Parc de la Courneuve, Parc du Sausset, Parc de la Bergère, Parc de

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Parc de la Courneuve, Parc du Sausset, Parc de la Bergère, Parc de
PARCS DÉPARTEMENTAUX
DE SEINE-SAINT-DENIS :
Parc de la Courneuve, Parc du Sausset,
Parc de la Bergère, Parc de la Fosse Maussoin
Inventaire Entomologique 2006
ALEXIS BORGES, BRUNO MERIGUET, PIERRE ZAGATTI
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Résumé
Les objectifs des études entomologiques engagées en 2006 par l’OPIE avaient pour
objectif de mettre en évidence la présence :
- Des Coléoptères saproxyliques sur le parc de la Courneuve ; coléoptères absents
lors de l’étude réalisée en 2005. Cette absence surprenante méritait une vérification.
- Des cohortes de Lépidoptères diurnes et nocturnes ainsi que celle des Orthoptères
sur le parc du Sausset ;
- de réaliser une première étude des parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin sur
les coléoptères et les lépidoptères.
Au cours de relevés étalés de mai à juillet, l'étude a révélé la présence de 84
espèces de Coléoptères, 75 espèces de Lépidoptères et 12 espèces d’Orthoptères. Parmi
celles-ci, 8 sont déterminantes au titre des znieff en Île-de-France (4 Coléoptères, 3
Lépidoptères et 1 Orthoptère) et 2 espèces (Orthoptères) sont protégées dans cette région.
Il faut souligner la découverte d’une nouvelle espèce de Coléoptères pour la Région :
Scobicia chevrieri, (Bostrychidae) et la découverte de 2 espèces nouvelles, fragiles, de
Lépidoptères pour le département : Aspitates ochrearia (Geometridae) et Heliothis viriplaca
(Noctuidae), la première étant signalée comme menacée d’extinction en Île-de-France.
Les sites prospectés sont des parcs urbains dont la superficie varie entre 400 ha pour
la plus grand et 8 ha pour le plus petit. Ces parcs sont principalement dédiés à l’accueil du
public et aux activités sportives et de loisirs.
Les recommandations proposées sont établies en vue de maintenir et de favoriser la
biodiversité locale par la préservation de biotopes et par l’amélioration des échanges entre
les populations tant au niveau local (parcs départementaux et/ou communaux.) qu’au
niveau régional.
Opie
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Avant-propos
Le présent travail a été effectué au cours de la saison 2006 par l'Office pour les
Insectes et leur Environnement, à la demande du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis.
L'inventaire a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Pierre ZAGATTI.
Il nous est agréable de remercier ici tous ceux qui ont permis et facilité la réalisation
de ce travail sur le terrain notamment les gardiens de parcs.
Nous remercions particulièrement pour la surveillance des pièges d’interception
l’ensemble du personnel du parc la Courneuve nous ayant permis de réaliser ces relevés de
faune dans de bonnes conditions.
Résumé......................................................................................................... 2
Avant-propos .............................................................................................. 3
1) Présentation de l'étude et de ses objectifs............................... 4
2) Présentation des sites .................................................................... 5
3) Méthodologie ................................................................................... 13
A) Méthodes d’échantillonnages utilisées ....................................... 15
i- Méthodes de prospection actives : « chasse à vue » (au sens
large) ........................................................................................................... 15
ii _Dispositifs attractifs.......................................................................... 18
B) Identifications et nomenclature utilisée ...................................... 22
C) Liste des espèces observées en 2006 sur les 4 parcs
départementaux étudiés........................................................................ 23
4) Commentaires et caractéristiques des espèces d’intérêt....... 35
A) Coléoptères du parc de la Courneuve ......................................... 38
B) Lépidoptères et Orthoptères du parc du Sausset :.................. 43
C) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Bergère ................ 51
5) Informations apportées par la campagne de terrain. ............... 54
6) Propositions et mesures en faveur de la diversité
entomologique ......................................................................................... 70
A) Considérations générales................................................................ 70
B) Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2006 ... 80
7) Conclusions ......................................................................................... 92
8) Bibliographie........................................................................................ 95
9) Annexe ................................................................................................... 99
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1) Présentation de l'étude et de ses objectifs
Les données connues du département de Seine-Saint-Denis sont parcellaires.
Quelques données anciennes issues de la bibliographie mentionnent des espèces
remarquables notamment concernant la faune des lépidoptères nocturnes (hétérocères)
dont la présence actuelle mériterait d’être confirmé.
Les espèces plus courantes sont mésestimées et rarement mentionnées. Les
espèces rares peu courantes ou considérées comme patrimoniales sont mises en exergues.
Ces données accumulées au fil du temps permettent de dresser une carte pour l’instant très
partielle de la répartition de ses espèces. Ces lacunes sont le résultats de 2 phénomènes
l’un liée à la prospections qui manque d’intensité à l’échelle d’un département, l’autre liée à
la complexité des habitats (micro habitats) ainsi qu’au cycle très rapide des insectes. Ces
contraintes excluent la possibilité de dresser un bilan en une seule année tout en générant
une masse parfois importante de données. Données principalement constituées de listes
d’espèces dont l’usage direct pour le gestionnaire est très restreint. C’est pour cela que
nous commenterons la présence de certaines de ces espèces qui nous semblent les plus
remarquable et a même de guider par leur biologie le gestionnaire dans ses choix
d’intervention (ou de non intervention) sur le milieu. Une autre approche consistera à définir
les cohortes, i.e. les groupements fonctionnels, qui se trouvent les mieux représentés sur
chacun des sites. Il sera ainsi possible de dresser un profil de la faune présente et des
informations qu’elle apporte sur les milieux, avec la possibilité de proposer des orientations
dans la gestion des terrains. Ces mesures visent à préserver la biodiversité actuelle dans un
premier temps, et, dans un second temps, à favoriser une évolution profitable à cette
diversité par la mise en place d’une gestion adaptée. Nous voulons souligner ici le fait que
les insectes représentent une large part dans la biodiversité et qu’il saurait dommageable,
même pour un milieu urbain très jardiné et géré, de ne pas prendre en compte leurs
exigences.
Il apparaissait pertinent d’établir un inventaire actualisé de l’entomofaune du
département de Seine-Saint-Denis, département le moins prospecté d’Île-de-France et
certainement le moins attrayant pour les entomologistes de cette région. Cet inventaire
raisonné doit mettre en avant la présence des espèces et les milieux qu’elles occupent.
Par la suite d’autres programmes pourront voir le jour, visant à suivre et à évaluer les
populations et les milieux de manière pertinente.
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La recherche de différentes cohortes entomologique dans des parcs urbains a débuté
avec l’OPIE en 2005.
En 2006, cette démarche a été reconduite et orientée a partir des observations
réalisées en 2005 et au vu du potentiel suspecté des nouveaux sites. Ce sont les
coléoptères, les lépidoptères diurnes et nocturnes ainsi que les orthoptères qui ont fait
l’objet de relevés faunistiques. La réalisation effective de cette étude souligne la volonté des
administrateurs du département, de vouloir dresser un état des lieux le plus précis soit-il de
l’entomofaune locale.
2) Présentation des sites
Les parcs départementaux de la Courneuve, du Sausset, de la Bergère et de la
Fosse Maussoin ont été choisis pour être prospectés en 2006.
L’an passé l’OPIE avait prospecté 2 d’entre eux, les parcs de la Courneuve et du
Sausset, les études engagées cette années ne sont pas identiques à celle initiées en 2005
et ne constituent pas des suivis mais une prospection différente pour d’affiner les
connaissances sur les faunes présentes.
Tous ces parcs sont jeunes, une quarantaine d’année au maximum. Parmi ces parcs,
certains sont plus ou moins orientés vers les loisirs d’autres vers le maintien d’une naturalité
partielle ou globale afin de conserver ou favoriser une biodiversité floristique et faunistique.
Le Parc de la Courneuve :
Le parc de la Courneuve, le plus vaste du département de Seine-Saint-Denis, vient
actuellement au 3ème rang des parcs urbains de la région parisienne du point de vue de sa
taille, avec une superficie de 400 ha, après le bois de Boulogne (1000 ha) et le bois de
Vincennes (850 ha). Situé au Nord-Ouest du département, il s'étale sur 5 communes : la
Courneuve, Saint-Denis, Stains, Dugny, Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), autrefois la
grande plaine de France.
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Figure 1 : boisements du parc de la Courneuve.
Ce parc renferme de nombreux groupements d’arbres d’essences diverses (chênes,
pins sylvestres etc.) tous jeunes, ça et là sur sa superficie mais principalement sur la
parcelle n°1.
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Figure 2 : parcellaire du parc départemental de la Courneuve
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Figure 3 : parc du Sausset, secteur du coteau.
Le parc du Sausset
Ce parc départemental est situé au Nord-Est du département sur les communes de
Villepinte et Aulnay-sous-Bois. Il possède une superficie de 200 ha. Il offre au public une
utilisation intermédiaire entre le parc forestier et le parc d’agréments. Les paysages que l’on
y trouve sont de type forestiers (parcelle n°4), pr airies (parcelle n°2, 3 & 4), pelouses
(parcelle n°5), bocage (parcelle n°2), marais (parc elle n°5). On trouve dans le parc du
Sausset de très nombreuses essences ligneuses et herbacées. (107 000 arbres plantés sur
160 ha). Les parcelles n°1 et 5 sont quasi exclusiv ement dédiées au public de part leur
gestion.
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Figure 4 : parcellaire du parc départemental du Sausset.
Le parc de la Bergère
Aménagé entre 1977 et 1988, le parc départemental de la Bergère est bordé par le
chemin de halage du canal de l'Ourcq. Il se situe sur la commune de Bobigny. A l’image du
parc de lle-Saint-Denis, ce parc est destiné aux loisirs du public et des scolaires. De ce fait
la végétation, principalement exotiques, est soumise à une gestion permanente sur la toute
la superficie. Tous les espaces ouverts sont « nettoyés » et entretenus dans le cadre de
l’accueil du public (promeneurs, scolaires, sportifs). En plus ce cette vocation, ce parc sert
fréquemment de « vitrine verte» pour les manifestations (biennale de l’environnement,
concerts, salons, aménagements sportifs provisoires etc.) ce qui entraîne régulièrement
des perturbations. Ces dernières ne sont par forcément défavorables à l’entomofaune.
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Figure 5 : parc de la Bergère.
Figure 6 : parcellaire du parc départemental de la Bergère.
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Le parc de la Fosse Maussoin
Le parc départemental de la Fosse Maussoin est un espace boisé faiblement
aménagé, qui s'étend sur 8 hectares. Il est situé sur la commune de Clichy-sous-bois. Situé
à proximité d'anciennes carrières, le parc présente un boisement forestier jeune où
dominent le chêne pédonculé, le hêtre et le châtaignier.
Figure 7 : boisements du parc de la Fosse Maussoin.
Le parc possède une petite prairie. Il renferme également des terrains de type
forestier enclos et non aménagés
car ils sont situés au-dessus d’anciennes carrières
souterraines dont les galeries fragilisées par des fontis. Ces derniers Cette partie non
accessible ne peut-être dissociée de l’aire prospectée car elle reste disponible pour
l’entomofaune.
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Figure 8 : parcellaire du parc départemental de la Fosse Maussoin.
Figure 9 : exemple de matériel de macrophotographie utilisable.
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3)
Méthodologie
La plupart des méthodes proposées ci-dessous permettent des échantillonnages
qualitatifs (c'est-à-dire la présence d’espèces à un endroit donné, mais elles ne permettent
pas l’évaluation des populations de ces espèces), dont la qualité dépend beaucoup de
l'expérience de l'entomologiste et de sa connaissance de la biologie des Insectes.
La réalisation de cette étude passe par une prospection sur le terrain. Elle s'appuie
sur différentes méthodes d’échantillonnage. Dans la plupart des cas, il est indispensable de
sacrifier et de conserver des individus (en petit nombre) afin de les identifier correctement et
surtout pour conserver une trace des échantillons observés, dont l'identification pourra
toujours être vérifiée a posteriori par un spécialiste.
La collecte d’insecte à des fins d’expertise n’est pas une cause de la régression des
espèces. L’atteinte aux populations est infinitésimale pour une information obtenue très
fiable. Ainsi Rasmon 1997 écrit ceci a propos des bourdons, des prélèvements afin d ‘étude
et la régression de ceux-ci :
« Rasmont & Mersch (1988) comparent l'importance de la régression observée avec
les collectes entomologiques. 100 ans de collectes de bourdons ont rapporté de 200 000 à
300 000 spécimens de France et de Belgique dans les collections et institution de
recherche, soit une moyenne de 2000 à 3000 spécimens par an[...].
Duhayon (1992, 1993) évaluait récemment les densités de population e bourdon
dans les landes à Ericaceae. Il obtenait ainsi des densités instantanées pour une seule
espèce de 1 000 à 10 000 individus / ha. Certaines stations sont plus pauvres (plaines
cultivées) mais d'autres (notamment aux altitudes de 700 -1500 m) peuvent être nettement
plus riches ! On arrive ainsi à une évaluation qui, même en restant prudent se situe aux
environ de 100 000 bourdons/km 2. L'enquête sur la distribution des bourdons de France et
de Belgique à donc eu comme coût écologique 1/23 200 000ème de la population totale de
bourdons portée par le territoire en un siècle (580 000km2 de superficie X 100 ans X 100
000 bourdons /km2 / 250 000 bourdons en collection). Pour reprendre un débat récent sur la
disparition des dinosaures, un individus bourdon à probablement 100 000 fois moins de
chance de mourir de la main d'un entomologiste que de la chute d'une météorite ou d'une
éruption volcanique !
Opie
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Hamon (1994) a récemment étendu cette évaluation de l'impact de la collecte
entomologique à l'ensemble des taxons d'insectes avec une analyse détaillée pour certains
groupes bien précis. Les résultats de sa réflexion sont proches de ceux que je viens
d'exposer.
La démonstration est faîte : la collecte entomologique n'est pas une cause majeure
de régression. Je ne pense pas qu'il existe de moyen d'évaluation des populations animales
qui ait aussi peu d'impact. Même l'observation ornithologique la plus prudente (elle ne l'est
pas toujours) fait courir un risque plus important aux populations qu'elle surveille. Existe t’il
un moyen de marquer un animal avec un risque de mortalité inférieure à 1/ 23 000 000ème
? »1
Pour le cas des Macrolépidoptères, dans la plupart des cas, il n’est pas indispensable
de sacrifier des individus afin de les identifier. La capture au filet permet d’observer les
spécimens à sa guise et de les relâcher. En effet, les caractères distinctifs de chaque
espèce, pour peu qu’on les connaisse (la forme des ailes, leur coloration, la forme des
motifs alaires etc.…) sont généralement visibles à l’œil nu. Nous soulignons bien le fait que
ceci n’est réalisable que par des personnes ayant une expérience en détermination de
Lépidoptères. Pour des groupes de papillons sujets à confusion et à contre-expertise, la
macrophotographie scientifique est un moyen également utilisé car suffisant pour
déterminer de nombreux Lépidoptères.
C’est pourquoi, si l'identification est une étape fréquemment réalisable sur le terrain,
les espèces douteuses sont systématiquement prélevées, sacrifiées et conservées pour
pouvoir être déterminées sans équivoque grâce aux ouvrages de détermination spécifiques
et/ou par l’observation de leurs génitalia. C’est le cas de certains représentants de genres
de Lépidoptères difficiles comme les minuscules Idaea ou Eupithecia (Geometridae).
L'utilisation d'une loupe binoculaire et des d’ouvrages de détermination spécifiques
reste donc nécessaire pour la plupart des groupes d’Insectes comme la quasi totalité des
Coléoptères.
1
Il n’est donc pas du tout justifié d’écrire dans les pages Internet du site des parcs
(http://www.parcs93.info/fr/programme-des-parcs/) à propos de l’été des papillons « Cette
exposition est le résultat d’une chasse photographique […]; cette chasse tout aussi
intéressante qu’une chasse aux papillons a l’avantage de ne pas mettre en danger
des espèces devenues rares. ». la confusion crée dans l’esprit du public va contre l’esprit
des démarches de sensibilisation à l’environnement.
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La qualité des identifications assure la qualité de l'étude. Il est souvent indispensable
de faire appel à des spécialistes pour des groupes particulièrement difficiles.
A) Méthodes d’échantillonnages utilisées
i- Méthodes de prospection actives : « chasse à vue » (au sens large)
Lépidoptères :
Pour les Lépidoptères diurnes, les jours sans vent de très beau temps n (doux à
chauds et ensoleillés) sont les plus favorables. Les papillons pour voler nécessitent que la
température de leurs muscles alaires atteigne un optimum qui diffère selon les espèces (de
25° à 30° C pour un grand nombre de Rhopalocères).
Chasse à vue :
- De jour : Les papillons sont échantillonnés à vue, sur des éléments linéaires du
paysage au moyen d'un filet à papillons. Un circuit de prospection préétabli par
l’entomologiste est suivi, mais en s’adaptant aux déplacements erratiques de Lépidoptères,
afin de couvrir au mieux la diversité des milieux.
Figure 10 : chasse à vue avec un filet à papillons.
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Battage : de jour comme de nuit (parc du Sausset) un léger battage de la
végétation (branches d’arbres, plantes basses etc.) va permettre de déloger des papillons
au repos, nocturnes et diurnes, qui prendront alors leur envol, se feront remarquer et que
l’on pourra capturer.
