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A l’heure où on ne peut pas faire 100 mètres dans la rue sans voir une femme plus ou moins dénudée dans une position plus ou moins érotique. A l’heure où même sur Skype ou sur nos boîtes mails on tombe sur les photos de Léa, 20 ans, célibataire coquine. A l’heure où l’on voit des affiches de Gleeden, « site de rencontre extra-conjugale, créé par des femmes » sur l’arrière de notre cher 21. A l’heure où une fille poilue est aussi repoussante qu’un uruk hai purulent. Et surtout à l’heure où l’on découvre notre corps, nos envies, notre sexualité, où l’on se fracasse le crâne contre des montagnes de préjugés, nous avons décidé d’éditer un numéro spécial sexualité (nous ne traitons pas un tel sujet uniquement pour profiter des turpitudes lycéennes en vendant plus de numéros, enfin, vendre plus de numéros c’est pas mal non plus, avouons-le). Nous avons donc essayé de parcourir ces terrains glissants et de répondre à un certain nombre d’interrogations tout en laissant la place à tes réflexions. Ici, le tabou n’est pas de mise. Enjoy ! Compte tenu du fait que nous avons cherché à avoir une vision de la thématique assez large, comme vous le constaterez, et assez décomplexée, nous conseillons aux lecteurs de consulter attentivement le sommaire avant de se lancer dans la lecture. . Par Bénédicte P4 Le top 10 des accidents sexuels les plus insolites - par Juliette Pagnon P6 Les poils: naturels ou sale ? - par P7 Capucine Saulpic L’homme ou la femme idéale: ils ressemblent à P8 quoi ? - par Tatiana De la pensée féministe - par Thaddée P10 Il va y avoir du sang – par Lucie P12 Les paraphilies: où comment assumer son P15 excentricité pendant le coït - par Jo La culture du viol par Lucie P18 Témoignage P25 Le harcèlement de rue: comment faire P26 taire un mec lourd - par Jo et Lucie Micro-couloir - par Louna Guirrec P27 Le sexe en musique - par Louna P28 Guirrec Les coups de cœur de la rédac P29 BD - par Claire Roya P31 Les vertus du sexe - par Juliette Pagnon Le top des ACCidents 10 seXueLs les plus inSolites Overdose du pénis * À New-York, un type de 34 ans a eu une idée de génie : s'injecter de la cocaïne dans le sexe pour assurer comme une bête. Et manifestement ça a marché. Au bout de trois jours d’érection ultradouloureuse, le mec s'est décidé à consulter son médecin. L'histoire finit mal puisque le membre en question, après cette période d'activité intense, a dû être amputé. Introduction de pomme de terre * Une banale histoire arrivée à un prêtre britannique. Selon sa version des faits, l'homme d'église changeait ses rideaux, nu (pourquoi pas...) et, perdant l'équilibre, est tombé sur une pomme de terre qui traînait sur la table de sa cuisine. Admettons. Lèvres en feu * Cette jeune femme est arrivée aux urgences à petits pas et le personnel médical a un temps pensé qu'elle avait fait du cheval sans selle. Il n'en est rien, elle subissait en fait les conséquences d'une attention toute en langue de son compagnon, amateur de sauce piquante. Troubles de la vue * Il semblerait qu'avec un orgasme particulièrement intense, l'afflux de sang peut faire péter des vaisseaux dans les yeux et réduire temporairement la vision. Si vous croisez des gens avec les yeux rouges et le sourire, soit ce sont des drogués, soit ils ont passé une bonne nuit. La morsure de l'aube * Un homme d'affaires singapourien bénéficiait tranquille d'une petite gâterie sur un parking de la part de sa secrétaire. Un conducteur maladroit percute leur véhicule, et le malheureux y a laissé une part de lui-même. Ironie de l'histoire, la scène a été filmée par un détective privé embauché par son épouse, qui se doutait que quelque chose se tramait. La fracture de pénis * John Doe contre Mary Moe : deux pseudo qui s'affrontent dans une sale affaire. L'homme accusait en effet sa compagne de lui avoir "fracturé la bite" (la traduction est assez libre) lors d'une nuit de sexe particulièrement intense. Le terme "fracture" est un peu exagéré puisqu'on parle en fait d'une rupture de tissu spongieux. L'incident est très rare, mais fait quand même un peu flipper tout homme normalement constitué. La crampe du Kama-Sutra* Des gens qui restent bloqués dans l'effort, les pompiers en trouvent tous les ans et leur jettent des seaux d'eau. Ce qui est arrivé à ce couple de quinquagénaires russes est différent, et c'est en fait une contracture musculaire qui a scellé le couple dans une position périlleuse du KâmaSûtra, l'Indrani, livre que Monsieur venait d'offrir à Madame. Pensez à vous échauffer, un accident est si vite arrivé. Article par Juliette Pagnon 50 nuances de grey Le succès de la trilogie a entrainé une forte croissance du nombre d’utilisateurs de sextoys, et donc du nombre d’accidents. Le Washington Post nous informe que le nombre d’accidents recensés est passé de 1200/1500 en 2011(date de sortie du premier roman) à 2400 en 2012/2013 ! Apparemment 25% des accidents nécessitent une hospitalisation, et/ou un transfert vers d’autres soins, et 83% des interventions consisteraient à retirer un corps étranger… Se tromper de tube Dans la précipitation et l’excitation, il semblerait que nombreux sont ceux qui choisissent le mauvais tube dans la salle de bain. On pense attraper le lubrifiant et l’étaler, mais pas de chance on découvre, appliqué un peu partout, le dernier Colgate extra-white fresh à la menthe pour une supra haleine. Aoutch. Mais les plus imprudents sont ceux qui choisissent, volontairement, de s’appliquer de la margarine en spray. C’est certes moins cher, mais beaucoup se découvrent alors une nouvelle allergie. Allergie au sperme Et oui, c’est rare mais ça existe. Une jeune femme découvre pour la première fois la sexualité, mais également une petite allergie. Irritations, gonflement de la zone génitale sont apparus quelques minutes après son rapport, handicapant par la suite les relations… Mais attention mesdemoiselles, d’après certains chercheurs la fréquence de la maladie ne fait qu’augmenter. Les vertus du sexe Par Juliette Pagnon Parler de sexe peut occasionner une certaine gêne au début des conversations, mais ne nous mentons pas, le sujet finit toujours par tomber et cela nous convient bien. Néanmoins, il a toujours été plus facile de nous parler des méfaits qu’il provoque plutôt que de la source de plaisir qu’il constitue et des avantages qu’il procure. Non, il n’est pas seulement facteur de déviances, comme le viol, les délires pornographiques, ou encore de calamités comme les maladies sexuelles. Le sexe engendre également de nombreux effets bénéfiques et essentiels à une bonne santé. L e coït est en effet une des activités les plus agréables que les gens exercent car il déclenche en nous une sensation de bien-être et de plaisir maximal grâce à la dopamine, endorphine, et toutes autres sortes d’hormones finissant en –ine. Il permet de ce fait de lutter contre certaines maladies. En effet des chercheurs de l’Université d’Etat de New York ont démontré lors d’une étude que le sperme était un antidépresseur précieux. Sur 293 femmes, seulement 4.5% de celles ayant des rapports non protégés avaient pensé au suicide contre 13.2% pour celles aux rapports protégés. Le sperme contiendrait certaines hormones qui influenceraient « le bien-être mental, la bonne humeur et le sentiment d’affection lorsqu’elles se trouveraient dans le sang des femmes ». Les femmes pratiquant des activités sexuelles régulières et avec différents partenaires témoignent d’être plus heureuses et de posséder une forte résistance à la déprime. Mais cela ne doit pas pour autant occasionner l’abandon du préservatif ! D’autre part, il a été démontré que les hormones sécrétées par le coït possèdent des vertus thérapeutiques. P ar exemple, l’orgasme, considéré comme la « la réponse physiologique qui a lieu au maximum de la phase d’excitation sexuelle, synonyme de jouissance extrême » (dixit Wikipédia), entraîne la sécrétion de certaines hormones vecteurs d’un profond bienêtre. Néanmoins il ne provoque pas forcément les mêmes conséquences chez l’homme et chez la femme car il ne s’exprime pas de la même façon. L’orgasme chez l’homme se traduit par l’éjaculation, des contractions musculaires du périnée, et est plutôt fréquent et court alors que chez la femme, l’orgasme est beaucoup plus rare car il nécessite généralement la stimulation de plusieurs zones érogènes. Il se caractérise par la rétraction du clitoris et des contractions rythmiques périnéales et vaginales, et sa durée est un peu plus longue. L’orgasme serait donc connu pour pallier les maux de têtes et les douleurs menstruelles, grâce à deux hormones produites : les endorphines et la sérotonine. Ces hormones produisent respectivement un antidouleur notoire, ainsi que la rétraction des vaisseaux sanguins dilatés dans le cerveau responsables du mal de tête. Il libérerait « l’équivalent de 2 aspirines d’endorphine dans le sang » ! D e plus, l’éjaculation