Appareils de vision nocburne : la nuib n`a plus - bushnell

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Appareils de vision nocburne : la nuib n`a plus - bushnell
AVRIL/MAI 08
SANGLIER
Bimestriel
60 RUE DE VITRUVE
75020 PARIS - 01 55 25 31 00
Surface approx. (cm²) : 1979
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ÉQUIPEMENT
Appareils de vision nocburne :
la nuib n'a plus de secrebs !
Entre une réglementation souvent mal interprétée et une offre commerciale
volontairement ambiguë, la plupart des chasseurs ont bien du mal à démêler le
vrai du faux lorsqu'il s'agit d'envisager l'achat d'un matériel de vision nocturne.
Alexandre Bombenger
Voir la nuit est bien utile pour les chasseurs. Attention toutefois à ne pas se tromper sur l'usage de cette technologie qui doit ètre réserve à la gestion et à l'observation
L
es appareils électro-optiques a
intensification de lumière, appelés aussi appareils de vision
nocturne, sont issus d'une technologie militaire ayant débute
dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les premières lunettes de tir américaines
utilisant cette technique sont ainsi apparues
durant le conflit vietnamien, tandis que les
Russes équipaient massivement leurs équipages de chars des tout premiers modèles
de binoculaires « mains libres ». En un peu
plus de trois décennies, ces outils sont devenus des equipements standard auprès de
toutes les armées du monde et ont dorénavant atteint un niveau technologique très
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avancé. Ce n'est qu'au début des annees 90,
à la chute du mur de Berlin puis lors du premier conflit dans le Golfe, que cette technologie a brusquement fait irruption dans le
monde civil Les médias et les revendeurs
de matériel d'optique ont largement contribué à la populariser, l'aspect spectaculaire
des images monochromes représentant des
missiles atteignant leurs cibles n'ayant pas
échappe aux premiers et les nombreuses
opportunités commerciales relatives à la
vente de materiel de surplus militaire n'ayant
bien sûr pas échappé aux seconds !
Beaucoup de fabricants peu scrupuleux,
maîs aussi de distributeurs simplement ignorants, ont ainsi vendu à prix d'or des appa-
reils d'origines diverses, de finition souvent
approximative, reconditionnés à la hâte ou
totalement obsolètes et qui n'avaient finalement comme intérêt que leur aspect « gadgets technologiques », leurs performances
étant en effet souvent inférieures à celles
d'une classique paire de jumelles dites « crépusculaires ». Aujourd'hui, la situation s'est
assainie et l'offre disponible, tout comme la
reglementation, a favorablement évolue.
Principe de Fonctionnement
Contrairement à un dispositif d'imagerie thermique, un mtensificateur de
lumière ne cherche à exploiter qu'une
portion relativement restreinte du spec-
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photographiques
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tre lumineux (« proche » infrarouge) qui correspond à un rayonnement
électromagnétique d'une valeur d'environ 800 nanomètres. Ce rayonnement,
invisible à l'œil nu, est collecte par l'objectif de l'appareil en le recueillant parmi
l'ensemble des particules de lumière
résiduelle (réverbération de l'éclairage
public sur la couche nuageuse, lumière
de la lune ou des étoiles, etc.). Les photons sont alors concentrés sur un tube
intensificateur composé d'une photocathode ayant pour mission d'absorber
cette énergie et de la convertir en électrons. Le flux électrique ainsi canalisé
est par la suite traité électroniquement
afin d'être multiplié plusieurs milliers de
fois avant d'être finalement restitué sous
forme d'image sur un écran au phosphore. En plus de trente ans, cette technologie a connu de très nombreuses
améliorations. On distingue aujourd'hui
les produits selon des dénominations
correspondant au degré de performances de la photocathode mise en œuvre :
des premières générations de tubes
(Gen O ou Gen 1), considérées comme
obsolètes, aux plus récentes (Gen 3 ou
XD-4), réservées généralement aux forces armées. Leurs différents niveaux de
performances se mesurent selon le
« gain » ou l'amplification de lumière
(de quèlques milliers jusqu'à 30000 ou
35000 fois). Mais on peut également
les définir selon la résolution de l'image
exprimée en paire de lignes par millimètre (d'une vingtaine jusqu'à plus de
70 lignes par millimètre).
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'ecie récapitulatif, histoire
e se Paire une idée plus précise
. Génération « O » : années 50. Objet de collection ne fonctionnant qu'en situation de
pleine lune ou à l'aide d'une puissante
source infrarouge externe (pro|ecteur
avec filtre à l'époque). Aucune
réelle amplification de la
lumière résiduelle.
. Génération « 1 » et
« 1+ » : années 60.
Amplification de la
lumière résiduelle faible
mais exploitable en conditions favorables ou à l'aide
d'une source de rayonnement
infrarouge externe (gain d'environ
1 DOO à 3000 fois et parfois un peu plus selon
le type de tube). Résolution d'environ
une vingtaine de lignes par millimètre. Pas de
coupure automatique en
cas de surexposition à une
source de lumière
trop forte : croiser
un phare de voiture
peut le détruire de
manière définitive,
comme une pellicule de
photographie argentique exposée en pleine
lumière. Uniquement des tubes issus de
surplus militaire. Largement mis en œuvre
parmi les produits destinés au grand public
en raison de son faible coût.
. Génération « 2 » et « 2+ » : années 70.
Amplification enfin suffisante (15000 à
Les grands noms de l'optique germanique sont peu
présents sur ce marché et i! n'y a guère que Zeiss,
Minox ou encore Swarovski qui proposent quèlques
rares modèles.
