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culture 0123 Dimanche 17 - Lundi 18 juin 2012 17 Johnny, le retour, ou Johnny, c’est fini? Alorsqu’il est pour trois jours à La Plaine-Saint-Denis,force est de constaterque le dieu des stades peine à les remplir Variétés pelouse. Pour les stades, hormis les fans purs et durs, une bonne partie du public, plus proche des quinquas et des sexagénaires que de la jeunesse folle des débuts du chanteur, pourrait hésiter à passer de longues heures dans des conditions de confort a minima. Un constat qui pourrait mener M. Coullier à s’orienter à l’avenir vers des scènes plus intimistes. Un Stade de France à guichets fermés serait un signe positif. A deux jours du premier des trois concerts prévus (15, 16 et 17 juin), M. Coullier indiquait que « 150 000 places ont été achetées sur les 180 000 billets mis en vente ». Il précise que les prix ont été cassés à – 50 % pour la soirée du R En 2009, du temps de son apothéose, avant ses ennuis de santé, ils avaient été 1 million à garnir les travées du Tour 66 Johnny Hallyday, en concert le 14 mai au Park & Suites Arena de Montpellier, qui marque le début de son Tour 2012. DALLE APRF deux parties. Pour Hallyday, pas question de reprendre la route des concerts. Affaibli, il doit accepter une longue période de convalescence. Surgissent alors des difficultés financières dues à l’interruption du Tour 66 dans lequel près de 30 millions d’euros ont été engagés : les concerts supplémentaires, prévus du 8 janvier à la mi-février 2010, ont été annulés. Et beaucoup de choses ont changé dans l’entourage professionnel d’Hallyday (Le Monde du 20 janvier 2011). La plus visible est la séparation d’Hallyday avec Jean-Claude Camus, dont la société de production a été vendue, en 2008, à Warner Music France, qui distribue les albums du chanteur depuis début 2006. Gilbert Coullier succède alors à Camus – les deux hommes se connaissent bien, ils ont fondé ensemble la société Camus & Coullier en 1975. La reprise d’une grande tournée est vite décidée. Ce qui aurait deux vertus : contenter les déçus de la précédente et montrer que la nouvelle association Hallyday-Coullier peut faire les choses en grand. Les premières dates sont annoncées, et, le 4 mars 2011, les responsables de Gilbert Coullier Productions annoncent, réjouis, que plus de 100 000 billets auraient été vendus ce jour d’ouverture de la billetterie. Tout devrait donc marcher comme sur des roulettes. A l’échelle de l’Hexagone, une tournée Hallyday est un événement de poids, au même titre que les grosses tournées d’artistes internationaux aux Etats-Unis. Mais quinze mois après la première mise en vente des billets, il est évident que la marque Hallyday n’a pas encore eu le succès escompté. Pour l’instant, avec un taux de remplissage de 70 % à 75 % selon les lieux, Gilbert Coul- lier Productions rentre juste dans ses frais. « L’investissement a été beaucoup plus important que lors des précédentes tournées », insiste Gilbert Coullier, sans donner de chiffres sur le budget total de production. Un investissement qui comprend aussi une avance de 12 millions d’euros garantie à l’artiste, « une somme bien supérieure à ses anciens cachets », selon le producteur. Le chanteur est par ailleurs lui-même coproducteur de la tournée « à hauteur de 80 % », comme cela avait été le cas en 2009. Le grand retour de Johnny sur scène, c’est aussi quinze mois après la sortie de son dernier album en date Jamais seul (Le Monde du 29 mars 2011). Un opus au succès critique et public mitigé, réalisé par Matthieu Chedid. Lors d’une présentation de la tournée à la presse, samedi 3 décembre 2011, avec un mini-concert au premier étage de la tour Eiffel, plu- Un concert-anniversaire qui court après le mythe LE MESSAGE est sans ambiguïté: Johnny est dans une forme à tout casser. Accroché à 18 mètres du sol à l’intérieur de ce qui