serait également efficace face au cancer de la prostate. Michel Leitzman, professeur en épidémiologie, a démontré lors d’une étude que les hommes éjaculant entre 13 et 20 fois par mois avaient 14% de plus de chance d’éviter le cancer de la prostate que la moyenne (avec 4 et 7 éjaculations par mois). Cela s’expliquerait par le fait que les toxines naturelles accumulées dans la prostate seraient ainsi évacuées lors des éjaculations. Enfin, le sexe est surtout une activité physique, il est donc facteur d’une meilleure activité cardio-pulmonaire, d’une irrigation plus intense du corps, notamment du cerveau, et il permet ainsi de renforcer les défenses immunitaires et le ralentissement de la vieillesse. Cela a au moins le mérite d’être moins cher que les crèmes anti-âge et nettement plus agréable. Et puis faire l’amour permet de se relaxer, de lutter contre le stress car notre corps qui est sensible aux câlins, aux petits bisous etc, produit une hormone, appelée ocytocine, qui contient une molécule anti-stress. En bref, avoir des activités sexuelles permet d’avoir une vie plus heureuse, d’être plus détendus, plus résistants, de meilleure humeur, ce qui permet d’acquérir une meilleure estime de soi. Généralement vus comme un signe de virilité chez les hommes, ils sont, chez la femme, perçus comme sales, dérangeants et laids. Serena, lycéenne en terminale, témoigne : « Un mec velu arrive sans problème en short au lycée alors que moi, si j’arrive en jupe et que je ne me suis pas épilée, on me dit que c’est sale et j’entends toutes sortes de réflexions là-dessus, ca fait polémique dans le lycée ! ». De l’autre côté, lorsqu’un garçon s’épile, il s’attire, lui aussi, des réflexions. Est-ce normal ? Les garçons ont-ils le monopole du poil et les filles celui de l’épilation? Une fille peut-elle garder ce que l’on appelle couramment sa « féminité » tout en étant poilue ? Le photographe Ben Hopper a décidé, dans sa série « Natural Beauty » de s’attaquer à ce cliché en montrant des femmes dans des positions de mannequin, les bras en l’air avec de jolies petites touffes sous les aisselles. Oui, il a choisi des femmes qui correspondent au stéréotype de la beauté féminine mais il avait un but précis : Or, pour démontrer quelque chose, de manière générale, il ne faut faire varier qu’un paramètre. Il a choisi de faire varier celui des poils pour démontrer qu’une femme belle garde sa beauté même avec des poils sous les bras. Voici quelques photos de la série. Trouvez-vous que ces femmes perdent de leur charme ou leur beauté à cause des touffes sous leurs aisselles? Ruby Bird Daniela Gale Ayan Mohamed Si vous souhaitez voir d’autres clichés, vous pouvez vous rendre sur la page Facebook de Ben Hopper ou bien sur son site internet : o http://www.therealbenhopper.com. L’homme ou la femme idéale ils ressemblent à quoi? par Tatiana Pensez à quelqu’un. Un être absolument ultra-sexy, à qui on compare tout le monde, qui serait l’amour de notre vie, à qui on aurait envie de faire des bisous partout, qu’on pourrait passer des heures à regarder sans jamais se lasser et sans jamais trouver de défaut, la perfection incarnée. Bon, les idées fusent ou pas ? Si on cherche dans les gens connus tout de suite il y aurait David Beckham, Leonardo DiCaprio, Johnny Depp (du moins dans leurs années plus fraîches)… puis dans la gente féminine on retrouverait Angelina Jolie, Megan Fox, Rihanna, Kim Kardashian… Les classiques, quoi, ceux et celles qui mettent tout le monde d’accord ! Mais y-a-t-il un certain ‘type’ qui prend le dessus, l’homme ou la femme parfaite aux yeux de - presque - tout le monde ? Eh bien l’idéal de beauté change très souvent. Déjà dans l’histoire, ça n’a jamais été le même : on connait les femmes bien en chair des tableaux de la Renaissance,, ou encore Marilyn Monroe, véritable icône, qui portait pourtant du 44, et puis les hommes de la Cour coiffés de perruques et poudrés… C’est comme un effet de mode, on peut le dire. Aujourd’hui, sondage après sondage, les résultats tombent. Voyons. D’après les femmes, l’homme idéal est grand mais pas trop, entre 1m75 et 1m85, châtain, cheveux plutôt courts, yeux verts, mâchoire carrée, bouche charnue mais pas trop, pourquoi pas des fossettes, pas poilu, ou alors juste là où il faut (comprendra qui pourra), propre sur lui et rasé (mais la barbe dite « de trois jours » est appréciée)… Pour le corps, on ne va pas se mentir, c’est un homme « bien foutu », abdominaux dessinés etc, mais sans tomber dans le cliché du body-builder. Bon en gros, c’est un Ken. MAIS les femmes ne sont pas non plus des êtres froids et sans cœurs obsédés par la perfection, il y a bien quelques petits défauts qui les font craquer, notamment les poignées d’amour (qui portent bien leur nom) et les cicatrices (pour l’effet bad boy?). Fun fact : « l’homme parfait n’aime ni le foot, ni les jeux vidéos, ni les kebabs » lis-je sur un blog… je… ah… Pour ces messieurs, c’est vraiment plus difficile de se décider. Alors blonde ou brune ? Ronde ou toute menue ? Déjà, comme les femmes, les hommes aiment les yeux clairs, verts ou bleus (normal, c’est plus rare ! Il paraît que les 3/4 de la population mondiale ont les yeux marrons…), en amande, et en général le regard est quelque chose de très important, idéalement : à la fois envoûtant, provocateur, mais fragile (ah oui quand même, tout ça en même temps, faut s’entraîner devant son miroir, là). Une jolie chevelure de sirène, longue et ondulée (ah la la, les fameuses beach waves) est un véritable atout de séduction, ainsi que la peau ambrée, naturellement et joliment bronzée. Et enfin, la femme idéale est toute bien propre sur elle (bien sûr, désolée les féministes, mais l’épilation c’est obligé), elle a la peau douce… Quand on parle du corps, là, pas de surprises : des formes voluptueuses, sympas à regarder, mais que « là où il faut » ! Ventre plat, fesses rebondies, beaux seins mais pas trop gros, corps tonique (la salle de sport, c’est à la mode, les copains). L’idée de beauté elle-même est très subjective, et propre à chacun, à son éducation, à sa culture. Non, on ne peut pas parler d’ « idéal » (qui, par définition, n’est justement qu’une idée, et pas quelque chose de matériel, de réel), car les résultats laissent à désirer malgré le fait que les sondages montrent évidemment des convergences, ils ne sont pas assez fiables et précis pour parler du physique parfait qui plaît à tout le monde… a Encore heureux ! Métisse, basané, très pâle, yeux bleus, noirs, cheveux frisés ou plats, rouges, violets, blonds, 1m45 ou 2m10, nez en trompette ou « royal », formes généreuses, super généreuses ou pas assez, tablettes de chocolat ou de… pain, embrace yourself, et puis ne faites pas trop les difficiles! Montage par Tatiana De la pensée féministe Article par Thaddée De la phallocratie à l’égalité des droits En philosophie, le féminisme est un courant de pensée qui vise à reconsidérer la notion de féminité. Son objectif premier est de séparer les différences corporelles (mâle/femelle) des différences sociales (masculin/féminin). Ainsi la femme est biologiquement autre que l'homme. Mais toutes les différences sociales sont le reflet d'une inégalité. En effet, on peut analyser l'Histoire de l'Humanité (avant le xxeme siècle) comme une affirmation continue de la Phallocratie. Les hommes étant continuellement les dominants dans une société toujours plus coercitive. La femme apparaît souvent dans l'Histoire comme dominée, réduite à un état d'obéissance qu'on associe parfois à la volonté de l'homme de la protéger, malheureusement à l'excès. Il s'agirait alors d'un besoin de préserver celle qui enfante. Ou encore de garder un repère stable, associé au chez-soi, qui réconforte après le dur labeur. Depuis, Jane Austen, les suffragettes et Simone Weil ont petit à petit fait changer les mœurs. Aujourd'hui, une femme peut ouvrir un compte bancaire sans l'accord de son mari, voter, travailler, avorter, être élue. La femme semble enfin parvenir à se hisser au même degré de puissance de l'homme. Sans le dépasser aucunement. Mais simplement en exigeant un traitement égal devant la loi : salaires égaux, fin des plafonds de verre, parité dans les gouvernements, conseils. La philosophie féministe et ses détracteurs Mais cette philosophie féministe est hélas connue plus communément sous le nom de « théorie du genre ». Ceux qui la critiquent vont même jusqu'à l'appeler « théorie du gender » comme pour repousser un « mal » du monde anglo-saxon d'où il provient. Cette philosophie est appelée « théorie » afin de considérer qu'il est possible de ne pas la considérer comme fondée. Ses détracteurs se gaussent ainsi de penser qu'il est bien beau de rêvasser à cette folle idée que masculin et féminin ne soit plus distingué ; que jamais on ne. verra cette théorie devenir pratique. Il ne faut pas oublier que c'est également en Amérique que l'on retrouve les ultraconservateurs, soit les plus