commémoration coup d`etat 30 septembre 1991

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commémoration coup d`etat 30 septembre 1991
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00
HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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COMMÉMORATION COUP D’ETAT
30 SEPTEMBRE 1991
Le peuple
demande
le départ de
Martelly
Page 3
English
Page 9
Appel de la
Coordination
Haïtienne pour le
Retrait des Troupes
de l’ONU d’Haïti
Page 8
Voir page 4
Une patrouille de la Cimo stationnée devant la maison d'Aristide. Samedi dernier 27 septembre, la nouvelle est tombée,
en moins de 2 heures de temps des milliers de personnes se sont rendues à Tabarre, manifestant leurs mécontentements
contre la présence des policiers aux alentours de la maison
DES MANIFESTATIONS
HOSTILES ACCUEILLENT MARTELLY
À NEW YORK
Edgar Lafond/Haïti Liberté
Voir page 4
De 17 heures à 22h30, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à l'angle des rues Farragut et la 31ème, à
Brooklyn pour dénoncer Martelly et Lamothe
Interview
du président
équatorien
Raphael Correia!
Page 10
Mexique:
un député et
son assistant
enlevés,
assassinés puis
brûlés !
Page 17
Editorial
HAITI
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Échec cru et désastreux de
l’impérialisme en Haiti !
Par Berthony Dupont
L
a situation reste particulièrement trouble et scandaleusement
anachronique dans le pays ; et ceci depuis le coup d’état
du 30 septembre 1991. Ce n’est sans doute pas un hasard si,
depuis lors, le pays a sombré davantage dans les ténèbres d’une
répression dirigée au premier chef par les puissances impérialistes et exécutée par les mercenaires locaux.
Il se confirme dans les faits et actions que l’ensemble de
la Communauté internationale fonctionnant sous les ordres de
Washington appuie aveuglément le gouvernement impopulaire, réactionnaire parachuté à la tête de l’État haïtien le 14 mai
2011. Le gouvernement de Martelly-Lamothe, le second dans
la foulée de deux coups d’État, le premier après celui de René
Garcia Préval, continue son ère avec la complicité de certains
éléments irresponsables et antipatriotiques de la bourgeoisie.
C’est le vrai visage de l’impérialisme et son plan pour Haiti
qui se manifeste ainsi. Sur le plan économique, tout le monde le
sait, c’est la catastrophe totale et cette situation a pour point de
départ les coups d’état sanglants du 30 septembre 1991 et du
29 février 2004, période de l’après-Duvalier, où l’impérialisme a
commencé systématiquement à recoloniser Haiti pour le pillage
et l’exploitation des richesses nationales, à son propre bénéfice.
Sur le plan politique, 23 ans après le 30 septembre, l’objectif
du coup d’état n’est pas encore consommé. Il s’agit d’écarter le
peuple de la scène politique. Les impérialistes malgré leur occupation du pays, n’ont même pas réussi à organiser des élections
pour renouveler leurs représentants au sein de l’appareil d’état,
que ce soit au niveau du parlement ou des collectivités territoriales. C’est un échec lourd et total. Malgré tout, le copinage si
fatal à la vie économique et politique du pays est loin d’avoir
cessé, ce qui n’est pas étonnant. En effet, à l’Hôtel Sheraton à
Manhattan à la session annuelle du Clinton Global Initiative sur
Haïti, le mercredi 24 septembre, le commissaire Bill Clinton eut
à faire des déclarations élogieuses très pompeuses à l’égard de
ses valets, affirmant que c’est « le Gouvernement haïtien le plus
décisif avec lequel il a eu à travailler ». Il veut dire par là, que
c’est le gouvernement qui lui a le plus facilité pour faire ce que
bon lui semble. C’est le gouvernement qui ne se soucie guère de
rien et qui ne demande aucun compte à l’impérialisme. C’est le
gouvernement à qui ils ont injecté des milliards de dollars pour
maquiller la situation politique, pour tromper les masses populaires à travers certains projets bidon.
