Málaga Gibralfaro et son Parador [brochure]

Transcription

Málaga Gibralfaro et son Parador [brochure]
La Cour Des Miracles
“Al-Mansour déployait ses grandes qualités
politiques et militaires au service de l’Etat de Cordoue.
Sa bonne administration et son sens de la justice
permirent à l’Al-Andalous de jouir d’une longue
période de paix et de prospérité.”
MÁLAGA
GIBRALFARO
Et son Parador
Chronique de son temps
L
’histoire serrée dès le début des temps ; des géographies
surprenantes, inimitables, à la beauté déroutante ; des fleuves
généreux et des côtes abondantes et fertiles protégées par des montagnes
gardiennes aux rochers cachés, refuge fréquent d’oiseaux altiers et de
géants mythologiques.
D’après ce que beaucoup disent et ce que tous veulent, ces magnifiques
Malagas auraient voulu être baptisées comme « La cour des miracles ».
Comme un miracle inachevé de terres, de fleuves et de mers, généreux
fournisseurs de riches récoltes, de poissons et de plantes, de légumes et de
fruits. Des incursions et des conquêtes des peuples méditerranéens les plus
cultes et aguerris, fertiles semeurs d’idées nouvelles et de cultures
indiscutables, comme les Phéniciens, venus de Tyr pour fonder Malaca,
vers le XIe siècle avant notre ère pour établir des fontes de métaux pour
alors abondants sur ces terres. Baptisée « Malach » par certains, déesse
adorée par ces visiteurs laborieux. Ou pour l’expression phénicienne «
malach » ; on appliqua des techniques et des procédés nécessaires pour
conserver et condimenter au sel des escabèches et des salaisons de
généreuses récoltes offertes par les mers et les côtes.
La visite des envahisseurs grecs, cultivés, fut une agréable surprise ;
avides commerçants mais généreux missionnaires d’idées et de cultures,
d’usages, de coutumes et de systèmes d’organisation sociale. La colonie
hellénique fonda le Château de Gibralfaro, aujourd’hui le siège de ce
superbe parador.
Gibralfaro fut ainsi baptisé car son phare était très utile la nuit pour
orienter les embarcations pour alors déjà très fréquentes, et le jour pour
protéger de l’abondante piraterie. Mais la colonie phénicienne fut
MÁLAGA GIBRALFARO ET SON PARADOR
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abandonnée lorsque Tyr tomba aux mains des Babyloniens.
Très vite apparut un autre visiteur, voisin et agressif. La Malaga
carthaginoise s’élargit considérablement. Un port artificiel fut construit
pour améliorer le commerce.
Les légions romaines voulurent aussi s’établir à cet endroit, mais les us et
coutumes des Phéniciens se maintinrent pendant très longtemps.
La toute-puissante Rome, irritée et irritante rivale de Carthage, parviendra
non sans de terribles batailles à expulser les partisans de Scipion et ainsi à
déployer ses standards qui finiront par inonder la presque totalité des
terres péninsulaires.
Les troupes romaines commirent les excès et les injustices propres à la
force et à la suffisance de l’envahisseur : ils firent esclaves les peuples
vaincus, saccagèrent, firent de riches butins de guerre…
Mais Rome fut intelligemment respectueuse du gouvernement de Malaga, à
qui elle donna le privilège de « Ville Confédérée », d’après le témoignage
de Pline lui-même : la ville conserva ses propres lois, sa liberté et son
indépendance ; elle eut même le privilège de nommer ses propres
magistrats. Son commerce profita d’une remarquable prospérité : on
exportait à Rome des
minéraux, du vin, de
l’huile, des amandes,
des salaisons et des
escabèches, des
produits très appréciés
de l’Empire.
Vers le milieu du XIXe
siècle on découvrit
dans un endroit appelé
« Los Tejares » deux
tablettes épigraphiques
en bronze montrant les
lois municipales de
Salpensa et Malaca,
pour alors « Municipio
Flavio Malacitano ».
C’est l’Empereur Tite lui-même qui lui avait donné les privilèges de «
municipio ».
Les doctrines évangéliques furent prêchées à Malaga par l’apôtre Santiago
(Saint Jacques) alors que Claudius était Empereur. La ville connut aussi et
souffrit le martyre de Paula et de Cyriaque aux temps de Dioclétien. La
décadence de l’Empire favorisa l’invasion des barbares : Suèves, Vandales
et Alains entrèrent sur la péninsule à l’aube du Ve siècle. De nombreux
villages furent pillés et saccagés, y compris Malaga, rapidement
reconstruite.
