Volume 35, no 4 Décembre 2014 | Publication trimestrielle — 2,00

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Volume 35, no 4 Décembre 2014 | Publication trimestrielle — 2,00
NUMÉRO DE CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS 40069162 — NUMÉRO D’ENREGISTREMENT 09637
AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONE | Volume 35, no 4 Décembre 2014 | Publication trimestrielle — 2,00 $
DÉCEMBRE 2014 | VOLUME 35 | NUMÉRO 4
LE MAGAZINE DES
DROITS HUMAINS
www.amnistie.ca
SOMMAIRE
Éditrice déléguée
Béatrice Vaugrante
4
Coordination et réalisation
Anne Sainte-Marie
Collaborateurs
Karine Boucher, Perrine Curé,
Catherine Lambert, Colette Lelièvre,
Alex Neve, André Paradis,
Gilles Pilette, Stéphanie Faucher
Nous leur consacrons quatre pages !
Au nom des personnes pour qui vous avez écrit, merci !
8
Congrès
10
Portrait du mouvement de défense
des droits humains
Une fête foraine pour les droits des enfants.
La Commission internationale des juristes.
Pour nous écrire :
[email protected]
Direction artistique et design
Turcotte design
Bonnes nouvelles
12
Édition spéciale des appels mondiaux
Dans le cadre de la campagne cartes de vœux et Livres comme l’air.
Impression
DESCHAMPS IMPRESSIONS
Convention de la Poste-Publications
No 40069162
Enregistrement no 09637
Retournez toute correspondance
ne pouvant être livrée au Canada à :
Amnistie internationale
50, rue Sainte-Catherine Ouest
Bureau 500
Montréal (Québec) H2X 3V4
AGIR paraît 4 fois par année
et est publié par Les Éditions Agir, filiale
d’Amnistie internationale Canada francophone.
La teneur des textes n’engage que les auteurs.
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
ISSN 0847-9798
© KARINE BOUCHER
ADRESSE :
50, rue Sainte-Catherine Ouest
Bureau 500
Montréal (Québec) H2X 3V4
Téléphone : (514) 766-9766
Sans frais : 1 800 565-9766
Télécopieur : (514) 766-2088
PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE
Des membres des groupes locaux et des coordinations
se joignent à plusieurs centaines de jeunes du
secondaire, des Cégeps et des universités pour
une journée de formation, d’échanges et d’action
à l’occasion du Congrès annuel, tenu cette année
à Deux-Montagnes.
Toutes les photos du congrès sur amnistie.ca
DANS LE COMBAT CONTRE LA TORTURE
NOUS NE POUVONS PAS
BAISSER LA GARDE
© AI
N
ous avions fait deux heures et demie de route
depuis Guadalajara. Alors que nous approchions, la prison baptisée du nom inquiétant de
Centre fédéral de réinsertion sociale (CEFERESO n° 4) est apparue, vaste et menaçante, au
pied d’une ultime colline. L’heure suivante a été occupée
par la plus draconienne série d’interminables contrôles
de sécurité que j’ai jamais connue au cours d’une visite de
prison, où que ce soit. De fait, il y avait bien plus de mesures de sécurité apparentes que je n’ai pu en rencontrer au
cours de toutes mes visites au centre de détention américain de Guantánamo, à Cuba.
Tout ceci, pourrait-on croire, devait indiquer que
notre équipe d’Amnistie venait rendre visite à un terroriste présumé notoire, à la figure centrale d’un cartel de la
drogue ou à un chef redouté du crime organisé.
Mais pas le moins du monde. Nous étions là pour rencontrer Ángel Amilcar Colón Quevedo, un militant des
droits humains victime de torture, de discrimination
raciale et d’une procédure judiciaire profondément
inéquitable depuis plus de cinq ans.
L’éloquent Ángel, dont n’émanait que la bienveillance,
la dignité et un formidable engagement en faveur de la
justice, nous a raconté ses voyages et son travail,
consacrés à la défense des droits des Garífunas, la
communauté d’origine africaine à laquelle il appartient,
et à la sensibilisation aux questions d’écologie.
Début 2009, il a connu un terrible drame personnel.
L’un de ses deux jeunes fils était atteint d’un cancer et les
traitements susceptibles de le sauver coûtaient bien plus
que ce qu’il pouvait espérer gagner au Honduras.
Comme des centaines de milliers d’autres habitants
d’Amérique centrale, il a donc pris la route des migrants
menant, à travers le Mexique, jusqu’à la frontière avec les
États-Unis, dans l’intention de la passer et de trouver du
travail pour gagner l’argent dont sa famille avait si
désespérément besoin.
Mais les événements ont pris une tournure
tragique. La maison dans laquelle il attendait
à Tijuana a été prise d’assaut par la police
d’État locale. Il s’est enfui mais a été arrêté
dans les environs.
Et la torture a commencé.
Après 16 heures d’un tel
traitement, il a été contraint
de faire des « aveux », qui ont
mené à son inculpation pour
appartenance à une bande
criminelle. Bien qu’il soit
par la suite revenu sur
ces « aveux » lors de sa
comparution devant
un juge et qu’il ait décrit
les tortures qu’il avait
subies, sa déclaration est encore versée au dossier et aucune enquête n’a été
menée.
Cette année, cinq ans après avoir vécu cette épreuve, il a enfin été examiné
par des médecins légistes indépendants qui ont affirmé qu’il avait presque certainement été torturé.
Nous avons commencé notre visite en partageant avec lui l’extraordinaire
déferlement d’actions militantes en sa faveur au Mexique et de par le monde,
déjà menées ou à venir. Ses yeux se sont immédiatement emplis de larmes, qui
lui coulaient le long des joues. Il était de toute évidence profondément ému
d’entendre que tant de personnes, dans autant de régions du monde, étaient
informées et préoccupées, et menaient des actions pour obtenir sa liberté.
Il a évoqué sa douleur lorsqu’il a appris que son fils avait succombé au cancer quelques mois seulement après qu’il eut quitté le Honduras, ainsi que la
souffrance d’être séparé depuis si longtemps de sa femme et de son autre fils,
âgé de seulement deux ans au moment de son départ. « Ce que je voudrais
maintenant, c’est que les personnes qui ont commis ces actes soit traduites en justice. Pour que
ANGEL EST LIBRE !
personne d’autre ne subisse ce que j’ai subi. La
Ángel Amílcar Colón
torture n’a pas de couleur ou de race, ni aucun
Quevedo a été libéré
signe distinctif. Cela peut être n’importe qui. Elle
de prison le 16 octobre
détruit. Elle détruit la vie. Elle détruit l’individu. »
dernier après cinq ans
Quand notre visite a touché à sa fin, nous nous
passés en détention
sommes embrassés avec force. Il me semblait
provisoire.
que nous étions des amis intimes et que nous
nous séparions en sachant que nous nous reverrions. Chacun de nous a quitté le CEFERESO n°4 fermement déterminé à faire
tout notre possible dans les semaines à venir pour attirer encore plus d’attention et augmenter la pression sur les autorités mexicaines.
