VOL 5- N° 3 - Secteur des sciences de la santé
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VOL 5- N° 3 - Secteur des sciences de la santé
Trimestriel : VOL. V n° 3 3ème trimestre 2001 Bureau de dépôt : 1200 - BRUXELLES Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière Belgische Vereniging voor Ziekenhuishygiëne Groupement pour le Dépistage, l’Etude et la Prévention des Infections Hospitalières Groep ter Opsporing, Studie en Preventie van de Infecties in Ziekenhuizen Editeur Responsable : Dr. Y. Glupczynski UCL - 5490 - MBLG Av. Hippocrate, 54 B - 1200 - BRUXELLES SOMMAIRE 2 Les isolements et leur histoire 4 Isolement septique : un terme désuet pour une notion périmée ? 6 Infections à Serratia marcescens et aérosolthérapie 8 Recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène 12 Sites WEB 13 Le thermomètre, source d’infection ! Ceci ne devrait plus arriver ! 14 Abstracts 21 Agenda scientifique 23 Instructions aux auteurs 24 Comité de Rédaction Abonnements La notion d’ « Isolement » suscite en 2001 de nombreuses controverses. Controverses fondées ou question de sémantique ? Madame M. Zumofen nous retrace l’histoire de ce concept dont l’évolution au fil des années a été guidée par la connaissance de plus en plus précise des microorganismes et de leurs voies de transmission. Le Professeur P. Demol et son équipe avec un titre un peu…. provocateur, nous font part de leurs interrogations vis-à-vis de cette notion aux connotations parfois difficiles à intégrer dans les services de soins. Comme le Professeur Y. Glupczynski nous le rappelait dans la fiche microbiologique du premier numéro de cette année, Serratia marcescens est un bacille Gram – dont la niche écologique est indiscutablement l’eau. Un de nos collègues a eu l’occasion d’en faire l’expérience. Il nous rapporte une épidémie de prélèvements positifs à Serratia dont l’investigation a permis de détecter des erreurs de procédure dans la préparation des…. Je ne vous en dirai pas plus, lisez l’article ! Cette expérience est riche d’enseignement pour nous tous. C’est arrivé près de chez nous (Pays-Bas), cela se passe sans doute aussi chez nous ! Des thermomètres incriminés dans la transmission de germes multi-résistants ! Hygiène des mains, procédures de désinfection ? Deux pistes possibles. A vos agendas ! De nombreux congrès, journées, réunions dont les thèmes variés sont susceptibles d’intéresser un grand nombre d’entre vous. Avec le soutien du Ministère des Affaires Sociales, de la Santé Publique et de l’Environnement, Cité Administrative, Bd Pacheco 19/5 1010 BRUXELLES A. Simon NOSO INFO E D I TO R I A L N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 ARTICLE ORIGINAL Les isolements et leur histoire M. Zumofen Si l’Histoire (histoire ancienne, histoire de la médecine, observations des faits, mesures empiriques prises vis-àvis des malades contagieux) nous a comblés dans le domaine des isolements, les études scientifiques et les recommandations dûment validées dans ce domaine sont relativement récentes. CDCs recommandent des isolements spécifiques par maladie dans le document publié en supplément spécial de la revue "Infection Control". Il aura fallu attendre les travaux de Pasteur (1875): "mise en évidence des microorganismes, agents causals des maladies infectieuses" et ceux de Williams et coll. (1960) "importance de la voie de transmission" Rendons à César..., vingt ans plus tôt, un type d’isolement analogue avait été proposé en Grande Bretagne! Williams R.E.O., Blowers R., Garrod L.P. and Shooter R.A. Hospital Infection - Causes and prevention Lloyd - Luke Ltd - London - pp 386 - 1960) pour trouver en 1970, dans la littérature médicale, les premières recommandations complètes, structurées et précises en matière d’isolement des maladies infectieuses. Il s’agit du guide du CDC intitulé: Isolation techniques for use in hospitals. US Government Printing Office. Public Health Service Publication N˚ 2054 (1970) Ce document sera révisé en 1975. Voici les caractéristiques décrites dans ce document : - l’isolement standard est abandonné au profit de 4 types d’isolement par catégories de maladies (isolement absolu, respiratoire, entérique, cutané) ; - la prise en compte de la voie de transmission par groupe de maladies; - la rigueur de ces 4 types d’isolement est atténuée, quand le niveau de risque le permet, par des schémas de précautions : entériques, cutanées et sanguines; - les maladies contagieuses et les infections sont inventoriées et présentées sous forme de liste alphabétique. Le type d’isolement recommandé ou les précautions à prendre sont indiqués pour chaque infection ; - l’introduction d’un système de cartes de couleurs appliquées à l’entrée de la chambre d’isolement à la fois pour l’identifier et rappeler les règles à suivre à la personne qui pénètre dans l’isolement. Ce système présentait l’avantage d’être aisé à apprendre, mais l’inconvénient de tendre à "sur-isoler", et partant, à être parfois inutilement coûteux en matériel et en temps. Treize années plus tard, tirant les leçons de l’application de ces techniques, reconnaissant que ces "schémas" stéréotypés imposaient nécessairement l’adoption de précautions parfois exagérées et coûteuses, tirant parti de l’amélioration des connaissances des voies de transmission des germes et de l’épidémiologie hospitalière, les 2 Garner J.S. and Simmons B.P. CDC Guidelines for Isolation Precautions in Hospitals Infection Control : 4, n˚4 (suppl.) , 291-325; 1983 and Amer.J. Infect.Control. 12, 103 – 163 ; 1984 Shooter R.A., O’Grady and Williams R.E.O. Isolation of patients in hospital – British Medical Journal, 2, 924; 1963 Voici les caractéristiques mentionnées dans ce nouveau document des CDCs: - l’isolement est spécifique par maladie et non plus par catégories de maladies; il est donc beaucoup plus sélectif; - chaque maladie infectieuse est considérée individuellement, ainsi, seules les précautions nécessaires pour interrompre la transmission d’une infection précise sont recommandées, sans perte de qualité en matière de prévention. Cette méthode présente l’avantage de n’appliquer et de ne consommer que ce qui est nécessaire (économie de temps et de personnel) tout en allégeant les contraintes imposées au personnel et au malade. La difficulté consiste à l’établissement d’un diagnostic précoce et précis ainsi que l’obligation d’établir des fiches de travail précises pour le personnel. C’est à cette même époque que sont préconisés les isolements en cohortes ("Cohort Isolation") en cas d’épidémies causées par un même microorganisme (p.ex. : rotavirus). En 1985, l’émergence du virus HIV pousse les CDCs à mettre en place des "Précautions universelles" (Universal Precautions), destinées plus particulièrement à protéger le personnel hospitalier, comblant ainsi une lacune des recommandations élaborées jusqu’ici. Sur base de ces recommandations édictées en 1987, celles-ci s’étendent à tous les liquides biologiques et se précisent; il s’agit de "Précautions vis-à-vis du sang et des liquides biologiques" (B.S.I. : body substance isolation). Ces précautions universelles complétées par les B.S.I. peuvent être résumées comme suit: - les précautions concernent tout patient à travers toute l’activité en ce qui concerne les liquides biologiques: sang, sperme, sécrétions vaginales, LCR, liquide N O S O - i n f o - v o l . V, amniotique, péricardique, pleural… - elles consistent en lavage des mains (avec ou sans port de gants), protection de la peau lésée, politique vis-à-vis des objets coupants et tranchants, vêtements de protection (gants-tablier-lunettes) si nécessaire, élimination immédiate des souillures, incinération des déchets biologiques. Dans un autre domaine, la recrudescence de la tuberculose et l’apparition de résistances du Bacille de Koch aux antibiotiques conduisent à préciser les recommandations relatives aux isolements des patients souffrant de tuberculose. Il s’agit de publications de 1990 - 1993 avec les recommandations qui se résument comme suit : - chambre avec ventilation en pression négative ; - renouvellement de l’air : dilution ; - port de masques spéciaux par le personnel (masque avec valve expiratoire assurant une filtration de 95 % pour des particules de 0,3 microns). Enfin, en 1996, les CDCs proposent une globalisation de toutes les directives antérieures (1983: "spécifiques par maladie"; 1985-87 : "Précautions universelles" et "BSI"; 1990-93 : tuberculose) pour aboutir à des "Standard Precautions" complétées par des "Transmission-based Precautions", modulées selon la voie de transmission dans trois domaines : contact, air et gouttelettes (droplet). Guidelines for hospital precautions in hospitals - J.s. Garner Inf. Control and Hosp. Epidemiol., 17 (n˚ 1) :53-80(1996) Voir: http://www.cdc.gov/ncidod/hip/ISOLAT/Isolat.htm Nous n’entrerons pas ici dans les tribulations des CDCs au cours de ces 15 dernières années... de quoi s’y perdre en particulier pour la formation du personnel. S’il est bien clair que les recommandations spécifiques par maladies comportent une lacune pour la protection du personnel, il nous faut raison garder pour tenter de donner des indications précises, claires et les plus simples possible au personnel hospitalier. Retenant comme base les "Précautions universelles" pour la protection du personnel auxquelles s’ajoutent les "isolements spécifiques par maladies" actualisés, avec des aspects particuliers pour certains germes : MRSA, VRE, Clostridium difficile, tuberculose.., un guide de recommandations a été élaboré par l’Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière. Celui-ci a été publié dans un des derniers numéros du Bulletin d’Information en Hygiène Hospitalière ( B.I.H.H., 18, 29 - 52; 1996). Voir aussi:http://www.md.ucl.ac.be/didac/hosp/cours/isol.htm En 1998, sur les mêmes bases, avec un même souci de standardisation et de simplification du travail sur le ter- n ° 3 , 2 0 0 1 rain, le Comité Technique National des Infections Nosocomiales (France) en collaboration avec la Société Française d’Hygiène Hospitalière publie " L’isolement septique – Recommandations pour les établissements de soins " (Ministère de l’emploi et du travail – Direction de la santé). Accès : http://nosobase.univ-lyon1.fr/recommandations/Rministere.htm http://nosobase.univ-lyon1.fr/recommandations/Ministere/isolement.pdf En octobre 2000, les mesures fondamentales de précautions, recommandations lors de toute activité de soins, sont redéfinies en introduction au document "Recommandations pour la préventions des infections nosocomiales" sous l’intitulé "Précautions générales”. Ce document est élaboré par le Conseil Supérieur d’Hygiène du Ministère des Affaires sociales, de la Santé Publique et de l’Environnement (Belgique) et a été publié dans Noso-info, vol. 5 - N° 1 (2001). Il conclut en ces termes: un patient atteint d’une affection contagieuse, qui présente un risque de contamination du personnel, des autres patients ou de l’entourage et, qui, par ailleurs, a un comportement hygiénique inadéquat, est soumis à des précautions particulières d’isolement. Voir aussi : http://www.health.fgov.be/CSH_HGR/Francais/ Brochures/nosocomiale%20infectiesfr.htm L’année 2001 jette le trouble dans les esprits. A l’occasion du XIIIème Congrès national d’hygiène hospitalière organisé par la Société Française d’Hygiène Hospitalière qui s’est tenu à Lille au début du mois de juin, un exposé intitulé " L’isolement septique : sa place dans l’hôpital " met en présence deux avis contradictoires : Pour : J.C. Lucet (Paris) – Contre : G. Beaucaire (Tourcoing). Notons qu’il s’agissait uniquement de l’intérêt des isolements pour des germes multi-résistants et principalement dans les services de réanimation. Des deux exposés défendus, il ressort du " Pour " la mise en