La monarchie wisigothe resta au pouvoir pendant deux cents ans, jusqu’à
la fin du VIIIe siècle, à la mort du roi Rodrigue, vaincu dans la bataille du
fleuve Guadalete par les armées de Tarif et Musa, non sans avoir fait
escale à Malaga pour occuper la place et le port. La vallée d’Abdalajis, à
sept lieux de la ville, rappelle le nom du premier conquérant arabe.
La longue présence arabe entraîna beaucoup plus de gloires que de peines
à la péninsule ibérique. Ils ne furent pas aussi féroces et sanguinaires
qu’on l’a dit. Plus que des guerres, des tentatives de conquêtes favorisèrent
des relations tolérantes entre les différents peuples. Les frontières étaient
perméables et permissives ; tant au niveau de la culture que de la religion.
Les us et coutumes étaient en grande partie partagés. Les envahisseurs
introduisirent des avancées considérables dans la culture et l’irrigation
avec le perfectionnement de norias et de canaux. Ils cultivèrent les arts et
les lettres et développèrent l’astronomie, pour alors pratiquement
inconnue.
Après la dissolution du Califat de Cordoue le Royaume de Malaga fut
constitué sous le contrôle des émirs qui l’appelèrent « paradis terrestre ».
Les soulèvements ambitieux et les luttes entre royaumes taïfas finirent par
détruire l’empire musulman.
Malaga souffrit le choc des Axarquías avec une violence inhabituelle.
Malaga était alors enfermée derrière une solide muraille ornée de soixantequatorze tours qui avec celles de Gibralfaro et la casbah atteignaient le
nombre de deux cents tours si célébré par les poètes arabes. L’avancée des
armées chrétiennes fut définitive avec la présence du Roi Catholique,
décidé à anéantir l’un des derniers bastions sarrasins. Les tentatives de
conquête de la part des armées chrétiennes furent nombreuses mais ratées.
Même les attaques du terrible Hernán Peréz del Pulgar furent
énergiquement repoussées par l’alcaide de la place musulmane, Hamet el
Cegrí.
Finalement, la population assiégée, affamée et assoiffée, fut obligée de
capituler. Le courageux Hamet ne voulut pas voir la reddition de la ville et
s’enferma dans le château de Gibralfaro, mais sa reddition était
inexorable.
Le 18 août 1487 Isabelle et Ferdinand prirent la place après trois longs
mois de siège.
Une fois bien finie la conquête finalement chrétienne de Malaga, la ville ou
ce qu’il en restait fut reconstruite. L’ancienne alcaicería fut transformée en
logements ; une zone pour les maures fut gardée, suivant un accord
permettant aux convertis de rester dans la ville.
Au milieu du XVIe siècle Malaga connaît une croissance extraordinaire. On
commence à installer de modestes ateliers, des tavernes et des boutiques, le
commerce renaît. L’activité de salaison explose. Le port est agrandi, les
églises et les couvents se multiplient, on construit de beaux paseos comme
la Caleta del Marqués.
Plus tard, au XVIIIe siècle, les faubourgs grandissent. On profite des
terrains gagnés sur la mer. La tour d’Atarazanas est détruite. Les travaux
de la cathédrale accélèrent considérablement.
Pendant le règne de Philippe V de Bourbon et jusqu’à Charles Quint la
ville prend part à la défense contre les troupes de Napoléon Ier. Après
Séville, Malaga sera la deuxième ville à se soulever contre les Français. Le
gouverneur de Malaga, Teodoro Reding, rejoint l’armée du Général
Castaños. Les Français restèrent dans la ville jusqu’à 1812.
Le Parador de Gibralfaro
Malaca Est Gibralfaro
L
e palais forteresse de Gibralfaro se fond et se confond dans les
premiers temps de l’histoire. D’après de raisonnables indices il
aurait été construit dans les parages pendant la présence des Phéniciens et
des Grecs. Mais les Arabes durent arriver pour que sa majesté et son pouvoir
inexpugnable soient consolidés.
