Parc de la Courneuve, Parc du Sausset, Parc de la Bergère, Parc de
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Parc de la Courneuve, Parc du Sausset, Parc de la Bergère, Parc de
PARCS DÉPARTEMENTAUX DE SEINE-SAINT-DENIS : Parc de la Courneuve, Parc du Sausset, Parc de la Bergère, Parc de la Fosse Maussoin Inventaire Entomologique 2006 ALEXIS BORGES, BRUNO MERIGUET, PIERRE ZAGATTI Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Résumé Les objectifs des études entomologiques engagées en 2006 par l’OPIE avaient pour objectif de mettre en évidence la présence : - Des Coléoptères saproxyliques sur le parc de la Courneuve ; coléoptères absents lors de l’étude réalisée en 2005. Cette absence surprenante méritait une vérification. - Des cohortes de Lépidoptères diurnes et nocturnes ainsi que celle des Orthoptères sur le parc du Sausset ; - de réaliser une première étude des parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin sur les coléoptères et les lépidoptères. Au cours de relevés étalés de mai à juillet, l'étude a révélé la présence de 84 espèces de Coléoptères, 75 espèces de Lépidoptères et 12 espèces d’Orthoptères. Parmi celles-ci, 8 sont déterminantes au titre des znieff en Île-de-France (4 Coléoptères, 3 Lépidoptères et 1 Orthoptère) et 2 espèces (Orthoptères) sont protégées dans cette région. Il faut souligner la découverte d’une nouvelle espèce de Coléoptères pour la Région : Scobicia chevrieri, (Bostrychidae) et la découverte de 2 espèces nouvelles, fragiles, de Lépidoptères pour le département : Aspitates ochrearia (Geometridae) et Heliothis viriplaca (Noctuidae), la première étant signalée comme menacée d’extinction en Île-de-France. Les sites prospectés sont des parcs urbains dont la superficie varie entre 400 ha pour la plus grand et 8 ha pour le plus petit. Ces parcs sont principalement dédiés à l’accueil du public et aux activités sportives et de loisirs. Les recommandations proposées sont établies en vue de maintenir et de favoriser la biodiversité locale par la préservation de biotopes et par l’amélioration des échanges entre les populations tant au niveau local (parcs départementaux et/ou communaux.) qu’au niveau régional. Opie 2 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Avant-propos Le présent travail a été effectué au cours de la saison 2006 par l'Office pour les Insectes et leur Environnement, à la demande du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis. L'inventaire a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Pierre ZAGATTI. Il nous est agréable de remercier ici tous ceux qui ont permis et facilité la réalisation de ce travail sur le terrain notamment les gardiens de parcs. Nous remercions particulièrement pour la surveillance des pièges d’interception l’ensemble du personnel du parc la Courneuve nous ayant permis de réaliser ces relevés de faune dans de bonnes conditions. Résumé......................................................................................................... 2 Avant-propos .............................................................................................. 3 1) Présentation de l'étude et de ses objectifs............................... 4 2) Présentation des sites .................................................................... 5 3) Méthodologie ................................................................................... 13 A) Méthodes d’échantillonnages utilisées ....................................... 15 i- Méthodes de prospection actives : « chasse à vue » (au sens large) ........................................................................................................... 15 ii _Dispositifs attractifs.......................................................................... 18 B) Identifications et nomenclature utilisée ...................................... 22 C) Liste des espèces observées en 2006 sur les 4 parcs départementaux étudiés........................................................................ 23 4) Commentaires et caractéristiques des espèces d’intérêt....... 35 A) Coléoptères du parc de la Courneuve ......................................... 38 B) Lépidoptères et Orthoptères du parc du Sausset :.................. 43 C) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Bergère ................ 51 5) Informations apportées par la campagne de terrain. ............... 54 6) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique ......................................................................................... 70 A) Considérations générales................................................................ 70 B) Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2006 ... 80 7) Conclusions ......................................................................................... 92 8) Bibliographie........................................................................................ 95 9) Annexe ................................................................................................... 99 Opie 3 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 1) Présentation de l'étude et de ses objectifs Les données connues du département de Seine-Saint-Denis sont parcellaires. Quelques données anciennes issues de la bibliographie mentionnent des espèces remarquables notamment concernant la faune des lépidoptères nocturnes (hétérocères) dont la présence actuelle mériterait d’être confirmé. Les espèces plus courantes sont mésestimées et rarement mentionnées. Les espèces rares peu courantes ou considérées comme patrimoniales sont mises en exergues. Ces données accumulées au fil du temps permettent de dresser une carte pour l’instant très partielle de la répartition de ses espèces. Ces lacunes sont le résultats de 2 phénomènes l’un liée à la prospections qui manque d’intensité à l’échelle d’un département, l’autre liée à la complexité des habitats (micro habitats) ainsi qu’au cycle très rapide des insectes. Ces contraintes excluent la possibilité de dresser un bilan en une seule année tout en générant une masse parfois importante de données. Données principalement constituées de listes d’espèces dont l’usage direct pour le gestionnaire est très restreint. C’est pour cela que nous commenterons la présence de certaines de ces espèces qui nous semblent les plus remarquable et a même de guider par leur biologie le gestionnaire dans ses choix d’intervention (ou de non intervention) sur le milieu. Une autre approche consistera à définir les cohortes, i.e. les groupements fonctionnels, qui se trouvent les mieux représentés sur chacun des sites. Il sera ainsi possible de dresser un profil de la faune présente et des informations qu’elle apporte sur les milieux, avec la possibilité de proposer des orientations dans la gestion des terrains. Ces mesures visent à préserver la biodiversité actuelle dans un premier temps, et, dans un second temps, à favoriser une évolution profitable à cette diversité par la mise en place d’une gestion adaptée. Nous voulons souligner ici le fait que les insectes représentent une large part dans la biodiversité et qu’il saurait dommageable, même pour un milieu urbain très jardiné et géré, de ne pas prendre en compte leurs exigences. Il apparaissait pertinent d’établir un inventaire actualisé de l’entomofaune du département de Seine-Saint-Denis, département le moins prospecté d’Île-de-France et certainement le moins attrayant pour les entomologistes de cette région. Cet inventaire raisonné doit mettre en avant la présence des espèces et les milieux qu’elles occupent. Par la suite d’autres programmes pourront voir le jour, visant à suivre et à évaluer les populations et les milieux de manière pertinente. Opie 4 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 La recherche de différentes cohortes entomologique dans des parcs urbains a débuté avec l’OPIE en 2005. En 2006, cette démarche a été reconduite et orientée a partir des observations réalisées en 2005 et au vu du potentiel suspecté des nouveaux sites. Ce sont les coléoptères, les lépidoptères diurnes et nocturnes ainsi que les orthoptères qui ont fait l’objet de relevés faunistiques. La réalisation effective de cette étude souligne la volonté des administrateurs du département, de vouloir dresser un état des lieux le plus précis soit-il de l’entomofaune locale. 2) Présentation des sites Les parcs départementaux de la Courneuve, du Sausset, de la Bergère et de la Fosse Maussoin ont été choisis pour être prospectés en 2006. L’an passé l’OPIE avait prospecté 2 d’entre eux, les parcs de la Courneuve et du Sausset, les études engagées cette années ne sont pas identiques à celle initiées en 2005 et ne constituent pas des suivis mais une prospection différente pour d’affiner les connaissances sur les faunes présentes. Tous ces parcs sont jeunes, une quarantaine d’année au maximum. Parmi ces parcs, certains sont plus ou moins orientés vers les loisirs d’autres vers le maintien d’une naturalité partielle ou globale afin de conserver ou favoriser une biodiversité floristique et faunistique. Le Parc de la Courneuve : Le parc de la Courneuve, le plus vaste du département de Seine-Saint-Denis, vient actuellement au 3ème rang des parcs urbains de la région parisienne du point de vue de sa taille, avec une superficie de 400 ha, après le bois de Boulogne (1000 ha) et le bois de Vincennes (850 ha). Situé au Nord-Ouest du département, il s'étale sur 5 communes : la Courneuve, Saint-Denis, Stains, Dugny, Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), autrefois la grande plaine de France. Opie 5 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 1 : boisements du parc de la Courneuve. Ce parc renferme de nombreux groupements d’arbres d’essences diverses (chênes, pins sylvestres etc.) tous jeunes, ça et là sur sa superficie mais principalement sur la parcelle n°1. Opie 6 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 2 : parcellaire du parc départemental de la Courneuve Opie 7 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 3 : parc du Sausset, secteur du coteau. Le parc du Sausset Ce parc départemental est situé au Nord-Est du département sur les communes de Villepinte et Aulnay-sous-Bois. Il possède une superficie de 200 ha. Il offre au public une utilisation intermédiaire entre le parc forestier et le parc d’agréments. Les paysages que l’on y trouve sont de type forestiers (parcelle n°4), pr airies (parcelle n°2, 3 & 4), pelouses (parcelle n°5), bocage (parcelle n°2), marais (parc elle n°5). On trouve dans le parc du Sausset de très nombreuses essences ligneuses et herbacées. (107 000 arbres plantés sur 160 ha). Les parcelles n°1 et 5 sont quasi exclusiv ement dédiées au public de part leur gestion. Opie 8 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 4 : parcellaire du parc départemental du Sausset. Le parc de la Bergère Aménagé entre 1977 et 1988, le parc départemental de la Bergère est bordé par le chemin de halage du canal de l'Ourcq. Il se situe sur la commune de Bobigny. A l’image du parc de lle-Saint-Denis, ce parc est destiné aux loisirs du public et des scolaires. De ce fait la végétation, principalement exotiques, est soumise à une gestion permanente sur la toute la superficie. Tous les espaces ouverts sont « nettoyés » et entretenus dans le cadre de l’accueil du public (promeneurs, scolaires, sportifs). En plus ce cette vocation, ce parc sert fréquemment de « vitrine verte» pour les manifestations (biennale de l’environnement, concerts, salons, aménagements sportifs provisoires etc.) ce qui entraîne régulièrement des perturbations. Ces dernières ne sont par forcément défavorables à l’entomofaune. Opie 9 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 5 : parc de la Bergère. Figure 6 : parcellaire du parc départemental de la Bergère. Opie 10 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Le parc de la Fosse Maussoin Le parc départemental de la Fosse Maussoin est un espace boisé faiblement aménagé, qui s'étend sur 8 hectares. Il est situé sur la commune de Clichy-sous-bois. Situé à proximité d'anciennes carrières, le parc présente un boisement forestier jeune où dominent le chêne pédonculé, le hêtre et le châtaignier. Figure 7 : boisements du parc de la Fosse Maussoin. Le parc possède une petite prairie. Il renferme également des terrains de type forestier enclos et non aménagés car ils sont situés au-dessus d’anciennes carrières souterraines dont les galeries fragilisées par des fontis. Ces derniers Cette partie non accessible ne peut-être dissociée de l’aire prospectée car elle reste disponible pour l’entomofaune. Opie 11 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 8 : parcellaire du parc départemental de la Fosse Maussoin. Figure 9 : exemple de matériel de macrophotographie utilisable. Opie 12 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 3) Méthodologie La plupart des méthodes proposées ci-dessous permettent des échantillonnages qualitatifs (c'est-à-dire la présence d’espèces à un endroit donné, mais elles ne permettent pas l’évaluation des populations de ces espèces), dont la qualité dépend beaucoup de l'expérience de l'entomologiste et de sa connaissance de la biologie des Insectes. La réalisation de cette étude passe par une prospection sur le terrain. Elle s'appuie sur différentes méthodes d’échantillonnage. Dans la plupart des cas, il est indispensable de sacrifier et de conserver des individus (en petit nombre) afin de les identifier correctement et surtout pour conserver une trace des échantillons observés, dont l'identification pourra toujours être vérifiée a posteriori par un spécialiste. La collecte d’insecte à des fins d’expertise n’est pas une cause de la régression des espèces. L’atteinte aux populations est infinitésimale pour une information obtenue très fiable. Ainsi Rasmon 1997 écrit ceci a propos des bourdons, des prélèvements afin d ‘étude et la régression de ceux-ci : « Rasmont & Mersch (1988) comparent l'importance de la régression observée avec les collectes entomologiques. 100 ans de collectes de bourdons ont rapporté de 200 000 à 300 000 spécimens de France et de Belgique dans les collections et institution de recherche, soit une moyenne de 2000 à 3000 spécimens par an[...]. Duhayon (1992, 1993) évaluait récemment les densités de population e bourdon dans les landes à Ericaceae. Il obtenait ainsi des densités instantanées pour une seule espèce de 1 000 à 10 000 individus / ha. Certaines stations sont plus pauvres (plaines cultivées) mais d'autres (notamment aux altitudes de 700 -1500 m) peuvent être nettement plus riches ! On arrive ainsi à une évaluation qui, même en restant prudent se situe aux environ de 100 000 bourdons/km 2. L'enquête sur la distribution des bourdons de France et de Belgique à donc eu comme coût écologique 1/23 200 000ème de la population totale de bourdons portée par le territoire en un siècle (580 000km2 de superficie X 100 ans X 100 000 bourdons /km2 / 250 000 bourdons en collection). Pour reprendre un débat récent sur la disparition des dinosaures, un individus bourdon à probablement 100 000 fois moins de chance de mourir de la main d'un entomologiste que de la chute d'une météorite ou d'une éruption volcanique ! Opie 13 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Hamon (1994) a récemment étendu cette évaluation de l'impact de la collecte entomologique à l'ensemble des taxons d'insectes avec une analyse détaillée pour certains groupes bien précis. Les résultats de sa réflexion sont proches de ceux que je viens d'exposer. La démonstration est faîte : la collecte entomologique n'est pas une cause majeure de régression. Je ne pense pas qu'il existe de moyen d'évaluation des populations animales qui ait aussi peu d'impact. Même l'observation ornithologique la plus prudente (elle ne l'est pas toujours) fait courir un risque plus important aux populations qu'elle surveille. Existe t’il un moyen de marquer un animal avec un risque de mortalité inférieure à 1/ 23 000 000ème ? »1 Pour le cas des Macrolépidoptères, dans la plupart des cas, il n’est pas indispensable de sacrifier des individus afin de les identifier. La capture au filet permet d’observer les spécimens à sa guise et de les relâcher. En effet, les caractères distinctifs de chaque espèce, pour peu qu’on les connaisse (la forme des ailes, leur coloration, la forme des motifs alaires etc.…) sont généralement visibles à l’œil nu. Nous soulignons bien le fait que ceci n’est réalisable que par des personnes ayant une expérience en détermination de Lépidoptères. Pour des groupes de papillons sujets à confusion et à contre-expertise, la macrophotographie scientifique est un moyen également utilisé car suffisant pour déterminer de nombreux Lépidoptères. C’est pourquoi, si l'identification est une étape fréquemment réalisable sur le terrain, les espèces douteuses sont systématiquement prélevées, sacrifiées et conservées pour pouvoir être déterminées sans équivoque grâce aux ouvrages de détermination spécifiques et/ou par l’observation de leurs génitalia. C’est le cas de certains représentants de genres de Lépidoptères difficiles comme les minuscules Idaea ou Eupithecia (Geometridae). L'utilisation d'une loupe binoculaire et des d’ouvrages de détermination spécifiques reste donc nécessaire pour la plupart des groupes d’Insectes comme la quasi totalité des Coléoptères. 