place des précautions décrites dans toutes les directives citées cidessus ; du " Contre ", le rejet du terme d’isolement, mais l’accord du respect de certaines précautions dont l’hygiène des mains (lavage et/ou désinfection), port de gants, de masque ainsi que l’organisation de cohortes, le placement de malades en chambre individuelle en cas de tuberculose pulmonaire ouverte, le recours à la fermeture de service en cas d’épidémie…, mais le maintien du principe du rejet de l’isolement ! S’agit-il d’une guerre de terminologie, de sémantique, ou d’une remise en question d’une méthode de travail ? La proposition de l’équipe liégeoise dans l’article qui suit, que certains membres du comité de rédaction considèrent comme susceptible d’introduire la confusion, rejoint-elle cette remise en question ? Le lecteur pourra se forger sa propre opinion… 3 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 ARTICLE ORIGINAL Isolement septique : un terme désuet pour une notion périmée ? Patrick De Mol, Jacques Mutsers, Geneviève Christiaens, Unité d’Hygiène Hospitalière, CHU de Liège Le concept d’isolement La notion d’isolement désigne traditionnellement une situation de séparation (de «isola » : île) ou plus particulièrement la position d’un détenu, d’un aliéné ou d’un malade contagieux que l’on isole (Le Petit Robert). Dans ces derniers cas, il s’agit donc d’écarter un individu présentant un danger, quel qu’il soit, de la société des hommes pour protéger celle-ci de celui-là. Cette notion-là d’isolement est très distante du souci qui prévaut aujourd’hui de rendre l’hospitalisation du patient la plus rassurante possible. Elle ne tient pas davantage compte de l’évolution des précautions jugées nécessaires et suffisantes pour éviter la diffusion des infections transmissibles (exit aussi le terme de «contagieuse »). Elle reste cependant bien ancrée dans les esprits attachés aux rituels de la médecine. L’évolution actuelle tend à traduire le concept d’isolement par l’association d’une série de mesures qui font barrière à la dissémination des agents infectieux transmissibles. Dans le cadre du contrôle des infections, l’isolement n’est plus un enfermement. Il est le résultat de l ’addition de mesures de précautions. L’objectif est d’interrompre la transmission d ’agents infectieux à partir d’un réservoir humain ou environnemental. L’assimilation en particulier de la notion d’isolement à la mise en chambre individuelle n’est plus automatique. L’isolement n’en est donc plus un. Pourquoi donc encore l’évoquer ? Il reste à déterminer quelles sont ces associations de précautions, en particulier dans un contexte de coûts acceptables. Quelles précautions, pour quelles situations ? 4 Plusieurs études, françaises par exemple [10, 11], ont comparé des périodes pendant lesquelles aucune mesure de prévention n’était prise, à d’autres pendant lesquelles des associations de précautions étaient adoptées. Elles ont montré une diminution de prévalence d’infections à MRSA (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) quand étaient associés chambre seule, port de gants, de masque et blouse, pour «isoler » les patients. Cependant, la diminution observée de prévalence peut être attribuée aussi bien à des fluctuations naturelles de fréquence dans le temps, à la sensibilisation du personnel qui accompagne les études, aux modifications de la politique d’antibiothérapie, aux variations de durée d’hospitalisation ainsi qu’à la fréquence variable de prélèvements pour la recherche de MRSA, qu’aux mesures elles-mêmes. Par ailleurs, l’impact des mesures prises une à une n’est pas envisagé. Dans certaines situations, l’efficacité de mesures d’«isolement» est incontestable. Par exemple, en 1995, lors de l’épidémie de fièvre d’Ebola qui s’est développée dans la ville de Kikwit au Congo, des mesures strictes de quarantaine ont été instaurées (enfermement des patients et de l’équipe médicale dans un pavillon, vêtements protecteurs pour le personnel de santé, incinération de tout matériel contaminé et des corps des patients décédés) ; elles ont permis le contrôle rapide de la dissémination de cette fièvre hémorragique [8]. Pour ce qui concerne un contexte proche du nôtre, au sein d’un secteur néo-natal de soins intensifs (Virginie, USA), le bénéfice de mesures de précautions pour empêcher la dissémination de MRSA a été clairement démontré [6] : il s’agissait de mettre un masque si l’on s’approchait de l’enfant porteur de moins d’1 m 50 et d’ajouter blouse et gants si on le touchait. Le taux de transmission observé en l’absence de mesures de précautions était dix fois plus important qu’en présence de celles-ci. Cependant, le bénéfice des mesures de précautions est variable selon l’agent infectieux en cause : Bernards et ses co-auteurs rapportent l’admission dans 3 hôpitaux différents des Pays-Bas de 3 patients hospitalisés auparavant dans des pays du bord de la Méditerranée [1]. Ces patients étaient porteurs d’ Acinetobacter baumanii multirésistants et de MRSA. Un isolement strict leur a été appliqué dès l’hospitalisation aux Pays-Bas. Aucune transmission secondaire de MRSA n’a été observée, tandis que, dans deux cas sur trois, les Acinetobacter ont franchi les barrières mises en place et se sont disséminés dans l’institution concernée. L’impression qui prévaut est que les précautions concernant les contacts ont été efficaces pour empêcher la diffusion de MRSA et que les Acinetobacter ont pris d’autres chemins comme la voie aérienne en profitant de leur remarquable résistance au dessèchement. Une épidémie de Pseudomonas aeruginosa multirésistants a été rapportée dans une unité de soins intensifs neurochirurgicaux [2]. A partir d’un cas index se sont développés 36 cas d’infections et de colonisations en 16 mois ; des mesures d’« isolement » ont été appliquées et elles ont été associées à un accroissement du nombre de cas. Comme classiquement rapporté, la N O S O - i n f o - v o l . V, souche résistante a été isolée dans l’eau du robinet, dans les éviers et dans des solutions entérales. Les auteurs ont dès lors appliqué des mesures de désinfection de la plomberie, ont changé certains éléments de celle-ci et ont modifié la procédure de préparation des solutions entérales. L’application de l’ensemble des mesures a été suivie de l’extinction de l’épidémie. A nouveau, l’isolement en soi n’avait pas de sens mais ce sont les mesures adaptées de contrôle qui ont permis l’interruption de la transmission. Au sein d’un hôpital de l’Arkansas, Malone et Larson [7] ont tenté d’identifier les facteurs associés à une réduction de taux d’infections nosocomiales. Avant 1993, le taux de ces infections se situait constamment autour de 3,9 %. En 1993, les précautions universelles ont été introduites, associées à l’usage d’une mousse protectrice contre l’allergie au latex. La quantité de gants employés dans l’institution a doublé pendant que le taux d’infection chutait à 2,6 %. Dans une perspective voisine, Pittet et ses collaborateurs [9] ont récemment rapporté leur expérience de promotion de l’hygiène des mains dans un hôpital universitaire de Genève. D’une part, les campagnes de sensibilisation ont amélioré le respect par le personnel de l’hygiène des mains, d’autre part l’usage de solution hydro-alcoolique a joué un rôle important dans cette amélioration. Par ailleurs, pendant la période où la campagne de promotion a été menée, la prévalence d’infections nosocomiales a diminué de même que le taux de transmission des MRSA. Enfin, il existe une relation directe entre la fréquence des infections intrahospitalières et le rapport entre le nombre de malades et le nombre d’infirmiers qui en ont la charge [4]. C’est sans doute évoquer une évidence que de vouloir démontrer que l’essentiel des transmissions nosocomiales survient quand le personnel est réduit (jours fériés, nuits). Conclusions En guise d’épilogue, le souci de vouloir bannir le terme d’isolement peut apparaître comme une futile préoccupation de sémantique puisqu’il s’agit de le remplacer par la notion de prévention de la transmission. Cependant il faut reconnaître que la notion d’isolement comporte des connotations indésirables qui génèrent une distanciation du malade qui n’est pas souhaitable, qui donnent au personnel soignant une fausse impression de sécurité contre la dissémination des agents infectieux et enfin, qui occasionnent des dépenses qui ne sont pas nécessaires. En pratique, dans les services de soins, le concept qui doit prévaloir est celui de l’application systématique des précautions pour tous les patients hospitalisés ; celles-ci sont indépendantes du diagnostic ou de la situation d’infection et concernent tous les profession- n ° 3 , 2 0 0 1 nels de la santé. L’adhésion à ces précautions générales (en particulier, lavage des mains, utilisation d’une solution de désinfection manuelle hydro-alcoolique, port de gants) constitue la stratégie de base pour le contrôle de la transmission des agents infectieux à l’hôpital [3,5]. Des précautions additionnelles sont recommandées pour les soins de patients spécifiques. Le fondement de ces précautions complémentaires, c’est l’interruption de transmission ; elles ne concernent que les sujets infectés ou colonisés ou suspects de l ‘être par des micro-organismes pathogènes dont les modes de transmission sont bien caractérisés : microgouttelettes aéroportées (exemple : bacilles tuberculeux), gouttelettes de sécrétions pharyngées (exemple : méningocoques) ou encore par contact avec la peau sèche ou des surfaces contaminées. (exemple : Acinetobacter spp, staphylocoques). Enfin, il s’agit tout autant de valoriser systématiquement l’adéquation des gestes de tous les acteurs médicaux que de veiller à ce que l’effectif de ceux-ci soient en rapport avec la pratique des précautions qui leur sont imposées. Bibliographie 1. Bernards A, Frenay H, Lim B, Hendriks W, Dijkshoorn L, van Boven C. Methicillin resistant Staphylococcus aureus and Acinetobacter baumanii: an unexpected difference in epidemiological behaviour. Am J Infect Control 1998; 26:544-551. 2. Bert F, Maubec E, Bruneau B, Berry P, Lambert-Zechovsky N. Multiresistant Pseudomonas aeruginosa outbreak in a neurosurgery intensive care unit. J Hosp Infect 1998; 39:53-62. 3. Bouvert E et Brucker G. L’isolement en pratique hospitalière. Med Mal Infect 1998 ; 28 Special :485-491. 4. Fridkin et coll. Inf Control Hosp Epidemiol 1996; 17:150 5. Guidelines for isolation precautions in hospitals. PART II. Recommendations for isolation precautions in hospitals. AJIC 1996 ; 24 : 24-52. 6. Jernigan J., Titus M, Gröschel D, Getchell-White S, Farr B. Effectiveness of contact isolation during a hospital outbreak of methicillinresistant Staphylococcus aureus. Am J Epidemiol 1996; 143:496-504. 7. Malone N, Larson E. Factors associated with a significant reduction in hospital-wide infection rate. Am J infect control 1996; 24:180185. 8. Muyembe-Tamfum JJ, Kipasa M, Kiyungu C, Colenbunders R. Ebola outbreak in Kikwit, Democratic Republic of the Congo: discovery and control measures. J Infect Dis 1999; 179 (suppl 1):S259262. 9. Pittet D, Hugonnet S, Harbarth S, Mourouga P, Sauvan V, Touveneau S, Perneger T. Effectiveness of a hospital-wide programme to improve compliance with hand hygiene. Lancet 2000; 356:13071312. 10. Richet H, Wiesel M, Le Gallou F, André-Richet B, Espaze E. Methicillin-resistant Staphylococcus aureus control in hospitals : the French experience. Infect Control Hosp Epidemiol 1996; 17:509511. 11. Souweine B, Traore O, Aublet-Cuvelier B., Bret L, Laveran H, Sirot J, Deteix P. Role of infection control measures in limiting morbidity associated with multiresistant organisms in critically ill patients. J Hosp Infect 2000; 45:107-116. 