Observation accrue de la « végétation d’intérêt » : les imagos de Lépidoptères
se nourrissant de nectar via leur trompe, l’observation des plantes en fleurs permet de
déceler des papillons parfois discrets dans les airs (cf. photo ci-dessous).
Figure 11: trois Zygaena filipendulae butinant une cardère.
Les chenilles, elles seront recherchées sur les plantes hôtes disponibles sur le site.
Les arbres et plantes basses attaquées (défoliation plus ou moins marquées) sont étudiés
mais les chenilles ne seront pas élevées pour confirmer l’espèce dont elles sont la larve. Il
faut savoir que beaucoup de chenilles ne sont pas assez caractéristiques pour permettre
l’identification à l’espèce mais plutôt au genre surtout lorsqu’elles n’en sont pas à leur
dernier stade larvaire. Ceci est vrai même si ces chenilles sont observées sur une plante
hôte déterminable, car beaucoup de chenilles sont polyphages (elles consomment plusieurs
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espèces ou familles de plantes différentes) donc ne pouvant pas être mise en relations avec
un nom d’espèce.
Coléoptères et Orthoptères :
Chasse à vue : Les Coléoptères et Orthoptères sont échantillonnés à vue, le long de
transects sur des éléments linéaires du paysage au moyen d'un filet à papillons. Si le temps
est ensoleillé, c'est la méthode efficace pour les Coléoptères floricoles, mais aussi pour
beaucoup d'espèces héliophiles vivant au niveau du sol, comme les Cicindèles etc. Les
Orthoptères pourront fréquemment êtes localisés de par leur « chant ».
Fauchage : Le filet fauchoir est utilisé dans la végétation basse et permet de
collecter une faune extrêmement abondante d'Insectes dont les Coléoptères et les
Orthoptères. On essaiera dans la mesure du possible de faucher une espèce végétale à la
fois.
Parapluie japonais (nappe montée) : Une toile carrée de couleur claire de 120 x
120 cm est tendue sur un cadre pliant en bois. La nappe est maintenue d'une main sous le
feuillage des arbres et arbustes pendant que l'on secoue brutalement les végétaux avec
l'autre main (battage). Les Insectes se laissent tomber sur la nappe où ils sont facilement
collectés à l’aide d’un aspirateur à bouche pour la plupart. Cette méthode capture tous les
Insectes présents sur les branches des arbres et des arbustes : Coléoptères Elateridae,
Buprestidae, Chrysomelidae, Curculionidae etc.
Visite des gîtes : Bien entendu, l'examen d'habitats très particuliers est
indispensable principalement pour les Coléoptères: bois morts, notamment sous les écorces
(à terre ou sur pied), intérieur des champignons, sous les grosses pierres, cavités dans les
troncs, bouses et crottins, nids et terriers, talus de mousse au bord des ruisseaux etc.
Certains examens sont destructeurs (arrachage des écorces, destruction des souches …).
Tous les gîtes ne sont donc pas systématiquement prospectés et les pierres sont remises
en place.
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ii _Dispositifs attractifs
- Lépidoptères (parc du Sausset):
Dispositif lumineux : c’est la méthode pour recenser les Lépidoptères Hétérocères
nocturnes. Les papillons sont attirés à l’aide de lampes de 250 watts ou 500 watts dites
« mixtes » à vapeur de mercure émettant dans le spectre ultraviolet et de draps blancs pour
réfléchir la lumière et offrir une surface suffisamment importante pour que les papillons
puissent se poser et être bien visibles.
Figure 12: dispositif lumineux attractif pour les Lépidoptères nocturnes.
C’est pour cela que les chasses nocturnes sont effectuées durant les périodes les
plus favorables, soit les nuits sans lunes, sans vent, de préférences consécutives à des
journées chaudes.
Dans ces conditions, les Lépidoptères nocturnes qui se dirigent en fonction des
lumières nocturnes naturelles (lune, étoiles) sont d’avantages réceptifs à notre lampe.
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Le piège lumineux formant un halo de lumière d’intensité décroissante autour de
l’ampoule, la recherche des papillons à proximité est effectuée. En effet, de nombreux
Lépidoptères nocturnes premièrement attirés par les émissions lumineuses de l’ampoule
préfèrent ensuite se poser à l’écart de celui-ci.
Ces prospections commencent au crépuscule pour se terminer vers 3h - 4h du matin
en moyenne, heure qui correspond souvent à un ralentissement des arrivées. La majorité
des Insectes sont identifiés in situ (et pris en photo pour preuve ou confirmation), les autres
sont capturés et conservés.
- Coléoptères :
Pièges Barber (parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin):
Les pièges sont constitués de gobelets en polyéthylène (20 cl) enterrés jusqu'au
bord supérieur de façon à créer un puits dans lequel les Insectes marcheurs vont choir. Une
plaque (pierre ou écorce), disposée un centimètre au-dessus du bord supérieur du piège, le
protège de l'eau de pluie. Ces pièges de chute ont été rendus attractifs par l'addition de 4 cl
de vin additionné de sel (conservateur). Les pièges Barber ainsi appâtés sont très efficaces
pour échantillonner la faune des Carabidae et des Silphidae. Ces pièges sont
malheureusement facilement localisés et détruits par les mammifères ongulés, sauvages et
domestiques. Dans le cadre des inventaires menées en Seine-Saint-Denis, les pièges au
sol ont étés groupé par 2 ou 3 et sont figurés sur la carte par un point bleu.
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Figure 13 : piège de chute.
Piège à interception (parc de la Courneuve):
Ces pièges d'utilisation récente sont constitués d'un croisillon en Plexiglas
transparent placé au-dessus d'un entonnoir lui-même muni d'un flacon collecteur. Les
Insectes volant sur le site peuvent ainsi être prélevés. Ces pièges présentent une très
grande sélectivité vis-à-vis des Coléoptères. En milieu boisé cet ensemble est disposé en
hauteur dans les arbres, parmi les branches charpentières, éventuellement à proximité de
branches mortes et ou de cavités visibles. Dans ce cas il permet de capturer des espèces
dites saproxyliques c'est-à-dire des Coléoptères xylophages, mycétophages et leurs
prédateurs, qu'on ne trouve quasiment jamais par d'autres méthodes, espèces souvent très
discrètes. L’étude 2006 sur ce parc portant spécifiquement sur cette entomofaune, un
liquide attractif (d’éthanol à 70 %) avait été ajouté au flacon collecteur contenant du liquide
conservateur (eau + gros sel) et un agent « mouillant » ( liquide vaisselle) empêchant les
coléoptères de flotter à la surface du flacon de collecte.
Opie
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Le rendement de ce piège non destructeur est assez faible. Ce piège lourd et
coûteux est cependant assez voyant et sujet au vandalisme et aux fortes intempéries. De ce
fait, au vu de la forte fréquentation des parcs étudiés, nous avions choisi de ne pas installer
ces pièges dans les 2 plus petits parcs (parc de la Bergère et de la Fosse Maussoin) et de
porter un effort particulier quant à leur dissimulation. Ainsi, en 2006, au cours des 2 mois
durant lesquels ces pièges ont été en place, aucun de ces pièges n’a été volontairement
dégradé ce qui est rassurant au vu de la forte fréquentation et de nos expériences passées
dans d’autres sites. Il faut souligner que les gardes du parc avaient été prévenus de la
présence des pièges et étaient chargés par la direction du parc de les surveiller et de
renseigner le public curieux de voir ces dispositifs.
Figure 14 : piège à vitre suspendu à un pin sylvestre.
Ces pièges à vitre sont figurés individuellement par un point rouge sur la carte
présenté au chapitre 2 (page 6).
Opie
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B) Identifications et nomenclature utilisée
Selon les sites, l’étude à porté sur :
- les Coléoptères saproxyliques du parc de la Courneuve ;
- les Lépidoptères Rhopalocères et Macrohétérocères, les Orthoptères du parc du
Sausset ;
- les Coléoptères et Lépidoptères pour les parcs de la Bergère et de la Fosse
Maussoin.
Les Insectes ont été observés et collectés en 2006 par A.BORGES & B. MERIGUET.
Les Coléoptères ont été identifiés par B. MERIGUET, P. ZAGATTI et A. BORGES,
les Lépidoptères par A. BORGES et P. MOTHIRON et les Orthoptères par B. MERIGUET.
La liste des espèces présentée au chapitre suivant est établie selon la nomenclature
de Fauna Europea par les personnes-ressources qui ont pris la responsabilité des
identifications.
Les sources bibliographiques pour la nomenclature et les identifications sont
rassemblées en fin de document.
Au cours de l’étude pour l’ensemble des sites nous avons réalisés 17 visites entre le
5 mai et le 7 septembre 2006 :
Ces visites servaient à relever les pièges à Insectes et à effectuer des chasses à vue
sur le parcours. Pour l’étude des Lépidoptères sur le parc du Sausset, 3 journées de
chasses diurnes (les 17/05, 02/06, 26/07) et 3 nuits de chasses nocturnes (les 22/06, 26/07,
22/08) ont été réalisées.
Pour l’étude des Orthoptères, 2 sorties les 11 juillet et 7 septembre 2006 ont été
effectuées.
Parmi le matériel collecté, 944 spécimens (dont 468 Lépidoptères) ont été identifiés,
soit 240 observations qui concernent 173 espèces (dont 84 Coléoptères, 75 Lépidoptères
et 12 espèces d’Orthoptères).
Opie
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
C) Liste des espèces observées en 2006 sur les 4 parcs départementaux étudiés
La notion d’indicateur forestier signifie qu’il s’agit de Coléoptère saproxylique
indicateur de la qualité du milieu forestier et en particulier du cycle du bois (Brustel 2001) cf.
chapitre 5) A.
Toutes les données présentées dans ces listes ont été saisies dans une base de
données.
A) Parc de la Courneuve
51 espèces ont été contactées au cours de la campagne 2006 au parc de la
Courneuve.
Opie
23
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Coléoptères du parc de la Courneuve
Famille
Carabidae
Silphidae
Staphylinidae
Histeridae
Lucanidae
Melolonthidae
Cetoniidae
Eucnemidae
Elateridae
Drilidae
Cantharidae
Cleridae
Trogositidae
genre
espèce
auteur
Dromius
Thanatophilus
Dendroxena
Creophilus
Saprinus
Paromalus
Paromalus
Dorcus
Serica
Valgus
Dromaeolus
Eucnemis
Microrhagus
Hylis
Hylis
Hylis
agilis
sinuatus
quadrimaculata
maxillosus
semistriatus
flavicornis
parallelepipedus
parallelipipedus
brunnea
hemipterus
barnabita
capucina
lepidus
foveicollis
olexai
simonae
Fabricius
Fabricius
Scopoli
Linnaeus
Scriba
Herbst
Herbst
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Villa
Ahrens
Rosenhauer
Thomson
Palm
Olexa
Melasis
Agrypnus
Stenagostus
Drilus
Rhagonycha
Necrobia
Allonyx
Thanasimus
Tillus
Nemozoma
buprestoides
murinus
rhombeus
flavescens
fulva
violacea
quadrimaculatus
formicarius
elongatus
elongatum
Linnaeus
Linnaeus
Olivier
Olivier
Scopoli
Linnaeus
Schaller
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Déterminant
ZNIEFF
Indicateur
forestier
X
X
X
Tableau n° 1
Opie
Espèces
commentées
24
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Famille
Dermestidae
Bostrichidae
Anobiidae
Silvanidae
Biphyllidae
Zopheridae
Coccinellidae
Erotylidae
Mycetophagidae
Oedemeridae
Salpingidae
Cerambycidae
Chrysomelidae
Curculionidae
genre
Dermestes
Trogoderma
Scobicia
Ptilinus
Uleiota
Biphyllus
Bitoma
Synchita
Harmonia
Coccinella
Psyllobora
Dacne
Litargus
Oedemera
Oedemera
Nacerdes
Salpingus
Salpingus
Lissodema
Leiopus
Xylotrechus
Obrium
Grammoptera
Clytra
Magdalis
espèce
undulatus
versicolor
chevrieri
pectinicornis
planata
lunatus
crenata
undata
axyridis
septempunctata
vigintiduopunctata
bipustulata
connexus
lurida
nobilis
carniolica
planirostris
ruficollis
denticolle
femoratus
arvicola
cantharinum
ruficornis
laeviuscula
rufa
auteur
Brahm*
Creutzer
Villa & Villa
Linnaeus
Linnaeus
Fabricius
Fabricius
Guérin-Méneville
Pallas
Linnaeus
Linnaeus
Thunberg
Geoffroy
Marsham
Scopoli
Gistl
Fabricius
Linnaeus
Gyllenhall
Fairmaire
Olivier
Linnaeus
Fabricius
Ratzeburg
Germar
Déterminant
ZNIEFF
Indicateur
forestier
X
X
X
X
X
X
X
Tableau n° 1- suite
Opie
Espèces
commentées
25
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
B) Parc du Sausset :
Lépidoptères :
Les deux statuts
« déterminant de ZNIEFF » et « protégé régional » sont les plus
connus des trait patrimoniaux, mais ils ne suffisent pas à caractériser l’éventuel intérêt
patrimonial régional d’une espèce donnée :
La liste des espèces protégées a été élaborée à une époque où la connaissance de la
faune régionale était encore rudimentaire dans certaines familles : ainsi les Geometridae en ont
été écartés.
La liste des espèces déterminantes est avant tout un outil d’évaluation des milieux. Elle
correspond à une sélection de 128 espèces représentatives des milieux d’intérêt régional, mais
ne prétend pas énumérer toutes les espèces dignes d’intérêt parmi les 2500 et quelques
Lépidoptères d’Île-de-France. Il nous a paru utile de faire référence à un outil régional plus
complet et plus à jour, à savoir l’inventaire régional des Lépidoptères, réalisé et entretenu par
le GILIF (Groupe d’Inventaire des Lépidoptères d’Île-de-France). La liste établie passe en
revue toutes les espèces connues de la région et établit un statut régional de vulnérabilité.
Ce statut caractérise l’état de l’espèce et l’urgence de la protection de ses biotopes. La
terminologie utilisée pour les statuts s’inspire de celle de l’U.I.C.N. (Union Internationale pour la
Conservation de la Nature). Aucune mention particulière n’est faite pour les espèces « Non
menacées ».
M - « menacée » une espèce dont la survie est incertaine si les menaces actuelles
continuent d’opérer. Dans la pratique, cette catégorie regroupe des espèces très peu
observées, fréquemment liées à un milieu en forte régression. On n’en connaît
souvent que peu de populations, isolées les unes des autres.
Opie
26
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
V - « vulnérable » une espèce ayant connue une régression significative dans un passé
récent, qui laisse supposer une évolution vers le statut « menacé » si les causes de
la régression persistent ou s’amplifient. En Île-de-France, c’est le cas notamment de
nombreuses espèces forestières qui ont déserté les bois surexploités de la banlieue
pour se localiser dans les grands massifs où elles peuvent encore être localement
communes. Notons bien que « vulnérable » ne veut pas dire « rare partout ».
Cette liste, basée sur « la liste systématique et synonymique des Lépidoptères de
France de Patrice Leraut (1997) », énumère par ordre systématique, les Lépidoptères recensés
lors de notre étude.
Toutes les données associées à cette liste ont été saisies dans une base de données
OPIE et GILIF.
Il faut également souligner que seul les Rhopalocères et Macrohétérocères ont été
recensés. Peu d’études incluent les Macrohétérocères, généralement faute de compétence ou
de documentation sur ce sujet (littérature dispersée, confidentielle, souvent en langue
étrangère…). Nous avons pu le faire parce que nous disposons d’une expertise reconnue sur
ce domaine, et tout particulièrement dans le contexte de l’Île-de-France (Philippe Mothiron,
spécialiste des Macrohétérocères français, est le coordonnateur de l’Inventaire des
Lépidoptères d’Île-de-France). Ceci assure à la fois la qualité des déterminations et la
pertinence de l’appréciation du statut des espèces dans le contexte régional.
Nous indiquons dans la dernière colonne du tableau ci-contre la dernière citation de la
littérature ou observation (donnée non publiée par exemple). Lorsque la mention « inconnue »
est apposée, aucune note concernant la présence de l’espèce dans le département n’a pue
être trouvée dans la littérature, mais connaissant la biologie et la répartition de celle-ci dans la
région, sa présence préalable reste fort probable. Il s’agit donc de lacune de prospection.