ALEX NEVE
Secrétaire général de la section canadienne anglophone
d’Amnistie internationale
Alex Neve et Angel Amilcar
Colon Quevedo
3 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
BONNES NOUVELLES
ELLES TRADUISENT L’IMPACT DES ACTIONS DES MILITANTS D’AMNISTIE
Georges Leroux et
René-Daniel Dubois,
qui animait la soirée de
lecture des dédicaces,
devant le panneau de
dédicace à Nguyen
Van Hai, lors de
l’édition 2012 du projet
Livres comme l’air.
© AI
Georges Leroux :
« Bravo pour ce
beau travail, j’ai eu
la nouvelle très
encourageante
pour Dieu Cay »
VIÊT-NAM
DIEU CAY EST LIBRE !
Emprisonné depuis le 19 avril 2008, NGUYEN VAN HAI, plus connu sous son
pseudonyme Dieu Cay (« la pipe du paysan »), a été libéré de prison le 21 octobre,
après avoir purgé quatre années d’une peine de 12 ans d’emprisonnement.
Il a été immédiatement conduit à l’aéroport et mis dans un avion pour rejoindre
les États-Unis.
Blogueur très lu abordant des questions de justice sociale, Dieu Cay a été inculpé
au titre de l’article 88 du Code pénal vietnamien, formulé en termes vagues, pour
« propagande » contre l’État. Il a été condamné à une peine de prison en septembre
2012, à l’issue d’un procès inique.
RSF rappelle que 26 autres journalistes citoyens sont toujours emprisonnés
au Vietnam, 3ème plus grande prison du monde pour les net-citoyens.
Selon les médias vietnamiens, sa famille n’aurait pas été informée à l’avance
de son départ. Elle aurait cependant pu se rendre à l’aéroport afin de confirmer
la présence de diplomates américains, sans pour autant voir Dieu Cay.
Dieu Cay avait dénoncé ses conditions de détention. Sa famille avait été
empêchée de lui rendre visite à de nombreuses reprises. Il avait également
entrepris une grève de la faim, durant 35 jours.
En 2012, il avait été jumelé à George Leroux, dans le cadre du projet
Livres comme l’air. Dans sa dédicace, celui-ci écrivait : Souvenons-nous de l’exemple
de Socrate, rappelant qu’il vaut mieux subir l’injustice que la commettre. Que cette
pensée soit pour vous un soutien, alors que vous nous donnez à tous l’exemple du
courage et de la dignité.
4 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
USA
UN 147e INNOCENTÉ,
LE 25e POUR LA FLORIDE
Il s’agit de Carl Dausch, qui avait été
condamné pour meurtre en 2011.
Le 20 novembre 2014, Ricky Jackson
en Ohio est devenu le 148e innocenté
du couloir de la mort américain, après
avoir passé 39 ans en prison.
SOUDAN
LIBÉRATION D’UNE DIRIGEANTE DE
L’OPPOSITION
Mariam al Sadiq al Mahdi a été libérée le
9 septembre. Elle était détenue sans
inculpation depuis près d’un mois.
Elle avait été arrêtée le 11 août par le
Service national de la sûreté et du
renseignement à l’aéroport de Khartoum,
alors qu’elle rentrait de Paris.
NIGERIA
QUÉBEC
UN CONDAMNÉ À MORT LIBÉRÉ !
IL Y A MAINTENANT 10 VILLES POUR LA VIE CONTRE LA
PEINE DE MORT, QUI LE SOULIGNENT LE 30 NOVEMBRE.
ELLES FONT PARTIE D'UN MOUVEMENT QUI RASSEMBLE
PLUS DE 1850 VILLES DE 89 PAYS AUTOUR DU MONDE.
THANKGOD EBHOS a été
libéré le 27 octobre 2014.
Cet homme avait été jugé
et condamné à mort par
un tribunal militaire de
Kaduna en mai 1995, après
avoir été accusé d’un vol à
main armée commis en
1988. ThankGod a attendu
19 années dans le quartier
des condamnés à mort au
Nigeria et a bien failli être
exécuté l’année dernière.
No 10 La dernière à s’être engagée, le 14 octobre 2014, Nicolet
No 9 Blainville (9 septembre 2014)
No 8 Montréal (19 août 2014)
)No 7 Amos (14 avril 2014 )
No 6 Chandler (7 avril 2014)
No 5 Rouyn-Noranda (24 février 2014)
No 4 Saint-Lambert (19 novembre 2012)
No 3 Rimouski (30 octobre 2012)
No 2 Boucherville (30 mai 2012)
Et la première de toutes, la No 1, 14 juin 2006 : Saint-Jérôme.
INDONÉSIE
LIBÉRATION D’UN MILITANT PAPOU
ONI WEA, un étudiant âgé de 21 ans, a été libéré
du poste de police du district de Manokwari le
2 septembre. Amnistie internationale ignore
si sa libération a été assortie de conditions.
Il avait été arrêté avec ROBERT YELEMAKEN,
un lycéen de 16 ans, qui a été libéré le 18 août.
Ces deux jeunes gens, militants au sein du
Comité national de la Papouasie occidentale,
mouvement indépendantiste papou, ont été arrêtés
le 8 août pour avoir écrit des graffitis réclamant
notamment un référendum sur l’indépendance
de la Papouasie. Ils ont été torturés et soumis à
d’autres mauvais traitements par la police pendant
leur arrestation et leur détention.
AFGHANISTAN
JUSTICE POUR BRISHNA
Brishna, une fillette âgée de 10 ans de la province
afghane de Kunduz, a été violée par un mollah
en mai 2014. Au nom de l’« honneur », elle risquait
d’être tuée par les membres de sa famille ou de
son entourage. La militante des droits des femmes
qui la soutient avait reçu des menaces de mort.
Women for Afghan Women ainsi que les
autorités et d’autres organisations locales suivent
de près sa situation. Le père de Brishna et d’autres
hommes de sa famille ont pris l’engagement,
par écrit, de ne pas lui faire de mal et
encourent des sanctions pénales s’ils
rompent cet engagement.
Le procès de l’accusé s’est tenu le samedi
25 octobre et il a été condamné à 20 ans
de prison pour viol sur mineur, soit la peine
d’emprisonnement maximale dans
le pays. Il a fait appel de sa
condamnation.
TUNISIE
Jabeur Mejri, de la
campagne carte de vœux
et du projet Livres
comme l’air 2013 a été
libéré pour de bon.
5 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
BONNES NOUVELLES
MEXIQUE
ARABIE SAOUDITE
ANGEL EST LIBRE !
UNE EMPLOYÉE DE MAISON PHILIPPINE LIBÉRÉE
Le prisonnier d’opinion ÁNGEL AMÍLCAR COLÓN QUEVEDO,
ci-ciconre, victime de torture, a été libéré de prison le 16 octobre
dernier après cinq ans passés en détention provisoire.
Ángel Colón a été arrêté en mars 2009 par la police à Tijuana,
dans le nord du Mexique, alors qu’il essayait de se
rendre aux États-Unis après avoir quitté son
pays, le Honduras. Il a été torturé par des
policiers et des militaires, qui l’ont
battu, presque asphyxié et soumis
à des insultes racistes. Il a été
forcé à signer une fausse
déclaration qui a été utilisée
pour l’impliquer dans des
activités délictueuses.
Il a rétracté cette
déclaration lorsqu’il a été
présenté devant un juge
et a signalé les actes de
torture qu’il avait subis
aux autorités, qui n’ont
pris aucune mesure.
