Pour le document en format PDF - Intelligence and Terrorism

10 juillet 2006
Institut du Renseignement
Centre d’Etudes du Terrorisme
L’infrastructure civile du Hamas dans les
territoires administrés par l’AP
Aperçu général

 Durant l’Opération “Pluie d’été”, Tsahal a mené des raids contre plus de 40
institutions et locaux de l’infrastructure civile du Hamas (da’wah) en Judée et en
Samarie. Ces raids ont eu lieu en plusieurs endroits, y compris Jenine, Naplouse,
Tulkarem, Ramallah, Bethléem, Hebron, Jericho, et dans des localités et villages de la
région de Jérusalem. Du matériel a été saisi dans les locaux de ces institutions déclarées
illégales par Israël, y compris des documents du Hamas, du matériel d’incitation à la
haine et à la violence, et des justificatifs de transfert de fonds des fondations du Hamas à
l’étranger.
Le cheikh Hamad al-Bitawi, Président de la “société de charité” Al-Tadhamun à Naplouse, élu au
Conseil législatif palestinien sur la liste du Hamas lors des élections de Janvier 2006

 La vaste infrastructure civile du Hamas, avec ses nombreuses institutions en
Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, n’est pas seulement une source de
pouvoir pour le mouvement mais permet de distinguer le Hamas des autres
organisations terroristes palestiniennes. L’infrastructure civile du Hamas lui a
permis de s’attirer le soutien de la population et d’établir la base du pouvoir
politique qui l’a mené à la victoire lors des récentes élections municipales et
législatives. Le Hamas espère ainsi mettre en place une Autorité Palestinienne
islamique extrémiste basée sur les principes figurant dans la Charte du
mouvement de 1988.

 Les institutions civiles du Hamas œuvrent en parallèle aux activités
quotidiennes du mouvement dans les domaines de la politique, des affaires
sociales et des opérations terroristes. Elles fournissent également un soutien aux
terroristes et à leurs familles (y compris aux familles des terroristes suicides).
Cette infrastructure civile joue également un rôle central dans la guerre
psychologique via l’“éducation” et l’incitation au terrorisme enseignées aux
jeunes Palestiniens destinés à devenir les futurs cadres terroristes du mouvement.1