Gibralfaro fut levé sur une enceinte généreuse embrassée par deux murs à
tours, pourvus de créneaux et de sévères et profondes fosses impossible à
franchir. Ils disposaient de deux bastions, deux hexagones, deux carrés et
deux ronds. Quatre portes à l’accès jalousement gardé et un chemin protégé
par deux grosses murailles descendant jusqu’à la casbah ; une des quatre
portes se trouvait sur le bastion principal, le donjon est ; c’était
probablement l’entrée principale de cette superbe forteresse.
L’intérieur du château disposait de plusieurs citernes et d’un puits
généreux très large et très profond. Vers la fin du IXe siècle, aux temps
d’Abderrahman Ier, une grande partie de la forteresse fut remodelée. Juan de
Ovando Santarén, poète de Malaga du XVII
esiècle, écrivit ainsi :
2
MÁLAGA GIBRALFARO ET SON PARADOR
“…Sublime altesse à dix tours,
Trois encadrements de mur de couronne
Retraits du combat dans la faiblesse…
Des murs séculiers de peines et de gloires, d’idylliques jardins légendaires
théâtres de conspirations et d’amourettes… Une fois franchie la porte
principale, s’ouvre une esplanade connue comme la « cour des captifs » :
les vestiges de plusieurs grottes et oubliettes que la pension forcée offrait
aux captifs chrétiens y perdurent.
Les murailles de ce privilégié parador-palais-forteresse se transforment en
un accueillant balcon aux vues gratifiantes sur les côtes de Malaga qui
embrassent de Torremolinos à la Cala.
Les Atarazanas se vantaient d’une beauté et d’une grandeur singulière, et
ce fut peut-être le plus noble bâtiment de la Malaga musulmane, comme les
restes en témoignent. C’est une ?uvre de Abderrahman III. Cependant on
conserve sa grande porte en marbre avec un arc légèrement en ogive, peutêtre à vocation ou prémonition gothique. Depuis la clé et suivant la courbe
de l’ogive, se dessine une belle ligne de pierre en forme d’encadré ; dans le
tympan elle fait une courbe avec une énigmatique coquille à l’origine de
légendes variées.
Des deux côtés de l’arc une inscription gravée qui servait peut-être
d’avertissement au chrétien rebelle :
“Le Gali Ille Alah “. (“El vencedor sólo es Dios.”, “Seul Dieu est
vainqueur”) .
La Casbah:
Luxes et Luxures
casbah fut construite sur un promontoire, au centre de la ville,
caressant la côte et seulement dominée par le château-palais de
Gibralfaro, le parador actuel. Au début du XIVe siècle Ibn el Jatib la
décrivit en ces termes :
A
“…La casbah est sur le mont comme sur un trône, Allah l’a placée dans
un endroit éminent ; ses murs et ses enceinte sont très épais ; sa cheminée
s’élève sur le mont béni ; ses tours sont proches les unes des autres ; ses
escaliers sont hauts et ses portes bien défendues… ”
Àl’origine elle avait deux portes, cent dix tours principales dont une
trentaine d’une fabrique excellente et d’une somptuosité incomparable. Elle
disposait d’un jardin enviable communiquant avec les bains et la mosquée.
Et elle jouissait bien sûr de la protection dissuasive de la forteresse de
Gibralfaro.Sous ses fondations on a récupéré des restes de constructions et
de céramiques romaines.
Après sa restauration le palais est un symbole singulier de la Malaga
maure, guerrière et sybarite, fidèle, infidèle et capable d’humbles suffisances.
Ce que l’on conserve du palais appartient au XIe siècle et à la reconstruction
nazaréenne. La galerie d’un premier patio est toujours debout, on y entrait
par trois arcs en ogive ornés de motifs végétaux. Depuis le pavillon de la
galerie on profite de vues superbes sur la mer et la ville. Ces grandioses
ruines se vantent d’être le meilleur exemplaire de l’architecture andalouse
antérieure aux almohades ; et ce précédent est la règle et l’origine de l’art de
la Grenade Nazaréenne.
Un Musée Archéologique
modéle
F ils adopté après la reconstruction de la casbah, le musée
archéologique a voulu et su accueillir des pièces et des restes très
utiles, d’exceptionnels témoins qui construisent à eux seuls une histoire de
l’évolution de la ville : ses us et coutumes de survie, de bien être, ses
mythes et ses rites, ses arts et ses artisanats et les peines semées par les vas
et viens successifs des envahisseurs. La salle de la préhistoire est belle et
précise ; elle montre les tentatives forcées des premiers habitants. De
singulières pièces de la période préromaine y sont recueillies. On distingue
une belle tête hellénique en marbre du IIIe siècle av. J.-C., représentant
certainement les traits d’Épicure. Et des vases et des monnaies grecques,
des pièces égyptiennes et puniques et divers fragments de céramiques.
