65 ème Assemblée Générale des Nations Unies

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65 ème Assemblée Générale des Nations Unies
65ème Assemblée Générale des Nations Unies
DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT, S.E. PAUL BIYA A LA TRIBUNE DE L’ONU
AU COURS DE LA REUNION DE HAUT NIVEAU SUR LES OBJECTIFS DU
MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT (OMD).
Messieurs les Co-présidents,
Monsieur le Secrétaire Général,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) il y a dix ans, l’évaluation du chemin parcouru montre que même
si des résultats appréciables ont été obtenus, la réalisation de tous les
objectifs à l’échéance de 2015 demeure incertaine. Les Nations Unies et
l’Union Africaine relèvent que, si l’Afrique, pour ne parler que d’elle, a
accompli des progrès remarquables dans la réalisation des OMD, le
rythme, voire la qualité des réalisations, n’incitent pas à l’optimisme mais
au mieux à une satisfaction mesurée.
Je voudrais à cet égard rendre hommage à notre Secrétaire Général, M.
BAN KI-MOON, pour l’éclairage qu’apportent les rapports publiés par
l’Organisation, en préparation à nos travaux. J’en profite aussi pour
saluer la position africaine commune, qui devrait nous rappeler à tous
que l’Afrique est le seul continent qui risque de ne pas atteindre les OMD
à l’échéance convenue.
Le mérite de notre rencontre de ce jour est donc d’offrir aux
représentants des membres des Nations Unies l’opportunité de
réaffirmer leur engagement à accélérer l’atteinte des Objectifs d’ici 2015.
Ma vision sur les OMD s’articulera aujourd’hui autour de trois éléments
qui me semblent essentiels à leur réalisation, à savoir : la concrétisation
de l’objectif n°8 sur la mise en place d’un partenariat mondial pour le
développement, l’accès à l’énergie et la création d’emplois.
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Messieurs les Co-Présidents,
La complémentarité entre les OMD, aussi pertinente qu’elle soit, ne
devrait pas faire perdre de vue qu’il en est un qui conditionne la
réalisation de tous les autres. Je veux parler de l’objectif n°8.
En effet, les efforts de mobilisation des ressources en faveur du
développement sont tributaires de la mise en place d’un système
économique et financier plus équitable, du traitement global du problème
de la dette, de l’octroi d’une aide publique au développement stable,
prévisible et efficace, de l’accès aux médicaments essentiels et de la
réduction de la fracture numérique.
Si ensemble nous réussissons à relever ces défis, qui constituent les
cibles de l’Objectif n°8, je reste persuadé que tous les autres auront une
chance de se concrétiser.
Le deuxième facteur qui me semble essentiel à la réalisation des OMD
est l’accès à l’énergie. Il ne fait aucun doute aujourd’hui que les
ressources énergétiques ont un effet multiplicateur sur l’atteinte des
objectifs relatifs à la réduction de la pauvreté, à l’éducation, à la santé,
au genre et à l’environnement.
Les ressources énergétiques facilitent aussi bien l’augmentation de la
production agricole que l’approvisionnement en eau et l’éclosion des
activités génératrices de revenus pour les populations les plus pauvres,
notamment les femmes. L’expérience nous apprend en outre que l’accès
à l’énergie favorise l’instauration d’une éducation de qualité tout en
facilitant l’expansion des nouvelles technologies de la communication. Il
est aussi utile de rappeler son rôle en faveur d’une meilleure insertion
des filles dans le système éducatif, grâce à l’allègement des tâches
ménagères.
Les bienfaits de l’accès à l’énergie sont également perceptibles sur la
santé de la mère et de l’enfant grâce à une amélioration du suivi des
grossesses et des conditions d’accouchement ainsi qu’au moyen d’une
meilleure conservation des vaccins et des médicaments. Par ailleurs,
l’usage des sources d’énergie moderne a un impact direct tant sur la
santé des femmes, qui se trouvent ainsi libérées des inhalations dues à
l’utilisation de la biomasse, que sur la préservation de l’environnement,
en ceci qu’il limite la destruction de la forêt et l’avancée du désert.
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Enfin, l’on ne saurait valablement envisager la réalisation des OMD sans
prendre en considération le défi que constitue l’emploi. En effet, l’emploi
est plus que jamais un facteur déterminant d’allègement de la pauvreté,
de dignité personnelle, de bien-être collectif, de croissance économique
durable et, indéniablement, de stabilité politique de nos Etats. La
réalisation des OMD passera donc nécessairement par la résolution de
la crise de l’emploi et particulièrement l’emploi des jeunes, qui
constituent non seulement la majeure partie de nos populations, mais
aussi l’avenir de nos pays.
Messieurs les Co-Présidents,
Pour tenir compte des trois éléments que je viens d’exposer, et
conscient de ses responsabilités à l’égard de ses populations, le
Gouvernement camerounais a élaboré et met progressivement en œuvre
son Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE).
Celui-ci s’articule autour du développement des secteurs productifs et
des infrastructures sans lesquels il n’est pas possible d’envisager une
amélioration des conditions de vie des populations.
Dans cet esprit, le Gouvernement a notamment mis en place un
Programme de Développement du Secteur de l’Energie. Les projets de
ce programme prévoient la remise à niveau des infrastructures
existantes et la construction de nouveaux barrages hydroélectriques afin
de satisfaire la demande des industries et des ménages. Grâce à ce
programme, le Cameroun devrait être en mesure de doubler sa
production d’énergie électrique d’ici 2015 et de la tripler d’ici 2020, tout
en accordant une place de choix à l’accroissement des énergies
renouvelables.
Dans le même ordre d’idées, d’autres actions ont été entreprises, parmi
lesquelles :
l’adoption de la Vision de Développement à long terme du
Cameroun à l’horizon 2035, dont la finalité est de faire du
Cameroun un Pays Emergent ;
la poursuite des réformes fiscales incitatives et de l’amélioration du
climat des affaires, dans la perspective d’une plus grande
mobilisation de l’épargne intérieure et d’une plus grande attraction
des Investissements Directs Etrangers (IDE) ;
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et enfin, la croissance de la capacité d’absorption de l’aide
extérieure.
Messieurs les Co-Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Pour conclure, le Cameroun voudrait exprimer sa foi en une
communauté humaine une et indivisible, capable d’agir à l’unisson pour
ce qui apparaît au bout du compte comme un idéal global, à savoir le
bien-être et l’épanouissement de tous ses membres.
Je vous remercie de votre aimable attention.-

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