 Cet article passe en revue les objectifs et la nature de l’infrastructure civile du
Hamas (da’wah) ainsi que son rôle de soutien au terrorisme.
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 Dans les territoires administrés par l’AP, le Hamas possède une large
infrastructure d’institutions civiles appelée da’wah,2 au centre desquelles se
trouvent les soi-disant “organismes de charité.” L’infrastructure civile prône deux
objectifs fondamentaux :
1
La charte du Hamas insiste sur la guerre psychologique, qualifiée de mission prioritaire devant être menée par tous les
dirigeants religieux, éducatifs et culturels, tous les médias, le personnel de l’information et le public éduqué en général.
2
Da'wah , littéralement "prêche, lecture, propagande"; il s’agit en réalité d’un [système] religio-culturel
d'endoctrinement [employé par divers prêcheurs et islamistes], à l'aide de tous les moyens de communication
[disponibles] pour changer la culture des masses [c'est-à-dire leur vision du monde] et en faire [des fidèles musulmans
croyant en leur propre interprétation de l'Islam, généralement radicale]", extrait d'Uriah Furman, Islamiyyun [en
hébreu], Editions Ma'arachot, Tel Aviv, 2002, p. 322.
2
∗∗ Elle fournit un soutien à la population locale dans les domaines
de l’éducation, de la santé, des services religieux, etc… tout en
exploitant la faiblesse et l’impuissance de l’AP et de ses institutions
qui sont officiellement responsables de ces services. Ces activités
visent à s’attirer le soutien de la population (avec l’accent mis sur
les populations islamiques d’où sont issus les partisans du Hamas), à
renforcer sa position dans le conflit avec Israël et à placer le
Hamas comme centre de pouvoir au sein de l’AP.
∗∗
Elle soutient l’appareil terroriste du Hamas :
♦
♦
♦ En
fournissant une aide aux membres du Hamas et à leurs familles (y
compris aux chahids, aux prisonniers, aux terroristes recherchés et aux
blessés). Ceux-ci reçoivent une aide financière directe ainsi qu’une aide
indirecte dans les domaines de la santé, de la religion et de l’éducation, etc...
♦
♦
♦ Par
l’“éducation,” l’incitation à la haine et aux actes de terrorisme
contre Israël et la diffusion de messages islamiques radicaux. Cela
s’inscrit dans le cadre de la guerre psychologique, considérée par le
Hamas comme l’une des principales composantes de son programme. La
guerre se déroule via le système éducatif indépendant qui comprend des
institutions allant des jardins d’enfants aux universités ; en acquérant de
l’influence sur les mosquées dans les territoires administrés par l’AP ; et en
recourant aux médias comme vecteurs importants d’endoctrinement. Tout
ceci vise à former les futurs cadres du mouvement : des individus ayant
assimilés les valeurs de la discipline à travers leurs études et l’adhésion stricte
à la religion, prêts à sacrifier leur vie pour Allah en optant pour des activités
violentes contre Israël, y compris des attaques suicides.
♦
♦
♦ En
soutenant les activités quotidiennes du Hamas dans les territoires
administrés par l’AP : en finançant les activités politiques du Hamas, y
compris l’opposition entre le Hamas et Abu Mazen (et les éléments
3
pragmatiques au sein de l’AP) ; en gérant un réseau de médias affiliés au
Hamas au sein des territoires administrés par l’AP et à l’étranger; en
fournissant une adresse où envoyer les dons de l’étranger (des pays arabes et
occidentaux); en proposant des services financiers aux institutions du Hamas
et également, selon nous, en versant des fonds pour financer les activités
terroristes de l’organisation.
♦
♦
♦
En soutenant les membres du Hamas dans les territoires administrés
par l’AP (y compris ceux impliqués dans des activités terroristes) en leur
trouvant des emplois (parfois également à leurs familles) dans les “organismes
de charité” et les nombreuses autres institutions affiliées à l’infrastructure
civile du Hamas. Ainsi, les membres du Hamas possèdent un camouflage
légitime à leurs activités au sein de l’AP, de laquelle, selon la loi, dépendent
la plupart des institutions du Hamas. Il faut préciser que plusieurs membres de
l’infrastructure civile ont été élus au Conseil législatif palestinien et au
gouvernement.
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 L’AP, sous Abu Mazen et précédemment sous Arafat, est tout à fait
consciente de l’étendue et de la portée de l’infrastructure mise en place par le
Hamas. La da’wah mêle des ’“organismes de charité,” un système éducatif
(jardins d’enfants, maternelles, écoles élémentaires, collèges et lycées,
universités), des institutions de santé (cliniques et hôpitaux), des mosquées, des
organisations féminines et associations de travailleurs, des groupes de sport et des
institutions financières. Tout ceci renforce l’influence du Hamas sur la
population et pose les fondations de l’établissement d’une entité islamique
radicale du Hamas au sein de l’AP.

 L’AP est également consciente que certaines des institutions affiliées à
l’infrastructure civile du Hamas (mosquées, universités et organisations
4
estudiantines) permettent à l’organisation (et aux autres groupes terroristes
palestiniens) de localiser et de recruter des membres terroristes potentiels, y
compris des terroristes suicides. Sous Arafat, jusqu’à l’éclatement des violences
et même durant le conflit en cours, l’AP a contrôlé de près les activités de
plusieurs de ces institutions. Toutefois, aucune action n’a été prise contre elles.
L’AP n’a pas pris de mesures drastiques contre l’infrastructure civile du Hamas,
notamment en raison de la crainte d’un affrontement direct avec cette
organisation.
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Le financement de l’infrastructure civile du Hamas nécessite d’importantes
ressources financières, que le Hamas perçoit par ses fondations à l’étranger. Parmi
celles-ci figurent des fonds affiliés au Hamas opérant en Occident (notamment en
Europe de l’Ouest), en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe.