RUTH COSROJAS GONZALES, employée de maison
philippine, a été libérée d’une prison saoudienne le
29 septembre et expulsée le lendemain vers les
Philippines.
En octobre 2013, cette femme de 31 ans, mère de trois
enfants, avait été déclarée coupable d’avoir
organisé des relations sexuelles tarifées
et condamnée, à l’issue d’un procès inique,
à 300 coups de fouet et 18 mois
d’emprisonnement. Les audiences se
sont déroulées en secret et elle n’a pas
pu bénéficier d’une représentation
juridique en bonne et due forme.
Selon une source proche du
dossier, le juge s’est appuyé sur un
rapport de police indiquant que
Ruth Cosrojas avait été interpellée
en flagrant délit. Cependant, elle
nie toutes les charges retenues
contre elle et affirme qu’en août
2013, un Philippin lui a proposé,
ainsi qu’à trois de ses amies,
un emploi de femme de
ménage. Il les a ensuite
conduites à la police religieuse
(mutawaeen) et les a accusées
de se livrer au travail du sexe.
Au moment de sa libération,
Ruth Cosrojas avait passé
13 mois en prison et, selon un ami,
avait déjà reçu au moins 150 coups
de fouet.
Ángel Colón :
« Je voudrais dire
à tous ceux qui me
montrent leur
solidarité et sont
contre la torture et la
discrimination de ne pas
relâcher leur vigilance.
Un nouvel horizon se fait
jour. Ce qui se produit
me réjouit.»
6 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
© PRVÉE
AGISSEZ SUR AMNISTIE.CA POUR QU'ENSEMBLE
NOUS OBTENIONS D'AUTRES BONNES NOUVELLES.
Shahin Novruzlu
AZERBAÏDJAN
SHAHIN NOVRUZLU ET D’AUTRES MILITANTS
DE NIDA LIBRES!
Les membres du mouvement civique NIDA SHAHIN
NOVRUZLU et BAKHTIYAR GULIYEV ont été remis
en liberté le 18 octobre à la faveur d’une grâce
présidentielle.
Les jeunes militants pro-démocratiques avaient
été arrêtés entre mars et mai 2013 en Azerbaïdjan,
puis déclarés coupables d’accusations mensongères
telles que possession de stupéfiants et d’explosifs,
houliganisme et planification d’actes visant à troubler
l’ordre public. Ce sont des prisonniers d’opinion,
détenus uniquement pour leur militantisme civil
et pour avoir prévu d’organiser une manifestation
pacifique contre les atteintes aux droits humains
commises dans le pays.
Les poursuites engagées contre les militants
reposaient sur les « aveux » arrachés sous la torture.
Shahin Novruzlu a affirmé avoir été torturé par des
policiers. Lors de sa première comparution en justice,
il lui manquait les quatre dents de devant, séquelles
de son interrogatoire par la police. Il avait 17 ans au
moment des faits.
TADJIKISTAN
UN UNIVERSITAIRE TADJIK RENTRE AU CANADA
L’étudiant en doctorat, ALEXANDER SODIQOV,
est rentré sans encombre au Canada, où il continuera ses
études. Le 10 septembre, Alexander Sodiqov a pris l’avion
de Douchanbé, au Tadjikistan, pour rentrer à Toronto.
Sa femme et sa fille l’ont rejoint le 12 septembre.
Les autorités du Tadjikistan ont donné une suite favorable
à la requête formulée par Alexander Sodiqov dans laquelle
il demandait l’autorisation de rentrer au Canada pour
continuer ses études universitaires. Alexander Sodiqov
fait toujours l’objet d’une enquête criminelle au Tadjikistan.
Alexander Sodiqov est étudiant en doctorat à l’université
de Toronto et a été arrêté le 16 juin alors qu’il réalisait une
interview dans le cadre de ses recherches. Il était détenu
dans le cadre d’une enquête pour « haute trahison »,
au titre de l’article 305 du Code pénal tadjik (infraction
passible de 12 à 20 ans d’emprisonnement). Amnistie
internationale considérait Alexander Sodiqov comme
un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir
exercé son droit à la liberté d’expression, car il menait
des recherches universitaires légitimes, qui étaient
destinées à être publiées.
7 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
CONGRÈS ANNUEL
Rachel Mwanza
devant l’affiche du
film dont elle était
la vedette, Rebelle.
L
e 8 novembre dernier s’est tenu le Congrès
annuel d’Amnistie internationale. À la
Polyvalente Deux-Montagnes (PDM), une école
des Basses-Laurentides, 500 jeunes (et plusieurs adultes !) se sont assemblés pour assister
à l’évènement. Organisé par Jacques Poulin, Perrine
Curé (responsable à la vie militante), et par plusieurs élèves bénévoles sous la direction de Michel Tourville, un
enseignant fraîchement retraité de la PDM, le Congrès
avait pour thème les droits des enfants. Les jeunes membres de l’organisme avaient l’occasion d’assister à de
nombreux ateliers et de participer à plusieurs activités.
Au début de la journée, les jeunes venus de partout
au Québec étaient accueillis par une fête foraine animée
par l’École secondaire d’Oka. Ils pouvaient participer à
des ateliers, acheter de la barbe à papa ou du popcorn,
ainsi que signer des pétitions.
Puis, les jeunes «Amnistiens», comme les nomme
M. Tourville, se sont dirigés vers l’auditorium pour assister à l’ouverture du Congrès. Ils ont été accueillis par
trois animatrices enjouées et dynamiques. Parmi les
invités marquants de cette partie de la journée, Nadja
Pollaert et Rachel Mwanza ont su toucher leur auditoire;
la première par son discours inspirant sur la situation
des enfants dans le monde, et la deuxième par son
témoignage poignant.
La chorale de la PDM, dirigée par l’enseignant en
musique de l’école, Daniel Marquet, est aussi montée sur
scène pour interpréter la chanson Mort les enfants de
Renaud.
8 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
Chaque congrès donne l’occasion de réaliser une
action solidaire. Habituellement, les jeunes participent
à une marche de sensibilisation. Cette année, à cause
l’emplacement de l’école, l’action solidaire, ne pouvant
être visible dans les rues, a été différente. Les
organisateurs ont décidé de s’inspirer de la vidéo de six
étudiants iraniens. Ces jeunes ont été arrêtés par les
autorités pour avoir «heurté la chasteté du public» en
publiant une version de la chanson «Happy» de Pharrel
Williams, sur laquelle dansaient trois hommes et trois
femmes. En solidarité avec leur cause, les «Amnistiens» ont dansé sur cette même chanson, tout en
formant les lettres AI. L’action a été filmée et sera
lancée sur les réseaux sociaux et Internet pour être vue
par tous.
Après la période d’ateliers, le congrès s’est conclu
par une dernière plénière. Entre danse et chansons, les
animatrices ont présenté les derniers témoignages de
la journée, dont celui particulièrement touchant de la
famille de Raif Badawi, un blogueur condamné à 10 ans
de prison et à 1000 coups de fouet par la Cour d’appel
de Djedda pour avoir simplement exprimé son opinion.
La fille ainée de M. Badawi, Najwa, a lu une lettre
adressée à son père. Ce témoignage en a touché
plusieurs, un choquant rappel sur la douleur que
ressentent les enfants injustement privés de leurs
parents. Toutefois, c’est avec un sourire et plus motivés
que jamais que les jeunes membres d’Amnistie
internationale sont retournés chez eux.
