Strodes Anabolisants Auteur(s) : Dr P
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Strodes Anabolisants Auteur(s) : Dr P
Repenser la problématique du dopage en Suisse Pierre-Edouard Sottas, Chef du projet «Approche forensique du dopage» de l'Agence Mondiale Antidopage Blaise Marclay, Administration Fédérale des douanes Section Antifraude Martial Saugy, Directeur du Laboratoire Suisse d'Analyses du Dopage 1. Le dopage: un problème de santé publique Comme l'ont montré récemment des chercheurs scandinaves, la problématique des produits dopants n'est pas seulement propre au sport d'élite, mais est aussi devenue ces dernières années un problème de santé publique (Sjökvist et al, Lancet 2008). Au contraire d'idées souvent répandues, le marché des stéroïdes anabolisants est principalement dédié au sport amateur et à monsieur tout-le-monde. Aujourd'hui, l'emploi de produits dopants n'est plus limité aux athlètes d'élite: de jeunes sportifs pré-adolescents dans les écoles, des personnes pour lesquelles l'apparence physique est une priorité, des personnes travaillant dans des corps de métier où la performance physique et/ou mentale est nécessaire (gardiens de prison, gardes du corps, police, finance...) abusent fréquemment de stéroïdes anabolisants. Comme l'a montré une étude française récente (Laure et al, British Journal of Sport Medicine 2007), un aspect alarmant est que la prévalence du dopage augmente drastiquement chez les pré-adolescents avec à ce jour près de 4% des jeunes entre 11 et 15 ans qui prennent régulièrement des produits dopants. Alors que la légalisation du cannabis est fortement discutée aujourd'hui en Suisse, la vente d'alcool interdite pour les moins de 16 ans, la consommation et la possession de cocaine et autres drogues interdites, aucune loi spécifique n'existe aujourd'hui sur l'abus de produits dopants dans la société et les jeunes en particulier. Pour seuls les stéroïdes anabolisants, le commerce international a été estimé dans le rapport mandaté par l'Agence Mondiale Anti-Dopage à l'expert italien Alessandro Donati à des centaines de tonnes par an: les saisies annuelles ont été estimées elles à plus de 70 tonnes (Donati, rapport pour l'Agence Mondiale Anti-Dopage 2006). Cela correspond à des milliards de doses individuelles. En terme d'argent, le marché des stéroïdes anabolisants sur Internet peut être estimé en milliards de dollars annuels (Donati 2006). En Suède, où la possession et la prise de produits dopants est interdite sans justification thérapeutique et où toute acte de violence mène systématiquement à la recherche de produits dopants dans les urines depuis plusieurs années, il a été montré qu'une partie significative des cas de violence (violences conjugales, agressions, meurtres...) sont étroitement liés à la prise de stéroïdes anabolisants (Sjökvist et al 2008). Pour les formes les plus violentes d'agressions sur la voie publique, la prévalence de l'utilisation de stéroïdes anabolisants peut s'élever jusqu'à 30% (Garle, communication personnelle, 2007). La proportion de tests antidopage positifs est beaucoup plus importante dans certains groupes de la société (milieu du culturisme, gardiens de prison...) que parmi les sportifs d'élite (Sjökvist et al 2008). En Allemagne, à partir de questionnaires donnés à toute personne entrant dans un fitness, une personne sur sept admet prendre des stéroïdes anabolisants, la prévalence réelle étant estimée bien plus importante (Striegel et al, Drug and Alcohol Dependence 2006). Aux EtatsUnis, il est estimé que près de 3 millions de jeunes utilisent régulièrement des produits dopants (Sjökvist et al 2008). Dans des lycées américains, près d'un élève sur trois a admis avoir déjà été en contact avec de l'hormone de croissance et 5% en avoir pris (Holt et al, British Journal of Pharmacology 2008). Au début des années 1990 déjà, il a été montré que l'utilisation de la prise d'hormone de croissance commence chez les adolescents vers l'âge de 14 ans, pour des jeunes qui n'en connaissent pas les effets secondaires (Rickert et al, Clinical pediatrics 1992). En Belgique en 2002, une seule saisie de stéroïdes anabolisants (550 kg de stéroïdes) est estimé sur le marché à plus de 130 millions