fervents opposants à ce type de philosophie. La «performativité du genre » la pierre angulaire du féminisme Judith Butler, philosophe américaine, est la première à parler d'une possible indifférenciation entre masculin et féminin dans son ouvrage : Trouble dans le genre. C'est pour cette raison que la philosophie féministe est fréquemment associée dans le délire collectif à une terrible invention des américains. La grande idée de Butler est de dire : le genre n'est pas un état, c'est une performance. L'idée semble assez complexe mais en réalité simple à comprendre. Le garçon, quand il joue aux voitures, quand il s'habille en bleu, quand il se bagarre n'est pas un garçon. Il fait comme s'il était un garçon. Autrement dit il exécute des performances qui se rapporte au concept de « garçon » mais en réalité, rien au fond de lui, dans son essence ne le rend garçon. C'est la même chose pour les filles. Leurs performances qui leurs sont habituellement attribuées sont plutôt : mettre des jupes, se laisser pousser les cheveux, jouer à la dinette etc. Ces performances peuvent être inconscientes, certes, mais elles sont répétées et deviennent naturelles alors qu'elles ne sont que le résultat de l'action de la société. Plus on exécute ces performances, plus elles deviennent naturelles et plus elles deviennent difficiles à désamorcer. Ainsi, plus on agit en fonction de notre genre attribué, plus on a le sentiment de devenir ce genre. Butler appelle cela : « la performativité du genre ». Une critique et souhaitée L'intérêt n'est pas forcément d'adhérer entièrement et sans condition à cette philosophie qui peut être critiquée, revue, améliorée. Il s'agit davantage de la considérer comme inhérente à la pensée contemporaine, comme un enjeu majeur de société. Il est vrai toutefois que d'autres problèmes discriminatoires peuvent parfois sembler plus « urgents » que cette question malheureusement vue comme un caprice parfois. Ces discriminations devraient donc justement, ne pas discriminer les autres au titre qu'elles sont plus urgentes. La lutte contre la xénophobie doit donc être menée au même titre que la lutte contre l'antisémitisme, l'islamophobie. Il en va de même pour le féminisme. Un(e) vrai(e) féministe devrait donc s'insurger contre toute forme de haine car c'est en combattant les discriminations ensembles qu’elles ont le plus de chance de disparaître. Hommes et femmes qui lisez ces dernières lignes, espérons ensemble que nous finirons tous égaux en droit. Notre intérêt commun est bien de désirer ardemment les mêmes traitements de chacun devant la loi et la société civile. Car c'est en se prêtant à la lutte contre la discrimination de toute forme qu'elle finira par disparaître. Car c'est en décidant de passer outre l'ignorance et la haine dans notre quotidien qu'un jour, l'humain pourra se revendiquer d'être un seul et même être, puissant par sa force d'union et d'amour du prochain. Il VA Y aVOir Article par Lu ie Les menstruations, ou règles, consistent en la désagrégation de la couche superficielle de la muqueuse utérine, ce qui a pour conséquence une perte de sang par le vagin, et ce tous les mois, pendant environ une semaine, de manière plus ou moins abondante et plus ou moins régulière. Accessoirement, c’est un phénomène biologique aussi naturel qu’avoir le coeur qui bat. « Rien qui soit aussi malfaisant que le sang menstruel » Pourtant, les règles ont été pour les hommes une grande source de terreur et de dégoût. Voyez plutôt. (Pline c’est le plus mélodramatique, selon lui j’aurais des super-pouvoirs destructeurs tous les mois) « Mais difficilement trouverat-on rien qui soit aussi malfaisant que le sang menstruel. Une femme qui a ses règles fait aigrir le vin doux par son approche, en les touchant frappe de stérilité les céréales, de mort les greffes, brûle les plants des jardins ; les fruits de l'arbre contre lequel elle s'est assise tombent ; son regard ternit le poli des miroirs, attaque l'acier et l'éclat de l'ivoire ; les abeilles meurent dans leurs ruches ; la rouille s'empare aussitôt de l'airain et du fer, et une odeur fétide s'en exhale; les chiens qui goûtent de ce sang deviennent enragés, et leur morsure inocule unpoison que rien ne peut guérir.» Pline l’Ancien (livre 7, XIII) (Dans le même genre, si on suit les textes religieux il faudrait que je reste cloitrée chez moi et que je lave tout comme si j’étais pestiférée): « Et ils t'interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis: "C'est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. » Coran 2 :222 on en parle peu ? Les femmes cachent leurs menstruations, on ne doit jamais en percevoir la moindre trace, la moindre odeur, on ne doit pas les voir en possessions de protections hygiéniques, c’est dégueu, dégueu, dégueu. Vous avez vu les publicités ? On dirait que c’est un cataclysme, une plaie que nous envoie Mère Nature . « La femme qui aura un flux, un flux de sang en sa chair, restera sept jours dans son impureté. Quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir. Tout lit sur lequel elle couchera pendant son impureté sera impur, et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur.… » Lévitique 15 :19 ; 15 :20 « Déjouer Dame Nature» Bien sûr en ce cher XXIème siècle on a compris que le flux menstruel ne tuait pas les abeilles par son aura malsaine, mais pourtant cette peur irrationnelle des règles persiste : vous avez remarqué comme Publicité Always serait déjà bien. Pouvoir se plaindre, sans que tout le monde prenne une moue gênée et nous dise que c’est bon pas besoin d’entrer dans les détails, pourquoi tu te sens obligée d’en parler ? Je me sens pas obligée. De même que je râle quand j’ai faim que je suis enrhumée ou que je raconte que je me suis fait un bleu, je dis «j’ai mal, j’ai mes règles» et c’est tout, alors que chacun détende un peu son slip. Publicité Tampax (‘Mère Nature s’il te plaît, la chambre est déjà payée’ et en plus cette pub est sexiste.) Pourquoi on pense que c’est sale Pourquoi tout le monde est aussi stressé par un peu de sang ? Justement, parce que c’est du sang. Or le sang est un symbole de vie. Donc les pertes de sang ont une connotation morbides. CQFD. Une petite symbolique de mes deux (ovaires, s’entend), associée à diverses méconnaissances biologiques, a entraîné ces réactions un peu extrêmes qu’on retrouve dans les textes religieux. Or comme vous le savez ces textes, même si on ne les suit plus à la lettre (quoique...), ont eu une immense influence sur notre culture. Rajoutons à ça l’habituelle pression sociale sur notre corps, en particulier celui des femmes il faut être belle, propre et épilée sur chaque centimètre carré de notre corps, nous répètent les médias... Bon, il n’en faut pas beaucoup plus pour qu’un tabou s’installe. Pourquoi ça ne l’est pas tant que ça, finalement Les règles, c’est du sang. C’est clairement pas plus indiscret de demander une serviette hygiénique qu’un kleenex avant d’aller aux chiottes, ou un pansement ou quoique ce soit. C’est clairement pas plus sale que du caca, et personne fait jamais de blague dessus (même si je suis sûre que vous avez déjà lu ce qu’utilisait un vampire en guise d’infusion). Les filles ont le droit de rire à des blagues qui parlent de sperme (si elles aiment l’humour salace plein de foutre –j’assume), tandis que les mecs font trois pas en arrière dès qu’ils entendent le mot « règles ». Rendons-nous compte : nos réactions face à ce phénomène sont illogiques. Je ne dis pas qu’il faut, à table, évoquer la consistance et la couleur de son flux menstruel. Juste de pouvoir en parler ouvertement, sans pression, ça Régler le problème (vous l’avez ?) et kiffer sa schnek son corps sa vie Pour que les règles ne soient pas un tabou avec les autres, ça ne doit pas être un tabou pour nous-même et cette partie s’adresse tout particulièrement aux personnes possédant un vagin et étant réglées. C’est un truc qui va durer toute notre vie donc mieux vaut être en paix avec ça. On vient de voir que les règles ne sont pas dramatiques, que ce n’est pas une malédiction, un truc envoyé par la nature pour nous emmerder nous les femmes. Ouais, ça fait mal, je sais. Mais à la base, avoir ses règles signifie que notre système reproducteur fonctionne, en gros que tout va bien et qu’on peut avoir des bébés si on le souhaite (mais je vais pas refaire un cours de SVT). Donc, c’est juste un phénomène naturel, quelque chose qui fait partie de notre corps, de nous. Je dis pas qu’il faut adorer ses règles et les attendre avec une folle impatience, juste reconnaître que ce processus est normal et fait partie de nous, et l’accepter en tant que tel. D’un point de vue pratique, c’est juste ne pas dramatiser, ne pas faire des règles une période hardcore de la vie (c’est un cycle, quelque chose de perpétuel, pas des petites malédictions, je me répète mais on s’en fout), et prendre soin de soi, pendant la période de règles en particulier et tout