© GILLES PILETTE
UNE FÊTE DE LA
SOLIDARITÉ
Alors qu’il vient de
publier son
autobiographie
« Sur la ligne de feu »,
le journaliste
Jean-François Lépine
a non seulement donné
un atelier double très
apprécié, mais il s’est
aussi adressé aux jeunes
en plénière pour leur
affirmer qu’ils ont le
pouvoir de changer le
cours de l’Histoire.
Des ateliers pour tous les
goûts, dont un atelier en
musique avec l’auteurcompositeur et interprète
Olivier Novembre.
© KARINE BOUCHER
VOX-POP
Les droits des enfants étant le thème de la journée, on a
beaucoup entendu parler des enfants de partout dans le
monde. Dans ce contexte, je trouvais intéressant de parler
des jeunes d’ici, plus particulièrement des jeunes
«Amnistiens». Il est à noter qu’ils jouent un rôle important
dans les campagnes d’Amnistie internationale au Québec.
Grâce à leur travail, plusieurs pétitions comptent un nombre
élevé de signatures et beaucoup de sensibilisation est faite.
L’action de solidarité avec les jeunes iraniens arrêtés pour avoir
chanté une version de Happy dans un vidéo a permis de tracer
un grand AI, les initiales d’Amnistie internationale.
© GILLES PILETTE
Qu’est-ce qu’Amnistie représente pour vous?
Pourquoi vous-êtes-vous engagés?
« Pour moi, AI c’est la justice. C’est pour moi la meilleure
façon de faire ma part. Je me suis engagée parce que j’ai eu
un gros coup de foudre pour la cause. » Marianne
« Amnistie m’a aidé à prendre conscience du monde qui
m’entoure. Je me suis d’abord engagée par curiosité, mais
je ne le regrette pas. C’est la meilleure façon que je
connaisse de faire respecter les droits humains.» Rachel
Quelle différence a eu Amnistie dans vos vies?
« Ça m’a ouvert les yeux. Maintenant, je comprends
qu’il y a des injustices et que le monde n’est pas parfait.
Mais je sais aussi qu’il y a encore de l’espoir.» Laurence
«J’ai beaucoup plus conscience des réalités sociales.
J’ai aussi beaucoup plus de connaissances sur mes propres
droits. Ce qui est un avantage, je suppose.» Anonyme
Que vous apportent les témoignages
que vous entendez durant le congrès?
« Ça amène du concret et la preuve que nos efforts
portent fruits. » Julie
« C’est stimulant, et ça me pousse à travailler encore
plus fort. Parce que j’ai la preuve qu’il y a vraiment
des gens qui ont vraiment besoin de nous.» Augustin
© KARINE BOUCHER
COUP DE CŒUR
Il y a parfois de ces histoires que viennent chercher notre
cœur d’une façon indescriptible. De ces histoires auquel on
pense durant plusieurs heures, voire plusieurs jours. C’est le
cas de l’histoire de Rachel Mwanza. C’est avec émotion qu’elle
est montée sur scène pour nous raconter son histoire dans les
rues, mais sa voix est calme et posée. Elle raconte son
enfance, comment elle a été accusée de sorcellerie par sa
famille, comment son père les a abandonnés. Au Congo,
elle a vécu dans les rues durant plusieurs années, avant de
participer au film Rebelle. C’est grâce à ce film qu’elle
a quitté la misère. À la fin de son témoignage, elle est
descendue de scène sous les applaudissements de la foule,
son histoire bien ancrée dans la mémoire de tous.
© GILLES PILETTE
Par CATHERINE LAMBERT, étudiante en journalisme
au Cégep de St-Jérôme.
Le congrès est aussi une occasion en or pour remercier et rendre
hommage aux Animateurs de vie spirituelle et communautaire (AVSEC)
et aux professeurs qui animent les groupes AI dans les écoles.
De gauche à droite, la directrice Béatrice Vaugrante a tenu à souligner
la contribution exceptionnelle pour l’éducation aux droits humains de
Michel Tourville, professeur à la PDM et de René Labelle, AVSEC à l’école
secondaire Durocher, de Saint-Lambert. Entre les deux, François Gervais,
AVSEC à Oka, venu leur présenter des paniers garnis par les Magasins
du monde, qu’il a fondé à la suite d’une campagne d’Amnistie.
9 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
LA COMMISSION
INTERNATIONALE
DES JURISTES
UNE HISTOIRE BIEN REMPLIE
SOUS LE SIGNE
DE LA GUERRE FROIDE
La CIJ a été fondée en 1952, dans
la foulée du « Congrès international des juristes » convoqué par un
groupe de juristes allemands se
préoccupant des abus de droits
humains dans la zone sous
contrôle soviétique dans l’aprèsguerre. L’objectif initial de la CIJ
est de surveiller les atteintes aux
droits humains en Europe de l’Est
et de promouvoir la primauté de
l’État de droit pour protéger les
citoyens de gouvernements arbitraires. La création de la CIJ s’inscrit donc directement dans le
contexte de la Guerre froide. En
fait, on sait maintenant que sa
création a été largement impulsée par la CIA pour contrer son
équivalent considéré sous l’influence des communistes, l’Association Internationale des Juristes Démocrates (AIJD)1.
La CIJ sera financée en secret
par la CIA, par l’intermédiaire
de l’« American Fund for Free
Jurists », à l’insu apparemment
de la plupart de ses membres et
responsables, jusqu’en 1967, quand cela fut révélé publiquement. L’organisation survivra à cette « tache originelle », après une période de réforme sous la direction
du secrétaire général Seán MacBride2, et grâce au financement de la Fondation Ford.
Sean MacBride, Président
du comité exécutif d’Amnistie
internationale de 1963 à 1974
a aussi dirigé la CIJ.
En haut à drote : le Rapporteur spécial des Nations
unies sur la torture (de 1993 à 2001), Sir Nigel Rodley,
également membre du Comité des droits de l’homme,
a fondé et dirigé l’équipe légale d’Amnistie, puis il a été
commissaire pour la CIJ.
En hautà gauche : les liens entre AI et la CIJ ne datent
pas d’hier. 1994 : rencontre de la section suisse pour
la campagne Sortons-les de l’ombre sur les défenseurs
des droits humains. De gauche à droite:
Daniel Bolomey (Attaché de presse d’AI Suisse qui
deviendra directeur), Rigoberta Menchu (Prix Nobel
de la paix 1992), Alba Viotto (AI Suisse) et
Adama Dieng (Secrétaire général de la CIJ)
10 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
© AI
© PRIVÉE
© AI
Depuis décembre dernier, André Paradis, président d’AICF
de 2009 à 2013, nous trace le portrait des principaux
acteurs du mouvement de défense des droits humains.
Après la Ligue des droits et libertés, la FIDH et Human
Rights Watch, voici le 5e article de cette série.