5 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 FICHE MICROBIOLOGIQUE Infections à Serratia marcescens et aérosolthérapie S. Dupont, Infirmier Hygiéniste hospitalier, UCL Mont-Godinne Dans le courant du mois de mai 2000, les Cliniques UCL de Mont-Godinne à Yvoir furent alertées par 11 nouveaux cas de prélèvements positifs à Serratia marcescens, chez des malades hospitalisés. Ces 11 cas furent détectés (9 sites respiratoires : AET, expectorations ; 2 sites cutanés : plaies) pendant la période allant du 10 mai 2000 au 29 mai 2000. Sur ces 11 cas, 7 présentent le même phénotype dit « sauvage », donc peu résistant (services de Pneumologie, Chirurgies Cardio-Vasculaire et Générale, O.R.L.) et, 4 présentent un phénotype plus résistant avec cependant des profils différents (Services de Soins Intensifs, Revalidation). Comme mentionné dans un article publié récemment dans NOSO – info1 , la source de contamination des Serratia est généralement un réservoir environnemental, en particulier aqueux (antiseptiques, médicaments, solutés « stériles », matériel médico-chirurgical). Différents types d’épidémies nosocomiales à Serratia ont été rapportées dans la littérature2. Citons à titre d’exemples: arthrites septiques en orthopédie au départ de solutions de HAC contaminées, septicémies en chirurgie cardiaque au départ de membranes de transducteur de pression, ostéites et infections de plaies opératoires en chirurgie cardiaque au départ de mousse à épiler ! Chez les patients, les réservoirs à Serratia marcescens sont principalement les voies urinaires (sondes), l’appareil respiratoire et le portage intestinal. Le lavage et l’antisepsie des mains sont bien entendu des méthodes simples et efficaces pour réduire le risque d’infections nosocomiales. entrant dans la préparation des aérosols, ont confirmé la présence de Serratia marcescens (même génotype que la souche infectante démontré par l’électrophorèse de l’ADN génomique en champ pulsé) dans le sérum physiologique « multidose » utilisé pour compléter les solutions médicamenteuses : 3 prélèvements positifs au départ de 2 flacons de 500 ml. Tableau 1 Nouveaux cascasdedeSerratia du du 10/05/00 Tab leau 1 Nou veaux Serratimarcescens a marcescens 10/05/00auau29/05/00 29/05/00 11 CAS du 10/05 au 29/05/00 9 sites res piratoires (A ET, expec to.) 2 s ites cutanés (plaies ) 7 CAS avec P h s auvage (6 s ites respir ) (1 s ite cutané) 6 aérosols multidos e (1) 4 CAS av ec P h R (profil différ) (3 s ites respir) (1 s ite cutané) 1 aérosol monodose (2) ( 1) Pn eumo 3, C V 1, 3 sans aérosol 1 aérosol m onodose ( 3) ( 3) USI 3, Reval 1 (2) Pne umo 1 O RL 1, C.Gén 1 L’alerte d’épidémie à Serratia nous a amené à regarder rétrospectivement les nouveaux cas de janvier 1999 à avril 2000 (tableau 2). On s’aperçoit que le phénomène est relativement endémique puisque l’on retrouve des nouveaux cas presque tous les mois (1 à 4 cas, avec des pics à 6 et 7). Tableau 2 Nouveaux cas de Serratia marcescens de 01/1999 à 04/2000 7 6 5 La prise de données réalisée auprès des patients concernés a clairement mis en évidence le rôle des aérosols en tant que facteur de risque commun pour les 7 cas avec phénotype « sauvage » (tableau 1). De plus, pour 6 de ces cas, l’utilisation de médicaments aérosols multidoses est apparue comme un élément commun déterminant pour l’orientation de nos recherches. Les prélèvements bactériologiques « environnementaux » effectués sur les différents désinfectants, médicaments et solutés « stériles » multidoses , ainsi que sur le matériel 6 4 3 2 03/00 01/00 nov-99 sept-99 juil-99 mai-99 0 mars-99 1 1/01/99 La détection des 11 nouveaux cas dans une période restreinte aux Cliniques UCL de Mont-Godinne a donné lieu à la réalisation d’un protocole de surveillance mentionnant, par patient, des facteurs de risques tels que : aérosol (type, mono ou multidose), kiné respiratoire, héparine (multidose séjour aux soins intensifs (intubation / ventilation), bains de bouche (type d’antiseptique), interventions (type : chirurgical, endoscopique) … Nouveau cas Cette prise de conscience nous a amené d’une part, à suivre « en routine » les Serratia au moyen du protocole de surveillance mis au point et d’autre part , à « remettre en question » la préparation ainsi que l’administration des aérosols dans notre institution . La vocation pneumologique des Cliniques de MontGodinne est à l’origine de la préparation centralisée des aérosols pour l’ensemble des unités de soins, à l’exception N O S O - i n f o - v o l . V, Si d’un point de vue institutionnel, le système centralisé d’aérosolthérapie a été maintenu, la prévention des infections à Serratia, liée à la préparation et à l’administration des aérosols, a nécessité la mise en place urgente d’améliorations au niveau des procédures (fin mai - début juin 2000 pour la plupart des mesures). Tableau 3 Nouveaux cas de Serratia marcescens de jan. 99 à nov. 00 12 10 8 6 4 11/00 09/00 07/00 0 05/00 2 03/00 La préposée reprend toutes les 24 h. le matériel utilisé et non dédicacé dans les chambres des malades (masques, récipients et seringues). Elle procède ensuite à une désinfection par trempage dans une solution désinfectante non adaptée ! (désinfectant de « surface »). Ce trempage s’effectue dans un grand évier avec les récipients en verre utilisés pour la préparation (cfr supra). Le séchage se fait par égouttage à l’air libre. Si les masques et récipients aérosol présentent des souillures macroscopiques, ils sont systématiquement jetés. Les seringues, non désinfectables, reçoivent toujours les mêmes produits et sont éliminées environ 1 fois par semaine. Le suivi des nouveaux cas de Serratia, dans les 6 premiers mois qui suivent la mise en place de ces mesures, n’a plus montré (sauf en août 2000) de pics importants (tableau 3). 01/00 L’administration des aérosols au lit du patient a mérité également notre attention. Celle-ci est réalisée dans les unités concernées, généralement par la même préposée (sauf le soir, la nuit et le W.E.). En son absence, elle est effectuée par le kinésithérapeute, l’infirmier(e) ou le patient lui-même. En principe une dose de traitement (1/3 de la seringue) est injectée dans le récipient aérosol ; le reste de la seringue est conservé dans la table de nuit du patient (au frigo ou non). Entre les différents traitements, il n’y a pas de rinçage à l’eau du matériel utilisé. En même temps, il a été recommandé au niveau des médecins prescripteurs de limiter l’utilisation des aérosols aux seuls patients qui en ont un besoin impérieux (aigu, enfants, mucoviscidose, personnes âgées) et d’utiliser chez les autres les moyens classiques (aérosol doseur, appareil à poudre, Volumatic). nov-99 • Les masques et récipients aérosol ne sont pas dédicacés aux patients. • Promotion de l’hygiène des mains et tout particulièrement de l’antisepsie rapide des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique. sept-99 • Le transfert des solutions multidoses dans des récipients en verre pour la facilité de préparation (ponction à la chaîne et sans aiguille à l’aide des seringues) ; ceux-ci sont laissés à l’air libre ; • Sensibilisation d’une part à injecter la quantité de médicaments strictement nécessaire au traitement dans le récipient aérosol ; d’autre part à conserver les solutions préparées au frigo, maximum 24 h ; juil-99 • Une réserve de seringues contenant les différents médicaments (mélange ou non) est préparée en plus, à l’avance, pour le soir, la nuit et le W.E. ; celle-ci est conservée au frigo ou non ; • L’utilisation de grands conditionnements de sérum physiologique (flacons de 500 ml) pour compléter les solutions médicamenteuses ; ces dernières, selon les produits disponibles sur le marché, proviennent ou non également de grands conditionnements (multidoses); • Utilisation au maximum des « monodoses » (selon état du marché) ; mai-99 • L’utilisation de seringues à usages multiples, non dédicacées aux patients et contenant chacune, la solution médicamenteuse de 3 traitements par 24 h. (seuls les noms des produits sont indiqués) ; mars-99 La préparation centralisée, réalisée par une préposée dans un local situé au sein de l’unité de soins de Pneumologie a montré plusieurs erreurs au niveau de la procédure. Citons principalement : 2 0 0 1 Citons principalement : • Utilisation de seringues à usage unique ; •Masque et récipient aérosol dédicacés à chaque patient, éliminés et remplacés une fois par 24 h. ; • Emploi de petits conditionnements de sérum physiologique (maximum 100 ml) et de petites cupules stériles à usage unique pour le transfert des solutions ; 01/01/99 de la Gériatrie, de la Pédiatrie, d’une partie de l’Hématologie, des Soins Intensifs et des Urgences. n ° 3 , Serratia est une bactérie ubiquitaire qui peut être responsable d’infections respiratoires chez les patients non intubés, par inhalation d’aérosols contaminés. Il est donc important de s’y intéresser par l’utilisation d’un protocole de surveillance. Le renforcement du lavage / antisepsie des mains, la personnalisation du matériel aérosol et l’amélioration de la procédure d’administration permettent d’éviter les éventuelles transmissions d’infections nosocomiales. 1.Vol. V, n° 1, 2001, p. 10, « Serratia : une bactérie ubiquitaire responsable d’infections nosocomiales » 2. Bonten MJM, Hariharan R, Weinstein A. Enterobacteriaceae. Hospital epidemiology and infection control 1999 ;26 :407-430. 7 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 RECOMMANDATIONS Recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène http://www.health.fgov.be/CSH_HGR/Francais/Brochures/nosocomiale%20infectiesfr.htm 7. PREVENTION DES INFECTIONS RESPIRATOIRES 7.3 Pathogenèse 7.1 Etat de la question Les bactéries, virus et champignons peuvent pénétrer dans les voies respiratoires inférieures par aspiration, par inhalation et par dissémination hématogène. Les pneumonies apparaissent au deuxième rang des infections nosocomiales les plus fréquentes, au même niveau que les infections du site opératoire, après les infections des voies urinaires. Elles sont accompagnées d'une importante morbidité et mortalité. Parmi les groupes de patients à risque accru on trouve les patients intubés, les patients sous ventilation mécanique assistée, les patients de plus de 70 ans, les "nouveau-nés" dont le poids de naissance est < 1,5 kg, les patients somnolents ou comateux, ceux présentant une pathologie pulmonaire chronique sous-jacente, des troubles de la déglutition ou un traumatisme important. La prophylaxie au moyen d'antiacides ou d'antagonistes H2, l'administration d'antibiotiques, la présence d'une sonde nasogastrique et une récente bronchoscopie constituent des facteurs de risque supplémentaires. Les chiffres de mortalité concernant la pneumonie nosocomiale varient entre 20 et 50 %. La mortalité, attribuée à la pneumonie elle-même, se situe autour de 30 %. La pneumonie peut prolonger le séjour à l'hôpital de 4 à 9 jours, avec une répercussion importante sur les coûts. 7.2 Agents responsables La plupart des pneumonies nosocomiales bactériennes apparaissent en raison de l'aspiration de bactéries qui colonisent l'oro-pharynx et le tractus gastro-intestinal supérieur du patient. 