le temps en général. Conseils pratico-pratiques pour vivre heureuse même en période de règles Si vous avez particulièrement mal que ce soit au ventre, à la chatte, aux jambes, au dos, à la tête, prenez tout simplement des médocs. Ceci est un conseil évident mais bon je connais des personnes qui n’ont pas le réflexe (genre moi) et puis c’est un rappel quoi. Gardez des provisions de protections hygiéniques, et rangez-les un peu partout (dans la salle de bain, les toilettes, votre chambre, votre sac, selon les endroit où vous vous changez), histoire de pas en manquer et d’en avoir à portée de main –c’est plutôt rassurant. lllll Notez qu’il existe des protections autre que les tampons et les serviettes, comme par exemple la coupe menstruelle, mais par manque de place, de connaissance et d’expérience dans le domaine je vous invite à vous renseigner sur internet (dans mes sources il y a des sites pas mal à ce sujet). Beaucoup de filles portent des slips-moches-mais-confortables pendant leur règles. C’est très bien. Si vous le sentez bien, rien ne vous empêche de porter de la lingerie fine si vous le voulez. Pour des raisons pratiques mieux vaut éviter certaines matières (les taches de sang ça pardonne pas toujours) mais on peut vouloir se sentir, et être sexy en période de règles. Soyez à l’écoute de votre corps, de ce que vous ressentez pendant (ou avant, ou après) votre cycle. Et hésitez pas à être en contact avec votre corps, à le toucher, c’est bien moins dégueu qu’on cherche à le faire croire. Vous pouvez aussi vous masturber. Durant les règle les vaisseaux sanguins du pelvis (=en gros la zone du bas ventre) sont déjà bien dilatés, ce qui fait que votre entrejambe est plus sensible et peut donc être propice à toutes sortes d’enjaillements. D’ailleurs, on peut faire l’amour même quand on a ses règles, si l’on veut. Mais je vais pas m’étendre là-dessus par, comme tout à l’heure, manque de place de connaissance et d’expérience. Cet article ne cherche qu’à faire un peu réfléchir et à donner quelques conseils pour que chacun soit plus heureux dans son corps et par rapport aux autres, sur ce je vous souhaite de bonnes règles à tous. Encore plus sur le sujet: Sources : Laci Green, Madmoizelle, Slate Article par Joséphine L’originalité, force ou faiblesse ? D’habitude, on considère l’excentricité comme un truc plutôt positif : c’est rare de se fritter avec quelqu’un parce qu’il n’aime pas le chocolat ou qu’il est joueur professionnel de Didgeridoo. En tant qu’êtres humains civilisés, on a appris à respecter les goûts d’autrui, si différents soient-ils, dans tous les domaines. Tous, sauf un. Je parle bien sûr du vaste et sombre domaine de la sexualité. Au niveau des pratiques sexuelles, dès que quelqu’un sort de la norme, c’est forcément un taré dangereux à enfermer le plus vite possible, bon j’exagère un peu mais disons qu’il sera montré du doigt. Alors voilà, ma question est la suivante : pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’on accepte sans problème les gens qui n’aiment pas la techno alors qu’on se sent obligé de coller une étiquette « gars flippant » à n’importe quel type appréciant le BDSM ? Laissons donc là les préjugés pour découvrir quelques « paraphilies », ou pratiques sexuelles diffèrant des actes considérés comme « normaux », caractérisées par le psychologue John Money comme des « embellissements sexo-érotiques, ou alternatives à la norme officielle idéologique ». NOTA BENE : les pratiques sexuelles qui vont suivre seront étudiées dans le cadre de comportements sains et responsables, motivés non pas par maladie, la haine ou l’angoisse mais par l’unique but de faire plaisir aux partenaires, dans le respect et le consentement mutuel ainsi que la gestion éclairée des risques. Si certaines paraphilies sont menées uniquement dans la recherche du plaisir et de l’amusement, d’autres sont considérées comme des troubles mentaux dangereux. AUTRE NOTA BENE : Il y a environ 547 paraphilies connues de nos jours, je ne vais parler que des plus connues. Le fétichisme sexuel désigne l’excitation que peut ressentir une personne à toucher/voir/sentir/goûter une matière (latex, cuire…laine), un objet (gants, bottes, cols roulés, bonnets de nuit - c’est du véridique), ou une partie du corps (mains, pieds, nez, pieds, seins, pieds…). Ces objets ou parties du corps peuvent avoir une valeur symbolique (comme un revolver qui rappellerait la puissance, la domination…) ou être juste appréciables pour n’importe quelle raison : la beauté du pied se suffit à elle-même. L’exhibitionnisme désigne l’envie/besoin d’une personne d ‘exposer à tout bout de champs ses parties intimes, ou carrément de s’exposer elle et son/sa partenaire pendant leurs ébats. Le problème est que ces exhibitions se produisent souvent dans des lieux publics, peut-être en réponse à la pression sociale du « habille toi, sois poli, mange ta soupe », mais c’est aussi là où elles peuvent choquer le plus de monde. Certains exhibitionnistes ont trouvé la solution : ils réalisent leurs performances dans des clubs de voyeurisme, comme ça tout le monde est content. Coucou tu veux voir Magritte ? L’ensemble Bondage Domination Sadisme Masochisme, de son petit nom BDSM : alors là attention, Le voyeurisme désigne terrain miné. Après tout ce qu’on a l’attirance que peut éprouver vu dernièrement au cinéma ou une personne à observer, de autre, il semble nécessaire de mettre plus ou moins près, une ou les choses au clair : le sadisme plusieurs personnes dans comme le masochisme peuvent être leur intimité. Ce des comportements destructeurs comportement peut résulter déclenchés par des angoisses, de la d’une sorte de fascination haine ou de la culpabilité refoulées face à l’inconnu, car le voyeur dans notre petite enfance. Le est dans l’incapacité de faire sadisme comme le masochisme ce qu’il regarde (pour un peuvent être aussi, et c’est de loin le voyeur homme, c’est plus fréquent, des comportements techniquement un peu ayant pour but de ressentir (et de difficile d’imiter deux faire) l’amour autrement, avec plus femmes homosexuelles). En d’excitation liée au fait de provoquer plus, de sa position, le voyeur et de ressentir la douleur, de braver prend automatiquement du les interdits, de réaliser des recul par rapport à la ‘scène’ , fantasmes de domination et de ce qui peut lui permettre soumission… Bref c’est très d’apprécier l’acte ‘dans son compliqué mais une chose, ensemble’, un luxe que les parmitous les scénarios de acteurs ne peuvent pas maîtresse ou autre jeux de rôle, s’offrir (ou difficilement). revient toujours : la limite. Et oui, ces jeux sont d’autant C’est quelle plus limités qu’ils position ? peuvent être dangereux, ainsi avant chaque coït les partenaires définissent le safeword (ou bien safegesture s' ils vont se retrouver dans une situation où ils ne pourront pas parler). Ce mot (ou geste) signifiera à leur partenaire que là, vraiment, non, il a cessé d’apprécier, et qu’il faut arrêter. Tout de suite. Les communautés paraphiles considèrent l’étrangeté d’une pratique comme purement subjective, mais s’ils ne se basent pas sur le qu’en dira- t-on, ils ont tout de même des règles fondamentales comme le respect et le consentement mutuel ainsi que la gestion éclairée des risques (je sais je l’ai déjà dit mais c’est important donc j’insiste). Tout ça pour dire que le viol ne PEUT PAS être considéré comme une pratique BDSM, et la définition du viol, je le rappelle, c’est une absence de oui ferme et sobre : un « mmh je sais pas » est un viol. Un « quoi ? euuh ok » bourré est un viol. Un « … » est un viol. Lucie vous l’expliquera très bien dans son super article sur la culture du viol, allez y jeter un œil ! Le bondage est un (des nombreux) jeux sadomasochistes. Il consiste à attacher son/sa partenaire en l’enfermant dans des combinaisons de latex, des sacs d’enfermement, etc (là encore, vous notez l’importance du safeword…) ou en la ligotant avec des nœuds de corde japonais hyper compliqués, ayant pour but la satisfaction artistique, la recherche du plaisir sexuel, la volonté de contraindre, d’humilier et de faire mal (consentement mutuel !!!!). Uydvbhiskx Je ne sais pas vraiment comment caractériser les trois pratiques suivantes, et puis d’ailleurs y en a pas besoin : tout est dans le titre. Du coup je vais juste vous donner leur étymologie, histoire que vous puissiez briller en société grâce à votre vaste et diverse culture gé : - La coprophilie vient des termes grecs κόπρος signifiant «excrément» et φιλία «amour profond ». - L’urolagnie vient des termes grecs ouron, « urine », et lagneia, « désir ». - La clystérophilie vient des termes clystère « lavement (administré avec une seringue) » et philie, « amour profond ». Et on en arrive aux paraphilies franchement moins drôles. Attention, toutes les pratiques de cet article sont rangées dans la catégorie « paraphilie » parce que c’est pratique, mais elles n’on en aucun