O
n entend rarement parler de la Commission
internationale des juristes (CIJ) au Canada. En
effet, la CIJ dirige surtout son action vers les
pays où le système de protection des droits et le
respect de la règle de droit sont moins établis et
vers les institutions internationales. Toutefois, la CIJ a
fait les manchettes des journaux au printemps dernier
lorsqu’un groupe de juristes d’ici a demandé à la CIJ
d’enquêter sur les propos du Premier Ministre Harper à
l’endroit de la juge en chef de la Cour Suprême du
Canada dans l’affaire de la nomination du juge Marc
Nadon à cette Cour.
La CIJ avait finalement déclaré que les critiques formulées par le premier ministre Stephen Harper à l’endroit de la juge en chef de la Cour suprême du Canada
avait porté atteinte à l’intégrité de celle-ci et constituaient une attaque contre l’indépendance du plus haut
tribunal du pays. M. Harper a
refusé de s’excuser.
UNE PÉRIODE D’ESSOR
De 1970 à 1990, la CIJ va se transformer en une organisation se faisant la championne de la Règle de droit 3 et de
la protection légale des droits humains dans toutes les
régions du monde, quels que soit l’idéologie, le système
UNE ORGANISATION BIEN ÉTABLIE
La CIJ elle-même considère que depuis les années 90,
elle est dans une période de consolidation de son envergure internationale et d’extension de son action. Elle a
continué de jouer un rôle critique dans l’élaboration et
l’adoption de divers instruments internationaux de
droits humains, renforcé sa coopération avec les organisations intergouvernementales régionales, consolidé
son réseau d’appui aux juges et avocats harcelés ou persécutés, offert une expertise légale à plusieurs pays en
développement ainsi que contribué de façon majeure à
la réflexion sur les développements nouveaux du droit
international.
La CIJ se définit aujourd’hui comme une organisation qui « œuvre pour la promotion et la protection des
droits humains dans le cadre de l’Etat de droit et qui
dispose d’une expertise juridique unique pour développer et renforcer les systèmes de justice nationaux et
internationaux.
UNE STRUCTURE BIEN DÉFINIE
La CIJ proprement dite est constituée d’un maximum de
60 éminents juristes du monde entier, juges, professeurs de droit et avocats. Tous doivent être connus pour
leur expérience, leurs connaissances et leur engagement pour les droits humains. Par ailleurs, la composition de la Commission vise à refléter la diversité géographique du monde et de ses divers systèmes légaux.
La CIJ compte aussi quelque 22 sections nationales,
dont une au Canada, ainsi que plus de quarante organisations affiliées, de nature diverse. Ces sections nationales et organisations affiliées soutiennent la Commission et collaborent à ses activités.
© AI
politique ou légal. La CIJ va développer un large ensemble de stratégies et d’instruments pour réaliser ses
objectifs : études conceptuelles faisant autorité; travail
soutenu sur l’établissement de standards internationaux; plaidoyers auprès des Nations-Unies et autres
organismes internationaux ; rapports sur des pays;
observations de procès ; développement, au niveau
national, des capacités des avocats en défense des
droits.
Durant cette période, la CIJ a fait des contributions
de premier plan dans l’élaboration et l’adoption de la
Convention sur les droits de l’enfant, de la Convention
sur les disparitions forcées, des Principes de protection
de toutes les personnes détenues ou emprisonnées,
ainsi que des Principes de Limbourg, qui servent de
guide au droit international dans le domaine des droits
économiques, sociaux et culturels.
En 1978, la CIJ a établi le Centre pour l’indépendance
des Juges et Avocats. Celui-ci a joué un rôle central dans
l’élaboration et l’adoption des Principes de base des
Nations-Unies sur l’indépendance du Judiciaire ainsi
que des Principes de base sur le rôle des avocats.
Depuis, le Centre travaille à mettre en œuvre ces principes de diverses façons : études approfondies sur les systèmes judiciaires; séminaires pour les juges et avocats;
observation des procès irréguliers ou politiquement
motivés visant des juges ou des avocats, etc.
Avant même une
manifestation pacifique
organisée par AI Népal à
Katmandou, en mars
2008, pour protester
contre les violations des
droits humains au Tibet,
17 personnes ont été
arrêtées sans raison,
au nombre desquelles
Rameshwar Nepal,
Directeur d’AI Nepal;
Sushil Pyakurel, exCommissaire de la
Commission Nationale
des droits humains;
Govinda Bandi, avocat
et membre de la CIJ.
Actuellement, la CIJ concentre son action sur 23 pays
mais intervient dans plus d’une soixantaine au total.
Ses membres élisent un président et deux vice-présidents, chargés de représenter et de promouvoir la CIJ 4.
Les membres élisent aussi un Comité exécutif, qui gère
l’organisme au jour le jour et qui assure le lien de travail
avec le Secrétariat du CIJ. Celui-ci comprend, outre les
services de soutien, près d’une trentaine de personnes,
pour la plupart des juristes, regroupés dans des équipes
thématiques ou régionales, sous la direction d’un secrétaire général.
Le Secrétariat est basé à Genève, mais compte aussi
des bureaux à Bruxelles, Bangkok, Guatemala City,
Johannesburg et Katmandou.
Le budget pour l’année 2013 s’élevait à quelque
8,761,000 Francs suisses (10 295 751,98 $Can). Les principaux bailleurs de fonds ou donateurs sont la Commission Européenne, les ministères des Affaires
Étrangères de plusieurs pays européens et des ÉtatsUnis, de grandes fondations comme la Fondation Ford et
Open Society, etc…
ANDRÉ PARADIS
1
L’Association Internationale des Juristes Démocrates
existe toujours. Elle a tenu son 18e Congrès, en avril 2014
sur le thème « Défendre les droits des/du/ peuples ».
2 Sean Mcbride est l’un des fondateurs d’Amnistie
internationale, dont il a été le président du Comité
exécutif, de sa fondation jusqu’en 1974. Cette même
année, il a reçu le prix Nobel de la Paix (avec le
Premier ministre japonais, Eisaku Sato).
3 La Règle de droit peut être définie comme « la norme
juridiquement obligatoire, quelle que soit sa source,
sa portée, ou encore, comme l’ensemble des règles
juridiques qui régissent les hommes dans la vie en société,
et dont la violation est sanctionnée par l’autorité
publique. Ces règles sont, en principe, uniques pour
tous les individus d’une même communauté. L’ensemble
de ces règles est appelé droit objectif ou règle de droit. »
4 L’un des deux postes à la vice-présidence de la CIJ
est occupé, depuis 2011, par l’ex-juge Michelle Rivest,
qui a été, notamment, présidente du Tribunal des droits
de la personne du Québec, de 1990 à 2010.
11 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
APPELS MONDIAUX
POUR FAIRE LA CAMPAGNE, PARTICIPER À UN MARATHON
OU EN ORGANISER UN VOUS-MÊMES :
AMNISTIE.CA/SITE/CARTES-VOEUX/
CARTES DE VOEUX
ÉCRIRE,
ÇA LIBÈRE !
VOTRE IMPLICATION ET NOS CAMPAGNES
ONT ABOUTI À 66% DE LIBÉRATIONS !
Pour beaucoup d’entre nous, le temps des fêtes est synonyme de
réjouissance et de bonheur. C’est la période d’envoi de nos vœux.
Et si cette année vous les adressiez aussi à des prisonniers d’opinion
et à ceux dont les droits sont bafoués ?
Une simple carte, quelques petites lignes, mais un message fort
pour leur témoigner votre solidarité et vos encouragements.