Ne parlons pas des tracasseries quotidiennes, des destructions de maisons en masse avec comme conséquence des milliers de gens se retrouvant sans abri, soit au Centre ville de la
Capitale, soit à l’île à Vache, au Cap-Haïtien et dans d’autres
endroits, pour faciliter les nouveaux colons, les multinationales
à venir construire leur eldorado sur le sol national pour la consommation étrangère.
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
Tél: 509-3407-0761
Responsable:
Yves Pierre-Louis
Dans ce climat d’incertitude et de dénuement, de mensonges comme programme politique, les dirigeants mercenaires patentés font la loi et s’adonnent évidemment à s’enrichir et à créer
la peur. La panique ainsi créée a été portée à son comble, durant
cette récente ère de coups d’état, par l’assassinat de personnalités
connues comme George et Antoine Izmery, Père Jean-Marie Vincent, Jean Dominique, le père Gérard Jean Juste et tant d’autres
compatriotes pour préparer le terrain afin de nous amener au
présent état de délabrement. Toutes nos institutions se sont effondrées lors du séisme Boniface-Latortue-Préval-Alexis-PierreLouis-Bellerive-Martelly-Lamothe tel un château de cartes.
Ce chaos actuel n’est l’oeuvre que des fils des vautours impériaux Bill Clinton, Georges Bush sans oublier l’apport des Nations unies et de l’OEA, ce ministère des Affaires étrangères des
Etats-Unis d’Amérique.
Malgré tout, le régime Martelly-Lamothe vomi par le peuple
essaie, par un cynisme sans égal, d’améliorer son image ternie par le déploiement d’une batterie de propagandes des plus
sophistiquées sous couverture d’une répression atroce et d’une
corruption odieuse.
Quoi de mieux dans ses conditions que de faire vibrer les
cordes révolutionnaires du peuple haïtien afin qu’il dénonce
haut et fort les complots sordides, le gâchis des puissances tutrices. Quiconque voudrait que Martelly finisse son mandat, passe
tacitement pour être d’accord avec les objectifs des coups d’états
qui continuent encore leur cours tragique dans le pays.
N’importe qui comptant participer aux élections que concoctent Martelly, Lamothe et la Minustah, ne fait que prendre parti
pour ce gouvernement qui travaille dans la logique de perpétrer
les objectifs des coups d’état de 1991 et de 2004, afin d’aider à
pérenniser les actions impériales visant à placer le pays sur la
voie de la domination et d’un sous-développement accéléré.
Refuser de ne pas combattre ce régime fantoche, c’est signer volontairement l’allégeance aux deux derniers coups d’état,
trahissant par ainsi les aspirations populaires.
L’ampleur de la crise est telle qu’il n’y a pas d’issue autre
que le départ de Martelly, Lamothe et des forces occupantes de
la Minustah. Il est devenu clair que personne ne pourra plus
maintenir le couvercle de la « démocratie » sur cette marmite en
ébullition qu’est devenue la crise haïtienne depuis les deux derniers coups d’état et l’avènement du gouvernement de Martelly
Lamothe.
À combien de crimes, d’assassinats faut-il encore
s’attendre ? Combien de temps allons- nous encore attendre pour
constater l’échec total des forces occupantes et les flanquer à la
porte.
Grenadiers à l’assaut ! Que le peuple prenne en main sa
destinée dessalinienne avec toutes les armes possibles pour
débloquer lui-même, une fois pour toutes, cette situation désastreuse dans laquelle nous ont plongés à dessein les forces internationales du mal absolu.
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
A Travers Haiti
Le peuple demande le
départ de Martelly
Haïti, chronique d’une crise électorale (20)
Guerre psychologique à Port-au-Prince !
Par Catherine Charlemagne
L
es choses se précisent en Haïti.
