100 Women`s touch N° 6 - Sklanker

Transcription

100 Women`s touch N° 6 - Sklanker
100
I
Articles, BD et rigolades
http://degourdisansmalice.blogspot.com
N° 6
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Wo
EDITO
Aaaah les femmes! On dit qu’elles sont davantage présentes un peu partout maintenant,
faudrait pas trop se plaindre. Et c’est vrai! Elles
sont sur toutes les pubs de déo-voiture-téléphonechips-piscine à poil, dans tous les magazines de
motos en bikini, à genou sous le bureau du directeur (en même temps, il y a en plein qui aiment!),
sous toutes les burqas, sous les canap’ à ramasser les curly desséchés, mais moins en politique,
moins à la tête des grandes entreprises, moins à
la téloche en sport, moins dans le monde cool rasta du reggae, moins dans le monde revendicateur
du hip hop, moins dans le monde noisy du rock
n’roll !
Quoi, c’est pas vrai ? Il suffit de chercher
pour trouver ? Ben oui, il faut chercher, il est là le
problème ! Et puisque je te dis que c’est vrai, c’est
comme çà et pis c’est tout, sinon que vais-je faire
de tous les articles qui suivent merde !
Bref, en tout cas, ce numéro est une spéciale
cacedédi à celles qui l’ouvrent, et moi, j’aimerais
bien qu’elles l’ouvrent plus encore !
Allez les gars, commencez pas à moukater
style le Dégourdi se la joue féministe d’un coup.
Ces meufs, ce sont vos meufs !
Comment s’est déroulé le casting ? Alors là,
c’est une histoire de goût, de temps et de disponibilité, et aussi pas mal de copinage...J’en ai oublié
plein, elles m’ont oubliée aussi!
Merci mille fois à toutes celles et ceux qui
ont participé et bonne lecture!
The rédac’ chef.
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PENNY AND THE CIRCLE-A
Elle est punky, sexy, english touch, en rouge et noir, et
est entourée de trois musiciens bien motivés, vaut
mieux vu la zik qu’ils balancent.
Saint-Paul, 20 Septembre, deux bières, interview.
Penny vient d’Angleterre et est arrivée à La Réunion il y a environ six ans avec
son conjoint. Elle est tatoueuse, mais a fait plein d’autres jobs auparavant lors de la
vie un peu bohème et nomade qu’elle menait durant sa jeunesse. Pas franchement
féministe, elle verrait quand même bien un peu plus de femmes avec des instruments,
et pas seulement des chanteuses.
En tout cas, en ce qui la concerne, c’est sa première fois en tant que chanteuse
principale dans un groupe. Certes elle avait déjà fait les chœurs pour des copains lors
de festivals, ou chœur perso pour son copain dans la douche le matin, mais là, elle est
passé au level supérieur, elle est « punk singer » pour de vrai.
JL le batteur et Marko le guitariste jouent ensemble depuis quelques années
déjà, il ya un an, ils décident de former un groupe où ils joueront leur style de zic préféré : du punk, anarcho-punk, mais rock n’roll! L’étape suivante consistait à corrompre
Lulu le bassiste, et pour cela, la technique a été simple; abuser de toutes substances
mettant en péril le discernement pendant une soirée! Manquait plus que la chanteuse
et Penny animée par la célèbre rengaine « si je le fais pas maintenant, je le ferai jamais » met en place un plan diabolique : dire à son conjoint que ca lui dirait bien de
chanter, conjoint qui est aussi le collègue de travail du guitariste, guitariste qui est
aussi le pote du batteur, batteur qui lui-même se fait tatouer dans le salon où travaille
Penny, vous avez suivi?! Et hop! Penny est engagée! Sur ce coup là, bravo! Penny est
bien une femme!
Le groupe en entier discute des thèmes abordés dans les chansons, puis Penny
et JL écrivent les textes en anglais. Les sujets sont divers mais dénoncent essentiellement le capitalisme, la mondialisation, le monde des multinationales, le non respect de
l’environnement etc. Mais pour ne pas se mettre une balle, il ne faut jamais oublier le
côté joyful de la vie, c’est pourquoi Penny aime aussi écrire des textes plus légers
comme « Time to party », où pendant un moment tu oublies le monde de merde dans
lequel tu évolues, y’a pas que le Fuck off dans la vie!
The Circle-A est un groupe qui prend le temps de s’habiller raccord, chapeau
haut de forme, chemise satin, petite broche qui fait la dif, le tout mixé avec de supers
tatouages, piercings gigantesques, cheveux extra longs, couvre-chef imprimé pirate,
bref, la classe.
Si vous voulez écouter c’est ici, sur le site web : http://www.TheCircleA.com et puis
on les retrouve pour notre plus grand punk plaisir le 15 octobre aux Récréateurs, lors
de la Réunion du Tattoo (1ere convention de tattoo de l'Océan Indien), le 4 novembre à la Cerise, avec Mothra Quartet Orchestra, encore d’autres dates à venir,
check the web site!
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Tukatukas
Les Tukatukas, groupe résolument punk, existe depuis 2007 à
La Réunion. C’est Laetitia qui tient le micro et envoie des textes avec une énergie bien à elle, les cheveux qui volent et un
regard qui tue! (mais pas pour de vrai roooo). Elle est accompagnée de Bruno, Gérald et Nico, et ensemble, ils ont déjà
parcouru quelques kilomètres et enjambé les frontières! Ils
ont même osé entrer en Bretagne l’année dernière, pour fouler les scènes rock en tournée avec les Inner Terrestrials. Heureusement, on les retrouve
souvent à La Réunion, pour la bonne dose de rock n’roll minimum vitale . Un album devrait
sortir très bientôt, en attendant, prochaine date aux recréateurs le 15 octobre.
Girls Attack
Oh encore Penny!!! Cette fois ci accompagnée de Pimprenelle!! Les deux DJettes traînent de bars en bars depuis trois ans pour partager des sets qui
dénotent un peu des soirées à DJ habituelles.