1 Il n’est donc pas du tout justifié d’écrire dans les pages Internet du site des parcs (http://www.parcs93.info/fr/programme-des-parcs/) à propos de l’été des papillons « Cette exposition est le résultat d’une chasse photographique […]; cette chasse tout aussi intéressante qu’une chasse aux papillons a l’avantage de ne pas mettre en danger des espèces devenues rares. ». la confusion crée dans l’esprit du public va contre l’esprit des démarches de sensibilisation à l’environnement. Opie 14 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 La qualité des identifications assure la qualité de l'étude. Il est souvent indispensable de faire appel à des spécialistes pour des groupes particulièrement difficiles. A) Méthodes d’échantillonnages utilisées i- Méthodes de prospection actives : « chasse à vue » (au sens large) Lépidoptères : Pour les Lépidoptères diurnes, les jours sans vent de très beau temps n (doux à chauds et ensoleillés) sont les plus favorables. Les papillons pour voler nécessitent que la température de leurs muscles alaires atteigne un optimum qui diffère selon les espèces (de 25° à 30° C pour un grand nombre de Rhopalocères). Chasse à vue : - De jour : Les papillons sont échantillonnés à vue, sur des éléments linéaires du paysage au moyen d'un filet à papillons. Un circuit de prospection préétabli par l’entomologiste est suivi, mais en s’adaptant aux déplacements erratiques de Lépidoptères, afin de couvrir au mieux la diversité des milieux. Figure 10 : chasse à vue avec un filet à papillons. Opie 15 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Battage : de jour comme de nuit (parc du Sausset) un léger battage de la végétation (branches d’arbres, plantes basses etc.) va permettre de déloger des papillons au repos, nocturnes et diurnes, qui prendront alors leur envol, se feront remarquer et que l’on pourra capturer. Observation accrue de la « végétation d’intérêt » : les imagos de Lépidoptères se nourrissant de nectar via leur trompe, l’observation des plantes en fleurs permet de déceler des papillons parfois discrets dans les airs (cf. photo ci-dessous). Figure 11: trois Zygaena filipendulae butinant une cardère. Les chenilles, elles seront recherchées sur les plantes hôtes disponibles sur le site. Les arbres et plantes basses attaquées (défoliation plus ou moins marquées) sont étudiés mais les chenilles ne seront pas élevées pour confirmer l’espèce dont elles sont la larve. Il faut savoir que beaucoup de chenilles ne sont pas assez caractéristiques pour permettre l’identification à l’espèce mais plutôt au genre surtout lorsqu’elles n’en sont pas à leur dernier stade larvaire. Ceci est vrai même si ces chenilles sont observées sur une plante hôte déterminable, car beaucoup de chenilles sont polyphages (elles consomment plusieurs Opie 16 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 espèces ou familles de plantes différentes) donc ne pouvant pas être mise en relations avec un nom d’espèce. Coléoptères et Orthoptères : Chasse à vue : Les Coléoptères et Orthoptères sont échantillonnés à vue, le long de transects sur des éléments linéaires du paysage au moyen d'un filet à papillons. Si le temps est ensoleillé, c'est la méthode efficace pour les Coléoptères floricoles, mais aussi pour beaucoup d'espèces héliophiles vivant au niveau du sol, comme les Cicindèles etc. Les Orthoptères pourront fréquemment êtes localisés de par leur « chant ». Fauchage : Le filet fauchoir est utilisé dans la végétation basse et permet de collecter une faune extrêmement abondante d'Insectes dont les Coléoptères et les Orthoptères. On essaiera dans la mesure du possible de faucher une espèce végétale à la fois. Parapluie japonais (nappe montée) : Une toile carrée de couleur claire de 120 x 120 cm est tendue sur un cadre pliant en bois. La nappe est maintenue d'une main sous le feuillage des arbres et arbustes pendant que l'on secoue brutalement les végétaux avec l'autre main (battage). Les Insectes se laissent tomber sur la nappe où ils sont facilement collectés à l’aide d’un aspirateur à bouche pour la plupart. Cette méthode capture tous les Insectes présents sur les branches des arbres et des arbustes : Coléoptères Elateridae, Buprestidae, Chrysomelidae, Curculionidae etc. Visite des gîtes : Bien entendu, l'examen d'habitats très particuliers est indispensable principalement pour les Coléoptères: bois morts, notamment sous les écorces (à terre ou sur pied), intérieur des champignons, sous les grosses pierres, cavités dans les troncs, bouses et crottins, nids et terriers, talus de mousse au bord des ruisseaux etc. Certains examens sont destructeurs (arrachage des écorces, destruction des souches …). Tous les gîtes ne sont donc pas systématiquement prospectés et les pierres sont remises en place. Opie 17 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 ii _Dispositifs attractifs - Lépidoptères (parc du Sausset): Dispositif lumineux : c’est la méthode pour recenser les Lépidoptères Hétérocères nocturnes. Les papillons sont attirés à l’aide de lampes de 250 watts ou 500 watts dites « mixtes » à vapeur de mercure émettant dans le spectre ultraviolet et de draps blancs pour réfléchir la lumière et offrir une surface suffisamment importante pour que les papillons puissent se poser et être bien visibles. Figure 12: dispositif lumineux attractif pour les Lépidoptères nocturnes. C’est pour cela que les chasses nocturnes sont effectuées durant les périodes les plus favorables, soit les nuits sans lunes, sans vent, de préférences consécutives à des journées chaudes. Dans ces conditions, les Lépidoptères nocturnes qui se dirigent en fonction des lumières nocturnes naturelles (lune, étoiles) sont d’avantages réceptifs à notre lampe. Opie 18 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Le piège lumineux formant un halo de lumière d’intensité décroissante autour de l’ampoule, la recherche des papillons à proximité est effectuée. En effet, de nombreux Lépidoptères nocturnes premièrement attirés par les émissions lumineuses de l’ampoule préfèrent ensuite se poser à l’écart de celui-ci. Ces prospections commencent au crépuscule pour se terminer vers 3h - 4h du matin en moyenne, heure qui correspond souvent à un ralentissement des arrivées. La majorité des Insectes sont identifiés in situ (et pris en photo pour preuve ou confirmation), les autres sont capturés et conservés. - Coléoptères : Pièges Barber (parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin): Les pièges sont constitués de gobelets en polyéthylène (20 cl) enterrés jusqu'au bord supérieur de façon à créer un puits dans lequel les Insectes marcheurs vont choir. Une plaque (pierre ou écorce), disposée un centimètre au-dessus du bord supérieur du piège, le protège de l'eau de pluie. Ces pièges de chute ont été rendus attractifs par l'addition de 4 cl de vin additionné de sel (conservateur). Les pièges Barber ainsi appâtés sont très efficaces pour échantillonner la faune des Carabidae et des Silphidae. Ces pièges sont malheureusement facilement localisés et détruits par les mammifères ongulés, sauvages et domestiques. Dans le cadre des inventaires menées en Seine-Saint-Denis, les pièges au sol ont étés groupé par 2 ou 3 et sont figurés sur la carte par un point bleu. Opie 19 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 13 : piège de chute. Piège à interception (parc de la Courneuve): Ces pièges d'utilisation récente sont constitués d'un croisillon en Plexiglas transparent placé au-dessus d'un entonnoir lui-même muni d'un flacon collecteur. Les Insectes volant sur le site peuvent ainsi être prélevés. Ces pièges présentent une très grande sélectivité vis-à-vis des Coléoptères. En milieu boisé cet ensemble est disposé en hauteur dans les arbres, parmi les branches charpentières, éventuellement à proximité de branches mortes et ou de cavités visibles. Dans ce cas il permet de capturer des espèces dites saproxyliques c'est-à-dire des Coléoptères xylophages, mycétophages et leurs prédateurs, qu'on ne trouve quasiment jamais par d'autres méthodes, espèces souvent très discrètes. L’étude 2006 sur ce parc portant spécifiquement sur cette entomofaune, un liquide attractif (d’éthanol à 70 %) avait été ajouté au flacon collecteur contenant du liquide conservateur (eau + gros sel) et un agent « mouillant » ( liquide vaisselle) empêchant les coléoptères de flotter à la surface du flacon de collecte. Opie 20 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Le rendement de ce piège non destructeur est assez faible. Ce piège lourd et coûteux est cependant assez voyant et sujet au vandalisme et aux fortes intempéries. De ce fait, au vu de la forte fréquentation des parcs étudiés, nous avions choisi de ne pas installer ces pièges dans les 2 plus petits parcs (parc de la Bergère et de la Fosse Maussoin) et de porter un effort particulier quant à leur dissimulation. Ainsi, en 2006, au cours des 2 mois durant lesquels ces pièges ont été en place, aucun de ces pièges n’a été volontairement dégradé ce qui est rassurant au vu de la forte fréquentation et de nos expériences passées dans d’autres sites. Il faut souligner que les gardes du parc avaient été prévenus de la présence des pièges et étaient chargés par la direction du parc de les surveiller et de renseigner le public curieux de voir ces dispositifs. Figure 14 : piège à vitre suspendu à un pin sylvestre. Ces pièges à vitre sont figurés individuellement par un point rouge sur la carte présenté au chapitre 2 (page 6). Opie 21 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 B) Identifications et nomenclature utilisée Selon les sites, l’étude à porté sur : - les Coléoptères saproxyliques du parc de la Courneuve ; - les Lépidoptères Rhopalocères et Macrohétérocères, les Orthoptères du parc du Sausset ; - les Coléoptères et Lépidoptères pour les parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin. Les Insectes ont été observés et collectés en 2006 par A.BORGES & B. MERIGUET. Les Coléoptères ont été identifiés par B. MERIGUET, P. ZAGATTI et A. BORGES, les Lépidoptères par A. BORGES et P. MOTHIRON et les Orthoptères par B. MERIGUET. La liste des espèces présentée au chapitre suivant est établie selon la nomenclature de Fauna Europea par les personnes-ressources qui ont pris la responsabilité des identifications. Les sources bibliographiques pour la nomenclature et les identifications sont rassemblées en fin de document. Au cours de l’étude pour l’ensemble des sites nous avons réalisés 17 visites entre le 5 mai et le 7 septembre 2006 : Ces visites servaient à relever les pièges à Insectes et à effectuer des chasses à vue sur le parcours. Pour l’étude des Lépidoptères sur le parc du Sausset, 3 journées de chasses diurnes (les 17/05, 02/06, 26/07) et 3 nuits de chasses nocturnes (les 22/06, 26/07, 22/08) ont été réalisées. Pour l’étude des Orthoptères, 2 sorties les 11 juillet et 7 septembre 2006 ont été effectuées. Parmi le matériel collecté, 944 spécimens (dont 468 Lépidoptères) ont été identifiés, soit 240 observations qui concernent 173 espèces (dont 84 Coléoptères, 75 Lépidoptères et 12 espèces d’Orthoptères). Opie 22 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 C) Liste des espèces observées en 2006 sur les 4 parcs départementaux étudiés La notion d’indicateur forestier signifie qu’il s’agit de Coléoptère saproxylique indicateur de la qualité du milieu forestier et en particulier du cycle du bois (Brustel 2001) cf. chapitre 5) A. Toutes les données présentées dans ces listes ont été saisies dans une base de données. A) Parc de la Courneuve 51 espèces ont été contactées au cours de la campagne 2006 au parc de la Courneuve. Opie 23 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Coléoptères du parc de la Courneuve Famille Carabidae Silphidae Staphylinidae Histeridae Lucanidae Melolonthidae Cetoniidae Eucnemidae Elateridae Drilidae Cantharidae Cleridae Trogositidae genre espèce auteur Dromius Thanatophilus Dendroxena Creophilus Saprinus Paromalus Paromalus Dorcus Serica Valgus Dromaeolus Eucnemis Microrhagus Hylis Hylis Hylis agilis sinuatus quadrimaculata maxillosus semistriatus flavicornis parallelepipedus parallelipipedus brunnea hemipterus barnabita capucina lepidus foveicollis olexai simonae Fabricius Fabricius Scopoli Linnaeus Scriba Herbst Herbst Linnaeus Linnaeus Linnaeus Villa Ahrens Rosenhauer Thomson Palm Olexa Melasis Agrypnus Stenagostus Drilus Rhagonycha Necrobia Allonyx Thanasimus Tillus Nemozoma buprestoides murinus rhombeus flavescens fulva violacea quadrimaculatus formicarius elongatus elongatum Linnaeus Linnaeus Olivier Olivier Scopoli Linnaeus Schaller Linnaeus Linnaeus Linnaeus Déterminant ZNIEFF Indicateur forestier X X X Tableau n° 1 Opie Espèces commentées 24 X X X X X X X X X X X X X X X X X Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Famille Dermestidae Bostrichidae Anobiidae Silvanidae Biphyllidae Zopheridae Coccinellidae Erotylidae Mycetophagidae Oedemeridae Salpingidae Cerambycidae Chrysomelidae Curculionidae genre Dermestes Trogoderma Scobicia Ptilinus Uleiota Biphyllus Bitoma Synchita Harmonia Coccinella Psyllobora Dacne Litargus Oedemera Oedemera Nacerdes Salpingus Salpingus Lissodema Leiopus Xylotrechus Obrium Grammoptera Clytra Magdalis espèce undulatus versicolor chevrieri pectinicornis planata lunatus crenata undata axyridis septempunctata vigintiduopunctata bipustulata connexus lurida nobilis carniolica planirostris ruficollis denticolle femoratus arvicola cantharinum ruficornis laeviuscula rufa auteur Brahm* Creutzer Villa & Villa Linnaeus Linnaeus Fabricius Fabricius Guérin-Méneville Pallas Linnaeus Linnaeus Thunberg Geoffroy Marsham Scopoli Gistl Fabricius Linnaeus Gyllenhall Fairmaire Olivier Linnaeus Fabricius Ratzeburg Germar Déterminant ZNIEFF Indicateur forestier X X X X X X X Tableau n° 1- suite Opie Espèces commentées 25 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 B) Parc du Sausset : Lépidoptères : Les deux statuts « déterminant de ZNIEFF » et « protégé régional » sont les plus connus des trait patrimoniaux, mais ils ne suffisent pas à caractériser l’éventuel intérêt patrimonial régional d’une espèce donnée : La liste des espèces protégées a été élaborée à une époque où la connaissance de la faune régionale était encore rudimentaire dans certaines familles : ainsi les Geometridae en ont été écartés. La liste des espèces déterminantes est avant tout un outil d’évaluation des milieux. Elle correspond à une sélection de 128 espèces représentatives des milieux d’intérêt régional, mais ne prétend pas énumérer toutes les espèces dignes d’intérêt parmi les 2500 et quelques Lépidoptères d’Île-de-France. Il nous a paru utile de faire référence à un outil régional plus complet et plus à jour, à savoir l’inventaire régional des Lépidoptères, réalisé et entretenu par le GILIF (Groupe d’Inventaire des Lépidoptères d’Île-de-France). La liste établie passe en revue toutes les espèces connues de la région et établit un statut régional de vulnérabilité. Ce statut caractérise l’état de l’espèce et l’urgence de la protection de ses biotopes. La terminologie utilisée pour les statuts s’inspire de celle de l’U.I.C.N. (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Aucune mention particulière n’est faite pour les espèces « Non menacées ». M - « menacée » une espèce dont la survie est incertaine si les menaces actuelles continuent d’opérer. Dans la pratique, cette catégorie regroupe des espèces très peu observées, fréquemment liées à un milieu en forte régression. On n’en connaît souvent que peu de populations, isolées les unes des autres. Opie 26 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 V - « vulnérable » une espèce ayant connue une régression significative dans un passé récent, qui laisse supposer une évolution vers le statut « menacé » si les causes de la régression persistent ou s’amplifient. En Île-de-France, c’est le cas notamment de nombreuses espèces forestières qui ont déserté les bois surexploités de la banlieue pour se localiser dans les grands massifs où elles peuvent encore être localement communes. Notons bien que « vulnérable » ne veut pas dire « rare partout ». Cette liste, basée sur « la liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France de Patrice Leraut (1997) », énumère par ordre systématique, les Lépidoptères recensés lors de notre étude. Toutes les données associées à cette liste ont été saisies dans une base de données OPIE et GILIF. Il faut également souligner que seul les Rhopalocères et Macrohétérocères ont été recensés. Peu d’études incluent les Macrohétérocères, généralement faute de compétence ou de documentation sur ce sujet (littérature dispersée, confidentielle, souvent en langue étrangère…). Nous avons pu le faire parce que nous disposons d’une expertise reconnue sur ce domaine, et tout particulièrement dans le contexte de l’Île-de-France (Philippe Mothiron, spécialiste des Macrohétérocères français, est le coordonnateur de l’Inventaire des Lépidoptères d’Île-de-France). Ceci assure à la fois la qualité des déterminations et la pertinence de l’appréciation du statut des espèces dans le contexte régional. Nous indiquons dans la dernière colonne du tableau ci-contre la dernière citation de la littérature ou observation (donnée non publiée par exemple). Lorsque la mention « inconnue » est apposée, aucune note concernant la présence de l’espèce dans le département n’a pue être trouvée dans la littérature, mais connaissant la biologie et la répartition de celle-ci dans la région, sa présence préalable reste fort probable. Il s’agit donc de lacune de prospection. La mention « espèce nouvelle »signale une occurrence d’une espèce peu banale et jamais observée en Seine-Saint-Denis Opie 27 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Forme des antennes Famille HETEROCERE HEPIALIDAE ZYGAENIDAE SPHINGIDAE