Avec quelques mots, vous avez le pouvoir de leur donner de l’espoir
et de changer leur vie !
LIBÉRÉS
• ALEXANDRE PAUL et Paul RUZYCKI, les deux militants
canadiens de Greenpeace emprisonnés en Russie
(Cartes de vœux 2013/ libérés le 10 janvier 2014)
• Le chinois GAO ZHISHENG, (Cartes de vœux 2012/
libéré le 7 août 2014)
• JABEUR MEJRI (Cartes de vœux 2013/ libéré le 4 mars 2014,
ré emprisonné puis libéré le 15 octobre 2014)
• IHAR TSIKHANYUK (Cartes de vœux 2013), militant des droits
des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres
et intersexuées) frappé par la police du Bélarus lorsqu’il a voulu
enregistrer son association nous a écrit : « Quand j’ai
l’impression qu’il n’y a plus d’espoir, je relis une lettre et cela
me motive. Je reprends confiance en moi! »
CONSEILS D’ÉCRITURE
• Les messages doivent être brefs.
• Les prisonniers peuvent avoir diverses croyances
religieuses, ne faites donc pas référence à Noël
(qui est une fête chrétienne).
• N’hésitez pas à écrire en français ! En recevant des
messages en différentes langues et de plusieurs pays,
ces hommes et femmes constatent qu’un peu partout,
des gens pensent à eux.
12 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
VENEZUELA
DANIEL QUINTERO, ÉTUDIANT TORTURÉ POUR AVOIR
PARTICIPÉ À UNE MANIFESTATION
En février 2014, Daniel Quintero, 21 ans, a été arrêté,
alors qu’il rentrait chez lui après une manifestation
contre le gouvernement.
Roué de coups, soumis à des actes d’intimidation
et menacé de viol par des membres de la garde nationale
vénézuélienne, il a fait l’objet d’humiliations, d’insultes,
et des menaces à plusieurs reprises. L’officier responsable
a même dit qu’il allait être brulé, le menaçant avec un bidon
d’essence et des allumettes.
Il confie à Amnistie : « Ils m’ont donné des coups de pied
et des coups de poing au visage et dans les côtes,
et des coups de crosse sur le front. Ils faisaient la queue
pour me frapper ».
Daniel Quintero fait partie des nombreuses personnes à
avoir dénoncé des actes de torture et d’autres traitements
cruels au Venezuela. Les autorités semblent avoir pris pour
cible des personnes qu’elles soupçonnent d’avoir participé
aux manifestations de grande ampleur organisées à travers
le pays au début de l’année.
MESSAGES :
« Daniel, nous pensons à toi »
En espagnol : « Daniel, estamos pensando en ti »
ENVOYEZ VOS CARTES À :
AMNISTÍA INTERNACIONAL VENEZUELA,
APARTADO POSTAL 52121,
SABANA GRANDE, CARACAS 1050
VENEZUELA
Bonnie, Chrissy,
Adrian Swain, de jeunes
militantes sur le site du
blocage de la route pour les
coupes forestières, au nord
de Grassy Narrow, en 2007.
CANADA
LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ DES
PREMIÈRE NATIONS DE GRASSY NARROW
Cela fait maintenant des années que la communauté
autochtone de Grassy Narrows, un peuple du
Nord-Ouest de l’Ontario, lutte pour préserver son
mode de vie, menacé par la coupe à blanc.
La déforestation nuit à leurs territoires traditionnels
de chasse et de trappe, l’eau est contaminée suite
à des dépôts de mercure, et la terre est inondée.
Alors qu’en 2002, le gouvernement avait accepté
d’entrer en discussion quant à la gestion et l’avenir
de la forêt, ces acquis sont aujourd’hui menacés.
En effet, le projet actuel du gouvernement est de
reprendre l’exploitation de leurs terres dès 2015.
Cette communauté, qui a déjà énormément souffert
des conséquences de la contamination des rivières
au mercure, ainsi que d’autres effets nuisibles de la
politique gouvernementale, comme la migration
forcée, demande que leurs droits humains soient
respectés.
© AI
MESSAGE :
« Nous sommes à vos côtés dans votre
combat pour protéger et conserver votre
territoire traditionnel. »
GRASSY NARROWS FIRST NATION
C/O CHIEF & COUNCIL
GENERAL DELIVERY
GRASSY NARROWS, ONTARIO
P0X 1B0
OMAR KHADR, ARRÊTÉ À 15 ANS
Le 29 septembre 2012, après plus de dix ans enfermé
à Guantanamo, il a enfin été rapatrié au Canada.
Il purge maintenant sa peine en Alberta.
Omar Khadr a non seulement été victime de torture
et de maltraitance à Guantanamo, mais son statut
d’enfant soldat et des obligations qui en découlent
n’ont toujours pas été reconnus.
La Cour suprême du Canada a déclaré que le canada
était complice de torture sur Omar Khadr. Il n’y a jamais
eu réparation pour la violation de ses droits, comme
ordonné par la Cour. Le gouvernement canadien doit
donc toujours explications et justice à Omar Khadr.
MESSAGE :
Omar Khadr
« Je vous soutiens dans votre combat
pour obtenir justice. »
OMAR KHADR
BOWDEN INSTITUTION, UNIT #3
HIGHWAY #2
PO BOX 6000
INNISFAIL, ALBERTA
T4G 1V1 CANADA
13 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
APPELS MONDIAUX
ÉDITION SPÉCIALE LIVRES COMME L’AIR
CHINE
KUNCHOK TSEPHEL
GOPEY TSANG JUMELÉ À
LINDA LEITH
Depuis 2000, dans le cadre de l’événement
annuel Livres comme l’Air, 150 écrivains
québécois ont offert et dédicacé un de leurs
livres à des écrivains, journalistes ou blogueurs
emprisonnés, harcelés ou forcés à l’exil,
à travers le monde.
Plus de la moitié des écrivains étrangers
jumelés sont désormais libres, entre autres
grâce au projet Livre comme l’Air.
Vous avez aujourd’hui le pouvoir de
contribuer concrètement à la libération de
ceux et celles dont les droits fondamentaux
sont encore bafoués !
EXTRAIT DE LA DÉDICACE DE LINDA LEITH :
C’est pourquoi on a tous deux besoin de nuages.
Des livres peuvent être brûlés et les sites web
déconnectés, mais les mots sont comme l’air,
comme de l’eau ; ils trouvent un moyen. Soyons
comme la pluie, Kunchok Tsephel Gopey Tsang.
Je nous souhaite la pluie et encore la pluie, des
fontaines remplies et limpides, des champs
verdoyants, des chants d’oiseaux, des saules, du riz.
Je me réjouis de notre rencontre. Je me réjouis
de vos mots.