Ces fonds et fondations, qui transfèrent prétendument des dons pour des
activités à caractère social, éducatif, religieux et humanitaire, permettent en fait de
développer l’étendue de l’infrastructure civile du Hamas. De cette façon, ils
contribuent à renforcer le mouvement islamique extrémiste qui joue un rôle
central dans le terrorisme contre Israël et fragilise en même temps Abu Mazen et
ses partisans.
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aitant de la da’wah du Hamas publiés au cours des
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1 “Unprecedented Hamas Fundraising Drive Held in Gaza to Support Terrorist
Activity against Israel. (en anglais) A Hamas fundraising drive was held in Gaza to ease
financial difficulties caused by European, Israeli and Palestinian Authority pressures, and
to protest steps taken by the PA against Hamas-affiliated “charitable organizations.”
Prominent were declarations that donations would be put to military (and not
humanitarian) use and would support the “resistance” and jihad (holy war) for the land of
Palestine,” à l’adresse http://www.intelligence.org.il/eng/sib/5_04/hamas.htm.
2. “Palestinian terrorist organizations use the Arab Bank to channel money into
terrorism,” (en anglais) http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/JULY
_12_04.PDF.
3. “Palestinian terrorist organizations and ‘charitable societies’ identified with them make
extensive use of the Arab Bank for transferring funds (Volume 2),” (en anglais) à
l’adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/NOV7
_04.PDF
4. “Hamas’ broad civilian infrastructure (da’wah ) provides a potential alternative to the
Palestinian Authority and its institutions and supports terrorism: analysis of the
Ramallah-Al-Bireh region as a case study based on documents taken from the Palestinian
security apparatus and da’wah institutions.” (en anglais) à l’adresse
http://www.intelligence.org.il/eng/eng_n/pdf/hamas0904.pdf
5. “IRFAN: A Hamas front organization operating in Canada to enlist financial support
for Hamas institutions in the Palestinian Authority-administered territories,” ( en anglais)
à l’adresse
6
http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/NOV1
3_04.PDF
6. “Interpal” (en anglais) http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/DEC1
2A_04.PDF
7. “The Union of Good: an umbrella organization comprised of more than 50 Islamic
charitable funds and foundations worldwide. It in fact channels “charity” money and
provides other items for Hamas-affiliated institutions in the Palestinian Authority
administered territories, contributing to sustaining the support system infrastructure of
Palestinian terrorism through the so-called financial jihad,” ( en anglais) à l’adresse
http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/FEB22
_05.PDF
8. “Charity and Palestinian terrorism – spotlight on the Hamas-run Islamic al- Tadhamun
“charitable society” in Nablus: a case study of the workings of the Palestinian terrorism
support-system infrastructure and the organizations abroad which finance it,” (en anglais)
à l’adresse
http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/MAR2
9_05.PDF
9. “Spotlight on a Hamas da’wah institution in the West Bank: A file of Palestinian
Preventive Security documents identified the Bethlehem Orphan Care Society as Hamasaffiliated. The file also contained reports of funds for the Society and Hamas coming
from various external sources, including Interpal in Britain and the Islamic Movement in
Israel” (en anglais) à l’adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF/JAN22
_05.PDF
10. “Le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens - CBSP – Représentant du
Hamas en France et organisme de soutien aux institutions du mouvement dans les
territoires administrés par l’Autorité palestinienne.” à l’adresse http://www.terrorism-
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info.org.il/malam_multimedia//ENGLISH/MARKETING%20TERRORISM/PDF_FRE/
APR15_05.PDF
11. Analyse (en anglais) du Dr. Reuven Erlich sur “The battle for hearts and minds: The
ongoing Israeli-Palestinian confrontation as a case study,” à l’adresse
http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia/English/eng_n/pdf/i_p_conflict_e.pdf
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