Tous les acteurs de la crise préélectorale se positionnent. Ils peaufinent leurs armes et leurs arguments
juridiques pour la bataille finale qui
aura lieu immanquablement dans trois
mois. Puisque pour tout le monde, il
ne fait plus de doute: la confrontation
politique et institutionnelle aura bien
lieu entre les deux camps. Aujourd’hui,
plus personne ne parle d’élection à la
fin de cette année. Nous sommes, en
effet, au début du mois d’octobre 2014,
il fallait être fou ou croire au père Noël
pour penser qu’il y aurait des élections
d’ici fin décembre. Le mois d’octobre
tant galvanisé par le chef de l’Etat durant toute l’année 2014 pour réaliser
les élections en vue de remplacer les
deux tiers du Sénat n’est plus qu’un
vague souvenir.
D’où la nécessité pour chacune des deux parties, à commencer
par le Président Michel Martelly, de se
prononcer clairement sur l’après 12
janvier 2015. Une clarification nécessaire dans la mesure où le pays tout
entier est suspendu à des prétendus
pourparlers qui, en fait, ne sont que
des fumigènes envoyés pour faire de
la diversion ou pour gagner du temps.
Michel Martelly, on le sait, n’est pas un
politique. Lui-même le reconnaît et on
l’a trop souvent évoqué pour ne pas
donner foi à cette vérité. La semaine
dernière, lors de la 69e assemblée
générale des Nations Unies (ONU), il
a fait la démonstration de sa méconnaissance des gestions des crises politiques en déclenchant un mini séisme
politique à Port-au-Prince depuis New
York où il se trouvait en déclarant tout
de go : qu’il était prêt à gouverner par
décret si d’ici janvier 2015 aucun scrutin n’est organisé.
Venue de ce Président de la République, cette petite phrase n’a rien
d’anodin et encore moins d’un ballon
d’essai comme certains observateurs
le pensent. S’il s’agissait d’un fin politique comme René Préval, voire même
d’un Jean-Bertrand Aristide, on pouvait imaginer, en effet, qu’il chercherait à prendre le pouls de la situation
et à sonder le terrain, histoire de voir
la réaction des uns et des autres sur le
sujet. Mais Michel Martelly ne fait pas
partie de ce monde là. S’il n’est pas un
novice, ce n’est pas non plus un calculateur politique. C’est un émotif, un
animal à sang chaud qui attaque avec
toutes ses forces dès qu’il se sent coincé. A l’étroit dans ses mouvements,
il exprime sa puissance. Or dans ces
conditions, sa force c’est son verbe, sa
parole. Quand il a répondu oui, je suis
prêt à gouverner par décret, il n’a jamais pensé qu’il allait déclencher une
guerre psychologique à Port-au-Prince
avec l’ensemble de la classe politique
haïtienne. Il l’a fait sans aucun calcul
politique.
Puisque son entourage lui a
soufflé cette possibilité, il y croit et le
prend pour acquis. Puisqu’on lui a dit
que cela est déjà arrivé dans l’histoire
récente haïtienne, pourquoi ne pas le
rééditer une nouvelle fois vu que les
conditions sont quasi analogues ? Voilà
l’homme que les haïtiens ont en face
d’eux. Le danger pour un peuple avec
un tel chef, c’est que cela peut conduire
à de regrettables aventures. Rappelonsnous l’affaire du CEP permanent que le
Président Martelly voulait mettre en
place à son arrivée au pouvoir. Sans
se soucier de la complexité d’une telle
entreprise en Haïti sur le plan politique
avec une opposition très peu conformiste, il s’est lancé dans une opération
qui était vouée à l’échec dès le premier
jour. Tout simplement parce que ses
conseillers lui avaient dit qu’il avait
le pouvoir de le faire. Sans prendre le
temps de comprendre pourquoi cela n’a
pas été fait avant, il décide de monter
son Conseil Electoral Permanent. L’on
connaît la suite.