d'euros: cette saisie représente une valeur supérieure à tout autre saisie de stupéfiant en Europe cette année-là (Donati 2006). En Belgique toujours, un rapport alarmant conclue que «Le dopage humain est un problème dans toutes les couches de la population. L’utilisation de produits dopants ne se limite pas aux sportifs de haut niveau, les amateurs prennent également un grand nombre de produits. Les jeunes sont particulièrement vulnérables et cela à un âge de plus en plus jeune.» (Cellule multidisciplinaire hormones – rapport annuel 2007, Police Fédérale Belge, Juin 2008). Dans un département rural français, 3% des jeunes entre 11 et 15 ans abusent régulièrement de produits dopants (Laure et al, 2007). Selon la même étude, la prévalence du dopage est estimée entre 3 et 5% chez les adolescents en Europe. En Angleterre, la consommation de produits dopants par des personnes de plus en plus jeunes est également préoccupante. Une étude sur le nombre de Britanniques consommant des anabolisants a montré que la part de pré-adolescents consommant des produits dopants ne cesse d’augmenter («Boys of 12 are abusing steroids» BBC News, 30 novembre 2007), avec des problèmes de stérilité chez ceux-ci. Les jeunes consomment des stéroides anabolisants non plus en vue d’une compétition sportive mais seulement pour avoir une plus belle silhouette sans effort. En reprenant les termes du Professeur Rawlins, «This is a very serious potential problem, way outside the elite athletes. It's our children we're talking about.» La prévalence de dopage et le marché de stéroïdes anabolisants n'a cessé ces dernières années de s'accroître en Europe. Toutes ces études ont été effectuées dans la société, en dehors du sport d'élite. Bien qu'à notre connaissance aucune étude n'ait été effectuée en Suisse sur la prévalence de l'emploi de stéroïdes anabolisants, les saisies effectuées par les douanes (20% des saisies douanières d'importation illégale de médicaments en 2006 concerne exclusivement des stéroïdes anabolisants (Swissmedic 2007) démontrent que l'abus de produits dopants dans la société suisse est important. Au niveau international, la Suisse est souvent citée comme pays exportateur de produits dopants et aussi pour son laxisme en la matière (Donati 2006). En Suisse, nous avons un paradoxe aujourd'hui où l'alcool et les stupéfiants sont interdits au volant, mais la prise d'un stéroïde anabolisant n'est pas sanctionnée, alors que les effets secondaires de la prise d'un stéroïde sont connus pour être dévastateurs (violence, agressivité, dépression, risques suicidaires, perturbations sexuelles...) et que le commerce des stéroïdes anabolisants a explosé dans les pays occidentaux par Internet. De même, alors que l'Institut Suisse de prévention de l'alcoolisme et d'autres toxicomanies (SFA/ISPA) a accompli ces dernières années plusieurs études sur les drogues, aucune n'a été effectuée sur les produits dopants. Ceci malgré que «Tout le monde sait que l'abus de produits dopants et de médicaments est un problème croissant, non seulement pour les sportifs mais pour beaucoup de jeunes gens et leur santé dans notre société.» (Gerhard Treutlein, Padagogische Hochschule, 2007). En conclusion, le culte du corps et de la performance dans notre société, la faiblesse des bases légales actuelles en Suisse sur les produits dopants ainsi que la facilité à s'approvisionner sur Internet font que le dopage n'est plus restreint au sport d'élite en Suisse mais est devenu un problème de société. Il faut repenser aujourd'hui la problématique du dopage en Suisse. En particulier, la loi sur le dopage ne doit pas viser seulement les athlètes de haut niveau mais il faut la concevoir comme un instrument de protection pour l’entier de la population et plus particulièrement pour les jeunes. Proposition 1: Voir le dopage comme un problème de santé publique non limité au sport. Prendre la législation suédoise comme exemple en interdisant toute détention et prise de produits dopants sans justification thérapeutique. Evaluer la prévalence du dopage dans la société suisse lors d'actes d'agressions, de violences conjugales, d'accidents de la route, de viols et de suicides. 