8 Les pneumonies nosocomiales bactériennes sont souvent polymicrobiennes et les bacilles Gram-négatif sont habituellement les micro-organismes dominants. Staphylococcus aureus et autres coques Gram positif, comme Streptococcus pneumoniae, sont également devenus d'importants agents de la pneumonie nosocomiale. Tout comme Haemophilus influenzae, on les trouve surtout lors de pneumonies apparaissant précocement. Les pneumonies provoquées par Legionella pneumophila sont souvent dues à l'inhalation d'aérosols contaminés. Aspergillus sp. survit sous forme de spores et se disperse de cette façon davantage dans la poussière, et ce, principalement lors de travaux de rénovation. Le virus Influenza se propage principalement par "droplet". Une infection par le virus respiratoire syncytial (VRS) apparaît généralement après inoculation virale de la conjonctive ou des muqueuses nasales par des mains contaminées. Cette dernière voie apparaît également le plus souvent lors de la diffusion de Rhinovirus. L'aspiration est de loin le mécanisme pathogène le plus important chez les patients intubés: 45 % des adultes sains aspirent durant leur sommeil. Ce risque est encore beaucoup plus élevé chez les patients somnolents ou comateux, ceux chez qui un dispositif a été mis en place au niveau du tractus respiratoire, du tractus gastro-intestinal, chez les patients intubés. Etant donné que le pharynx est colonisé relativement vite après l'hospitalisation, surtout par des germes Gram négatif, il n'est pas étonnant que, après aspiration, apparaissent principalement des pneumonies à germes Gram négatif. Ces germes Gram négatif proviennent surtout du tractus gastro-intestinal, d'où ils vont coloniser l'estomac, essentiellement lorsque le pH du contenu de l'estomac devient supérieur à 4 (antagonistes H2). L'estomac devient alors un important réservoir de micro-organismes qui, dans un deuxième temps, peuvent provoquer une pneumonie nosocomiale. La contamination exogène peut survenir lors de l'emploi de matériels et liquides contaminés et lors d'erreurs de manipulation. Des infections respiratoires peuvent survenir chez les patients non intubés par inhalation d'aérosols contaminés (Legionella sp.) ou de poussière (Aspergillus), voire même lors de la transmission par les mains (VRS). Dans des circonstances exceptionnelles, la pneumonie bactérienne résulte d'une dissémination hématogène à partir d'un foyer d'infection à distance (p. ex. thrombophlébite septique, endocardite du côté droit). 7.4 Diagnostic Le diagnostic est toujours difficile à établir. On a tenté, par les techniques bronchoscopiques [lavage broncho-alvéolaire (LBA), protected brush specimen (PBS)] et les techniques non-bronchoscopiques, d'affiner le diagnostic, mais il n’y a pas encore de consensus sur la meilleure technique à utiliser dans la pratique journalière. En attendant, les principaux critères diagnostiques sont : fièvre, toux avec expectoration purulente et évidence radiologique d'un infiltrat pulmonaire nouveau ou progressif, une coloration de Gram suggestive et des cultures positives des expectorations, du produit d’aspiration trachéale, du liquide pleural ou du sang. La définition la plus utilisée de la pneumonie nosocomiale à des fins de surveillance est celle des CDC (voir tableau 7.1) Certes, de nouveaux critères sont en préparation. N O S O - i n f o - v o l . V, Actuellement, on utilise la définition HELICS (voir tableau 7.2) dans la surveillance des infections nosocomiales en soins intensifs. Etant donné que de très larges critères d'in- n ° 3 , 2 0 0 1 clusion sont utilisés pour cet enregistrement, les données enregistrées permettent, lors de l'analyse ultérieure, de travailler avec les deux définitions (voir tableau 7.3). Tableau 7.1 Critères de diagnostic de la pneumonie selon les Centers for Disease Control and prevention (CDC). Une pneumonie chez un patient de plus de 12 mois doit au moins répondre à un des critères suivants: Critère 1 : Le patient présente des crépitations, des râles, une matité lors de l'examen clinique et, au moins un des critères suivants • apparition d'expectorations purulentes ou changement de leur aspect • hémoculture positive • isolement d'un agent pathogène dans un échantillon obtenu par aspiration transtrachéale, brossage bronchique ou biopsie. Critère 2 : La radiographie du patient présente un infiltrat croissant récent ou évolutif, une opacité, un abcès ou un épanchement pleural et, au moins un des critères suivants : • apparition d'expectorations purulentes ou changement de leur aspect • hémoculture positive • isolement d'un agent pathogène dans un échantillon obtenu par aspiration transtrachéale, brossage bronchique ou biopsie • isolement d’un virus ou détection d’un antigène viral dans les sécrétions respiratoires • détection d'un titre d'anticorps-IgM unique ou élévation par quatre de l'anticorps IgG pour l'agent pathogène dans un échantillon de sérum correspondant • preuve anatomo-pathologique de pneumonie . Remarques Des cultures des expectorations ne sont pas utiles pour le diagnostic de pneumonie mais peuvent contribuer à l'identification du micro-organisme et apporter des données utiles concernant la sensibilité aux antibiotiques. Des constatations en provenance de clichés du thorax en série seront plus utiles qu'une radiographie unique. Tableau 7.2 : Critères de diagnostic de la pneumonie selon Hospitals in Europ Link for Infections Control through Surveillance (HELICS) 1) Pneumonie avérée ou vraisemblable La radiographie du patient présente un infiltrat croissant récent ou évolutif et le patient a des sécrétions trachéales purulentes et, au moins un des critères suivants : 1. Evidence radiographique d'un abcès pulmonaire avec culture positive du liquide prélevé par ponction 2. Confirmation anatomo-pathologique de la pneumonie par un examen histologique du tissu pulmonaire obtenu par biopsie soit à poumon ouvert, soit dans les trois jours suivant la bronchoscopie) ou par autopsie effectuée immédiatement après le décès, avec : • Formation d'abcès ou • Une partie consolidée avec infiltration intense de leucocytes PMN et avec une culture quantitative positive du tissu parenchyme pulmonaire > 104 micro-organismes par gramme de tissu pulmonaire 3. Culture quantitative positive d'un échantillon de sécrétions respiratoires inférieures, obtenu par une technique qui limite la contamination de la flore respiratoire supérieure : • Lavage broncho-alvéolaire ≥ 104 PNC/ml • Frottis bronchique protégé ≥ 103 PNC/ml • Cathéter protégé ≥ 104 PNC/ml 4. Hémoculture positive avec le même germe pathogène (même germe = même espèce + même antibiogramme) que celui trouvé dans la culture des sécrétions trachéales récoltées par aspiration trachéale, obtenu dans les 48 heures précédentes ou suivantes 5. Le même germe a été trouvé dans la culture des sécrétions trachéales et le liquide pleural, sans exploration pleurale préalable 6. Identification de Legionella dans les expectorations ou sérologie positive 2) Pneumonie possible La radiographie du patient présente un infiltrat récent ou persistant et, au moins un des critères suivants : 1. Sécrétions trachéobronchiales purulentes 2. Fièvre (> 38,3 °C) 3. Leucocytose > 10 x 109/l 4. Produit d'aspiration trachéale : culture positive des sécrétions trachéales obtenues par aspiration avec > 25 globules blancs et < 10 cellules épithéliales par champ microscopique 9 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 Tableau 7.3. Comparaison des critères de diagnostic de la pneumonie selon CDC et selon HELICS HELICS CDC Pneumonie possible Pneumonie avérée ou vraisemblable matité lors de l'examen clinique - - P1 La radiographie du patient présente un infiltrat croissant récent ou évolutif, une opacité, une abcédation ou un épanchement pleural P P P2 Apparition d'expectorations purulentes ou changement de leur aspect S P S1,2 Apparition récente de fièvre (> 38,3 °C) ou hypothermie en l'absence de toute autre explication S - - Leucocytose (> 10 x 109/l) ou augmentation significative des globules blancs, ou leucopénie en l'absence de toute autre explication S - - Produit d'aspiration trachéale : culture positive des sécrétions trachéales obtenues par aspiration avec > 25 globules blancs et < 10 cellules épithéliales par champ microscopique S - - Hémoculture positive avec le même germe pathogène que celui trouvé dans la culture des sécrétions trachéales - S S1,2 Epanchement pleural avec culture positive du liquide obtenu par ponction - S - - S S1,2 Isolement quantitatif : culture positive ( ≥ 106 PNC/ml) du produit d'aspiration endotrachéale chez un patient intubé - - S1,2 Sérologie positive diagnostiquée, prouve la présence d'une infection récente - - S2 Biopsie : confirmation anatomo-pathologique d'une pneumonie, éventuellement après autopsie - S S2 Isolement de virus ou détection d’un antigène viral dans les sécrétions respiratoires - - S2 Le patient présente des crépitations / des râles ou une matité / Isolement semi-quantitatif d'un germe pathogène par l'une des méthodes suivantes : 1. Lavage broncho-alvéolaire (≥ 104 PNC/ml) 2. Frottis bronchique protégé ( ≥ 103 PNC/ml) 3. Cathéter protégé (≥104 PNC/ml) P= critère principal ; S= critère secondaire ; Diagnostic = P + au moins un S 7.5 Entretien du matériel et de l’appareillage 7.5.1 Mesures générales Une première mesure pour prévenir la transmission de micro-organismes d’un patient à l’autre est de désinfecter soigneusement le matériel et l’appareillage, d’éventuellement les stériliser. 10 utilisation et nettoyé régulièrement. En cas d'utilisation prolongée chez un même patient, et chaque fois qu’il est souillé, l'extérieur de l'appareil doit être régulièrement nettoyé. Le circuit de ventilation artificielle employé chez un seul patient peut rester en place durant 7 jours. Le matériel et l'appareillage, qui sont désinfectés ou stérilisés, sont au préalable soigneusement nettoyés. Les circuits de ventilation artificielle réutilisables doivent être soumis à une désinfection de qualité avant d'être employés chez le patient suivant. 7.5.2 Appareils respiratoires, circuits de ventilation artificielle, La désinfection ou la stérilisation en routine de l'intérieur d'un appareil respiratoire n'est pas nécessaire. L'extérieur de l'appareil respiratoire doit être propre lors de chaque Le liquide de condensation situé dans le circuit est généralement contaminé ; c'est pourquoi toute la condensation qui s'accumule dans les tuyaux d'un appareil de ventilation artificielle doit être régulièrement drainée et éliminée. N O S O - i n f o - v o l . V, On veillera en outre à ce que la condensation ne reflue pas vers le patient. Une méthode correcte d'hygiène des mains est appliquée après avoir éliminé le liquide de condensation. Si l'on n'utilise pas de nez artificiel, on peut prévenir la formation de condensation en employant un circuit de ventilation artificielle chauffé. Le nez artificiel doit être remplacé toutes les 24 ou 48 heures en fonction du modèle choisi. 7.5.3 Appareillage d'anesthésie La partie interne de l'appareil d'anesthésie n'est pas stérilisée ou désinfectée en routine. Les éléments réutilisables du circuit au niveau du patient (p.ex. masque, tuyaux annelés d'inspiration et d'expiration, raccord en Y, raccord, ballon, humidificateur et tubes connexes) sont nettoyés et au moins désinfectés avant d'être utilisés chez un autre patient. Ceci est toutefois superflu s'il est protégé par un filtre bactérien (à hauteur du raccord en Y). n ° 3 , 2 0 0 1 propre", c-à-d : on utilise du nouveau matériel (tube, masque, récipient et conduits) pour chaque patient et entre chaque emploi chez un même patient, les tubes, masque et récipient doivent être nettoyés et désinfectés; ils doivent être remplacés chaque semaine. •lors de l'emploi d'appareils ultrasoniques, le matériel doit être stérile ou au moins être désinfecté et les liquides doivent être stériles. L'aérosol doit être nettoyé (à l'eau et au savon), rincé et séché. Entre les différents traitements chez un même patient, il est conservé dans la chambre. 7.5.6 Aérosols pour gros volumes et tentes de nébulisation Les humidificateurs d'air volumineux, qui créent un aérosol (p. ex. selon le principe venturi, ultrasonique ou avec plateau tournant) sont à déconseiller en raison du risque de contamination. En cas de nécessité, il faut utiliser de l'eau stérile. Utiliser de préférence un appareil fonctionnant par évaporation : dans ce cas, l'eau ne doit pas être stérile. L'appareil doit cependant être régulièrement nettoyé (p. ex. chaque semaine). Le tube endotrachéal doit être stérile. 