les méthodes d`évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique
Transcription
les méthodes d`évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique
Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique LES MÉTHODES DÉVALUATION DE LA MOTRICITÉ GASTRIQUE CHEZ LE DIABÉTIQUE G. VICTOR Médecine Nucléaire - CHU Rangueil - Toulouse - Bien quon estime que la prévalence des désordres gastrointestinaux chez les diabétiques puisse atteindre 76 % [1], peu dexamens dévaluation de la motricité digestive sont prescrits en pratique clinique. Si la scintigraphie reste la méthode de référence, elle est peu pratiquée car il sagit toujours, et ce depuis plus de 10 ans, dune "méthode chère et sophistiquée", difficile à mettre en uvre, "dont la réalisation pratique se heurte bien souvent à la disponibilité limitée des gamma-caméras" [2][3][4]. Devant une complication digestive, le seul examen réalisé en pratique courante est une fibroscopie oesophago-gastrique à la recherche dun obstacle mécanique, dune sophagite, dun ulcère gastrique ou dune mycose. La constatation par le gastro-entérologue de la présence de résidus alimentaires dans lestomac est un argument en faveur dune gastroparésie, information précieuse pour le diabétologue. Cependant, une étude récente portant sur 26 patients dont la gastroparésie est affirmée par la scintigraphie et/ou lélectrogastrographie montre que la fibroscopie est normale dans 50 % des cas, quelle retrouve des signes dinflammation dans 34 % des cas et des signes de rétention dans 8 % des cas [5]. De nombreuses méthodes dévaluation de la motricité gastrique ont été développées. Il sagit de tests de la vidange gastrique (transit baryté, granules radio-opaques, échotomographie, imagerie par résonance magnétique, scintigraphie, test respiratoires, impédancemétrie et tomographie dimpédance), de tests de contractilité (manométrie antroduodénale, barostat électronique, scintigraphie, IRM, échographie), de tests dactivité myoélectrique (électrogastrographie) [3][6][7]. Nous les présentons dun point de vue clinique, sans insister sur les détails techniques spécialisés. Les méthodes dintubation/aspiration gastrique et les tests de dilution dindicateurs ont permis initialement dacquérir les bases de la physiologie de la vidange gastrique (VG). Elles ne sont pas utilisables chez les patients diabétiques en raison de leur caractère invasif et peu physiologique. Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 1. Méthodes radiologiques Le transit baryté, introduit au début du siècle par Cannon [8], a permis de visualiser pour la première fois la motricité gastrique. Il a documenté la systole antrale par des séries dynamiques maintes fois reproduites dans les cours de physiologie. Actuellement détrôné par la fibroscopie dans ses indications de mucographie, il demeure utile chez le diabétique pour le diagnostic des bézoards. Il ne permet quune détection grossière des troubles de la vidange gastrique : classiquement il existe un retard de vidange si du produit de contraste est peu ou pas vidangé dans les 30 mn et sil persiste dans lestomac après la 6ème heure [6]. Les données classiques de la culture radiologique de la vidange gastrique ont un temps fait obstacle aux idées nouvelles introduites par létude isotopique de la vidange des solides digestibles : les aliments ne glissent pas entre les parois le long de la petite courbure pour décoller lantre puis le corps, ne se disposaient pas en couches concentriques de la périphérie au centre, et on ne détectait pas le bol-test évacué qui enclenchait par rétroaction duodénale la relaxation réceptive de lestomac. La baryte nest pas un repas physiologique, elle correspond à un ingesta liquide, non-calorique, irritant pour la muqueuse. Associée à un repas elle se dissocie de lui et adhère à la paroi [12] [13]. En 1965 Horton introduit lévaluation radiologique qualitative de la vidange gastrique dun solide indigestible : il incorpore dans un repas calorique standard des granules de baryum, enrobés dacétate phtalique, de 0,5-3 mm de diamètre [9]. 15 ans plus tard cette méthode devient quantitative par ingestion au cours dun repas standard de 100 granules de polyéthylène imprégnés de baryum [10] ou de 10 portions de tube nasogastrique radio-opaque [11]. Le décompte des granules évacués seffectue toutes les heures pendant 6 heures sur des clichés dASP. Si la radioexposition nest pas négligeable (3 mGy par point de mesure), la simplicité et la disponibilité de cette technique pourraient cependant en faire le test de vidange gas- 355 G. VICTOR trique enfin accessible à tous les diabétiques gastro-symptomatiques. Représentant des solides indigestibles, ils seraient, selon les théories actuelles, évacués lors des phases III des complexes moteurs migrants interdigestifs (MMC). Leur vidange est effectivement plus rapide quand ils sont ingérés seuls quaccompagnés dun repas. Sont-ils évacués lors du profil postprandial ? Reflètent-ils la variabilité des MMC ou la vraie vidange gastrique [12] ? Si léquipe de Tours compte dans lestomac 25±17% des granules 3h30 après leur ingestion chez 49 témoins [10], Jian constate que seulement 22±10% lont quitté à la 3ème heure chez 9 témoins [14]. La controverse nest encore aujourdhui pas éteinte. On trouve autant de travaux faisant état dune bonne corrélation avec la VG isotopique que de travaux ne retrouvant aucune corrélation. La vidange des solides non-digestibles est retardée mais en corrélation linéaire avec la vidange des solides digestibles. Il existe une forte corrélation, chez lhomme comme chez le chien, entre la taille des granules et le taux dévacuation. Les granules peuvent être cubiques de 1-1,5-2-3 mm de côté ou cylindriques 2x2x8 mm [15]. Goggin chez le chat sain ne trouve pas de corrélation entre la VG de granules de 1,5 mm et la VG scintigraphique : chez 10/18 animaux, tous les granules sont encore piégés dans la région pylorique à la 6ème heure ; de plus la VG scintigraphique est 11 à 15 % plus lente quand elle est pratiquée avec la VG radiologique que quand elle est pratiquée seule, vraisemblablement, dit-il, en raison du stress associé à la radiographie [16]. Quand la corrélation est retrouvée [15], le coefficient de régression linéaire est de lordre de 0,6 et les taux de vidange à la 6ème heure sont comparables mais la rétention gastrique à la 2ème heure des granules indigestibles est significativement plus importante (90 %) que celle des solides scintigraphiques (28,5 %). Interprétée uniquement à la 6ème heure, la méthode des granules radio-opaques sert toutefois à valider dautres méthodes comme lIRM [17]. Cette méthode, attrayante par sa simplicité, demande encore un effort de standardisation, de compréhension et dinterprétation. 