Oubliant que même Président de
la République, il ne peut tout décider
tout seul même si la Constitution lui
donne certaines prérogatives. Encore
moins d’avoir le dernier mot s’il s’agit
d’un dossier politique ou institutionnel. C’est le même cas de figure qui se
présente aujourd’hui avec la probabilité de la caducité du Parlement le deuxième lundi de janvier 2015. Pour le
Président Martelly cette probabilité ne
serait qu’une simple anomalie de plus
dans le fonctionnement des institutions
haïtiennes. Il en a vu d’autres.
Dans ce cas, il croit pouvoir, en
tant que chef de l’Etat, assumer ses
responsabilités en comblant le vide
institutionnel ou l’absence du Corps
Législatif rien qu’en promulguant des
décrets ou des décrets-lois. Bien que là
encore le correctif a été vite porté par
plusieurs juristes et constitutionnalistes
du pays faisant la différence entre les
deux termes : décret et décret-loi avec
force de détails.
Mais il est tout de même salutaire d’apporter ici quelques précisions
sur ces deux points. Tout d’abord, le
chef de l’Etat peut toujours espérer
gouverner par décret s’il compte prendre uniquement des décrets soit pour
mettre en application soit pour interdire des lois existant c’est-à-dire, déjà
votées par le Parlement. Mais là aussi
cela pourrait être dangereux, voire
liberticide, dans la mesure où la présidence de la République s’octroierait
l’ensemble des pouvoirs et de la liberté
des citoyens en l’absence d’un Parlement qui pourrait à priori s’opposer à
telles ou telles décisions. Cela s’appelle
tout simplement : l’autoritarisme, sinon la dictature.
En ce qui concerne les « décretlois », n’en parlons même pas. Le gouvernement ou la présidence de la République n’a aucun droit de prendre ce
genre d’initiatives. Car selon la Constitution de 1987 ou celle amendée, seul
le Parlement en l’occurrence la Chambre des députés ou le grand Corps, le
Sénat de la République, est habilité à
voter les lois. Bien sûr certains évoqueraient les différentes périodes transitoires des régimes de facto ou extraconstitutionnels durant lesquelles toute
une série de « décrets-lois » avaient
été publiés et malheureusement
aujourd’hui encore ont force de loi
dans l’arsenal juridique haïtien. Mais
cela doit-il devenir la norme ? C’est la
toute l’interrogation. De toute façon
la situation est nettement différente
aujourd’hui, disons qu’elle sera différente en 2015. Si durant les périodes
1986 et 1987 avec le CNG (Conseil
National de Gouvernement) du général
Henry Namphy le Parlement duvaliériste avait été dissous pour cause de «
déchoukaj » post-dictature et en 2004
et 2006 avec le gouvernement de
transition du tandem Gérard Latortue
/ Boniface Alexandre, le Parlement à
majorité Lavalas a été ignoré pratiquement pour la même raison. Tel ne sera
pas le cas au lendemain du deuxième
lundi de janvier 2015.
La première difficulté à laquelle
le Président Michel Martelly sera confronté demeure la présence des dix
sénateurs encore en fonction dont le
mandat arrivera à échéance en 2016.
Pourrait-il ignorer cette dizaine d’élus
ou va-t-il les mettre dehors du Sénat
alors qu’ils sont légitiment et légalement dans leur fonction ? La deuxième
difficulté, la plus complexe à nos yeux,
est celle-ci: comment la présidence
va-t-elle s’y prendre pour expliquer à
l’opinion publique nationale et internationale le vide parlementaire ? Alors
qu’elle est censée garantir et surveiller
à la bonne marche des institutions de
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
la République. Dans cette équation
difficile à résoudre, rien ne garantit
au chef de l’Etat la compréhension de
la Communauté internationale à son
égard si les choses devraient dégénérer
dans le pays. Nous doutons fort que la
MINUSTAH pourra être pour lui d’un
grand secours. Les exemples de ce type
de situation, l’histoire contemporaine
d’Haïti en a plein et pas forcément favorable au régime en place.