2. Le produit dopant: un produit stupéfiant Alors que la législation sur les stupéfiants est adaptée en Suisse, il y a aujourd'hui un vide juridique en ce qui concerne l'abus de produits dopants dans la société. La distinction entre un produit dopant et un produit stupéfiant n'est pas claire: tous deux engendrent la dépendance et sont recherchés pour leurs effets euphorisants et/ou ergogéniques. Par exemple, est-ce que la méthamphétamine entre dans la classe des produits stupéfiants ou dopants? Le trafiquant ne fait pas de différence entre ces produits, ces deux suivant généralement les mêmes filières d'approvisionnement et réseaux de distribution. Les études récentes montrent la dépendance tant physique que psychique de la plupart des produits dopants, et plus particulièrement les stéroïdes anabolisants (Sjökvist et al 2008; Kicman, British Journal of Pharmacology 2008). Les effets sur la santé de l'abus de stéroïdes anabolisants sont bien connus et dévastateurs, malgré qu'ils soient souvent considérés par leurs utilisateurs comme inoffensifs (Kicman 2008). Les effets secondaires néfastes sur l'organisme (infertilité, cardio-vasculaires, hépatiques, nerveux, reproductifs...) sont bien documentés dans la litérature scientifique (Haupt & Rovere, American Journal of Sports Medicine 1984; Graham & Kennedy, Drug Safety 1990; Kicman & Gower, Annals of Clinical Biochemistry 2003). De plus, l'abus de produits dopants conduit souvent à une poly consommation, de la même façon que les produits stupéfiants. Plusieurs cas médiatiques récents ont démontré la prise conjointe de drogues et de produits dopants par des sportifs d'élite. Une étude parue en 2006 indique que les utilisateurs de stéroïdes anabolisants sont plus sujets à être impliqués dans des incidents menant à une mort violente que les utilisateurs d'autres produits stupéfiants (Petersson et al, Drug and Alcohol Dependence 2006). Aux Etats-Unis, une étude sur les saisies de stupéfiants a démontré que le marché des stéroïdes anabolisants était 100 fois plus important que celui de l'héroïne, 35 fois plus important que celui de la cocaïne, 17 fois plus important que celui de l'ecstasy, 14 fois plus important que celui des hallucinogènes et 6 fois plus important que les méthamphétamines, étant seul dépassé par le marché du canabis (2.4 fois moins important) (Donati 2006). Ces résultats ont été confirmés devant le parlement américain en 2005, où le directeur de la police des stupéfiants américaine (DEA) a montré que la consommation de stéroïdes anabolisants représentait aux Etats-Unis 2 fois celle de la marijuana, 5 fois celle de la cocaïne et 60 fois celle de l'héroïne. En Grèce, la prévalence chez les jeunes de l'utilisation de produits stéroïdiens est estimée au même ordre de grandeur que la cocaïne. En Bulgarie, les produits stéroïdiens sont parmi les plus présents sur le marché des produits stupéfiants. Ces études confirment que la consommation de produits dopants au sein de la société occidentale est tout au moins aussi répandue que la consommation de stupéfiants. En Suisse, tous ces produits sont réprimés par une législation adaptée, à l'exception des produits dopants. Proposition 2: Ne pas considérer les produits dopants comme une problématique à part mais la lier à celle plus large des produits stupéfiants. Combler le vide juridique actuel sur l'abus de produits dopants, soit en assimilant les produits dopants aux stupéfiants, soit en promulguant une loi spécifique pour les produits dopants basée sur le modèle des stupéfiants. 3. La lutte contre le dopage: la prévention, les tests et le démantèlement des réseaux Alors qu'en Suisse les jeunes sont sensibilisés aux dangers des stupéfiants, il existe un faux mythe que les produits dopants (dont l'origine est souvent à but thérapeutique) sont inoffensifs pour la santé. Il y a une méconnaissance aujourd'hui du danger de l’utilisation des stéroïdes anabolisants non seulement par les utilisateurs, mais même aussi malheureusement auprès des autorités en charge de la santé publique (Sjöqvist et al 2008). Les effets se- condaires des produits dopants présentent un problème bien plus important dans la société que le monde médical ne le reconnaît: en Suède, alors que plus de 4000 personnes ont cherché une aide sur