La mention « espèce nouvelle »signale une occurrence d’une espèce peu banale et
jamais observée en Seine-Saint-Denis
Opie
27
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Forme des antennes
Famille
HETEROCERE
HEPIALIDAE
ZYGAENIDAE
SPHINGIDAE
HESPERIIDAE
RHOPALOCERE
HETEROCERE
genre
Triodia
Zygaena
Macroglossum
Carcharodus
Ochlodes
PIERIDAE
Leptidea
Pieris
Pieris
Pieris
Anthocaris
Colias
LYCAENIDAE Celastrina
Polyommatus
Aricia
NYMPHALIDAE Pararge
Coenonympha
Pyronia
Maniolia
Melanargia
Vanessa
Cynthia
Aglais
GEOMETRIDAE Scopula
Idaea
Idaea
Idaea
Idaea
Idaea
Idaea
Xanthorhoe
Epirrhoe
Camptogramma
Cidaria
Plemyria
Gymnoscelis
Aplocera
espèce
auteur
sylvina
filipendulae
stellatarum
alceae
venatus
sinapis
brassicae
rapae
napi
cardamines
crocea
argiolus
icarus
agestis
aegeria
pamphilus
tithonus
jurtina
galathea
atalanta
cardui
urticae
rubiginata
ochrata
vulpinaria
fuscovenosa
dimidiata
aversata
degeneraria
spadicearia
alternata
bilineata
fulvata
rubiginata
rufifasciata
plagiata
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Esper
Turati
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Fourcroy
Linnaeus
Rottemburg
Denis & Schiffermüller
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Hufnagel
Scopoli
Herrich-Schäffer
Goeze
Hufnagel
Linnaeus
Hübner
Denis & Schiffermüller
Müller
Linnaeus
Forster
Denis & Schiffermüller
Haworth
Linnaeus
Déterminant
ZNIEFF
menacé /
vulnérable
X
X
X
V
Dernière citation
de la littérature/ observation
1979
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2004
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
2005
Inconnue
1986
1993
1991
1993
1993
1990
1993
1988
2005
1994
1979
1995
1997
Tableau n° 2
Opie
28
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Forme des antennes
Famille
HETEROCERE
GEOMETRIDAE
genre
Ligdia
Chiasmia
Peribatodes
Ematurga
Cabera
Campaea
Aspitates
NOTODONTIDAE Gluphisia
ARCTIIDAE
Eilema
Phragmatobia
NOCTUIDAE
Hypena
Laspeyria
Tyta
Euclidia
Autographa
Cryphia
Subacronicta
Amphipyra
Hoplodrina
Mesoligia
Oligia
Cosmia
Thalpophila
Aletia
Aletia
Aletia
Mamestra
Lacanobia
Xestia
Ochropleura
Axylia
Actinotia
Agrotis
Agrotis
Agrotis
Agrotis
Heliothis
espèce
adustata
clathrata
rhomboidaria
atomaria
pusaria
margaritata
ochrearia
crenata
griseola
fuliginosa
proboscidalis
flexula
luctuosa
glyphica
gamma
algae
megacephala
pyramidea
octogenaria
furuncula
latruncula
pyralina
matura
pallens
impura
albipuncta
brassicae
oleracea
c-nigrum
plecta
putris
hyperici
puta
ipsilon
exclamationis
segetum
viriplaca
auteur
Denis & Schiffermüller
Linnaeus
Denis & Schiffermüller
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Rossi
Esper
Hübner
Linnaeus
Linnaeus
Denis & Schiffermüller
Denis & Schiffermüller
Linnaeus
Linnaeus
Fabricius
Denis & Schiffermüller
Linnaeus
Goeze
Denis & Schiffermüller
Denis & Schiffermüller
Denis & Schiffermüller
Hufnagel
Linnaeus
Hübner
Denis & Schiffermüller
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Denis & Schiffermüller
Hübner
Hufnagel
Linnaeus
Denis & Schiffermüller
Hufnagel
Déterminant
ZNIEFF
menacé /
vulnérable
M
V
V
Dernière citation
de la litérrature/ observation
Inconnue
1989
1997
2005
1979
1986
Nouvelle espèce
1923
Inconnue
1993
1993
Inconnue
1993
2005
2005
Inconnue
Inconnue
1997
Inconnue
1995
1995
Inconnue
1997
Inconnue
1993
1993
1997
1993
1993
1995
1995
Inconnue
Inconnue
1989
1993
1991
Nouvelle espèce
Tableau n° 2 - suite
Opie
29
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Orthoptères
Sous Ordres
ENSIFERES
Famille
genre
espèce
auteur
punctatissima
Bosc
Phaneroptera
falcata
Poda
Platycleis
tessellata
Charpentier
Tettigonia
viridissima
Linné
Phaneropteridae Leptophyes
Tettigoniidae
Conocephalidae Conocephalus
CAELIFERES
fuscus
Fabricius
Ruspolia
nitidula
Scopoli
Meconemidae
Meconema
meridionale
A. Costa
Gryllidae
Oecanthus
pellucens
Scopoli
Eumodicogryllus
bordigalensis
Latreille
Chorthippus
biguttulus
Linné
Chorthippus
parallelus
Faber
Euchorthippus
declivus
Acrididae
Tableau n° 3
30
Brisout de Barneville
Déterminants
ZNIEFF
Protection
régionale
X
X
X
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
C) Parc de la Bergère
Coléoptères
Famille
Carabidae
Aphodiidae
Cetoniidae
Nitidulidae
Coccinellidae
Cerambycidae
Curculionidae
genre
espèce
Nebria
Leistus
Notiophilus
Asaphidion
Calathus
Harpalus
Pseudoophonus
Ophonus
Philorhizus
Trichonotulus
Valgus
Glischrochilus
Oenopia
Leiopus
Pogonocherus
Grammoptera
Barypeithes
Otiorhynchus
brevicollis
rufomarginatus
rufipes
flavipes
fuscipes
atratus
rufipes
ardosiacus
melanocephalus
scrofa
hemipterus
hortensis
conglobata
femoratus
hispidus
ruficornis
pellucidus
ovatus
Tableau n° 4
31
auteur
Fabricius
Duftschmid
Curtis
Linnaeus
Goeze
Latreille
De Geer
Lutshnik
Dejean
Fabricius
Linnaeus
Fourcroy
Linnaeus
Fairmaire
Linnaeus
Fabricius
Boheman
Linnaeus
Déterminant
ZNIEFF
Indicateur
forestier
commenté
X
X
X
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Forme des antennes
Famille
RHOPALOCERE
PIERIDAE
HETEROCERE
LYCAENIDAE
NYMPHALIDAE
ARCTIIDAE
genre
espèce
Pieris
Pieris
Polyommatus
rapae
napi
icarus
Pararge
Euplagia
aegeria
quadripunctaria
Lépidoptères
Tableau n° 5
32
auteur
Linnaeus
Linnaeus
Rottemburg
Linnaeus
Poda
Déterminant
ZNIEFF
menacé /
vulnérable
Dernière citation
de la littérature/ observation
2005
2005
2005
2005
2005
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
D) Parc de la Fosse Maussoin
Coléoptères
Famille
Carabidae
Lucanidae
Cetoniidae
Buprestidae
Cantharidae
Anobiidae
Cucujidae
Byturidae
Biphyllidae
Zopheridae
Coccinellidae
Salpingidae
Cerambycidae
Curculionidae
genre
espèce
Nebria
Poecilus
Pterostichus
Amara
Amara
Paranchus
Platycerus
Trichius
Trachys
Cantharis
Ptinomorphus
Pediacus
Byturus
Biphyllus
Synchita
Chilocorus
Chilocorus
Calvia
Salpingus
Tetrops
Grammoptera
Curculio
Barypeithes
Strophosoma
Polydrusus
Magdalis
brevicollis
cupreus
vernalis
nitida
similata
albipes
caraboides
zonatus
quercicola
fusca
imperialis
dermestoides
ochraceus
lunatus
undata
bipustulatus
renipustulatus
quatuordecimguttata
planirostris
praeustus
ruficornis
glandium
pellucidus
capitatum
pterygomalis
armigera
Tableau n° 6
33
auteur
Fabricius
Linnaeus
Panzer
Sturm
Gyllenhal
Fabricius
Linnaeus
Germar
Marseul
Linnaeus
Linnaeus
Fabricius
Scriba
Fabricius
Guérin-Méneville
Linnaeus
Scriba
Linnaeus
Fabricius
Linnaeus
Fabricius
Marsham
Boheman
De Geer
Boheman
Geoffroy
Déterminant
ZNIEFF
Indicateur
forestier
commenté
X
X
X
X
X
X
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Lépidoptères
Forme des antennes
Famille
HETEROCERE
RHOPALOCERE
ZYGAENIDAE
PIERIDAE
LYCAENIDAE
NYMPHALIDAE
HETEROCERE
GEOMETRIDAE
genre
auteur
Déterminant
ZNIEFF
X
menacé /
vulnérable
Espèces observée
à la Fosse Maussoin
Dernière citation
de la littérature/ observation
Zygaena
filipendulae
Linnaeus
X
2005
Pieris
brassicae
Linnaeus
X
2005
Pieris
rapae
Linnaeus
X
2005
Pieris
napi
Linnaeus
Anthocaris
cardamines
Linnaeus
X
X
2005
2005
Celastrina
Polyommatus
argiolus
icarus
Linnaeus
Rottemburg
X
2005
X
2005
Pararge
aegeria
Linnaeus
X
2005
Pyronia
Maniolia
tithonus
Linnaeus
X
2005
jurtina
Linnaeus
X
2005
Melanargia
galathea
Linnaeus
X
2005
Inachis
io
Linnaeus
X
2005
Vanessa
Camptogramma
atalanta
bilineata
Linnaeus
Linnaeus
X
X
2005
2005
NOTODONTIDAE Gluphisia
LYMANTRIIDAE Lymantria
NOCTUIDAE
espèce
X
Esper
X
1923
dispar
Linnaeus
X
1989
Euclidia
glyphica
Linnaeus
X
2005
Autographa
gamma
Linnaeus
X
2005
crenata
Tableau n° 7
34
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
4) Commentaires et caractéristiques des espèces d’intérêt
Nous souhaitons rappeler les statuts qui peuvent mettre en avant certaines
espèces par rapport à l’ensemble des espèces recensées et que nous avons
indiqués dans les tableaux du chapitre précédent.
Il s’agit du statut de « déterminant ZNIEFF », de « protégé régionale », de
« protégé nationale » (aucune espèce trouvée n’en fait partie), « bio-indicateurs
forestiers » et pour les Lépidoptères le statut proposé par le GILIF, « vulnérable », ou
« menacé ».
Cependant, ces statuts ne signifient pas systématiquement que l’espèce est
rare, fragile ou en régression.
A côté de cela d’autres espèces méritent d’êtres mises en avant de part leur
biologie ou leur observation peu courante.
Les ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique)
sont des zones du territoire national où des éléments remarquables du patrimoine
naturel ont été identifiés. Les ZNIEFF de type I sont de petites surfaces caractérisées
par leur richesse écologique, celles de type II correspondent à de grands ensembles
naturels homogènes.
Ces ZNIEFF ont été établies sur la base de relevés naturalistes, en fonction
de la présence d'espèces remarquables et caractéristiques de milieux remarquables
: les espèces déterminantes de ZNIEFF. Les listes sont établies au niveau régional.
Ces zones n'ont pas été établies sur la base de données entomologiques,
mais plutôt à partir de données botaniques ou ornithologiques.
En 2006, 8 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été recensées dont 3 espèces sur
le parc de la Courneuve, 4 sur le parc du Sausset, 0 sur le parc de la Bergère et 1
sur le parc de la Fosse Maussoin.
2 espèces protégées régionalement ont été trouvée en 2006, sur le parc du Sausset.
0 espèce protégée nationalement a été trouvée en 2006 sur les parcs étudiés.
35
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs :
Déterminer la valeur patrimoniale des milieux naturels est un des objectifs
prioritaires des gestionnaires d'espaces et des naturalistes. En fonction de la nature
des milieux étudiés, certaines espèces animales ou végétales pourront être
sélectionnées comme bio-indicateurs, dès lors que leurs exigences écologiques
étroites (espèces sténoèces) les cantonnent à des milieux de qualité.
La qualité recherchée dans un milieu peut être un faible état de pollution, un
faible taux d'intensification des activités agricoles ou bien un fort taux de naturalité
d'un espace peu anthropisé.
Pour les milieux forestiers, la qualité du milieu s'exprime par l'hétérogénéité
spécifique et paysagère des peuplements, la présence simultanée d'arbres
appartenant à toutes les classes d'âge, l'abondance des "accidents sylvicoles"
(arbres dépérissant, arbres à cavités, arbres attaqués par des champignons etc.…)
et enfin par l'abondance de bois mort à terre (chablis) et sur pied (chandelles).
Les Coléoptères saproxyliques sont des espèces liées au cycle du bois, qu'il
s'agisse de xylophages, de saprophages, de mycétophages ou de prédateurs des
précédents. Certains de ces saproxyliques ont des exigences extrêmement strictes
et ne se rencontrent que dans les rares secteurs forestiers européens qui n'ont pas
connu d'interventions sylvicoles notables depuis des siècles. D'autres espèces,
moins rares, peuvent se trouver dans des peuplements où est pratiquée une
sylviculture de production respectueuse de la biodiversité.
Ces Insectes constituent donc d'excellents bio-indicateurs de la qualité des
milieux forestiers et sont rassemblées dans un référentiel de 300 espèces utilisables
pour caractériser une forêt française (Brustel 2001). Pour chaque espèce sont défini
un indice de patrimonialité (Ip) qui tient compte de la rareté de l'espèce dans les
échantillonnages (en fonction de leur origine géographique), et un indice fonctionnel
de saproxylation (If) qui exprime les exigences écologiques de l'espèce.
36
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Ipn = indice de patrimonialité pour les espèces de la moitié Nord de la
France.
- “1” Espèces communes et largement distribuées (faciles à observer).
- “2” Espèces peu abondantes ou localisées (difficiles à observer).
- “3” Espèces jamais abondantes ou très localisées (demandant en général
des efforts d’échantillonnage spécifiques).
- “4” Espèces très rares, connues de moins de 5 localités actuelles ou
contenues dans un seul département en France.
If = indice fonctionnel de saproxylation (habitat larvaire) :
- “1” Espèces pionnières dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeantes en
terme d’habitat.
- “2” Espèces exigeantes en terme d’habitat : liées aux gros bois, à des
essences peu abondantes, demandant une modification particulière et préalable du
matériau par d’autres organismes et/ou prédatrices peu spécialisées.
- “3” Espèces très exigeantes dépendantes le plus souvent des espèces
précédentes (prédateurs de proies exclusives ou d’espèces elles-mêmes exigeantes)
ou d’habitats étroits et rares (champignons lignicoles, cavités, très gros bois en fin de
dégradation, gros bois d’essences rares …) ;
L'utilisation d'un référentiel comme celui-ci pour caractériser objectivement
une forêt nécessite la prise en compte de protocoles d'échantillonnage standardisés
pour pouvoir comparer des sites entre eux. De telles grilles d'évaluation n'existent
pas encore (un groupe de travail coordonné par l'OPIE et le Ministère de l'Agriculture
doit proposer prochainement des protocoles standardisés). Aussi, la caractérisation
des forêts françaises au moyen du référentiel de Brustel utilise beaucoup de
données de la littérature, privilégiant les sites les plus fréquentés par les naturalistes.
L’évolution des modes de gestion adaptés à cette faune présente un intérêt
patrimonial considérable.
12 Coléoptères bio-indicateurs forestiers ont été trouvés en 2006 dont 10 sur
le parc de la Courneuve (groupe ciblé spécifiquement) et 2 sur le parc de la Fosse
Maussoin.
37
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
A) Coléoptères du parc de la Courneuve
- Dendroxena quadrimaculata (=Xylodrepa quadripunctata): Silphe à l'aspect très
caractéristique, classé parmi les espèces déterminantes pour l'Île-de-France. Encore
communs dans l'ouest de la région. D. quadripunctata est un prédateur arboricole
principalement de chenilles. Son observation régulière dans les sites montrant
d’importantes populations de chenilles défoliatrices constituerait un bon indice de la
réactivité de l’entomofaune.
- Dromaeolus barnabita : C'est une espèce considéré historiquement comme très
rare, qui comme Tetratoma desmaresti, n'était connue que du massif de
Fontainebleau pour la moitié nord de la France. D. barnabita a cependant été
observée bien plus que de coutume en 2002 à Fontainebleau et il est possible que
sa relative abondance soit une conséquence de la tempête de décembre 1999, mais
des observation régulières depuis cette date, nous laisse également penser qu’elle
pourrait avoir largement étendue son aire de répartition.
- Eucnemis capucina : Cet Eucnémide est très rarement observé. Il est lié aux vieux
arbres. Habituellement connu des vieilles futaies de Fontainebleau et de
Rambouillet. Elle est inscrite sur la liste des Coléoptères bio indicateurs de la qualité
des milieux forestiers. Son observation sur le parc de la Courneuve nous intrigue
particulièrement et soulève la question de ses réelles exigences écologiques
- Hylis simonae : Le genre Hylis (= Hypocoelus) n'a été révisé qu'assez récemment,
par Olexa et par Palm entre 1950 et 1970. Comme les espèces sont de plus très
difficiles à identifier, il n'est pas étonnant qu'une espèce comme H. simonae soit très
rarement signalée d'Île-de-France. Les Eucnemides sont, dans leur ensemble, des
espèces peu courantes. De petite taille, ils se développent dans les branches mortes
bien exposées au soleil, c’est à dire les plus hautes des arbres. Seul le piège à
interception nous a permis d’en capturer de nombreux exemplaires, au-delà de ce
que nous étions habitués à capturer chaque année. H. simonae est une espèce
possédant une vaste répartition, mais pour laquelle il est rare de trouver plus d’un ou
deux individus sur un site donné.
38
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
- Hylis olexai et Hylis foveicollis : Deux autres espèce d’Eucnemidae, à peine plus
fréquentes que la précédente, elles sont connues de Rambouillet et de
Fontainebleau. Il faut vraisemblablement rechercher dans leurs raretés apparentes
un manque de prospection et une difficulté réelle d’identification.