Journaliste de 44 ans, cofondateur d’un site
Internet en langue tibétaine qui fait la promotion
de sa littérature et de sa culture, il purge depuis
2009 une peine de 15 ans de prison pour
« divulgation de secret d’État ». Aucun avocat n’a
été autorisé à l’aider à faire appel. Depuis son
transfert en août dernier vers une prison où les
conditions de détention sont réputées plus
sévères, sa famille n’a accès à lui que 30 minutes
tous les deux mois ; elle le voit derrière une vitre
et doit lui parler par interphone en chinois,
langue que sa mère ne maîtrise pas. ENVOYEZ VOS APPELS À :
SON EXCELLENCE M. LUO ZHAOHUI
AMBASSADEUR
AMBASSADE DE LA RÉPUBLIQUE
POPULAIRE DE CHINE
515, RUE SAINT-PATRICK
OTTAWA (ONTARIO) K1N 5H3
Monsieur l’Ambassadeur,
Je vous écris concernant Kunchok Tsephel Gopey Tsang. Journaliste
de 44 ans, cofondateur d’un site Internet en langue tibétaine qui fait la
promotion de sa littérature et de sa culture, il purge depuis 2009 une peine
de 15 ans de prison pour « divulgation de secrets d’État ».
Je vous demande de tout faire pour que, en vertu de leurs obligations aux
termes du droit international relatif aux droits humains, les autorités de votre
pays libèrent immédiatement ce prisonnier d’opinion. Je vous demande
également que ce prisonnier soit autorisé à entrer en contact avec ses proches
et à bénéficier des services d’un avocat qu’il aura choisi.
Veillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de mes sentiments
les plus respectueux.
SIGNATURE, NOM, ADRESSE
14 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
Pour lire les dédicaces
des dix écrivains québécois
en faveur des écrivains emprisonnés:
Amnistie.ca/lca
AZERBAÏDJAN
SARDAR ALIBEYLIJUMELÉ À
LARRY
TREMBLAY
Son Excellence M. Ramil Huseynli,
Je vous écris aujourd’hui concernant Sadar Alibeyli.
Rédacteur en chef du journal Nota Bene et du site
PS Nota, il fait depuis des années l’objet de persécution,
de harcèlement et d’emprisonnements. Suite à des
critiques contre le gouvernement, il est condamné
à quatre ans de prison en juillet 2013 pour
«houliganisme»; la défense n’a pas pu présenter de
témoins et la victime de la supposée agression s’est
rétractée, mais le tribunal n’en a pas tenu compte.
Rédacteur en chef du journal Nota Bene et
du site PS Nota, Sardar Alibeyli fait depuis
des années l’objet de persécution, de
harcèlement et d’emprisonnements. Suite à
des critiques contre le gouvernement, il est
condamné à quatre ans de prison en juillet
2013 pour « houliganisme », la défense n’a
pas pu présenter de témoin et la victime de la
supposée agression s’est rétractée, mais le
tribunal n’en a pas tenu compte. Son
opposition au président Ilham Aliyev est
partagée par au moins sept autres
journalistes emprisonnés par le
gouvernement de Baku, sans compter tous
ceux qui sont harcelés, attaqués, menacés.
EXTRAIT DE LA DÉDICACE
DE LARRY TREMBLAY:
Je vous demande de tout faire pour que les autorités
libèrent immédiatement ce prisonnier d’opinion afin
que les obligations de la République d’Azerbaïdjan,
aux termes du droit international relatif aux droits
humains, soient respectées. Je vous demande de tout faire
pour que les charges retenues contre cet homme soient
abandonnées.
Veillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression
de ma plus haute considération.
SIGNATURE, NOM, ADRESSE
ENVOYEZ VOS APPELS À :
SON EXCELLENCE M. RAMIL HUSEYNLI
AMBASSADE DE LA RÉPUBLIQUE
D’AZERBAÏDJAN
275, RUE SLATER
BUREAU 1203
OTTAWA, ON
CANADA H1P 5H9
Le courage de critiquer, de dénoncer,
de mettre en doute, d’interroger, d’enquêter,
d’analyser, de dévoiler, d’écrire, de publier,
de communiquer, tu l’as, Sardar.
L’audace de ne pas te taire, de ne pas accepter,
de ne pas abandonner, de ne pas trahir,
tu l’as, Sardar.
15 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
EN BREF
POUR D’AUTRES NOUVELLES, ABONNEZ-VOUS AU BULLETIN ÉLECTRONIQUE AGIR EXPRESS À AMNISTIE.CA
CANADA
AFFAIRE KAZEMI :
LA COUR SUPRÊME DU
CANADA RENFORCE
L’IMPUNITÉ
Vandalisme et pillage
d’une maison
appartenant à des
Musulmans et d’une
mosquée au nord de
Bangui, la capitale.
© AI
La Cour suprême du Canada (CSC) a rendu un
jugement le 10 octobre, à l’effet que les survivants d’actes de torture ainsi que leurs familles
n’ont pas le droit de poursuivre devant des
cours canadiennes les gouvernements étrangers — comme l’Iran — qui sont responsables de
ces actes. Amnistie internationale, qui est
intervenue dans le dossier, est extrêmement
déçue de cette décision qui donne libre cours à
l’impunité, en refusant tout recours en justice
aux victimes et à leurs familles. Amnistie va
continuer de demander que le Parlement fournisse aux survivants d’actes de torture la possibilité de recourir à la justice canadienne.
La décision maintient un jugement de la
Cour d’appel du Québec qui a appliqué la Loi
sur l’immunité des États (LIÉ) dans le cas de la
poursuite de Stephan Hashemi contre l’Iran et
ses représentants, pour la torture, le viol et le
meurtre de sa mère Zahra Kazemi, une photojournaliste canado-iranienne qui est morte en
détention à Téhéran en juillet 2003. Plus de
11 ans après les faits, personne n’a été tenu
responsable de sa torture et de sa mort. La
décision met un terme à cette cause au
Canada.
CONFLIT OUBLIÉ : RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE.
UNE RÉACTION EST REQUISE EN URGENCE AFIN
DE COMBATTRE LA VIOLENCE CROISSANTE DANS
LE CENTRE DU PAYS
De graves atteintes aux droits humains sont perpétrées en République centrafricaine, notamment des homicides, des mutilations, des enlèvements et des
déplacements forcés. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations
Unies pour la stabilisation en République centrafricaine, déployée le 15 septembre 2014, n’a pas encore pu faire cesser ni prévenir la plupart de ces violations. Les auteurs présumés de ces actes, des membres de la Séléka, des combattants anti-balaka et leurs alliés, continuent à bénéficier de l’impunité.
De nouvelles violences ont ébranlé la capitale, Bangui, à la mi-octobre. Au
moins 12 personnes ont été tuées et des milliers d’autres forcées à fuir leur
domicile et à vivre dans des camps pour personnes déplacées à l’intérieur de
leur pays. Ayant commencé plus tôt en octobre et durant depuis maintenant
des semaines, les violences croissantes imputées à la Séléka, à des Peuls
armés (membres de l’ethnie peule) et à des combattants anti-balaka dans le
centre du pays, notamment autour de Bambari, ont coûté la vie à des dizaines
de personnes et mené au déplacement de milliers d’autres.
ÉTATS-UNIS
LE LE DROIT DE MANIFESTER PACIFIQUEMENT DOIT
ÊTRE RESPECTÉ À FERGUSON COMME AILLEURS
François Laroque, un professeur de droit de
l’Université d’Ottawa qui représentait, dans
cette cause, la section francophone d’Amnistie
internationale Canada, a déclaré : « Il est extrêmement regrettable que la CSC ait raté cette
occasion de corriger le déséquilibre flagrant
qui consiste à favoriser la dignité impersonnelle de l’état aux dépens de la dignité personnelle et très réelle de l’être humain ».