7.5.4 Humidificateurs Après usage chez un patient, les sondes et tuyaux de même que les lunettes nasales ou les masques et le récipient (en cas d'emploi d'un récipient réutilisable) utilisés pour administrer l'oxygène sont remplacés. Si l'oxygène est administré à un faible débit (moins de 5 litres/minute), il n'est pas humidifié; on évite ainsi la contamination de l'eau d'humidification stagnante ainsi que la dissémination de particules contaminées. Si l'oxygène doit être humidifié, le matériel doit être bactériologiquement propre et l'eau stérile. Il faut éviter de remplir d'eau au préalable les récipients qui ne sont pas utilisés. Le matériel doit être régulièrement remplacé. Après emploi, il doit être désinfecté soigneusement et conservé à sec. Les systèmes d'humidification jetables, individuels et stériles préviennent la contamination de l'eau. Les récipients réutilisables servant à humidifier l'oxygène doivent être soumis à une désinfection de qualité avant d'être employés chez le patient suivant. 7.5.5 Aérosols pour médication de faible volume Les aérosols pour médication de faible volume peuvent être incorporés dans un circuit de respiration ou peuvent être utilisés manuellement. Plus les particules administrées sont petites (aérosol ultrasonique), plus le risque infectieux augmente. Lors de l'emploi d'aérosols, il y a lieu de tenir compte de ce qui suit : • lors de l'emploi d'appareils non ultrasoniques, la méthode de travail doit être "bactériologiquement 7.5.7 Autre matériel utilisé en thérapie des voies respiratoires Les débitmètres, senseurs à oxygène et autres dispositifs utilisés en thérapie des voies respiratoires sont au moins désinfectés avant emploi. Les ballons d’hyperinsufflation manuelle réutilisables (ex. type "Ambu" et "Waters") sont au moins désinfectés avant d'être utilisés chez le patient suivant. Ceci ne vaut pas uniquement pour les unités de Soins Intensifs, mais également pour les services d’urgence et les ambulances. 7.5.8 Tous les appareils pour examen pulmonaire Etant donné que le risque de contamination lors d'un examen de la fonction pulmonaire est réel, tous les principes édictés ci-dessus sont d'application. En cas d'utilisation de filtres bactériens, il peut suffire de désinfecter le matériel qui entre en contact direct avec les muqueuses du patient. 7.5.9 Endoscopie En ce qui concerne l’entretien du matériel endoscopique, il y a lieu de se référer au document du Conseil Supérieur d’Hygiène, intitulé "L’entretien du matériel endoscopique et la prévention des infections". 7.6. Prévention de la transmission directe 7.6.1 Mesures de précautions générales et hygiène des mains Les principes cités dans les précautions générales et dans l’hygiène des mains doivent être strictement respectés dans le cas des soins aux patients ventilés. En ce qui concerne la tuberculose : voir "Recommanda- 11 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 tions pour la prévention de l'infection tuberculeuse dans les institutions de soins". 7.6.2 Aspiration des sécrétions pulmonaires Le cathéter d'aspiration doit être souple, atraumatique et stérile pour chaque aspiration. Le cathéter doit être manipulé de manière aseptique et introduit de manière atraumatique. Si l'on n’utilise qu’un seul cathéter, la séquence suivante doit être respectée : zone bronchotrachéale, rhinopharynx et bouche. Si le cathéter doit être rincé durant une même séquence d'aspiration, il faut utiliser de l'eau stérile. Remplacer le circuit du système d'aspiration (jusqu'au bocal récepteur) entre les différents patients. Remplacer le bocal récepteur entre les différents patients, sauf en cas d'utilisation de courte durée (p. ex. en salle de réveil). Dans ce cas, il est remplacé toutes les 24 heures. Un bocal réutilisable est remplacé, nettoyé et désinfecté toutes les 24 heures. 7.6.3 Soins aux patients sous trachéostomie Utiliser une technique aseptique lors du remplacement d'une canule de trachéotomie. Les canules sont nettoyées et au moins désinfectées lors de chaque remplacement. 7.7. Limitation du risque infectieux chez l’hôte 7.7.1 Prévention de la pneumonie postopératoire Les patients alités doivent être encouragés à tousser et à inspirer profondément. Ils bénéficient de kinésithérapie et sont mobilisés le plus tôt possible. Durant la période postopératoire immédiate, la toux ou l'inspiration profonde peut entraîner une douleur : on peut la combattre au moyen d'antalgiques à effet antitussif le plus faible possible. La douleur peut également être limitée en soutenant les plaies thoraciques et abdominales, p. ex. par un bandage ou en plaçant un gros coussin sur le ventre, ou par une anesthésie loco-régionale (p. ex. en épidurale). 7.7.2 Prévention de l'aspiration Si la prophylaxie de l'ulcère de stress est nécessaire, on utilisera de préférence un produit qui n'augmente pas le degré d'acidité de l'estomac chez les patients sous assistance respiratoire. Avant de dégonfler le ballonnet (cuff) ou de déplacer le tube endotrachéal, on s'assurera qu'il ne reste plus aucune sécrétion au-dessus du "cuff". Le tube endotrachéal ou la trachéostomie est enlevé dès qu'il n'existe plus d'indication clinique. La position exacte de la sonde d'alimentation est régulièrement contrôlée. Le péristaltisme intestinal du patient doit être surveillé et la vitesse et le volume de l'alimentation entérale doivent être adaptés, afin de prévenir tout reflux. Il est indiqué de placer la tête du lit à un angle de 30 à 45° chez un patient présentant un risque élevé de pneumonie par aspiration, p. ex. un patient sous assistance respiratoire chez qui une sonde entérale est mise en place. La sonde entérale est enlevée dès que l'indication clinique a disparu. SITES WEB 1. Recommandations de l’OMS pour la prévention de la maladie de Creutzfeldt-Jakob http://www.who.int/emc-documents/tse/whocdscsraph2003c.html 2. Renseignements séminaires IPH http://www.iph.fgov.be/epidemio/epien/agenda.htm 3. Site Emerging infectious disease journal (excellents articles à télécharger) http://www.cdc.gov/ncidod/eid/ 4. Un site français traitant d’hygiène, de désinfection et de stérilisation http://www.hygienosia.com/ 12 5. Swiss-NOSO (vol 8 num 2) disponible sur le site http://www.hospvd.ch/Swiss-noso/vol8nu2f.pdf 6. Les archives de la liste de discussion «Nosobase»: intéressant à consulter http://nosobase.univ-lyon1.fr/liste/archives.htm 7. Nouveau sur le site « Santé Canada » à télécharger en PDF Infections nosocomiales chez les patients d’établissements de santé liées aux travaux de construction. Atténuer le risque d’aspergillose, de légionellose et d’autres infections. http://www.hc-sc.gc.ca/pphb-dgspsp/publicat/ccdrrmtc/01vol27/27s2/indexf.html N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 ACTUALITE Le thermomètre, source d’infection ! Ceci ne devrait plus arriver ! A. Simon, Hygiène hospitalière, Cliniques Universitaires Saint-Luc. UCL. Le Nederlands Tijdschrift voor Geneeskunde rapporte qu’un thermomètre rectal semble avoir été à l’origine d’une épidémie dans le service de néonatologie dans un hôpital d’Amsterdam entre décembre 1999 et mars 20001 Au total, 27 petits patients ont été infectés ou colonisés par une souche d’Enterobacter cloacae résistante aux céphalosporines de troisième génération (C3) et de sensibilité diminuée aux aminosides. Trois nouveau-nés ont développé des symptômes de sepsis sévère et deux d’entre eux sont décédés. Le génotypage des isolats a permis de confirmer qu’il s’agissait bien de la même souche. Des mesures de précaution de contact ont été mises en place ainsi qu’une sensibilisation à l’hygiène des mains et l’organisation de cohorte des patients colonisés. Une cellule de crise pluridisciplinaire a assuré la mise en place des mesures et la communication avec les différents intervenants. Une analyse de la prescription des antibiotiques pendant l’année 1999 a mis en évidence une augmentation de la consommation des C3 . En février 2000, vu le profil de résistance de la souche épidémique, la prescription de C3 a été interdite et le service a été momentanément fermé. Après de nombreuses investigations, la bactérie a été retrouvée sur un thermomètre digital à usage commun utilisé dans le service. Depuis cette découverte, chaque patient possède son propre thermomètre et des gaines de protection individuelles sont utilisées. Cette histoire en rappelle une autre publiée récemment qui se déroule également aux Pays-Bas2. En décembre 1997, une augmentation de l’incidence de nouveau-nés colonisés par une souche multi-résistante d’Enterobacter cloacae entraîne la mise en place de mesures de prévention de la transmission qui dans un premier temps semblent résoudre l’épidémie. Néanmoins, une augmentation importante des admissions est associée à une augmentation du nombre de petits patients colonisés. Après de nombreuses recherches, la mise en culture de tous les thermo- mètres disponibles ainsi que des sondes intra-rectales pour l’enregistrement de la température a permis de trouver l’origine de la colonisation. Les thermomètres désinfectés et prêts à être à nouveau utilisés étaient contaminés par la souche multi-résistante d’Enterobacter cloacae. L’observation des procédures de désinfection et les investigations de laboratoire ont montré que la procédure de désinfection n’était pas respectée. Une étude in vitro démontra par ailleurs que la désinfection par simple passage (<10 sec) d’une solution d’alcool à 80% n’élimine la souche que 9 fois sur 10. La friction rapide (<10 sec) ou consciencieuse (>10 sec) avec la solution de désinfection pour les mains ne l’élimine respectivement que dans 60 et 80% des cas. Seule une immersion dans l’alcool à 80% pendant 5 minutes procure une désinfection de 100% des thermomètres. Note de la rédaction: Les thermomètres déjà décrits depuis longtemps comme responsables d’épidémies notamment à Clostridium difficile et à Salmonella sp. peuvent donc aussi participer à la dissémination de germes multi-résistants. 