Pas de Boney M ou de musique lounge style salle d’attente, non non, Primprenelle officie
dans un style rock français (mais pas que), un flow tranquilou et des titres qu’on oublie d’écouter et pourtant qu’on adore. Penny sort les guitares électriques et envoie les titres sur
lesquels t’es trop content de brailler !
Elles seront bientôt trois, youhou!! A nous les soirées bistro-rock à bouger le popotin et boire
des bolées! Prochaine date le 15 octobre aux Recréateurs, Atomix party le 29 octobre à
Mayotte, le 10 décembre et le 24 février à La Cerise Saint-Paul.
Emma Shaka
(en photo ci-contre)
Emma Shaka a débuté très jeune à chanter, et quand on lit sa bio sur son site, on fait :
« Wouah! Elle a fait tout ça la nénette?!! Et en plus elle parle chinois ? Ah ouais quand même !» (À lire sur http://emmashaka.com).
En tout cas, on sent la motivation d’une femme passionnée par la musique, dans un style rock pop à texte, on comprend ce qu’elle dit quand
elle chante quoi, c’est ce que je veux dire !
Cette année est l’année de la sortie du premier album « On espère le
sortir pour décembre. L’album est une totale autoproduction, il
contient 10 titres, enregistrés à la Réunion, masterisés aux USA »
Double wouah !!!!
Prochains concerts prévu le 29 octobre à La Ravine des Sables Soirée
Dr Alexis Rock, 12 Novembre à Saint-Denis, aux Recréateurs.
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Le Dégourdi sans Malice a rencontré Pascale, membre de l’équipage de la Ravine des Roques, association qui organise des concerts
rock à La Réunion.
Prof de bio le jour, fan de rock la nuit!! Mais qui
es-tu Pascale?!!!
Fan de rock la nuit et le jour. La faute à un séjour d’échange en Angleterre
quand j’avais 13 ans, en pleine période punk. D’où mon goût prononcé
pour ce style là (the Fall, Buzzcocks, les Undertones, Sham69, 999, Damned, the Jam, Stiff Little fingers, les Vibrators). J’ai toujours aimé le rock
alternatif et je connais très mal tout le rock disons classique que je n’ai
jamais vraiment écouté (Led Zep, Stones ..), tant pis pour moi. Plus tard je
suis aussi devenue une fan inconditionnelle du rock australien (Radio Birdman, New Christs, les Saints, Cosmic Psychos, Celibate Rifles) et j’ai eu la
chance grâce à mon boulot de vivre 4 ans en Australie. Ca c’était juste
avant d’arriver à la Réunion en 97.
Sinon je me suis mise à la basse de façon totalement autodidacte il y a quelques années à la Réunion (mieux
vaut tard..), et les copains Cyril et Johny m’ont fait confiance en me prenant comme bassiste alors que je
n’avais jamais joué avec personne, et on a monté le Cri de l’Entonnoir. Pour moi c’était une découverte totale,
je progresse doucement et j’y prends goût ! Je bosse les chœurs maintenant, ce qui permet de donner un
woman’s touch aux morceaux (puisque c’est le thème de ton numéro !). En tout cas, composer des morceaux
et les jouer est un plaisir –addictif- que je découvre et je ne pourrais plus m’en passer maintenant.
Tu as fondé l’association La Ravine des Roques ?
L’asso a été fondée en octobre 2006, les 3 membres fondateurs sont : Gael (Président), Appollo (scénariste de
BD) et moi. Je suis trésorière (je fais des tableaux et des additions !). Ca c’est pour le bureau !
Qui est le reste de l’équipage?
Les autres personnes clef de la préparation des soirées sont Romain et Alexis (l’équipe de Full Moun qui nous
fait le son depuis le début), et Eric (à l’époque des Zears et maintenant de Mothra). Le noyau dur de l’asso
compte une vingtaine de bénévoles sans qui rien ne serait possible. La raison d’être de notre asso est aussi
les musiciens, qui jouent bénévolement à nos soirées, beaucoup nous font confiance d’ailleurs sans faillir depuis le début. Actuellement on monte tous nos projets aussi en étroite collaboration avec Xavier de Au Fond
Du Garage.
Gael est un amateur de BD, et grâce à Appollo et lui, on a des contacts privilégiés avec des dessinateurs de
BD qui nous font les dessin des affiches et tee shirts de chaque soirée (Manu La Crainte nous fait les Dr
Alexis; et le Rock à la Buse change à chaque fois : on a eu des dessins de : Oiry, Beltran, Cromwell, Hippolyte,
Brüno).
Quand, comment et pourquoi est née l’assos ?
L’asso est née à la suite du tout 1er Dr Alexis Free Rock en mai 2005 organisé par PH du Cyclone Café à la
Ravine des sables en mémoire d’Alexis, un ami à nous. On a voulu que cet hommage soit pérennisé de façon
plus organisée et l’asso est née comme ça, tout en gardant un esprit pirate. On a remis ça pour un Dr Alexis
2006 mais les concerts ont été interrompus à 23 heures à cause d’un feu de broussaille dans la savane à côté ! Les anciens boucaniers s’en souviennent sûrement.
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Après ce baptême du feu, on a eu beaucoup plus de chance et depuis tout se passe nickel, même la
météo est avec nous. Après, au vu du peu de bars programmant des concerts rock à l’époque à la Réunion,
on a voulu rajouter un 2eme évènement annuel et le Rock à La Buse est né en hommage au Pirate La Buse.
Depuis 2 ans maintenant, on essaye aussi de faire venir des groupes de rock à la Réunion, on a ainsi
fait venir les Washington Dead Cats, Jabul Gorba, Inner Terrestrials, La Bonne La Brute et le Truand, Lord
Fester Combo. On a aussi collaboré avec Au Fond Du Garage sur ses projets Marvin et Pneu… L’idée est de
mettre en réseau les groupes rock réunionnais et ceux d’ailleurs. Ca a bien marché pour Remibricabrack qui
est maintenant sur Paris et a intégré le Lord fester Combo, et les Tukatukas qui ont été pris par le Label MassProd qui signe entre autres Inner Terrestrials.