HESPERIIDAE RHOPALOCERE HETEROCERE genre Triodia Zygaena Macroglossum Carcharodus Ochlodes PIERIDAE Leptidea Pieris Pieris Pieris Anthocaris Colias LYCAENIDAE Celastrina Polyommatus Aricia NYMPHALIDAE Pararge Coenonympha Pyronia Maniolia Melanargia Vanessa Cynthia Aglais GEOMETRIDAE Scopula Idaea Idaea Idaea Idaea Idaea Idaea Xanthorhoe Epirrhoe Camptogramma Cidaria Plemyria Gymnoscelis Aplocera espèce auteur sylvina filipendulae stellatarum alceae venatus sinapis brassicae rapae napi cardamines crocea argiolus icarus agestis aegeria pamphilus tithonus jurtina galathea atalanta cardui urticae rubiginata ochrata vulpinaria fuscovenosa dimidiata aversata degeneraria spadicearia alternata bilineata fulvata rubiginata rufifasciata plagiata Linnaeus Linnaeus Linnaeus Esper Turati Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Fourcroy Linnaeus Rottemburg Denis & Schiffermüller Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Hufnagel Scopoli Herrich-Schäffer Goeze Hufnagel Linnaeus Hübner Denis & Schiffermüller Müller Linnaeus Forster Denis & Schiffermüller Haworth Linnaeus Déterminant ZNIEFF menacé / vulnérable X X X V Dernière citation de la littérature/ observation 1979 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2004 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 2005 Inconnue 1986 1993 1991 1993 1993 1990 1993 1988 2005 1994 1979 1995 1997 Tableau n° 2 Opie 28 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Forme des antennes Famille HETEROCERE GEOMETRIDAE genre Ligdia Chiasmia Peribatodes Ematurga Cabera Campaea Aspitates NOTODONTIDAE Gluphisia ARCTIIDAE Eilema Phragmatobia NOCTUIDAE Hypena Laspeyria Tyta Euclidia Autographa Cryphia Subacronicta Amphipyra Hoplodrina Mesoligia Oligia Cosmia Thalpophila Aletia Aletia Aletia Mamestra Lacanobia Xestia Ochropleura Axylia Actinotia Agrotis Agrotis Agrotis Agrotis Heliothis espèce adustata clathrata rhomboidaria atomaria pusaria margaritata ochrearia crenata griseola fuliginosa proboscidalis flexula luctuosa glyphica gamma algae megacephala pyramidea octogenaria furuncula latruncula pyralina matura pallens impura albipuncta brassicae oleracea c-nigrum plecta putris hyperici puta ipsilon exclamationis segetum viriplaca auteur Denis & Schiffermüller Linnaeus Denis & Schiffermüller Linnaeus Linnaeus Linnaeus Rossi Esper Hübner Linnaeus Linnaeus Denis & Schiffermüller Denis & Schiffermüller Linnaeus Linnaeus Fabricius Denis & Schiffermüller Linnaeus Goeze Denis & Schiffermüller Denis & Schiffermüller Denis & Schiffermüller Hufnagel Linnaeus Hübner Denis & Schiffermüller Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Linnaeus Denis & Schiffermüller Hübner Hufnagel Linnaeus Denis & Schiffermüller Hufnagel Déterminant ZNIEFF menacé / vulnérable M V V Dernière citation de la litérrature/ observation Inconnue 1989 1997 2005 1979 1986 Nouvelle espèce 1923 Inconnue 1993 1993 Inconnue 1993 2005 2005 Inconnue Inconnue 1997 Inconnue 1995 1995 Inconnue 1997 Inconnue 1993 1993 1997 1993 1993 1995 1995 Inconnue Inconnue 1989 1993 1991 Nouvelle espèce Tableau n° 2 - suite Opie 29 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Orthoptères Sous Ordres ENSIFERES Famille genre espèce auteur punctatissima Bosc Phaneroptera falcata Poda Platycleis tessellata Charpentier Tettigonia viridissima Linné Phaneropteridae Leptophyes Tettigoniidae Conocephalidae Conocephalus CAELIFERES fuscus Fabricius Ruspolia nitidula Scopoli Meconemidae Meconema meridionale A. Costa Gryllidae Oecanthus pellucens Scopoli Eumodicogryllus bordigalensis Latreille Chorthippus biguttulus Linné Chorthippus parallelus Faber Euchorthippus declivus Acrididae Tableau n° 3 30 Brisout de Barneville Déterminants ZNIEFF Protection régionale X X X Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 C) Parc de la Bergère Coléoptères Famille Carabidae Aphodiidae Cetoniidae Nitidulidae Coccinellidae Cerambycidae Curculionidae genre espèce Nebria Leistus Notiophilus Asaphidion Calathus Harpalus Pseudoophonus Ophonus Philorhizus Trichonotulus Valgus Glischrochilus Oenopia Leiopus Pogonocherus Grammoptera Barypeithes Otiorhynchus brevicollis rufomarginatus rufipes flavipes fuscipes atratus rufipes ardosiacus melanocephalus scrofa hemipterus hortensis conglobata femoratus hispidus ruficornis pellucidus ovatus Tableau n° 4 31 auteur Fabricius Duftschmid Curtis Linnaeus Goeze Latreille De Geer Lutshnik Dejean Fabricius Linnaeus Fourcroy Linnaeus Fairmaire Linnaeus Fabricius Boheman Linnaeus Déterminant ZNIEFF Indicateur forestier commenté X X X Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Forme des antennes Famille RHOPALOCERE PIERIDAE HETEROCERE LYCAENIDAE NYMPHALIDAE ARCTIIDAE genre espèce Pieris Pieris Polyommatus rapae napi icarus Pararge Euplagia aegeria quadripunctaria Lépidoptères Tableau n° 5 32 auteur Linnaeus Linnaeus Rottemburg Linnaeus Poda Déterminant ZNIEFF menacé / vulnérable Dernière citation de la littérature/ observation 2005 2005 2005 2005 2005 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 D) Parc de la Fosse Maussoin Coléoptères Famille Carabidae Lucanidae Cetoniidae Buprestidae Cantharidae Anobiidae Cucujidae Byturidae Biphyllidae Zopheridae Coccinellidae Salpingidae Cerambycidae Curculionidae genre espèce Nebria Poecilus Pterostichus Amara Amara Paranchus Platycerus Trichius Trachys Cantharis Ptinomorphus Pediacus Byturus Biphyllus Synchita Chilocorus Chilocorus Calvia Salpingus Tetrops Grammoptera Curculio Barypeithes Strophosoma Polydrusus Magdalis brevicollis cupreus vernalis nitida similata albipes caraboides zonatus quercicola fusca imperialis dermestoides ochraceus lunatus undata bipustulatus renipustulatus quatuordecimguttata planirostris praeustus ruficornis glandium pellucidus capitatum pterygomalis armigera Tableau n° 6 33 auteur Fabricius Linnaeus Panzer Sturm Gyllenhal Fabricius Linnaeus Germar Marseul Linnaeus Linnaeus Fabricius Scriba Fabricius Guérin-Méneville Linnaeus Scriba Linnaeus Fabricius Linnaeus Fabricius Marsham Boheman De Geer Boheman Geoffroy Déterminant ZNIEFF Indicateur forestier commenté X X X X X X Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Lépidoptères Forme des antennes Famille HETEROCERE RHOPALOCERE ZYGAENIDAE PIERIDAE LYCAENIDAE NYMPHALIDAE HETEROCERE GEOMETRIDAE genre auteur Déterminant ZNIEFF X menacé / vulnérable Espèces observée à la Fosse Maussoin Dernière citation de la littérature/ observation Zygaena filipendulae Linnaeus X 2005 Pieris brassicae Linnaeus X 2005 Pieris rapae Linnaeus X 2005 Pieris napi Linnaeus Anthocaris cardamines Linnaeus X X 2005 2005 Celastrina Polyommatus argiolus icarus Linnaeus Rottemburg X 2005 X 2005 Pararge aegeria Linnaeus X 2005 Pyronia Maniolia tithonus Linnaeus X 2005 jurtina Linnaeus X 2005 Melanargia galathea Linnaeus X 2005 Inachis io Linnaeus X 2005 Vanessa Camptogramma atalanta bilineata Linnaeus Linnaeus X X 2005 2005 NOTODONTIDAE Gluphisia LYMANTRIIDAE Lymantria NOCTUIDAE espèce X Esper X 1923 dispar Linnaeus X 1989 Euclidia glyphica Linnaeus X 2005 Autographa gamma Linnaeus X 2005 crenata Tableau n° 7 34 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 4) Commentaires et caractéristiques des espèces d’intérêt Nous souhaitons rappeler les statuts qui peuvent mettre en avant certaines espèces par rapport à l’ensemble des espèces recensées et que nous avons indiqués dans les tableaux du chapitre précédent. Il s’agit du statut de « déterminant ZNIEFF », de « protégé régionale », de « protégé nationale » (aucune espèce trouvée n’en fait partie), « bio-indicateurs forestiers » et pour les Lépidoptères le statut proposé par le GILIF, « vulnérable », ou « menacé ». Cependant, ces statuts ne signifient pas systématiquement que l’espèce est rare, fragile ou en régression. A côté de cela d’autres espèces méritent d’êtres mises en avant de part leur biologie ou leur observation peu courante. Les ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) sont des zones du territoire national où des éléments remarquables du patrimoine naturel ont été identifiés. Les ZNIEFF de type I sont de petites surfaces caractérisées par leur richesse écologique, celles de type II correspondent à de grands ensembles naturels homogènes. Ces ZNIEFF ont été établies sur la base de relevés naturalistes, en fonction de la présence d'espèces remarquables et caractéristiques de milieux remarquables : les espèces déterminantes de ZNIEFF. Les listes sont établies au niveau régional. Ces zones n'ont pas été établies sur la base de données entomologiques, mais plutôt à partir de données botaniques ou ornithologiques. En 2006, 8 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été recensées dont 3 espèces sur le parc de la Courneuve, 4 sur le parc du Sausset, 0 sur le parc de la Bergère et 1 sur le parc de la Fosse Maussoin. 2 espèces protégées régionalement ont été trouvée en 2006, sur le parc du Sausset. 0 espèce protégée nationalement a été trouvée en 2006 sur les parcs étudiés. 35 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs : Déterminer la valeur patrimoniale des milieux naturels est un des objectifs prioritaires des gestionnaires d'espaces et des naturalistes. En fonction de la nature des milieux étudiés, certaines espèces animales ou végétales pourront être sélectionnées comme bio-indicateurs, dès lors que leurs exigences écologiques étroites (espèces sténoèces) les cantonnent à des milieux de qualité. La qualité recherchée dans un milieu peut être un faible état de pollution, un faible taux d'intensification des activités agricoles ou bien un fort taux de naturalité d'un espace peu anthropisé. Pour les milieux forestiers, la qualité du milieu s'exprime par l'hétérogénéité spécifique et paysagère des peuplements, la présence simultanée d'arbres appartenant à toutes les classes d'âge, l'abondance des "accidents sylvicoles" (arbres dépérissant, arbres à cavités, arbres attaqués par des champignons etc.…) et enfin par l'abondance de bois mort à terre (chablis) et sur pied (chandelles). Les Coléoptères saproxyliques sont des espèces liées au cycle du bois, qu'il s'agisse de xylophages, de saprophages, de mycétophages ou de prédateurs des précédents. Certains de ces saproxyliques ont des exigences extrêmement strictes et ne se rencontrent que dans les rares secteurs forestiers européens qui n'ont pas connu d'interventions sylvicoles notables depuis des siècles. D'autres espèces, moins rares, peuvent se trouver dans des peuplements où est pratiquée une sylviculture de production respectueuse de la biodiversité. Ces Insectes constituent donc d'excellents bio-indicateurs de la qualité des milieux forestiers et sont rassemblées dans un référentiel de 300 espèces utilisables pour caractériser une forêt française (Brustel 2001). Pour chaque espèce sont défini un indice de patrimonialité (Ip) qui tient compte de la rareté de l'espèce dans les échantillonnages (en fonction de leur origine géographique), et un indice fonctionnel de saproxylation (If) qui exprime les exigences écologiques de l'espèce. 36 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Ipn = indice de patrimonialité pour les espèces de la moitié Nord de la France. - “1” Espèces communes et largement distribuées (faciles à observer). - “2” Espèces peu abondantes ou localisées (difficiles à observer). - “3” Espèces jamais abondantes ou très localisées (demandant en général des efforts d’échantillonnage spécifiques). - “4” Espèces très rares, connues de moins de 5 localités actuelles ou contenues dans un seul département en France. If = indice fonctionnel de saproxylation (habitat larvaire) : - “1” Espèces pionnières dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeantes en terme d’habitat. - “2” Espèces exigeantes en terme d’habitat : liées aux gros bois, à des essences peu abondantes, demandant une modification particulière et préalable du matériau par d’autres organismes et/ou prédatrices peu spécialisées. - “3” Espèces très exigeantes dépendantes le plus souvent des espèces précédentes (prédateurs de proies exclusives ou d’espèces elles-mêmes exigeantes) ou d’habitats étroits et rares (champignons lignicoles, cavités, très gros bois en fin de dégradation, gros bois d’essences rares …) ; L'utilisation d'un référentiel comme celui-ci pour caractériser objectivement une forêt nécessite la prise en compte de protocoles d'échantillonnage standardisés pour pouvoir comparer des sites entre eux. De telles grilles d'évaluation n'existent pas encore (un groupe de travail coordonné par l'OPIE et le Ministère de l'Agriculture doit proposer prochainement des protocoles standardisés). Aussi, la caractérisation des forêts françaises au moyen du référentiel de Brustel utilise beaucoup de données de la littérature, privilégiant les sites les plus fréquentés par les naturalistes. L’évolution des modes de gestion adaptés à cette faune présente un intérêt patrimonial considérable. 12 Coléoptères bio-indicateurs forestiers ont été trouvés en 2006 dont 10 sur le parc de la Courneuve (groupe ciblé spécifiquement) et 2 sur le parc de la Fosse Maussoin. 37 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 A) Coléoptères du parc de la Courneuve - Dendroxena quadrimaculata (=Xylodrepa quadripunctata): Silphe à l'aspect très caractéristique, classé parmi les espèces déterminantes pour l'Île-de-France. Encore communs dans l'ouest de la région. D. quadripunctata est un prédateur arboricole principalement de chenilles. Son observation régulière dans les sites montrant d’importantes populations de chenilles défoliatrices constituerait un bon indice de la réactivité de l’entomofaune. - Dromaeolus barnabita : C'est une espèce considéré historiquement comme très rare, qui comme Tetratoma desmaresti, n'était connue que du massif de Fontainebleau pour la moitié nord de la France. D. barnabita a cependant été observée bien plus que de coutume en 2002 à Fontainebleau et il est possible que sa relative abondance soit une conséquence de la tempête de décembre 1999, mais des observation régulières depuis cette date, nous laisse également penser qu’elle pourrait avoir largement étendue son aire de répartition. - Eucnemis capucina : Cet Eucnémide est très rarement observé. Il est lié aux vieux arbres. Habituellement connu des vieilles futaies de Fontainebleau et de Rambouillet. Elle est inscrite sur la liste des Coléoptères bio indicateurs de la qualité des milieux forestiers. Son observation sur le parc de la Courneuve nous intrigue particulièrement et soulève la question de ses réelles exigences écologiques - Hylis simonae : Le genre Hylis (= Hypocoelus) n'a été révisé qu'assez récemment, par Olexa et par Palm entre 1950 et 1970. Comme les espèces sont de plus très difficiles à identifier, il n'est pas étonnant qu'une espèce comme H. simonae soit très rarement signalée d'Île-de-France. Les Eucnemides sont, dans leur ensemble, des espèces peu courantes. De petite taille, ils se développent dans les branches mortes bien exposées au soleil, c’est à dire les plus hautes des arbres. Seul le piège à interception nous a permis d’en capturer de nombreux exemplaires, au-delà de ce que nous étions habitués à capturer chaque année. H. simonae est une espèce possédant une vaste répartition, mais pour laquelle il est rare de trouver plus d’un ou deux individus sur un site donné. 38 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 - Hylis olexai et Hylis foveicollis : Deux autres espèce d’Eucnemidae, à peine plus fréquentes que la précédente, elles sont connues de Rambouillet et de Fontainebleau. Il faut vraisemblablement rechercher dans leurs raretés apparentes un manque de prospection et une difficulté réelle d’identification. - Scobicia chevrieri : Ce Coléoptère Bostrychidae était considéré, il y a peu, comme absent d’Île-de-France. Il a été découvert en plusieurs points d’Île-de-France et particulièrement de la petite couronne dont le Bois de Boulogne (Mériguet B. et Borges A., 2007- sous presse). - Stenagostus rhombeus : Ce gros Taupin est prédateur à l’état larvaire de larve de Cerambycidae (Megopis scabricornis, Cerambyx cerdo, Cerambyx scopolii, …). Cette espèce est peu sélective. La larve a besoin de deux années avant de se nymphoser. Les adultes apparaissent fin juin et restent actif jusqu’au mois de septembre. Ils ont une activité principalement nocturne. Les captures par d’autres moyens que le piège attractif aérien amorcé avec du vin sont rares. - Allonyx quadrimaculatus : Ce petit Cleridae est particulièrement rare et peu courant. Il chasse des scolytes liés aux peuplements résineux. Sa capture sur le site de la Courneuve est remarquable. - Tillus elongatus : C'est un prédateur d'Insectes xylophages, notamment d'Anobiidae qui fréquente exclusivement les vieux troncs de feuillus. Hôte classique des vieilles futaies de plaine, l'espèce est un indicateur de la qualité des peuplements forestiers. - Nemozoma elongatum : Les Ostomatidae (= Trogositidae) sont des Insectes saproxyliques de taille moyenne qui sont soit prédateurs comme Nemosoma elongatum, soit mycétophages. Cette espèce cylindrique et très allongée est bien adaptée à la chasse dans les galeries de xylophages sur de très vieux bois cariés, chênes ou hêtres. C'est une espèce assez rare comme la plupart des membres de la famille. - Trogoderma versicolor : Ce Dermestidae est un commensal des chenilles dont la larve se développe dans les nids communautaires .Chenilles qui ont abondés cette 39 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 année sur le site du parc même si nous n’avions pas observé d’espèces grégaires. Cette espèce de Coléoptère est particulièrement discrète, peu de citations sont donc disponibles. - Biphyllus lunatus : Ce Coléoptère est inféodé à un champignon Daldinia concentrica se développant d’après nos informations uniquement sur les troncs de jeunes feuillus, en particulier de Frêne, d’où son degré d’exigence écologique. - Nacerdes carniolica : Cet Oedémère nocturne est une espèce méridionale et orientale en limite d'aire en Île-de-France. Les mentions de cette espèce peu fréquente sont toutes récentes et il est possible qu'il s'agisse d'une espèce en expansion. - Obrium cantharinum : Ce petit longicorne se développe sur les essences feuillues, en particulier le saule, le tremble mais aussi le frêne. Sa période d’activité crépusculaire le rend difficile à observer. Les trois exemplaires capturés sur le site viennent tous de pièges à interception. C’est encore une espèce dont la majeure partie des captures est connue de Fontainebleau et de ses environs. Quelques mentions sont faites des Yvelines et du Val-de-Marne. 