2. Echotomographie 2.1. Evaluation de la vidange gastrique [6] [12] [13] [18] Léchographie en temps réel avec une sonde haute fréquence (3,5 MHz) permet de mesurer la vidange gastrique. Technique On réalise une série de coupes transverses à 1 cm dinter- valle le long de laxe de lestomac. Sur chaque coupe, on mesure les diamètres antéro-postérieur et longitudinal de lestomac. Les aires de chaque coupe sont sommées pour obtenir le volume gastrique total. Cette mesure du volume de lestomac total nest pas toujours réalisable car le fundus est difficile daccès sous le rebord costal et la présence dair rend impossible la réalisation des coupes. Les variations brutales de limpédance acoustique aux interfaces air / eau créent une ombre acoustique qui obscurcit les structures sous-jacentes. Cet effet est plus marqué en position couchée quand lair se déplace vers la paroi antérieure de lestomac. Une simplification consiste à ne mesurer que laire ou le volume antral. Cette mesure peut encore être simplifiée en modélisant lantre par un ellipsoïde de révolution : 3 coupes sont alors suffisantes, lune au niveau de langle, lautre au niveau du pylore et la troisième dans la région médio-antrale repérée par lartère mésentérique supérieure. On mesure aussi la longueur de lantre. Certains auteurs ont encore simplifié la technique en mesurant laire dune seule section à la transition entre le corps et lantre. Protocole de lexamen Le sujet est vu le matin après 8 h de jeûne. Une mesure est faite pour évaluer les résidus et le volume antral initial. Le sujet prend ensuite un repas-test liquide denviron 300 ml, en 3 à 5 mn. Des mesures sont ensuite effectuées toutes les 15 mn pendant environ 1 h 30. Le sujet est assis à 45°. Résultats Laire antrale à chaque instant est rapportée à laire maximale en fin de repas diminuée de laire préprandiale. La courbe de vidange correspond à la diminution de laire ou du volume antral relatif en fonction du temps. Le T1/2 est calculé comme le temps nécessaire pour obtenir une réduction de 50 %. Discussion Des mesures validées in vitro sur des ballons deau, montrent une erreur denviron 4 % [19]. Plusieurs travaux ont validé cette méthode par rapport à la scintigraphie : le T1/2 nest pas significativement différent dès que lon sadresse à une vidange scintigraphique liquide. Léchographie mesure la vidange de la somme du repas liquide et des sécrétions alors que le signal scintigraphique détecte spécifiquement la fraction de repas présente à chaque instant dans lestomac. Cette différence ne modifie 356 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique cependant pas dans cette étude la corrélation observée entre les temps de demi-vidange obtenus par les 2 méthodes [19]. Léchographie est délicate à mettre en uvre quand il sagit de réaliser des coupes jointives à 1 cm dintervalle sur un organe qui se projette dans différents plans ; des erreurs de recouvrement sont possibles. Elle est opérateur-dépendante et léchographiste doit être spécialisé. Elle est impossible à réaliser dans les cas daérogastrie, dobésité ou dantécédent de gastrectomie partielle. Elle ne mesure que la vidange des liquides. Elle est simple, non irradiante, bien acceptée par les patients. 2.2. Evaluation de la motilité antroduodénale et du flux transpylorique Lassociation du doppler pulsé à léchographie en temps réel permet dévaluer la coordination des contractions antroduodénales et de mesurer le flux transpylorique. Par cette méthode, une équipe norvégienne a pu observer que chez le sujet normal les contractions antroduodénales coordonnées représentaient 67 % des cycles et quil existait 2 types de reflux duodéno-gastrique postprandial : · un reflux de milieu de cycle dont on ne connaît pas la signification, · un reflux de fin de cycle correspondant à une contraction bulbaire se produisant juste avant la fermeture du pylore et initialisant la rétropulsion antrale des aliments. Cet événement ferait partie du contrôle duodénal (D2) de la vidange gastrique [20]. 3. Imagerie par résonance magnétique LIRM du tube digestif a bénéficié ces dix dernières années des progrès technologiques. La lenteur des acquisitions dimage des premiers appareils dégradait les images des organes mobiles. Limagerie du tube digestif était effectuée sous inhibiteur du muscle lisse. Léquipe de Nottingham présente en 1989 les premiers résultats dIRM ultra-rapide réalisée avec un champ de 0,52 T par la technique MBEST (modulus blipped echo-planar single pulse technique) permettant des acquisitions sur 64 et 128 msec [21]. Elle publie des images de lestomac et du duodéno-jéjunum chez 4 sujets témoins 1h½ après un lunch ordinaire ou à jeun après simple prise deau. Le produit de contraste est uniquement les aliments solides ou leau du robinet. Elle montre que par cette technique, on peut visualiser la migration des bolus duodénaux, mesurer la fréquence des vagues péristaltiques (6 cy/mn au niveau duodéno-jéjunal Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 2,2 cy/mn au niveau antral en phase postprandiale), et calculer la vitesse de propagation des événements moteurs (40 cm/mn au niveau duodéno-jéjunal 8,6 cm/mn au niveau antral). La technique de mesure de la vidange gastrique est mise au point quelques années plus tard [23]. Elle est praticable sur un appareil à champ modéré (0,35 T). Le sujet est étudié en position couchée, après ingestion dune boisson glucosée marquée par du Gadolinium-DOTA. 20 coupes transaxiales de 10 mm dépaisseur sont réalisées sur lestomac et la délimitation dune zone dintérêt gastrique sur chaque coupe permet de calculer le volume total. Ce volume est corrigé du volume préprandial et de leffet de dilution par la sécrétion gastrique grâce au signal donné par un standard externe (boisson ingérée) posé dans le tube à côté du patient. Cette évaluation de la vidange gastrique, sur le plan du temps de demi-vidange, est validée par rapport à la scintigraphie et aux méthodes dintubation gastrique. La méthode dintubation permet aussi de valider la mesure IRM du volume des sécrétions. LIRM, sur des appareils à haut champ (1,5T), sétend à létude de la motricité [22]. Il sagit toujours de la vidange dune phase liquide de 500 ml de solution glucosée ; la motricité est évaluée sur 2 séries de coupes coronales de 60 images de 1,2 s et la mesure est effectuée toutes les 15 mn. La mesure des diamètres de lestomac proximal et distal permet de détecter les contractions et den mesurer la fréquence et lamplitude. Les premières mesures montrent que le diamètre de lestomac proximal reste relativement constant pendant les 30 premières minutes postprandiales. Au niveau de lantre, la motricité à 3 cy/mn est retrouvée et lamplitude des contractions est dautant plus forte que la charge calorique est moins élevée. Lintérêt de cette nouvelle méthode est de permettre létude simultanée de la vidange gastrique, de la sécrétion, de la motricité proximale et distale, donc de traiter la question non résolue du rapport entre motricité et vidange gastrique. Mais il sagit toujours de lévacuation dune phase liquide. LIRM digestive vient datteindre très récemment sa maturité et devient aujourdhui le concurrent direct de la scintigraphie [24][25][26]. Le protocole de mesure de la VG est standardisé, semiautomatisé, les logiciels de traitement adéquats sont construits. La méthode de correction de la sécrétion est étalonnée par des courbes de corrélation issues des tests in vitro et des références externes mesurées lors des expériences in vivo ; la liaison expérimentale nest pas très serrée mais lutilisation du fit permet de minimiser les erreurs. 