Ce qui est beau est (la plupart du temps) bien : les effets de la beauté

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Ce qui est beau est (la plupart du temps) bien : les effets de la beauté
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I spécial _ psychologie
Ce qui est beau est
(la plupart du temps) bien :
les effets de la beauté
Psychologie de l’esthétique – Partie 4
Auteur_ Lea Höfel, Allemagne
_Introduction
« Blanc comme la neige, rouge comme le sang
et noir comme l’ébène », tels étaient les mots de
la mère de Blanche-Neige lorsqu’elle se piqua le
doigt. Et c’est une telle enfant qui naquit alors.
Mais pour quelle raison n’a t-elle pas plutôt pensé :
« Intelligente comme un renard, douce comme
un chaton et forte comme une lionne » ? En dehors
du fait qu’elle ait été inspirée par le sang dans
la neige et par le cadre de bois noir, il y avait des
caractéristiques extérieures, et non intérieures,
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qu’elle désirait pour son enfant. La mère de la Belle
au bois dormant a aussi donné naissance à une
fille « qui était si belle que le roi n’a pas permis que
l’on s’en réjouisse par une grande fête ». La beauté
de sa fille l’avait poussé à cette décision, non pas
à cause de sa santé mais à cause de sa beauté.
Raiponce était « le plus bel enfant qui fut sous le
soleil ». La beauté est-elle vraiment si importante
qu’elle prenne le pas sur les autres attributs ? Quel
est l’effet d’un aspect attrayant sur notre coexistence avec les autres personnes ? Tenons-nous
compte en tout premier lieu de l’aspect extérieur,
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_Enfants et attractivité
Judith Langlois et ses collègues se sont penchés sur la thématique suivante : les enfants réagissent-ils différemment aux visages agréables
par rapport aux visages déplaisants (Langlois,
Roggman, Casey & Knight, 1987) ? Ils ont montré
à des bébés âgés de deux à trois mois et de six
à huit mois, deux photos, placées l’une à côté de
l’autre. Les deux groupes ont passé plus de temps
à observer les visages attrayants. En 1998, Slater
et ses collègues sont arrivés à des conclusions
similaires, après avoir mené de semblables études
avec des nouveaux-nés (Slater et al., 1998). On estime qu’un bébé qui observe un visage qu’il trouve
très attractif, le regardera plus longtemps. Seul le
visage de la mère n’est pas soumis à cette analyse
de l’attractivité. Quelle que soit la beauté de la
mère, les nourrissons et les bébés restent attentifs
à son visage.
Que les enfants soient prêts à jouer ou pas,
change selon que l’adulte soit agréable à regarder
ou qu’il le soit moins. Des enfants âgés de douze
mois ont été placés dans une pièce avec un adulte,
qui portait un masque en latex conçu par des professionnels et agréable à regarder. Les tendances
des enfants à se mettre à l’écart et la fréquence
de leurs sourires ont été analysés. La volonté de
jouer avec des personnes attrayantes était significativement plus élevée (Langlois, Roggman &
Rieser-Danner, 1990). La même chose a été observée avec des poupées, dont les différences était
seulement les expressions du visage. De la même
façon, les enfants jouaient plus souvent avec les
belles poupées qu’avec celles plus laides.
avant de prêter attention aux valeurs intérieures ?
Si tel est le cas, il est alors facile de comprendre
pourquoi même les personnages de contes de
fées s’efforcent d’être beaux. Des études sociopsychologiques examinent les effets, les avantages et les inconvénients qu’apportent un plus
grand pouvoir d’attraction.
Certains traits ont une influence particulière
sur les enfants d’âge scolaire, en termes d’attractivité. Dans les études menées par Baktay-Korsos
(1999, 2000), les enfants jugeaient que leurs camarades de classe qui portaient les cheveux longs,
étaient « plus beaux ». De même, les filles aux cheveux longs avaient plus d’amis et étaient considérées comme étant plus importantes. Les enfants
qui portaient des lunettes étaient considérés
comme moins intelligents et attirants (Terry &
Stockton, 1993). La préférence pour les personnes
attirantes semblent commencer peu de temps
après la naissance et persiste tout au long de la vie.
Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’un comportement qui est inculqué mais aussi d’un comportement qui a un lien direct avec la biologie.
Dans la quatrième et dernière partie de la
« Psychologie de l’esthétique », ces différents points
seront résumés d’un point de vue scientifique, et
parfois illustrés avec une figure mythique.