cas le même statut juridique et social : la nécrophilie, la zoophilie et la pédophilie sont considérées comme des troubles mentaux et punies par la loi, dans le sens où toutes trois impliquent un viol. - la nécrophilie, attirance pour les cadavres, implique le viol d’un mort, « viol » parce qu’on ne sait pas si il aurait été consentant, et qu’on déconne pas avec ça. - la zoophilie, attirance pour un/des animaux, implique le viol d’un animal dont on n'a aucun moyen de savoir si il voulait la chose. Certains zoophiles contestent le terme d’abus en affirmant que les rapports humains/animaux n’impliquent pas de violence, en tout cas moins que certaines autres pratiques humaines comme la chasse, l’élevage et l’abattage en masse des animaux pour leur viande, ou le traitement des animaux cobayes dans certains laboratoires. - La pédophilie est l’attirance d’un adulte envers un enfant prépubère. À partir de 16 ans, un adolescent ayant des relations avec un enfant de cinq ans de moins que lui est considéré comme pédophile. La grande majorité des personnes souffrant de maladies mentales telles que la nécrophilie, la pédophilie ou la zoophilie supporte courageusement son envie sans la satisfaire. Seul un petit nombre d’entre eux deviennent criminels. Toutes les paraphilies évoquées dans cet article ont (à un moment ou à un autre) été répertoriées dans le DSM, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. Pour info, l’homosexualité y a figuré jusqu’en 1974. Les opinions évoluent au fur et à mesure qu’on s’habitue à la « nouveauté ». Pour toutes les paraphilies qui n’impliquent pas d’être vivant non consentant, laissons donc les gens s’amuser en paix ! Car comme le dit ce bon vieux Charles Fourier, « ce qui fait plaisir à plusieurs personnes sans préjudicier à aucune est toujours un bien sur lequel on doit spéculer en Harmonie, où il est nécessaire de varier les plaisirs à l’infini ». Article par Lucie Cet article parle de viol et peut être choquant pour des personnes ayant été victimes d’abus ou d’agressions sexuelles, ou pour les personnes particulièrement sensibles. La culture du viol est un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles trouvent des justifications, des excuses, sont simplement banalisées, voire acceptées. Le viol est un acte de pénétration sexuelle pratiqué sur autrui sans son consentement. Le viol est un crime. On est tous d’accord là-dessus, le viol c’est mal on le sait. Donc là, qui dans ce monde accepte, cautionne le viol ? Je ne connais personne dans mon entourage (et dans mon pas-entourage) qui ne considère pas le viol comme quelque chose d’horrible, que ce soit des femmes ou des hommes personne ne défend le viol. Alors où est le débat ? La victime est une jeune fille (avec une tenue un peu sexy tant qu’on y est alleey), seule dans la nuit, faisant l’erreur de passer dans cette ruelle sombre. Le violeur est un mec chelou, vaguement psychopathe, en marge de la société. La fille se débat et appelle à l’aide mais le Article 222-23 « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. » Article 222-22 « Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu’ils ont été imposés à la victime dans les circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre l’agresseur et sa victime, y compris s’ils sont unis par les liens du mariage. » violeur fait usage de violence voire d’une arme. Le viol est quelque chose qu’on lit dans la colonne des faits-divers, un truc horrible mais ça va ça reste rare. Eh c’est so cliché tout ça, je suppose que vous l’avez deviné, mais vous savez à quel point vous êtes loin de la vérité ? La voici venir accompagnée du festival des statistiques-qui-font-très-peur (et encore les chiffres concernent seulement la France...) La victime d’un viol est dans 91% des cas une femme. Il existe donc 9% de victimes de viol qui sont des hommes. Jeune ? Souvent, ouais puisque 57% des viols sont commis sur des mineurs (filles et garçons). Le violeur est dans 96% des cas un homme. Il existe donc 4% de violeuses. Le violeur ne présente aucune pathologie mentale dans 90% des cas. Il est connu de la victime dans 80% des cas. 25% des viols sont commis par un membre de la famille, et 33% au sein du couple. Vous flippez pas trop, ça va ? Près de 9 personnes sont violées chaque heure, soit 205 par jour, soit 75 000 par an. Il y a 1 femme sur 10 qui a été violée ou le sera au cours de sa vie. Ah bah en fait c’est pas si rare que ça. Enlevez vite de votre esprit la petite image évoquée plus haut. Elle est très dangereuse puisqu’elle nie que le viol peut prendre une autre forme. Que la victime soit homme, femme, jeune, vieille, que ça se passe dans le lit conjugal ou dans une salle de bain, que le violeur (j’utiliserai plus souvent « violeur » au masculin et « violée » au féminin parce que c’est plus pratique que les eur/euse et par rapport aux statisiques) soit son mari, son petit ami, son pote, son frère, son collègue... S’il s’agit d’un acte de pénétration sexuelle sans consentement d’une des deux personnes, c’est un viol. J’insiste, pas pour vous rendre parano, mais pour qu’aucune victime de viol ne voit son agression mise en doute parce qu’elle ne correspond pas à l’idée qu’on se fait d’un viol. Et justement, il y a bien trop de victimes dont la parole est mise en doute. On commence par nier le viol ou on minimise son importance. Notamment parce que le témoignage de la victime ne correspond pas à l’image qu’on se fait d’un viol (d’où le paragraphe ci-dessus), avec une réaction du genre ouais enfin c’est ton copain donc c’est pas vraiment un viol ou donc c’est pas si grave. Être pénétrée sans avoir donné son accord, par une personne que l’on aime et en qui on avait confiance, je qualifierai pas ça de pas si grave, en fait. Dans les cas extrêmes, on invoque la condition féminine, la tradition, on voit le viol comme quelque chose de normal : « Les lois sont comme les femmes, elles sont faites pour être violées » dixit un député espagnol en 2012 (José Manuel Castelao Bragaña, merci à lui hein). Ou bien on remet en doute la parole de la victime parce qu’on nie ou remet en doute son non-consentement. On lui demande si elle a pas un peu aimé quand même, par exemple. Mais si on jouit, si on mouille, on bande, ce sont des réflexes physiques, mécaniques, et ça peut nous arriver même si on est violée et ça ne signifie pas qu’on a apprécié, encore moins qu’on a donné notre consentement. Je tiens à rappeler qu’un consentement n’a de valeur que s’il est donné quand la personne a tous ses esprits et qu’elle a la liberté de refuser. d’éducation sexuelle » avec force guillemets. À 12 ans, je savais quoi faire si je tombais enceinte mais il aurait mieux valu qu’on nous apprenne un peu ce qu’est le consentement, et On est d’accord, un consentement quand on a un couteau sous la gorge ou ingéré du GHB, ça compte pas ? Donc un consentement quand on nous met une pression psychologique quelconque ou qu’on a volontairement pris de la drogue qui nous empêcherait de dire non comme on le voudrait, ça compte pas non plus, ça paraît logique non ? Un non reste un non. plutôt que toutes les MST existantes, le respect des autres et de soi-même. C’est la base d’une relation sexuelle et d’une relation tout court. Quand j’étais au collège, des mecs s’amusait à agripper le cul des filles (par surprise évidemment), qui protestaient la plupart du temps. Un mec disait en souriant ouais tu dis non mais en fait t’en a envie hein ? À cette époque, on avait eu des « cours C’est dramatique, il y a beaucoup trop d’hommes qui pensent que non sousentend oui, et de femmes aussi, en fait. C’est intéressant de se demander pourquoi. Puisqu’on parlait des images bien clichées et nocives, il y en a une qui est très répandue par les médias –notamment les films et les séries. Un couple hétéro, (puisque c’est quasiment le seul schéma de couple représenté à l’écran jdisçajdisrien) ça devient hot, le mec embrasse fougueusement la fille, la plaque contre le mur en lui tenant les poignets, elle succombe et ils ont l’air bien contents tous les deux. Vous voyez le problème de cette représentation 100% stéréotypée ? Le problème, c’est qu’elle s’impose par sa récurrence comme une des seules représentation de ce genre de moment de séduction pré-coïtal, et qu’elle véhicule donc encore une idée reçue (ça faisait longtemps !) sur la manière dont on est censé se comporter à ce moment crucial. Le mec doit prendre des initiatives, c’est sexy, c’est viril . La fille, elle se laisse faire. Et que se passe-t-il si on ne se comporte pas comme il faut (= comme il le faudrait selon les clichés qui circulent à la télé et dans les têtes de tout le monde) ? Un mec qui ne prend pas d’initiatives va être un looser impuissant non-viril (pour ne pas citer d’insultes homophobes), et la fille... La fille, ça dépend. Si elle prend trop d’initiatives, ça fait un peu d’elle une salope quand même. Si elle refuse en bloc, c’est une