357 G. VICTOR Si la phase liquide est toujours marquée au GadoliniumDOTA pour rehausser le contraste, léquipe de Zurich montre que la phase solide peut être étudiée nue, générant un signal IRM suffisant. Il est plus intense au niveau antral vraisemblablement en raison dune meilleure fragmentation du bol solide par la trituration. La mesure du volume gastrique seffectue sur 28 coupes de 7,5 mm acquises en 60 s par 4 séries de 15 s, sujets en apnée. Elle est immédiatement suivie dun enregistrement de motricité comprenant 120 images de 1s en 128x128 pix. , sujet en respiration légère et calme (Figure 1). Les mesures sont effectuées toutes les 15 mn sur 2h. La courbe de vidange gastrique représente lévolution dans le temps du volume net du repas, en pourcentage du volume immédiatement postprandial. On sait, sur lexpérience de la scintigraphie, que cette méthode néglige léventuelle vidange perprandiale. La courbe est modélisée par une fonction exponentiel-puissance dElashoff qui fournit le temps de demi-vidange (T½). La mesure de la motricité seffectue par le calcul des diamètres sur 50 points le long des 2 grands axes de lestomac proximal et de lestomac distal rabattus sur la même droite. Les longueurs sont exprimées en pourcentage du diamètre moyen et lamplitude de la contraction est codée en échelle de gris de 0 % (blanc = relaxation) à 100 % (noir = occlusion). Pour chaque image un profil de diamètre est obtenu et le déroulement de ces profils sur un diagramme grand axe de lestomac / temps permet de visualiser la propagation des contractions par des lignes sombres obliques dont la pente mesure la vitesse et le nombre la fréquence. On obtient donc les 3 paramètres de la motricité : fréquence, amplitude, vitesse. Les auteurs ont testé leur méthode par une étude pharmacologique sur un antagoniste de la CCK chez 9 témoins [24]. La CCK est un peptide ralentisseur de la VG, libéré en réponse aux nutriments lipidiques et protidiques du repas. Ils ont objectivé une forte accélération de la VG du repas liquide, une augmentation de lamplitude et de la fréquence des contractions mais une conservation de la vitesse de propagation. Leffet original est une stimulation de laugmentation damplitude lors de la propagation aborale de la contraction, ce qui pourrait correspondre à un profil moteur évacuateur. Leur étude de validation de la mesure de la vidange des solides digestibles par rapport à la scintigraphie considérée comme méthode de référence incite à la réflexion et au questionnement [25][26]. La scintigraphie est effectuée en position couchée, comme lIRM. Il y a accord parfait entre les T½ mesurés par les 2 méthodes. Sur la distribution intragastrique moyenne, lestomac proximal retient la plus grande partie du repas, mais moins pour le solide que pour le liquide et la scintigraphie surestime, par rapport à lIRM, le contenu antral car son mode planaire prend en compte dans lantre la superposition du grêle proximal. Enfin, il ny a pas de différence significative, par les 2 méthodes, entre les VG liquide et solide, les 2 repas étant de même volume et de même contenu énergétique. Les courbes sont monotones, il ny a pas de lagphase pour les solides. Les amplitudes des contractions sont identiques pour les repas solides et liquides et la fréquence reste constante, à lexception dun ralentissement pour le liquide, uniquement pendant les 15 premières minutes. La justification de lextension de lIRM à la mesure de repas solides est lidée admise par tous que la VG des solides est plus sensible que la VG des liquides dans la détection des anomalies de vidange chez les patients en pratique courante. LIRM ayant été validée sur ce point, elle est prête à assumer ce rôle. Cependant linfluence sur la VG de la position, debout ou couchée du sujet, demande à être éclaircie [28]. Son domaine de recouvrement avec la scintigraphie est très intéressant pour la confrontation des 2 méthodes et les nouveaux résultats acquis ne vont pas manquer de susciter des débats. Cependant il faut signaler que ces dernières publications ne sont le fait que dune seule équipe et quil leur faudra donc exporter ce savoir-faire largement pour que les patients en bénéficient. Léquipe de Nottingham poursuit ses travaux en évaluant de manière originale par IRM le travail de trituration de lantre [27]. 4. Tests respiratoires Lincorporation au repas dun substrat marqué par un isotope stable ou radioactif à élimination pulmonaire ou contenant un élément volatil dont la seule source est le tube digestif [32] peut permettre dévaluer la VG solide ou liquide et le transit intestinal. La VG des solides peut être évaluée par le 13C/14C-acide octanoïque [29], la VG des liquides par le 13C-glycocolle [30] ou le 13C-acétate [31]. Le substrat doit suivre passivement le transit oro-duodénal, être libéré rapidement dans le duodénum, absorbé par les cellules épithéliales, transporté par voie portale jusquau foie où il est oxydé et métabolisé en CO2 qui apparaît dans lair exhalé. Les expériences de validation par infusion duodénale ont montré que létape post gastrique était relativement constante, de lordre de 10 mn pour lacide octanoïque [33]. Létape limitante est donc la VG. Le sujet ingère le matin à jeun le substrat marqué ; pour la vidange des solides lacide octanoïque est solubilisé dans un jaune duf qui sera cuit en omelette et ingéré. Le mar- 358 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique quage est stable. Des échantillons dair exhalé sont prélevés toutes les 15 mn pendant 3 à 4h. La teneur en carbone marqué sera mesurée par scintillation liquide (14C) ou par spectrométrie de masse. Ces appareillages ne sont pas actuellement très disponibles. Lobjectif des tests respiratoires est de fournir un T½ de VG et un T-Lag correspondant à la phase de latence entre lingestion et le début de la phase détat de la vidange. Les études de validation de cette technique par rapport à la scintigraphie ont comporté une étape de confrontation entre la courbe dapparition du CO2 dans lair exhalé et la courbe dévacuation scintigraphique. Par rapport à la scintigraphie, lapparition du CO2 présente une constante de décalage estimée à 70 mn et quil faut interpréter. Pour obtenir les paramètres de la VG, les auteurs ont appliqué plusieurs méthodes de modélisation mathématique [29] [33] qui peuvent prêter à discussion [13]. Compte tenu de ces hypothèses et aménagements, laccord avec les paramètres scintigraphiques est satisfaisant. Cependant leffort de validation doit se poursuivre. Cette méthode pourrait devenir le test simple et pratique de détection des troubles de la VG dans la prise en charge des patients diabétiques, réalisable en ambulatoire. Elle nexplore cependant quun aspect global de la VG (retard ou normalité) sans donner dindice physiopathologique. Le test respiratoire à lhydrogène après prise de lactulose peut mesurer le temps de transit oro-cæcal [32]. Une étude récente montre cependant que le lactulose nest pas physiologique en ce sens quil accélère le transit oro-cæcal et ralentit la VG, ce qui implique que le lactulose accélère le transit du grêle [34]. 5. Impédancemétrie épigastrique et tomographie dimpédance Ces méthodes permettent de suivre la vidange gastrique en utilisant la résistivité ou limpédance de la charge électrolytique du contenu gastrique. 5.1. Impédancemétrie épigastrique Le sujet est placé confortablement assis pour un enregistrement continu qui peut durer une heure [13]. Quatre électrodes adhésives sont fixées sur la région épigastrique, 2 antérieures et 2 postérieures. Un courant alternatif de 4 mA à 100 kHz est appliqué entre 2 électrodes définies émettrices, lune antérieure, lautre postérieure et les 2 autres, réceptrices, mesurent les variations de voltage. Lépigastrographe donne directement une lecture de limpédance. Lenregistrement commence à létat basal à jeun. Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Lors de lingestion dune boisson, limpédance augmente puis diminue lentement lors de sa vidange de lestomac. Pour des commodités de présentation, limpédance est normalisée, valeur basale à zéro et à 1 pour la valeur maximale à la fin de lingestion. Les études de validation ont montré que les pentes de VG de jus dorange ou de boissons glucosées sont similaires par impédancemétrie ou scintigraphie ou par méthode dintubation gastrique, sous réserve de conditions restrictives. En effet les mesures dimpédance sont affectées par la sécrétion acide gastrique. Il est donc nécessaire de donner un antisécrétoire, 800 mg de cimétidine 90 mn avant lexamen [35] [13]. La position des électrodes est délicate à trouver. Contrairement à la tomographie, elle est influencée par les mouvements du sujet qui doit rester très calme pendant la période denregistrement. Cette méthode est très sensible aux mouvements du contenu gastrique et aux mouvements extérieurs comme ceux du grêle ou de la vésicule biliaire [35]. Elle est donc moins reproductible que les autres méthodes. Certaines équipes signalent une non-faisabilité chez 50% des sujets [39]. Elle nécessite de gros volumes de boisson pour que le signal soit mesurable. Elle ne peut être une alternative aux autres méthodes. 5.2. Tomographie dimpédance 16 électrodes sont placées circulairement dans un plan autour du tronc. Un courant alternatif de 5 mA à 50 kHz est appliqué à chaque paire délectrodes adjacentes par rotation et les différences de potentiels entre les 13 électrodes restantes sont mesurées. Un cycle de mesure a été effectué quand une paire délectrode a joué le rôle délectrodes émettrices. Un recueil de données comprend environ 150 cycles. On obtient ainsi une coupe transversale des valeurs de la résistivité, que lon peut convertir en image. Idéalement les électrodes sont placées en regard du corps de lestomac pour refléter la vidange de lensemble de lestomac. On place les électrodes habituellement à mi-chemin entre la xiphoïde et le rebord costal. La portée de la mesure concerne approximativement 8 cm centrés sur le plan des électrodes. Pour suivre la vidange gastrique, plusieurs images préprandiales sont enregistrées puis le sujet ingère un repas solide ou liquide et les images sont acquises à une minute dintervalle. Une zone dintérêt gastrique est tracée sur une image cumulée des 10 premières post ingestion et lordinateur calcule la résistivité dans cette zone sur la série temporelle. La valeur de la résistivité sur limage obtenue immédiatement après lingestion correspond au 100 % du remplissage gastrique ; les valeurs suivantes sont expri- 359 G. VICTOR mées en pourcentage de cette valeur maximale [35] [13]. Lexamen seffectue sous cimétidine. La méthode a été validée pour un repas solide (beefburger) comparativement à la scintigraphie. La corrélation est significative entre les 2 méthodes pour le T-lag, le T½ et le T¼. Le tracé est plus bruité que le tracé scintigraphique et soumis à plus de fluctuations. Cette corrélation nest obtenue que si les 2 examens sont effectués simultanément sous antisécrétoire, sinon le taux de vidange donné par la tomographie dimpédance est plus lent que celui de la scintigraphie. Les auteurs suggèrent que labsence dacidité ralentirait le fractionnement antral du repas carné [36]. Une étude récente montre par manométrie antroduodénale, électrogastrographie, vidange gastrique isotopique et scintigraphie antrale dynamique simultanées chez des témoins que la suppression acide gastrique par la ranitidine, la famotidine ou loméprazole ralentit la VG mais augmente les index de motricité antrale des 3 méthodes [37]. Cette méthode permet aujourdhui à Vaisman de retrouver un retard significatif de VG chez une cohorte de jeunes diabétiques mal équilibrables par rapport à un groupe contrôle ne présentant pas de différence significative dans le résultat des tests cardio-vasculaires standards. La prévalence de ce retard est plus importante dans les 3 premières années et après 10 ans dévolution du diabète [38]. Contrairement à limpédancemétrie épigastrique, cette méthode peut suivre la vidange de repas mixtes solide-liquide, est insensible aux migrations ant-post du contenu gastrique, produit une imagerie en coupe de lestomac. Elle est plus reproductible et plus fiable que limpédancemétrie [13]. Elle est sensible à lacidité des boissons introduites dans lestomac. Elle peut être affectée par un éventuel reflux duodéno-gastrique. Les repas conducteurs se vident plus lentement et les repas non-conducteurs plus rapidement que leur taux de vidange réel. Ensuite il faut inhiber la sécrétion acide gastrique [35]. Léquipement est léger, portable, de faible coût et peut être utilisé au lit du malade. Elle est non invasive et nutilise pas les radiations ionisantes [35]. Elle pourrait être indiquée dans les situations où un haut degré de précision nest pas nécessaire [36]. 6. Manométrie gastroduodénojéjunale La manométrie gastroduodénojéjunale fait partie, aux côtés de la scintigraphie et de lélectrogastrographie, des techniques consensuelles recommandées pour le laboratoire de gastro-entérologie [40] [6]. La manométrie permet de mesurer la pression intraluminale, de lestomac distal au jéjunum proximal. Elle utilise des cathéters perfusés présentant des trous latéraux où la pression est mesurée, par un capteur externe, dans une cavité virtuelle créée par le passage de leau où se transmet la pression intraluminale. Il existe aussi des cathéters à capteurs intégrés. La pression pylorique est mesurée en même temps en utilisant un manchon détecteur puisquil est impossible de maintenir en position un simple trou dans une structure si courte et si mobile. La position correcte de ce détecteur à manchon le long du pylore est monitorée en continu par la mesure de la différence de potentiel transmuqueuse entre les extrémités proximales et distales du manchon [41]. Le cathéter est introduit par voie nasale et positionné sous ampli de brillance jusquà langle de Treitz. Une sédation du patient peut être nécessaire, notamment en cas de difficulté de franchissement du pylore, ce qui pourrait affecter la motricité. Les enregistrements peuvent durer de 5 à 24 heures (ambulatoire), à jeun ou en phase postprandiale. Le positionnement des détecteurs est difficile à maintenir car le cathéter peut migrer en cours dexamen et lopérateur peut être amené fréquemment à le corriger, notamment quand il sagit de mesurer la pression pylorique. Lanalyse qualitative des enregistrements des détecteurs étagés permet de suivre la propagation des ondes contractiles. Lanalyse quantitative permet de calculer la fréquence des événements moteurs, lamplitude des contractions intestinales, la vitesse de propagation et des index de motricité antrale distale postprandiale. Les indications consensuelles de la manométrie antroduodénojéjunale sont : · nausées et vomissements inexpliqués, · recherche dune cause neurogène ou myogène à une stase gastrique ou intestinale, · recherche dune dysmotilité gastrique chez des patients présentant une dysmotilité sophagienne ou intestinale, · suspicion de pseudo-obstruction intestinale chronique, · douleurs abdominales nentrant pas dans le cadre de lIBS [40]. Il existe un consensus sur le fait que la manométrie peut identifier des profils caractéristiques : · motilité normale : au moins un MMC par 24 h, conversion vers un profil postprandial sans retour aux MMC pendant au moins 2 h après un repas de 400 kcal, contractions intestinales supérieures à 20 mmHg et index moteur antral supérieur à une valeur seuil, · obstruction mécanique, · hypomotilité antrale, · désordres myogènes : diminution de lamplitude des contractions (< 20 mmHg), · désordres neurogènes : hypomotilité antrale, propaga- 360 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique tion anormale des MMC, hypercontractilité et non-réponse à lalimentation [40]. La manométrie permet détudier la motricité antrale, la propagation et la coordination antroduodénale, la motricité interdigestive ou postprandiale, les spasmes pyloriques. Les enregistrements ambulatoires sur 24 h permettent une meilleure sensibilité dans la détection des troubles intermittents. La présence du cathéter peut modifier la motricité. Les contractions de faible amplitude ne sont pas détectées [6] [40]. Elle nassure pas une quantification fiable de lamplitude des contractions. Il nest pas possible de corréler la pression des pics et la position de la contraction [24]. 