Les adultes peuvent aussi être influencés par la
beauté des enfants. Les enfants beaux ne sont pas
seulement considérés comme tels par les autres
enfants, mais aussi par les adultes. Déjà, le Petit
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« La première
impression
se fait en
moins de
30 secondes. »
Chaperon Rouge « était une petite fille douce qui
aimait tout le monde et qui se contentait de
regarder les autres ».
enfants qu’ils vous portent sur les nerfs, ils finissent par le croire et ont tendance à se comporter
ainsi.
À la maternelle, les enfants attrayants voient
leurs actes agressifs mieux tolérés par rapport
à leurs compagnons qui ne le sont pas autant.
Dans l’étude de Dion (1972), les adultes protègent les comportements négatifs des enfants.
243 adultes ont évalué les tendances antisociales d’enfants âgés de sept ans. Une différence
significative existe entre l’évaluation d’enfants
considérés beaux et ceux considérés moins attrayants. Alors qu’un bel enfant serait considéré comme charmant et bien éduqué, l’enfant
moins beau serait perçu comme mal éduqué et
ayant des problèmes. De manière générale, le bel
enfant avait une mauvaise journée, alors qu’il
était prédit que l’enfant laid se heurterait à de
futurs problèmes au niveau de ses interactions
sociales.
Ce mécanisme de « prophétie auto-réalisatrice »
signifie que la beauté détermine, dans une certaine mesure, la personnalité. Sachant que les
gens beaux apprennent très tôt combien les jugements sur leur gentillesse, leur intelligence, leur
aptitude à communiquer et leur réussite professionnelle sont liés à leur apparence, les fait intérioriser tous ces attributs positifs. Ils développent
ces traits de personnalité conformément à ce qui
est attendu, et vivent ainsi leur vie plus facilement
(Jackson, 1992).
Même les mamans ne peuvent résister à ces
mécanismes. La mère d’un enfant attirant est plus
en phase avec sa progéniture et ne la perçoit pas
comme ayant des problèmes. Ces évaluations
jouent également dans le développement de la
personnalité et ne sont pas sans conséquences.
On jouera plus avec des enfants attrayants, de
sorte que leur développement mental et social
s’accélère. On est plus aimable et on a plus de
patience, ce qui donnera à l’enfant, une plus
grande confiance en soi et en ses propres capacités (Langlois et al., 2000). Lorsque l’on répète aux
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D’un point de vue psychologique, il semble
qu’il faille se poser la question de savoir comment
Blanche Neige ou la Belle au bois dormant, sont
toutes deux si douces et heureuses, malgré les
mauvais traitements infligés par leurs bellesmères.
_Effet-Halo
« Une veuve avait deux filles, l’une était jolie
et diligente alors que l’autre était laide et paresseuse. » La beauté et la notion des traits de la
personnalité sont probablement inhérentes aux
spécificités de chacun. La beauté est associée à
des caractéristiques positives. Ainsi, la fille de
dame Holle qui est jolie et diligente. Cependant,
une apparence laide provoque des associations
plus négatives, ce qui implique que la deuxième
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fille soit paresseuse. À cet halo qui entoure les
personnes belles, se greffe des caractéristiques
comme la bonté, la gentillesse et l’intelligence,
pour n’en nommer que quelques-unes.
Les personnes qui sont attirantes sont plus
heureuses (K. Dion, Berscheid & Walster, 1972). Le
bonheur d’un couple, le bonheur social et professionnel et le bonheur en général, sont plus associés à des personnes attirantes. Seul le bonheur
des parents a été évalué de façon similaire pour les
gens beaux ou laids, de sorte que leur rôle de bons
parents a été établi uniformément.
D’autres préjudices sous-entendent aussi que
les personnes attirantes sont plus sensibles, gentilles, fortes, détendues et sexuellement réceptives. Mais il existe des aspects négatifs de la
beauté. Dermer et Thiel (1975) ont montré qu’on
estimait que les gens laids étaient moins vaniteux,
matérialistes et snobs. Les belles femmes sont
classées par la gente féminine comme étant des
personnes vaines et égoïstes. Quant au mariage,
et sur la base de cette évaluation, les personnes
les moins attrayantes qui se marient, sont moins
susceptibles de tromper leurs conjoints. Ils offrent, semble-t-il, plus de compassion à leurs
semblables (voir Hassebrauck, 1993 ; Hergovich,
2001).