la „anti-doping hotline“ pour des effets secondaires suite à la prise de produits dopants (ce service téléphonique a répondu à près de 3000 appels par an sur 4 ans: http://www.dopingjouren.nu/page.asp?page=engstart), seuls 27 cas d'effets secondaires dus au dopage ont été recensés par le monde médical durant la même période (Sjöqvist et al 2008). Cet exemple démontre que la problématique des effets secondaires du dopage dans la société est aujourd'hui fortement sous-estimée par les autorités sanitaires. Au Danemark, une autre étude a montré que les utilisateurs de produits dopants ne consultent pas leur médecin pour des effets secondaires, mais préfèrent se renseigner sur Internet ou pire auprès des trafiquants eux-mêmes: seule une minorité des médecins avaient eu affaire avec des effets secondaires dus à la prise de produits dopants (Pope et al, Addiction 2004). Plusieurs ont vu par là un problème de crédibilité de la communauté médicale qui a pendant longtemps affirmé que les stéroïdes anabolisants étaient inefficaces pour le renforcement musculaire (Pope et al 2004). La mise en place d'un système d'information des dangers du dopage chez les jeunes a mené en Suède à une diminution de près de 50% de l'utilisation de produits dopants chez ceuxci (Nilsson, PhD Thesis University of Gothenburg 2003). Lors d'actes de violence sur la voie publique, de violences conjugales, d'agressions et de meurtres, une analyse est effectuée pour déceler la présence de drogues ou d'alcool. Au contraire de certains pays comme la Suède, en Suisse la législation actuelle ne prévoit pas l'analyse de stéroïdes anabolisants. Pour une lutte efficace contre les réseaux d'approvisionnement en produits dopants, la loi doit prévoir l'application des mêmes procédés que ceux utilisés aujourd'hui dans la lutte contre les stupéfiants, comme par exemple des résultats de perquisitions, de séquestres, des écoutes téléphoniques, d’expertises ou de tout autre document papier ou informatique. En Belgique, plus de 120 actions de police liées au trafic de produits dopants ont menés à des résultats «non-conformes» pour la seule année 2007 (Cellule multidisciplinaire hormones – rapport annuel 2007, Police Fédérale Belge, Juin 2008). La cyber-criminalité a explosé ces dernières années et d'importants efforts ont été déployés pour la mise en place d'une structure de lutte contre celle-ci (eg pédophilie). Aucune structure aujourd'hui n'existe en Suisse pour la lutte contre le trafic des produits dopants sur Internet. En recherchant le mot « Anabolic steroids » sur Internet, nous retrouvons plus de 2 millions de références pour se procurer, acheter et utiliser les stéroïdes anabolisants. Par l'achat par Internet, le problème des contrefaçons et de la qualité non vérifiée des produits vendus est aussi bien réel. Alors qu'il y a aujourd'hui une dynamique internationale pour mettre en évidence l'importance des produits dopants comme une problématique de société (avec une législation spécifique en France, Australie, Suède, Italie, Canada, Danemark, Norvège, Hollande, Belgique, Grande-Bretagne...), la Suisse est souvent citée pour son laxisme. Le caractère international du phénomène met en avant le rôle important des contrôles douaniers et de la collaboration internationale avec les autorités douanières, les forces de police et les magistratures des autres pays, spécialement ceux de l’Union européenne. L'Agence Mondiale Anti-Dopage a mandaté le Laboratoire Suisse du Dopage pour l'étude de la mise en place d'un réseau international de lutte contre le dopage qui incluent les forces de police, les autorités douanières et toute institution nationale impliquée dans la lutte contre le dopage dans la société en général. Ce réseau international d'analyses forensiques doit se baser sur des structures nationales existantes. Alors que ce mandat a été attribué à une institution suisse, il est désolant de constater que la Suisse elle-même se trouve en queue de peloton face au problème du dopage. Aujourd'hui, le Laboratoire Suisse du Dopage ne reçoit aucune subvention de la part de la Confédération. Ceci, à nouveau, est une spécificité helvétique, que nous expliquons par le manque de connaissance - et de reconnaissance - de la problématique du dopage par les autorités politiques suisses. Proposition 3: Inclure les produits dopants dans les systèmes actuels de prévention des drogues déjà mis en place dans le système éducatif sans se limiter au monde du sport. Lors d'actes de violence, systématiser la détection de produits dopants en plus des drogues et de l'alcool. Utiliser les structures en place pour lutter contre la cyber-criminalité à la lutte des trafics de produits dopants sur Internet. Une entité administrative et opérationnelle associant jeunesse et sports, douanes, police, justice doit être mise en place tant le phénomène déborde les frontières du sport et menace la santé publique. Le Laboratoire Suisse du Dopage doit être soutenu par les autorités fédérales pour mener des projets de recherche sur le dopage dans la société suisse. Références principales: − Donati A, World Traffic in Doping Substances, 2006 http://www.wada-ama.org/rtecontent/document/Donati_Report_Trafficking_200703_06.pdf − Sjöqvist F, Garle M, Rane A, Use of doping agents, particularly anabolic steroids, in sports and society. Lancet 2008;371(9627):1872-82. attachés à ce document. Annexes: 1. Un cas d'étude: une tentative de meurtre à Lausanne due à la prise d'anabolisants. A Epalinges, un homme a tenté d’assassiner sa femme en reconnaissant avoir été sous l'emprise de produits dopants. En effet, cet adepte de culturisme en était arrivé à absorber des substances qui, selon ceux qui l'ont côtoyé, ont fini par influencer négativement son comportement et pourrait expliquer les réactions violentes qu'il a eues en certaines occasions. (© Le Matin; 04.07.1998 / © 24 Heures; 08.03.2002) L'ex-commissaire de police d'Epalinges a été condamné, par défaut, à cinq ans de réclusion. La «rage des stéroïdes» ou accès de violence extrême. Le jugement fait état de l'usage de stéroïdes anabolisants, dont l'accusé était un accro depuis de nombreuses années. On en a retrouvé, lors des analyses après son arrestation, à des taux très élevés dans son sang. Il s'agit de «produits très dangereux» susceptibles d'influer sur le caractère et le comportement par une augmentation de l’agressivité. La littérature criminologique connaît la «rage des stéroïdes» qui, aux USA notamment, a conduit à la commission de plusieurs crimes. Troubles de la personnalité Les psychiatres le disent de type «narcissique-pervers» présentant des troubles du comportement dû à la consommation de plusieurs substances psycho-actives avec un risque important de récidive. Ce qui a été le cas dès sa sortie d’hôpital. Le tribunal n'a cependant pas retenu, pour l'agression au couteau, une diminution de responsabilité moyenne, mais légère seulement. En effet, l'homme connaissait les effets des anabolisants et il n'a tenu aucun compte des avertissements. Les experts l’ont même qualifié de « toxicomane aux anabolisants ». Considérations sur la mise en place de nouvelles dispositions pénales de la loi. 2. Rapport explicatif relatif à la révision de la loi fédérale du 17 mars 1972 encourageant la gymnastique et le sport. Précisions quant à certains points : 2.1.7 D’un point de vue éthique l’on parle des comportements violents lors des manifestations sportives. De même comportements se remarquent dans la vie privée notamment dans le cas de violences conjugales. Violences démontrées par une étude qui souvent découlent d’un usage abusif de stéroïdes anabolisants. Ceci hors d’un contexte sportif mais qui ne peut être ignoré dans le cadre de cette révision. 2.2.1 Y sont définis les objectifs du conseil fédéral en matière de santé. Il nous semble indispensable de considérer la santé publique non seulement sous un aspect sportif mais dans son contexte général, englobant surtout tous les usagers des salles de fitness, adeptes de médicaments visant à améliorer leurs performances et qui ne font pas partie d’une élite sportive. Il représentent un énorme bassin de consommateurs pour les organisations criminelles qui contrôlent tant le marché de la drogue que celui des produits dopants. 2.4 Les modèles français, australiens et suédois sont jugés comme les plus adaptés: ce n'est pas étonnant si ces modèles voient le problème du dopage comme un problème de santé publique non limité au monde du sport d'élite. La proposition de modification devrait s’inspirer de ces modèles afin de doter les autorités de poursuite d’un outil de travail performant. 