés aux
métiers de l’éolien, même les plus petites entreprises pourraient devenir sous-traitants et travailler
indirectement pour le chantier.
Tourisme éolien
À la demande d’un des participants, il est précisé que des visites touristiques du parc pendant et
après sa construction sont actuellement à l’étude. Des visites du parc éolien du Cap Fagnet et des
champs offshore au Danemark prouvent que les éoliennes peuvent devenir « une attraction
touristique ». Reste encore à définir les modalités de cette démarche.
Le raccordement électrique inquiète
Le raccordement électrique à terre des éoliennes est un sujet qui inquiète nombre de riverains. Les
habitants ont été nombreux à poser des questions sur ce thème. Un représentant de RTE,
gestionnaire du raccordement, a rappelé qu’un câble souterrain relierait Fécamp jusqu’au poste
électrique de Senneville-sur-Fécamp et Fécamp au Havre. Du poste en mer jusqu’à Fécamp, le
câblage sera sous-marin avec un « atterage » dans le port de Fécamp.
La mise en terre de ce câblage obligera évidemment à des travaux importants dans certaines rues
fécampoises. Quelques rues seront donc bloquées le temps du chantier au départ du chenal,
chaussée Levasseur, rue Cuvier, rue d’Yport, chemin de Nesmonds jusqu’à la départementale 940 :
Nous sommes en train d’étudier le mode opératoire des travaux », indique le
représentant de RTE qui reconnait que les travaux apporteront de la gène aux habitants «
mais nous tentons de la minimiser en rencontrant les habitants de chacune des rues pour
étudier les choses avec eux ».
Un participant s’interroge sur le prix de ces câblages souterrains et sous-marins et se demande si un
autre parcours n’aurait pas pu être suivi : « jusqu’à Antifer plutôt que jusqu’à Fécamp ». « Le câblage
en mer est trois fois plus cher qu’un câblage à terre. Le choix d’Antifer aurait allongé le trajet en mer
et donc la facture » assure le représentant de RTE. S’ajoutent les aléas de la mer qui rendent bien
plus compliqué un chantier offshore.
Les fourreaux Télécom seront-ils passés en même temps pour prévoir le câblage de la
fibre optique ? », s’interroge un habitant.
Cette option sera proposée aux collectivités. En effet, RTE consultera les collectivités locales par le
biais du Conseil départemental dans les mois à venir afin de prendre en compte ces demandes. Le
financement des travaux serait alors calculé au prorata.
Pêche et éoliennes
La réunion a été l’occasion de rappeler que le choix d’un câblage particulier a été fait pour relier les
éoliennes au poste électrique en mer. Il permet de créer des couloirs autorisant la pêche sous
certaines conditions. Des études sur la ressource halieutique sont en cours. Des comptages des
espèces sur ce secteur sont prévus tous les trois mois pendant deux ans puis lorsque les éoliennes
seront posées afin de vérifier la quantité de poissons sur la zone.
Ce thème a été l’occasion pour les participants de soulever la question des bateaux de plaisance : « Il
y a eu des commissions nautiques. Les équipements de sécurité qui sont exigés pour les pêcheurs
seront obligatoires pour tous », rappelle Pierre Peysson en charge de la concertation et du suivi des
autorisations. Si les bateaux de moins de 25 mètres semblent pouvoir entrer sur le parc, la décision
en reviendra finalement au préfet qui décidera de la circulation sur le site quelques mois avant
l’exploitation du projet.
Pôle de maintenance et gène pour les habitants
Le pôle de maintenance sera installé sur la presqu’ile de Fécamp. Pendant les deux à trois ans de
chantier, l’ensemble des ouvriers travaillant sur ce site ou en mer se retrouveront sur une « base de
vie » qui devrait être installée sur la « friche Raboni ». Une situation qui interpelle les riverains
inquiets du passage de camions : « On parle de la création d’un axe routier le long de la voie ferrée
pour le passage des équipements lourds ».
Il y aura évidemment un peu plus de trafic du chantier du pôle de maintenance et de la
mer jusqu’à la base de vie, mais il ne s’agira que d’hommes », assure un représentant du
consortium.
L’ensemble du gros matériel viendra, en effet, du Havre ou de Cherbourg par la mer.