1. LEA Donkers, AM Furth, WC van, Zwet, WPF van der, Fetter, JJ Roord en CMJE Vandenbroucke-Grauls Enterobacter cloacae-epidemie op een neonatale intensive-care-unit door gebruik van besmette thermometers. Epidemiologische mededelingen ; 2001 Nederlands Tijdschrift voor Geneeskunde 2. Van den Berg RWA, Claahsen HL, Niessen M, Muytjens HL, Kiem K and Voss A. Enterobacter cloacae outbreak in the NICU related to disinfected thermometers. J Hosp Inf 2000; 45 :29-34 13 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 ABSTRACTS DU 1ER MAI AU 31 JUILLET 2001 Les résumés d’articles de la littérature depuis 1994 avec mise à jour trimestrielle, possibilité de recherche par mot-clef et téléchargement sont disponibles à l’URL de l’Internet. http:// www.md.ucl.ac.be/didac/intro.htm. 14 Bekar A, Korfali E, Dogan S, Yilmazlar S, Baskan Z, Aksoy K. The effect of hair on infection after cranial surgery. Acta Neurochirurgica, 2001, 143 : 533-536. Benjamin DK, Miller W, Garges H, McKinney RE, Cotton M, Fisher RG, Alexander KA. Bacteremia, central catheters, and neonates : When to pull the line. Pediatrics, 2001, 107 : 1272-1276. Notes : Objective : Reports of large series of patients who had undergone successful cranial neurosurgery without hair removal led part of our team to abandon the practice of shaving patients' heads preoperatively. The aim of this study was to assess whether this change in routine, which was implemented in 1992, has affected the rate of postoperative infection in our cranial surgery patients. Methods : A group of patients whose heads were shaved pre operatively was compared to a group whose hair was not shaved prior to cranial surgery. The latter patients had their hair washed with shampoo and 4% chlorhexidine within 24 hours of their operation. In the operating room, the surgical site was scrubbed for 8-10 minutes with 4% chlorhexidine diluted with water, and then cleansed with 10% povidone-iodine solution. Prophylactic antibiotics were administered for 3 days. Results : We performed 1.038 cranial procedures without hair removal. The procedures included craniotomy for tumour, trauma, aneurysm, other vascular lesions and intracerebral haemorrhage (n = 847), stereotactic biopsy (n = 90), stereotactic craniotomy (n = 34), ventriculoperitoneal shunt placement (n = 27). surgical treatment of infection with aspiration of brain abscess or resection of infected tissue (n = 14),microvascular decompression for trigeminal neuralgia or hemifacial spasm (n = 11), and other miscellaneous procedures (n = 15). We observed 13 postoperative wound infections (1.25%,), including 9 deep (0.87%) and 4 superficial infections (0.39%). There was no significant difference between the rate of infection in patients a hose heads were shaven (12/980) and the rate in those whose hair was spared (13/1038) (p < 0.05). In addition, there were no other problems related to the surgical preparation technique in the latter group. Conclusion : Cranial surgery without hair removal is safe and does not increase the risk of surgical wound infection. Patients naturally prefer to keep their full head of hair. We believe that preoperarive hair removal is not necessary in preparation for any type of cranial neurosurgery Notes : Objectives : Physicians who treat neonates who become bacteremic while dependent on central venous catheters face a serious and common dilemma. We sought 1) to evaluate the relationship between central venous catheter removal and outcome in bacteremic neonates, 2) to determine species of bacteria that are associated with an increased risk of infectious complications if the central catheter is not removed promptly, and 3) to provide evidence-based recommendations for central catheter management. Method : A retrospective cohort study of all neonates who had central venous access and developed bacteremia between July 1, 1995, and July 31, 1999, was conducted in the Duke University neonatal intensive care unit. Results : The outcome for patients in whom the central catheter was not removed within 24 hours of organism identification was significantly worse (odds ratio = 9.8) than it was for those whose catheters were removed promptly. For patients who were infected with Staphylococcus aureus or with nonenteric Gram-negative rods, delayed removal of the central catheter was associated with complicated bacteremia. Catheter sterilization was attempted in 27 neonates who were infected with enteric Gram-negative rods; only 10 of these infants retained their catheters without infection-related complications. Infants who had 4 consecutive blood cultures that were positive for coagulase-negative staphylococcus (CoNS) were at significantly increased risk for end-organ damage and death, compared with infants who had 3 or fewer positive blood culture for CoNS (odds ratio = 29.58). Conclusions : Bacteremic infants experienced fewer infection-related complications when the central catheter was removed promptly. One positive blood culture for S aureus or a Gram-negative rod warrants central line removal in a neonate. Clinicians who are faced with a neonate who has 1 positive culture for CoNS may attempt medical management without central catheter removal, but documentation of subsequent negative blood cultures N O S O - i n f o - v o l . V, is crucial. Once a neonate has 3 positive blood cultures for CoNS, the central catheter should be removed Blumberg HM, Jarvis WR, Soucie JM, Edwards JE, Patterson JE, Pfaller MA, Rangel Frausto MS, Rinaldi MG, Saiman L, Wiblin RT, Wenzel RP. Risk factors for candidal bloodstream infections in surgical intensive care unit patients: The NEMIS Prospective Multicenter Study. Clinical Infectious diseases, 2001, 33 : 177186. Notes : To assess risk factors for development of candidal blood stream infections (CBSIs), a prospective cohort study was performed at 6 sites that involved all patients admitted to the surgical intensive care unit (SICU) for >48 h over a 2-year period. Among 4276 such patients, 42 CBSIs occurred (9.82 CBSIs per 1000 admissions). The overall incidence was 0.98 CBSIs per 1000 patient days and 1.42 per 1000 SICU days with a central venous catheter in place. In multivariate analysis, factors independently associated with increased risk of CBSI included prior surgery (relative risk [RR], 7.3), acute renal failure (RR, 4.2), receipt of parenteral nutrition (RR, 3.6), and, for patients who had undergone surgery, presence of a triple lumen catheter (RR, 5.4). Receipt of an antifungal agent was associated with decreased risk (RR, 0.3). Prospective clinical studies are needed to identify which antifungal agents are most protective and which high-risk patients will benefit from antifungal prophylaxis Calil R, Marba STM, von Nowakonski A, Tresoldi AT. Reduction in colonization and nosocomial infection by multiresistant bacteria in a neonatal unit after institution of educational measures and restriction in the use of cephalosporins. American Journal of infection Control, 2001, 29 : 133-138. Notes : Introduction : Previous administration of thirdgeneration cephalosporins predisposes to colonization and infections by multiresistant Enterobacter sp. The emergence of multiresistant bacteria infections in a neonatal unit during 1995, especially Enterobacter cloacae, stimulated this study. Objective : To evaluate the efficacy of measures to control colonization and nosocomial infection by multiresistant bacteria in a neonatal unit. Setting : A tertiary care university hospital. Patients and Methods : This study was conducted n ° 3 , 2 0 0 1 from October 1995 through December 1999 in 4 phases: a cross-sectional study, a longitudinal study with intervention measures, monthly cross-sectional studies, and determination of nosocomial infections caused by multiresistant bacteria (oxacillin-resistant Sraphylcoccus aureus and gram-negative bacteria resistant to either aminoglycosides or third-generation cephalosporins). Specimens for surveillance culture were obtained through umbilical and rectal swabs, and tracheal aspirates from intubated babies. The intervention measures were as follows : (1) appropriated training of the whole health care team, emphasizing measures to reduce cross-colonization, and the importance of rational usage of antibiotics and (2) suppression of usage of third-generation cephalosporins. Risk factors were analyzed through univariate and multivariate logistic regression.Results: In the first phase, 32% (10/31) of the patients were colonized by multiresistant bacteria (29% by multiresistant E.cloacae. In the second phase, 342 patients were evaluated; 33% of them were colonized by E. cloacae, and a multiresistant strain was isolated in 10.8% (37/342) of the babies. A logistic regression model indicated parenteral nutrition and antibiotic usage as risk factors for colonization by multiresistant E. cloacae. In the third phase, for 6 months, only 2 patients were colonized by multiresistant E. cloacae. In the fourth phase, the analysis of bacterial resistance profile indicated a reduction of nosocomial infections due to multiresistant bacteria from 18 cases in 1995 to 2 cases per year until 1999. Conclusion : These results have shown that the measures adopted were effective Grohskopf LA, Roth VR, Feikin DR, Arduino MJ, Carson LA, Tokars JI, Holt SC, Jensen BJ, Hoffman RE, Jarvis WR. Serratia liquefaciens bloodstream infections from contamination of epoetin alfa at a hemodialysis center. New England Journal of Medicine, 2001, 344 : 1491-1497. Notes : Background : In one month, 10 Serratia liquefaciens bloodstream infections and 6 pyrogenic reactions occurred in outpatients at a hemodialysis center.Methods: We performed a cohort study of all hemodialysis sessions on days that staff members reported S. liquefaciens bloodstream infections or pyrogenic reactions. We reviewed procedures and cultured samples of water, medications, soaps, and hand 15 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 lotions and swabs from the hands of personnel. Results : We analyzed 208 sessions involving 48 patients. In 12 sessions, patients had S. liquefaciens bloodstream infections, and in 8, patients had pyrogenic reactions without bloodstream infection. Sessions with infections or reactions were associated with higher median doses of epoetin alfa than the 188 other sessions (6500 vs. 4000 U, P = 0.03) and were more common during afternoon or evening shifts than morning shifts (P = 0.03). Sessions with infections or reactions were associated with doses of epoetin alfa of more than 4000 U (multivariate odds ratio, 4.0; 95 percent confidence interval, 1.3 to 12.3). A review of procedures revealed that preservative-free, single-use vials of epoetin alfa were punctured multiple times, and residual epoetin alfa from multiple vials was pooled and administered to patients. S. liquefaciens was isolated from pooled epoetin alfa, empty vials of epoetin alfa, antibacterial soap, and hand lotion. All the isolates were identical by pulsed-field gel electrophoresis. After the practice of pooling epoetin alfa was discontinued and the contaminated soap and lotion were replaced, no further S. liquefaciens bloodstream infections or pyrogenic reactions occurred at this hemodialysis facility. Conclusions : Puncturing single-use vials multiple times and pooling preservative-free epoetin alfa caused this outbreak of bloodstream infections in a hemodialysis unit. To prevent similar outbreaks, dialysis units should use medication vials containing the doses most appropriate to their clinical needs Grunewald T, Frenzel S, Decker M, Lindner B, Sultzer R, von Eichel Streiber C, Ruf BR. Nosocomial epidemiology and transmission of Clostridium difficile infection. Deutsche Medizinische Wochenschrift, 2001, 126 : 519-522. Notes : Background : Clostridium difficile is of growing importance as a hospital-acquired pathogen. Pseudomembraneous colitis is the main clinical disease. Transmission and epidemiological features are not yet fully understood. Patients and Methods : Stool samples from 1164 individuals (571 women and 593 men) attending were examined for the presence of C. difficile. Follow-up examinations and molecular typing methods were used for the detection nosocomial transmissions. Additionally, hospital-borne environmental samples as well as staff samples were tested. Results : 16 Incidence of C. difficile infection was 8,4%. Nearly all patients (92,9%) had antibiotics given. Using molecular typing nosocomial transmission was evident. Though, envrionmental samples in general had a low positivity, toilet chairs were contaminated in 15.4% and may be a potential source of transmission. Staff was positive in only one case. Conclusions : Prevention of infections with C. difficile becomes to be a maior threat for the clinical and hygienic management Koeleman JGM, van der Bijl MW, Stoof J, Vandenbroucke Grauls CMJE, Savelkoul PHM. Antibiotic resistance is a major risk factor for epidemic behavior of Acinetobacter baumannii. Infection Control and Hospital Epidemiology, 2001, 22 : 284-288 Notes. Objectives : To study the presence of bacterial factors in clinical isolates of Acinetobacter species in order to identify markers of epidemic potential. Design : Case-control study. Methods : Forty-six isolates of Acinetobacter species, including 23 epidemic and 23 sporadic strains from different outbreaks in nine European countries, were compared for the presence of the