Bref, l’idée du Président de la
République de prendre les rênes du
pays au lendemain du deuxième lundi
de janvier de l’année prochaine si elle
n’est pas sans fondement, elle est loin
d’être réalisable. L’opposition, elle, n’a
pas dit son dernier mot, et c’est le moins
que l’on puisse dire. Dès la déclaration du Président Martelly clamant sa
volonté d’assumer ses responsabilités
en vue de gérer le vide parlementaire,
toutes les franges de l’opposition sont
montées au créneau. Comme à leur
habitude, les déclarations fusent de
partout. Les unes plus menaçantes que
les autres. Le plus inquiétant dans cette
montée d’adrénaline de l’opposition,
même les plus modérés ou catalogués
comme tels ont fait entendre leur voix
avec une fermeté rare. Les plus radicaux ont trouvé dans la déclaration du
Président la preuve qu’ils attendaient
afin de confirmer leur refus de s’asseoir
avec le pouvoir. Ils estiment que tout
ce que fait la présidence n’est que des
stratagèmes pour attirer la bonne grâce
de la Communauté internationale. Pour
eux, à aucun moment depuis les trois
années écoulées, le pouvoir ne s’était
résolu à trouver un accord avec eux sur
les élections.
Jamais les deux parties n’auront
été si loin l’une et l’autre dans leur
quête d’un compromis. Les deux
camps se différencient sur la méthode
dans la guerre, pour le moment psychologique, qu’ils mènent en vue
d’attirer la sympathie de la population. Le Président Martelly en bon
communicant s’emploie à dire ce que
la Communauté internationale veut
entendre et tente à chaque sortie de
piéger l’opposition et la Société civile.
Comme ce coup de maitre réalisé juste
avant son départ pour New York à
l’assemblée générale de l’ONU. Comme
par hasard, il a convoqué tout le monde
au Palais national un 22 septembre,
date clé de l’avènement des duvaliéristes au pouvoir, pour discuter sur un
dossier qu’il ne croit pas vraiment possible : les élections. Puisque la gouvernance par décret est pratiquement
une certitude pour lui, Martelly, en bon
haïtien, connaît bien ses compatriotes
et l’opposition politique en particulier. Lui qui en faisait partie. Quand ils
s’accrochent à une idée fixe personne
ne peut les ramener à la raison.
Donc il n’y aura pas d’accord
sur les élections. Peut-être même pas
d’élections avant la fin de 2015, ce qui
arrangerait beaucoup de monde de part
et d’autre de la galaxie politique haïtienne et internationale. Enfin, le Président se prépare psychologiquement,
voire physiquement à l’affrontement.
Quant à l’opposition, qu’elle soit modérée ou radicale, pour elle, la ligne
jaune est franchie par le Président qui
s’est démasqué en disant clairement sa
disposition à gouverner par décret. Alors, elle lance la machine à manifester.
C’est la mobilisation manche longue
dit l’un des dirigeants de MOPOD
jusqu’à la chute de Martelly. Prenant
la population à témoin comme la présidence prend à témoin les responsables
de la MINUSTAH. Maintenant c’est
une guerre psychologique en attendant
de passer à l’offensive générale. Si bien
sûr, une troisième colonne ne prend
l’initiative d’ouvrir le feu avant eux,
histoire de brouiller leurs plans.
C.C
Une vue de la manif au Cap Haïtien contre Martelly
Par Isabelle L. Papillon
L
e jeudi 25 septembre dernier, plusieurs centaines de personnes ont
pris part à Petit-Goâve, à la dixième
journée de manifestation organisée
par le Front Mixte de Libération, une
branche de l’Opposition politique antitetkale. Les manifestants ont affiché
ouvertement leur hostilité au régime en
place, accusé de vouloir établir la dictature dans le pays. « Maintenant nous
nous mettons en face du gouvernement
Lamothe-Martelly. Sandra Jules n'est
presque plus notre problème. Notre
problème c'est Martelly et Laurent Lamothe. Que le Président Martelly parte
s'il n'organise pas, à la fin de l'année,
les élections » ont expliqué certains
manifestants très énervés, alors que
d’autres se réclamant du MOPOD, exigeaient la tenue d’élections générales
anticipées dans le pays, avec un gouvernement provisoire et un autre CEP.