La salle romaine montre de précieuses statues en marbre ; des céramiques
carthaginoises et romaines, des stèles et des objets en terre, en pierre et en
bronze, en terre cuite, des objets en verre, des monnaies… La Salle
d’Épigraphie enferme une exceptionnelle collection de pierres gravées et de
restes prouvant le passage de Chrétiens, de Wisigoths, de Musulmans et de
Mozarabes.Les dits « Cuartos de Granada » montrent d’éminentes pièces
de céramique musulmane provenant de divers gisements.
Le jardin de la casbah est semé de pièces de grande taille :
la figure ibérique d’un verrat, des inscriptions, des cerceaux, des
amphores, des vases, des pièces en ivoire et en os…
MÁLAGA GIBRALFARO ET SON PARADOR
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Les chroniques légendaires racontent que le Roi Don Ferdinand vit en rêve
cette même image montrant la paume de sa main droite en signe de
victoire. Le rêve fut interprété comme une révélation prémonitoire : le
siège de la ville se durcit et quelques jours plus tard la Malaga musulmane
se rendit aux armées chrétiennes.
“…Les rois qui l’accompagnaient,
Après avoir vaincu les Maures,
Pour leur courage,
Connaissant leur « hidalguía »
Lui donnèrent des terres ».
Eglise de Santiago (Saint Jacques). Fondée par les
Rois Catholiques, elle est achevée au milieu du
XVIe siècle. Elle présume d’une svelte tour
mudéjar terminée par une coupole renaissance.
L’intérieur du temple est entouré de pieuses
chapelles. Sur l’autel principal luit un retable
du XVIIIe siècle.
Certaines des nombreuses églises méritent encore
une visite : les Martyrs, celle de San Juan (Saint Jean),
celle de San Pablo (Saint Paul)…
La Cathedrale:
de Fervents Eclats
Le Musée des Beaux Arts et
Musée Picasso
C
’est un temple héroïque et mystique que cette basilique à la
sveltesse impondérable. Baptisée Santa María de la Encarnación
(Sainte Marie de l’Incarnation), elle fut levée près de l’endroit occupé par
la déjà vieille mosquée et consacrée au culte catholique après la
Reconquête. On la conçut comme une cathédrale au tracé gréco-romain
avec des lisérés propres à l’ordre corinthien. Sa construction commença
pendant la Renaissance la plus remarquable. Cependant, le processus de
construction se prolongea – non sans incertitudes – comme il était
habituel dans la fabrique de monuments entre la deuxième moitié du
XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle. Les soifs mystiques
étaient si anciennes que la ville fut catholique et épiscopale dès l’aube du
christianisme.
Elle demanda la présence de l’architecte principal de Tolède. Il approuva
les plans dessinés par le prestigieux Diego de Siloe. Malgré tout, la
construction fut suspendue par manque de ressources. Les trois portes de
la façade principale conduisent à un très large escalier en marbre. De la
façade elle-même la tour s’élève avec une superbe vigoureuse, et sa
hauteur atteint la centaine de mètres. Sa richesse intérieure est telle que le
voyageur aura raison de faire une visite pausée et gratifiante. Le ch?ur
offre un intérêt particulier avec des sièges taillés dans des bois américains
comme l’acajou et le cèdre. C’est une ?uvre de Pedro de Mena et Alonso
Cano, entre autres. Ses deux orgues aux musicalités enviables sont l’?uvre
du maître organiste de la cathédrale de Cuenca, Julián de la Orden.
L’artiste saintier était si fier qu’il demanda la permission de vivre dans la
tour jusqu’à la fin de ses jours. On le lui permit.
Si le visiteur pieux dispose du temps suffisant la visite de certaines des
nombreuses chapelles serait très intéressante.
Eglises, Devotions et
Missels
’image de Sainte Marie de la Victoire, patronne de la ville, est
un cadeau que les rois Catholiques reçurent de Maximilien,
Archiduc d’Autriche.