Comment avez-vous choisi le lieu ?
L’idée à la base de la naissance de l’asso était aussi de profiter de l’espace fabuleux de la Ravine des
sables, on est ici chez la maman de Gael et l’absence de voisins nous permet tous les excès sonores. Au tout
début, les concerts se faisaient en bas du terrain vers le tunnel qui rejoint la plage sous la RN1, Stage OI nous
a aidé grandement en nous prêtant une vraie scène. Mais comme on est un peu fainéant, on s’est rapatrié
depuis sur le haut du terrain, l’avantage étant que le matos sur la scène est abrité en cas d’intempéries puisqu’elle est installée sur la terrasse de la case de belle-maman ! Le seul inconvénient est qu’il faut enlever tous
les meubles et les remettre le lendemain.
Comment fonctionnez-vous ?
Pour jouer chez nous, c’est simple on fonctionne à 100% au copinage ! On favorise les groupes qui
jouent le jeu et viennent aux soirées voir les copains même quand ils ne jouent pas. Après, la programmation
est décidée lors des réunions du noyau dur de l’asso. On a tous des goûts assez différents, mais globalement
on favorise les groupes avec un esprit rock alternatif et surtout qui font des compos.
Pour savoir quand se tiennent les deux soirées à la Ravine des Sables, il faut consulter notre site web et se
tenir au courant. Nous fonctionnons en mode privé – associatif, donc on ne fait pas de pub, et tous les gens
qui viennent doivent être membres de l’asso. On peut adhérer sur place lors des soirées (c’est 5 euros à l’année). Ca reste des soirées underground et c’est ce qui fait leur charme !
Quels sont les prochains concerts ?
La Ravine des Roques est partenaire de la 1ere convention de tatouage de La Réunion en ce qui
concerne la soirée rock du samedi 15 octobre ; c’est aux Récréateurs.
Sinon notre prochaine soirée maison est le Dr Alexis Rock et elle aura lieu le 29 octobre.
Tu dirais que le rock à La Réunion se développe?
Il y a actuellement un bon petit vivier de groupes de rock de qualité, mais j’ai pas l’impression qu’il y
en ait vraiment beaucoup plus qu’il y a dix ans. Il y en a je crois plus dans le style punk alternatif. Internet
avec les pages myspace et facebook a permis une meilleure visibilité de tous les groupes. Et avec le défunt
forum Rock n’ Run, le nouveau facebook Rock n’roll island de Miky et l’activité des assos (Kiss of metal, Au
fond du garage, Piment merd’pô, Ravine des roques, …) cela a permis de mettre les groupes en réseau plus
qu’avant. La différence majeure est là je crois. Un milieu rock plus dynamique et plus interactif.
RAVINE DES ROQUES
www.ravinedessables.fr
un blog « under construction » avec un agenda
des concerts rock à la Réunion :
http://ravinedesroques.blogspot.com
LE CRI DE L’ENTONNOIR
www.myspace.com/lecridelentonnoir
Illustration : Hyppolite
Photo page précédente : Olivier Martin
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Ari Up :
Une diva aux vastes influences
Été 1976, quatre jeunes filles forment le groupe anglais The Slits (les fentes). Figure de proue
d'un des premiers groupes de punk rock féminin, Ari Up (Ariane Daniele Forster) n'a alors que
14 ans. Sa rapide attirance pour la musique peut s'expliquer par le fait que sa mère côtoya
Jimi Hendrix et d'autres musiciens, et épousa plus tard Johnny Rotten (chanteur des Sex Pistols). Elle prit ses premiers cours de guitare avec Joe Strummer, des Clash. Sa disparition à
48 ans des suites d'un cancer, il y a bientôt un an, le 20 octobre 2010 m'inspira ce petit tour
d'horizon de son œuvre :
The Slits (1976-1982) :
C'est en 1977 que le groupe fait parler de lui pour
la première fois, en jouant en première partie des
Clash, lors de leur tournée « White Riot Tour ». The Slits
envoient alors un punk rock teinté de groove reggae.
En 1979 sort leur premier album, « Cut », dont la pochette représente les musiciennes en amazones dénudées couvertes de boue.
Leur deuxième album, « Return of the Giant Slits »,
sort en 1981, ses tonalités sont plus calmes, et influencées par la musique africaine.
Si le groupe ne s'est jamais revendiqué féministe, ses
membres ont toujours dit détester le « chauvinisme
mâle ». Leur morceau le plus célèbre reste certainement « Typical girls » critiquant la place de la femme
dans la société (« Elles ne peuvent pas penser, pas se
rebeller, attendent leur mari »).
Nina Hagen et Ari Up (fin 70s)
Avec The Slits (1977)
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Carrière post Slits :
Après l'arrêt des Slits en 1981, Ari Up partit avec son mari et leurs jumeaux en Indonésie et
au Belize, dans la jungle, où ils vécurent avec diverses populations indigènes.
Après un court passage dans la jungle urbaine de New-York, ils migrèrent en Jamaïque et
s'installèrent à Kingston où elle continua à faire de la musique, tout d'abord avec New Age
Steppers (collectif de musiciens sous la direction d'Adrian Sherwood créant un dub lourd
et chaotique), puis en solo, sous les noms de Baby Ari, Madussa (en référence à ses longues dreads), ou simplement Ari Up. Elle y anima aussi une émission de télévision.
En 2000, elle intègre le groupe techno allemand Terranova.
En 2005, elle sort son album solo « Dread More Dan Dead » teinté de dancehall et de ragga.
Suite à cela, elle reforme les Slits. En 2006, le groupe sort un EP « Revenge of the Killer
Slits », puis l'album « Trapped animal » en 2009, elles se produisent alors régulièrement,
tandis qu'Ari Up continue de tourner avec son groupe The True Warriors.