- Scobicia chevrieri : Ce Coléoptère Bostrychidae était considéré, il y a peu, comme
absent d’Île-de-France. Il a été découvert en plusieurs points d’Île-de-France et
particulièrement de la petite couronne dont le Bois de Boulogne (Mériguet B. et
Borges A., 2007- sous presse).
- Stenagostus rhombeus : Ce gros Taupin est prédateur à l’état larvaire de larve de
Cerambycidae (Megopis scabricornis, Cerambyx cerdo, Cerambyx scopolii, …).
Cette espèce est peu sélective. La larve a besoin de deux années avant de se
nymphoser. Les adultes apparaissent fin juin et restent actif jusqu’au mois de
septembre. Ils ont une activité principalement nocturne. Les captures par d’autres
moyens que le piège attractif aérien amorcé avec du vin sont rares.
- Allonyx quadrimaculatus : Ce petit Cleridae est particulièrement rare et peu
courant. Il chasse des scolytes liés aux peuplements résineux. Sa capture sur le site
de la Courneuve est remarquable.
- Tillus elongatus : C'est un prédateur d'Insectes xylophages, notamment
d'Anobiidae qui fréquente exclusivement les vieux troncs de feuillus. Hôte classique
des vieilles futaies de plaine, l'espèce est un indicateur de la qualité des
peuplements forestiers.
- Nemozoma elongatum : Les Ostomatidae (= Trogositidae) sont des Insectes
saproxyliques de taille moyenne qui sont soit prédateurs comme Nemosoma
elongatum, soit mycétophages. Cette espèce cylindrique et très allongée est bien
adaptée à la chasse dans les galeries de xylophages sur de très vieux bois cariés,
chênes ou hêtres. C'est une espèce assez rare comme la plupart des membres de la
famille.
- Trogoderma versicolor : Ce Dermestidae est un commensal des chenilles dont la
larve se développe dans les nids communautaires .Chenilles qui ont abondés cette
39
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
année sur le site du parc même si nous n’avions pas observé d’espèces grégaires.
Cette espèce de Coléoptère est particulièrement discrète, peu de citations sont donc
disponibles.
- Biphyllus lunatus : Ce Coléoptère est inféodé à un champignon Daldinia
concentrica se développant d’après nos informations uniquement sur les troncs de
jeunes feuillus, en particulier de Frêne, d’où son degré d’exigence écologique.
- Nacerdes carniolica : Cet Oedémère nocturne est une espèce méridionale et
orientale en limite d'aire en Île-de-France. Les mentions de cette espèce peu
fréquente sont toutes récentes et il est possible qu'il s'agisse d'une espèce en
expansion.
- Obrium cantharinum : Ce petit longicorne se développe sur les essences
feuillues, en particulier le saule, le tremble mais aussi le frêne. Sa période d’activité
crépusculaire le rend difficile à observer. Les trois exemplaires capturés sur le site
viennent tous de pièges à interception. C’est encore une espèce dont la majeure
partie des captures est connue de Fontainebleau et de ses environs. Quelques
mentions sont faites des Yvelines et du Val-de-Marne.
40
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Planche 1. Légende: 1 Dendroxena quadrimaculata, 2 Dromaeolus barnabita ; 3
Eucnemis capucina ; 4 Microrhagus lepidus ; 5 Hylis foveicollis ; 6 Hylis olexai ; 7
Hylis simonae ; 8 Melasis buprestoides ; 9 Stenagostus rhombeus ; 10 Allonyx
quadrimaculatus ; 11 Thanasimus formicarius ; 12 Tillus elongatus ; 13 Scobicia
chevrieri ; 14 Biphyllus lunatus ; 15 Nacerdes carniolica ; 16 Obrium cantharinum
Photo par Zagatti Pierre (sauf 13 www.zin.ru/animalia/Coleoptera)
41
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Pour ce site, 3 espèces déterminantes de ZNIEFF liées aux milieux forestiers
dont deux classées parmi les saproxyliques ont été capturées. Ce groupe compte 10
représentant sur le site.
genre
espèce
Dromaeolus barnabita
2
biologie larvaire
2
xylophile II
2
3
xylophile II
Microrhagus lepidus
2
3
xylophile II
Hylis
foveicollis
2
3
xylophile II
Hylis
olexai
2
2
xylophile II
Hylis
simonae
2
3
xylophile II
Stenagostus rhombeus
2
2
prédateur
Allonyx
quadrimaculatus
2
3
prédateur
Tillus
elongatus
2
2
prédateur
Biphyllus
lunatus
3
2
mycétophage
Eucnemis
If
capucina
Ipn
Tableau n° 8
Synthétiquement nous avons observé :
- en terme de rareté : Ipn
0 espèce commune et largement distribuée
5 espèces peu abondantes et localisées
5 espèces jamais abondantes ou très localisées
Aucune espèce très rare et très localisée
- en terme d’habitat : If
0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu
exigeante.
9 espèces exigeantes.
1 espèces très exigeantes.
42
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
B) Lépidoptères et Orthoptères du parc du Sausset :
Lépidoptères
Zygaenidae
- Zygaena filipendulae (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est très commune
partout en France. Les imagos s’observent uniquement au mois de juillet en Île-deFrance. Ses biotopes sont les prairies, les friches et les lisières de bois. La chenille
consomme des Lotus et des Coronilles.
A sa période de vol, ce papillon s’observe aisément posé, en train de butiner
les chardons et autres cardères bien exposés au soleil. Le secteur du coteau pour le
parc du Sausset lui convient particulièrement.
Hesperidae
- Carcharodus alceae (déterminant ZNIEFF) : Ce papillon est décrit comme
étant localisé et peu abondant mais présent partout en France. Il vole dans les
prairies fleuries, les pelouses sèches, friches, talus et jardins. La chenille se nourrit
de malvacées. Ce papillon a été observé sur le coteau du parc du Sausset.
Nymphalidae
- Melanargia galathea (déterminant ZNIEFF) : Rare près de Paris, commun
ailleurs, ce papillon vit dans les prairies. Il a pour particularité de larguer ses œufs un
à un en plein vol au dessus du biotope favorables à la chenille. En effet, cette
dernière se nourrit de diverses graminées.
L’observation de cette espèce s’est révélée courante en 2005 et 2006 dans
les parcs du département disposant de friches de plusieurs dizaines de mètres
carrés au minimum. Pour les autres (Ile-Saint-Denis, parc de la Bergère), son
absence est entre autre liée à l’absence de milieu favorable.
43
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Geometridae
- Plemyria rubiginata (vulnérable). Cette espèce, dont l’imago vole de mai à
juillet en Île-de-France, est répandue mais peu fréquente, observable souvent au
voisinage des agglomérations (jardins ou forêts en petite ou moyenne couronne). La
chenille consomme des feuilles de Bouleau, d’Aulne, plus rarement d’autres arbres
fruitiers.
- Aspitates ochrearia (menacée, nouvelle espèce pour le département) : Le
papillon s’observe en Île-de-France de mai à septembre au cours de 2 générations.
La chenille consomme diverses plantes herbacées des prairies sèches où vole
également le papillon. Cette espèce thermophile était autrefois beaucoup plus
largement répandue, notamment dans les friches sèches de l’ouest de Paris, du
Mantois, des environs d’Étampes et du sud de la Seine-et-Marne. Durant les
dernières décennies, ses apparitions se sont faites beaucoup plus exceptionnelles,
sa répartition semblant se morceler fortement.
Ce papillon a été capturé de jour, à vue sur le coteau le 17 mai 2006 ce que
nous rattachons à un vol de la 1ère génération.
Notodontidae
- Gluphisia crenata : Espèce répandue mais localisée qui tend à se raréfier
dans l’ouest de la France. La dernière citation pour le département remonte à 1935.
L’espèce s’observe dans les lieux boisés, parcs et jardins. La chenille consomme les
feuilles de peupliers et de saules.
Ce papillon a été capturé en un seul exemplaire, de jour, lors d’une chasse à
vue le 17/05/2007. Lorsqu’elle est présente cette espèce peut s’observer la nuit
autour d’une lampe de chasse car elle y est bien réceptive.
Noctuidae
-
Laspeyria
flexula :
L’espèce
est
répandue
et
assez
commune,
mais
particulièrement dans les secteurs chauds (la moitié des citations émanent de la
région d’Étampes et Fontainebleau). Elle est pratiquement absente des milieux
44
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
urbanisés. Le papillon s’observe de mai à octobre. La chenille consomme des
lichens.
- Tyta luctuosa : L’imago est assez commun, en mai-juin et surtout en juillet-août en
Île-de-France. Il vole de jour comme de nuit et affectionne les fleurs de troène. Il se
rencontre dans les prairies, les friches, les jardins. Il serait en forte régression en Îlede-France d’après Brusseaux G. et Jacquin M (1996).
- Cosmia pyralina : Ce papillon est répandu mais moyennement commun. Il vole de
mai à août en Île-de-France. Il affectionne les friches, les fourrés, les buissons. Il se
rencontre parfois en ville, où il pourrait vivre au dépend des arbres fruitiers. La
chenille est polyphage sur de nombreux feuillus comme les genres Ulmus,
Crataegus, Prunus, Malus.
- Actinotia hyperici (vulnérable) Ce papillon peut s’observer de mai à juillet en Îlede-France. L’espèce est peu fréquente et est parfois trouvée en ville. Cette espèce
serait peut-être migratrice dans cette région. La chenille consomme du millepertuis.
45
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Planche 2, Lépidoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos - Borges A).
46
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Planche 3, Lépidoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos - Borges Alexis).
47
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
- Heliothis viriplaca (vulnérable, nouvelle espèce pour le département) : Ce
papillon peut être observé de juin à septembre en Île-de-France. Il est migrateur dans
cette région .Les adultes arrivent début juin des régions plus au sud (la chrysalide ne
peut pas passer l’hiver en Île-de-France) Les citations de cette espèce émanent
principalement du sud de la région. Nous sommes vraisemblablement en présence
de colonies restreintes et instables renouvelées irrégulièrement par apports
migratoires. Il s’écoule parfois de longues périodes sans que l’espèce soit observée.
Ces dernières années, l’espèce est apparue régulièrement dans les jachères et sur
les pelouses du sud de l’Essonne. Il semble bien que les colonies essonniennes
soient établies de façon permanente (ce qui n’empêche nullement des renforcements
périodiques par apports migratoires).Ses biotopes sont les endroits calcaires ou
sablonneux, les rivages, les landes, les friches. La chenille consomme les plantes
basses des friches et cultures comme les Crepis, Trifolium, Silene, Ononis,
Centaurea.
Voici une espèce de plus dont la chenille et l’imago s’observent dans les
friches. Le maintien de cette formation végétale et sa gestion raisonnée sont
essentiels pour l’accueil de ces espèces migratrices qui sont de plus en plus
vulnérable.
La totalité des espèces observées au cours de cette étude est visible
(photographies) sur le site internet de Philippe Mothiron : www.lepinet.fr, avec leur
nom vernaculaire associé au nom scientifique et la sous famille à laquelle ils
appartiennent.
Orthoptères
-Platycleis
tessellata
(déterminant
ZNIEFF) :
Cette
espèce
est
particulièrement discrète et n'avait pas été signalée depuis une longue période avant
1990. Elle a été observée depuis 1997 dans l'Essonne et la Seine-et-Marne. Elle
occupe de préférence des gazons secs typiques des milieux chauds et arides. Les
populations observées sont constituées de nombreux individus. Sa présence en
Seine-Saint-Denis va donc dans le sens d’une conquête/reconquête du territoire
francilien. Cette espèce semble étendre son aire de répartition. Discrète, elle est liée
48
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
à un milieu herbacés thermophile et présentant de nombreuses hétérogénéités.
Cette espèce a été observée sur le coteau.
-Ruspolia nitidula: (protégé régional) : Cette espèce affectionne les milieux
frais, tels que les fossés et les prairies humides, les pelouses à végétation haute. Elle
est observée très régulièrement dans la région bien que située ici dans le nord de
son aire de répartition. Particulièrement abondante aux environs des zones
« humides » et du bocage du parc. Nous avons observés et entendu de nombreux
individus stridulants. La présence de cette espèce dans le fond du bocage met en
évidence un site favorable à cette espèce dont la gestion appliquée en 2005-2006 lui
convient puisque cette espèce était abondante localement.
-Tettigonia viridissima et Meconema meridionale : Deux espèces d’Orthoptères
qui fréquentent les buissons tout comme Leptophyes et Phaneroptera mais
également les hautes branches des arbres. La grande sauterelle verte émet les soirs
d’été un chant particulièrement puissant, audible à plusieurs dizaines de mètres.
-Oecanthus pellucens (protégé régional) : le Grillon d’Italie était rare dans
la région il y a quelques décennies. Il est devenu si répandu aujourd’hui qu’il occupe
tous les espaces en friche jusque dans les zones urbanisées ! Il pond ses œufs dans
les tiges de légumineuses, où ils passeront la mauvaise saison.
Espèce thermophile, sur ce site, elle a été observée sur le coteau. La station
actuelle devrait pratiquement être considérée comme détruite suite aux actions
d’entretien de la parcelle, bien qu’heureusement il y ait les emprises restées en friche
aux abords de la ligne du RER.
49
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Planche 4 : Orthoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos
Mériguet Bruno).
50
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Nous avons estimé plausible la présence de deux autres espèces ; Oedipoda
caerulescens un grand criquet vivant sur sol nu, et Mantis religiosa, la mante
religieuse, Insecte prédateur, signalée du parc. Nos recherches ont été vaines. Le
broyage du coteau à l’automne 2006 risque d’avoir mis à mal les populations de
cette dernière.
C) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Bergère
-Coléoptères
- Trichonotulus scrofa : Cet aphodius est un petit coléoptère coprophage.
Rencontré de façon très ponctuelle dans les fèces des grands herbivores et Suidae.
Il semble avoir trouvé localement une autre façon d’accomplir sont cycle biologique,
peut être en profitant des excréments de chiens ou de lapins.
- Leiopus femoratus : Ce petit longicorne, se développe aisément dans les
branchette et les branche d’arbustes. Le spécimen capturé sur le site à été pris par
battage de branche morte dans un buisson du parc.
- Pogonocherus hispidus : Cet autre petit longicorne, plus discret et un peu moins
fréquent que le précédent a également été pris au battage. Il montre une préférence
pour de nombreuses espèces de feuillus en particulier les arbres fruitiers.
-Lépidoptères
Nous signalons que parmi les Lépidoptères recensés sur ce site, seul Euplagia
quadripunctaria aurait pu justifier un commentaire. Cette espèce est inscrite sur la
directive Habitat européenne. Ce statut était en fait prévu et justifié pour la seule
sous-espèce Euplagia quadripunctaria rhodonensis (endémique de l’Île de Rhodes)
qui est effectivement menacée. La mention Rhodonensis a été omise dans la version
définitive de la directive. L’espèce et les sous espèces françaises sont très
communes en France dans toutes sortes de milieux dont les parcs urbains. Ainsi
51
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
cette espèce malgré son statut ne doit pas retenir notre attention de façon
particulière.
D) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Fosse Maussoin
-Coléoptères
- Platycerus caraboides : Ce petit Lucanide opophage (qui consomme de la sève et
autres sucs végétaux) sort au mois de mai où il va lécher les bourgeons de chênes et
d’autre feuillus. C’est une espèce indicatrice de la qualité du milieu forestier.
Trachys quercicola : Ce tout petit bupreste 2,5 mm n’est que très rarement
mentionné. Son observation dans le département en fait une mention tout à fait
remarquable.
- Biphyllus lunatus : (Det.). Ce remarquable Coléoptère est inféodé à un
champignon Daldinia concentrica se développant d’après nos informations
uniquement sur les troncs de jeunes feuillus, en particulier de Frêne d’où son
exigence écologique.
Pour le site nous avons capturées 1 espèce déterminante de ZNIEFF liée aux
milieux forestiers, espèce qui fait partie des bio-indicateurs de la qualité du milieu
forestier. Rappelons que nous n’avons pas placé de dispositifs dédiée à l’étude de
cette faune.
genre
espèce
Platycerus caraboides
Biphyllus
lunatus
If
Ipn
3
2
3
2
biologie larvaire
saproxylophage
mycétophage
Tableau n° 9
52
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Synthétiquement nous avons observé :
- en terme de rareté : Ipn
0 espèce commune et largement distribuée
2 espèces peu abondantes et localisées
0 espèce jamais abondante ou très localisée
0 espèce très rare et très localisée
- en terme d’habitat : If
0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeante.
0 espèce exigeante.
2 espèces très exigeantes.
Lépidoptères
Zygaenidae
- Zygaena filipendulae (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est très commune
partout en France. Les imagos s’observent uniquement au mois de juillet en Île-deFrance. Ses biotopes sont les prairies, les friches et les lisières de bois. La chenille
consomme des Lotus et des Coronilles.
Les 2 spécimens ont été observés dans la friche en train de butiner des
chardons en plein soleil.
Nymphalidae
Melanargia galathea (déterminant ZNIEFF) : Rare près de Paris, commun
ailleurs, ce papillon vit dans les prairies. Il a pour particularité de larguer ses œufs un
à un en plein vol au dessus du biotope favorables à la chenille. En effet, cette
dernière se nourrit de diverses graminées. Les 2 exemplaires ont été observés dans
la friche en train de butiner des chardons en plein soleil. L’intérêt de cet espace est
évident du moins pour les Rhopalocères.