7. Barostat électronique Le barostat électronique, introduit par une équipe espagnole [42] [43], maintient une pression constante dans un ballon par un système de feed-back constitué dune jauge de contrainte reliée à un système électronique dinjectionaspiration dair. Le ballon ultra-fin, connecté au système par une sonde à 2 voies, est introduit dans le tube digestif par intubation naso-gastrique ou par voie basse [44]. Il permet, à faible pression, de mesurer les variations volumétriques de lorgane creux, reflet des variations de son activité tonique ou de produire des distensions isobariques. Dans sa première application la procédure nest pas standardisée et son interprétation est encore en débat [45] [46]. Le tonus pariétal doit être évalué par les changements de circonférence, donc par laire de la section de lorgane comme le fait la planimétrie dimpédance [47] [48]. Son évaluation par le barostat sur la relation pression-volume est une voie indirecte qui demande à être confortée et précisée par des études de validation. Dans sa deuxième application, le barostat permet dappréhender la viscéro-sensibilité du tube digestif. Il a fait naître lhypothèse que les troubles fonctionnels digestifs ne seraient pas une pathologie motrice mais un trouble sensitif sur la constatation dune diminution des seuils de perception douloureuse viscérale chez des patients par rapport aux témoins. Les anomalies motrices observées ne seraient pas la cause des symptômes mais la conséquence de lhypersensibilité du tube digestif [44]. Une voie prometteuse est la possibilité détudier les potentiels évoqués cérébraux en réponse aux stimulations viscérales par le barostat [49]. Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 8. Electrogastrographie Lélectrogastrographie (EGG) est lenregistrement de lactivité électrique générée par le muscle lisse gastrique. La technique la moins invasive utilise simplement des électrodes cutanées [6]. LEGG devient une technique standardisée par la commercialisation de systèmes clef en main incluant le matériel et les logiciels de traitement. Cependant, beaucoup déquipes utilisent des équipements maison parce que ces matériels commerciaux ne sont pas entièrement validés. Il nexiste pas non plus de consensus sur le placement optimum des électrodes de surface et sur linterprétation de lamplitude et de la fréquence du signal enregistré [40]. Après préparation soigneuse de la peau, 3 ou 4 électrodes sont placées le long de laxe de lantre, habituellement à mi-chemin entre lombilic et la xiphoïde. Le signal est amplifié et filtré des contributions cardiaques ou intestinales. Lenregistrement à jeun dure 15 à 60 mn, puis un repas-test de 250-300 kcal est pris et lenregistrement postprandial continue sur 1 à 2 heures [40]. Le signal est actuellement traité par ordinateur, après contrôle visuel des éventuels artefacts. Lanalyse spectrale [40] [6] fournit les fréquences dominantes et les amplitudes. La mesure des amplitudes nest pas reproductible en raison des variations dans le placement des électrodes, de lépaisseur du tissu sous cutané et des mouvements de lestomac. De plus, la distension gastrique par le repas peut contribuer à laugmentation de lamplitude par diminution de la distance entre le muscle lisse et les électrodes. La fréquence normale est définie entre 2,4 et 3,6 cy/mn, retrouvée pendant au moins 75 % de la période postprandiale. La bradygastrie est définie par une fréquence < 2 cy/mn et la tachygastrie > 3,6 ou 4 cy/mn. On définit aussi des bradytachyarythmies. Normalement le rapport des amplitudes post et préprandiales est >1. LEGG est non invasive et relativement aisée à réaliser. Contrairement à la scintigraphie, elle permet de mesurer lactivité cyclique à jeun. Elle permet chez des patients didentifier des dysrythmies, parfois en corrélation avec les signes fonctionnels. Cependant la signification clinique de ces dysrythmies nest pas clairement établie. Plusieurs études montrent la complémentarité de la scintigraphie et de lEGG dans lévaluation des gastroparésies [50] [51] [52] et des troubles fonctionnels digestifs hauts [53]. 361 - FIGURE 1 Images IRM coronales dynamiques issues dun enregistrement de motricité (daprès [24]). G. VICTOR 362 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique - FIGURE 2 Images scintigraphiques dynamiques issues dun enregistrement de motricité. La durée de chaque image est de 4 s (données Dr. Victor). Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 363 G. VICTOR 9. Scintigraphie 9.1. Test de vidange gastrique Le protocole de la vidange gastrique scintigraphique a souvent été discuté [54] [55]. Le guide de bonne pratique a été établi [6] [40]. Lexamen est effectué le matin à jeun, pour éviter la présence de résidus. Tout traitement susceptible dagir sur la vidange gastrique doit être suspendu depuis au moins 48 heures (antidépresseurs, opiacés et morphiniques, anticholinergiques, inhibiteurs calciques). Les diabétiques doivent être équilibrés ce jour et il peut être utile, pour interpréter les résultats, de mesurer la glycémie en cours dexamen. La détection doit seffectuer avec une gamma-caméra grand champ plutôt quavec un simple détecteur positionné sur lestomac. On peut étudier simultanément la vidange des solides et des liquides. Le meilleur marquage des solides est le foie de poulet marqué in vivo par un colloïde de technétium. Lanimal sera sacrifié et son foie cuit. Récemment une équipe a montré quon pouvait aussi marquer du riz avec des particules de carbone [56]. En pratique, on utilise plutôt lovalbumine dun ou 2 ufs marquée au sulfocolloïde de technétium. Luf est cuit en omelette ou uf brouillé ou sous forme duf dur. Les liquides sont représentés par de lIndium 111. Létude de la vidange des solides est plus sensible que celle des liquides dans la détection des stases gastriques. Le double marquage solide-liquide serait indiqué dans les bilans post chirurgie gastrique, le marquage des liquides en cas de dumping. Cependant le dumping est rarement évoqué à priori, il concerne fréquemment aussi les solides et chez les patients chirurgicaux, le bénéfice clinique du double marquage nest pas établi. La double détection complique le traitement de lexamen qui déjà en lui-même consomme beaucoup de temps. La radioexposition corps entier est faible et dans les normes, mais lorgane cible est lintestin qui conserve le traceur plus de 24 heures. Quand lIndium est utilisé (T1/2=64 h), un laxatif doit être prescrit. Pour toutes ces raisons, il apparaît que le double marquage devrait être abandonné en pratique courante. Il est déjà déconseillé dans lévaluation