Courants marins
Pour répondre à une question à propos de l’exploitation des courants marins, les spécialistes de
l’éolien assurent que les courants ne sont pas suffisants au large de Fécamp pour être exploités : «
L’hydraulien a besoin de courants de marée importants, ce n’est pas le cas ici. Il y a d’ailleurs assez
peu de sites en France qui soient adaptés à cette forme de production électrique. C’est possible au
large du Cotentin où des tests sont prévus dans quelques années ».
Une histoire de gros sous
À la demande de certains participants, les représentants du consortium sont revenus sur les budgets
de ce projet. Au total, l’investissement s’élève à 2 milliards d’euros dont 200 millions d’euros
pour le raccordement électrique. Une somme qui devrait être amortie sur les 25 ans de vie du
champ éolien.
Le prix de vente du MWh d’électricité produit par les éoliennes en mer sera de 200 euros. « Une
énergie chère », reconnait Damien Levecque, coordinateur technique, qui compare ce prix à celui du
MWh produit par le nucléaire (90 euros) et le photovoltaïque (300 euros). « Faux, assène un des
participants. Le photovoltaïque est à ce prix sur 10 ou 15 ans, mais est beaucoup moins élevé que
l’éolien offshore si on part sur la même base de 25 ans ».
Quant à savoir ce que rapporteront les éoliennes aux villes côtières qui souffriront de la vue, une taxe
dont le calcul est déterminé par l’État obligera le consortium à verser 7 millions d’euros pendant toute
la durée de l’exploitation du champ éolien.. La moitié de cette somme reviendra aux communes
impactées en fonction de leur population et de leur distance par rapport aux éoliennes. « Et pourquoi
pas selon la longueur du trait de côte ? interroge un maire. Le littoral nous impose des contraintes
importantes, ce serait bien d’en tirer un petit revenu… »
Quant à l’impact sur la facture des abonnés, il est précis : 25 euros par an et par ménage français
pour les six parcs actuellement en cours, soit 2 euros par an sur la facture de tous les Français pour le
seul parc fécampois
Et dans 25 ans ?
À la demande d’un des participants, Bertrand Allanic, directeur du projet, assure que les éoliennes
seront démontées dans 25 ans. L’ensemble, y compris les fondations, sera retiré et recyclé. D’ailleurs,
si les fondations ont une durée de vie d’une cinquantaine d’années, les éoliennes, elles, sont prévues
pour 25 ans. Et même si les machines sont aujourd’hui ‘innovantes et à la pointe de la technologie,
elles seront certainement dépassées dans 25 ans. Une remarque qui fait tiquer l’un des participants
qui pense que les machines qui ne sont pas encore installées sont déjà dépassées…
83 éoliennes au large
Pour rappel, le projet éolien de Fécamp est un des six projets en mer actuellement en cours avec Le
Tréport, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et Noirmoutier. Il comptera 83 éoliennes
situées entre 13 et 24 km des côtes au large de Fécamp. Les turbines qui produiront une
puissance de 498 MWh seront visibles des communes littorales de Saint-Jouin-Bruneval à Veulettessur-Mer. Aidé des banque, EOHF, le consortium composé d’EDF énergies nouvelles, Dong energy et
WPD, investit 2 milliards d’euros dans ce projet qui a une durée de vie de 25 ans. Alstom se charge de
fournir les machines.
Depuis deux ans, de nombreuses études ont été menées et elles se poursuivent actuellement : depuis
le 17 mai et jusqu’en septembre 2015, des navires sont sur zone, en mer, pour réaliser des
carottages des fonds marins afin de préciser la nature des fonds marins sur les différentes positions
des futures éoliennes. Un mât de mesure truffés d’instruments techniques a été installé sur le site
afin de faire de nouveaux relevés du vent, des vagues, de la marée, des animaux…
Si le chantier se déroule comme prévu, les premières éoliennes devraient tourner en 2018.
Pratique : Le point d’information sera ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à
18h30 au 25, rue Alexandre-Legros à Fécamp. Le consortium tiendra également un stand à
l’occasion du Tour de France à la voile les 6 et 7 juillet 2015. Renseignements :
www.parc-eolien-en-mer-de-fecamp.fr