L
I
l passe pour être l’un des musées les plus riches et les plus
complets de Malaga. Il suffit d’énumérer certaines des célèbres
signatures attestant de sa valeur et de son prestige : Zurbarán, Ribera,
Murillo, Luis Morales, « le divin » Francisco de Herrera, « le vieux »,
Lucas Jordán, Alonso Cano…
Après un processus prolongé d’ardues et ardentes tentatives ratées, le
désiré musée naquit enfin en 2003, dans le Palais de Buenavista,
immeuble renaissance du XVIe siècle, sur des espaces occupés par la vieille
communauté juive. Ce fut une dure course d’obstacles dus à l’idéologie
clairement communiste de l’artiste génial. Finalement, grâce à la ferme
décision de la « Junta » d’Andalousie, à la largesse de Christine et
Bernard Ruiz Picasso et à la donation d’une bonne poignée d’oeuvres le
musée se trouve là où il a toujours voulu être.
Les dépendances sont nombreuses et variées : une salle de projections, un
auditorium généreux et une souveraine librairie sur l’oeuvre du peintre.
Une bibliothèque et le Centre Documentaire, exclusivement destiné aux
travaux de recherche, occupent un espace de trois étages.
L’ensemble des l’oeuvres est accroché sur les deux étages du bâtiment
principal sur une surface d’une douzaine de salles. En total il réunit
environ deux-cent-cinquante ?uvres : des peintures, des dessins, des
céramiques et des sculptures. Excepté celui de Paris, ce musée est le plus
important au monde en nombre d’?uvres et celui qui montre le plus et le
mieux les différentes époques et les inquiétudes artistiques de sa trajectoire
problématique.
L’exposition parcourt d’une certaine manière la trajectoire vitale depuis ses
débuts juvéniles voire infantiles, jusqu’à la fin de sa vie, en 1973, avec des
l’oeuvre aussi nombreuses que précieuses que le visiteur pourra admirer :
la « Petite-fille à la poupée » ou la « Femme à la mantille », tous deux
de la fin du XIXe siècle. La « Mère et l’enfant » (1922) de facture
MÁLAGA GIBRALFARO ET SON PARADOR
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classique ou la magistrale « Tête d’homme » de 1972. En passant par «
Olga Kokhlova avec une mantille » de 1917, la « Femme dans un
fauteuil » de 1946, la « Nature morte avec une guitare sur une commode
» de 1922 et la « Nature morte avec crâne » de 1947.
De plus, le musée organise régulièrement des ateliers dirigés aux artistes
enfantins débutants, des conférences sur la vie et la figure de Picasso, des
expositions temporaires…
Sa visite et obligatoire, c’est un devoir gratifiant.
L’ajoblanco », délicieux et toujours surprenant, à la seule condition qu’il
ait ce qu’il faut d’amandes et de vinaigre. Et le gaspacho à l’avocat…
La basse-cour apporte aussi des viandes d’excellente qualité : du porc, du
poulet et du lapin, des chevreaux et des cailles. Les vins des meilleures
vignes de la péninsule sont élaborés ave du raisin « moscatel » et « Pedro
Ximénez ». Et des délices pour emporter chez soi : « jamón serrano »
(jambon de montagne), fromage de chèvre frais (queso fresco de cabra),
charcuterie des montagnes proches, pain de figues (pan de higo), amandes
(almendras), olives (aceitunas), « orejones », « dulces de membrillo »
(coing), miel…et bien davantage.
Des Routes Mystrieusement
Enchantées
S
ur ces géographies insolites l’étranger profitera sans doute de
témoins d’exception, des traces des envahisseurs à l’attitude
tolérante. De gestes héroïques. De cultures parfois contradictoires et
fréquemment symbiotiques souffrant mais jouissant des arts, des religions,
des musiques et des littératures. Et d’us et coutumes savamment
perméables, symbiotiques. Fréquemment de confuses et austères
cohabitations ; mais aussi de vies extraordinairement raffinées.
N’importe quelle route où Malaga a tant à montrer en sera le témoin.
DES CHÂTEAUX ALTIERS ET D’HUMBLES MONASTÈRES
Gastronomie : Des Poissons
et Autres Mets Exquis
O
n sait amplement qu’une grande partie de ces tables et
fourneaux répartissent et partagent des plats ressemblants ou
similaires mais difficilement égalables. Les espèces de ces côtes sont
nombreuses et abondantes : colin (merluza), merlan (pescadilla), sardines
(sardina), alevin (chanquete), palourdes (almeja), rouget (salmonete),
sébaste (rubio), langoustine (langostino), sole (lenguado)… Mais surtout
des anchois (boquerones). Les anchois sont leur excellence.