Mais ce n’est pas seulement la personne attirante qui jouit de certains avantages, en comparaison à celle qui l’est moins. Ces caractéristiques
positives qui sont associées à la beauté, se reflètent sur les personnes qui vous entourent. Des
étudiants ont évalué des hommes dont la petite
amie était une femme attirante ou laide (Sigall
& Landy, 1973). Les hommes étaient jugés d’une
manière plus positive dès lors qu’ils avaient une
belle petite amie. Dans la deuxième partie, les
hommes devaient juger eux-mêmes, quelle petite
amie, aux yeux des autres, leur conviendrait
mieux. La confiance en leur propre énergie positive était supérieure, dès lors qu’ils avaient une
belle petite amie.
Si vous êtes à la recherche d’un emploi, il est
généralement plus avantageux d’être attirant.
Dipboye et ses collègues ont étudié les effets de
l’attraction sur les demandes d’emploi (Dipboye,
Arvey & Terpestra, 1977 ; Dipboye, Fromkin &
Wiback, 1975 ; Dipboye & Wiley, 1977).
Des étudiants et professionnels du recrutement, ont jugé des demandes d’emploi fictives,
dans lesquelles les différences entre le sexe, l’attractivité et les notes scolaires étaient systématiquement modifiées. Indépendamment des autres
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variables, les candidats et candidates au physique
agréable étaient préférés.
Chez les femmes, cependant, la beauté est seulement un avantage dès lors qu’elles ne postulent
pas à des postes de direction (Heilman et Saruwatari, 1979). Pour ces postes, indépendamment de
l’attractivité, les hommes sont préférés. Dès lors
qu’une femme avait réussi à se hisser au sommet,
elle était peu attirante et du point de vue vestimentaire et de son attitude, était plus masculine.
Cela est dû au fait qu’une responsable d’entreprise attirante serait plus en mesure de contrôler
le désir plutôt que d’augmenter l’intérêt à travailler de ses collaborateurs. De la même façon,
ses collègues de sexe féminin pourraient se sentir
frustrées, car les femmes ont moins confiance en
celles qui sont plus attirantes (Patzer, 1985).
Mais il n’y a pas que les possibilités d’emploi qui
sont influencées par l’apparence. Les personnes
attirantes gagnent mieux leur vie que celles qui
le sont moins. Frieze, Olson & Russell (1991), ont
étudié pendant plus de dix ans, les revenus de
737 économistes, après obtention de leur diplôme. Dès le début, les hommes attrayants
avaient un meilleur salaire que ceux qui l’étaient
moins et leurs salaires augmentaient avec le
temps. Les belles femmes ne gagnaient pas plus
au départ mais plus tard, elle gagnait plus que les
femmes moins belles.
« Les
personnes
attirantes
gagnent
mieux leur
vie que celles
qui le sont
moins. »
La qualité d’une thèse peut également être influencée par la beauté de la personne qui en est
l’auteur. Landy et Sigall (1974) ont laissé lire à
60 sujets de sexe masculin, des thèses fictives
écrites par des étudiantes. Un tiers des thèses
portaient la photo d’une jolie femme, un tiers la
photo d’une femme moins jolie. Le dernier tiers ne
comportait pas de photo. Que la qualité de la thèse
soit bonne ou mauvaise, il y avait une tendance
à mieux évaluer le travail des femmes attirantes
que celui de celles qui l’étaient moins. Cela était
particulièrement évident pour les thèses qui
étaient moins bonnes. Lorsqu’une photographie
n’était pas incluse, les évaluations étaient compatibles avec la qualité du travail.
Les criminels qui sont beaux reçoivent des
peines moins sévères. Sigall et Landy (1972) ont
laissé des étudiants juger une affaire criminelle.
Si l’accusé était présenté comme étant séduisant,
il était condamné à une peine d’emprisonnement
inférieure, par rapport à celle d’un accusé au physique moins agréable. Cependant, en matière
de droit pénal, la beauté est un avantage seulement lorsqu’elle n’aide pas à commettre un crime.
Par exemple, si un homme utilise son physique
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« Les
criminels qui
sont beaux
reçoivent des
peines moins
sévères. »
pour soutirer de l’argent à une femme, sa peine
sera disproportionnellement plus élevée (Patzer,
1985).
Lors d’une expérience conduite par Efran
(1974), il a été démontré que la probabilité de
culpabilité était plus basse chez les délinquants
attrayants et ils recevaient des peines plus légères. Aux États-Unis, 915 infractions commises
par des femmes et 1.320 par des hommes, ont été
examinées en se basant sur l’attractivité de l’accusé (Downs et Lyons, 1991). En ce qui concerne
les délits mineurs, les verdicts rendus étaient plus
cléments et les cautions fixées, moins élevées.
Cependant, les grands délinquants ne bénéficiaient pas de leur attractivité et dans leurs cas,
le jugement rendu se concentrait de façon plus
importante sur le délit commis.