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25000 fois) de par l'amélioration des performances de la photocathode grâce à un
amplificateur d'électrons. On peut donc se
passer d'une source externe de rayonnement infrarouge dans la plupart des situations favorables (quart de lune acceptable).
Durée de vie initiale du tube satisfaisante
(environ 2000 heures d'utilisation continue)
et résolution correcte (environ 30 à 40 lignes
par millimètre) Fonction de protection contre
la surexposition accidentelle (gage de sécurité). Tubes issus des surplus de l'armée
américaine, certains sont testes individuellement et garantis (appellation « Mil-Spec »
pour« spécification militaire »), d'autres non.
Nettement plus onéreux que ceux de la
génération 1, ils sont reserves en Europe
aux appareils milieu de gamme. Attention a
ne pas les confondre avec les tubes dits
« Supergen », de marque Photonis, de fabrication européenne actuelle, et qui équipent
le haut de gamme des marques les plus
réputées (leurs performances étant par
ailleurs nettement supérieures)
Génération « 3 » ' annees 90 Amélioration
des performances de la photocathode et
donc des capacites d'amplification (de
30000 fois à 40000 fois). Parfaitement
exploitable en l'absence de lune avec le
minimum de lumière résiduelle (réverbération même très lointaine de l'éclairage urbain
ou d'étoiles uniquement). Résolution élevée
(60 a plus de 70 lignes par millimètre), permettant de distinguer de nombreux détails.
Gain autorégulé s'adaptant automatiqueBOLLE
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ment aux conditions de luminosité Tres longue duree de vie Materiel militaire americain
actuel non exportable a titre individuel
Pratiquement inusité dans les appareils destines au grand public a cause de son prix
de vente (plus de 6000 euros)
Generation dite < 4 » productions actuelles destinées a des usages militaires spe
cifiques et correspondant en fait soit a des
générations 3 améliorées soit a des dénominations strictement commerciales
L'intérêt de cette technologie
jour les chasseurs
Sous reserve de ne pas mettre a profit ces
appareils pour contrevenir a la legislation
cynégétique (respect des heures légales en
premier lieu) pouvoir observer la vie de son
territoire durant la nuit offre en effet de nombreux avantages Cela permet d'identifier les
éventuels fauteurs de troubles, qu'il s agisse
de bipèdes (braconniers) ou de quadrupèdes (sangliers dans les cultures ou preda
leurs dans les élevages), d évaluer en quantité
et en qualite , de faciliter le comptage du petit
gibier a poil comme a plume d'observer
avec plus de confort et de discrétion certains
grands moments que nous offre la nature
(brame bouquinage) et enfin dans le cas
ou I on pratique l'affût crépusculaire, de per
mettre de lever définitivement les doutes possibles quant a la nature exacte d un gibier
devant être tire Le resultat que l'on peut
attendre de cette technologie a la chasse
peut néanmoins etre décevant si I on ne prend
pas garde a mûrement réfléchir son achat
La plupart des fabricants et distributeurs
entretiennent en effet un certain « flou artis
tique » Dans la gamme des « prix d'appel »
entre 300 et 900 euros actuellement il est
impossible de se procurer un appareil suffi
samment performant pour être pleinement
exploitable a la chasse Mieux vaut investir
cette somme dans des projets bien plus pro
fitables Seuls les appareils de seconde generation et ceux utilisant des tubes neufs de
type « Supergen » (entre 2000 et 4000 euros
environ i) offrent des possibilités vraiment
intéressantes ainsi qu une réelle polyvalence
(au bois, en plaine au marais) et ce, sans
avoir I obligation de disposer des meilleures
conditions de lumiere résiduelle ll s'agit certes d un sacrifice important qui se fera peutêtre au détriment d'autres equipements, maîs
jusqu a present aucune alternative sérieuse
n est a attendre
•
Chasse et technologie, deux évolutions réglementaires majeures
E
ntre les risques évidents « d'artifïcialisation » des pratiques cynégétiques et les revendications légitimes des
acteurs économiques du secteur, le législateur a éclaire! certains points précis. L'arrêté du 15 juin 2005,
modifiant celui du I cl août 1986, relatif « aux procédés de chasse, cle destruction des animaux nuisibles et de
reprise du gibier vivant dans un but de repeuplement », précise désormais les seuls « moyens d'assistance
électronique » autorisés. On y retrouve les dispositifs de localisation et de repérage des chiens ainsi que les
colliers de dressage qui leur sont destinés, les viseurs à point rouge et, enfin, les casques atténuant le bruit des
détonations. Concernant les appareils de vision nocturne, c'est un second texte, émanant du ministère de la
Défense et modifiant l'arrêté de septembre 1995 « fixant le régime des matériels de guerre, armes et munitions » qui clarifie de manière importante la situation. Pour les chasseurs, seule l'abrogation de l'alinéa lll du
paragraphe 1 apporte un changement notable. En retirant le matériel de vision nocturne de la quatrième catégorie {« Armes à feu dites de défense et leurs munitions dont l'acquisition et la détention sont soumises à autorisation »), le législateur permet aux monoculaires et binoculaires d'observation de passer (enfin) à la légalité.
Il est bien sûr entendu que les viseurs (comprenez, dispositifs de type « lunettes de visée ou de tir ») et les appareils « mains libres » à intensification de lumière sont toujours considérés comme des matériels de guerre et
relèvent, à ce titre, de la première ou de la seconde catégorie (interdits à la détention et, de ce fait, également
interdits à la chasse...).
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