40 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Planche 1. Légende: 1 Dendroxena quadrimaculata, 2 Dromaeolus barnabita ; 3 Eucnemis capucina ; 4 Microrhagus lepidus ; 5 Hylis foveicollis ; 6 Hylis olexai ; 7 Hylis simonae ; 8 Melasis buprestoides ; 9 Stenagostus rhombeus ; 10 Allonyx quadrimaculatus ; 11 Thanasimus formicarius ; 12 Tillus elongatus ; 13 Scobicia chevrieri ; 14 Biphyllus lunatus ; 15 Nacerdes carniolica ; 16 Obrium cantharinum Photo par Zagatti Pierre (sauf 13 www.zin.ru/animalia/Coleoptera) 41 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Pour ce site, 3 espèces déterminantes de ZNIEFF liées aux milieux forestiers dont deux classées parmi les saproxyliques ont été capturées. Ce groupe compte 10 représentant sur le site. genre espèce Dromaeolus barnabita 2 biologie larvaire 2 xylophile II 2 3 xylophile II Microrhagus lepidus 2 3 xylophile II Hylis foveicollis 2 3 xylophile II Hylis olexai 2 2 xylophile II Hylis simonae 2 3 xylophile II Stenagostus rhombeus 2 2 prédateur Allonyx quadrimaculatus 2 3 prédateur Tillus elongatus 2 2 prédateur Biphyllus lunatus 3 2 mycétophage Eucnemis If capucina Ipn Tableau n° 8 Synthétiquement nous avons observé : - en terme de rareté : Ipn 0 espèce commune et largement distribuée 5 espèces peu abondantes et localisées 5 espèces jamais abondantes ou très localisées Aucune espèce très rare et très localisée - en terme d’habitat : If 0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeante. 9 espèces exigeantes. 1 espèces très exigeantes. 42 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 B) Lépidoptères et Orthoptères du parc du Sausset : Lépidoptères Zygaenidae - Zygaena filipendulae (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est très commune partout en France. Les imagos s’observent uniquement au mois de juillet en Île-deFrance. Ses biotopes sont les prairies, les friches et les lisières de bois. La chenille consomme des Lotus et des Coronilles. A sa période de vol, ce papillon s’observe aisément posé, en train de butiner les chardons et autres cardères bien exposés au soleil. Le secteur du coteau pour le parc du Sausset lui convient particulièrement. Hesperidae - Carcharodus alceae (déterminant ZNIEFF) : Ce papillon est décrit comme étant localisé et peu abondant mais présent partout en France. Il vole dans les prairies fleuries, les pelouses sèches, friches, talus et jardins. La chenille se nourrit de malvacées. Ce papillon a été observé sur le coteau du parc du Sausset. Nymphalidae - Melanargia galathea (déterminant ZNIEFF) : Rare près de Paris, commun ailleurs, ce papillon vit dans les prairies. Il a pour particularité de larguer ses œufs un à un en plein vol au dessus du biotope favorables à la chenille. En effet, cette dernière se nourrit de diverses graminées. L’observation de cette espèce s’est révélée courante en 2005 et 2006 dans les parcs du département disposant de friches de plusieurs dizaines de mètres carrés au minimum. Pour les autres (Ile-Saint-Denis, parc de la Bergère), son absence est entre autre liée à l’absence de milieu favorable. 43 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Geometridae - Plemyria rubiginata (vulnérable). Cette espèce, dont l’imago vole de mai à juillet en Île-de-France, est répandue mais peu fréquente, observable souvent au voisinage des agglomérations (jardins ou forêts en petite ou moyenne couronne). La chenille consomme des feuilles de Bouleau, d’Aulne, plus rarement d’autres arbres fruitiers. - Aspitates ochrearia (menacée, nouvelle espèce pour le département) : Le papillon s’observe en Île-de-France de mai à septembre au cours de 2 générations. La chenille consomme diverses plantes herbacées des prairies sèches où vole également le papillon. Cette espèce thermophile était autrefois beaucoup plus largement répandue, notamment dans les friches sèches de l’ouest de Paris, du Mantois, des environs d’Étampes et du sud de la Seine-et-Marne. Durant les dernières décennies, ses apparitions se sont faites beaucoup plus exceptionnelles, sa répartition semblant se morceler fortement. Ce papillon a été capturé de jour, à vue sur le coteau le 17 mai 2006 ce que nous rattachons à un vol de la 1ère génération. Notodontidae - Gluphisia crenata : Espèce répandue mais localisée qui tend à se raréfier dans l’ouest de la France. La dernière citation pour le département remonte à 1935. L’espèce s’observe dans les lieux boisés, parcs et jardins. La chenille consomme les feuilles de peupliers et de saules. Ce papillon a été capturé en un seul exemplaire, de jour, lors d’une chasse à vue le 17/05/2007. Lorsqu’elle est présente cette espèce peut s’observer la nuit autour d’une lampe de chasse car elle y est bien réceptive. Noctuidae - Laspeyria flexula : L’espèce est répandue et assez commune, mais particulièrement dans les secteurs chauds (la moitié des citations émanent de la région d’Étampes et Fontainebleau). Elle est pratiquement absente des milieux 44 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 urbanisés. Le papillon s’observe de mai à octobre. La chenille consomme des lichens. - Tyta luctuosa : L’imago est assez commun, en mai-juin et surtout en juillet-août en Île-de-France. Il vole de jour comme de nuit et affectionne les fleurs de troène. Il se rencontre dans les prairies, les friches, les jardins. Il serait en forte régression en Îlede-France d’après Brusseaux G. et Jacquin M (1996). - Cosmia pyralina : Ce papillon est répandu mais moyennement commun. Il vole de mai à août en Île-de-France. Il affectionne les friches, les fourrés, les buissons. Il se rencontre parfois en ville, où il pourrait vivre au dépend des arbres fruitiers. La chenille est polyphage sur de nombreux feuillus comme les genres Ulmus, Crataegus, Prunus, Malus. - Actinotia hyperici (vulnérable) Ce papillon peut s’observer de mai à juillet en Îlede-France. L’espèce est peu fréquente et est parfois trouvée en ville. Cette espèce serait peut-être migratrice dans cette région. La chenille consomme du millepertuis. 45 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Planche 2, Lépidoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos - Borges A). 46 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Planche 3, Lépidoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos - Borges Alexis). 47 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 - Heliothis viriplaca (vulnérable, nouvelle espèce pour le département) : Ce papillon peut être observé de juin à septembre en Île-de-France. Il est migrateur dans cette région .Les adultes arrivent début juin des régions plus au sud (la chrysalide ne peut pas passer l’hiver en Île-de-France) Les citations de cette espèce émanent principalement du sud de la région. Nous sommes vraisemblablement en présence de colonies restreintes et instables renouvelées irrégulièrement par apports migratoires. Il s’écoule parfois de longues périodes sans que l’espèce soit observée. Ces dernières années, l’espèce est apparue régulièrement dans les jachères et sur les pelouses du sud de l’Essonne. Il semble bien que les colonies essonniennes soient établies de façon permanente (ce qui n’empêche nullement des renforcements périodiques par apports migratoires).Ses biotopes sont les endroits calcaires ou sablonneux, les rivages, les landes, les friches. La chenille consomme les plantes basses des friches et cultures comme les Crepis, Trifolium, Silene, Ononis, Centaurea. Voici une espèce de plus dont la chenille et l’imago s’observent dans les friches. Le maintien de cette formation végétale et sa gestion raisonnée sont essentiels pour l’accueil de ces espèces migratrices qui sont de plus en plus vulnérable. La totalité des espèces observées au cours de cette étude est visible (photographies) sur le site internet de Philippe Mothiron : www.lepinet.fr, avec leur nom vernaculaire associé au nom scientifique et la sous famille à laquelle ils appartiennent. Orthoptères -Platycleis tessellata (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est particulièrement discrète et n'avait pas été signalée depuis une longue période avant 1990. Elle a été observée depuis 1997 dans l'Essonne et la Seine-et-Marne. Elle occupe de préférence des gazons secs typiques des milieux chauds et arides. Les populations observées sont constituées de nombreux individus. Sa présence en Seine-Saint-Denis va donc dans le sens d’une conquête/reconquête du territoire francilien. Cette espèce semble étendre son aire de répartition. Discrète, elle est liée 48 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 à un milieu herbacés thermophile et présentant de nombreuses hétérogénéités. Cette espèce a été observée sur le coteau. -Ruspolia nitidula: (protégé régional) : Cette espèce affectionne les milieux frais, tels que les fossés et les prairies humides, les pelouses à végétation haute. Elle est observée très régulièrement dans la région bien que située ici dans le nord de son aire de répartition. Particulièrement abondante aux environs des zones « humides » et du bocage du parc. Nous avons observés et entendu de nombreux individus stridulants. La présence de cette espèce dans le fond du bocage met en évidence un site favorable à cette espèce dont la gestion appliquée en 2005-2006 lui convient puisque cette espèce était abondante localement. -Tettigonia viridissima et Meconema meridionale : Deux espèces d’Orthoptères qui fréquentent les buissons tout comme Leptophyes et Phaneroptera mais également les hautes branches des arbres. La grande sauterelle verte émet les soirs d’été un chant particulièrement puissant, audible à plusieurs dizaines de mètres. -Oecanthus pellucens (protégé régional) : le Grillon d’Italie était rare dans la région il y a quelques décennies. Il est devenu si répandu aujourd’hui qu’il occupe tous les espaces en friche jusque dans les zones urbanisées ! Il pond ses œufs dans les tiges de légumineuses, où ils passeront la mauvaise saison. Espèce thermophile, sur ce site, elle a été observée sur le coteau. La station actuelle devrait pratiquement être considérée comme détruite suite aux actions d’entretien de la parcelle, bien qu’heureusement il y ait les emprises restées en friche aux abords de la ligne du RER. 49 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Planche 4 : Orthoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos Mériguet Bruno). 50 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Nous avons estimé plausible la présence de deux autres espèces ; Oedipoda caerulescens un grand criquet vivant sur sol nu, et Mantis religiosa, la mante religieuse, Insecte prédateur, signalée du parc. Nos recherches ont été vaines. Le broyage du coteau à l’automne 2006 risque d’avoir mis à mal les populations de cette dernière. C) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Bergère -Coléoptères - Trichonotulus scrofa : Cet aphodius est un petit coléoptère coprophage. Rencontré de façon très ponctuelle dans les fèces des grands herbivores et Suidae. Il semble avoir trouvé localement une autre façon d’accomplir sont cycle biologique, peut être en profitant des excréments de chiens ou de lapins. - Leiopus femoratus : Ce petit longicorne, se développe aisément dans les branchette et les branche d’arbustes. Le spécimen capturé sur le site à été pris par battage de branche morte dans un buisson du parc. - Pogonocherus hispidus : Cet autre petit longicorne, plus discret et un peu moins fréquent que le précédent a également été pris au battage. Il montre une préférence pour de nombreuses espèces de feuillus en particulier les arbres fruitiers. -Lépidoptères Nous signalons que parmi les Lépidoptères recensés sur ce site, seul Euplagia quadripunctaria aurait pu justifier un commentaire. Cette espèce est inscrite sur la directive Habitat européenne. Ce statut était en fait prévu et justifié pour la seule sous-espèce Euplagia quadripunctaria rhodonensis (endémique de l’Île de Rhodes) qui est effectivement menacée. La mention Rhodonensis a été omise dans la version définitive de la directive. L’espèce et les sous espèces françaises sont très communes en France dans toutes sortes de milieux dont les parcs urbains. Ainsi 51 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 cette espèce malgré son statut ne doit pas retenir notre attention de façon particulière. D) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Fosse Maussoin -Coléoptères - Platycerus caraboides : Ce petit Lucanide opophage (qui consomme de la sève et autres sucs végétaux) sort au mois de mai où il va lécher les bourgeons de chênes et d’autre feuillus. C’est une espèce indicatrice de la qualité du milieu forestier. Trachys quercicola : Ce tout petit bupreste 2,5 mm n’est que très rarement mentionné. Son observation dans le département en fait une mention tout à fait remarquable. - Biphyllus lunatus : (Det.). Ce remarquable Coléoptère est inféodé à un champignon Daldinia concentrica se développant d’après nos informations uniquement sur les troncs de jeunes feuillus, en particulier de Frêne d’où son exigence écologique. Pour le site nous avons capturées 1 espèce déterminante de ZNIEFF liée aux milieux forestiers, espèce qui fait partie des bio-indicateurs de la qualité du milieu forestier. Rappelons que nous n’avons pas placé de dispositifs dédiée à l’étude de cette faune. genre espèce Platycerus caraboides Biphyllus lunatus If Ipn 3 2 3 2 biologie larvaire saproxylophage mycétophage Tableau n° 9 52 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Synthétiquement nous avons observé : - en terme de rareté : Ipn 0 espèce commune et largement distribuée 2 espèces peu abondantes et localisées 0 espèce jamais abondante ou très localisée 0 espèce très rare et très localisée - en terme d’habitat : If 0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeante. 0 espèce exigeante. 2 espèces très exigeantes. Lépidoptères Zygaenidae - Zygaena filipendulae (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est très commune partout en France. Les imagos s’observent uniquement au mois de juillet en Île-deFrance. Ses biotopes sont les prairies, les friches et les lisières de bois. La chenille consomme des Lotus et des Coronilles. Les 2 spécimens ont été observés dans la friche en train de butiner des chardons en plein soleil. Nymphalidae Melanargia galathea (déterminant ZNIEFF) : Rare près de Paris, commun ailleurs, ce papillon vit dans les prairies. Il a pour particularité de larguer ses œufs un à un en plein vol au dessus du biotope favorables à la chenille. En effet, cette dernière se nourrit de diverses graminées. Les 2 exemplaires ont été observés dans la friche en train de butiner des chardons en plein soleil. L’intérêt de cet espace est évident du moins pour les Rhopalocères. 53 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 5) Informations apportées par la campagne de terrain. L’étude réalisée en Seine-Saint-Denis pour la 2ème année consécutive nous permet de souligner certains aspects. d’une part par comparaison avec des points soulevés lors de l’étude menée en 2005, nous pouvons dire que les études dites «ciblées » de 2006 ont atteint leurs objectifs : -les Coléoptères saproxyliques ont bien été recensés au parc de la Courneuve comme nous le suspections ; -Des Lépidoptères nocturnes dont la présence était pressentie et non mentionnées de la littérature sur le département ont été découvertes. Nous insistons ici sur le fait qu’un inventaire couvrant les périodes de mars à octobre c'est-à-dire l’ensemble de la période de vol des Lépidoptères serait des plus instructifs pour disposer de données scientifiques complètes et actualisées sur les espèces de ce groupe d’Insectes à l’échelle du département. A titre de comparaison voici le nombre des espèces de Macrolépidoptères divisées par grands groupes, recensés jusqu’en 2006 par département de l’Île-deFrance : Hétérocères Rhopalocères Zygènes Bombycoïdes Noctuelles Géomètres Paris (75) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val d'Oise (95) 72 (4) 47 136 107 115 9 138 324 282 100 10 133 291 256 104 10 135 326 274 73 (3) 63 198 181 59 (4) 63 123 127 64 (1) 88 180 152 92 (8) 120 247 238 Tableau n° 10 : Chiffre entre parenthèses : synthèse encore perfectible, chiffre minimum fourni pour mémoire. Source : Philippe Mothiron – lepinet.fr Les chiffres de la Seine-Saint-Denis restent les plus faibles avec ceux de Paris. 