16 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
Les membres des forces de maintien de l’ordre au Missouri ne doivent pas
recourir à une force excessive face aux manifestants qui descendent dans les
rues pour protester contre la décision du grand jury de ne pas inculper le
policier accusé d’avoir abattu l’adolescent Michael Brown.
Au mois d’octobre, Amnistie internationale a fait part de son inquiétude dans
un rapport intitulé On the Streets of America: Human Rights Abuses in
Ferguson. Ce document présente des observations recueillies sur le terrain et
analyse les méthodes policières, notamment le refus de laisser les habitants se
rassembler pacifiquement.
Il met également en lumière les préoccupations de l’organisation au sujet de la
loi de l’État du Missouri, qui semble autoriser d’une manière générale le
recours à la force létale.
© AI
Visite du Batey Moun
kilometro 11 dans la province
El Seibo en mars 2014 par
une mission d’AI afin de
recueillir les témoignages
de Dominicains
d’ascendance haïtienne
victimes de discrimination
et privés de nationalité ou
apatrides.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Le 22 octobre, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a rendu un
jugement historique engageant la République dominicaine à offrir réparation pour les atteintes aux droits humains infligées aux Haïtiens et aux
Dominicains d’origine haïtienne qui ont été illégalement expulsés du territoire, privés de papiers d’identité et arbitrairement déchus de la nationalité dominicaine. Cependant, le gouvernement dominicain a rapidement
rejeté cet arrêt, le qualifiant de « déplacé, partial et inopportun », en violation totale de ses obligations internationales.
Le 24 octobre, Amnistie internationale a critiqué la réaction choquante
des autorités dominicaines et les a exhortés à appliquer immédiatement
l’arrêt de la Cour interaméricaine.
MEXIQUE
L'ANNONCE DU MINISTRE DE LA JUSTICE
SUR LES ÉTUDIANTS DISPARUS EST
RÉVÉLATRICE DES DÉFAILLANCES DU
GOUVERNEMENT
La déclaration du ministre de la Justice Jesus Murillo Karam
annonçant que les 43 étudiants disparus en septembre pourraient avoir été tués et leur corps brûlés et jetés dans une rivière
élude la question de la complicité du gouvernement dans cette
tragédie.
L'enquête sur ces disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires a été limitée et incomplète, les autorités n'ayant pas
cherché à remettre en cause la collusion persistante entre l'État
et le crime organisé, qui est à la base de ces graves violations des
droits humains.
« Malheureusement, la disparition forcée de ces élèves-enseignants n'est que la dernière d'une longue liste d'horreurs survenues dans l'État de Guerrero, ainsi que dans le reste du pays. Les
signes avant-coureurs de la corruption et de la violence sont présents depuis des années au vu et au su de tous, et ceux qui ont eu
la négligence de les ignorer sont complices de cette tragédie », a
déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme
Amériques d'Amnistie internationale.
© AI
DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES DOMINICAINS
D’ORIGINE HAÏTIENNE
El Salvador, mise en
scène à l’occasion de
la publication du
rapport sur les droits
sexuels et
reproductifs, en
octobre 2014
SALVADOR
PLUSIEURS PAYS ENGAGENT LE
PAYS À MODIFIER SA LÉGISLATION
RÉPRESSIVE EN MATIÈRE
D’AVORTEMENT
Le 27 octobre, aux Nations unies, le Salvador a fait l’objet des pressions de neuf pays qui lui demandent de
modifier ses lois répressives et archaïques en matière
d’avortement. Cette législation a pour effet d’infliger à
des femmes et jeunes filles, sous une forme institutionnalisée, des violences, des actes de torture et d’autres
formes de mauvais traitements.
Le Salvador s’est vu demander, dans le cadre de
l’Examen périodique universel des Nations unies, de
réformer les lois qui interdisent l’avortement en toutes
circonstances et envoient en prison des femmes jugées
pour avoir fait une fausse couche ou avorté clandestinement.
Nous avons constaté en direct les conséquences
désastreuses de ces lois sur les femmes et jeunes filles
du Salvador, depuis les femmes qui meurent à la suite
d’un avortement clandestin jusqu’à celles qui sont
condamnées à plus de 40 ans d’emprisonnement après
avoir subi une fausse couche.
17 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
VENEZ REJOINDRE
CES GROUPES !
GROUPES
UNIVERSITAIRES
Une action dans le cadre de la campagne 2014 contre la torture :
les étudiants de La Magdeleine forment un barrage humain,
obstacle symbolique entre les bourreaux et leurs victimes.
La Prairie, janvier 2014. GROUPES LOCAUX
CHAMBLY — 103 (EN FORMATION)
Imen Derouiche - 514 451-2766
[email protected]
FARNHAM / ST-CÉSAIRE
Madeleine Lepage - 450 469-0584
[email protected]
GRANBY / WATERLOO
Anne Larkin - 450 539-1102
[email protected]
JOLIETTE
Ginette Joly - 450 756-4067
[email protected]
MONTRÉAL - OUTREMONT
Kristina Maud Bergeron
514 656-1304
[email protected]
Alexandra Haedrich
514 278-6460
[email protected]
QUÉBEC HAUTE-VILLE
Marie-Hélène Bergeron
[email protected]
RIMOUSKI
Jocelyne Bérubé-Sasseville
418 722-8627 — 418 724-2405
[email protected]
RIVE-SUD
Gilles Rivet — 450 449-3335
[email protected]
SHERBROOKE
Mireille Elchacar 819 346-8294
[email protected]
STE-THÉRÈSE
Johanne Lefebvre
514 237-2537 t, 450 437-0383 rés.
[email protected]
ST-HYACINTHE
Monique Arpin 450 799-3729
[email protected]
ST-JEAN-SUR-RICHELIEU
Denise Dubuc - 450 545-1276
[email protected]
ST-JÉRÔME / LAURENTIDES
Suzanne Chénier - 450 432-8446
[email protected]
THETFORD-MINES
Denyse Bouffard
418 338-8563 t — 418 334-0489 rés.
[email protected]
TORONTO, ON
Meryll David-Ismayil
- 647 963-2154
[email protected]
TROIS-RIVIÈRES
Karine Doucet - 819 376-1925
[email protected]
VALLÉE DU RICHELIEU
Andrée Fortin - 514 461-1176
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INSCRIVEZ-VOUS À LA LISTE
DES CYBERMILITANTS !
MONTRÉAL
■ ÉCOLE POLYTECHNIQUE — 174
Nadia Fadlallah [email protected]
■ UNIV. DE MONTRÉAL — 28
Julia Wahba
[email protected]
■ UNIV. DE MONTRÉAL
FACULTÉ DE DROIT — 189
Éloïse Eysseric
[email protected]
■ UQAM — 62
Mickaël Godbout 514 987-3000 #1938
[email protected]
OTTAWA
■ UNIVERSITÉ D’OTTAWA — 192
Catherine Thibault
[email protected]
QUÉBEC
■ UNIV. LAVAL — 20
Mao Marcotte
[email protected]
■ UNIV. LAVAL
FACULTÉ DE DROIT — 191
Julia Tétrault-Provencher
[email protected]
SHERBROOKE
■ UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Marie Maude Bossiroy
[email protected]
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19 ¬ AGIR ¬ Décembre 2014
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