En outre, les manifestants ont affirmé que « les établissements scolaires
ne pourront jamais fonctionner à PetitGoâve, tant que l’agent intérimaire de
l’exécutif, Sandra Jules restera en poste
à la mairie « Sandra ou Martelly, il faut
que l'un des deux s'en aille » scandaient
des manifestants. Il était environ 1heure PM, quand des manifestants chauffés à blanc ont contraint le chauffeur
d'un bus de transport en commun en
provenance de Port-au-Prince à stopper et à placer son véhicule au milieu
de la route Nationale #2 pour bloquer
la voie publique, jusqu’à l’intervention
des agents du Corps d’Intervention et
de Maintien d’Ordre (CIMO) qui ont tiré
des bonbonnes de gaz lacrymogènes
pour disperser la foule alors que des
pierres ont été lancées en direction des
forces de l’ordre.
Une journée très différente de
celle de la veille où les partisans de
l'Opposition qui manifestaient pour la
9eme journée, accusant le Président
Martelly et le Premier ministre Laurent
Lamothe, de cautionner les dérives de
l'Administration communale, sont parvenus à passer sans difficultés devant
le Parquet de Petit-Goâve et tout près
de la Mairie de la ville où les agents du
CIMO et des soldats de la MINUSTAH
montaient la garde. Au Cap-Haitien, le samedi 27
septembre, des dizaines de milliers de
personnes sont descendues dans les
rues de la deuxième ville du pays pour
exiger le départ de Mr Martelly à la
tête du pays et réclamer des élections
générales anticipées en Haïti. « Nous
n’allons pas aux élections avec Martelly au pouvoir. Il a passé plus de 3 ans
sans avoir organisé aucune élection.
Maintenant, il annonce qu’il va diriger
par décret, alors que la Constitution ne
l’y autorise pas. Nous restons mobilisés
jusqu’à ce que Michel Martelly quitte le
pouvoir, » ont déclaré les manifestants
De Petit-Goave au Cap-Haitien
en passant par Port-Au-Prince ce
mardi 30 septembre, la mobilisation
a définitivement démarré pour arriver
à bout du pouvoir tetkale MartellyLamothe. Une fois de plus, la Police
et les bandits légaux du pouvoir tetkale, à la solde du député PSP, Jacques
Stevenson Thimoléon ont mis fin
prématurément à la 11e manifestations de l’Opposition. Plusieurs d’entre
eux en sortent victimes des coups de
Suite à la page (19)
Grave accident à
Cavaillon, 2 morts et
une douzaine de blessés
Par Jackson Rateau
L
e dimanche 28 Septembre écoulé,
dans la ville de Cavaillon, sur la
Route Nationale # 2, un terrible accident survenu sur ce tronçon s’est soldé
par un lourd bilan de deux morts et
de 13 blessés graves. L’accident s’est
produit à la suite d’une collision impliquant trois véhicules de transports
publics. Il s’agissait en effet d’un autobus appartenant à la Compagnie Chic,
en provenance de la ville des Cayes,
qui a percuté un camion surchargé qui
roulait à une vitesse folle en direction
de Jérémie. Les deux véhicules ont rebondi sur un autre engin lourd qui était
garé au bord de la chaussée et dont la
taille géante avait réduit considérablement la largeur du profil horizontal de
la chaussée. Juste après le constat légal
de la tragédie procédée par la justice de
paix de Cavaillon, les cadavres ont été
transportés vers la morgue de l’Hôpital
General des Cayes, tandis que les blessés ont été eux aussi transportés au
même centre hospitalier (HGC).
Les conséquences dues à ce terrible accident, ont causé la paralysie
systématique de la Nationale # 2 au
niveau de Cavaillon pendant environ
deux heures d’horloge.