54 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 - Parc de la Courneuve : Les résultats sur le parc de la Courneuve montrent l’importance de la cohorte de Coléoptères saproxyliques malgré la jeunesse des boisements par la présence d’espèces considérées comme rares ou remarquables. A noter la découverte d’une nouvelle espèce pour l’Île-de-France (Scobicia chevrieri, Bostrychidae) avec plus de 70 individus capturés. Tous les pièges d’interception mis en oeuvre on fournis au moins un spécimen de cette espèce. La faune des coléoptères forestier faisait l’objet d’une prospection orientée sur le site de la Courneuve L’année précédente, la prospection initiale n’avait pas permis de mettre en évidence la moindre espèce de la liste Brustel ce qui nous avait surpris. L’étude 2006 a été lancée afin de faire le point sur la réalité de cette observation. La campagne 2006 a porté ses fruits en révélant la présence de plusieurs espèces remarquables liée au milieu forestier. Ces observations ont été possibles par la mise en place d’une méthodologie de collecte adaptée à cette faune. Nous avons implanté un nombre conséquent de pièges à interception (huit, par paire) dans des milieux boisés très variés : Un sous bois de feuillus avec des individus âgés ; dans un sous bois de jeunes hêtres, charmes et frênes ; sur un coteau de la ligne de RER dans un bosquet de pins sylvestres et le long d’un étang sur des saules dépérissant. Nous avons de plus modifié les propriétés d’attraction des dispositifs en ajoutant au liquide fixateur, de l’éthanol. Cette molécule attire en nombre les Insectes, à la recherche d’arbres stressés, et leurs prédateurs. Il ne faut donc pas comparer cette liste à celle qui aurait été établie sur un autre site avec d’autres méthodes et un effort de prospection bien différent sans prendre en compte ces différences. Par contre, une telle richesse doit nous amener à réfléchir sur l’origine de cette faune dans un parc néoformé tel que celui de la Courneuve. Il apparaît clairement d’une part les coléoptères liés au cycle de dégradation du bois sont bien présents et d’autre part qu’ils sont représentés par des espèces 55 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 remarquables, espèces que l’on ne se serait pas attendus à trouver dans un boisement moderne. Les espèces qui correspondent à la faune attendue sont les eucnemides (sauf E. capucina), Stenagostus et dans une moindre mesure Tillus elonguatus. Cette faune se retrouve fréquemment dans presque tous les boisements de feuillus même si le bois mort est évacué dans le cadre d’une gestion classique. Par contre Eucnemis capucina, Allonyx quadrimaculatus et Biphyllus lunatus sont des espèces que l’on ne rencontre que très rarement. Il nous parait donc important de revenir sur leur capture et d’essayer de comprendre pourquoi il font partit de la faune du parc de la Courneuve. Revenons sur les différents éléments qui peuvent participer à construire la vision que nous avons de la faune du parc En premier lieu il convient de retenir l’histoire de la création du parc. Celui-ci est un parc néoformé en 1954 puis étendu en 1970 sur une zone de cultures maraîchères. Plus de 200 000 jeunes arbres ont étés plantés à cette occasion sur des surfaces complètement vierge de faune forestière. Cet ensemble est isolé du reste des autres ensembles boisés Lors de la création du site deux hypothèses peuvent être retenues : Est-ce que ces espèces ont pu être introduites avec les arbres en particulier de jeunes plants ? Est ce que ces espèces étaient déjà présentes dans les quelques arbres qui ont été préservés lors de la mise état du site. ? L’hypothèse d’une faune relictuelle nous parait plus pertinente que celle de l’introduction avec les jeunes plants. En effet si des travaux d’une promenade sont engagé dès 1954, il est vraisemblable que certains arbres encore présent aujourd’hui étaient déjà adultes. Leur élimination n’aura pas laissé de trace. L’isolement actuel n’a rien à voir à avec la structure des corridor écologique d’il y a 50 ans. Une étude à posteriori pourrait s’avérer instructive à ce sujet. 56 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 L’isolement actuel est particulièrement visible à l’échelle de la région, le parc de la Courneuve est complètement isolé et sertit par le tissu urbain. La déconnexion directe du site avec les ensembles forestiers du pourtour de la métropole est particulièrement évidente. Ce qui fait de la circulation de la faune, d’une espèce, un évènement remarquable. Figure ci contre : 15 et 16 : localisation du site de la Courneuve à l’échelle de la région (flèche rouge). Figure 15, sur photos satellites Spot disponible sur le Geoportail de l’IGN, la zone grise au centre, sous la flèche est l’agglomération parisienne. Figure 16, en fausse couleur faisant apparaître les secteurs boisées d’Île-deFrance Les cartes en fausses couleurs ont été réalisées par sélection d’une plage de couleur (ici le vert sombre) correspondant aux boisements. 57 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 15 : Figure 16 : 58 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 L’étude à une plus petite échelle, en s’intéressant à des ensembles de moins grande taille permet de faire ressortir de l’image en fausses couleurs des éléments boisées dont la proximité géographique avec le site de la Courneuve est évidente. Ces sites comme par exemple ceux surlignés en orange sont les parcs de la Tussions, la Poudrerie nationale de Sevran et la forêt régionale de Bondy. Il n’existe pas de continuité matérielle consistante entre ces différents sites. On peut percevoir (hormis quelques artefacts) la présence d’arbres qui constituent des voies de transit encore disponibles. Cette approche permet aussi de se rendre compte de la densité de ces arbres qui bien que faible n’est pas nulle. La ceinture verte qui contourne la mégalopole par l’est est en certains points particulièrement ténue voir discontinue. Le tissu urbain constitue pour un grand nombre d’espèce un véritable labyrinthe, une barrière infranchissable. Figure 17 et 18 : localisation du site de la Courneuve à l’échelle du département de Seine-Saint-Denis. Figure 17, sur photos satellites Spot disponible sur le Géoportail de l’IGN Figure 18, en fausse couleur, les secteurs boisés. Les secteurs à faible densité de point présentent de nombreux artefacts qui sont liés à la résolution du document initiale. Ces artefacts sont résorbés à très faible échelle, comme du le document suivant où l’on distingue sur la vue aérienne les arbres individualisés. Figure 19 et 20 pages suivantes: vue du site du Parc de la Courneuve. Figure 19 photos satellites Spot disponible sur le géoportail de l’IGN Figure 20, en fausse couleur, les boisements à l’échelle du parc et de ses environs. Si les groupements d’arbres sont assez facilement identifiable leur état sanitaire ne peut être interprété et donc leur intérêt pour l’entomofaune ne peut être prédit. 59 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 17 : Figure 18 : 60 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 19 : 61 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 20: 62 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Cet isolement géographique très flagrant à l’échelle de la région, n’est donc plus tout à fait une réalité à l’échelle du parc. Même si la densité de végétation n’est pas celle d’une galerie forestière les insectes sont susceptibles de circuler au travers du tissu urbain. Le déplacement des insectes y reste soumis à d’autre paramètre tel que les tolérances/exigences écologique des insectes. C’est un second aspect qu’il convient d’examiner en se penchant sur la biologie des espèces remarquables. - Biphyllus lunatus est inféodé à un champignon Daldinia concentrica se développant uniquement sur les troncs de jeunes Frênes. Dès lors qu’il existe une frênaie avec des arbres blessé, le champignon est susceptible de s’implanter et les coléoptères de percevoir l’existence de celui-ci. - Allonyx quadrimaculatus chasse des scolytes liés aux peuplements résineux. Sa présence est donc liée à la présence de résineux d’une part, à la présence de scolytes d’autre part. Présence elle-même liée à la présence de résineux en situation de stress profond. Stress lié dans notre cas à la présence d’un champignon affectant les pins sylvestres. Cette espèce présente donc niche très étroite (résineux, stress, scolytes). - Eucnemis capucina est considéré comme lié aux vieux arbres, nous supposons qu’elle se développe dans les branches de faible diamètre. Son observation sur le parc de la Courneuve, tout comme ses observations récentes dans des milieux dont la constitution est éloigné des vielles futaies telle que des haies ou des boisement nettement moins âgés nous intrigue particulièrement et soulève la question de ses réelles exigences écologiques. Nous manquons de recul et d’observations mentionnant la nature des milieux où cette espèce à été capturée pour préciser les traits de la biologie de cette espèce. Nous comptons particulièrement sur des piégeages à grande échelle, actuellement en cours, pour faire avancer la connaissance de la faune des insectes saproxyliques. Ces informations seront à mettre en relation avec les compositions faunistiques obtenues dans les parcs de Seine-Saint-Denis 63 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Dans le tissu urbain, des zones peuvent servir de refuge, de relais. Les espaces possédant quelques vieux arbres en constituent d’excellents. Toutes les espèces que nous avons capturées sont parfaitement capables de se déplacer par la voie des airs. Ils ont donc très bien pu se déplacer de proche en proche, d’îlots en îlots, pour gagner le parc de la Courneuve. Ce scénario est le plus probable pour toutes ces espèces sachant que les micro-habitats auxquels sont liées ses espèces et donc les signaux recherchés par les espèces, sont très différents les un des autres. Les voies qui ont été empruntées et les mobiles permettant d’expliquer le déplacement puis l’implantation sont très différentes. L’existence d’un faisceau, d’un couloir écologique unique est peu probable. Enfin il ne faut pas exclure l’hypothèse de l’importation par l’homme lors du déplacement de matière végétale. En particulier une grande quantité de bois mort à été stockée suite à la tempête de 1999, le gigantesque tas de bois en limite de la du parc est tout à fait propice à la dissémination de quelques insectes xylophage. Que cela soit cet évènement ou des stockages précédents, l’importation par l’homme reste une des voies de circulation privilégiée pour la faune et la flore au niveau mondial. L’activité d’individus colonisateurs est la solution classique qui permet à une espèce d’étendre son aire de répartition. Sur le très grand nombre de tentatives (nombre d’individus X années) il y en a certaines qui aboutissent et permettent aux individus soit de trouver une partenaire et de rejoindre une population implantée soit de pondre dans un milieu non encore colonisé. Cette étape de colonisation est lente car il faut que les insectes soit dans leur milieu d’origine en population suffisamment importante pour que certains initient une exploration d’un nouvel habitat et que les nouveau milieux soient à même de leur fournir les micro-habitats permettant la réalisation d’au moins un cycle biologique. La faune d’un site se constitue donc au fur et a mesure que des espèces arrivent à s’implanter. Dans le même temps d’autre espèces pour lesquelles les 64 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 habitats (et les micro-habitats) disparaissent voient leur population et leur aires d’occupation se réduire avant de disparaître localement. Afin d’avoir une vision la plus concrète de l’immigration des insectes il nous parait pertinent de prendre en compte deux espèces supplémentaires : Corymbia cordigera et Scobicia chevrieri. Ces deux espèces sont en dehors de leur aire classique de répartition la première de façon très localisée puisque le secteur de la Courneuve est l’une des seule station au nord de l’Yonne, la seconde par colonisation de la région parisienne au cours des 10 dernières années, probablement due à une importation unique ou répétée lié à l’action de l’homme. Une extension du champ de l’étude aux sites susceptibles de servir de relais permettrait de mieux comprendre si certains sites sont plus favorables que d’autres. Par exemple en engageant des échantillonnages sur la faune des arbres d’alignement, des micro groupement d’arbre, ou des supposés continuums permettant d’établir des indices de richesse spécifiques. Ces protocoles standardisés permettraient de mener une comparaisons entre les faune des différents sites. Par comparaison, raisonnée, il nous semble instructif de se pencher sur d’autre site de tailles conséquente (le parc du Sausset, la haute-ile, la forêt de Bondy) en se penchant sur leur histoire et en mettant celle-ci en relation avec la faune. En prenant l’exemple de sites ayant déjà fait l’objet d’échantillonnage il est possible d’établir une comparaison entre cette faune et celle des parcs de Sevran et de Bondy. L’échantillonnage a été réalisé avec seulement 3 pièges d’interception par sites amorcés à l’éthanol, en 2003. L’effort d’investigation n’est pas tout à fait de la même envergure, les milieux prospectés n’étaient pas non plus s 65 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 genre espece Forêt régionale de Bondy & Parc de Sevran Parc départemental de la Courneuve Cleridae (prédateurs) Allonyx Tillus quadrimaculatus elongatus x Anaglyptus Prionus mysticus coriarius x x Dromaeolus Eucnemis Hylis Hylis Hylis Isoriphis Microrhagus barnabita capucina foveicollis olexai simonae melasoides lepidus x Brachygonus Stenagostus megerlei rhombeus x Tropideres Enedreytes Dissoleucas Platystomos albirostris sepicola niveirostris albinus x x x x Orchesia minor x Platycis minutus x Biphyllus lunatus x x Cerambycidae (xylophyles) Eucnemidae (xylophyles) x x x x x x x x x Elateridae (prédateurs) x Anthribidae (saprophages-mycétophages) Melandridae (mycetophages) Lycidae Biphyllidae (mycétophages) x Tableau n°8 : Il en ressort un faible recouvrement entre les boisements âgés et le parc de la Courneuve. Si les groupes les plus nombreux sont représentés sur chacun des sites, comme par exemple les eucnemidae, les Antrhibidae ne semblent pas présent à la Courneuve. Cette différence pourrait constituer une piste d’investigation dans la descriptions des peuplements des insectes saproxyliques. La comparaison de cette faune à celle d’autres sites proches, également néoformés, permettrait peut être d’établir une chronologie d’implantation des ces Insectes, éclairant ainsi l’évolution, la structuration ainsi que l’ordre d’apparition des espèces. Il 66 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 devrait également être possible de mieux définir les contraintes pesant sur cette faune considérée comme fragile et exigeante. Pour conclure sur la faune des coléoptères saproxylique, La Courneuve devrait présenter un faible profil d’espèces indicatrices du milieu forestier or la cohorte des coléoptères forestiers et plus importante que ce que nous pourrions en attendre, mais elle présente un déficit en espèces liée aux champignons xylophages. La cohorte observée ici est remarquable et bien peu d’entomologistes auraient prédit son existence dans un parc urbain. C’est ici la preuve également que l’entomofaune reste très mal connue et mérite une attention particulière. L’isolement géographique du site avec les autres sites boisés n’est pas complet mais il n’est maintenu que par de fins continuums constitués par des arbres ou des bosquets isolés. La faune du parc de la Courneuve a trouvée un refuge favorable dans le site. La composition de cette faune est dynamique. Elle résulte des actions et des opportunités passées et sera très fortement contraintes par les mesure de gestion actuelle et avenir. 67 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Parc du Sausset : Les résultats au parc du Sausset ont révélé la présence75 espèces de Lépidoptères dont 19 espèces de Rhopalocères, 55 espèces de Macrohétérocères et 1 espèce de la famille des Sesiidae que nous tenions à signaler car non aisément observable, mais en attente de détermination exact. Soit 403 spécimens Parmi les Rhopalocères, 3 espèces déterminantes de ZNIEFF (Zygaena filipendulae, Carcharodus alceae, Melanargia galathea) ont été observées. Pour les Macrohétérocères, 9 espèces (Ligdia adustata, Eilema griseola, Subacronicta megacephala, Agrotis puta, Aletia pallens, Cosmia pyralina, Cryphia algae, Hoplodrina octogenaria, Laspeyria flexula) sont communes dans la région mais non signalées de la littérature pour la Seine-Saint-Denis, 2 espèces (Plemyria rubiginata, Actinotia hyperici) qualifiée de vulnérables, 1 espèce vulnérable et nouvelle pour le département (Heliothis viriplaca) et surtout 1 espèce menacée en Île-de-France et nouvelle pour le département (Aspitates ochrearia) ont été observées. Le but de cette étude des Lépidoptères n’était pas de découvrir de nouvelles espèces mais d’effectuer un relevé de faune actualisé le plus précis possible avec pour originalité de prendre en compte les Macrohétérocères nocturnes, étape indispensable pour une proposition des mesures de gestion adaptées. 