prude (et on retombe sur l’habituelle dichotomie prude/salope coïncidence vous croyez ?). Pire : si elle prend des initiatives au début (genre, elle flirte) pour finalement refuser un acte sexuel, là c’est carrément une allumeuse, une pute. Et là, elle l’aura bien cherché. Où en arrive-t-on ? A cautionner le viol. Donc une fille n’a pas à prendre d’initiatives, ni à refuser de baiser. Il lui reste juste à... succomber. Céder. Sauf que céder, c’est pas consentir. Céder, c’est se faire violer. Où en arrive-ton ? À cautionner le viol. Quand je parle de culture du viol, vous commencez à voir pourquoi ? Vous avez remarqué ? Le viol est le seul crime où on en arrive à accuser la victime. C’est de sa faute. Elle l’a bien cherché. En même temps, vu comment elle se comporte. En même temps, vu comment elle s’habille... Une victime est comme son nom l’indique une victime : en aucun cas elle n’est responsable d’avoir été violée. Oui je précise, elle ne s’est pas faite violer, elle a été violée, le premier cas sous-entend une responsabilité de sa part. Ça peut paraître anodin mais vu tout le contexte, ça coûte de rien d’éviter de renforcer la stigmatisation des victimes. Je suis pas psychothérapeute, je présente juste ce qu’on peut concrètement éviter de faire contre la culture du viol, pour le bien des victimes, et de tout le monde. En même temps, vous avez vu à quoi on doit faire attention si on est une femme et qu’on veut pas se faire violer ? Attention à comment on s’habille. La longueur de sa jupe. La taille de ses talons. Attention à comment on se maquille. Ca fait pas un peu vulgaire le rouge là ? Attention à l’heure à laquelle on sort. C’est qu’il fait nuit aussi. Attention si on sort seule. Attention à où l’on va. Attention au trajet pour s’y rendre. Les ruelles sombres vous-même vous savez. Attention à ce qu’on fait une fois là-bas. Attention à ce qu’on y boit. Attention à surveiller notre verre. On nous a parlé du GHB, la drogue du violeur (une substance qui provoque une levée des inhibitions puis une passivité voire une soumission, avec ensuite au réveil un état confusionnel ou même amnésique). Attention à la manière dont on se comporte. Attention à qui on parle. Attention à avec qui on flirte. Attention à qui on embrasse. Attention avec qui on baise. Et si on a pas fait attention à tout ça, nous dicte la culture du viol, et qu’on a des emmerdes après, c’est qu’on l’a bien cherché. Où en arrive-t-on (je vous le une pute, t’as vu sa jupe ? C’est dire d’une fille qu’elle couche avec tout le monde, une vraie salope. Bref. Vous voyez le genre de phrases. Celles qu’on entend dans la cour de récré, celles qu’on dit nous-mêmes parfois (mais vous ne le ferez plus, pas vrai, si vous vous rendez comptes de tout ce que ça véhicule), celles qu’on retrouves sur tumblr, en titre de pages/groupes facebook... Ouvrez des livres plutôt que vos jambes/Affûtez votre esprit plutôt que de tailler des pipes/ Euh, pourquoi je peux pas faire les deux ? Les filles, vous saviez.../ que hum,/vos seins/vont à l’intérieur de votre tshirt (tumblr.com) En français, c’est la stigmatisation des salopes. Mais comme toujours, ça rend mieux en anglais donc continuons à parler de slutshaming. C’est un produit de la culture du viol, et c’est un phénomène auquel on a tous été confronté même si on ne savait pas que ça avait un nom. Le slut-shaming consiste à rabaisser ou culpabiliser une femme à cause de son comportement sexuel : son apparence/ses fringues, son comportement, le nombre de ses partenaires, ses pratiques sexuelles, etc... Concrètement, c’est dire d’une fille que c’est vraiment amporas.tumblr.com donne en mille) ? À cautionner le viol. On répète ça aux filles avant même qu’elles aient leurs règles. On répète quoi aux garçons ? Non non, on leur dit rien. Je me répète, mais on devrait. Ne dites pas aux femmes comment s’habiller, dites aux hommes de ne pas les violer. On invente des jeans anti-viol, du vernis détecteur de GHB... Ces produits aident, bien sûr, mais ils renforcent l’idée que c’est aux femmes de faire des efforts, de se protéger, alors qu’il faudrait reporter la responsabilité sur les violeurs. Ils ne peuvent dans tous les cas pas être une solution à long terme. Ils ne pourront pas l’être tant qu’on ne sortira pas de la culture du viol. Fille, tu sais.../que hum/mes seins/ VONT PARTOUT OU JE VEUX QU’ILS AILLENT. (lacigreen.tumblr.com) À une petite échelle, le slut-shaming blesse les personnes qui en sont victimes. Je n’aime pas vraiment me faire traiter de pute à cause de mes vêtements, vous voyez, c’est très désagréable. Certaines filles se sont suicidées après des mois de harcèlement, du genre pute écrit sur leur casier, je suce au 06... suivi de leur numéro de téléphone, etc. Ça a été le cas pour une – adolescente américaine de treize ans, en mai 2013. Que ce soit du harcèlement sur une seule personne en particulier, ou des remarques sur ce que devrait ou ne devraient pas faire certaines filles (ouvrir des livres plutôt que leurs jambes) : tout ça, cette culture (la culture du viol) entretient l’idée que le sexe est quelque chose de dégradant pour une femme, et que les filles sexuellement activent sont des salopes ou autres (insultes qui rabaissent leur valeur morale). A grande échelle, le slutshaming entretient la culture du viol. Les filles qui se comportent comme des putes, ça signifierait qu’elles disent pas vraiment non, ou que leur non a moins de valeur puisque leur comportement dit oui à leur place. D’ailleurs, on entend ou lit parfois des choses du genre des tenues de pousseau-viol, ou tu cherches vraiment à te faire violer. Où en arrive-t-on ? A cautionner le viol. Vous voyez le malaise ? J’imagine que vous n’avez pas eu l’occasion de culpabiliser une femme qui a été violée (ne vous inquiétez pas, suffisamment de gens s’en chargent, y compris les policiers auprès de qui les victimes portent plainte, ça arrive bien trop souvent).. Mais ça vous est jamais arrivé de traiter une fille de pute par rapport à son décolleté ? Vous voyez maintenant tout ce que ça sous-entend comme merde ? On n’est jamais une salope qui cherche à se faire violer, même si on voit les trois quarts de notre soutif et qu’on couche avec n’importe qui. Vous l’attendiez celui là hein ? Déjà, soyons clair : un fantasme n’inclut pas forcément la réalisation de celui-ci. Donc pas besoin de culpabiliser si on fantasme sur un viol. C’est assez idiot de s’interdire quoique ce soit en matière de fantasme, c’est bien le seul moment où tout est possible. Si je me branle en pensant à des bébés animaux morts (coucou Jo et son article sur les paraphilies), tant que ça reste dans ma tête et que je ne passe pas à l’acte tout va bien. Il y a plus de probabilité de passer à l’acte si on fantasme déjà sur la chose me direz-vous. Et ce n’est pas faux. Mais un fantasme de viol est en général (ça dépend de vos fantasmes) extrêmement différent d’un vrai viol. Les fantasmes de viol sont pleins d’inconnus sublimes ou sans visages, dans des lieux plus ou moins exotiques. J’imagine mal une femme fantasmer de se faire violer par son oncle dans sa maison de vacances, situation plus probable que se faire prendre de manière sensuelle par un bel inconnu qui ne nous a rien demandé. Fantasmer c’est plus ou moins réaliser un film, on choisit la tête du violeur, le décor, la manière dont il nous prend... donc on choisit de se faire violer, de manière paradoxale. On est loin de la réalité. Pourquoi des femmes fantasment sur le viol ? Bon , comme je l’ai déjà expliqué, la société à une fâcheuse tendance à condamner une femme qui est sexuellement active. Donc on utilise le fantasme du viol pour accepter ses désirs, moi je veux baiser, mais sans que ce soit condamnable, je veux pas que ce soit de ma faute. Dans un fantasme, le viol nous rend sexuellement passive. Rien à faire. On pourra dire que c’est pas notre faute, qu’on a rien fait et que ce bel inconnu nous a prise sauvagement sans qu’on ai eu à dire ou faire quoique ce soit. On reste sage et innocente, c’est bien plus simple vu que c’est valorisé par la société. Ce type de fantasme est donc encore dérivé de la culture du viol. Des féministes appellent ça l’effet Matrix : prend la pilule rouge et tu verras que la culture du viol est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre, ou lorsque tu allumes la télévision. Tu ressens sa présence, quand tu pars au travail, quand tu vas à l’église, ou quand tu paies tes factures, et cette comparaison passe mieux si vous avez vu le film. Bon je viens de vous le démontrer point par point, la culture du viol est en effet omniprésente, dans tous les pays, sur internet, dans les médias, etc etc. C’est pour ça que je vous en parle. Parce que comme pour la Matrice, savoir déjà que la culture du viol existe, comprendre un peu ses rouages, peuvent aider à s’en débarrasser. Je suis pas utopiste non plus, les mentalités changeront pas du jour au