des gastroparésies. Le patient ingère, hors caméra, le repas-test avec le traceur en un minimum de temps (5-10 mn). Ce repas mixte, solideliquide, comprenant 25-30 % de protéines, 15-20 % de lipides et 45-50 % de glucides doit avoir un contenu énergétique dau moins 300 kcal pour induire une réponse motrice prandiale gastrique. Chaque centre doit étalonner son repas-test. Limagerie doit être effectuée en position debout car le décubitus est susceptible de ralentir la vidange gastrique. Des images sont acquises dès la fin du repas et toutes les 15 à 20 mn pendant 2 à 3 heures [6] [40]. La détection peut seffectuer en incidence unique latérale gauche mais le consensus recommande la double détection antérieure-postérieure avec calcul de la moyenne géométrique des comptages gastriques. Si lestomac seul est compté, il faut faire une correction de décroissance radioactive. Le 100 % gastrique est le taux de comptage obtenu en fin de repas. Cependant cette méthode néglige la vidange perprandiale et des taux de comptage plus tardifs peuvent parfois dépasser cette valeur initiale. On peut donc lui préférer la mesure de la proportion gastrique du comptage total abdominal [57]. Dans ce cas il nest pas nécessaire deffectuer une correction de décroissance. La courbe de vidange gastrique est difficile à synthétiser en un nombre limité de paramètres car elle peut présenter des modes multiphasiques. Sans égard pour ces phases, on peut donner le taux de rétention ou de vidange à différents temps (habituellement 2h) ou le temps de demi évacuation (T1/2). Pour un repas constitué de 2 ufs, 2 toasts et 300 ml deau la valeur normale est inférieure à 2h. Lanalyse biphasique [58] la plus courante calcule le TLag (durée de la phase de latence avant le début de lévacuation) et le T1/2 ou la pente de la phase de vidange. Une analyse plus poussée consiste à appliquer à la courbe un modèle exponentiel-puissance qui fournit un T1/2 et un paramètre de forme β qui rend compte de la lag-phase. Une discussion détaillée de ces modèles est donnée dans les références [54] [55]. Cependant les paramètres fournis peuvent être déduits de la courbe par des méthodes plus simples. Les indications cliniques consensuelles de la scintigraphie sont : · nausées ou vomissements inexpliqués, après échec de lépreuve thérapeutique, · dyspepsie non-ulcéreuse "motrice", · diabétiques mal équilibrés, avec suspicion de gastroparésie, · stase ou dumping postchirurgical, · oesophagite peptique sévère résistante aux traitements, · suspicion de pseudo-obstruction intestinale chronique [40]. La scintigraphie est une méthode physiologique, fiable, non invasive, bien acceptée par les patients. Elle peut utiliser un repas liquide chez les patients intolérants aux repas solides. Elle permet dévaluer le transit du grêle. Elle permet dévaluer séparément la vidange de lestomac proximal et de lestomac distal [59]. Cest un examen long et cher, utilisant des radiations ionisantes. Les valeurs normales dépendent des protocoles de chaque centre. 364 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique Elle peut surestimer lantre par superposition duodénojéjunale. La variabilité des sujets normaux est très large (âge, sexe ). Elle nétudie pas les phases interdigestives. Elle ne donne pas dinformation sur létiologie du désordre gastrique. 9.2. Scintigraphie antrale dynamique La scintigraphie antrale dynamique (DAS) a été introduite par Urbain en 1990 [60]. Elle permet, par le tracé de petites zones sur le ou en marge du contenu antral, dobtenir un signal dynamique de la mobilisation du bol antral, proportionnel à la fréquence et à lamplitude des contractions. Cette méthode permet daborder en un seul temps le problème de la relation entre VG et motricité. Elle fait lobjet détudes de validation par rapport à la manométrie et à lEGG. 9.3. Transit digestif isotopique La scintigraphie permet détudier de manière physiologique et pertinente, sans irradiation supplémentaire par rapport à létude de la VG, tous les segments digestifs. Léquipe de la Mayo Clinic [61] a récemment mis au point un protocole combiné détude du transit digestif permettant détudier simultanément lestomac, le grêle (99mTc) et le côlon (capsule d111In). Le patient est suivi en ambulatoire sur 24 h. En France, cet examen combiné a été introduit à Nice [62] [63]. Lintérêt de ce protocole est daborder les problèmes de coordination entre les différents segments du tube digestif. Nous proposons un protocole complet détude du transit digestif mis au point à Toulouse [64]. Le geste non anodin de donner à un patient un radiopharmaceutique doit être compensé par une recherche de linformation maximale au bénéfice de ce patient particulier. Il ne sagit donc pas dobtenir une information générique à validité statistique - dans un domaine où cette information générique nimplique pas une prise en charge consensuelle - mais de rechercher, avec la participation active du sujet, une information spécifique et personnalisée pour tenter dexpliquer une symptomatologie fonctionnelle mal reconnue, mal comprise, mais induisant un préjudice souvent majeur dans la vie quotidienne du patient. La scintigraphie peut permettre, contrairement à toutes les autres méthodes, de replacer le patient dans son contexte propre. Il est dommage de lutiliser en France comme un test adapté aux habitudes alimentaires anglo-saxonnes, en dehors du rythme alimentaire propre du patient et du cycle de ses troubles. Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Lexamen donne une photographie dun jour dans la vie du patient, incluant symptomatologie en temps réel confrontée à la symptomatologie habituelle, conduite adaptative du patient à ses troubles et information sur les paramètres moteurs du transit, successivement au niveau de tous les segments digestifs. La collaboration active du patient induit chez lui un effet psychosomatique inverse par diminution de lanxiété, banalisation de la symptomatologie, justification des conduites adaptatives issues de son instinct et de sa réflexion, infirmation de certaines, découverte dautres conduites adaptées. Il sagit pour lui dune prise de conscience de son activité digestive, en rapport avec sa personnalité. Lexamen débute à 12h30-13h par un repas standard français de 800 kcal. Seule la phase solide est étudiée par de lovalbumine marquée au sulfocolloïde de technétium. Lovalbumine marquée est cuite sous forme dun bloc de blanc duf dur isolé. Ce bloc est fractionné en 8 parties égales représentant chacune environ 12,5 % de lingesta marqué, qui seront comptées séparément avant ingestion. Lacquisition dimages débute avec le premier bol marqué, par une mesure dynamique, centrée sur lsophage et lestomac, du transit sophagien et du mode de rangement des bouchées dans lestomac. Cette acquisition sera réalisée 8 fois, du début à la fin du repas, entrecoupée par la prise hors caméra des autres mets du repas et de leau. Le patient est invité à signaler ses sensations digestives en temps réel. La finalité du transit sophagien étant de conduire un repas dans lestomac, cette méthode nous permet de le replacer dans son contexte physiologique et déchantillonner son évolution de la première à la dernière bouchée. Le traceur est dilué dans lensemble du repas, en fonction de la sécrétion et de la motricité. On peut ainsi étudier la vidange perprandiale, la cinétique du trajet intragastrique du repas, la motricité antrale, sa coordination avec le transit sophagien et le comportement du cardia, cest à dire le mode et la rapidité dentrée en phase digestive de lestomac. La mesure de la vidange gastrique seffectue par moyenne géométrique sur les 4 incidences perpendiculaires. Chaque mesure est suivie ou précédée dun enregistrement de motricité (Figure 2), au rythme de 2 ou 3 par heure jusquau repas du soir. Dans les cas de disponibilité du patient ou dindication impérative, des enregistrements peuvent être faits après le repas du soir à la recherche de la réactivité intestinale, voire gastrique, au nouvel ingesta. Le lendemain le transit colique est étudié, dans sa progression basale nocturne ou stimulée par le petit déjeuner, le déjeuner ou une éventuelle selle. Ces images tardives permettent de mieux interpréter les images plus précoces du transit intestinal. 