68 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Du point de vue des Orthoptères, le site a montré son potentiel à accueillir de nombreuses espèces. Les individus étaient quasiment tous présents en plusieurs exemplaires. Une distinction de leur présence par parcelle a pue être faite : Genre Leptophyes Conocephalus Ruspolia Chorthippus Chorthippus Euchorthippus Meconema Oecanthus Phaneroptera Platycleis Tettigonia Tableau n° 9 : Espèce punctatissima fuscus nitidula biguttulus parallelus declivus meridionale pellucens falcata tessellata viridissima Présence secteur 2 X Présence secteur 4 Présence secteur 5 X X X X X X X X X X X X Ainsi il s’est avéré que le coteau recèle le plus grand nombre d’espèces. Il s’agit d’un milieu remarquable et atypique pour le département où des espèces particulièrement thermophiles peuvent trouver refuge. Ce milieu peut être considéré comme patrimonial, non seulement du point de vue entomologique mais du point de vue botanique et ornithologique. Il convient donc de ne pas lui imposer une gestion jardiné en privilégiant une espèce au détriment de cohortes d’espèces tout aussi remarquable. Le fauchage d’un seul tenant de l’ensemble en septembre 2006 est ( de notre point de vue ) une manœuvre désastreuse car elle a privée de nombreuses espèce d’un milieu favorable, en particulier des espèces pondant dans la végétation et protégés au niveau régionale (Grillon d’Italie et Mante religieuse). Seule l’existence des zones non touchées que sont les abords directes de la ligne RER, vont offrir une chance au populations de se restaurer. Pour les espèces incapables de reconstituer des populations il faudra attendre la recolonisation du site par les apports des continuums La gestion de ce milieu représente un véritable enjeu qui est du ressort des gestionnaires. De nombreuses propositions concernant la gestion vont se faire sur un tel milieu, une réunion de concertation accompagné d’un affichage des objectifs retenus sur le site pourrait s’avérer pertinent. 69 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 - Parc de la Bergère : La faune des Lépidoptères, mêmes communs est très pauvre à l’image du parc de l’Ile-Saint-Denis. Les seuls spécimens observés semblent s’être égarés. Aucun espace ne leur est favorable. Il en est de même pour les Orthoptères. Ceci est dommageable pour le site où nous avons croisé des groupes scolaires qui venaient prendre quelques rudiments d’observations de la nature. De même, le public qui fréquente ce parc n’est pas forcément sportif ou en quête d’un espace « épuré » où s’étendre. Envisager un site offrant une nature un peu plus sauvage et moins contrainte pourrait faire l’objet d’une réflexion. - Parc de la Fosse Maussoin : Du point de vue des Lépidoptères, parmi les Rhopalocères, 2 espèces déterminantes de ZNIEFF (Zygaena filipendulae, Melanargia galathea) ont été observées dans la prairie qui malgré sa petite surface reste attrayante pour de nombreux Lépidoptères, certes commun, du fait des plantes sauvages qui peuvent se développer dans la grande pelouse. Le site présente un bon potentiel pour la faune des coléoptère, indépendamment de l’enclavement du site et de sa petite taille. Un inventaire des insectes saproxylique est une perspective intéressante pour mettre se site en relation avec d’autre proche et potentiellement plus importants. 6) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique A) Considérations générales Elles sont les mêmes que celles indiquées l’an passé car la gestion doit être envisagée sur le long terme pour s’avérer pertinente. Bien que parfois nécessaire le jardinage année après années et orienté sur un très petit nombre d’espèce ne retient pas notre assentiment. Nous lui préférons une gestion par milieu en fonction des caractéristique de la faune observée. Le patrimoine présent résulte des gestions passées et des exigences écologiques de l’entomofaune. Il convient donc dans un premier lieu de préserver les 70 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 milieux et les habitats déjà présents. Ensuite nous pourrons nous attacher à améliorer la diversité en offrant des habitats peu fréquents ou en régression, mais aussi en permettant des échanges entre les différentes populations présentes au niveau régional. L’entretient des surfaces de ces parcs départementaux urbains permet une gestion dirigée ce qui pour certains milieux est particulièrement pertinent mais irréaliste dans le cas de surfaces plus importantes tel qu’un massif forestier. Cet aspect de la question permet d’envisager de manière plausible une gestion par secteurs. Nous entendons une gestions dont les modalités ne sont pas appliquées uniformément à l’ensemble d’un milieu. Les insectes occupent et exploitent des micro habitats et peuvent réaliser leur cycle sur de petites voir de très petites surfaces. Une des voies de diversification de la faune passe donc par la diversification des milieux et de leur gestion. Il convient d’établir des surfaces en adéquation avec la faune recherchée. Des abeilles solitaires auront besoin de quelques mètres carré de sable ou de talus et d’une flore présentant de nombreuses espèce de plantes produisant des fleures mellifère et polinifères. A contrario des orthoptères ou des lépidoptères nécessiterons de plus grandes surfaces de l’ordre de plusieurs milliers de mètres carrés entretenu en prairie haute afin d’accomplir leur cycle. Il nous semble indispensable que les mesures que nous préconisons pour le maintien de la diversité entomologique soient intégrées au mieux dans le plan de gestion global de chaque parc. Préserver les habitats existants : Les Insectes peuvent réaliser leurs cycles de développement dans des environnements aux dimensions bien plus restreintes que les vertébrés. Ces microhabitats entomologiques sont à peu près aussi variés qu’il y a d’espèces d’Insectes, d'autant plus qu'un grand nombre d’espèces occupent à l’état larvaire et à l’état adulte des habitats différents, ce qui augmente les contraintes. Le maintien d’une espèce sur un site est soumis à la présence de microhabitats favorables et à la perpétuation de ceux ci. La brièveté des cycles de développement des Insectes leur impose de se reproduire chaque année, et de trouver chaque année les conditions trophiques indispensables à la croissance de leurs larves. 71 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Dans la plupart des cas, la présence d'une population viable sur un site implique que les modes de gestion de l'espace mis en œuvre dans un passé proche étaient favorables au maintien de l'espèce. Tout changement de mode de gestion doit donc être abordé avec une grande prudence, et n'impliquer qu'une fraction de la surface. En cas d'erreur stratégique, le temps nécessaire à la reconstitution du milieu peut être suffisamment long pour que les effectifs de certaines populations s’effondrent définitivement. Favoriser les déplacements de la faune par des corridors naturels La gestion du patrimoine naturel doit s’envisager au niveau global, non seulement du site, mais aussi de la Région. La création d'espaces naturels protégés se fait bien trop souvent au détriment des zones interstitielles, sacrifiées sur l'autel de l'urbanisation. Dès lors, les habitats favorables aux espèces sont de plus en plus fragmentés et les noyaux de populations de plus en plus isolés. Pour les Insectes, qui ont des potentialités de déplacement et de colonisation généralement bien plus faibles que celles des vertébrés, cette situation aboutit à un isolement génétique complet des populations, et bien souvent à leur disparition à plus ou moins brève échéance. Cette fragmentation des habitats est probablement aujourd'hui un des facteurs principaux de la diminution des populations d'Insectes constatée en Île-deFrance. La création et le maintien de corridors verts (haies, bosquets, pelouses naturelles…) entre les différents ensembles naturalisés du département sont indispensables. Les bords de routes et de voix ferrées, les terre-pleins d’autoroutes etc. judicieusement exploités et entretenus peuvent également jouer un rôle efficace pour beaucoup d’espèces. Les responsables départementaux devraient assurer par la constitution de corridors, de haies et de bosquets la continuité entre ces différents ensembles forestiers. Les haies sont des refuges de première importance pour la faune. Elles sont susceptibles d’héberger une faune remarquable si elles sont inscrites dans une politique de gestion cohérente. 72 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Les milieux prioritaires : Les milieux prioritaires pour la conservation de la biodiversité en Île-de-France sont les zones humides, les milieux ouverts (landes et pelouses), et les zones forestières. Ces trois types de milieux sont présents sur des superficies variables sur les parcs de la Courneuve et du Sausset. Les 2 autres parcs, la Bergère et la Fosse Maussoin, de superficie plus restreinte sont des cas à part. - Les milieux ouverts et leur association avec d’autres formations D’une dynamique très différente de celle des milieux boisés, les milieux ouverts réagissent et se modifient d’année en année. Cet état est transitoire et ne se maintient naturellement que dans des conditions très particulières. La gestion est d’autant plus difficile que ces milieux sont très variés. Ils se caractérisent par la disparition de la strate des végétaux arborescents et sont occupés par une flore basse ou buissonnante voire même des sols nus. Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour les populations d'Insectes. La maîtrise de la fréquentation par le public de certains secteurs peut être utilement mise à profit pour favoriser la faune des milieux ouverts Sur le site, les milieux ouverts, destinés au public, sont fauchés une, deux, voire trois fois par an. Le public, par les actions de piétinement, occupe une fonction importante dans la diversité des milieux ouverts. C’est le sur-piétinement qui est très néfaste à la biodiversité. La présence de nombreuses personnes sur les grandes pelouses (présence non quotidienne) est favorable au maintien d’une diversité entomologique qui ne saurait se maintenir autrement. Broyage ou fauchage : L’entretien des milieux ouverts permet de maintenir la flore à un niveau compatible avec la sécurité (bords de routes et chemins). L’utilisation du broyage est traumatisante pour l’ensemble de l'écosystème. Ce traitement ne permet qu’à des espèces à reproduction rapide ou particulièrement résistantes de se développer. Il faut donc lui préférer le fauchage qui détruit beaucoup moins d’animaux (pontes, larves, adultes) et laisse aux occupants de la strate herbacée le temps de quitter les plantes coupées. Le fauchage à titre esthétique, de milieux qui ne sont pas destinés à la fréquentation par le public, n’apporte rien à la diversité. Au besoin, la création de pistes pourrait s’avérer suffisante. 73 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Les Insectes se développent de manière synchrone avec la végétation qui leur servira d'abri ou de nourriture pour eux-mêmes et leur descendance. La fauche de la végétation réduira le taux de reproduction des Insectes associés à ces milieux. Nous conseillons donc d’une part d’organiser la fauche pour réduire les interférences avec les cycles biologiques des Insectes en opérant soit au printemps soit en automne, d’autre part de restreindre les fauches au strict minimum, c'est-à-dire une fauche par an, surtout si aucun impératif de sécurité n’est présent. Il faut également que ces dates de fauches soient en corrélation avec l’état de la végétation de l’année au vu des conditions climatiques (par exemple printemps tardif, automne précoce). Il est aussi possible d’entretenir ces hautes pelouses en 2 temps, une partie au printemps et l’autre en automne. Deux types d’écosystèmes seront ainsi créés. Il faudra par contre veiller à pérenniser l'entretien sous cette forme en n'intervertissant pas les fauches, c’est à dire en conservant pour chaque secteur la période d’entretien choisie initialement. La hauteur de fauchage aura un impact très important sur le développement de la flore. Cet impact se répercutera sur la faune. Une fauche basse (3 cm) favorise le stade juvénile de l’herbe, qui présente une croissance rapide. C’est le niveau qui est appliqué aux pelouses destinées à l’accueil du public. Une fauche plus haute (10 cm) tendra à ralentir la croissance de l’herbe diminuant du même coup la production de matière organique. Une fauche haute permet aussi à certaines plantes d’assurer leur cycle biologique malgré la fauche. La diversité des espèces botaniques est liée à la nature des sols. Les sols riches sont souvent dominés par un petit nombre d'espèces banales à développement rapide (des espèces nitrophiles comme les orties et les consoudes). Les sols pauvres présentent une cohorte plus diversifiée de plantes, à développement plus lent. Ces milieux pauvres du point de vue nutritif (milieux oligotrophes) présentent généralement une diversité floristique bien plus grande, et donc une meilleure diversité entomologique. Une manière de ne pas augmenter de façon trop importante cette richesse, outre des travaux de décapage, d’inversion d’horizon lors de travaux, consiste simplement à ne pas laisser sur place les produits de fauche mais à les exporter, pour éviter d'enrichir le sol en azote organique. Ces produits peuvent être valorisés éventuellement sous forme de compost. 74 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Les milieux pionniers : Ces milieux sont le résultat d’un remaniement régulier, par suite de l’activité des animaux (sangliers, lapins, taupes) ou des hommes (régénération d’une parcelle, MotoCross, carrières, …). La faune et la flore qui s’y développent se sont adaptées à ces bouleversements, certaines espèces (des Carabidae xérophiles par exemple) ne se rencontrent que dans ces milieux. Selon les orientations choisies, des activité hautement perturbatrices pourrons être organisées une à deux fois par an sur des secteurs délimités afin d’offrir des milieux pionnier à une faune très spécifique. Lisières et ourlets, les écotones : L’entretien des milieux ouverts doit se faire en relation avec les milieux limitrophes. Les zones de transition entre les milieux ouverts et les parcelles forestières sont le lieu de prédilection de nombreuses plantes buissonnantes (aubépines, prunelliers …) dont la floraison est mise à profit par de nombreuses espèces d’Insectes pour s'abriter ou s'alimenter. Ces transitions doivent être progressives, tant au niveau de la couverture du sol que de la hauteur des buissons. Il est parfaitement envisageable de ne faucher ces zones, pour les maintenir buissonnantes, que deux ou trois fois par décennie. Intégrer les cheminements dans l’environnement : Les chemins et les routes parcourent les parcs. Leurs abords directs seront entretenus selon les possibilités par un fauchage annuel, mais le renouvellement du revêtement doit aussi être intégré dans la gestion. Historiquement, les routes forestières et les chemins étaient réalisés avec les matériaux disponibles localement. Les chemins étaient en terre battue, et les routes parfois goudronnées. Une modification des ces habitudes, comme par l'apport de granulats de calcaire, provoque une modification des qualités physico-chimique du sol, et donc bien souvent la disparition partielle de la flore et de la faune locale. D’autre part, le lessivage du revêtement et les ruissellements peuvent entraîner également une modification de la faune et de la flore des milieux adjacents. Nous proposons que les prochaines remises en état de routes et de chemins prennent en compte la nature physico-chimique des revêtements qui seront mis en place. 