ressemble à une mine sous marine, le « chanteur abandonné » fracasse, pour son entrée en scène, un mur (d’adversité?) simulé par les écrans de fond de scène, avant de partir à l’assaut du Stade de France, vendredi 15 juin, le jour de ses 69 ans, pour le premier de ses trois concerts dans l’arène de Saint-Denis. Cette arrivée de guerrier, illustrée par un chaos futuriste digne de Terminator, rappelle un peu celle qui ouvrait, en 1982, la série de concerts du Palais des sports, où Johnny Hallyday, bardé de cuir, jouait dans une mise en scène inspirée de Mad Max, le personnage du Survivant. Trente ans après, cette incarnation de phénix du rock demeure son rôle préféré. Dans la foulée de cette apparition, il cherche en toute logique à « allumer le feu ». Le 4 septembre 1998, cet hymne écrit spécialement par Zazie et Pascal Obispo avait été éteint par des bourras- ques entraînant l’annulation de son premier spectacle au Stade de France. Vendredi, la pluie menaçait à nouveau les gerbes de flammes. La météo douche-t-elle l’enthousiasme des 60 000 spectateurs ? Malgré quelques gradins clairsemés et des espaces vides sur la pelouse, l’immense enceinte s’affiche bien garnie. Mais l’ambiance peine à se réchauffer. La grande majorité de ce public n’a plus l’âge des frénésies juvéniles… Coups de reins La voix de Johnny, elle aussi, met du temps à se remettre sur les rails. Timbre et tics plus proches de la marionnette des Guignols que de la bête de scène, le rockeur en Jitrois peine à décoller, avant de reprendre le dessus (Ma gueule), bien aidé par ses musiciens. Dirigé par l’ancien guitariste de FFF, Yarol Poupaud, le groupe en cuir sombre privilégie un rock au tranchant vintage, un retour aux fondamentaux. Marie, le tube composé en 2002 par De Palmas, est d’ailleurs le plus récent des morceaux d’un répertoire live qui ignore en particulier les trois derniers chapitres de sa discographie (publiée par Warner depuis 2007). Les amis du patron sont venus assister à cette soirée d’anniversaire, parmi lesquels Jean-Paul Belmondo, Nathalie Baye, Jean-Paul Rouve, Eric Cantona et Rachida Brakni, Costa-Gavras, Jean Reno… Il se murmure que, samedi, François Hollande, avec lequel l’ancien supporteur de Nicolas Sarkozy a récemment dîné, viendrait écouter ce monument de la République. Avec Valérie Trierweiler? Epouse du nouveau ministre de l’intérieur Manuel Valls, la violoniste Anne Gravoin dirige en tout cas le grand orchestre qui rejoint les rockeurs pendant Diego, Tennessee et le très pompier Poème sur la 7e. Si Hallyday a échappé aux bras de la mort, il doit se réapproprier son corps de performer pour échapper à ceux de la vieillesse. Toute la gestuelle de celui qui initia la France à Elvis est reproduite avec assez d’allure, même si le voir se rouler à terre et mimer des coups de reins peut provoquer un certain embarras. Comme la ringardise de trop d’images projetées en fond de scène (clichés américains et érotiques pour bikers à la petite semaine). Gabrielle et Que je t’aime sont les classiques les plus repris en chœur. Mais le meilleur moment de la soirée s’est joué sous un petit kiosque s’avançant dans la foule, où le chanteur et son groupe en version acoustique interprétaient rockabilly et rock’n’roll d’origine (Elle est terrible, Joue pas de rock’n’roll pour moi, I’m Gonna Sit Right Down…) avec une convivialité sans chiqué. Avant un rappel qui verra Alain Delon faire chanter Happy Birthday à la foule et une reprise de Brel, Quand on a que l’amour, seul avec le piano d’Yvan Cassar, en conclusion « signifiante ». p Stéphane Davet Concerts : les 16 et 17 juin, au Stade de France, à Saint-Denis ; le 22 juin, à Lyon ; le 26, à Ruoms ; les 29 et 30 à Nice ; le 3 juillet, à Bordeaux ; le 7, à Nantes… sieurs journalistes, ayant constaté sur les sites de ventes de billets, un essoufflement, avaient demandé à M. Coullier des explications. La crise