following factors: hemagglutination, presence of capsules and fimbriae, binding to salivary mucins, resistance to drying, and antibiogram typing. Genotyping of all strains was performed by amplified fragment-length polymorphism (AFLP). Results : All outbreak strains except two (91%) were identified as Acinetobacter baumannii. Binding to salivary mucins and resistance to antibiotics were significantly associated with epidemic behavior. Antibiogram typing showed clustering of predominantly A baumannii strains within one group, and these strains were significantly more resistant to antibiotics than sporadic strains. AFLP genotyping revealed a great heterogeneity among the different European Acinetobacter strains. Cluster analysis of AFLP fingerprints showed several small clusters of different A baumannii outbreak strains. AFLP genotyping could not identify a common epidemic marker within the strains studied. Conclusions : Antibiogram typing can be used in routine clinical laboratories as a screening method to recognize potentially epidemic A. baumannii strains. Several other factors were found, both in different outbreaks as well as in sporadic Acinetobacter isolates. These characteristics were unable to predict epidemic behavior and therefore cannot be used as discrimina- N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , tive epidemic markers. AFLP genotyping demonstrated no common clonal origin of European epidemic A. baumannii strains. This indicates that any clinical A baumannii isolate with resistance to multiple antibiotics can be a potential nosocomial outbreak strain Mahieu LM, De Dooy JJ, Lenaerts AE, Leven MM, De Muynck AO. Catheter manipulations and the risk of catheter-associated bloodstream infection in neonatal intensive care unit patients. Journal of Hospital Infection, 2001, 48 : 20-26. Larson EL, Aiello AE, Bastyr J, Lyle C, Stahl J, Cronquist A, Lai L, Della Latta P. Assessment of two hand hygiene regimens for intensive care unit personnel. Critical Care Medicine, 2001, 29 : 944-951. Notes : A prospective cohort study was performed to evaluate the influence of catheter manipulations on catheter associated bloodstream infection (CABSI) in neonates. Neonates admitted between 1 November 1993 and 31 October 1994 at the neonatal intensive care unit of a university hospital were included in the study. Seventeen episodes of CABSI occurred in 357 central catheters over a period of 3470 catheter-days, with a cumulative incidence of 4.7/100 catheters and an incidence density of 4.9/1000 catheter-days. Patient- and catheter-related risk factors independently associated with CABSI were: catheter hub colonization (odds ratio [OR] = 32.6, 95% confidence interval [95% CI] = 4.3-249), extremely low weight (< 1000 gram) at time of catheter insertion (OR=9.1, 95% CI=1.9-42.2). Catheter manupulations independently associated with CABSI were disinfection of the catheter hub (OR=1.2, 95% CI=1.1-1.3), blood sampling (OR=1.4, 95% CI=1.1-1.8), heparinization (OR=0.9, 95%, CI=0.8-1.0) and antisepsis of exit site (OR=0.9, 95% CI=0.8-1.0). This study indicates that certain manipulations (e.g. blood sampling through the central line) and disconnection of the central venous catheter, which necessitates disinfection of the catheter hub, increase the risk of CABSI, while other procedures (e.g. heparinization and exit site antisepsis), protect against CABSI in neonates Notes : Objective : To compare skin condition and skin microbiology among intensive care unit personnel using one of two randomly assigned hand hygiene regimens: a 2% chlorhexidine gluconate (CHG)containing traditional antiseptic wash and a waterless hand-rub containing 61% ethanol with emollients (ALC). Design : Prospective, randomized clinical trial. Setting : Two critical care units (medical and surgical) in a large, metropolitan academic health center in Manhattan.Subjects: Fifty staff members (physicians, nurses, housekeepers, respiratory therapists) working full time in the intensive care unit.Interventions: One of two hand hygiene regimens randomly assigned for four consecutive weeks. Measurements and Main Results : The two outcomes were skin condition (measured by two tools: Hand Skin Assessment form and Visual Skin Scaling form) and skin microbiology. Samples were obtained at baseline, on day 1, and at the end of wks 2 and 4. Participants in the ALC group had significant improvements in the Hand Skin Assessment scores at wk 4 (p = 0.04) and in Visual Skin Scaling scores at wks 3 (p = 0.01) and 4 (p = 0.005), There were no significant differences in numbers of colony-forming units between participants in the CHG or ALC group at any time period. The ALC regimen required significantly less time than the CHG regimen (mean: 12.7 sees and 21.1 sees, respectively; p 0.000) and resulted in a 50% reduction in material costs. Conclusions : changes in hand hygiene practices in acute care settings from the traditional antiseptic wash to use of plain, mild soap and an alcoholbased product should be considered. Further research is needed to examine the association between use of antiseptic products for hand hygiene of staff and reductions in nosocomial infection rates among patients 2 0 0 1 Mahieu LM, De Muynck AO, Ieven MM, De Dooy JJ, Goossens HJ, Van Reempts PJ. Risk factors for central vascular catheter-associated bloodstream infections among patients in a neonatal intensive care unit. Journal of Hospital Infection, 2001,. 48 : 108-116. Notes : The aim of this study was to identify risk factors for catheter-associated bloodstream infection (CABSI) in neonates. We undertook a prospective investigation of the potential risk factors for CABSI (patient-related, treatment-related and catheter-related) in a neonatal intensive care unit (NICU) using univariate and multivariate techniques. We also inves- 17 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 tigated the relationship between catheter hub and catheter exit site colonization with CABSI.Thirty-five episodes of CABSI occurred in 862 central catheters over a period of 8028 catheter-days, with a cumulative incidence of 4.1/100 catheters and an incidence density of 4.4/1000 catheter days. Factors independently associated with CABSI were: catheter hub colonization (odds ratio [OR] =44.1, 95% confidence interval [CI]=14.5 to 134.4), exit site colonization (OR=14.4, CI=4.8 to 42.6), extremely low weight (<1000 g) at time of catheter insertion (OR=5.13, CI=2.1 to 12.5), duration of parenteral nutrition (OR=1.04, CI=1.0 to 1.08) and catheter insertion after first week. of life (OR=2.7, CI=1.1 to 6.7). In 15 (43%) out of the 35 CABSI episodes the catheter hub was colonized, in nine (26%) cases the catheter exit site was colonized and in three (9%) cases colonization was found at both sites.This prospective cohort study on CABSI in a NICU identified five risk factors of which two can be used for risk-stratified incidence density description (birthweight and time of catheter insertion). It also emphasized the importance of catheter exit site, hub colonization and exposure to parenteral nutrition in the pathogenesis of CABSI Romney MG. Surgical face masks in the operating theatre: re-examining the evidence. Journal of Hospital Infection 47: 251-256. Notes : In most modern hospitals, no one is allowed to enter the operating theatre without wearing a surgical face mask. The practice of wearing masks is believed to minimize the transmission of oro- and nasopharyngeal bacteria from operating theatre staff to patients' wounds, thereby decreasing the likelihood of postoperative surgical site infections. In this era of cost-restraints, shrinking hospital budgets, and evidence-based medicine, many health care professionals have begun to re-examine traditional infection control practices. Over the past decade, studies challenging the accepted dogma of surgical face mask usage have been published. Masks that function as protective barriers are another emerging issue. Due to a greater awareness of HIV and other blood-borne Viruses. masks ore taking on a greater role in protecting health care workers from potentially infectious blood and body fluids. The purpose of this review is to evaluate the latest evidence for and against routine use of surgical face masks in the operating theatre 18 Sakai N,Tatsuta M, Iishi H, Yano H, Osaka S, Aoki A. Effectiveness of manual cleaning and disinfection of gastroendoscopes with 3% glutaraldehyde for decreasing the risk of transmission of hepatitis C virus. American Journal of Gastroenterology, 2001, 96 : 1803-1806. Notes : Objectives : The effectiveness of manual cleaning and disinfection of gastroendoscopes with 3% glutaraldehyde in decreasing the risk of transmission of hepatitis C virus (HCV) was examined. Methods : Gastroendoscopes used for treatment of endoscopic esophageal variceal ligation in patients with HCV infection were manually cleaned and disinfected with 3% glutaraldehyde (n = 25), 2% glutaraldehyde (n = 17), or 0.1% benzethonium chloride (n = 25). Samples were obtained by pouring 20 ml of 0.9% NaCl solution into the biopsy-suction channel of the scope before and after cleaning and disinfection. HCV was detected with the polymerase chain reaction. Results : Of the 25 scopes in 3% glutaraldehyde group, nine (36%) were positive for HCV before cleaning and disinfection, but all became negative after cleaning and disinfection; the difference was statistically significant (p < 0.01). In contrast, in 2% glutaraldehyde group and in the routine cleaning group, there were no significant differences in the number of positive samples between before and after cleaning and disinfection. Conclusion : Manual cleaning and disinfection of gastroscopes with 3% glutaraldehyde is useful for decreasing the risk of transmission of HCV among patients Saulnier FF, Hubert H, OnimusTM, Beague S, Nseir S, Grandbastien B, Renault CY, Idzik M, Erb MP, Durocher AV. Assessing excess nurse work load generated by multiresistant nosocomial bacteria in intensive care. Infection Control and Hospital Epidemiology, 2001, 22 : 273-278. Notes. Objective : To compare three methods for assessing the excess nurse work load related to recommended procedures for managing nosocomial infections (NI) due to multiresistant bacteria (MRB): two activity scores, the Omega score and the Projet de Recherche en Nursing (PRN) system, and a specific evaluation based on functional analysis of nursing procedures. Setting : 10 beds in a medical intensive care unit (MICU). Patients : Patients admitted from N O S O - i n f o - v o l . V, November 15, 1995, to June 15, 1996, were included and divided in two groups based on presence of MRB colonization or infection (MRB+ and MRB- groups). Methods : Data were collected regarding length of stay (LOS) in days; Omega score for the entire stay; PRN score for the entire stay and per day; and time required to perform correctly four nursing procedures related to MRB NI, as evaluated specifically by the nursing staff, using a detailed functional analysis document that described ah elementary nursing tasks in chronological order and all material needed to carry out those tasks. Results : The LOS and total Omega and PRN scores were higher in the MRB+ group than in the MRB- group: LOS, 23 +/- 20.6 versus 12 +/- 15.3 days, (P < .001); Omega score, 164 +/103.4 versus 123 +/- 93.7 points (P < .001); PRN score, 3,606 +/-3,187 versus 1,854 +/-2,356 points (P < .001), respectively. The daily PRN score was also higher in MRB+ group (PRN, 160 +/- 25 vs 146 +/- 34 points in the MRB- group; P < .028). Four nursing procedures made necessary by MRB acquisition were identified: isolation precautions, with two levels according to whether the risk of contamination was mild-moderate or high; bathing