Étude Accessibility 2016 en Suisse: 6 Conclusion et perspectives

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Étude Accessibility 2016 en Suisse: 6 Conclusion et perspectives
Conclusion et perspectives
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Conclusion et perspectives
6.1Conclusion
Douze ans après l’entrée en vigueur de la loi pour l’égalité de traitement des personnes handicapées
(LHand), près de huit ans après la publication des règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG
2.0) et cinq ans après la parution de la dernière étude suisse sur l’accessibilité, force est de constat­
er que la réalité d’aujourd’hui dépeint un bien piètre paysage de l’accessibilité des produits et services
suisses offerts sur le Web.
Certes, on observe que le cadre juridique clair pour les offres sur le Web au niveau de l’État a eu des
effets positifs. Ainsi, les sites Internet de l’État qui ont été testés obtiennent une très bonne moy­
enne de 4,3 étoiles sur 5 en matière d’accessibilité, ce qui représente une amélioration de 0,6 étoi­
les par rapport à la dernière étude de 2011. Viennent ensuite les entreprises liées à la Confédérati­
on (La Poste, PostFinance, SRF, Swisscom et CFF) qui obtiennent une moyenne satisfaisante de 4,2
étoiles. On observe tout de même que la moyenne de ces dernières a baissé de 0,5 étoiles par rap­
port à l’étude de 2011. Or, c’est particulièrement regrettable lorsque l’on connaît les besoins en ter­
mes d’autonomie et d’autodétermination des personnes en situation de handicap. Avec des notes
de 3,6 ; 3.4 et 3,2 étoiles, les dix plus grandes villes suisses, les différents cantons et une sélection
d’universités du pays, on constate que l’accessibilité des prestataires de services étatiques et proches
de l’État n’est pas satisfaisante du tout.
Les résultats pour l’accessibilité des sites web de prestataires privés dans le domaine des boutiques
en ligne et des portails d’actualité sont frappants et effrayants : les 12 boutiques en ligne n’obtiennent
pas plus de 2,5 étoiles et les portails d’actualités reçoivent à peine 1,7 étoiles, s. 9 sur 15 portails tes­
tés ont obtenu la note minimale d’une étoile. Ainsi, un pan tout entier de la population ne peut pas uti­
liser ces offres.
Il semblerait que les choses aillent mieux au niveau des applications mobiles des portails d’actualité.
Les applications pour iOS (iPhone et iPad) qui ont été testées ont atteint un niveau d’accessibilité
moyen de 3,5 étoiles sur 5, tandis que la moyenne des applications mobiles pour les appareils Andro­
id n’est que de 2,5 étoiles.
L’inaccessibilité stupéfiante de l’offre des prestataires privés sur le Web est terrible du point de vue de
l’e-Inclusion d’autant plus que ce sont ces mêmes prestataires privés qui permettent aux personnes
en situation de handicap de participer pleinement à toutes les facettes de la vie en mettant à leur dis­
position des informations et des services électroniques. Or, si ces derniers ne peuvent pas être utili­
sés par les personnes en situation de handicap, c’est une très grande part de la population qui se ret­
rouve d’emblée exclu de la société de l’information moderne dans laquelle nous vivons.
6.2Perspectives
Reste à espérer que les fournisseurs privés de produits et de services sur le Web, dans le monde en­
tier et plus particulièrement en Suisse, prendront enfin acte du rôle qu’ils peuvent jouer dans la con­
struction d’une société numérique inclusive. Par ailleurs, si une offre sur le Web est inaccessible pour
certains, cela signifie également qu’elle réduit le champ de son public cible et renonce à des parts de
marché, une clientèle fidèle, des clients et des consommateurs précieux.
D’un point de vue juridique, la ratification par la Suisse de la Convention des Nations Unies relatives
aux droits des personnes handicapées (CDPH) constitue une nouvelle lueur d’espoir. Concrètement,
la CDPH engage la responsabilité de l’État dans la lutte contre les discriminations dans le secteur
privé (plus de détails page 50ss.).
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Fondation «Accès pour tous»
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