Ari Up et ses interminables dreadlocks
Ari Up nous laisse une œuvre incontestablement riche en mélanges, comme l'était son
accent (marqué par ses origines allemandes, anglaises, mais aussi influencé par son passage en Jamaïque), sa carrière l'ayant emmenée du punk-rock au dancehall, en passant
par diverses formes de reggae, la techno, et sans oublier ses influences africaines indéniables.
Bien qu'ayant su rester discrète et donc peu connue du grand public, Ari Up a toujours été
respectée par ses pairs, et divers hommages lui ont été rendus, par exemple le 16 janvier
2011 à Brooklyn avec Neneh Cherry, ou encore le 30 juillet 2011 lors du « punky reggae
tribute to Ari Up » à Bristol. J. Palach.
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Big Ass Barbecue
Rebecca Wethslom est suédoise, artiste, performeuse, actrice, maman, barmaid à ses heures, elle méritait bien que le Dégourdi sans Malice s’arrête sur cette
vie de femme pleine de plumes, faux cils, couches et cocktails! Et merci à elle pour
la superbe couv!
: Où es-tu née et où as-tu grandi?
J'ai grandi dans une petite banlieue de Stockholm, qui s’appelle Fagersjö, personne ne sait
vraiment où cela se trouve, tout le monde pense que c’est un petit village pittoresque du Nord
de la Suède, alors qu’il s’agit d’un lieu tout en béton! J'ai quand même fait un spectacle là bas!
Je me suis éloignée de la maison à 16 ans et j'ai commencé à voyager dans le monde, jusqu'à
mon entrée dans une école dramatique à l'âge de 22 ans.
: Pourquoi à ton avis, l’art du spectacle est-il entré dans ta vie?
Au fond de moi, j’ai toujours cherché un lieu où accomplir mes rêves, un endroit où personne
ne me dit quoi faire ou quoi penser et comment me sentir, j’en ai toujours besoin d’ailleurs.
Parfois, j’ai juste envie de me retrouver dans une grande pièce, toute blanche, rester là; et
laisser mon cerveau se « déplier ». Je suis la seule dans ma famille à travailler dans le domaine
du spectacle, et j’ai eu besoin de créer une autre famille qui comprenne ma voix intérieure.
: C’est quoi Big Ass Barbecue?
Big Ass Barbecue est un spectacle que j'ai
créé avec une autre artiste en 2005. C’est un
spectacle qui montre un mode de vie
« brutaloptismistic en caravane ». Il y trois
femmes, deux artistes et une musicienne.
Nous sommes des cow-girls et nous nous
trimballons dans notre caravane d’un endroit
à un autre, çà nous donne le sentiment de
vivre comme çà tout le temps. Le spectacle
est très drôle, complètement absurde et parfois super stupide .
On essaie d’interpeller le public, en posant des questions du genre, si un homme fait un truc
sur scène, pourquoi la réaction sera littéralement différente voir carrément contraire si c’est
une femme qui le fait? On essaie d’avoir une réflexion sur que ce que cela veut dire d’être une
femme. On a fait une petite pause quand on a eu nos bébés! Mais nous sommes de retour, et
ce spectacle est le plus booké parmi ce que propose Ruby Rose Productions.
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: As-tu une philosophie particulière de la vie ?
La philosophie et le côté spirituel sont importants dans ma vie, mes amis m’appelle le
«chercheur»! Je ne suis pas sûre de pouvoir expliquer en quoi je crois tellement c’est compliqué! Mais par exemple, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de la compétition. Plus on travaille
ensemble, plus le climat est vif et amusant culturellement. Je crois aussi à l'importance de laisser s’exprimer tout le monde pour que chacun soit entendu. Je dis oui à beaucoup des choses,
mais j’ai aussi découvert le pouvoir de dire non. Chacun doit trouver son bonheur, c'est un
travail personnel. Je ne crois pas au malheur, car putain, la vie est courte, et tant que cela est
possible, il faut essayer d’être acteur de sa vie, et la rendre amusante.
: Etre une femme, cela signifie quoi pour toi?
Cela signifie être un être humain, être
honnête avec soi-même, et ne laisser personne marcher sur ses rêves et ses idées.
J'ai l’impression que les femmes et les
hommes ont des sortes de stéréotypes
dont il faut se libérer afin de créer notre
propre image de la femme et de l’homme,
rien n'est vraiment hérité ou sociétal. J'ai
toujours essayé de prendre des décisions
pour changer tout cela, et tout se passait
très bien. Puis j'ai eu mon enfant, et là, oh
my God! tout d'un coup, tout est devenu
plus compliqué avec la gent masculine!
C’est un grand défi pour moi et pour mes
partenaires, de mêler vie de scène et vie
de famille, j’ai la chance de partager ma
vie avec quelqu’un qui m’aide beaucoup
dans ma mission!
: Ton travail à travers l’art, c'est de parler, de dénoncer ou de montrer quelque chose. Penses-tu qu'il soit difficile de s’exprimer pour les
femmes aujourd'hui ?
Non, je ne pense pas. Il y a plein d’artistes qui travaillent à leur manière sans se soucier de
ce que les autres pensent. Evidemment, moi, je travaille dans la culture un peu alternative,
rien à voir avec la femme que l’on voit à la télévision par exemple ou dans d’autres spectacles, où la beauté, l’allure et le sex appeal sont plus importants que la performance ellemême. La pression sur le corps féminin est bien réelle : il ne faut pas être gros pour réussir,
et même dans le milieu du spectacle, c’est une réalité. J’aimerais bien changer cela...
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: Que penses-tu du féminisme?
J’adore le féminisme. Mais le mot a un peu perdu de son sens. C’est un mot fort, qui
peut prendre un sens différent selon les individus, pour moi cela signifie juste égalité.
: « Eat it » est le nouveau spectacle, what is it?!!!