Il n’y a pas de restaurant dont les stars soient disposées à renoncer à la
présence permanente de l’anchois ; ni de stands qui n’en aient.
L’habitude est en plus la norme : « d’abord les anchois, ensuite ce qu’il
faudra… »
En tout cas le voyageur sera satisfait de tous ces surprenants paysages. Il
remarquera que le nom du plat est fréquemment commun ou concordant
: ce sont des variantes ressemblantes, communes dans l’essentiel, mais
jamais pareilles ; ces géographies sont fertiles en produits propres. Des
mers et des côtes viennent la « fritura malagueña » (friture de Malaga)
qui admet avec surprise de nombreuses variantes. Les anchois frits
(boquerones en fritura) ou au vinaigre, les palourdes (almejas) et les
olives (coquinas), le chien de mer mariné (cazón en adobo). Des soupes
variées de fruits de mer ou « à la Malaga », préparées avec quelques uns
de ces poissons et juste ce qu’il faut de xérès sec.
La plaine maraîchère est également généreuse et variée. Des légumes
toujours frais. Des figues, des poires, des amandes ou des fruits
relativement exotiques comme l’anone ou l’avocat. Tout ceci donne lieu à
des plats froids comme le gaspacho ou les gaspachos. La « porra
antequerana » est peut-être le gaspacho le plus catégorique. «
Cette curieuse escapade traverse Cadix et Malaga avant de descendre vers
Gibraltar, juste là où s’est livrée la bataille du détroit. Olvera est blanche
et médiévale.
Tout en haut se dressent encore l’église et le château.
Près d’Alcalá del Valle survivent des restes de ce qui fut un couvent
franciscain du XVe siècle. La toute-puissante Ronda a su conserver
suffisamment de restes de ses murailles. Gaucín, Castellar et Jimena
s’élèvent comme des crêtes sur leurs collines. Et tout près, les restes du
couvent de la Almoraima sont encore là, depuis le XVIe siècle.
A Tarifa, face à l’Afrique, le château de Guzmán el Bueno, du XIe siècle,
veut encore réciter cet exploit légendaire, la défense de la place en échange
de la vie d’un fils.
MORISCOS ET MOZARABES
Les musulmans furent capables de convertir et de se convertir. Sur des
terrains quotidiens comme l’habillement ou la cuisine, sur celui des
technologies et de l’artisanat. Ils cultivèrent avec une avance enviable des
musiques douces et des poésies inoubliables.
La route passe entre et depuis des villes comme Malaga, Antequera et
Ronda, avec d’humbles « caseríos » (des hameaux) montagnards dont la
physionomie, l’architecture et les habitudes rappellent le souvenir éternel
de la présence maure et musulmane : la casbah, protégée par le château
de Gibralfaro ; la porte de Nazarita de las Atarazanas et la casbah. Alora
conserve encore les restes de ce qui fut son château aguerri. A Bobastro,
les mozarabes voisins s’élevèrent contre l’Etat de Cordoue.
GOTHIQUES MAIS MUDÉJARS
En plus du mudéjar que le voyageur connaît déjà, la montagne de Ronda
invite à visiter les paroisses gothiques de Cartama, Ardales, el Burgo et
Parauta. Ou les hôpitaux de San Juan de Dios (Saint Jean de Dieu) et
Bazan à Marbella, de San Andrés (Saint André) à Coín.
Sur la route de Axarquía se trouve une bonne poignée de temples mudéjars
: Almanchar, El Bosque, Cutar, Comares, Benamargosa… VélezMÁLAGA GIBRALFARO ET SON PARADOR
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Malaga est l’épicentre de cet itinéraire : voyez l’église de Santa Maria et
les fragments mudéjars des couvents de Santa Clara et de Santa María.
RENAISSANCES TARDIVES
La présence musulmane prolongée jusqu’à la fin du XVe siècle, l’influence
de leurs constructions et la certitude des maîtres mudéjars freinèrent la
naissance du classicisme. Il en reste malgré tout de bons exemples
intéressants : à Antequera la Colegiata de Santa María la Mayor et la
cathédrale de Malaga, bâtie avec une connivence fertile entre les illustres
architectes Egas et Pedro López, bien que l’?uvre fut terminée par Siloé.