lendemain. Mais je me prends parfois à espérer que dans un certain temps, on considérera les crimes sexuels et sexistes comme ce qu’ils sont, des crimes. Et que rien, rien ne cautionnera plus ça. La culture du viol est un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles trouvent des justifications, des excuses, sont simplement banalisées, voire acceptées. Est-ce que vous voyez un peu mieux de quoi je parle ? Pourquoi j’ai écrit tout ça ? On y a tous plus ou moins participé, mais disons qu’on a une excuse : on est jeune, on est immergé dedans depuis la naissance alors on a pas tous pris conscience de son existence tout de suite. On a reproduit les schémas de nos parents, de la société. Mais bon maintenant, on en arrive à cet âge critique (l’adolescence, puis l’entrée dans l’âge adulte blablabla vous voyez) où on peut remettre un peu en cause tout ça. Je suis horrifiée à l’idée que des personnes de mon entourage aient été violées, ou le seront (on avait dit 1 femme sur 10 ? Dans ma classe, ça fait déjà 3 personnes...). Je le suis tout autant à l’idée d’avoir des violeurs dans mon entourage. On peut refuser de reproduire ce système, vous pensez pas que ça vaut le coup ? Encore plus sur le sujet, pour réfléchir, se renseigner, lire des témoignages ou en poster : Source illustrations : Projet Crocodile Source chiffres : Planetoscope, Amnesty International Sources : Je connais un violeur, Madmoizelle, Polyvalence-mp, Laci Green, Projet Crocodiles, Hollaback !, Répondons ! Temoignage Samedi 28 mars, 21h47. Je sors de chez une amie après une soirée d’anniversaire pour en rejoindre une autre. Je suis en robe, j'ai mis un gros pull de mec sans forme, peut-être pour paraître moins "allumeuse". J’ai les idées claires, je suis sobre. Je suis l’itinéraire que m’indique le GPS de mon téléphone. Pourtant, je me perds dans les ruelles sombres de Choisy. Je croise un couple de quinquagénaires. Je leur demande comment rejoindre l’avenue de Choisy. L’homme, très aimable, m’indique le chemin. Il me précise aussi « Ne passez surtout pas par ce parc mademoiselle et marchez vite. ». Je le remercie et pars. Après quelques mètres, très peu d’ailleurs, j’entends une voix derrière moi : « Eh mademoiselle, si tu es perdue je peux t’accompagner t’sais. ». Une voix étrange qui résonne encore dans ma tête, cette voix qui ne te rassure pas du tout et qui t’indique qu’il faut que tu presses le pas. Ce que j’ai fait. Je me retourne pour voir la silhouette de celui à qui elle appartient, erreur de ma part probablement, il est encapuchonné, en tenue de sport peut-être. Pendant un instant, j’ai l’impression qu’il va me rattraper, mais il ne le fait pas. Je presse encore le pas en essayant de ne pas montrer que je suis paniquée, et pourtant qu’est-ce que je le suis ! Il continue à me parler, «Eh, chérie ! Fais pas semblant de ne pas m’entendre, je peux t’aider tu sais. Avec moi tu seras en sécurité ». Ça dure 100 mètres à peu près, 100 mètres où il me parle et où j'accélère, petit à petit. Les 100 plus longs mètres de ma vie, les 100 mètres dont tu ne vois pas le bout. On arrive alors dans une rue un peu plus éclairée, avec plus de passants, il arrête de parler, mais je sens qu’il est toujours derrière moi, pas loin. J’ai mon téléphone contre moi, le numéro d’un ami déjà composé, prête à appeler. Il est derrière moi et dans ma tête, tout se bouscule : « Et s’il me rattrape? Et si je ne trouve pas de commerce où me réfugier? Et s’il jette mon téléphone? Et si je n’arrive pas à crier? Qu’est ce que je dois faire? Qu’est ce que je ne dois pas faire? Pourquoi tu n’es pas restée sur le grand boulevard?!». La peur me noue l’estomac. J’ai envie de courir mais je sais que c’est la chose à ne pas faire dans ce genre de situation, c’est ce qu’on m’a dit à l’école pendant les séances de prévention. Il est là, derrière moi, il attend sûrement qu’on rejoigne une ruelle sombre sans personne. Mais nous arrivons avenue de Choisy. Je repère un restaurant où des familles finissent leur repas. Je rentre. Je pousse un soupir de soulagement. Le patron me voit et me dit « Un type étrange vous a suivie? ». J’acquiesce. Il me dit de m’asseoir, m’apporte un verre d’eau, s’assied en face de moi : c’est fini, je suis en sécurité. Il a refusé que je parte seule. J’ai eu de la chance. Ça aurait pu être pire, j’aurais pu ne pas trouver de restaurant, mon ami aurait pu ne pas me répondre mais j’ai trouvé un restaurant et mon ami m’a répondu. J’ai eu beaucoup de chance, mais aussi très peur. On peut se dire que j’exagère parce qu’il ne m’a rien fait in fine mais cette voix qu’il avait, cette voix rauque, telle qu’on la décrit dans les films, cette voix me dit que j’ai eu beaucoup de chance. Le hArcelement dE rUe: coMmEnt faire tAire un Mec loUrd. Article par Jo et Lucie C’est déjà sûrement arrivé à pas mal d’entre vous, de se faire emmerder dans la rue. Quelques micro-tactiques ou idées de réponse pour ne pas se retrouver avec la phrase ‘J’aurais dû lui dire ÇA !’ à deux heures du matin dans son lit... NB : La limite de tolérance entre ‘compliment’ et harcèlement est propre à chacun. Ici nous évoquons des situations comme étant problématiques, mais si elles ne vous posent aucun problème tant mieux. Cela dit n’ayez jamais peur d’être parano ou trop sensible : si un truc vous gêne, il y a des raisons. Gardez toujours la tête haute. Respirez. Vous n’êtes pas une petite proie fragile, vous êtes un être humain qui a le droit d’être dans la rue. Si vous ressentez le besoin de parler, faites-le avec une voix forte, vouvoyez la personne et regardez-la bien dans les yeux. Même si vous n’en avez pas l’impression sur le moment, vous avez la légitimité avec vous. Enoncez: 1. Le problème : ‘vous venez de me siffler’, ‘vous êtes trop proche de moi, vous envahissez mon espace vital’, ‘vous regardez mes jambes’, ‘vous faites des gestes obscènes '. 2. L’effet : ‘ça me gêne’, ‘c’est du harcèlement’. 3. La solution : ‘arrêtez’, ‘reculez’. 3 Prenez quelqu’un à témoin : plutôt sortez votre téléphone. Faites semblant d’appeler quelqu’un, ou appelez vraiment. N’importe qui, un parent, un-e ami-e, etc. Si vous n’avez pas la 4possibilité de parler (pas le que s’adresser à une foule, adressezvous à quelqu’un en particulier ‘vous, monsieur’ et dites ce que vous voulez ‘aidez-moi s’il vous plaît’, ‘restez avec moi’, ‘faites semblant de me connaître’ ‘allez lui casser la gueule’... S’il n’y a personne, 6 Si vous êtes témoin de temps, pas savoir quoi dire, etc.) vous pouvez lui jeter un regard dégoûté, méprisant, en colère, au choix. 5 Si vous vous sentez de lui fermer la gueule : Hé mademoiselle ! Tu suces ? Tu baises ? Pierre qui roule n’amasse pas mousse, quoi, donc laisse tomber… (avec le ton de l’évidence) ou autre proverbe complètement absurde et horscontexte Désolée chéri, je fais pas les petites. Quoi non ? Tu connais l’herpès vaginal ? Non ? Les mycoses peut-être ? harcèlement: Mademoiselle /Madame, il vous importune ? Je peux vous aider ? Il n’a pas le droit de vous parler sur ce ton. Heeey qu’est-ce que tu fais là ? (inventer un prénom) Ca fait longtemps qu’on s’est pas vu ! Tu descends où ? La prochaine station, très bien ! 7 Si on vous lance un truc auquel vous n’avez aucune réponse (eh sale pute réponds ! gros cul ! etc.) et qui vous blesse, surtout ne regardez pas le harceleur. Il lance ça pour se donner un semblant de contenance, surtout si vous lui avez foutu un bâche juste avant. En refusant un contact visuel, vous le laissez seul avec sa connerie. Non. Non. C’est tout. TU PEUX PAS ME VOIR J’AI MA CAPE D’INVISIBILITAY C’est trop cher pour toi. Non, moi je fist. (mimer le geste avec le poing) T’aimes ça, faire la marionnette ? ÉCOUTEUUUUUUUUURS ! (pointer ses oreilles –encore plus drôle si vous n’avez pas d’écouteurs) Micro-couloir “Comment réagissez-vous face à un homme qui pleure ? Article par Louna Guirrec A une femme qui pleure ? Pour vous, y a-t-il une différence ?” Voir quelqu’un pleurer ne laisse jamais indifférent. Avec l’âge, on pleure pour beaucoup de raisons différentes : une musique, un film, un chagrin d’amour, la perte d’un proche, le stress, la colère, une accumulation de petites choses qui nous font craquer … Tant de choses qui font couler nos larmes ! Je suis pas sûre qu’écouter le dernier album d’AC/DC me mette dans la bonne ambiance pour écrire cette article, m’enfin passons. Après tout, AC/DC en fait pleurer plus d’un j’en suis sûre. Revenons à mon article ! Personnellement, quand je vois quelqu’un pleurer, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il ou elle a le courage de montrer ses sentiments, qu’il ou elle me fait assez confiance pour se dévoiler, et évidemment, je vais essayer de le ou la réconforter. Après, je vous avoue que lorsque c’est un garçon, j’ai tendance à être encore plus touchée. Il gagne en sensibilité. Evidemment, j’ai une envie inexplicable de sortir une pipette pour observer ses larmes au microscope mais je ne le fais pas, sinon on va me prendre pour folle … Mais je ne vais pas me contenter de vous exposer mon avis sur le sujet. J’ai réalisé une petite enquête de terrain pour connaître les réactions de différentes personnes face à un homme ou une femme en larmes. Quelques personnes ont accepté de se soumettre à mes questions mais elles sont rares… À croire que cette question vous fait peur ! “Il ne devrait pas y avoir de différence, mais une fille pleure plus souvent qu’un garçon, du coup ça fait plus bizarre quand ça arrive, on a l’impression que c’est vraiment grave.” Feng “Une fille pleure pour beaucoup plus de raisons qu’un garçon. Mais en même temps, une fille qui a la larme facile, ça passe mieux qu’un garçon qui s’émeut facilement. On peut y trouver un équilibre.” Louis “Il a eu une mauvaise note en maths ? #42 #SensDeLaVie’’ Roméo (oui il a dit ça à l’oral [ndlr] -j’ai toujours rêvé de mettre ça !!