Haïti est le seul pays où les accidents mortels se produisent quotidiennement, sans espoir de remédier à la
situation ; voire à longueur de journée,
ce qui rend la vie des citoyens vraiment précaire. Garantir, protéger la vie
des citoyens, telle devrait être la mission primordiale d’un Etat responsable.
Mais pour ces gérants irresponsables de
l’Etat d’Haïti, la vie d’un citoyen haïtien est sans valeur !
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Des manifestations hostiles accueillent Martelly à New York
Par Kim Ives
L
Kim Ives/Haïti Liberté
Kim Ives/Haïti Liberté
Le deputé Walter Norzéus à l’ONU:
« Jodi a Martelly travese yon liy wouj »
Alina Sixto, une militante de longue date de Fanmi Lavalas, parlant
aux manifestants à l’ONU le 26 septembre
De gauche à droite: le Pasteur Philius Nicolas, le Président Michel
Martelly, et le Premier Ministre Laurent Lamothe à l’église Croisade
Evangélique des Pêcheurs d'Hommes à Brooklyn
pasteur évangélique Philius Nicolas.
Des billets gratuits avaient été distribués dans la communauté pour l’événement qui devait avoir lieu de 17h30
jusqu’à 21 heures.
Toutefois, le Président Martelly,
avec une grande délégation comprenant son épouse Sofia et Lamothe
n’est arrivé à l’église qu’à environ 20
heures.
Environ 400 Haïtiens bien
habillés dont se moquaient les manifestants anti-Martelly se trouvaient en
ligne pour entrer dans l’église et écouter les officiels du gouvernement haïtien. Environ 30 étaient des pasteurs,
qui ont été invités à se présenter lors
de l’événement à l’intérieur. La plupart
des membres de l’assistance étaient
des fidèles chrétiens, et beaucoup
étaient de la congrégation du pasteur
Nicolas.
Dehors, les manifestants levaient des pancartes avec des slogans
tels que: « Martelly & Lamothe, U.S.
Gangsters,» « UN = U.S. Political Instruments,» « Pasteur Nicolas Mafia,»
et « Martelly/Lamothe Must Go! MINUSTAH Must Go!»
Un homme portait un cercueil en
carton avec un slogan, parmi d’autres,
qui disait: « Down with UN/U.S. Occupation of Haiti ». MINUSTAH a occupé
militairement Haïti depuis 2004 et
doit être renouvelée par le Conseil de
sécurité pour une autre année à la miOctobre.
La scène était assez semblable à
celle exactement de deux ans plus tôt,
en 2012, quand des manifestants, au
dehors, ont manifesté contre Martelly,
lors d’un rassemblement, également
Kim Ives/Haïti Liberté
Edgar Lafond/Haïti Liberté
e 26 septembre était une journée
pleine de protestations pour des
centaines d’Haïtiens vivant dans la région métropolitaine de New York et audelà. Certains sont venus d’aussi loin
que la Floride, Boston, et le Canada
pour prendre part à deux actions. Ils
avaient passé toute la nuit à encourager la mobilisation sur des émissions
de radios communautaires haïtiennes.
Au cours de l’après-midi du 26
septembre, pendant que le président
Michel Martelly s’adressait à l’Assemblée générale de l’ONU, plus de 150
Haïtiens à Dag Hammarskjold Plaza
ont protesté contre la corruption et la
répression de son gouvernement. Cette
manifestation a duré de midi à 16
heures.
Certains manifestants étaient
aussi là pour protester contre le refus de
l’ONU de compenser les Haïtiens après
que les troupes de 6600-soldats de la
Mission des Nations Unies pour stabiliser Haïti (MINUSTAH) ont introduit le
choléra en Haïti, déclenchant une épidémie qui a tué 8500 personnes.
À l’ONU, Martelly et son Premier
Ministre Laurent Lamothe disaient aux
journalistes qu’ils pourraient probablement gouverner par décret après le 12
janvier 2015, date à laquelle les termes
de la plupart des parlementaires expireront.