53
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
5) Informations apportées par la campagne de terrain.
L’étude réalisée en Seine-Saint-Denis pour la 2ème année consécutive nous
permet de souligner certains aspects. d’une part par comparaison avec des points
soulevés lors de l’étude menée en 2005, nous pouvons dire que les études dites
«ciblées » de 2006 ont atteint leurs objectifs :
-les Coléoptères saproxyliques ont bien été recensés au parc de la Courneuve
comme nous le suspections ;
-Des Lépidoptères nocturnes dont la présence était pressentie et non
mentionnées de la littérature sur le département ont été découvertes. Nous insistons
ici sur le fait qu’un inventaire couvrant les périodes de mars à octobre c'est-à-dire
l’ensemble de la période de vol des Lépidoptères serait des plus instructifs pour
disposer de données scientifiques complètes et actualisées sur les espèces de ce
groupe d’Insectes à l’échelle du département.
A titre de comparaison voici le nombre des espèces de Macrolépidoptères
divisées par grands groupes, recensés jusqu’en 2006 par département de l’Île-deFrance :
Hétérocères
Rhopalocères
Zygènes Bombycoïdes Noctuelles Géomètres
Paris (75)
Seine-et-Marne (77)
Yvelines (78)
Essonne (91)
Hauts-de-Seine (92)
Seine-Saint-Denis (93)
Val-de-Marne (94)
Val d'Oise (95)
72
(4)
47
136
107
115
9
138
324
282
100
10
133
291
256
104
10
135
326
274
73
(3)
63
198
181
59
(4)
63
123
127
64
(1)
88
180
152
92
(8)
120
247
238
Tableau n° 10 : Chiffre entre parenthèses : synthèse encore perfectible, chiffre minimum fourni pour
mémoire. Source : Philippe Mothiron – lepinet.fr
Les chiffres de la Seine-Saint-Denis restent les plus faibles avec ceux de
Paris.
54
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
- Parc de la Courneuve :
Les résultats sur le parc de la Courneuve montrent l’importance de la cohorte de
Coléoptères saproxyliques malgré la jeunesse des boisements par la présence
d’espèces considérées comme rares ou remarquables. A noter la découverte d’une
nouvelle espèce pour l’Île-de-France (Scobicia chevrieri, Bostrychidae) avec plus de
70 individus capturés. Tous les pièges d’interception mis en oeuvre on fournis au
moins un spécimen de cette espèce.
La faune des coléoptères forestier faisait l’objet d’une prospection orientée sur
le site de la Courneuve L’année précédente, la prospection initiale n’avait pas permis
de mettre en évidence la moindre espèce de la liste Brustel ce qui nous avait surpris.
L’étude 2006 a été lancée afin de faire le point sur la réalité de cette observation.
La campagne 2006 a porté ses fruits en révélant la présence de plusieurs
espèces remarquables liée au milieu forestier.
Ces observations ont été possibles par la mise en place d’une méthodologie
de collecte adaptée à cette faune. Nous avons implanté un nombre conséquent de
pièges à interception (huit, par paire) dans des milieux boisés très variés : Un sous
bois de feuillus avec des individus âgés ; dans un sous bois de jeunes hêtres,
charmes et frênes ; sur un coteau de la ligne de RER dans un bosquet de pins
sylvestres et le long d’un étang sur des saules dépérissant. Nous avons de plus
modifié les propriétés d’attraction des dispositifs en ajoutant au liquide fixateur, de
l’éthanol. Cette molécule attire en nombre les Insectes, à la recherche d’arbres
stressés, et leurs prédateurs. Il ne faut donc pas comparer cette liste à celle qui
aurait été établie sur un autre site avec d’autres méthodes et un effort de prospection
bien différent sans prendre en compte ces différences.
Par contre, une telle richesse doit nous amener à réfléchir sur l’origine de
cette faune dans un parc néoformé tel que celui de la Courneuve.
Il apparaît clairement d’une part les coléoptères liés au cycle de dégradation
du bois sont bien présents et d’autre part qu’ils sont représentés par des espèces
55
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
remarquables, espèces que l’on ne se serait pas attendus à trouver dans un
boisement moderne.
Les espèces qui correspondent à la faune attendue sont les eucnemides (sauf
E. capucina), Stenagostus et dans une moindre mesure Tillus elonguatus.
Cette faune se retrouve fréquemment dans presque tous les boisements de
feuillus même si le bois mort est évacué dans le cadre d’une gestion classique.
Par contre Eucnemis capucina, Allonyx quadrimaculatus et Biphyllus lunatus
sont des espèces que l’on ne rencontre que très rarement. Il nous parait donc
important de revenir sur leur capture et d’essayer de comprendre pourquoi il font
partit de la faune du parc de la Courneuve.
Revenons sur les différents éléments qui peuvent participer à construire la
vision que nous avons de la faune du parc
En premier lieu il convient de retenir l’histoire de la création du parc. Celui-ci
est un parc néoformé en 1954 puis étendu en 1970 sur une zone de cultures
maraîchères. Plus de 200 000 jeunes arbres ont étés plantés à cette occasion sur
des surfaces complètement vierge de faune forestière. Cet ensemble est isolé du
reste des autres ensembles boisés
Lors de la création du site deux hypothèses peuvent être retenues : Est-ce
que ces espèces ont pu être introduites avec les arbres en particulier de jeunes
plants ? Est ce que ces espèces étaient déjà présentes dans les quelques arbres qui
ont été préservés lors de la mise état du site. ? L’hypothèse d’une faune relictuelle
nous parait plus pertinente que celle de l’introduction avec les jeunes plants. En effet
si des travaux d’une promenade sont engagé dès 1954, il est vraisemblable que
certains arbres encore présent aujourd’hui étaient déjà adultes. Leur élimination
n’aura pas laissé de trace.
L’isolement actuel n’a rien à voir à avec la structure des corridor écologique
d’il y a 50 ans. Une étude à posteriori pourrait s’avérer instructive à ce sujet.
56
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
L’isolement actuel est particulièrement visible à l’échelle de la région, le parc
de la Courneuve est complètement isolé et sertit par le tissu urbain. La déconnexion
directe du site avec les ensembles forestiers du pourtour de la métropole est
particulièrement évidente. Ce qui fait de la circulation de la faune, d’une espèce, un
évènement remarquable.
Figure ci contre : 15 et 16 : localisation du site de la Courneuve à l’échelle de
la région (flèche rouge).
Figure 15, sur photos satellites Spot disponible sur le Geoportail de l’IGN, la
zone grise au centre, sous la flèche est l’agglomération parisienne.
Figure 16, en fausse couleur faisant apparaître les secteurs boisées d’Île-deFrance
Les cartes en fausses couleurs ont été réalisées par sélection d’une plage de
couleur (ici le vert sombre) correspondant aux boisements.
57
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Figure 15 :
Figure 16 :
58
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
L’étude à une plus petite échelle, en s’intéressant à des ensembles de moins
grande taille permet de faire ressortir de l’image en fausses couleurs des éléments
boisées dont la proximité géographique avec le site de la Courneuve est évidente.
Ces sites comme par exemple ceux surlignés en orange sont les parcs de la
Tussions, la Poudrerie nationale de Sevran et la forêt régionale de Bondy. Il n’existe
pas de continuité matérielle consistante entre ces différents sites.
On peut percevoir (hormis quelques artefacts) la présence d’arbres qui
constituent des voies de transit encore disponibles. Cette approche permet aussi de
se rendre compte de la densité de ces arbres qui bien que faible n’est pas nulle.
La ceinture verte qui contourne la mégalopole par l’est est en certains points
particulièrement ténue voir discontinue. Le tissu urbain constitue pour un grand
nombre d’espèce un véritable labyrinthe, une barrière infranchissable.
Figure 17 et 18 : localisation du site de la Courneuve à l’échelle du
département de Seine-Saint-Denis.
Figure 17, sur photos satellites Spot disponible sur le Géoportail de l’IGN
Figure 18, en fausse couleur, les secteurs boisés. Les secteurs à faible
densité de point présentent de nombreux artefacts qui sont liés à la résolution du
document initiale. Ces artefacts sont résorbés à très faible échelle, comme du le
document suivant où l’on distingue sur la vue aérienne les arbres individualisés.
Figure 19 et 20 pages suivantes: vue du site du Parc de la Courneuve.
Figure 19 photos satellites Spot disponible sur le géoportail de l’IGN
Figure 20, en fausse couleur, les boisements à l’échelle du parc et de ses
environs.
Si les groupements d’arbres sont assez facilement identifiable leur état
sanitaire ne peut être interprété et donc leur intérêt pour l’entomofaune ne peut être
prédit.
59
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Figure 17 :
Figure 18 :
60
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Figure 19 :
61
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Figure 20:
62
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Cet isolement géographique très flagrant à l’échelle de la région, n’est donc
plus tout à fait une réalité à l’échelle du parc. Même si la densité de végétation n’est
pas celle d’une galerie forestière les insectes sont susceptibles de circuler au travers
du tissu urbain. Le déplacement des insectes y reste soumis à d’autre paramètre tel
que les tolérances/exigences écologique des insectes.
C’est un second aspect qu’il convient d’examiner en se penchant sur la
biologie des espèces remarquables.
- Biphyllus lunatus est inféodé à un champignon Daldinia concentrica se
développant uniquement sur les troncs de jeunes Frênes. Dès lors qu’il existe une
frênaie avec des arbres blessé, le champignon est susceptible de s’implanter et les
coléoptères de percevoir l’existence de celui-ci.
- Allonyx quadrimaculatus chasse des scolytes liés aux peuplements
résineux. Sa présence est donc liée à la présence de résineux d’une part, à la
présence de scolytes d’autre part. Présence elle-même liée à la présence de
résineux en situation de stress profond. Stress lié dans notre cas à la présence d’un
champignon affectant les pins sylvestres. Cette espèce présente donc niche très
étroite (résineux, stress, scolytes).
- Eucnemis capucina est considéré comme lié aux vieux arbres, nous
supposons qu’elle se développe dans les branches de faible diamètre. Son
observation sur le parc de la Courneuve, tout comme ses observations récentes
dans des milieux dont la constitution est éloigné des vielles futaies telle que des
haies ou des boisement nettement moins âgés nous intrigue particulièrement et
soulève la question de ses réelles exigences écologiques. Nous manquons de recul
et d’observations mentionnant la nature des milieux où cette espèce à été capturée
pour préciser les traits de la biologie de cette espèce. Nous comptons
particulièrement sur des piégeages à grande échelle, actuellement en cours, pour
faire avancer la connaissance de la faune des insectes saproxyliques. Ces
informations seront à mettre en relation avec les compositions faunistiques obtenues
dans les parcs de Seine-Saint-Denis
63
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Dans le tissu urbain, des zones peuvent servir de refuge, de relais. Les
espaces possédant quelques vieux arbres en constituent d’excellents. Toutes les
espèces que nous avons capturées sont parfaitement capables de se déplacer par la
voie des airs. Ils ont donc très bien pu se déplacer de proche en proche, d’îlots en
îlots, pour gagner le parc de la Courneuve.
Ce scénario est le plus probable pour toutes ces espèces sachant que les
micro-habitats auxquels sont liées ses espèces et donc les signaux recherchés par
les espèces, sont très différents les un des autres.
Les voies qui ont été empruntées et les mobiles permettant d’expliquer le
déplacement puis l’implantation sont très différentes. L’existence d’un faisceau, d’un
couloir écologique unique est peu probable.
Enfin il ne faut pas exclure l’hypothèse de l’importation par l’homme lors du
déplacement de matière végétale. En particulier une grande quantité de bois mort à
été stockée suite à la tempête de 1999, le gigantesque tas de bois en limite de la du
parc est tout à fait propice à la dissémination de quelques insectes xylophage. Que
cela soit cet évènement ou des stockages précédents, l’importation par l’homme
reste une des voies de circulation privilégiée pour la faune et la flore au niveau
mondial.
L’activité d’individus colonisateurs est la solution classique qui permet à une
espèce d’étendre son aire de répartition. Sur le très grand nombre de tentatives
(nombre d’individus X années) il y en a certaines qui aboutissent et permettent aux
individus soit de trouver une partenaire et de rejoindre une population implantée soit
de pondre dans un milieu non encore colonisé.
Cette étape de colonisation est lente car il faut que les insectes soit dans leur
milieu d’origine en population suffisamment importante pour que certains initient une
exploration d’un nouvel habitat et que les nouveau milieux soient à même de leur
fournir les micro-habitats permettant la réalisation d’au moins un cycle biologique.
La faune d’un site se constitue donc au fur et a mesure que des espèces
arrivent à s’implanter. Dans le même temps d’autre espèces pour lesquelles les
64
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
habitats (et les micro-habitats) disparaissent voient leur population et leur aires
d’occupation se réduire avant de disparaître localement.
Afin d’avoir une vision la plus concrète de l’immigration des insectes il nous parait
pertinent de prendre en compte deux espèces supplémentaires : Corymbia cordigera
et Scobicia chevrieri. Ces deux espèces sont en dehors de leur aire classique de
répartition la première de façon très localisée puisque le secteur de la Courneuve est
l’une des seule station au nord de l’Yonne, la seconde par colonisation de la région
parisienne au cours des 10 dernières années, probablement due à une importation
unique ou répétée lié à l’action de l’homme.
Une extension du champ de l’étude aux sites susceptibles de servir de relais
permettrait de mieux comprendre si certains sites sont plus favorables que d’autres.
Par exemple en engageant des échantillonnages sur la faune des arbres
d’alignement, des micro groupement d’arbre, ou des supposés continuums
permettant d’établir des indices de richesse spécifiques. Ces protocoles standardisés
permettraient de mener une comparaisons entre les faune des différents sites.
Par comparaison, raisonnée, il nous semble instructif de se pencher sur
d’autre site de tailles conséquente (le parc du Sausset, la haute-ile, la forêt de
Bondy) en se penchant sur leur histoire et en mettant celle-ci en relation avec la
faune.
En prenant l’exemple de sites ayant déjà fait l’objet d’échantillonnage il est
possible d’établir une comparaison entre cette faune et celle des parcs de Sevran et
de Bondy. L’échantillonnage a été réalisé avec seulement 3 pièges d’interception par
sites amorcés à l’éthanol, en 2003. L’effort d’investigation n’est pas tout à fait de la
même envergure, les milieux prospectés n’étaient pas non plus s
65
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
genre
espece
Forêt régionale de
Bondy
&
Parc de Sevran
Parc
départemental de
la Courneuve
Cleridae
(prédateurs)
Allonyx
Tillus
quadrimaculatus
elongatus
x
Anaglyptus
Prionus
mysticus
coriarius
x
x
Dromaeolus
Eucnemis
Hylis
Hylis
Hylis
Isoriphis
Microrhagus
barnabita
capucina
foveicollis
olexai
simonae
melasoides
lepidus
x
Brachygonus
Stenagostus
megerlei
rhombeus
x
Tropideres
Enedreytes
Dissoleucas
Platystomos
albirostris
sepicola
niveirostris
albinus
x
x
x
x
Orchesia
minor
x
Platycis
minutus
x
Biphyllus
lunatus
x
x
Cerambycidae (xylophyles)
Eucnemidae
(xylophyles)
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Elateridae
(prédateurs)
x
Anthribidae
(saprophages-mycétophages)
Melandridae (mycetophages)
Lycidae
Biphyllidae (mycétophages)
x
Tableau n°8 :
Il en ressort un faible recouvrement entre les boisements âgés et le parc de la
Courneuve. Si les groupes les plus nombreux sont représentés sur chacun des sites,
comme par exemple les eucnemidae, les Antrhibidae ne semblent pas présent à la
Courneuve. Cette différence pourrait constituer une piste d’investigation dans la
descriptions des peuplements des insectes saproxyliques.
La comparaison de cette faune à celle d’autres sites proches, également néoformés,
permettrait peut être d’établir une chronologie d’implantation des ces Insectes,
éclairant ainsi l’évolution, la structuration ainsi que l’ordre d’apparition des espèces. Il
66
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
devrait également être possible de mieux définir les contraintes pesant sur cette
faune considérée comme fragile et exigeante.
Pour conclure sur la faune des coléoptères saproxylique, La Courneuve
devrait présenter un faible profil d’espèces indicatrices du milieu forestier or la
cohorte des coléoptères forestiers et plus importante que ce que nous pourrions en
attendre, mais elle présente un déficit en espèces liée aux champignons xylophages.
La cohorte observée ici est remarquable et bien peu d’entomologistes auraient
prédit son existence dans un parc urbain. C’est ici la preuve également que
l’entomofaune reste très mal connue et mérite une attention particulière.
L’isolement géographique du site avec les autres sites boisés n’est pas
complet mais il n’est maintenu que par de fins continuums constitués par des arbres
ou des bosquets isolés.
La faune du parc de la Courneuve a trouvée un refuge favorable dans le site.
La composition de cette faune est dynamique. Elle résulte des actions et des
opportunités passées et sera très fortement contraintes par les mesure de gestion
actuelle et avenir.