75 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Les zones forestières Notre inventaire révèle des espèces liées au cycle de dégradation du bois représentantes d’une faune relativement riche mais qui risque de régresser rapidement. Ce potentiel peut être maintenu et enrichi par un certain nombre de dispositions. Diversité spécifique des essences : Les Insectes saproxyliques présentent une sélectivité quant à l’essence qu’ils peuvent exploiter. Les peuplements de résineux sont des écosystèmes importés et présentent un intérêt limité pour la faune de notre Région. Les essences feuillues, qui permettent le développement de très nombreuses espèces doivent être favorisées. La diversité des essences doit être maintenue en fonction des possibilités de croissance et de la qualité géologique des sols. Certaines de celles ci sont peu abondantes, comme le hêtre, le merisier, le frêne. Le chêne, le tilleul et le bouleau présentent un fort potentiel entomologique mais ils ne sauraient à eux seuls générer la diversité des espèces observées. Hétérogénéité des classes d’âge : Les micro-habitats spécifiques aux Insectes n'apparaissent que progressivement et souvent sur des arbres âgés qui atteignent ou dépassent l'âge optimal de rentabilité sylvicole. A l'inverse, toute une cohorte d'Insectes se développe préférentiellement sur des sujets jeunes, comme certains xylophages (Buprestes) et surtout les phyllophages frondicoles. Dans certains cas, l'adulte ne pondra ses œufs que dans des gros bois cariés mais ne s'alimentera que sur des arbres jeunes ou sur les fleurs des clairières (Longicornes) Pour une gestion raisonnée de la diversité entomologique il est donc indispensable de préserver des arbres de toutes les classes d'âge dans un peuplement, de même il est indispensable de ménager des discontinuités et des ouvertures dans le paysage forestier. Les espèces d'Insectes les plus remarquables sont liées à un ou plusieurs stades bien précis de l'évolution de l'arbre, l'absence de ce stade dans un peuplement en évolution se traduira immanquablement par la disparition de l’Insecte. Le bois mort : Ce qui est valable pour les arbres vivants est également valable pour le bois mort. La tempête de 1999 a eu un effet pervers même chez les gestionnaires soucieux de préserver la biodiversité. La quantité importante de bois mort à terre a pu donner l'illusion que toute une faune de décomposeurs allait 76 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 s'installer durablement. Or la très grande majorité de la nécromasse disponible a été "figée" dans le temps le 26 décembre 1999, les organismes impliqués dans les processus initiaux de la décomposition du bois n'ont plus de matériel frais pour s'installer et il faut s'attendre à une diminution importante des populations d'Insectes saproxyliques dans les prochaines années. Pour préserver le potentiel de recyclage il faut donc que les peuplements forestiers présentent des bois morts d’âges différents, mais il faut également prêter une attention particulière aux bois morts sur pied (chandelles). Pour des raisons évidentes de sécurité les forestiers préfèrent le bois mort à terre (chablis) à celui resté sur pied. Il s'agit cependant de deux systèmes très distincts, les gradients de température et d'hygrométrie sont différents et les espèces qui les habitent ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse des vertébrés (oiseaux et chiroptères contre amphibiens et reptiles) des champignons ou des Insectes saproxyliques. Au cours de l’exploitation ou de l’entretien, les houppiers des arbres qui viendraient à être abattus peuvent être laissés sur place et non brûlés. Ces habitats seront rapidement colonisés par des Insectes qui réalisent leur cycle en un ou deux ans. Préserver les arbres remarquables : Cette proposition s’applique non seulement aux arbres remarquables par leur aspect ou leur âge, mais aussi aux arbres vieillissants qui présentent un état avancé d’évolution. Ces arbres sont remarquables par la fonge et la faune qu'ils abritent et doivent être préservés, en particulier s’ils sont suffisamment éloignés des chemins et des lieux de passage du grand public. Ces arbres sont les seuls dans lesquels se forment des cavités à même d’accueillir une avifaune (pics et rapaces nocturnes) et une entomofaune particulière (grandes Cétoines, grands Buprestes, grands Capricornes, Trogidae…) qui leur confèrent une très forte valeur patrimoniale. L'abattage systématique des vieux arbres sans valeur sylvicole ne peut avoir notre assentiment. Préserver tous les arbres âgés n’est pas toujours chose possible cependant au vu de la faible surface des espaces naturalisés dans le département, la conservation de ces arbres doit faire l’objet de la mise en œuvre de moyens parfois contraignants (détournement d’un chemin, délimitation d’une zone de sécurité à long terme, etc.). C’est un des milieux les plus long à créer et qui fait le plus profondément défaut aux parcs départementaux. 77 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Au lieu de préserver des arbres répartis uniformément au sein de la forêt, nous proposons une alternative : créer des groupements d’arbres destinés à vieillir ensemble. Îlots de sénescence : Les îlots de sénescence sont des ensembles d’arbres d’une classe d’âge souvent homogènes, répartis sur une surface suffisamment restreinte pour être entretenue de façon raisonnable par le gestionnaire mais suffisamment importante pour constituer une réserve de micro-habitats conséquente pour la faune. Ces îlots peuvent être créés à partir des peuplements déjà existants. Dans le cadre d’une gestion cohérente, une fois mis en place, ces îlots ne devraient pas pouvoir être réintégrés dans un mode de gestion conventionnelle avant la disparition des derniers arbres. Le nombre et la constitution des îlots sont à définir sur l’ensemble d’un site. Les dégâts occasionnés par les ouragans de décembre 1999, nous suggèrent de prévoir plusieurs zones qui seront les sanctuaires pour les espèces les plus exigeantes, car la brutalité des événements naturels pourrait assez aisément les balayer, réduisant à néant les efforts entrepris dans le long terme en faveur de la diversité biologique. Gestion adaptée à la biodiversité des Lépidoptères La structure du milieu est un élément particulièrement important. Les papillons ont besoin non seulement de plantes nourricières des chenilles et de sources de nectar pour les imagos, mais aussi d’endroits ensoleillés, de places de repos, de nymphose et d’hivernage, ainsi que de lieux de rencontre. Le lien étroit qui unit les êtres vivants et leur environnement spécifique indique clairement qu’il est inutile de protéger des espèces sans protéger en même temps leurs biotopes et sans connaître leurs particularités écologiques (Landolt, 1971). Une caractéristique de la protection des papillons réside dans le fait qu’au cours de l’année, les 4 stades de développement (œuf, chenille, chrysalide, imago) doivent pouvoir rencontrer, dans leur association d’habitats, des conditions de vie 78 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 adéquates au bon moment. L’habitat de nombreuses espèces s’étend à travers un complexe de plusieurs types de biotopes qui se différencient les uns des autres. Les points importants parmi les mesures de gestion consistent en une réduction de l’intensité d’exploitation des milieux, une protection portant sur de grandes surfaces et une connexion de ces surfaces par des structures de communication linéaires (ruisseaux, bords de champs et de chemin, haies, lisières forestières). A côté de cela, au vu de nos expériences en milieux urbains et périurbains tout particulièrement de l’Île-de-France, nous appuyons sur le fait de maintenir une diversité végétale la plus importante possible mais surtout autochtone. Les arbres, arbustes, fleurs… ont co-évolués avec les insectes sur un même biotope au cours des millénaires. Des interactions se font préférentiellement entre certaines plantes et diverses cohortes d’Insectes (parasites, prédateurs, parasitoïdes etc.) au delà de l’aspect du nourrissage. Ainsi, il convient de ne pas créer de dérèglements (manque de pollinisateurs, de prédateurs de parasites) en n’important pas d’espèces exotiques mêmes couramment connues et installée depuis des dizaines d’années en France métropolitaine. La conservation de biotopes différents pouvant recevoir des espèces végétales caractéristiques ne pourra que favoriser la biodiversité des Lépidoptères diurnes et nocturnes. Une stratégie de protection efficace se compose d’un lot de mesures qui se complètent : il s’agit entre autres de sauvegarder les espèces encore existantes, de continuer à encourager une agriculture et une exploitation forestière plus raisonnable, d’attirer l’attention sur des facteurs de menace, de protéger de façon ciblée les habitats de valeur, de connecter les habitats, de les élargir et de réaliser des mesures spécifiques pour les programmes de protection des espèces. En milieu urbain, nous substituerons le terme « d’agriculture écologique » à celui de gestion des milieux ouverts plus écologique donc d’avantage travaillé que la simple gestion des végétaux. 79 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Gestion des milieux en relation avec les Orthoptères. D’une nature assez mobile, les Orthoptères fréquentent tous les étages de la végétation, du sol nu aux cimes des plus hauts arbres, chaque espèce ayant ses affinités propres. Si la gestion des cimes ne présente pas d’enjeu particulier dans l’immédiat, celle des milieux ouverts et herbacés est nettement plus sensible. C’est en particulier le maintien de ces milieux à l’état ouvert avec une continuité temporelle qui permet à la faune des Orthoptères de s’implanter et de se maintenir sur un site. Il convient donc de mettre en place des mesures de gestions adaptée et de les respecter. La structuration volontairement hétérogène des milieux du parc du Sausset est favorable à la faune des Orthoptères, avec comme exemple remarquable le coteau calcaire. Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour les populations d'Insectes. Nous vous renvoyons aux chapitres traitant du fauchage, de la hauteur de fauche, et de l’impact sur la diversité des espèces botaniques, mais également des remarques au sujet des milieux pionniers, des lisières et ourlet, et de l’intégration des cheminement dans l’environnement que nous réaffirmons ici et que nous avions déjà présenté dans notre rapport précédent. B) Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2006 - Parc de la Courneuve : Les recommandations faites l’année précédente concernant les Coléoptères prenaient en compte les Coléoptères saproxyliques. Ainsi, nous rappelons ici les points essentiels visant à favoriser l’implantation de ces derniers dans les jeunes boisements du parc de la Courneuve quelques peu isolés d’autres ensembles boisés extérieurs au parc, de part l’existence de l’urbanisme. 80 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Ainsi, lors de l’abattage d’un arbre, la conservation et le regroupement en tas des bûches et des houppiers apparaît comme favorable à ces Coléoptères. L’exposition de ces assemblages de bois mort peut être faite tantôt dans des milieux ensoleillés, favorisant la faune des Coléoptères saproxyliques tel que les capricornes, tantôt en sous bois, favorisant alors d’autre Coléoptères saproxyliques tel que les Lucanidae, Cetoniidae et mycétophages. Il conviendrait également de varier les types d’essences autochtones régionales comme les hêtres et les frênes et limiter l’implantation de résineux . Avec les hypothèses faites sur la constitution de la faune des coléoptères saproxylique, il parait important d’envisager la mise en place de haies et de linéaires associant en mélange buissons et ligneux. Ceci afin de désenclaver ce grand parc urbain à la limite de insularisation de ses populations. - Parc du Sausset : En se basant uniquement sur l’étude des Lépidoptères de 2006, nos conseils de gestion s’exposent différemment que pour les Insectes pris dans leur globalité. Par rapport au parc de la Courneuve, nous soulignions en 2005 le fait que celui du Sausset était moins enclavé. La présence de Lépidoptères nocturnes migrateurs nous en apporte la confirmation (Cynthia cardui, Autographa gama, Heliothis viriplaca,). Des espèces migratrices peuvent s’aventurer depuis les plaines agricoles de Seine et marne et un site favorable dans ce parc. A côté de cela, nous n’avons pas observé d’espèces de Lépidoptères caractéristiques d’un milieu particulier sur ce parc à l’exception d’Aspitates ochrearia capturée à vue sur le coteau qui est une espèce thermophile dont la chenille consomme des plantes des prairies sèches sur substrats alluvionnaires. Parmi les explications possible, il faut mettre en relation la faible taille des parcelles de chaque biotope avec l’absence d’observation d’espèces de Lépidoptères caractéristiques d’un milieu. De plus, les conditions climatiques restes fortement semblables quelque soient le type de milieux du parc. L’hygrométrie, la température sont identiques sur l’ensemble du parc. Les espèces végétales observées d’une parcelle à l’autre, potentiellement plantes hôtes de chenilles, ne sont pas caractéristiques de certains milieux et ne permettent pas de supposer la 81 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 présence établie d’espèces de Lépidoptères inféodées à ces plantes (par exemple eupatoire chanvrine, épilobes, impatiens etc.). Il faut bien souligner que certaines espèces de Lépidoptères nocturnes aiment à se réfugier dans les grosses agglomérations où elles disposent d’une température supérieure aux campagnes alentours (cas de Saturnia pyri, espèce protégée régionale). Les parcs urbains doivent donc continuer à pouvoir recueillir des espèces urbaines qui ne sont pas sans intérêts et offrir une diversité de milieu et de formation végétale la plus grande possible avec une gestion adéquate qui permet aux Lépidoptères d’effectuer l’ensemble de leur cycle biologique. Sur un autre aspect, nous réaffirmons le besoin de la création de couloirs entre le parc de la Courneuve, le parc du Sausset et le parc de Sevran, via la butte du Montceleux, la pépinière et le parc de l’hôpital, dans le but de préserver une diversité écologique dans le département en favorisant les échanges. En effet, bien que ces parcs et espaces verts soient tous urbains, ils ne bénéficient pas tous des mêmes couloir de circulation des Lépidoptères ni des mêmes conditions (climatiques, biotopes etc.). Les isolements de certaines populations observables actuellement pourraient s’avérer néfaste à la population en question. C’est le cas par exemple de nombreux Hétérocères dans ce cas, comme Xestia sexstrigata, Noctua interjecta, Siona lineata, espèces remarquables et peu courantes en Île-de-France, surtout en proche banlieue, observées aux coteaux d’Avron. Bien que de nombreuses friches soient laissées sur le parc, il ne faut pas oublier que les modalités de la fauche (type et moment) sont très importantes pour le développement de l’entomofaune dont les Lépidoptères. Il faut également voir que les parcelles n’ont pas toutes les mêmes caractéristiques et que leur fauche ne doit pas être menée de manière uniforme .. A titre d’exemple, il est à déplorer la fauche trop précoce (19 octobre 2006) au vu des conditions climatiques observées et de l’état de la végétation, de surcroît à ras (tondeuse), de la zone dite du coteau. Sur cette parcelle unique pour la parc au vu de son exposition, des espèces non observées ailleurs, menacée d’extinction (Aspitates ochrearia), déterminantes de ZNIEFF (Zyganena filipendulae, Carcharodus alcea, Platycleis tessellata), protégée régionale (Oecanthus pellucens) ou encore d’intérêt du point de vue purement entomologique (Sesiidae) avaient été trouvées. 82 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Les lépidoptères ont également retenus l’attention des gestionnaires lors des attaques massives de chenilles grégaires de Lépidoptères (Yponomeutidae) par la présence toiles de soie caractéristiques. Figure 21 : chenilles grégaires d'Yponomeutidae. 83 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 22 : arbre défolié par des chenilles grégaires d’Yponomeutidae. 84 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Figure 23 : arbre anciennement défolié, 1 mois après l’attaque. Ces chenilles ne présentent pas de danger particulier ni pour l’arbre ni pour les utilisateurs des parcs. Seul des arbres déjà fragilisé peuvent éventuellement souffrir de la présence de ces insectes. Les autres reconstituerons leur feuillage en cours de saison comme le montre la série de photographies. Par contre s’il s’agit de chenilles grégaires possédant des soies, la gestion est différente selon l’espèce (certaines sont protégées, d’autres déclarées comme 85 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 ravageurs, d’autres sans dangers pour les végétaux mais à ne pas manipuler sans précautions particulière.), c’est le cas des processionnaire du pin et du chêne. Dans le cas d’Insectes ravageurs de cultures et forestiers reconnues (chenilles processionnaires du pin ou du chêne, Carpocapse des pommes, Cochenilles…), les moyens de luttes et les types de traitement « types » préconisés sont indiqués par le Service de la Protection des Végétaux (SPV) de la région. Il conviendra aux gestionnaires du parc d’adapter le type de lutte par rapport aux dégâts observés mais sans oublier que de nombreux produits phytosanitaires sont généralistes et pourraient affecter des Insectes non visés. Les moyens de lutte devront être raisonnés. Figure 24 : exemple de chenilles grégaires d'Eriogaster lanestris à ne pas manipuler mais inoffensives pour les plantes hôtes. 