Les demi-sœurs de Cendrillon, méchantes
mais belles, reçoivent leur juste châtiment. Pour
leurs « méchanceté et mensonges », les pigeons
leur crèvent les yeux, pour que la cécité soit leur
« punition à vie ».
_Choix du partenaire
Sachant que la perception et l’évaluation de
la comparaison diminue, la question demeure de
savoir ce qui se passe en suite. Se laisse t-on
influencer par la première impression ou par le caractère d’une personne ? Riggio, Widaman, Tucker
et Salinas (1991) ont créé le tout premier modèle
des facteurs les plus importants dans l’évaluation
de l’attractivité. Ils ont montré que dans la plupart
des études, les photos des personnes a évaluer
qui étaient présentées, n’étaient pas adaptées au
quotidien. Cette évaluation statique de l’attractivité ne considère pas les mouvements, les expressions faciales, la capacité à communiquer, l’expression. Les résultats ont montré que la forme du
corps et des vêtements, jouait un rôle mineur dans
l’appréciation de la beauté. Les facteurs identifiés
comme les plus importants étaient le visage et la
façon de se présenter et de communiquer.
Ces points sont plus importants pour ce qui est
de la première impression et du choix d’un partenaire. La première impression se fait en moins
de 30 secondes. Dormer-Tramitz (1990) a filmé
la rencontre de jeunes adultes qui ne se connaissaient pas. Plus la personne était attrayante,
plus le contact visuel était recherché. Le prince ne
pouvait pas détourner les yeux de Blanche-Neige.
Il ne pouvait pas vivre, « sans voir Blanche-Neige ».
Garcia et ses collègues (Garcia, Stinson, Ickes,
Bissonnette & Briggs, 1991) ont également
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constaté que les gens sourient plus souvent et
plus longtemps, lorsque la personne qui leur fait
face est plaisante à regarder. En outre, le sujet de
conversation se modifiait avec l’ampleur de la
beauté. Lorsque l’homme était considéré comme
attirant, les tierces personnes se voyaient occultées. On parlait plus longuement à de jolies
femmes et la conversation se déplaçait fréquemment d’un partenaire à l’autre. Les discussions
étaient plus intenses et personnelles.
Mais l’évaluation de la beauté de la personne à
qui l’on parle, n’était pas la seule chose importante. Le ressenti de sa propre attractivité affecte
aussi la communication (Dormer-Tramitz, 1990).
Les hommes qui se sentaient moins attirants
parlaient moins et observaient de plus longues
pauses. Il en découle ainsi que, du fait de leur
retenue par rapport à la femme, ils agissent d’une
manière moins ouverte et sympathique à son
égard. Ils sont, si l’ on peut dire, leurs propres
ennemis.
Chez les femmes, l’évaluation de leur propre
attractivité semble avoir l’effet inverse. Les femmes
moins attrayantes parlent plus et recherchent le
contact visuel plus souvent. Étant donné que la
répartition des rôles lors de la rencontre, est toujours plus active de la part des hommes, les jolies
femmes peuvent prendre du recul et attendre.
Elles sont conscientes de leur apparence et savent
qu’elles plaisent. Les femmes moins belles ont
appris au cours de leur vie, qu’on ne les abordait
pas aussi facilement et de ce fait, prennent le
devant pour être aperçues par les hommes.
Cendrillon est aussi remarquée par son prince
dans sa robe de bal et invitée à danser avec lui,
alors que si elle était en haillons, il ne ferait pas
attention à elle. Ce n’est que lorsque la chaussure
passe à son pied, « qu’il reconnut la belle jeune
fille qui avait dansé avec lui. » Est-ce à dire que les
gens moins attirants n’ont aucune chance en
matière de communication et de rencontre d’un
partenaire ? Stelzer, Desmond et Price (1987) ont
pu montrer qu’autant les femmes attirantes que
celles qui le sont moins, rapportent des contacts sexuels fréquents. Ceci s’explique par le fait
que les femmes attirantes sont abordées plus
souvent, alors que celles qui le sont moins sont
plus actives à la recherche d’un partenaire. Il est
donc plus facile pour les jolies femmes d’être
courtisées.
Walster et ses collègues ont examiné en détail
les caractéristiques qui sont importantes pour
un premier rendez-vous. Les sujets étaient choisis au hasard, comme partenaires. Les seuls élé-
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ments qui ressortaient vraiment était de savoir
combien la personne plaisait, si le partenaire
voulait la revoir et à quelle fréquence. Byrne est
parvenu à des résultats similaires (Byrne, Ervin
& Lamberth, 1970 ; Byrne, Londres & Reeves,
1968). Ici aussi, les sujets étaient réunis pour
prendre un verre ensemble pendant 30 minutes.