67
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Parc du Sausset :
Les résultats au parc du Sausset ont révélé la présence75 espèces de
Lépidoptères dont 19 espèces de Rhopalocères, 55 espèces de Macrohétérocères et
1 espèce de la famille des Sesiidae que nous tenions à signaler car non aisément
observable, mais en attente de détermination exact. Soit 403 spécimens
Parmi les Rhopalocères, 3 espèces déterminantes de ZNIEFF (Zygaena
filipendulae, Carcharodus alceae, Melanargia galathea) ont été observées.
Pour les Macrohétérocères, 9 espèces (Ligdia adustata, Eilema griseola,
Subacronicta megacephala, Agrotis puta, Aletia pallens, Cosmia pyralina, Cryphia
algae, Hoplodrina octogenaria, Laspeyria flexula) sont communes dans la région
mais non signalées de la littérature pour la Seine-Saint-Denis, 2 espèces (Plemyria
rubiginata, Actinotia hyperici) qualifiée de vulnérables, 1 espèce vulnérable et
nouvelle pour le département (Heliothis viriplaca) et surtout 1 espèce menacée en
Île-de-France et nouvelle pour le département (Aspitates ochrearia) ont été
observées.
Le but de cette étude des Lépidoptères n’était pas de découvrir de nouvelles
espèces mais d’effectuer un relevé de faune actualisé le plus précis possible avec
pour originalité de prendre en compte les Macrohétérocères nocturnes, étape
indispensable pour une proposition des mesures de gestion adaptées.
68
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Du point de vue des Orthoptères, le site a montré son potentiel à accueillir de
nombreuses espèces. Les individus étaient quasiment tous présents en plusieurs
exemplaires.
Une distinction de leur présence par parcelle a pue être faite :
Genre
Leptophyes
Conocephalus
Ruspolia
Chorthippus
Chorthippus
Euchorthippus
Meconema
Oecanthus
Phaneroptera
Platycleis
Tettigonia
Tableau n° 9 :
Espèce
punctatissima
fuscus
nitidula
biguttulus
parallelus
declivus
meridionale
pellucens
falcata
tessellata
viridissima
Présence
secteur 2
X
Présence
secteur 4
Présence
secteur 5
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Ainsi il s’est avéré que le coteau recèle le plus grand nombre d’espèces. Il
s’agit d’un milieu remarquable et atypique pour le département où des espèces
particulièrement thermophiles peuvent trouver refuge. Ce milieu peut être considéré
comme patrimonial, non seulement du point de vue entomologique mais du point de
vue botanique et ornithologique. Il convient donc de ne pas lui imposer une gestion
jardiné en privilégiant une espèce au détriment de cohortes d’espèces tout aussi
remarquable. Le fauchage d’un seul tenant de l’ensemble en septembre 2006 est (
de notre point de vue ) une manœuvre désastreuse car elle a privée de nombreuses
espèce d’un milieu favorable, en particulier des espèces pondant dans la végétation
et protégés au niveau régionale (Grillon d’Italie et Mante religieuse). Seule l’existence
des zones non touchées que sont les abords directes de la ligne RER, vont offrir
une chance au populations de se restaurer. Pour les espèces incapables de
reconstituer des populations il faudra attendre la recolonisation du site par les
apports des continuums
La gestion de ce milieu représente un véritable enjeu qui est du ressort des
gestionnaires. De nombreuses propositions concernant la gestion vont se faire sur
un tel milieu, une réunion de concertation accompagné d’un affichage des objectifs
retenus sur le site pourrait s’avérer pertinent.
69
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
- Parc de la Bergère :
La faune des Lépidoptères, mêmes communs est très pauvre à l’image du
parc de l’Ile-Saint-Denis. Les seuls spécimens observés semblent s’être égarés.
Aucun espace ne leur est favorable. Il en est de même pour les Orthoptères. Ceci est
dommageable pour le site où nous avons croisé des groupes scolaires qui venaient
prendre quelques rudiments d’observations de la nature. De même, le public qui
fréquente ce parc n’est pas forcément sportif ou en quête d’un espace « épuré » où
s’étendre. Envisager un site offrant une nature un peu plus sauvage et moins
contrainte pourrait faire l’objet d’une réflexion.
- Parc de la Fosse Maussoin :
Du point de vue des Lépidoptères, parmi les Rhopalocères, 2 espèces
déterminantes de ZNIEFF (Zygaena filipendulae, Melanargia galathea) ont été
observées dans la prairie qui malgré sa petite surface reste attrayante pour de
nombreux Lépidoptères, certes commun, du fait des plantes sauvages qui peuvent
se développer dans la grande pelouse.
Le site présente un bon potentiel pour la faune des coléoptère,
indépendamment de l’enclavement du site et de sa petite taille. Un inventaire des
insectes saproxylique est une perspective intéressante pour mettre se site en relation
avec d’autre proche et potentiellement plus importants.
6) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique
A) Considérations générales
Elles sont les mêmes que celles indiquées l’an passé car la gestion doit être
envisagée sur le long terme pour s’avérer pertinente. Bien que parfois nécessaire le
jardinage année après années et orienté sur un très petit nombre d’espèce ne retient
pas notre assentiment. Nous lui préférons une gestion par milieu en fonction des
caractéristique de la faune observée.
Le patrimoine présent résulte des gestions passées et des exigences
écologiques de l’entomofaune. Il convient donc dans un premier lieu de préserver les
70
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
milieux et les habitats déjà présents. Ensuite nous pourrons nous attacher à
améliorer la diversité en offrant des habitats peu fréquents ou en régression, mais
aussi en permettant des échanges entre les différentes populations présentes au
niveau régional.
L’entretient des surfaces de ces parcs départementaux urbains permet une
gestion dirigée ce qui pour certains milieux est particulièrement pertinent mais
irréaliste dans le cas de surfaces plus importantes tel qu’un massif forestier. Cet
aspect de la question permet d’envisager de manière plausible une gestion par
secteurs. Nous entendons une gestions dont les modalités ne sont pas appliquées
uniformément à l’ensemble d’un milieu. Les insectes occupent et exploitent des micro
habitats et peuvent réaliser leur cycle sur de petites voir de très petites surfaces.
Une des voies de diversification de la faune passe donc par la diversification des
milieux et de leur gestion. Il convient d’établir des surfaces en adéquation avec la
faune recherchée. Des abeilles solitaires auront besoin de quelques mètres carré de
sable ou de talus et d’une flore présentant de nombreuses espèce de plantes
produisant des fleures mellifère et polinifères. A contrario des orthoptères ou des
lépidoptères nécessiterons de plus grandes surfaces de l’ordre de plusieurs milliers
de mètres carrés entretenu en prairie haute afin d’accomplir leur cycle.
Il nous semble indispensable que les mesures que nous préconisons pour le
maintien de la diversité entomologique soient intégrées au mieux dans le plan de
gestion global de chaque parc.
Préserver les habitats existants :
Les Insectes peuvent réaliser leurs cycles de développement dans des
environnements aux dimensions bien plus restreintes que les vertébrés. Ces microhabitats entomologiques sont à peu près aussi variés qu’il y a d’espèces d’Insectes,
d'autant plus qu'un grand nombre d’espèces occupent à l’état larvaire et à l’état
adulte des habitats différents, ce qui augmente les contraintes.
Le maintien d’une espèce sur un site est soumis à la présence de microhabitats favorables et à la perpétuation de ceux ci. La brièveté des cycles de
développement des Insectes leur impose de se reproduire chaque année, et de
trouver chaque année les conditions trophiques indispensables à la croissance de
leurs larves.
71
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Dans la plupart des cas, la présence d'une population viable sur un site
implique que les modes de gestion de l'espace mis en œuvre dans un passé proche
étaient favorables au maintien de l'espèce. Tout changement de mode de gestion
doit donc être abordé avec une grande prudence, et n'impliquer qu'une fraction de la
surface. En cas d'erreur stratégique, le temps nécessaire à la reconstitution du milieu
peut être suffisamment long pour que les effectifs de certaines populations
s’effondrent définitivement.
Favoriser les déplacements de la faune par des corridors naturels
La gestion du patrimoine naturel doit s’envisager au niveau global, non
seulement du site, mais aussi de la Région. La création d'espaces naturels protégés
se fait bien trop souvent au détriment des zones interstitielles, sacrifiées sur l'autel de
l'urbanisation. Dès lors, les habitats favorables aux espèces sont de plus en plus
fragmentés et les noyaux de populations de plus en plus isolés. Pour les Insectes,
qui ont des potentialités de déplacement et de colonisation généralement bien plus
faibles que celles des vertébrés, cette situation aboutit à un isolement génétique
complet des populations, et bien souvent à leur disparition à plus ou moins brève
échéance. Cette fragmentation des habitats est probablement aujourd'hui un des
facteurs principaux de la diminution des populations d'Insectes constatée en Île-deFrance.
La création et le maintien de corridors verts (haies, bosquets, pelouses
naturelles…) entre les différents ensembles naturalisés du département sont
indispensables. Les bords de routes et de voix ferrées, les terre-pleins d’autoroutes
etc. judicieusement exploités et entretenus peuvent également jouer un rôle efficace
pour beaucoup d’espèces. Les responsables départementaux devraient assurer par
la constitution de corridors, de haies et de bosquets la continuité entre ces différents
ensembles forestiers.
Les haies sont des refuges de première importance pour la faune. Elles sont
susceptibles d’héberger une faune remarquable si elles sont inscrites dans une
politique de gestion cohérente.
72
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Les milieux prioritaires :
Les milieux prioritaires pour la conservation de la biodiversité en Île-de-France
sont les zones humides, les milieux ouverts (landes et pelouses), et les zones
forestières. Ces trois types de milieux sont présents sur des superficies variables sur
les parcs de la Courneuve et du Sausset. Les 2 autres parcs, la Bergère et la Fosse
Maussoin, de superficie plus restreinte sont des cas à part.
- Les milieux ouverts et leur association avec d’autres formations
D’une dynamique très différente de celle des milieux boisés, les milieux
ouverts réagissent et se modifient d’année en année. Cet état est transitoire et ne se
maintient naturellement que dans des conditions très particulières. La gestion est
d’autant plus difficile que ces milieux sont très variés. Ils se caractérisent par la
disparition de la strate des végétaux arborescents et sont occupés par une flore
basse ou buissonnante voire même des sols nus.
Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour
les populations d'Insectes. La maîtrise de la fréquentation par le public de certains
secteurs peut être utilement mise à profit pour favoriser la faune des milieux ouverts
Sur le site, les milieux ouverts, destinés au public, sont fauchés une, deux,
voire trois fois par an. Le public, par les actions de piétinement, occupe une fonction
importante dans la diversité des milieux ouverts. C’est le sur-piétinement qui est très
néfaste à la biodiversité. La présence de nombreuses personnes sur les grandes
pelouses (présence non quotidienne) est favorable au maintien d’une diversité
entomologique qui ne saurait se maintenir autrement.
Broyage ou fauchage : L’entretien des milieux ouverts permet de maintenir la
flore à un niveau compatible avec la sécurité (bords de routes et chemins).
L’utilisation du broyage est traumatisante pour l’ensemble de l'écosystème. Ce
traitement ne permet qu’à des espèces à reproduction rapide ou particulièrement
résistantes de se développer. Il faut donc lui préférer le fauchage qui détruit
beaucoup moins d’animaux (pontes, larves, adultes) et laisse aux occupants de la
strate herbacée le temps de quitter les plantes coupées.
Le fauchage à titre esthétique, de milieux qui ne sont pas destinés à la
fréquentation par le public, n’apporte rien à la diversité. Au besoin, la création de
pistes pourrait s’avérer suffisante.
73
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Les Insectes se développent de manière synchrone avec la végétation qui leur
servira d'abri ou de nourriture pour eux-mêmes et leur descendance. La fauche de la
végétation réduira le taux de reproduction des Insectes associés à ces milieux. Nous
conseillons donc d’une part d’organiser la fauche pour réduire les interférences avec
les cycles biologiques des Insectes en opérant soit au printemps soit en automne,
d’autre part de restreindre les fauches au strict minimum, c'est-à-dire une fauche par
an, surtout si aucun impératif de sécurité n’est présent. Il faut également que ces
dates de fauches soient en corrélation avec l’état de la végétation de l’année au vu
des conditions climatiques (par exemple printemps tardif, automne précoce). Il est
aussi possible d’entretenir ces hautes pelouses en 2 temps, une partie au printemps
et l’autre en automne. Deux types d’écosystèmes seront ainsi créés. Il faudra par
contre veiller à pérenniser l'entretien sous cette forme en n'intervertissant pas les
fauches, c’est à dire en conservant pour chaque secteur la période d’entretien
choisie initialement.
La hauteur de fauchage aura un impact très important sur le développement
de la flore. Cet impact se répercutera sur la faune. Une fauche basse (3 cm) favorise
le stade juvénile de l’herbe, qui présente une croissance rapide. C’est le niveau qui
est appliqué aux pelouses destinées à l’accueil du public. Une fauche plus haute (10
cm) tendra à ralentir la croissance de l’herbe diminuant du même coup la production
de matière organique. Une fauche haute permet aussi à certaines plantes d’assurer
leur cycle biologique malgré la fauche.
La diversité des espèces botaniques est liée à la nature des sols. Les sols
riches sont souvent dominés par un petit nombre d'espèces banales à
développement rapide (des espèces nitrophiles comme les orties et les consoudes).
Les sols pauvres présentent une cohorte plus diversifiée de plantes, à
développement plus lent. Ces milieux pauvres du point de vue nutritif (milieux
oligotrophes) présentent généralement une diversité floristique bien plus grande, et
donc une meilleure diversité entomologique. Une manière de ne pas augmenter de
façon trop importante cette richesse, outre des travaux de décapage, d’inversion
d’horizon lors de travaux, consiste simplement à ne pas laisser sur place les produits
de fauche mais à les exporter, pour éviter d'enrichir le sol en azote organique. Ces
produits peuvent être valorisés éventuellement sous forme de compost.
74
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Les milieux pionniers : Ces milieux sont le résultat d’un remaniement régulier,
par suite de l’activité des animaux (sangliers, lapins, taupes) ou des hommes
(régénération d’une parcelle, MotoCross, carrières, …). La faune et la flore qui s’y
développent se sont adaptées à ces bouleversements, certaines espèces (des
Carabidae xérophiles par exemple) ne se rencontrent que dans ces milieux. Selon
les orientations choisies, des activité hautement perturbatrices pourrons être
organisées une à deux fois par an sur des secteurs délimités afin d’offrir des milieux
pionnier à une faune très spécifique.
Lisières et ourlets, les écotones : L’entretien des milieux ouverts doit se faire
en relation avec les milieux limitrophes. Les zones de transition entre les milieux
ouverts et les parcelles forestières sont le lieu de prédilection de nombreuses plantes
buissonnantes (aubépines, prunelliers …) dont la floraison est mise à profit par de
nombreuses espèces d’Insectes pour s'abriter ou s'alimenter. Ces transitions doivent
être progressives, tant au niveau de la couverture du sol que de la hauteur des
buissons. Il est parfaitement envisageable de ne faucher ces zones, pour les
maintenir buissonnantes, que deux ou trois fois par décennie.
Intégrer les cheminements dans l’environnement : Les chemins et les routes
parcourent les parcs. Leurs abords directs seront entretenus selon les possibilités
par un fauchage annuel, mais le renouvellement du revêtement doit aussi être
intégré dans la gestion. Historiquement, les routes forestières et les chemins étaient
réalisés avec les matériaux disponibles localement. Les chemins étaient en terre
battue, et les routes parfois goudronnées. Une modification des ces habitudes,
comme par l'apport de granulats de calcaire, provoque une modification des qualités
physico-chimique du sol, et donc bien souvent la disparition partielle de la flore et de
la faune locale. D’autre part, le lessivage du revêtement et les ruissellements
peuvent entraîner également une modification de la faune et de la flore des milieux
adjacents. Nous proposons que les prochaines remises en état de routes et de
chemins prennent en compte la nature physico-chimique des revêtements qui seront
mis en place.
75
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Les zones forestières
Notre inventaire révèle des espèces liées au cycle de dégradation du bois
représentantes d’une faune relativement riche mais qui risque de régresser
rapidement. Ce potentiel peut être maintenu et enrichi par un certain nombre de
dispositions.
Diversité spécifique des essences : Les Insectes saproxyliques présentent
une sélectivité quant à l’essence qu’ils peuvent exploiter. Les peuplements de
résineux sont des écosystèmes importés et présentent un intérêt limité pour la faune
de notre Région. Les essences feuillues, qui permettent le développement de très
nombreuses espèces doivent être favorisées. La diversité des essences doit être
maintenue en fonction des possibilités de croissance et de la qualité géologique des
sols. Certaines de celles ci sont peu abondantes, comme le hêtre, le merisier, le
frêne. Le chêne, le tilleul et le bouleau présentent un fort potentiel entomologique
mais ils ne sauraient à eux seuls générer la diversité des espèces observées.