-) “C’est à peu près la même chose -je pars du principe que ce sont des amis-, je vais probablement leur faire un câlin, les rassurer, leur frotter le dos … Même si on est différent, le chagrin est une chose qu’on a en commun, on le partage tous. Je suis quand même plus désarçonné devant un de mes amis que devant une de mes amies.” Alexis “Que ce soit une fille ou un garçon, j'irai la ou le réconforter. Ce sont avant tout des humains qui ont des sentiments et parfois, en tant qu'humains, nous avons envie et besoin de pleurer. Un garçon qui pleure n'est pas moins "viril" qu'un garçon qui cache ses sentiments. Mais pour autant, il n'est pas plus touchant qu'une fille, sous prétexte que c'est un garçon et "qu'un garçon, par définition, ça ne pleure pas.". C'est totalement faux! Avant d'être un mec, c'est un humain avec un coeur et c'est avec notre coeur que l'on ressent des choses, par avec les différences physiologiques qui font de nous une fille ou un garçon.” Capucine “Ca change en fonction des personnes pas en fonction des sexes. C'est sûrement plus rare de voir un mec pleurer mais ça ne veut pas dire que c'est plus grave!” Caroline En tout cas, on s’accorde tous sur un point : il n’y a rien de pire que de voir un ami pleurer ! Et vous qu’en pensez-vous ? mUSIQUE LESEXEEN Article par Louna Guirrec Bon, on va pas se mentir, c’est toujours agréable un petit fond musical quand on passe un moment avec sa moitié. Alors on se dit tous “un peu de jazz pour avoir une ambiance romantique”, ou encore “Pourquoi pas de la musique d’ascenseur ?”. Après tout, c’est un fond des plus raffinés. Mais bon, nous sommes d’accord que ceci n’est pas divertissant , comme nous voulons que ce moment privilégié avec l’élu(e) de votre cœur le soit. Un petit classement, venu tout droit des sondages fait par la Toile, s’impose. Top 20 DES MUSIQUES A ECOUTER PENDANT QU ,ON FAIT L, AMOUR Dancing" – Bande Originale (eh oui, la première place revient à cette célèbre 1 "Dirty musicale, damned) 2 comédie Marvin Gaye – "Sexual Healing" – "Boléro" (y a quand même des choix un peu « what’s the fuck » hein, comme quoi, 3 Ravel Ravel sera toujours présent dans nos vies !) 4 Berlin – "Take My Breath Away" White – "Anything From His Collection" 5 Barry Marvin – "Let’s Get It On" 67 RighteousGayeBrothers Melody" 8 Céline Dion – "Titanic"– "Unchained Soundtrack / "My Heart Will Go On" (on ne peut pas dire qu’on ne s’y attendait pas…) 9 Serge Gainsbourg – "Je T’aime Moi Non Plus" (celle là aussi, c’est du tout-cuit, cette chanson transpire l’érotisme !) 10 Whitney Houston – "I Will Always Love You" Aerosmith – "Don`t Want To Miss A Thing" 1211 Kings Of Leon – "Sex On Fire" Rodgers & Hammerstein – "Sound Of Music" 1314 Tchaïkovsky – "1812 Ouverture" – "Grease" Soundtrack 1516 "Grease" Donna Summer – "I Feel Love" 1718 Boys To Men – "I’ll Make Love To You" ABBA – "Mamma Mia" Tom Jones – "Sex Bomb" 19 20 "Star Wars" – Bande Originale (BON. A ce stade, on arrête tout. TOUT DE SUITE.) On note qu’il y a quand même du Serge Gainsbourg et du Ravel dans ce prestigieux classement ! Amis cuisses de grenouilles, nous gérons pas mal ! TOMBOY JEUNE&JOLIE François Ozon Comment mettre des mots sur ce film ? Je pourrais vous raconter l’histoire mais ça n’aurait pas d’intérêt. Jeune et Jolie, film d’une beauté poignante, parle sans tabou et avec une certaine délicatesse de la prostitution. Ce film d’une simplicité et d’une élégance à faire pâlir. L’histoire est belle et saisissante. L’actrice principale joue avec une grande justesse et fait passer des choses incroyables avec seulement son regard. Courez acheter ce film, il en vaut la peine. Vous verrez alors, je crois, la prostitution d’un autre œil. -Capucine THE LITTLE DEATH Film de Céline Sciamma. Laure, 10 ans, "joue au garçon". Son entourage sait bien que ce n'est qu'un jeu. Tout dérape lorsque la famille de Laure s'installe dans une autre ville, où personne ne la connaît. Elle devient auprès de ses nouveaux amis "le petit nouveau de la cité, Michaël". Un magnifique film qui nous montre qu'il vaut mieux assumer notre apparence plutôt que de se noyer dans un mensonge qui éclatera un jour ou l'autre de toute façon. Seul point négatif : 90 minutes de film avec un seul morceau de musique, c'est TRÈS LONG. Louna The Little Death est destiné à tous ceux qui aimeraient bien rentrer dans d’autres maisons que la leur pour voir ce qui s’y passe, surtout quand ça parle de sexe. Dans ce petit patchwork de quotidiens, on pénètre dans l’intimité de différents couples, on observe les manières dont ils abordent le sexe, les tabous, les fantasmes parfois étranges qu’éprouvent certain(e)s et les façons dont ils se débrouillent pour les satisfaire. Un petit film marrant et décomplexé, des personnages paumés et attachants, The Little Death est un petit bijoux, et instructif avec ça ! -Joséphine VIE DE BAISE Rangez vos tabous sur les histoires de fesses. Ici on parle cash. Sans se vanter, sans rire, sans en avoir honte.. Comment baisent les gens en vrai ? Certains témoignent dans cette sous-rubrique du Nouvel Obs."Ici, vous lirez la sexualité (on est pas là pour enfiler des perles), ni celle que l'on voit au cinéma, ni celle que l'on lit dans les livres." "Vie de baise c'est à la fois un rituel et une exploration. Nous avons l'espoir de documenter la vie sexuelle des français. Qu'elle soit extravagante ou tout à fait banale." Les français en question racontent, le-la journaliste n'a pas son mot à dire: aucun jugement moral, aucune analyse sociologique de sa part. D'ailleurs on n'a rien à foutre de son avis. On veut juste savoir comment baisent les gens en vrai, enfin on peut. Ah et au fait: si vous êtes des gens-en-vrai et que vous avez une vie sexuelle, rien ne vous empêche de vous prêter au jeu. http://rue89.nouvelobs.com/viebaise –Lucie ELMER FOOD BEAT Vincent, Pats, Twistos, Manou et Alain créent le 21 juin 1986, ELMER FOOD BEAT. Au départ c’était Elmer Fudd Beat en référence au méchant chasseur de Bugs Bunny et Daffy Duck (on voit le niveau de maturité), mais bon Food Beat sonnait mieux que Fudd Beat alors… Bref, ils avaient comme vocation de jouer dans les bars, l’été, sur la côte, en caleçon et tenue de plage pour séduire les filles et boire des bières gratos. Des gars déterminés à grimper l’échelle sociale quoi. Néanmoins pendant l’été 88, ils partent en tournée sur les côtes méditerranéennes, et à la surprise de tous : accueil triomphal. Mais c’est la sortie de l’album « 30cm », culte et incontournable, en avril 1990 qui marque leur succès. Leur musique est fine, poétique, et innocente comme en témoigne le titre des chansons « le plastique c’est fantastique » ou « est-ce que tu la sens ». Il suffit d’écouter quelques secondes de « Daniela » ou de « La caissière de chez Leclerc » pour comprendre et accrocher. Et en plus d’être plutôt drôle, la mélodie est carrément sympas. Enjoy ! -Juliette Rédaction: Bénédicte Gil Capucine Saulpic Juliette Pagnon Joséphine Raugel Louna Guirriec Lucie Quéméner Tatiana Lopes Thaddée Lemen Couverture: J.B. Bande dessinée: Claire Roya-Yener Mise en page: Lucie Quéméner Claire Addinquy Secrétariat de rédaction: Capucine Saulpic Mme Mignon Responsable de publication: Mme Hucher Remerciements à: M. Anton Mme Cobolet Mme Brody Mme Hucher Pour… donner votre avis sur le journal, dites-nous ce que vous avez sur le coeur proposer un article, même un tout petit, on est pas raciste partager un truc que vous aimez raconter une expérience de fou qui vous est arrivée raconter un voyage exposer vos dessins exposer vos photos exposer votre blog/site/autre et vous faire un peu de pub faire le street style participer aux concours et micro-trottoir qu’on organisera, promis .. allez sur la page Facebook du journal .. ou bien envoyez –nous un petit mail à [email protected] elle s’appelle Capucine, elle nous transmettra vos mails, et vous pouvez la tutoyer! Impression: Corep, 89 rue de Tolbiac 75013 Paris - 200 tirages Le journal du lycée Claude Monet N°7 | Mai/Juin 2015 0,5€