LE BAROQUE : SUBLIME RELIGIOSITÉ
Ces baroques voulurent se distinguer par la grande variété des matériaux
employés : la pierre, la brique, le plâtre et la maçonnerie blanchie. Avec
les bâtiments de la capitale que le visiteur connaît déjà, il y en a de
remarquables exemples dans les alentours provinciaux. A Churriana
(Finca del Retiro) se trouve le jardin privé d’Andalousie le plus peint. Vers
les montagnes on peut visiter la Ermita de los Remedios à Cartam ; à
Coín les paroisses et le Sanctuaire de la Fuensanta.
Ronda montre, à côté de son architecture religieuse aux nombreux
couvents et églises, d’importantes constructions civiles comme le Pont «
Nuevo » et les arènes (plaza de toros), la Maison du Roi (Casa del Rey) et
le Palais du Marquis de Salvatierra (Palacio del Marqués de Salvatierra).
Antequera est une ville-couvent exposant de nombreux exemples du
baroque : Carmen, Loreto, San José, Belén… Et des tours en briques
comme celle de la Colegiata de San Sebastián ou de San Agustín.
Archidona se distingue par sa place octogonale, le Pósito et plusieurs
églises. Vélez-Malaga est un autre centre du baroque important avec les
églises des Carmélites Déchaussées, San Francisco et quelques autres.
L’AVENTURE DE LA DÉCOUVERTE
Beatriz de Arana, dame plus que proche de l’Amiral et mère de Hernando
Colón, érudit biographe de son père, naquit dans la localité de Trastierra.
Aux temps des pénuries elle vécut dans la capitale, peut-être pour
s’éloigner des gloires et des peines, qui ne furent pas rares. Il semble
probable qu’elle logeait au couvent de la Merced et qu’elle visitait la cour
d’Isabelle et Ferdinand dans l’alcazar des Rois Catholiques. Elle
fréquentait aussi le couvent de San Francisco, protecteur volontaire de son
ordre protecteur, non sans la participation pécuniaire des émigrés des
Indes, comme d’autres fondations religieuses : le couvent de San Agustín
et la mosquée-cathédrale, apparemment une enceinte très admirée par
l’Amiral. Et c’est précisément ici que gît l’Inca Garcilaso, symbole du
métissage des cultures américaines et hispaniques.
Au sud de Malaga nous rencontrons l’embouchure du Guadalorce, repos
des touristes assoiffés de soleil et refuge d’oiseaux migrateurs. Curieuse
coïncidence. Sur ses alentours on cultive la canne à sucre et d’autres fruits
tropicaux… Cette excursion semble dessinée à la mesure des écologistes et
des naturalistes : elle permet sans difficulté l’observation de nombreux
groupes d’oiseaux aquatiques. Fuente de Piedra est la plus grande lagune
des marais andalous à perdurer : son eau est salée et elle est décisive pour
la nidification du flamand. Elle est aussi l’objet de la visite de la sterne
hansel ou du canard coloré.
Les marais de Campillo sont aussi très intéressants. La route se termine à
la Laguna de Medina, point de nidification estivale de l’érismature à tête
blanche, du caméléon et de la foulque caronculée. L’hiver d’énormes
groupes d’oiseaux apparaissent.
DES ROMANTISMES INVENTÉS
On dit que le romantisme choisit l’Andalousie et la réinventa. Pour
plusieurs et différentes raisons : pour ses paysages multicolores ; pour ses
sentiers surprenants ; pour ses ruines mystérieuses. Les tracés arabes des
villes et des villages. Des facteurs plus que suffisants pour assouvir la soif
d’aventures de ces voyageurs aventuriers des Europes les plus illustres. A
Malaga des orphelins de leur propre colonie anglaise se languissaient de
l’odeur de l’amandier et du chèvrefeuille. Et la sonorité chantante de ses
parlers et de ses pensées : Marbella, la Punta de Caleburra, Estepona et
tant d’autres endroits éternellement gais.
Parador de Málaga
Gibralfaro
Castillo de Gibralfaro, s/n. 29016 Málaga
Tel.: 95 222 19 02 - Fax: 95 222 19 04
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
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Tel.: 902 547 979 - Fax: 902 52 54 32
www.parador.es / e-mail: [email protected]
wap.parador.es/wap/
Textos: Juan G. D’Atri y Miguel García Sánchez Dibujos: Fernando Aznar
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