Avec « Eat It » j'ai l'intention d'examiner les troubles alimentaires et les
idéaux du corps. Pourquoi autant de temps
et d’argent sont-il dépensés dans l’apparence et la beauté alors que les ressources dans
le monde sont si inégales? La plupart des
femmes que je connais sont mécontentes de
leur corps. Les femmes s’auto-critiquent
énormément, on devrait plutôt utiliser cette
énergie de façon positive! La vie est tellement courte, et quand je vois les jeunes femmes qui haïssent leur corps, et qui se détruisent jusqu’à stopper l'écoulement naturel
d’une femme et l'énergie qui vit déjà à l'intérieur d’elle. Je crée donc un spectacle féministe, où je veux faire passer un message, en
utilisant l’humour noir, le cirque et la danse,
un défi certes, mais que je mène avec des
personnes super impliquées et motivées.
Je pense que les femmes ne devraient pas avoir peur d'être jolies, sexy ou sensuelles, mais si
c'est la seule chose que l’on vise en tant que femme, cela peut vite devenir un piège, et je
crois qu’il est important d’explorer son coté féminin comme son côté masculin. Porter du rouge à lèvres et jouer au foot, c’est normal, et si c’est ce qu’on a envie de faire, faisons le tout
simplement.
Rebecca Westholm, Ruby Rose Productions, www.rebeccawestholm.com, www.rubyrose.se
Photos couv et page 14 : Alex Hinchcliffe. Photo page 13 : Evy Marone. Photo page 12 : Ruby Rose.
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Femmes à barbe!!
La Barbe est un groupe d’action
féministe dont l’idée est celle-ci « Etre
une femme, porter une barbe, ostensiblement parmi les hommes de pouvoir.
Consentir en silence à la suprématie
des hommes et semer la confusion des
genres »
La Barbe est un groupe d’action qui consiste à « envahir les lieux traditionnellement dominés par les hommes en portant des barbes. L'action
peut se jouer dans un restaurant dans une salle de réunion, à l'AG d'une
entreprise ou d'un syndicat, dans un jury de festival... Il s'agit d'y rendre
visible l'absence des femmes, et la domination des hommes dans les
milieux influents. Les Barbes se tiennent droit devant ou derrière leurs
victimes. La scène est silencieuse, digne, picturale.
Si parfois La Barbe prend la parole, elle veille à se mettre dans la peau
de son personnage, un homme parmi ses paires, investi des mêmes pouvoirs. La Barbe parle pour protéger les intérêts bien compris de la gent
masculine, avec sérieux et dignité. »
Leur action prend forme dans des domaines très variés, le site web, en
plus d’avoir un design sympa, est une véritable mine d’informations, ça
vaut le coup d’aller lire. On peut y trouver par exemple des statistiques
qui montrent que l’émancipation de la femme a bien lieu à la maison,
mais c’est tout...
Religion, médias, politique, sport, arts, business, fonction publique, sciences...les chiffres
sont à lire sur www.labarbelabarbe.org
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u
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i
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Ma
C’est par une belle après-midi ensoleillée que je rencontre Mahiou à SaintPierre, une jeune peintre de « caricatures
et scènes de vie » rigolote et pétillante. On
s’installe comme des pin-up sur un ponton
et commençons à parler d’elle et de sa peinture en nous rafraichissant avec des boissons. Ahlala, Saint-Pierre, son port, ses
vagues… et ce vent incessant 6 à 7 beauforts, mer agitée à très agitée, vigilance
forte houle! Difficile de rester glam’ avec
les feuilles du cahier qui s’envolent, les
rides qui se forment sur le visage tellement
on parle fort, et tous les cheveux qui viennent dans la bouche. On s’assoit donc en
tailleur à l’abri, pour la Pin Up attitude,
on reviendra.
Le commencement de la vie de Mahiou est atypique et bohème : sa mère et
son père font l’école des beaux-arts, elle
arrive tôt dans la vie de ses parents, et participe ainsi à tous les cours de dessins avec
sa môman. Les arts graphiques entrent en
elle aussi naturellement que le lait de sa
mère, c’est pas beau çà comme histoire?
De son plus lointain souvenir, Mahiou a
toujours croqué les idées qui lui passaient
par la tête, une vraie Croque Madame
(tomate-salade). Elle s’est mise à caricaturer ses potes, ses profs, et s’est dirigée vers
des études en arts appliqués, où l’on apprend surtout à créer et à conceptualiser.
La technique, elle l’acquiert grâce à un
travail autodidacte, de recherche, d’essais,
de recommencement, d’exploration, et d’évolution permanente.
Un jour qu’il faisait beau, elle regardait l’horizon, (bon là j’ai un peu inventé), elle s’est dit « mais pourquoi ne pas
peindre ce que je dessine? ». Mais quelle
bonne idée! Comme une chanteuse fera du
punk, une circassienne des équilibres,
dans tous les arts, on doit trouver son kif,
Mahiou se sent bien dans la caricature,
elle va maintenant la peindre.
Elle décrit des scènes de vie, de sa vie, de
ta vie (oui oui la tienne aussi), de not’ vie
quoi! Elle aime regarder les gens, les couples, les zistoirs de bars!
Aaaaah les bars! Lieux privilégiés
où se rencontrent, le temps d’un pastis,
d’un sandwich, d’une bière, d’un apéro, ou
d’une soirée bien arrosée, toutes sortes d’êtres humains, chacun avec une histoire,
des travers, des vices, et qui repartent ensuite dans la vie, avec ces mêmes travers,
mais avec un peu plus d’alcool dans le
sang...Mahiou aime grossir le trait des
choses que l’on aime cacher, la tristesse
parce que ton mec t’appelle pas, le désespoir que t’as parce que t’es avec personne
depuis trois siècles, la p’tit mine que tu
traînes après ta cuite, la nouvelle ride que
t’as chopée dans la nuit, la honte que tu te
tapes quand ton bide dépasse… Bref, la vie
de Monsieur et Madame tout le monde
(enfin perso j’ai ni ride ni honte ni bide
ni gros vent mais bon!), Mahiou y ajoute
un poil de couleur, une touche de cynisme,
beaucoup de talent, et çà donne des tableaux d’un incroyable réalisme… miroir
de notre vie ici-bas.