Hétérogénéité des classes d’âge : Les micro-habitats spécifiques aux Insectes
n'apparaissent que progressivement et souvent sur des arbres âgés qui atteignent ou
dépassent l'âge optimal de rentabilité sylvicole. A l'inverse, toute une cohorte
d'Insectes se développe préférentiellement sur des sujets jeunes, comme certains
xylophages (Buprestes) et surtout les phyllophages frondicoles. Dans certains cas,
l'adulte ne pondra ses œufs que dans des gros bois cariés mais ne s'alimentera que
sur des arbres jeunes ou sur les fleurs des clairières (Longicornes) Pour une gestion
raisonnée de la diversité entomologique il est donc indispensable de préserver des
arbres de toutes les classes d'âge dans un peuplement, de même il est
indispensable de ménager des discontinuités et des ouvertures dans le paysage
forestier. Les espèces d'Insectes les plus remarquables sont liées à un ou plusieurs
stades bien précis de l'évolution de l'arbre, l'absence de ce stade dans un
peuplement en évolution se traduira immanquablement par la disparition de l’Insecte.
Le bois mort : Ce qui est valable pour les arbres vivants est également valable
pour le bois mort. La tempête de 1999 a eu un effet pervers même chez les
gestionnaires soucieux de préserver la biodiversité. La quantité importante de bois
mort à terre a pu donner l'illusion que toute une faune de décomposeurs allait
76
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
s'installer durablement. Or la très grande majorité de la nécromasse disponible a été
"figée" dans le temps le 26 décembre 1999, les organismes impliqués dans les
processus initiaux de la décomposition du bois n'ont plus de matériel frais pour
s'installer et il faut s'attendre à une diminution importante des populations d'Insectes
saproxyliques dans les prochaines années. Pour préserver le potentiel de recyclage il
faut donc que les peuplements forestiers présentent des bois morts d’âges différents,
mais il faut également prêter une attention particulière aux bois morts sur pied
(chandelles). Pour des raisons évidentes de sécurité les forestiers préfèrent le bois
mort à terre (chablis) à celui resté sur pied. Il s'agit cependant de deux systèmes très
distincts, les gradients de température et d'hygrométrie sont différents et les espèces
qui les habitent ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse des vertébrés (oiseaux et
chiroptères contre amphibiens et reptiles) des champignons ou des Insectes
saproxyliques.
Au cours de l’exploitation ou de l’entretien, les houppiers des arbres qui
viendraient à être abattus peuvent être laissés sur place et non brûlés. Ces habitats
seront rapidement colonisés par des Insectes qui réalisent leur cycle en un ou deux
ans.
Préserver les arbres remarquables : Cette proposition s’applique non
seulement aux arbres remarquables par leur aspect ou leur âge, mais aussi aux
arbres vieillissants qui présentent un état avancé d’évolution. Ces arbres sont
remarquables par la fonge et la faune qu'ils abritent et doivent être préservés, en
particulier s’ils sont suffisamment éloignés des chemins et des lieux de passage du
grand public. Ces arbres sont les seuls dans lesquels se forment des cavités à même
d’accueillir une avifaune (pics et rapaces nocturnes) et une entomofaune particulière
(grandes Cétoines, grands Buprestes, grands Capricornes, Trogidae…) qui leur
confèrent une très forte valeur patrimoniale. L'abattage systématique des vieux
arbres sans valeur sylvicole ne peut avoir notre assentiment. Préserver tous les
arbres âgés n’est pas toujours chose possible cependant au vu de la faible surface
des espaces naturalisés dans le département, la conservation de ces arbres doit
faire l’objet de la mise en œuvre de moyens parfois contraignants (détournement
d’un chemin, délimitation d’une zone de sécurité à long terme, etc.).
C’est un des milieux les plus long à créer et qui fait le plus profondément
défaut aux parcs départementaux.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Au lieu de préserver des arbres répartis uniformément au sein de la forêt,
nous proposons une alternative : créer des groupements d’arbres destinés à vieillir
ensemble.
Îlots de sénescence : Les îlots de sénescence sont des ensembles d’arbres
d’une classe d’âge souvent homogènes, répartis sur une surface suffisamment
restreinte pour être entretenue de façon raisonnable par le gestionnaire mais
suffisamment importante pour constituer une réserve de micro-habitats conséquente
pour la faune. Ces îlots peuvent être créés à partir des peuplements déjà existants.
Dans le cadre d’une gestion cohérente, une fois mis en place, ces îlots ne devraient
pas pouvoir être réintégrés dans un mode de gestion conventionnelle avant la
disparition des derniers arbres. Le nombre et la constitution des îlots sont à définir
sur l’ensemble d’un site. Les dégâts occasionnés par les ouragans de décembre
1999, nous suggèrent de prévoir plusieurs zones qui seront les sanctuaires pour les
espèces les plus exigeantes, car la brutalité des événements naturels pourrait assez
aisément les balayer, réduisant à néant les efforts entrepris dans le long terme en
faveur de la diversité biologique.
Gestion adaptée à la biodiversité des Lépidoptères
La structure du milieu est un élément particulièrement important. Les papillons
ont besoin non seulement de plantes nourricières des chenilles et de sources de
nectar pour les imagos, mais aussi d’endroits ensoleillés, de places de repos, de
nymphose et d’hivernage, ainsi que de lieux de rencontre. Le lien étroit qui unit les
êtres vivants et leur environnement spécifique indique clairement qu’il est inutile de
protéger des espèces sans protéger en même temps leurs biotopes et sans
connaître leurs particularités écologiques (Landolt, 1971).
Une caractéristique de la protection des papillons réside dans le fait qu’au
cours de l’année, les 4 stades de développement (œuf, chenille, chrysalide, imago)
doivent pouvoir rencontrer, dans leur association d’habitats, des conditions de vie
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
adéquates au bon moment. L’habitat de nombreuses espèces s’étend à travers un
complexe de plusieurs types de biotopes qui se différencient les uns des autres.
Les points importants parmi les mesures de gestion consistent en une
réduction de l’intensité d’exploitation des milieux, une protection portant sur de
grandes surfaces et une connexion de ces surfaces par des structures de
communication linéaires (ruisseaux, bords de champs et de chemin, haies, lisières
forestières).
A côté de cela, au vu de nos expériences en milieux urbains et périurbains
tout particulièrement de l’Île-de-France, nous appuyons sur le fait de maintenir une
diversité végétale la plus importante possible mais surtout autochtone. Les arbres,
arbustes, fleurs… ont co-évolués avec les insectes sur un même biotope au cours
des millénaires. Des interactions se font préférentiellement entre certaines plantes et
diverses cohortes d’Insectes (parasites, prédateurs, parasitoïdes etc.) au delà de
l’aspect du nourrissage. Ainsi, il convient de ne pas créer de dérèglements (manque
de pollinisateurs, de prédateurs de parasites) en n’important pas d’espèces
exotiques mêmes couramment connues et installée depuis des dizaines d’années en
France métropolitaine.
La conservation de biotopes différents pouvant recevoir des espèces
végétales caractéristiques ne pourra que favoriser la biodiversité des Lépidoptères
diurnes et nocturnes.
Une stratégie de protection efficace se compose d’un lot de mesures qui se
complètent : il s’agit entre autres de sauvegarder les espèces encore existantes, de
continuer à encourager une agriculture et une exploitation forestière plus
raisonnable, d’attirer l’attention sur des facteurs de menace, de protéger de façon
ciblée les habitats de valeur, de connecter les habitats, de les élargir et de réaliser
des mesures spécifiques pour les programmes de protection des espèces.
En milieu urbain, nous substituerons le terme « d’agriculture écologique » à
celui de gestion des milieux ouverts plus écologique donc d’avantage travaillé que la
simple gestion des végétaux.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Gestion des milieux en relation avec les Orthoptères.
D’une nature assez mobile, les Orthoptères fréquentent tous les étages de la
végétation, du sol nu aux cimes des plus hauts arbres, chaque espèce ayant ses
affinités propres.
Si la gestion des cimes ne présente pas d’enjeu particulier dans l’immédiat,
celle des milieux ouverts et herbacés est nettement plus sensible. C’est en particulier
le maintien de ces milieux à l’état ouvert avec une continuité temporelle qui permet à
la faune des Orthoptères de s’implanter et de se maintenir sur un site.
Il convient donc de mettre en place des mesures de gestions adaptée et de
les respecter.
La structuration volontairement hétérogène des milieux du parc du Sausset
est favorable à la faune des Orthoptères, avec comme exemple remarquable le
coteau calcaire.
Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour
les populations d'Insectes.
Nous vous renvoyons aux chapitres traitant du fauchage, de la hauteur de
fauche, et de l’impact sur la diversité des espèces botaniques, mais également des
remarques au sujet des milieux pionniers, des lisières et ourlet, et de l’intégration des
cheminement dans l’environnement que nous réaffirmons ici et que nous avions déjà
présenté dans notre rapport précédent.
B) Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2006
- Parc de la Courneuve :
Les recommandations faites l’année précédente concernant les Coléoptères
prenaient en compte les Coléoptères saproxyliques. Ainsi, nous rappelons ici les
points essentiels visant à favoriser l’implantation de ces derniers dans les jeunes
boisements du parc de la Courneuve quelques peu isolés d’autres ensembles boisés
extérieurs au parc, de part l’existence de l’urbanisme.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Ainsi, lors de l’abattage d’un arbre, la conservation et le regroupement en tas
des bûches et des houppiers apparaît comme favorable à ces Coléoptères.
L’exposition de ces assemblages de bois mort peut être faite tantôt dans des milieux
ensoleillés, favorisant la faune des Coléoptères saproxyliques tel que les
capricornes, tantôt en sous bois, favorisant alors d’autre Coléoptères saproxyliques
tel que les Lucanidae, Cetoniidae et mycétophages.
Il conviendrait également de varier les types d’essences autochtones
régionales comme les hêtres et les frênes et limiter l’implantation de résineux .
Avec les hypothèses faites sur la constitution de la faune des coléoptères
saproxylique, il parait important d’envisager la mise en place de haies et de linéaires
associant en mélange buissons et ligneux. Ceci afin de désenclaver ce grand parc
urbain à la limite de insularisation de ses populations.
- Parc du Sausset :
En se basant uniquement sur l’étude des Lépidoptères de 2006, nos conseils
de gestion s’exposent différemment que pour les Insectes pris dans leur globalité.
Par rapport au parc de la Courneuve, nous soulignions en 2005 le fait que
celui du Sausset était moins enclavé. La présence de Lépidoptères nocturnes
migrateurs nous en apporte la confirmation (Cynthia cardui, Autographa gama,
Heliothis viriplaca,). Des espèces migratrices peuvent s’aventurer depuis les plaines
agricoles de Seine et marne et un site favorable dans ce parc.
A côté de cela, nous n’avons pas observé d’espèces de Lépidoptères
caractéristiques d’un milieu particulier sur ce parc à l’exception d’Aspitates ochrearia
capturée à vue sur le coteau qui est une espèce thermophile dont la chenille
consomme des plantes des prairies sèches sur substrats alluvionnaires.
Parmi les explications possible, il faut mettre en relation la faible taille des
parcelles
de
chaque
biotope
avec
l’absence
d’observation
d’espèces
de
Lépidoptères caractéristiques d’un milieu. De plus, les conditions climatiques restes
fortement semblables quelque soient le type de milieux du parc. L’hygrométrie, la
température sont identiques sur l’ensemble du parc. Les espèces végétales
observées d’une parcelle à l’autre, potentiellement plantes hôtes de chenilles, ne
sont pas caractéristiques de certains milieux et ne permettent pas de supposer la
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
présence établie d’espèces de Lépidoptères inféodées à ces plantes (par exemple
eupatoire chanvrine, épilobes, impatiens etc.).
Il faut bien souligner que certaines espèces de Lépidoptères nocturnes aiment
à se réfugier dans les grosses agglomérations où elles disposent d’une température
supérieure aux campagnes alentours (cas de Saturnia pyri, espèce protégée
régionale). Les parcs urbains doivent donc continuer à pouvoir recueillir des espèces
urbaines qui ne sont pas sans intérêts et offrir une diversité de milieu et de formation
végétale la plus grande possible avec une gestion adéquate qui permet aux
Lépidoptères d’effectuer l’ensemble de leur cycle biologique.
Sur un autre aspect, nous réaffirmons le besoin de la création de couloirs
entre le parc de la Courneuve, le parc du Sausset et le parc de Sevran, via la butte
du Montceleux, la pépinière et le parc de l’hôpital, dans le but de préserver une
diversité écologique dans le département en favorisant les échanges. En effet, bien
que ces parcs et espaces verts soient tous urbains, ils ne bénéficient pas tous des
mêmes couloir de circulation des Lépidoptères ni des mêmes conditions (climatiques,
biotopes etc.). Les isolements de certaines populations observables actuellement
pourraient s’avérer néfaste à la population en question. C’est le cas par exemple de
nombreux Hétérocères dans ce cas, comme Xestia sexstrigata, Noctua interjecta,
Siona lineata, espèces remarquables et peu courantes en Île-de-France, surtout en
proche banlieue, observées aux coteaux d’Avron.
Bien que de nombreuses friches soient laissées sur le parc, il ne faut pas
oublier que les modalités de la fauche (type et moment) sont très importantes pour le
développement de l’entomofaune dont les Lépidoptères. Il faut également voir que
les parcelles n’ont pas toutes les mêmes caractéristiques et que leur fauche ne doit
pas être menée de manière uniforme .. A titre d’exemple, il est à déplorer la fauche
trop précoce (19 octobre 2006) au vu des conditions climatiques observées et de
l’état de la végétation, de surcroît à ras (tondeuse), de la zone dite du coteau. Sur
cette parcelle unique pour la parc au vu de son exposition, des espèces non
observées ailleurs, menacée d’extinction (Aspitates ochrearia), déterminantes de
ZNIEFF (Zyganena filipendulae, Carcharodus alcea, Platycleis tessellata), protégée
régionale (Oecanthus pellucens) ou encore d’intérêt du point de vue purement
entomologique (Sesiidae) avaient été trouvées.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Les lépidoptères ont également retenus l’attention des gestionnaires lors des
attaques massives de chenilles grégaires de Lépidoptères (Yponomeutidae) par la
présence toiles de soie caractéristiques.
Figure 21 : chenilles grégaires d'Yponomeutidae.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Figure 22 : arbre défolié par des chenilles grégaires d’Yponomeutidae.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Figure 23 : arbre anciennement défolié, 1 mois après l’attaque.
Ces chenilles ne présentent pas de danger particulier ni pour l’arbre ni pour
les utilisateurs des parcs. Seul des arbres déjà fragilisé peuvent éventuellement
souffrir de la présence de ces insectes. Les autres reconstituerons leur feuillage en
cours de saison comme le montre la série de photographies.
Par contre s’il s’agit de chenilles grégaires possédant des soies, la gestion est
différente selon l’espèce (certaines sont protégées, d’autres déclarées comme
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
ravageurs, d’autres sans dangers pour les végétaux mais à ne pas manipuler sans
précautions particulière.), c’est le cas des processionnaire du pin et du chêne.
Dans le cas d’Insectes ravageurs de cultures et forestiers reconnues
(chenilles processionnaires du pin ou du chêne, Carpocapse des pommes,
Cochenilles…), les moyens de luttes et les types de traitement « types » préconisés
sont indiqués par le Service de la Protection des Végétaux (SPV) de la région. Il
conviendra aux gestionnaires du parc d’adapter le type de lutte par rapport aux
dégâts observés mais sans oublier que de nombreux produits phytosanitaires sont
généralistes et pourraient affecter des Insectes non visés. Les moyens de lutte
devront être raisonnés.
Figure 24 : exemple de chenilles grégaires d'Eriogaster lanestris à ne pas manipuler
mais inoffensives pour les plantes hôtes.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Les éclairages publics :
Nos observations in situ montrent que le parc est quasi entièrement illuminé
même par une nuit sans lune dès lors que les nuages jouent le rôle de réflecteurs.
Nouas avons également constaté que les individus se présentant sur les draps de
chasse étaient peu nombreuse tant du point de vue des individus que du nombre
d’espèces. Il convient d’appuyer sur le problème des éclairages publics. Outre
l’urbanisation importante et la réduction d’espaces verts, privés ou non, l’éclairage
omniprésent est une des choses qui présente une perturbation profonde dans
l’activité es espèces.
Ainsi nous citerons notre confrère Lépidoptérologiste Gérard Brusseaux qui
avait soulevé le problème en 1991 en y apportant certains « remèdes ».