3.1.1 L’un des objectifs est de renforcer les dispositions pénales contre le dopage. Dans ce cadre, il faut absolument reconsidérer le problème de la dépendance découlant de l’abus de produits dopants, afin que les dispositions pénales soient similaires à celles régissant les stupéfiants. Les organisation criminelles quant à elle, ne font pas de différence entre trafics de stupéfiants ou de produits dopants. 3.3.2 La violence engendrée par la consommation de produits dopants ne touche pas uniquement le sportif de haut niveau mais la société en général. De plus, les dispositions pénales doivent être durcies surtout à l’encontre de ceux qui permettent l’accès à ces produits. 4. let.a L’état veut encourager le sport et l’activité sportive, dans le même ordre idée il faut que ce sport et cette activité sportive soit sains et non gangrenés par le dopage. Les mêmes mesures d’encouragement doivent être proposées pour un sport propre. La santé ne peut bénéficier d'une augmentation de l'activité sportive dans la population que si cette activité n'est pas entravée par les effets néfastes du dopage sur la santé. 4.2.5.1 Art.18 al 3 la Confédération a la possibilité de mettre en œuvre des programmes et projets de prévention afin de combattre les comportements abusifs. Une étude suisse sur les comportements violents et basée sur les études faites en Suède, devrait être menée afin d’avoir un vision la situation dans notre pays et ceci avant que des décisions définitives soient prises quant à la modification de la loi. En effet une telle loi ne prenant pas en compte les comportements violents hors du milieu sportif mais engendrés par l’abus de médicaments destinés à améliorer la performance, serait lacunaire, inadaptée et inefficace dans le contexte actuel. 4.2.5.2 Art.19 al 2 Limiter la disponibilité des produits dopants, notamment par une réglementation efficace sur les médicaments, inclure les pharmaciens dans le contrôle et la distribution des médicaments, prévoir des sanctions à leur encontre en cas de non respect des procédures mises en place. Al. 3 afin de faciliter la tâche du législateur se baser sur le modèle canadien ou celui de la future loi italienne qui apparente les produits dopants aux substances psychotropes ou autres produits qui engendrent la dépendance. Art. 21 al. 1 comment pouvoir travailler de manière efficace en tolérant la détention de quantité négligeable. La seule manière efficace de lutter contre le trafic de produits dopants est d’en interdire toute détention en dehors d’une utilisation thérapeutique justifiée par une ordonnance médicale (modèle Suédois en place depuis 2000). De plus, la quantité négligeable sera laissée à l’appréciation d’un juge, ceci pourrait varier d’un cas à l’autre, d’un canton à l’autre avec tous les problèmes que cela engendre pour une application égale de la loi. Une formation spécifique devrait être introduite afin que les magistrats se familiarisent avec ce genre de trafics. Dopage animal. Aucune disposition n’est prévue pour le dopage sur les animaux contrairement à de nombreux pays qui nous entourent (France-Espagne). Ces mesures peuvent être appliquées tant sur les chiens que sur les chevaux et les produits utilisés (hormones anabolisantes) sont souvent issues d’un trafic illégal de médicaments à usage humain. Dans certains cas, l’inverse a aussi été constaté, l’application d’hormones vétérinaires pour le dopage des humains. Escroquerie en matière fiscale A prendre en compte également, en plus des sanctions sportives, le délit d’escroquerie en matière fiscale. Pour certains athlètes professionnels, leur activité sportive correspond à un avantage économique considérable. Soit pour eux-mêmes, soit pour le club qui les engage, les sponsors, les mangers. Le recours à des produits ou méthodes de dopage par ces athlètes leur procure un avantage illicite qui correspond aussi à un dommage pour les athlètes « propres » et la société en général ou pour les différents sponsors qui engagent des moyens considérables pour rémunérer certains tricheurs.