Pour voir ce qu’elle fait, rendezvous sur sa page facebook, vous pouvez
aussi la contacter à cette adresse :
[email protected],
06 92 28 83 54
Expo collective aux Sales Gosses à SaintPierre fin octobre début novembre, pendant 15 jours.
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Anna Garforth
: l’écolo graffeuse
Anna Garforth est assez unique en son genre. Elle a réussi à se démarquer dans le
monde du street art par sa façon bien à elle de graffer les murs! Elle utilise de la mousse
végétale et des feuilles qu’elle fixe à l’aide d’épines ou de colle à base de yaourt.
Elle défend un concept mêlant art et environnement, c’est le green graffiti! Elle crée aussi d’autres œuvres autour de la récup, du recyclage. Mais l’idée la plus géniale
(gourmande) est, d’un point de vue Dégourdi, le poster en pâte à gâteau, fallait y penser
(manger).
Immersion dans son univers :
http://crosshatchling.co.uk/
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Les Guerrilla girls sont des vengeuses masquées (avec un
masque de gorille) anonymes et dénoncent le sexisme, le racisme et la corruption en politique, dans le domaine de
l’art, du cinéma et de la culture en général. Un militantisme
féministe qui utilise des images choc, des slogans et des visuels provocateurs.
Elles existent depuis 1989, et apparaissent dans les
biennales, les Musées du monde entier, à
coup d’autocollants, de performances, de
mini films, et de partenariats avec Amnesty International ou Green Peace.
Elles ont depuis fédéré beaucoup de
Guerilla friends partout sur la planète,
et défendent ardemment l’humour pour
prouver que le féminisme peut être super
fun!
Elles éditent aussi des livres, des
posters, des autocollants à télécharger,
bref, elles se marrent bien et le message est clair.
Allez donc voir sur http://
www.guerrillagirls.com
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Les femmes de Régis
Il y a des femmes qui n’arrivent pas à assumer leur corps, trop
grand, trop petit, trop rond, trop vert (heu non pas ça), bref, on aura beau
leur dire qu’elles sont magnifiques, non ça môrche pô! La « chui-pas-belle
attitude » est aussi appelée « dysmorphophobie » Du coup, elles font quoi?
Elles vont voir Régis (artiste 974!), et jouent les modèles le temps d’un tableau. Régis nous explique : c’est une façon de surpasser le complexe en
« s’appropriant l’artiste », « le refus de se regarder se transforme un
peu en narcissisme, puisque d’un coup, elles sont au centre d’une œuvre unique ». La confiance entre l’artiste et le modèle est au centre de la
démarche, qui prend la forme d’un défi sur soi-même.
Le travail de Régis est unique et appelé « peintographie »; il prend le
modèle en photo, travaille les couleurs et les matières sur ordinateur, imprime sur une toile où il ajoute enfin la peinture, des œuvres que l’on a
pas l’habitude de voir, sensuelles, érotiques, et un résultat toujours en justesse.
Régis expose à la Galerie Cartell, 23 rue du Général de Gaulle à SaintGilles Les Bains.
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AIR SEX
Et oui après le Air guitar, voici le Air sexe ou l’art de mimer une scène d’amour (de cul quoi) tout habillé, sans le réel
orgasme, et tout seul comme un con… On se dit, ah ben, les
mecs doivent adorer ce nouveau sport!!! Oui c’est vrai mais les
nanas aussi! Aux Etats-Unis, ça marche à fond, et en France, on s’y met aussi. Allez les filles,
faites nous la plus jouissive des « blowjob » façon « Time’s Up »!!
Oui il existe des championnats du monde, oui çà fait un carton, oui y’a plein de vidéos sur le net, oui t’as l’air un peu débile, oui c’est rigolo quand même un peu, oui le sex,
c’est mieux en vrai!
EFFEUILLAGE BURLESQUE
Ou l’art de se déshabiller en musique, avec humour, provocation, sensualité, dans un style cabaret froufrou festif. Un exercice un
brin décalé, où le corps et la féminité sont assumés sans complexes.
Les filles s’exhibent en pin-up ultra sexy, talon hauts, plumes, faux
cils, dans un style parfois très rock n’roll!
Les cours d’effeuillage sont très en vogue, à la rédac, on aimerait bien s’effeuiller sur Mort aux vaches, ça peut le faire pour le gala
de fin d’année du Dégourdi.
DES BLOGS
http://desseins.fanzine.free.fr:
« Desseins (des filles qui en ont) bédés, illustrations,
histoires et autres choucroutes...un web fanzine à
cycle menstruel »
Voilà tout est dit, un blog collectif avec plein de BD !! très joliment fait en plus !
http://lechapeaudelapie.canalblog.com :
Rose et Julie sont deux citoyennes du septième continent qu’est
Internet. Elles sont serial bloggeuses, et tous les jours elles proposent un billet d’humeur, bien adapté aux pauses boulot quand le
cerveau est en surchauffe.
Ca parle de tout, de bouffe d’amour, d’humour, de cul (là apparemment les statistiques de lectures battent les records!) Mieux qu’un discours, un exemple! À lire en
page 26.
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LA PRESSE POUR LES FILLES, LES VRAIES
Il existe plein de magazines mieux que Biba et Marie-Claire, rédigés par (pas tout le
temps) et pour des femmes, avec pas trop de pub, et en plus quelques gros mots par
ci par là, cool quoi !
Fluide.G : Pour les filles fan de BD, d’humour un peu
grivois au quatrième degré, du un-deux-trois n’importe
quoi, Fluide.G est le féminin de Fluide Glacial. Un magazine sympa à lire, qui traite
des vrais problèmes de gonzesses : comment être sexy en combinaison de plongée ?!!
Causette : un mag bien fourni en articles (sérieux), dont la devise
est « plus ferme du cerveau que du capiton». On y trouve de vrais
articles, sur de vrais sujets, avec de vraies femmes dedans, et pas de
pub de fringues que tu mettras jamais, toi, dans ta vie de tous les
jours… et une poudre à 65 euros, c’est pas ta priorité non plus… Un
magazine plus proche des réalités, c’est pas mal non plus !
