Télécharger - Alliance Police Nationale

Carcassonne. La police blessée par la vidéo
d'un rap diffusée sur internet
Le 17 mars, la vidéo d'un concours de rap et de slam a été publiée sur internet. On y voit et
entend un adolescent qui tient des propos particulièrement violents, à l'encontre de la France
et de sa police. Une maladresse dont il entend s'excuser.
Au départ, il s'agit d'un projet pédagogique pluridisciplinaire, mis sur pied par une classe du
lycée Jules-Fil. L'idée ? Organiser un concours de « slam », de rap parlé et généralement bien
écrit, afin de permettre d'exprimer des ressentis avec des moyens autres que la violence, la
déprime ou le renfermement, voire la haine. Autre intérêt, selon un professeur de français :
tester l'élocution des lycéens. Le fait est que le 2 mars dernier, à la cafétéria du lycée, un
grand nombre d'élèves était présent, que les chanteuses et chanteurs ont défilé devant un jury
composé d'adultes, de lycéens et de représentants de la salle du Chapeau Rouge.
Les candidats sont passés.
Et vient le tour de N. Il chante moins d'une minute. Et un copain, ou un camarade le filme et
enregistre. Le son est horrible et les propos difficilement compréhensibles. Mais 15 jours plus
tard, la vidéo sera postée sur le site internet « youtube », datée et localisée. Le succès est
confidentiel, mais immédiat. Et le « clip » aboutit sur les écrans de policiers.
Une lettre d'excuses
Le syndicat de police Alliance, découvrant le document a saisi les autorités : sa direction,
le procureur de la République, le préfet. Et ce, afin de demander des explications. « Il
apparaît que lors d'un concours, organisé dans l'enceinte d'un lycée, un jeune homme se
soit livré à un véritable appel à la haine contre la France et ses institutions et une
incitation aux meurtres de Policiers. Comment se fait-il que dans une école de la
République, devant des élèves et des adultes laissant à penser qu'il s'agit de personnels
de l'Éducation Nationale, il soit possible de se livrer à une telle apologie de la violence,
en se filmant et se mettant en scène ? Les événements de Toulouse et Montauban nous
démontrent jusqu'où peuvent aller ces appels à la haine », écrivent les délégués du
syndicat dans un communiqué. Et de demander que « toute la lumière soit faite » sur
cette « affaire ». Et cette « affaire » devrait faire très vite l'objet d'une lettre d'excuses,
rédigée par le « chanteur » en question.
Convoqué avec ses parents
Convoqué avec ses parents chez le proviseur du lycée, le jeune N. a affirmé qu'il a pioché les
paroles de son rap dans celles d'autres chanteurs et qu'il va rédiger une lettre d'excuses à la
police. et à la Nation. Oui, il ne s'agirait que de la maladresse d'un gamin réputé « timide et
réservé », qui apprend la mécanique au lycée. Il s'est aussi engagé à demander à la personne
qui a « posté » la vidéo sur internet de la retirer, rapidement.
« inconnu de la justice »
Selon le procureur de la République Antoine Leroy, ce jeune « n'est pas connu de la justice et
une enquête préliminaire est en cours depuis la semaine dernière ». Il n'est pas établi, selon
lui, que des poursuites puissent être engagées, eu égard au fait que ce n'est pas lui qui a
médiatisé la vidéo.
«Nous n'avons pas compris !»
L'un des enseignants du lycée Jules-Fil qui a mis sur pied ce concours de « slam » et de « rap
» était présent lors de la prestation de N., comme bien d'autres personnes. Et si celle-ci n'a
choqué personne, c'est parce que, dit-il : « nous n'avons même pas compris son texte ! ». « Il
n'a d'ailleurs pas été retenu par le jury… ». Et d'ajouter : « l'idée, c'était de donner un moment
de liberté de parole, comme sur toute scène ouverte. Là, j'étais à la sono et j'ai tout mis en
œuvre pour le rendre audible. Mais impossible… ». Effectivement, pour comprendre le texte,
sur internet, il faut un casque et s'y prendre à plusieurs fois. Le professeur en question se
lamente sur la polémique naissante et sur le fait que la vidéo a été diffusée, « surtout par les
temps qui courent ».