the patient with antiseptic solution; bedpan management; and microbiological screening. The functional analysis indicated that the time needed to carry out these four procedures correctly was 245 minutes per patient per day, as compared to 85 minutes according to the PRN system. Conclusions : Our data confirm that MRB NIs are responsible or an increase in nurse work load, as estimated by LOS, Omega, and PRN scores. However, the daily excess nurse work load related directly to recommended procedures for managing MRB NIs in MICUs is underestimated by these activity scores, as compared to a specific functional analysis of nursing tasks. This may be of importance in evaluating potential links between nurse work load and MRB NIs and in determining the number of nurse hours needed to comply with infection control recommendations n ° 3 , 2 0 0 1 Tammelin A, Hambraeus A, Stahle E. Source and route of methicillin-resistant Staphylococcus epidermidis transmitted to the surgical wound during cardio-thoracic surgery. Possibility of preventing wound contamination by use of special scrub suits. Journal of Hospital Infection, 2001, 47 : 266-276. Notes : The objective of this study was to trace the source and route of transmission of methicillin-resistant Staphylococcus epidermidis (MRSE) in the surgical wound during cardio-thoracic surgery, and to investigate the possibility of reducing wound contamination by wearing special scrub suits. In total 65 elective operations for coronary artery bypass grafting (CABG) with or without concomitant valve replacement were investigated. All staff present in the operating room wore conventional scrub suits during 33 operations and special scrub suits during 32 operations. Samples were taken from the hands of the scrubbed team after surgical scrub but before putting on sterile gowns and gloves, and front patients' skin (incisional area of sternum and vein harvesting area of legs) after preoperative skin preparation with chlorhexidine gluconate. Air samples were taken during operations. Samples were also taken from the wound just before closure. Total counts of bacteria on sternal skin and from the wound (cfu/cm(2)) were calculated as well as total counts of bacteria in the air (cfu/m(3)). Strains of MRSE recovered from the different sampling sites were compared by pulsed field gel electrophoresis (PFGE). It was found that wearing special scrub suits did not reduce the number of air-samples where MRSE was found compared with conventional scrub suits. The risk factor most strongly associated with MRSE in the wound at the end of the operation was preoperative carriage of MRSE on sternal skin; RR 2.42 [95%, CI 1.43-4.10], P=0.021. By use of PFGE, it was possible to identify the probable source for four MRSE isolates recovered from the wound. In three cases the source was the patients own skin. Finding MRSE in airsamples, or on the hands of the scrubbed team, were not risk factors for the recovery of MRSE in the wound at the end of operation. In conclusion, with a total bacterial air count around 20cfu/m(3) and a low proportion of MRSE, the reduction of total air counts by use of tightly woven special scrub suits did not reduce air counts of MRSE or wound contamination with MRSE. The patients' sternal skin was the main source for wound contamination with MRSE 19 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 Timsit JF, Cheval C, Gachot B, Bruneel F, Wolff M, Carlet J, Regnier B. Usefulness of a strategy based on bronchoscopy with direct examination of bronchoalveolar lavage fluid in the initial antibiotic therapy of suspected ventilator-associated pneumonia. Intensive Care Medicine, 2001, 27: 640-647. Notes : Objectives : To evaluate (a) the routine accuracy of bronchoalveolar lavage by direct examination (BAL-D ) in diagnosing ventilator-associated pneumonia (VAP), and (b) the impact of a diagnostic strategy including clinical judgment, bronchoscopy. and BALD on the initial diagnosis and appropriateness of treatment when VAP is suspected. Design and setting : Prospective cohort study in two academic ICUs in Paris, France. Patients and participants : Mechanically ventilated patients with suspected VAP underwent bronchoscopy with BAL and protected specimen brush (PSB). BAL-D results were available within 2 h, BAL. on culture and PSB results after 24 h, and antibiotic susceptibility after 48 h. At each step in the strategy the senior and the resident in charge of the patient were asked their diagnosis and their therapeutic plan on the basis of presently available data. Definite diagnosis of suspected VAP was based on histology appearance of cavitation, positive pleural fluid culture, results of PSB and BAL culture, and follow-up. Measurement and results : A total of 110 episodes of suspected VAP were studied; 94 definite diagnoses were made (47 VAP, 47 no VAP). Using a threshold 1% of infected cells, BALD discriminated well between patients with and those without VAP (sensitivity 93.6%, specificity 91.5%, area under the receiver-operating characteristic curve 0.953). The senior clinical judgment was correct in 71% cases. It was correct in 78% and 94% of cases after airway visualization and BAL-D findings, respectively. After BAL-D the positive and negative predictive values in diagnosing VAP were 90% and 98%, respectively. However. the therapeutic plan was correct in only 65% using clinical judgment (15 untreated patients, 3 ineffective treatment, 15 useless treatment), 66% using airway visualization (14 untreated VAP,4 ineffective treatment, 14 useless treatment), and 88% using BAL-D results (1 untreated patients, 6 ineffective, 4 useless), according to definite diagnosis and final antibiotic susceptibility testings. Conclusions : A strategy based on bronchoscopy and BAL-D generally leads to a rapid and appropriate treatment of nosocomial pneumonia in ventilated patients 20 Woske HJ, Roding T, Schulz I, Lode H.Ventilatorassociated pneumonia in a surgical intensive care unit: epidemiology, etiology and comparison of three bronchoscopic methods for microbiological specimen sampling. Critical Care, 2001, 5 : 167-173. Notes : Background : Ventilator-associated bacterial pneumonia (VAP) is a important intensive care unit (ICU) acquired infection in mechanically ventilated patients. Early and correct diagnosis of VAP is difficult but is an urgent challenge for an optimal antibiotic treatment. The aim of the study was to evaluate the incidence and microbiology of ventilator-associated pneumonia and to compare three quantitative bronchoscopic methods for diagnosis. Methods : A prospective, open, epidemiological clinical study was performed in a surgical ICU. In a prospective study, 279 patients admitted to a 14-bed surgical ICU during a 1year period were evaluated with regard to VAP. Three quantitative culture bronchoscopic techniques for identifying the etiological agent were compared [bronchoalveolar lavage (BAL), protected specimen brush (PSB) and bronchoscopic tracheobronchial secretion (TBS)]. Results : Among 103 long-term ventilated patients, 49 (48%) developed one or more VAPs (a total of 60 VAPs). The incidence was 24 VAPs per 100 ventilated patients or 23 VAPs per 1000 ventilator days. BAL, PSB and TBS with quantitative measurements were equivalent in identifying the bacterial etiology. The VAP was caused predominantly by Staphylococcus aureus in 38% of cases, followed by Pseudomonas aeruginosa in 10%, Haemophilus influenzae in 10% and Klebsiella sp. in 9%. We did not find an increased mortality rate in patients undergoing long-term ventilation who acquired VAP in comparison with patients without VAP. Conclusion : For the identification of the microbiological etiology of VAP, one of three available bronchoscopic methods analysed by quantitative measurements is sufficient. In our study, quantitative bronchoscopic tracheal secretion analysis was very promising. Before accepting this method as a standard technique, other studies will have to confirm our results N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 AGENDA SCIENTIFIQUE Faites nous part des différentes manifestations que vous organisez !! (Formation, symposium) 6-7 DECEMBRE 2001 21ÈME RÉUNION INTERDISCIPLINAIRE DE CHIMIOTHÉRAPIE ANTI-INFECTIEUSE (RICAI) LIEU : PARIS (FRANCE) RENSEIGNEMENTS : JCD CONSEIL/ICA, 4 VILLA D’ORLÉANS, 75014 PARIS TÉL :01/40.64.20.00 – FAX : 01/40.64.20.50 - E-MAIL : [email protected] - HTTP://WWW.DUPLILOG.COM/RICAI 15 DECEMBRE 2001 17ÈME SYMPOSIUM DE LA SOCIÉTÉ BELGE D’INFECTIOLOGIE ET DE MICROBIOLOGIE CLINIQUE « GUIDELINES IN INFECTIOUS DISEASES” LIEU : ANTWERPEN (BELGIUM), MIDDELHEIM ZIEKENHUIS, ZAAL BRABO RENSEIGNEMENTS : PROF. G. VERSCHRAEGEN – UZ GENT/LABO BACTERIOLOGIE EN VIROLOGIE, DE PINTELAAN 185, 9000 GENT TÉL : 09/240.36.58 – FAX : 09/240.36.59 20 DECEMBRE 2001 LA MICROBIOLOGIE CLINIQUE PRATIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DE LA PROVINCE DE HAINAUT « ANTIBIOGRAMME DES BACILLES GRAM NÉGATIF EN PRATIQUE QUOTIDIENNE » DR. A. DEDISTE, SERVICE DE MICROBIOLOGIE DES HÔPITAUX UNIVERSITAIRES BRUGMANN ET SAINT PIERRE ET C. NONHOFF, SERVICE DE MICROBIOLOGIE , HÔPITAL UNIVERSITAIRE ERASME LIEU : SALLE DE SÉMINAIRE (NIVEAU 0), CHU A.VÉSALE – MONTIGNY-LE-TILLEUL RENSEIGNEMENTS : DR C. POTVLIEGE, SERVICE DE MICROBIOLOGIE,CHU TIVOLI, LA LOUVIÈRE – TÉL :064/27.64.06 DR D. GOVAERTS, SERVICE DE MICROBIOLOGIE, CHU A. VÉSALE, MONTIGNY-LE-TILLEUL – TÉL :071/29.55.30 17 JANVIER 2002 LA MICROBIOLOGIE CLINIQUE PRATIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DE LA PROVINCE DE HAINAUT « IMPLICATIONS CLINIQUES DES RÉSISTANCES DES BACILLES GRAM NÉGATIF AUX CEPHALOSPORINES DE 3ÈME ET 4ÈME GÉNÉRATION ET AUX CARBAPENÈMES » DR Y.VAN LAETHEM, HÔPITAL ST-PIERRE LIEU : SALLE DE SÉMINAIRE (11ÉME ÉTAGE), CHU TIVOLI RENSEIGNEMENTS : DR C. POTVLIEGE, SERVICE DE MICROBIOLOGIE,CHU TIVOLI, LA LOUVIÈRE – TÉL :064/27.64.06 DR D. GOVAERTS, SERVICE DE MICROBIOLOGIE, CHU A. VÉSALE, MONTIGNY-LE-TILLEUL – TÉL :071/29.55.30 21 FEVRIER 2002 LA MICROBIOLOGIE CLINIQUE PRATIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DE LA PROVINCE DE HAINAUT « ACTUALITÉ EN MATIÈRE DE TUBERCULOSE » DR WANLIN, FARES LIEU : SALLE DE SÉMINAIRE (NIVEAU 0), CHU A.VÉSALE – MONTIGNY-LE-TILLEUL RENSEIGNEMENTS : DR C. POTVLIEGE, SERVICE DE MICROBIOLOGIE,CHU TIVOLI, LA LOUVIÈRE – TÉL :064/27.64.06 DR D. GOVAERTS, SERVICE DE MICROBIOLOGIE, CHU A. VÉSALE, MONTIGNY-LE-TILLEUL – TÉL :071/29.55.30 21 N O S O - i n f o - v o l . V, n ° 3 , 2 0 0 1 7 MARS 2002 JOURNÉE DE FORMATION CONTINUE EN HYGIÈNE HOSPITALIÈRE LIEU : PAVILLON DES CONFÉRENCES, CLOS CHAPELLE AUX CHAMPS UCL RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS : MME C. LION, CELLULE FORMATION , 30 CLOS CHAPELLE-AUX-CHAMPS, 30-37, 1200 BRUXELLES TÉL: 02/764.34.57 OU 34.39, [email protected] 21 MARS 2002 LA MICROBIOLOGIE CLINIQUE PRATIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DE LA PROVINCE DE HAINAUT « Automatisation de l’identification et de l’antibiogramme : Pro et Contra » Dr Y. Glupczynski, UCL Mont-Godinne Lieu : Salle de séminaire (11éme étage), CHU Tivoli Renseignements : Dr C. Potvliege, Service de Microbiologie,CHU Tivoli, La Louvière – Tél :064/27.64.06 Dr D. Govaerts, Service de Microbiologie, CHU A. Vésale, Montigny-le-Tilleul – Tél :071/29.55.30 7- 9 AVRIL 2002 SHEA Annual Scientific Meeting Lieu : Salt Lake City (USA) Renseignements : SHEA Meetings Department, 19 Mantua Road, Mt Royal, NJ 08061 Tél : (609) 423.72.22 – Fax : (609) 423.34.20 - E-mail : [email protected] 24 - 27 AVRIL 2002 12th European Congress of Clinical Microbiology and infectious diseases Lieu : Milan (Italie) Renseignements : Scientific Secretariat, Tél : 41/61/686.77.99 – Fax :41/61/686.77.98 E-mail : [email protected] - http://www.escmid.org 22