Paulette-magazine.com a commencé sur la toile, un magazine fait maison, suite à l’idée d’une fille non satisfaite des féminins des kiosques, et
qui du coup a décidé d’en faire un! Le contenu est participatif, à la
mode 2.0, où on trouve plein de trucs de filles, normal. Peut être la
version papier verra-t-elle le jour?
Minette Magazine est un fanzine concocté par deux femmes;
Mme Gruikk, et Sista Locca, dont la ligne directrice est la femme. Un
féminin donc, « avec des conseils bidons », « on reste très débile et
ras des pâquerettes, un brin vulgaire et décalé ». Un fanzine très
graphique avec la participation de plein de dessinateurs , il est édité
à 120 exemplaires et distribué dans quelques librairies, wouah dur
de le choper! Faut donc se ruer sur Facebook et les contacter!
Le Menstruel
« Le menstruel est un zine toulousain féminin, fortement porté sur
l’anticléricalisme, le combat contre la censure, l’ordre moral, tout ça
avec beaucoup d’humour et d’esthétique. » Un interview de la créatrice ici : http://anarkopunk.free.fr/
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Sex and the country
4 bises à l'aller (un échange de paté et de pot de miel), 4 bises au retour. Et au milieu,
1 minute pour : "faire connaissance, avoir le coup de foudre, fonder une famille
et déterminer qui fera les courses".
"L'amour est dans le pré". Le speed dating des agriculteurs. "Viens chez moi ça sent le
fumier, je me sens seul au milieu de mes chèvres/poneys/vaches/cochons, mais ma
caisse vaut 50 000". "Ok, j'adore la campagne, j'ai toujours rêvé d'être fermière, bon là
je suis esthéticienne et j'élève seule trois gosses dans le 18e, j'y crois pas je passe à
M6!!!".
Lui-"Bonjour..." mouack mouack oups ici c'est trois mouack (beau p'tit cul)
Elle-"Bonjour..." mouack, mouack, "chez moi c'est deux en fait" (ça pique)
Lui-"Alors? C'est un peu bizarre non? Je suis un grand timide" (On ferait mieux de bai-
ser tout de suite)
Elle-"Oui, ben, heu, en fait, c'est normal hein, alors tu fais quoi dans la vie?" (je suis
pas conne moi je sais qu'il est culto, mon dieu qu'il est moche)
Lui-"hihihi, ben je suis exploitant... enfin agriculteur quoi" (merde, elle va croire que je
la prends pour une pute et que je vais la vendre avec les fromages sur le marché")
Elle-"C'est dur non?" (Y'a l'eau chaude? ils prennent la carte bleue dans les magasins?
y'a des magasins?)
Lui-"ça va. J'ai pas de vacances, pas de week-end, je commence à 4h30 et je finis vers
23h, j'aimerais prendre un peu de temps pour moi" (baiser quoi et que tu me fasses à
bouffer aussi et un peu de ménage)
Elle-"Ha ouais quand même, tu te donnes même pas une rtt de temps en
temps?" (pffffffff trop naze)
Lui-"T'as de très beaux yeux" (seins)
Elle-"Merci...(attend tu vas me montrer où t'habites d'abord) Tu veux des enfants?" (les
trois miens + les deux que je vais te faire rapidos parce que j'ai pas assez avec la pension des premiers.)
Lui-"Heu, oui, je sais pas. Tu as trois enfants toi c'est ça?" (ça va faire beaucoup peut
être)
....c'est fini....
Lui-"Bon on s'embrasse, ravi de t'avoir connu, à très bientôt..." (toi tu vas venir visiter
la ferme et le fermier)
Elle-mouack mouack mouack et bon ok, re mouack "Ben merci alors, à très vite" (que
je plante un congé à ma patronne qui me soule grave)
Emberlificotage de "je t'ouvre la porte" "heu oui, non" "je te la tiens" "passe devant" "je
t'en prie" "merci pour le pâté" "merci pour le miel".
"Alors?" s'empresse la présentatrice en catimini
Lui - "C'est le début d'une grande histoire..." (bave au coin des lèvres)
Elle - "Je suis amoureuse" (fini les loyers!)
Julie.
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On en avait déjà parlé dans le dernier numéro mais je ne
résiste pas à l’envie de partager à nouveau le blog d’Evelyne Louvre-Blondeau. Un femme qui dessine le cul
avec autant d’humour et de justesse, çà se regarde toujours avec beaucoup de plaisir!
http://louvreblondeau.canalblog.com/
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Que c'est bon d'être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l'étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuit
LE DOUBLE ZARLE chante
Colette Rennard, Les nuits d’une demoiselle
(1963)
Je me fais sucer la friandise
Je me fais caresser le gardon
Je me fais empeser la chemise
Je me fais picorer le bonbon
Je me fais frotter la péninsule
Je me fais béliner le joyau
Je me fais remplir le vestibule
Je me fais ramoner l'abricot
Je me fais farcir la mottelette
Je me fais couvrir le rigondonne
Je me fais gonfler la mouflette
Je me fais donner le picotin
Je me fais laminer l'écrevisse
Je me fais foyer le cœur fendu
Je me fais tailler la pelisse
Je me fais planter le mont velu
Je me fais briquer le casse-noisettes
Je me fais mamourer le bibelot
Je me fais sabrer la sucette
Je me fais reluire le berlingot
Je me fais gauler la mignardise
Je me fais rafraîchir le tison
Je me fais grossir la cerise
Je me fais nourrir le hérisson
Je me fais chevaucher la chosette
je me fais chatouiller le bijou
Je me fais bricoler la cliquette
Je me fais gâter le matou
Et vous me demanderez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh! cela tient en peu de lettres
Le jour , je baise, tout simplement
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LA LESBOPHOBIE ou la double discrimination de la femme
« Hostilité explicite ou implicite envers les lesbiennes ». En vérité, c’est
un peu plus compliqué que cela, puisque les lesbiennes souffrent d’une double discrimination : le fait d’être lesbienne, et le fait d’être une femme.