86 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Les éclairages publics : Nos observations in situ montrent que le parc est quasi entièrement illuminé même par une nuit sans lune dès lors que les nuages jouent le rôle de réflecteurs. Nouas avons également constaté que les individus se présentant sur les draps de chasse étaient peu nombreuse tant du point de vue des individus que du nombre d’espèces. Il convient d’appuyer sur le problème des éclairages publics. Outre l’urbanisation importante et la réduction d’espaces verts, privés ou non, l’éclairage omniprésent est une des choses qui présente une perturbation profonde dans l’activité es espèces. Ainsi nous citerons notre confrère Lépidoptérologiste Gérard Brusseaux qui avait soulevé le problème en 1991 en y apportant certains « remèdes ». « Tous les lépidoptéristes qui pratiquent couramment la chasse de nuit à la lumière connaissent bien l'action des lampes à vapeur de mercure sur l'entomofaune nocturne. Depuis quarante ans, les agglomérations, autoroutes, voies rapides, grands carrefours, terrains de sports, lotissements, panneaux publicitaires, etc., sont éclairés par des luminaires ou des installations équipés de lampes à vapeur de mercure. Ces ampoules produisent une importante quantité d'ultraviolets, et nous connaissons le pouvoir attractif de ce rayonnement sur les Insectes nocturnes, notamment les Lépidoptères. Imaginez un instant le travail de destruction qu'a pu effectuer chaque lampadaire, fonctionnant nuit après nuit, et cela durant des années ! Dans notre banlieue parisienne, c'est l'une des causes de la raréfaction du Grand Paon de nuit (Saturnia pyri). Mais le piège mortel sévit jusqu'au cœur des montagnes. L'éclairage urbain et rural est l'une des principales causes de la disparition des Lépidoptères nocturnes. Car ceux qui n'auront pas péri brûlés par la chaleur des ampoules, ou dévorés par les prédateurs (Chauve-souris, Crapauds et petits Mammifères la nuit ; Passereaux le lendemain matin), seront perdus pour la Nature. Distraits de leurs «tâches» biologiques, ils se seront égarés hors de leur milieu naturel et leur reproduction aura été perturbée. Les pontes des femelles auront été déposées n'importe où. Il est d'ailleurs à signaler que les prédateurs finissent eux-mêmes également sous les roues des véhicules … Il existe maintenant d'autres types d'ampoules dégageant moins d'ultraviolets : les lampes au sodium à haute et basse pression, qui répandent une lumière orangée. Il existe même maintenant une lampe au sodium rendant une lumière 87 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 blanche, comme les lampes à vapeur de mercure. Ces modèles sont utilisés en France, localement, depuis quelques années déjà. Les ampoules au sodium à basse pression sont utilisées pour l'éclairage des tunnels. En extérieur, elles ne sont pas utilisées en raison du mauvais rendu des couleurs. Les ampoules au sodium à haute pression (lumière orangée) sont beaucoup moins agressives pour l'œil humain. Ce type d'ampoule est de loin le plus économique (faible consommation d'énergie), malgré son prix d'achat plus élevé. Il est de plus en plus utilisé dans les zones périurbaines pour les voies à grande circulation, certaines autoroutes ou portions de routes. Bien que cet éclairage orangé n'offre pas un rendu des couleurs aussi parfait que celui des lampes à vapeur de mercure, il dispense une lumière dont la qualité amoindrit considérablement la fatigue oculaire des automobilistes. Toutes les communes utilisent concurremment ces trois modèles, suivant les besoins locaux, ronds-points, centres des villes, portions d’autoroutes ou de routes nationales, zones pavillonnaires, etc. La puissance s’étend de 70 W à 700 W en éclairage général. Peu à peu, le modèle à vapeur de mercure est remplacé par les autres non par souci de sauvegarde de la faune, mais dans le but d'un meilleur confort visuel et d'une économie d'énergie. Précisons cependant que les choses ne sont pas toujours aussi simples qu'il y paraît. En effet, il ne suffit pas dans tous les cas de simplement changer l’ampoule ; il est souvent indispensable de remplacer certaines installations électriques à l’intérieur du luminaire car les nouveaux types d'ampoules au sodium ne s'adaptent pas systématiquement à tous les réverbères anciennement équipes d'ampoules a vapeur de mercure. De plus le prix d'achat des ampoules au sodium à haute pression représente, proportionnellement à leur puissance, un coût trois fois plus élevé. Le type a vapeur de sodium le plus récent est quatre fois plus onéreux que le modèle classique a vapeur de mercure En revanche, l’économie réalisée compense largement l'investissement. Signalons au passage qu'une ampoule au sodium présente la même durée de vie qu une ampoule à vapeur de mercure soit environ 8 000 heures. Il est relativement aisé de chiffrer l'économie réalisée par une commune urbaine qui alimente 3000 points d'éclairage (c'est notamment le cas de la commune de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis). Un équipement des lampadaires exclusivement réalisé au moyen d'ampoules à vapeur de mercure de 250 W fonctionnant dix heures par jour occasionne une consommation de 750 000 KWh ; la dépense annuelle 88 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 moyenne correspondante est de l’ordre de 57 700 €. Cette même commune, équipant ses points d’éclairage uniquement avec des ampoules au sodium à haute pression de 150 W (pour une même quantité d'éclairement), aurait a faire face a une consommation de 450 000 KWh pour une dépense moyenne annuelle de 34 600 €. Ces chiffres montrent ainsi que chaque commune a tout intérêt à procéder progressivement au changement d'éclairage. Chacun devrait y trouver son compte en alliant protection de la faune nocturne, économies d'énergie, meilleur confort visuel principalement pour les automobilistes. » Figure 25: ciel observé au-dessus du parc du Sausset (parcelle n°2, point B), le 27 juillet à 00h42. Signalons qu’outre ces problèmes relatifs à la diminution des populations de Lépidoptères et d’espèces, il existe le problème du recensement, même non exhaustif, des Lépidoptères du parc. Cette luminosité périphérique au parc du 89 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Sausset fait des nombreux espaces dégagés (grandes pelouses, larges chemins carrossables, boisements aérés etc.), limite l’attraction à notre lampe. Une « barrière» naturelle (plantations de grands arbres qui feraient écran) en périphérie de parc serait peut-être une solution, mais efficace d’ici 20 ans. Parc de la Bergère Ce parc, à l’image de celui de l’Ile-Saint-Denis, est à nos yeux uniquement à vocation d’agréments et de loisirs. La quasi-totalité de sa surface est occupée par des plates-bandes, des pelouses tondues régulièrement et des bosquets d’arbustes à sol nu. Il est fréquenté voir sur fréquenté, et sur entretenu. En plus de cela, ce site est très fréquemment perturbé par des évènements provisoires (salons, aménagements sportifs…). La gestion du « paysage » est uniquement basée sur l’esthétisme et la sécurité vis-à-vis du publique. Du coup, le public qui fréquente ce parc ne peut pas observer une naturalité même minime sur cet ensemble. Figure 26 : parc de la Bergère avec des aménagements provisoires mais fréquents. 90 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Ce site est dégradé en terme de biodiversité. La gestion globale du site doit donc tendre vers des milieux susceptibles de capter la faune circulante au travers du tissu urbain. La gestion proposée consiste juste à laisser un peu de place à la nature sauvage, en limitant les traitements phytosanitaires et en diversifiant les plantes herbacées mellifère ou non, toujours en proposant des espèces non exotiques. A l’image du parc de Jean Moulin les Guilands il serait judicieux de laisser une aire en friche avec des layons qui la traversent et des panneaux explicatifs. Cet espace partiellement clos pourrait alors s’offrir aux groupes scolaires et autres centres aérés qui auraient la possibilité d’y observer les Insectes mêmes banales plus facilement que sur une pelouse dégarnie. Ce grand jardin qu’est le parc de la Bergère pourrait s’attacher à cultiver et planter des végétaux non exotiques pour leur cycle de végétation en accord avec les saisons et les cycles biologiques d’Insectes tel que les Lépidoptères. Là encore, comme pour le parc de l’Ile-Saint-Denis, au vue de la superficie, nous préconisons la mise en place d’un potager « écologique » composés de nombreuses plantes hôtes, qui autorisera les Insectes (chenilles de Lépidoptères, Coccinelles etc.) à s’installer et permettant à différents groupes d’Insectes de se succéder au fils des saisons. Ces faunes pourraient être présentées de façon ludique et pédagogique au jeune public et de façon plus marquante que via internet par exemple. Pour se faire, l’OPIE pourra servir de conseiller quant aux choix des plantes hôtes à introduire et des « nichoirs » à Insectes à disposer. - Parc de la Fosse Maussoin : Le parc exclusivement forestier de la Fosse Maussoin reste atypique. La menaçante instabilité du sous sol assurant une protection efficace contre toute forme d’intervention humaine à cour terme sur une partie de son périmètre. L’existence de la prairie en friche aux allures de clairière, bien exposée doit être maintenue, les boisements ne devant pas empiéter sur cet espace voir le fermer. Le double avantage pour ce parc est que malgré sa petite superficie, celui-ci bénéficie d’une partie bien clôturée interdite au public pour des raisons de sécurité donc peu attrayante même pour les curieux. De ce fait, une entomofaune que nous n’avons certainement pas rencontrée (cavité de bois morts, Insectes cavernicoles 91 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 etc.) doit s’y être installée et va pouvoir s’y implanter durablement si ce n’est pas encore le cas, pour peu que cet espace ne soit pas remanié dans les années à venir. Le deuxième avantage de ce parc est sa proximité avec la Forêt régionale de Bondy, soit un espace de 170 ha disposant d’une zone forestière proprement dite, composée de boisements denses dominés par des peuplements anciens essentiellement constitués de chênes, hêtres, châtaigniers, frênes et érables. Ainsi une circulation est à même de s’établir pour peu que l’on favorise un continuum entre ces 2 boisements. De part ces observations il serait intéressant de pouvoir prospecter et comparer les Insectes de certains groupes, sur chacun de ces 2 espaces. 7) Conclusions Les études 2006 effectuées sur 4 parcs du département ont une fois de plus permis d’allonger les listes sur l’entomofaune de Seine-Saint-Denis. Les études dites « ciblées » sur les Coléoptères saproxylique et les Lépidoptères notamment nocturnes, ont porté leurs fruits et ont mis en évidence les cortèges d’espèces visés, mal connues de la part de nombreux organismes d’études mais qu’il est nécessaire de prendre en compte pour évaluer la biodiversité réelle d’un ensemble et de pouvoir porter des conclusions sur les milieux concernés. Nous signalions en 2005 que ces parcs étaient des éléments indispensables dans le fonctionnement des espaces verts de la petite couronne. Ceci est confirmé en 2006. Bien que certaines espèces soient préférentiellement observées en zones urbaines, leurs observations laissent apparaître une lueur d’espoir quant à leur possible installation dans ces types de parcs très fréquentés par le public pour peu qu’on leur laisse la possibilité d’y vivre durablement. L’étude de la faune des Coléoptères saproxyliques a répondu à nos attentes et nous a permis de nous interroger sur la présence de certaines espèces d’entres elles découvertes sur ces types de milieux. Dans l’état actuel de l’étude, certaines de nos questions restent encore sans réponse. Concernant l’étude des Lépidoptères sur le parc du Sausset, une faune en Lépidoptères Hétérocères, plutôt caractéristique du milieu urbain, a bien été 92 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 recensée, aussi bien des espèces dites menacée, que vulnérable et communes. Ce cortège n’aurait pas pu être mis en évidence en étudiant les seuls Rhopalocères, les espèces potentiellement indicatrices étant quasiment inexistantes dans le secteur concerné. Il faut aussi souligner que, tout comme pour les Coléoptères, il s’agissait d’un relevé de faune qui ne représente qu’une infime prospection. Un véritable inventaire en Lépidoptères, de mars à octobre, sur ce site et d’autres parcs notamment celui de la Courneuve du fait de sa superficie, serait judicieux du fait de la quasi inexistence de travail d’inventaire lépidoptérologique dans le département de Seine-Saint-Denis (dernier en date, en 1996 sur les coteaux d’Avron). Il est aujourd’hui d’une importance de réactualiser ou de compléter les recensements déjà existants et de se faire une idée de l’état des populations et parvenir à conclure ou non à l’installation de certaines populations dans ces sites urbains. La présence d’espèces très communes et peu exigeantes ne doit pas masquer la réalité d’une faune déjà très fortement affaiblie par l’urbanisation. Les espèces plus exigeantes ont déjà disparues ou sur le point de l’être. Ce qui permet de revenir sur le concept à l’origine de ses études. Les mesures de gestions, en rapport avec l’entomofaune, que nous préconisions en 2005 et réaffirmons en 2006 sont des propositions parfois , parfois très précises et qui nécessiterons sûrement des réflexions accompagnés d’échange entre les gestionnaires et les structures participants à ces études., Le Conseil Général de Seine-Saint-Denis a engagé des inventaires depuis au moins 5 années. Au vu des premier résultats et des échanges que nous avons eu avec les responsables des différents pôle, une étape fondamentale a été omise celles de objectifs de ces inventaires. Par principes et pour répondre à une demande classique nous avons proposé des mesures de gestions. Or il nous semble que l’attente n’est pas clairement identifiée et ne se situe peut être pas à ce niveau. C’est pourquoi nous proposerons, à l’occasion d’une rencontre prochaine, une réflexion sur ce que l’on peut attendre d’un inventaire entomologique et sur les moyens d’exploiter les résultat. Fort de son expérience, l’OPIE insiste sur une prise en compte profonde de l’entomofaune, tant celle visible de jour, que celle plus discrète qui est active la nuit 93 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 comme le sont les papillons de nuit, tant dans l’étude de ces terrains, que pour l’aménagement des espaces verts du département. A côté de cela, pour ces parcs de milieu urbain, il nous parait fondamentale de mettre l’accent sur la sensibilisation du public au rôle fondamental des insectes Seule une prise de conscience et une évolution profonde de la mentalité du citoyen peut assurer un avenir au patrimoine biologique de notre nature francilienne et française. L'OPIE poursuit ses actions de sensibilisation, d’information, de protection, de conseil et de formation sur les Insectes et leurs milieux de vie via différentes formes (études, élevages, expositions, formations, stages, etc.), pour lutter contre les idées reçues et le désintérêt envers eux. 94 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 8) Bibliographie Association des Entomologistes de Picardie (A.D.E.P.), 2004– La Picardie et ses Papillons, Tome 1 les Rhopalocères. 224 p. Bellmann H. et Luquet G. Chr., 1995 – Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d’Europe occidentale. 303 p. Delachaux et Niestlé. Brusseaux G., 1991– Eclairages publics et protection des Lépidoptères nocturnes. Alexanor, 17 (4), 1991 : 195-197. Brusseaux G. & Jacquin M ,1996 – Contribution à la connaissance de la faune d’Île-de-France : Inventaire des Lépidoptères des coteaux d’Avron (Seine-Saint-Denis). Alexanor, 19 (5), 1996 : 299-315. 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Sources cartographie : IGN RANDO® : Ile de France 2002 CD-ROM, IGN Loxane Sources Internet : http://www.lepinet.fr http://www.leps.it/ VERSION DU DOCUMENT : 2.0 en date du 01 Octobre 2007 Historique des modifications : -correction de la table des matières -corrections orthographiques. 98 Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 9) Annexe Liste récapitulative des 84 espèces de Coléoptères observées sur le parc départemental de la Courneuve de 2005 à 2006. Légende : Det = espèce déterminante de ZNIEFF ; For = espèce bio-indicatrice du milieu forestier. genre auteur espèce Loricera Poecilus Amara Amara Calathus Calathus Agonum Anisodactylus Stenolophus Stenolophus Harpalus Harpalus Pseudoophonus Pseudoophonus Ophonus Ophonus pilicornis cupreus familiaris aulica fuscipes rotundicollis marginatum binotatus mixtus teutonus affinis attenuatus griseus rufipes ardosiacus azureus Fabricius Linnaeus Duftschmid Panzer Goeze Dejean Linnaeus Fabricius Herbst Schrank Schrank Stephens Panzer De Geer Lutshnik Fabricius Dromius Nicrophorus Thanatophilus Silpha Dendroxena Ablattaria Ocypus Creophilus Saprinus Paromalus agilis vespilloides sinuatus tristis quadrimaculata laevigata olens maxillosus semistriatus flavicornis Fabricius Herbst Fabricius Illiger Scopoli Fabricius O. Müller Linnaeus Scriba Herbst Paromalus Dorcus Onthophagus Onthophagus Amphimallon Serica Valgus Microcara Dromaeolus Eucnemis Microrhagus Hylis Hylis Hylis Melasis Agrypnus parallelepipedus parallelipipedus joannae ovatus majale brunnea hemipterus testacea barnabita capucina lepidus foveicollis olexai simonae buprestoides murinus Herbst Linnaeus Goljan Linnaeus Razoumowsky Linnaeus Linnaeus Linnaeus Villa Ahrens Rosenhauer Thomson Palm Olexa Linnaeus Linnaeus Tableau n° 10 99 Déterminant ZNIEFF Indicateur forestier X X X X X X X X X X X Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 genre Stenagostus Drilus Rhagonycha Necrobia Allonyx Thanasimus Tillus Nemozoma Dermestes Trogoderma Scobicia Ptilinus Glischrochilus Glischrochilus Uleiota Antherophagus Biphyllus Bitoma Synchita Harmonia Coccinella Psyllobora Dacne Litargus Oedemera Oedemera Nacerdes Salpingus Salpingus Lissodema Cteniopus Leiopus Xylotrechus Xylotrechus Obrium Paracorymbia Stictoleptura Grammoptera Clytra Larinus Barypeithes Sitona Magdalis Liparus auteur espèce rhombeus flavescens fulva violacea quadrimaculatus formicarius elongatus elongatum undulatus versicolor chevrieri pectinicornis hortensis quadriguttatus planata nigricornis lunatus crenata undata axyridis septempunctata vigintiduopunctata bipustulata connexus lurida nobilis carniolica planirostris ruficollis denticolle flavus femoratus rusticus arvicola cantharinum fulva cordigera ruficornis laeviuscula turbinatus araneiformis lineatus rufa coronatus Olivier Olivier Scopoli Linnaeus Schaller Linnaeus Linnaeus Linnaeus Brahm* Creutzer Villa & Villa Linnaeus Fourcroy Fabricius Linnaeus Fabricius Fabricius Fabricius Guérin-Méneville Pallas Linnaeus Linnaeus Thunberg Geoffroy Marsham Scopoli Gistl Fabricius Linnaeus Gyllenhall Scopoli Fairmaire Linnaeus Olivier Linnaeus De Geer Fuessly Fabricius Ratzeburg Gyllenhal Schrank Linnaeus Germar Goeze Tableau n° 10 suite 100 Déterminant ZNIEFF Indicateur forestier X X X X X Inventaire Entomologique – Parcs départementaux de Seine Saint-Denis – 2006 Photo : le parc du Sausset, mai 2006 CONSEIL GENERAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS BP 193 – 93 003 Bobigny Cedex. Tél. : 01 43 93 98 38 - fax : 01 43 93 98 50 www.parcs93.info OPIE - OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT Domaine de la Minière 78 041 Guyancourt Cedex Tél. : 01 30 44 51 31 - fax : 01 30 43 64 59 www.insectes.org Photo de couverture :Aspitates ochrearia, Lépidoptère Geometridae (crédit photo Borges Alexis) 101