économique, l’album un peu lointain et peut-être des inquiétudes sur la capacité du chanteur à reprendre la route avaient été évoqués rapidement. Les places se vendraient mieux selon Gilbert Coullier depuis le show de Montpellier du 14 mai. « Je pense que les gens avaient peur que Johnny ne monte pas sur scène. Ils sont maintenant rassurés. » Le producteur évoque aussi aujourd’hui une lassitude du public pour les places debout en dimanche 17 juin pour « des places debout ». Mais, relativise le producteur, « cela n’a représenté que 5 % du volume ». La pratique n’est pas nouvelle : on a déjà vu dans le passé des offres promotionnelles de dernière minute, y compris sur des vedettes internationales. A Montbéliard (Doubs), Johnny Hallyday a chanté, le 5 juin, au Stade Bonal devant 18 000 personnes, alors qu’en 2009 ils étaient 25 000. Autre ville « compliquée », Le Mans, le 13 juillet. Le spectacle doit se dérouler dans l’enceinte du stade MMArena, inauguré en 2011 et qui contient 40 000 places. Un autre show au Stade Charles-Ehrmann de Nice (55 000 places), le 30 juin, a été transformé en deux dates au Palais Nikaia attenant (9 000 places). Gilbert Coullier Productions a jusqu’à mi-décembre pour dégager un bénéfice plus ou moins important. « Je peux déjà vous dire que nous ne serons pas déficitaires », déclare le producteur. p Nathalie Tissot (avec Sylvain Siclier) DU 27 JUIN AU 31 JUILLET 2012 * Voir conditions sur www.mobeco.com aviver la flamme. Johnny Hallyday et ses producteurs ont encore six mois pour relever le défi. Le Tour 2 012 du chanteur (45 dates dont 25 en plein air), qui a débuté le 14 mai au Park & Suites Arena de Montpellier, doit se clore le 22 décembre au Dôme, à Marseille. Avec une pause plus intime au Sporting de Monaco. Au vu des disponibilités des billets sur le site officiel de la tournée (Johnnylatournee.com), les fans de la star nationale devraient, à ce jour, trouver des places pour la quasitotalité des concerts annoncés (sauf au Sporting). Une surprise au regard des tournées précédentes d’Hallyday, où bon nombre de lieux affichaient complets parfois des mois à l’avance. Ainsi, en 1993, l’année de ses 50 ans, Hallyday avait rempli en un éclair, trois soirs de suite, du 18 au 20 juin, le Parc des Princes. C’est là qu’il devient cette statue du Commandeur, « personnage » inséparable des tournées à grands spectacles qui suivront. Septembre 1998, même scénario, cette fois au Stade de France, à Saint-Denis. Et jusqu’au Tour 66, coïncidant avec les 66 ans du chanteur en 2009, on se presse pour voir Hallyday sur scène. Fans de la première heure, enfants et petits-enfants convertis, ils seront plus de 1 million de spectateurs à garnir les pelouses et travées des stades et des Zénith. Cette tournée apothéose – avec le producteur Jean-Claude Camus aux commandes, celui qui a remis Hallyday sous les projecteurs à partir de 1981 – est alors présentée comme la dernière en matière de gigantisme. Marketing ou réalité, l’effet est en tout cas positif sur la billetterie puisque initialement prévu pour s’achever en novembre, le Tour 66 avait été prolongé jusqu’à début février 2010. Mais sa troisième partie n’aura jamais lieu. Opéré d’une hernie discale le 26 novembre 2009, au surlendemain de son concert à Orléans, Johnny Hallyday part se reposer à Los Angeles. Il est hospitalisé en urgence le 7 décembre au CedarsSinai Medical Center pour une infection postopératoire. Il en ressort fin décembre. Débute alors une longue procédure judiciaire avec les représentants du docteur Delajoux, qui l’avait opéré à Paris – c’est en février 2012 qu’un arrangement a été trouvé entre les Détaillant-grossiste vend aux particuliers les grandes marques ”au meilleur prix ” MATELAS - SOMMIERS TRECA - TEMPUR - SIMMONS - PIRELLI D U N LO P I L LO - BU LT E X - E P E DA - S E A LY . . . 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