« Tous les lépidoptéristes qui pratiquent couramment la chasse de nuit à la lumière
connaissent bien l'action des lampes à vapeur de mercure sur l'entomofaune
nocturne. Depuis quarante ans, les agglomérations, autoroutes, voies rapides,
grands carrefours, terrains de sports, lotissements, panneaux publicitaires, etc., sont
éclairés par des luminaires ou des installations équipés de lampes à vapeur de
mercure. Ces ampoules produisent une importante quantité d'ultraviolets, et nous
connaissons le pouvoir attractif de ce rayonnement sur les Insectes nocturnes,
notamment les Lépidoptères. Imaginez un instant le travail de destruction qu'a pu
effectuer chaque lampadaire, fonctionnant nuit après nuit, et cela durant des années
! Dans notre banlieue parisienne, c'est l'une des causes de la raréfaction du Grand
Paon de nuit (Saturnia pyri). Mais le piège mortel sévit jusqu'au cœur des
montagnes. L'éclairage urbain et rural est l'une des principales causes de la
disparition des Lépidoptères nocturnes. Car ceux qui n'auront pas péri brûlés par la
chaleur des ampoules, ou dévorés par les prédateurs (Chauve-souris, Crapauds et
petits Mammifères la nuit ; Passereaux le lendemain matin), seront perdus pour la
Nature. Distraits de leurs «tâches» biologiques, ils se seront égarés hors de leur
milieu naturel et leur reproduction aura été perturbée. Les pontes des femelles
auront été déposées n'importe où. Il est d'ailleurs à signaler que les prédateurs
finissent eux-mêmes également sous les roues des véhicules …
Il existe maintenant d'autres types d'ampoules dégageant moins d'ultraviolets :
les lampes au sodium à haute et basse pression, qui répandent une lumière
orangée. Il existe même maintenant une lampe au sodium rendant une lumière
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
blanche, comme les lampes à vapeur de mercure. Ces modèles sont utilisés en
France, localement, depuis quelques années déjà. Les ampoules au sodium à basse
pression sont utilisées pour l'éclairage des tunnels. En extérieur, elles ne sont pas
utilisées en raison du mauvais rendu des couleurs. Les ampoules au sodium à haute
pression (lumière orangée) sont beaucoup moins agressives pour l'œil humain. Ce
type d'ampoule est de loin le plus économique (faible consommation d'énergie),
malgré son prix d'achat plus élevé. Il est de plus en plus utilisé dans les zones
périurbaines pour les voies à grande circulation, certaines autoroutes ou portions de
routes. Bien que cet éclairage orangé n'offre pas un rendu des couleurs aussi parfait
que celui des lampes à vapeur de mercure, il dispense une lumière dont la qualité
amoindrit considérablement la fatigue oculaire des automobilistes.
Toutes les communes utilisent concurremment ces trois modèles, suivant les
besoins locaux, ronds-points, centres des villes, portions d’autoroutes ou de routes
nationales, zones pavillonnaires, etc. La puissance s’étend de 70 W à 700 W en
éclairage général. Peu à peu, le modèle à vapeur de mercure est remplacé par les
autres non par souci de sauvegarde de la faune, mais dans le but d'un meilleur
confort visuel et d'une économie d'énergie.
Précisons cependant que les choses ne sont pas toujours aussi simples qu'il y
paraît. En effet, il ne suffit pas dans tous les cas de simplement changer l’ampoule ; il
est souvent indispensable de remplacer certaines installations électriques à l’intérieur
du luminaire car les nouveaux types d'ampoules au sodium ne s'adaptent pas
systématiquement à tous les réverbères anciennement équipes d'ampoules a vapeur
de mercure.
De plus le prix d'achat des ampoules au sodium à haute pression représente,
proportionnellement à leur puissance, un coût trois fois plus élevé. Le type a vapeur
de sodium le plus récent est quatre fois plus onéreux que le modèle classique a
vapeur de mercure En revanche, l’économie réalisée compense largement
l'investissement. Signalons au passage qu'une ampoule au sodium présente la
même durée de vie qu une ampoule à vapeur de mercure soit environ 8 000 heures.
Il est relativement aisé de chiffrer l'économie réalisée par une commune urbaine qui
alimente 3000 points d'éclairage (c'est notamment le cas de la commune de La
Courneuve, en Seine-Saint-Denis). Un équipement des lampadaires exclusivement
réalisé au moyen d'ampoules à vapeur de mercure de 250 W fonctionnant dix heures
par jour occasionne une consommation de 750 000 KWh ; la dépense annuelle
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
moyenne correspondante est de l’ordre de 57 700 €. Cette même commune,
équipant ses points d’éclairage uniquement avec des ampoules au sodium à haute
pression de 150 W (pour une même quantité d'éclairement), aurait a faire face a une
consommation de 450 000 KWh pour une dépense moyenne annuelle de 34 600 €.
Ces chiffres montrent ainsi que chaque commune a tout intérêt à procéder
progressivement au changement d'éclairage. Chacun devrait y trouver son compte
en alliant protection de la faune nocturne, économies d'énergie, meilleur confort
visuel principalement pour les automobilistes. »
Figure 25: ciel observé au-dessus du parc du Sausset (parcelle n°2, point B),
le 27 juillet à 00h42.
Signalons qu’outre ces problèmes relatifs à la diminution des populations de
Lépidoptères et d’espèces, il existe le problème du recensement, même non
exhaustif, des Lépidoptères du parc. Cette luminosité périphérique au parc du
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Sausset fait des nombreux espaces dégagés (grandes pelouses, larges chemins
carrossables, boisements aérés etc.), limite l’attraction à notre lampe.
Une « barrière» naturelle (plantations de grands arbres qui feraient écran) en
périphérie de parc serait peut-être une solution, mais efficace d’ici 20 ans.
Parc de la Bergère
Ce parc, à l’image de celui de l’Ile-Saint-Denis, est à nos yeux uniquement à
vocation d’agréments et de loisirs. La quasi-totalité de sa surface est occupée par
des plates-bandes, des pelouses tondues régulièrement et des bosquets d’arbustes
à sol nu. Il est fréquenté voir sur fréquenté, et sur entretenu. En plus de cela, ce site
est
très
fréquemment
perturbé
par
des
évènements
provisoires
(salons,
aménagements sportifs…). La gestion du « paysage » est uniquement basée sur
l’esthétisme et la sécurité vis-à-vis du publique. Du coup, le public qui fréquente ce
parc ne peut pas observer une naturalité même minime sur cet ensemble.
Figure 26 : parc de la Bergère avec des aménagements provisoires mais fréquents.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Ce site est dégradé en terme de biodiversité. La gestion globale du site doit
donc tendre vers des milieux susceptibles de capter la faune circulante au travers du
tissu urbain. La gestion proposée consiste juste à laisser un peu de place à la nature
sauvage, en limitant les traitements phytosanitaires et en diversifiant les plantes
herbacées mellifère ou non, toujours en proposant des espèces non exotiques. A
l’image du parc de Jean Moulin les Guilands il serait judicieux de laisser une aire en
friche avec des layons qui la traversent et des panneaux explicatifs. Cet espace
partiellement clos pourrait alors s’offrir aux groupes scolaires et autres centres aérés
qui auraient la possibilité d’y observer les Insectes mêmes banales plus facilement
que sur une pelouse dégarnie.
Ce grand jardin qu’est le parc de la Bergère pourrait s’attacher à cultiver et
planter des végétaux non exotiques pour leur cycle de végétation en accord avec les
saisons et les cycles biologiques d’Insectes tel que les Lépidoptères. Là encore,
comme pour le parc de l’Ile-Saint-Denis, au vue de la superficie, nous préconisons la
mise en place d’un potager « écologique » composés de nombreuses plantes hôtes,
qui autorisera les Insectes (chenilles de Lépidoptères, Coccinelles etc.) à s’installer
et permettant à différents groupes d’Insectes de se succéder au fils des saisons. Ces
faunes pourraient être présentées de façon ludique et pédagogique au jeune public
et de façon plus marquante que via internet par exemple. Pour se faire, l’OPIE pourra
servir de conseiller quant aux choix des plantes hôtes à introduire et des « nichoirs »
à Insectes à disposer.
- Parc de la Fosse Maussoin :
Le parc exclusivement forestier de la Fosse Maussoin reste atypique. La
menaçante instabilité du sous sol assurant une protection efficace contre toute forme
d’intervention humaine à cour terme sur une partie de son périmètre.
L’existence de la prairie en friche aux allures de clairière, bien exposée doit
être maintenue, les boisements ne devant pas empiéter sur cet espace voir le fermer.
Le double avantage pour ce parc est que malgré sa petite superficie, celui-ci
bénéficie d’une partie bien clôturée interdite au public pour des raisons de sécurité
donc peu attrayante même pour les curieux. De ce fait, une entomofaune que nous
n’avons certainement pas rencontrée (cavité de bois morts, Insectes cavernicoles
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
etc.) doit s’y être installée et va pouvoir s’y implanter durablement si ce n’est pas
encore le cas, pour peu que cet espace ne soit pas remanié dans les années à venir.
Le deuxième avantage de ce parc est sa proximité avec la Forêt régionale de
Bondy, soit un espace de 170 ha disposant d’une zone forestière proprement dite,
composée de boisements denses dominés par des peuplements anciens
essentiellement constitués de chênes, hêtres, châtaigniers, frênes et érables. Ainsi
une circulation est à même de s’établir pour peu que l’on favorise un continuum entre
ces 2 boisements.
De part ces observations il serait intéressant de pouvoir prospecter et
comparer les Insectes de certains groupes, sur chacun de ces 2 espaces.
7) Conclusions
Les études 2006 effectuées sur 4 parcs du département ont une fois de plus
permis d’allonger les listes sur l’entomofaune de Seine-Saint-Denis.
Les études dites « ciblées » sur les Coléoptères saproxylique et les
Lépidoptères notamment nocturnes, ont porté leurs fruits et ont mis en évidence les
cortèges d’espèces visés, mal connues de la part de nombreux organismes d’études
mais qu’il est nécessaire de prendre en compte pour évaluer la biodiversité réelle
d’un ensemble et de pouvoir porter des conclusions sur les milieux concernés.
Nous signalions en 2005 que ces parcs étaient des éléments indispensables
dans le fonctionnement des espaces verts de la petite couronne. Ceci est confirmé
en 2006. Bien que certaines espèces soient préférentiellement observées en zones
urbaines, leurs observations laissent apparaître une lueur d’espoir quant à leur
possible installation dans ces types de parcs très fréquentés par le public pour peu
qu’on leur laisse la possibilité d’y vivre durablement.
L’étude de la faune des Coléoptères saproxyliques a répondu à nos attentes
et nous a permis de nous interroger sur la présence de certaines espèces d’entres
elles découvertes sur ces types de milieux. Dans l’état actuel de l’étude, certaines de
nos questions restent encore sans réponse.
Concernant l’étude des Lépidoptères sur le parc du Sausset, une faune en
Lépidoptères Hétérocères, plutôt caractéristique du milieu urbain, a bien été
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
recensée, aussi bien des espèces dites menacée, que vulnérable et communes. Ce
cortège n’aurait pas pu être mis en évidence en étudiant les seuls Rhopalocères, les
espèces potentiellement indicatrices étant quasiment inexistantes dans le secteur
concerné.
Il faut aussi souligner que, tout comme pour les Coléoptères, il s’agissait d’un
relevé de faune qui ne représente qu’une infime prospection. Un véritable inventaire
en Lépidoptères, de mars à octobre, sur ce site et d’autres parcs notamment celui de
la Courneuve du fait de sa superficie, serait judicieux du fait de la quasi inexistence
de travail d’inventaire lépidoptérologique dans le département de Seine-Saint-Denis
(dernier en date, en 1996 sur les coteaux d’Avron). Il est aujourd’hui d’une
importance de réactualiser ou de compléter les recensements déjà existants et de se
faire une idée de l’état des populations et parvenir à conclure ou non à l’installation
de certaines populations dans ces sites urbains.
La présence d’espèces très communes et peu exigeantes ne doit pas
masquer la réalité d’une faune déjà très fortement affaiblie par l’urbanisation. Les
espèces plus exigeantes ont déjà disparues ou sur le point de l’être. Ce qui permet
de revenir sur le concept à l’origine de ses études.
Les mesures de gestions, en rapport avec l’entomofaune, que nous
préconisions en 2005 et réaffirmons en 2006 sont des propositions parfois , parfois
très précises et qui nécessiterons sûrement des réflexions accompagnés d’échange
entre les gestionnaires et les structures participants à ces études.,
Le Conseil Général de Seine-Saint-Denis a engagé des inventaires depuis au
moins 5 années. Au vu des premier résultats et des échanges que nous avons eu
avec les responsables des différents pôle, une étape fondamentale a été omise
celles de objectifs de ces inventaires. Par principes et pour répondre à une demande
classique nous avons proposé des mesures de gestions. Or il nous semble que
l’attente n’est pas clairement identifiée et ne se situe peut être pas à ce niveau. C’est
pourquoi nous proposerons, à l’occasion d’une rencontre prochaine, une réflexion
sur ce que l’on peut attendre d’un inventaire entomologique et sur les moyens
d’exploiter les résultat.
Fort de son expérience, l’OPIE insiste sur une prise en compte profonde de
l’entomofaune, tant celle visible de jour, que celle plus discrète qui est active la nuit
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
comme le sont les papillons de nuit, tant dans l’étude de ces terrains, que pour
l’aménagement des espaces verts du département.
A côté de cela, pour ces parcs de milieu urbain, il nous parait fondamentale de
mettre l’accent sur la sensibilisation du public au rôle fondamental des insectes
Seule une prise de conscience et une évolution profonde de la mentalité du
citoyen peut assurer un avenir au patrimoine biologique de notre nature francilienne
et française.
L'OPIE poursuit ses actions de sensibilisation, d’information, de protection, de
conseil et de formation sur les Insectes et leurs milieux de vie via différentes formes
(études, élevages, expositions, formations, stages, etc.), pour lutter contre les idées
reçues et le désintérêt envers eux.
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Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
8) Bibliographie
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Bellmann H. et Luquet G. Chr., 1995 – Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d’Europe
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VERSION DU DOCUMENT : 2.0 en date du 01 Octobre 2007
Historique des modifications :
-correction de la table des matières
-corrections orthographiques.
98
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
9) Annexe
Liste récapitulative des 84 espèces de Coléoptères observées sur le parc
départemental de la Courneuve de 2005 à 2006.
Légende : Det = espèce déterminante de ZNIEFF ;
For = espèce bio-indicatrice du milieu forestier.
genre
auteur
espèce
Loricera
Poecilus
Amara
Amara
Calathus
Calathus
Agonum
Anisodactylus
Stenolophus
Stenolophus
Harpalus
Harpalus
Pseudoophonus
Pseudoophonus
Ophonus
Ophonus
pilicornis
cupreus
familiaris
aulica
fuscipes
rotundicollis
marginatum
binotatus
mixtus
teutonus
affinis
attenuatus
griseus
rufipes
ardosiacus
azureus
Fabricius
Linnaeus
Duftschmid
Panzer
Goeze
Dejean
Linnaeus
Fabricius
Herbst
Schrank
Schrank
Stephens
Panzer
De Geer
Lutshnik
Fabricius
Dromius
Nicrophorus
Thanatophilus
Silpha
Dendroxena
Ablattaria
Ocypus
Creophilus
Saprinus
Paromalus
agilis
vespilloides
sinuatus
tristis
quadrimaculata
laevigata
olens
maxillosus
semistriatus
flavicornis
Fabricius
Herbst
Fabricius
Illiger
Scopoli
Fabricius
O. Müller
Linnaeus
Scriba
Herbst
Paromalus
Dorcus
Onthophagus
Onthophagus
Amphimallon
Serica
Valgus
Microcara
Dromaeolus
Eucnemis
Microrhagus
Hylis
Hylis
Hylis
Melasis
Agrypnus
parallelepipedus
parallelipipedus
joannae
ovatus
majale
brunnea
hemipterus
testacea
barnabita
capucina
lepidus
foveicollis
olexai
simonae
buprestoides
murinus
Herbst
Linnaeus
Goljan
Linnaeus
Razoumowsky
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Villa
Ahrens
Rosenhauer
Thomson
Palm
Olexa
Linnaeus
Linnaeus
Tableau n° 10
99
Déterminant
ZNIEFF
Indicateur
forestier
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
genre
Stenagostus
Drilus
Rhagonycha
Necrobia
Allonyx
Thanasimus
Tillus
Nemozoma
Dermestes
Trogoderma
Scobicia
Ptilinus
Glischrochilus
Glischrochilus
Uleiota
Antherophagus
Biphyllus
Bitoma
Synchita
Harmonia
Coccinella
Psyllobora
Dacne
Litargus
Oedemera
Oedemera
Nacerdes
Salpingus
Salpingus
Lissodema
Cteniopus
Leiopus
Xylotrechus
Xylotrechus
Obrium
Paracorymbia
Stictoleptura
Grammoptera
Clytra
Larinus
Barypeithes
Sitona
Magdalis
Liparus
auteur
espèce
rhombeus
flavescens
fulva
violacea
quadrimaculatus
formicarius
elongatus
elongatum
undulatus
versicolor
chevrieri
pectinicornis
hortensis
quadriguttatus
planata
nigricornis
lunatus
crenata
undata
axyridis
septempunctata
vigintiduopunctata
bipustulata
connexus
lurida
nobilis
carniolica
planirostris
ruficollis
denticolle
flavus
femoratus
rusticus
arvicola
cantharinum
fulva
cordigera
ruficornis
laeviuscula
turbinatus
araneiformis
lineatus
rufa
coronatus
Olivier
Olivier
Scopoli
Linnaeus
Schaller
Linnaeus
Linnaeus
Linnaeus
Brahm*
Creutzer
Villa & Villa
Linnaeus
Fourcroy
Fabricius
Linnaeus
Fabricius
Fabricius
Fabricius
Guérin-Méneville
Pallas
Linnaeus
Linnaeus
Thunberg
Geoffroy
Marsham
Scopoli
Gistl
Fabricius
Linnaeus
Gyllenhall
Scopoli
Fairmaire
Linnaeus
Olivier
Linnaeus
De Geer
Fuessly
Fabricius
Ratzeburg
Gyllenhal
Schrank
Linnaeus
Germar
Goeze
Tableau n° 10 suite
100
Déterminant
ZNIEFF
Indicateur
forestier
X
X
X
X
X
Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006
Photo : le parc du Sausset, mai 2006
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Photo de couverture :Aspitates ochrearia, Lépidoptère Geometridae
(crédit photo Borges Alexis)
101