Plus tard, on leur demandait si le ou la partenaire
leur plaisait. Les similitudes au niveau des attitudes et des regards étaient les raisons les plus
fréquemment citées lorsqu’ils donnaient une
réponse positive. Le désir de se revoir ou même
d’envisager de devenir partenaires et d’avoir des
relations sexuelles, allait crescendo en fonction
de leur attirance.
Cependant, en dépit de ces résultats, il ne faut
pas oublier qu’indépendamment de l’attraction,
d’autres variables font partie de la recherche du
partenaire. En dépit de l’adage « les contraires
s’attirent », des paramètres similaires se retrouvent toujours pour qu’une relation fonctionne
bien. La proximité, la possibilité d’interaction
sociale, l’égalité sociale et l’intimité sont à long
terme, plus importants que la beauté.
Les personnes cherchent et trouvent le partenaire qui correspond à leurs sentiments sur
l’attractivité. Cela est vrai dès lors qu’il n’y a pas
de différences importantes entre eux. S’il existe
de grosses différences sociales, elle peuvent
être équilibrées par un « deal » (Buss, 1987, Lewin,
Dembo, Festinger & Sears, 1944). Un exemple qui
est souvent vu, est celui de l’homme peu attirant,
avec à ses côtés, une jolie femme. Dans ce type
de situation, on peut imaginer qu’il s’agit d’un
homme qui a de l’argent et que son statut social
aide à sa relation. Ainsi, l’aspect moins intéressant
de son apparence, se retrouve équilibré par la
présence des valeurs matérielles dont il bénéficie.
La « valeur du partenaire » désigne donc non seulement l’apparence, mais contient aussi plusieurs
variables. Considérant tous les avantages et les
inconvénients d’un partenaire, le résultat doit
être le même pour les deux.
_Conclusion
Nous référant à tous ces résultats, il convient
de garder à l’esprit que les scientifiques ne se
livrent normalement à de telles expériences, que
pour autant qu’ils en attendent des résultats
positifs. Il existe de nombreuses études qui ont
testé plusieurs aspects positifs de la beauté et
dont les résultats étaient négatifs. Il y a davantage
d’informations sur le premier sujet. L’avantage
éventuel d’une plus grande attractivité n’est pas
si grand, car le contraire n’a pas été prouvé.
I
Dans la série en quatre parties « Psychologie
de l’esthétique », différentes recherches ont été
présentées sur le thème de la beauté et de l’attractivité. Les hommes se sont toujours intéressés
par la beauté, laquelle joue aussi un rôle dans le
monde animal.
Des mécanismes inconscients font partie de
l’évaluation des stimuli externes et conduisent
à des estimations plus ou moins conscientes. Les
caractéristiques, qui pour nos ancêtres étaient
importantes au regard de la conservation de l’espèce, sont aujourd’hui perçues et interprétées de
la même façon.
Le processus de socialisation conduit à prêter
attention aux valeurs intérieures de l’homme et
au développement d’une évaluation globale. Sur
bien des points, les personnes belles ont plus de
facilité, cependant, la bienveillance à leur égard
n’est pas sans limites. Dans certaines situations,
la beauté peut aussi être un handicap.
Il faut être conscient de ces mécanismes pour
juger un homme en fonction de son apparence.
Fidèle à l’adage « ne jamais juger un livre par sa
couverture », la première impression capture rarement le vrai caractère. On abandonne peut-être
ainsi la chance, de pouvoir rencontrer et se rapprocher de quelqu’un de très intéressant. Comme
vous pouvez le voir dans « Shrek », version plus
moderne d’un conte de fées, un très beau « Prince
charmant » n’est pas forcément charmant et derrière la façade d’un ogre vert, lui-même laid, peut
se dissimuler un personnage charmant._
Note de la rédaction : une liste complète des références
est disponible auprès de l’éditeur. Cet article est paru
dans le magazine face, numéro 4/2007.
_l’auteur
cosmetic
dentistry
Lea Höfel
_Psychologue
_Diplôme de psychologie
de l’Université de Leipzig
_Thèse de diplôme sur le
« seuil esthétique »
_Publications internationales
et conférences sur les thèmes
« fondements cognitifs de l’esthétique »
et « Psychologie en dentisterie »
_Formations complémentaires : Formatrice
en relaxation, journaliste, thérapie par le cheval,
programmation neurolinguistique
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