365 G. VICTOR - FIGURE 3 Courbe scintigraphique de vidange de lestomac total, de lestomac proximal et de lestomac distal (partie supérieure) et débit dévacuation intestinale (partie inférieure), à gauche : chez un sujet témoin à droite : chez une patiente diabétique. Début du repas à 13 h. (données Dr Victor). 366 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Les méthodes d'évaluation de la motricité gastrique chez le diabétique Chez les patients diabétiques, ce protocole permet dévaluer la neuropathie sophagienne, le trouble de VG, la dysmotilité antrale, lhoraire et le débit de la distribution intestinale du repas total (Figure 3), la réactivité du grêle et du côlon aux événements prandiaux ou évacuateurs et de mieux qualifier la symptomatologie par rapport aux projections douloureuses et à lactivité cyclique du tube digestif. Conclusion Comme on le voit, les méthodes dévaluation de la motricité gastrique sont nombreuses et variées. Lestomac est visité, de lintérieur comme de lextérieur, sous les multiples facettes de son activité. Chaque méthode doit être passée au crible de la critique, mais il ny a pas lieu de les opposer ou de les mettre en concurrence. Leurs apports, confrontés dans leurs aspects complémentaires ou dans leurs intersections permettent de saffranchir des biais de chaque outil pour approcher la réalité du phénomène nu. En pratique clinique le problème est différent car, pour un examen utilisé extensivement, le coût de la prise en charge intervient de manière majeure. Dans le domaine digestif nous nen sommes pas encore à létape des évaluations efficacité/coût car lutilité des informations rapportées est pour linstant plus documentaire que traduite en action thérapeutique. Le raisonnement selon lequel il ny a pas lieu de poursuivre, chez un patient fonctionnel digestif, la recherche dinformations parce quon sait pertinemment que, compte tenu de larsenal thérapeutique actuel, la prise en charge nen sera pas modifiée est, à notre sens, une attitude résignée qui conduit à un statu quo préjudiciable aux patients et source de dépenses incontrôlées et incontrôlables. Lestomac nest pas "un viscère sans fièvre", "une poche musculaire en forme de J". Lestomac est un organe intelligent qui demande à être replacé dans le contexte général du tube digestif et des intégrations supérieures. Il ny a pas lieu de lisoler. En pratique clinique il faudra associer des examens de dépistage, simples et économiques, à des explorations plus lourdes soigneusement sélectionnées. Mais dans ce domaine nous nen sommes encore quà la phase dinventaire. Le progrès nécessaire, espéré par les cliniciens et les patients, nest pas une question de méthode dexploration, elles sont nombreuses, mais une question dinvestissement en moyens. Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4 Bibliographie 1. Feldman M, Schiller ER. Disorders of gastrointestinal motility associated with diabetes mellitus. Ann Intern Med 1983 ; 98 : 37884. 2. Piche T, Hébuterne X. La diarrhée du diabétique. Hépato-gastro 1998 ; 4 : 259-66. 3. Read NW. Tests of gastric motility-Summary and Conclusions. In: Reed NW, ed. Gastrointestinal motility-which test? Petersfield, England : Wrightson Biomedical 1989 ; 133-40. 4. Valensi P, Gautier JF, Amarenco G, Sauvanet JP, Leutenegger M, Attali JR. Neuropathie Autonome chez le Diabétique-Recommandations de lALFEDIAM 1999 www.alfediam.org 5. Hoogerwerf WA, Pasricha PJ, Kalloo AN, Schuster MM. Pain : The overlooked symptom in gastroparesis. Am J Gastroenterol 1999 ; 94 : 1029-33. 6. Parkman HP, Harris AD, Krevsky B et al. Gastroduodenal motility and dysmotility : an update on techniques available for evaluation. Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 869-92. 7. Vantrappen G. Methods to study gastric emptying. Dig Dis Sci 1994 ; 39 suppl : 91S-94S 8. Cannon WB. The Mechanical Factors of Digestion. London, Arnold 1911. 9. Horton RE, Ross FGM, Darling GH. Determination of emptying time of the stomach by use of enteric coated barium granules. Br Med J 1965 ; i : 1537-39. 10. Bertrand J, Metman EH, Danquechin Dorval E, Rouleau PH, DHueppe A, Itti R, Philippe L. Etude du temps dévacuation gastrique de repas normaux au moyen de granules radio-opaques. Applications cliniques et validation. Gastroentérol Clin Biol 1980 ; 4 : 770-76. 11. Feldman M, Smith HJ, Simon TR. Gastric emptying of solid radiopaque markers : Studies in healthy subjects and diabetic patients. Gastroenterology 1984 ; 87 : 895-902. 12. Scarpignato C. Gastric emptying measurement in man. In Scarpignato C, Bianchi Porro G ed. Clinical investigation of gastric fonction Basel, Switzerland : S. Karger AG 1990 ; 198-246. 13. Rigaud D, Paycha F, Bouchoucha M. Exploration de la fonction motrice de lestomac. Med Nucl 1996 ; 20 ; 2/3 : 146-59. 14. Jian R, Assael T, Grall Y, Romary D, Jobin G, Valleur P, Dhamlincourt AM, Bernier JJ. Etude comparée de la vidange gastrique de solides digestibles et non dégradables chez 1homme normal et 1ulcéreux duodénal. Gastroentérol Clin Biol 1983 ; 7 : 272-76. 15. Stotzer P, Fjalling M, Grétarsdottir J, Abrahamsson H. Assessment of gastric emptying. Comparison of solid scintigraphic emptying and emptying of radiopaque markers in patients and healthy subjects. Dig Dis Sci 1999 ; 44 : 729-34. 16. Goggin JM, Hoskinson JJ, Kirk CA, Jewell D, Butine MD. Comparison of gastric emptying times in healthy cats simultaneously evaluated with radiopaque markers and nuclear scintigraphy. Vet Radiol Ultrasound 1999 ; 40(l) : 89-95. 17. Lehmann R, Borovicka J, Kunz P, Crelier G, Boesiger P, Fried M, Schwizer W, Spinas GA. Evaluation of delayed gastric emptying in diabetic patients with autonomic neuropathy by a new magnetic resonance imaging and radio-opaque markers. Diabetes care 1996 ; 19 : 1075-82. 18. Mamtora H, Thompson DG. Gastric ultrasound. In: Reed NW, ed. Gastrointestinal motility-which test? Petersfield, England : Wrightson Biomedical 1989 ; 99-104. 19. Holt S, Cervantes J, Wilkinson AA, Wallace JHK. Measurement of gastric emptying rate in humans by real-time ultrasound. Gastroenterology 1986 ; 90 : 918-23. 20. Berstad A, Hausken T, Gilda OH, Thune N, Matre K, Ødegaard S. Volume measurements of gastric antrum by 3D ultrasonography and flow measurements through the pylorus by duplex technique. Dig Dis Sci 1994 ; 39 suppl : 97S-100S. 21. Stehling MK, Evans DF, Lamont G, Ordidge RJ, Howsemann AM, et al. Gastrointestinal tract : dynamic MR studies with echoplanar imaging. Radiology 1989 ; 171 : 41-46. 