La sexualité entre femmes a du mal à être considérée comme telle. Beaucoup de
préjugés sur une relation que l’on juge frustrée des hommes. En effet, si une femme
est lesbienne, c’est qu’elle n’a pas été bien baisée par un homme, en gros. La sexualité
lesbienne est ainsi perçue comme accessoire, secondaire puisqu’elle est privée de phallus, ben oui quoi, deux femmes ne font pas l’amour pour de vrai pfffffffff!
De plus,
elles transgressent les rôles féminins et masculins, indépendantes des hommes sexuellement et économiquement, ça pose problème dans les consciences!
Les lesbiennes sont de plus rejetées en tant que groupe social, c'est-à-dire qu’elles sont invisibles, absentes des discours contre l’homophobie. Elles sont aussi exclues
en politique, dans les médias, dans le monde culturel, etc. Plus grave, elles subissent
des violences physiques et psychologiques, du harcèlement, des menaces, des railleries
dans la vie professionnelle, privée ou familiale. En France, les propos homophobes
ne sont pas illégaux par leur nature homophobe mais par leur nature injurieuse…
Heureusement, l’art est bon vecteur pour bousculer les stéréotypes. Sur la scène française, c’est
Océanorosemarie qui, à travers son One Woman Show
caustique et humoristique, ose mettre des mots sur ce
que l’on pense tout bas. Et non! Une lesbienne n’est
pas forcément une camionneuse à cheveux courts, elle
peut aussi être une pure bombasse à talons. Pas mal
d’infos sur son site http://ww.lalesbienneinvisible.com/,
et puis aussi beaucoup d’articles sur le net à propos de
cette femme un poil zinzin!
Sur la scène Sud-Africaine, c’est Noxolo Tshabangu, auteure et actrice, qui a
décidé de briser les tabous. Dans ce pays où plusieurs lesbiennes se sont faites assassinées, pas facile de lutter contre l’homophobie qui règne…
Au ton militant et moralisateur, l’auteure a préféré la manière douce en créant une pièce qui raconte une histoire d’amour
entre deux femmes, afin d’amener le spectateur à s’interroger luimême sur son degré d’acceptation.
A lire sur le site Tetu.com « A Johannesburg, une pièce de
théâtre contre la lesbophobie », « Afrique du Sud: Le meurtre sauvage
d'une lesbienne alarme les militants », « Homophobie, racisme: des lesbiennes sud-africaines témoignent ».
Une étude montrait en 2004 que 57% des lesbiennes en
France avaient subi une forme de lesbophobie. SOS homophobie et d’autres associations luttent contre ces discriminations, mais le chemin est encore long...
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Les BD de Mister Gaga le belge
« Martha Jane Cannary » Editions Futuropolis.
Les femmes dans la bédé sont plutôt
rares. On en trouve quelques unes
malgré tout, et l’une d’elle est Martha
Jane Cannary, plus connue sous le
nom « CALAMITY JANE ». Un petit
bout de femme à qui la vie n’a pas
fait de cadeau, et qui va devoir se
débrouiller pour survivre dans un
monde viril et brutal, celui de la
conquête de l’ouest des États-Unis
d’Amérique, au temps des cow-boy et
des indiens. Le dessin en noir et
blanc est magnifique, et les recherches de l’auteur nous permettent d’en apprendre toujours plus sur la vie de cette femme extraordinaire, bien plus sensible et féminine qu’on ne le pense. Deux tomes jusqu’à présent, que je vous conseille chaudement !
“Kiki de Montparnasse” Editions Casterman.
Un second coup de cœur pour une autre femme d’exception, KiKi de Montparnasse,
née en France en 1901 dans un milieu pauvre, et qui va devenir progressivement l’un
des modèles les plus en vue de tout Paris. Elle aussi en a bavé pour survivre, dans une
autre jungle que Calamity Jane, mais tout aussi cruelle, parmi les peintres et les poètes, dans la fumée des bars où coulent chaque soir des
litres d’alcool. Ici, il lui
faut coucher avec untel pour se faire un
nom, chanter dans
des cabarets pour gagner sa croûte, et
pour payer les médicaments nécessaires à
la guérison de sa mère. Un destin tragique
et poignant, subtilement retranscrit en
Bédé par Catel et Bocquet. Le travail de documentation est impressionnant, on visite les rues de Paris et retrouve l’ambiance chaleureuse des années folles, pour en ressortir particulièrement touché.
Mister Gaga
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F. Sitaya
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n’ait
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La crew, qui travaille d’arrache pied, par ordre alphabétique :
Amandine écrit et prend la pose, la femme parfaite,
Farid conseille, critique (vachement même!), fait de la mise en page et
partage ses illustrations,
Gaétan le belge écrit avec de l’humour belge, bref fait son job,
JL écrit des articles et communique à mort avec son sourire ravageur,
JC fait de supers photomontages et a de bonnes idées de surcroît,
Mikael partage ses photos, et grâce à ça, le DSM fait hyper pro (si!),
Solène corrige les fautes,
Zorro a toujours un truc sympa à dire, dessiner, peindre, écrire depuis
le début, et corrige les fotes aussi.
Et moi, rédac’chef, je me la coule douce!
Pour recevoir le Dégourdi sans malice en
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Pour le lire sur un feuilleteur, regarde ici
http:/degourdisansmalice.blogspot.com
Si tu veux proposer quelque chose; dessin,
texte, peinture, toutes les idées sont les
bienvenues, envoie ton œuvre à
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Merci aux dégourdis chroniqueurs et
correcteurs de fautes, aux bloggers
partageurs, et à tous ceux qui prennent
le temps de lire…
Tous les numéros sont dispo sur le blog
ou à la demande.
Question : tu préfères avoir des doigts de 5mètres de long ou une seule grosse dread qui tombe que d’un côté?
Le bassiste de Fishbone a choisi les deux!
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