367 G. VICTOR 22. Fraser R, Schwizer W, Borovicka J, Asal K, Fried M. Gastric motility measurement by MRI. Dig Dis Sci 1994 ; 39 suppl : 20S23S. 23. Schwizer W, Fraser R, , Borovicka J, Crelier G, Boesiger P, Fried M. Measurement of gastric emptying and gastric motility by MRI. Dig Dis Sci 1994 ; 39 suppl : 101S-03S. 24. Kunz P, Crelier G, Schwizer W, Borovicka J, Kreiss C, Fried M, Boesiger P. Gastric emptying and motility : assessment with MR Imagingpreliminary observations. Radiology 1998 ; 207 : 33-40. 25. Feinle C, Kunz P, Boesiger P, Fried M, Schwizer W. Scintigraphic validation of a magnetic resonance imaging method to study gastric emptying of a solid meal in humans. Gut 1999 ; 44 : 106-11. 26. Kunz P, Feinle C, Schwizer W, Fried M, Boesiger P. Assessment of gastric motor function during the emptying of solid and liquid meals in humans by MRI. J Magn Reson Imaging 1999 ; 9 : 75-80 27. Boulby P, Moore R, Gowland P, Spiller RC. Fat delays emptying but increases forward and backward antral flow as assessed by flowsensitive magnetic resonance imaging. Neurogastroenterol Motil 1999 ; 11 : 27-36. 28. Moore JG, Datz FL, Christian PE, Greenberg E, Alazraki N. Effect of body posture on radionuclide measurements of gastric emptying. Dig Dis Sci 1988 ; 33 : 1592-95. 29. Ghoos YF, Maes BD, Geypens BJ, Mys G, Hiele MI, Rutgeers PJ, Vantrappen G. Measurement of gastric emptying rate of solids by means of carbon-labeled octanoid acid breath test. Gastroenterology 1993 ; 104 : 1640-47. 30. Maes BD, Ghoos YF, Geypens BJ, Mys G, Hiele MI, Rutgeers PJ, Vantrappen G. Combined carbon-13-glycine/carbon-14-octanoic acid breath test to monitor gastric emptying rates of liquids and solids. J Nucl Med 1994 ; 35 : 824-31. 31. Mossi S, Meyer-Wyss B, Beglinger C, Schwizer W, Fried MA, Brignoli R. Gastric emptying of liquid meals measured noninvasively in humans with 13C-acetate breath test. Dig Dis Sci 1994 ; 39 suppl: 107S-9S. 32. Flourié B. Le test respiratoire à lhydrogène en gastroentérologie. Hépato-Gastro 1998 ; 5 : 53-55. 33. Maes BD, Mys G, Geypens BJ, Evenepoem P et al. Gastric emptying flow curves separated from carbon-labeled octanoic acid breath test results. Am J Physiol 1998 ; 275 : G169-75. 34. Miller MA, Parkman HP, Urbain J.L, Brown KL, Donahue DJ, Knight LC, Maurer AH, Fisher RS. Comparison of scintigraphy and lactulose breath hydrogen test for assessment of orocecal transit. Lactulose accelerates small bowel transit. Dig. Dis. Sci. 1997 ; 42 : 10-18. 35. Mangnall YF. Clinical uses of applied potential tomography and impedance epigastrography as methods of measuring gastric emptying. In: Reed NW, ed. Gastrointestinal motility-which test? Petersfield, England : Wrightson Biomedical, 1989 ; 91-98. 36. Mangnall YF, Kerrigan DD, Johnson AG, Read NW. Applied potential tomography noninvasive method for measuring gastric emptying of a solid test meal. Dig. Dis. Sci. 1991 ; 36 : 1680-84. 37. Parkman HP, Urbain JL, Knight LC, Brown KL, Trate DM, Miller MA, Maur AH, Fisher RS. Effect of gastric acid suppressants on human gastric motility. Gut 1998 ; 42 : 243-50. 38. Vaisman N, Weintrob N, Blumental A, Yosefsberg Z, Vardi P. Gastric emptying in patients with type 1 diabetes mellitus. Ann N Y Acad Sci 1999 ; 873 : 506-11. 39. Smout AJPM, Jebbink HJA, Akkermans LMA, Bruijs PPM. Role of electrogastrography and gastric impedance measurements in evaluation of gastric emptying and motility. Dig Dis Sci 1994 ; 39 suppl : 110S-13S. 40. Camilleri M, Hasler WL, Parkman HP, Quigley EMM, Soffer E. Measurement of gastrointestinal motility in the GI laboratory. Gastroenterology 1998 ; 115 : 747-62. 41. Houghton LA, Kerrigan DD. Gastropyloroduodenal manometry. In: Reed NW, ed. Gastrointestinal motility-which test? Petersfield, England : Wrightson Biomedical, 1989 ; 105-12. 42. Azpiroz F, Malagelada JR. Physiological variations in canine gastric tone measured by an electronic barostat. Am J Physiol 1985; 248 : G229-37. 43. Azpiroz F, Malagelada JR. Gastric tone measured by an electronic barostat in health and postsurgical gastroparesis. Gastroenterology 1987 ; 92 : 934-43. 44. Coffin B, Azpiroz F, Guarner F, Malagelada JR. Selective gastric hypersensitivity and reflex hyporeactivity in fuctional dyspepsia. Gastroenterology 1994 ; 107 : 1345-51. 45. Whitchead WE, Delvaux M. Working Team: Standardization of barostat procedures for testing smooth muscle tone and sensory thresholds in the gastrointestinal tract. Dig Dis Sci 1997 ; 42 : 22341. 46. Gregersen H. Standardization of barostat procedures. Dig Dis Sci 1998 ; 43 : 1416-18. 47. Gregersen H, Kassab GS. Biomechanics of the gastrointestinal tract. Neurogastroenterol Motil 1996 ; 8 : 277-97. 48. Gregersen H, Orvar K, Christensen J: Biomechanical properties of the duodenal wall and duodenal tone during phase I and phase II of the MMC. Am J Physiol 1992 ; 263 : G197-205. 49. Turnbull GK. Editorials : sensory testing of the gastrointestinal tract: is there a better way ? Am J Gastroenterol 1995 ; 90 : 863864. 50. Chen J, McCallum R. Gastric slow wave abnormalities in patients with gastroparesis. Am J Gastroenterol 1992 ; 87 : 477-82. 51. Abell T, Camilleri M,Hench V et al. Gastric electromechanical function and gastric emptying in diabetic gastroparesis. Eur J Gastroenterol Hepatol 1991 ; 3 : 163-7. 52. Koch K, Stem R, Stewart W et al. Gastric emptying and gastric myoelectrical activity in patients with diabetic gastroparesis. Am J Gastroenterol 1989 ; 84 : 1069-75. 53. Parkman HP, Miller MA, Trate D, Knight LC, Urbain JL et al. Electrogastrography and gastric emptying scintigraphy are complementary for assessment of dyspepsia. J Clin Gastroenterol 1997 ; 24 : 214-19. 54. Bizais Y, Paycha F. Vidange gastrique isotopique. Acquisition des données Expression des résultats Principales indications. Med Nucl 1996 ; 20 ; 2/3 : 160-73. 55. Urbain JLC, Mayeur SM. Développements récents de lexploration isotopique de la vidange gastrique. Med Nucl 1996 ; 20 ; 2/3: 182-88. 56. Kwiatek MA, Jones KL, Burch WM, Horowitz M, Bartholomeusz FDL. Use of technegas as a radiopharmaceutical for the measurement of gastric emptying. Eur J Nucl Med 1999 ; 26 : 903-06. 57. Lien HC, Chang CS, Chen GH, Kao CH et al. Gastric emptying rate assessment based on the proportion of intra-abdominal radioactivity in the stomach. JNM 1999 ; 40 : 1106-10. 58. Siegal JA, Urbain JL, Adler LP et al. Biphasic nature of gastric emptying. Gut 1988 ; 29 : 85-9. 59. Bennink R, Peeters M, Van den Maegdenbergh V, Geypens B, Rutgeerts P, De Roo M, Mortelmans L. Comparison of total and compartmental gastric emptying and antral motility between healthy men and women. Eur J Nucl Med 1998 ; 25 : 1293-99. 60. Urbain JLC, van Cutsem E, Siegel JA et al. Visualization and characterization of gastric contractions using a radionuclide technique. Am J Physiol 1990 ; 259 : G1062-67. 61. Charles F, Camilleri M, Phillips SF, Thomforde GM, Forstrom LA. Scintigraphy of the whole gut: clinical evaluation of transit disorders. Mayo Clinic Proc 1995 ; 70 : 113-8. 62. Charles F, Ferrari P, Mignéco O, Darcourt J. Méthode scintigraphique simplifiée de mesure du transit combiné de lestomac, de lintestin grêle et du côlon. Med Nucl 1996; 20;2/3:192-94. 63. Charles F. Les techniques scintigraphiques de mesure des transits digestifs. Hépato-Gastro 1997 ; 4 : 369-74. 64. Victor G, Chamoiseau S. Caractérisation isotopique de profils fonctionnels gastriques (incluant un film super 8 de 3 mn). Comm. première réunion Franco-Espagnole de Médecine Nucléaire (26è réunion scientifique de lAcomen). Jaca (Espagne), 17-18 oct. 1986. ______ 368 Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°4