« Je suis venu de la Floride
pour rejoindre les manifestations et
demander à Martelly pourquoi il persécute l’ancien président Aristide », a
déclaré Alina Sixto, une militante de
longue date du parti Fanmi Lavalas.
Aristide est actuellement sous une
forme d›assignation à résidence, ce
que la plupart des Haïtiens considèrent
comme une chasse aux sorcières
politique. Si Prezidan Aristid te preche
lavyolans, Prezidan Martelly pa t
ap la toujou. Sou gouvènman Lavalas, Martelly, General Raoul Cédras,
Colonel Michel François, yo te fe anpil
dega. Jodi a, Martelly ap woule tout
moun pou vale yo ak meriken. Si Martelly konprann li ka jere peyi sa a
padekrè , li fè yon kokennchenn erè ».
« Jodi a Martelly travèse yon
liy wouj », a déclaré l›ancien député
Lavalas Walter Norzéus. « Fòk Martelly ak gouvènman li a pati pou pèp
la ka genyen yon ti souf. Martelly,
MINUSTAH, kolera, Ban Ki-moon,
Clinton, nou mete yo tout nan menm
panye a ».
Dans l’après-midi de ce même
jour, aux environs de 17 heures
jusqu’à 22h30, plusieurs centaines de
manifestants se sont réunis à l’angle
de Farragut Road et d’East 31st Street,
dans la partie Est de Flatbush à Brooklyn. Là, le consulat haïtien avait organisé une «réunion de la communauté
haïtienne» pour le président Martelly
à l’Église des Pêcheurs d’hommes du
Martelly s'en est pris à ses détracteurs et a vanté ses réalisations
supposées pendant une heure et 12 minutes à l’église du
Pasteur Nicolas
parrainé par le consulat haïtien, à
Brooklyn College.
« C’est toi, seigneur, qui as élevé
le président Martelly en pouvoir et en
dignité parce que toute pouvoir vient
de toi », a déclaré le pasteur Samuel
Nicolas, le fils de Philius, dans la prière
donnée pour commencer la cérémonie
d›accueil pour Martelly et Lamothe.
Lamothe a ensuite présenté Martelly, dont la performance entrecoupée de blagues s’est astreinte à s’en
prendre à ses détracteurs et à vanter
ses réalisations supposées pendant une
heure et 12 minutes. Pendant qu’il allait et venait sur la scène, il s’en est pris
à ses prédécesseurs, les anciens présidents Aristide et Préval (« Kom nou
pa la pou joure neg yo ki te la avan
ki pat fe anyen, nap gade devan... Se
paske yo pa fè ke nou genyen bagay
pou nou fè ») ; aux médias : « Laprès
ta dwe pran rezolisyon ke li pral pote
yon ti bagay ki vre, menmsi anjeneral
yo konn bay manti sèlman »), et à son
opposition politique (« Lè m gade, se
manti yo tap bay, se blòf yo t ap fè »).
Martelly et ses partisans se pressaient alors qu’il quittait l’église pour
monter avec sa délégation et sa sécurité dans six SUV noir. Mais averties
que Martelly aurait été conduit autour
du bloc dans le mauvais sens de rues à
sens unique pour sortir de East 32nd
Street, les dizaines de manifestants
encore derrière des barricades de police
sur Farragut Road se sont précipités à
la dernière minute jusqu’à l’intersection pour le rencontrer, agitant leurs
pancartes, lançant des jurons, et courant après son cortège alors qu’il s’enfuyait.
Commémoration du Coup d’Etat militaire du 30 Septembre 1991
Par Thomas Peralte
C
e mardi 30 Septembre 2014, en
pleine exécution d’un nouveau
complot politique contre l’ex-président
Jean Bertrand Aristide, ramène le 23e
anniversaire du Coup d’Etat militaire
sanglant du 29-30 septembre 1991
contre le pouvoir populaire dirigé par
l’ex-prêtre de Saint Jean Bosco. Ce
coup d’Etat criminel est survenu 7
mois et 23 jours après la prestation de
serment et l’installation du président
Aristide au Palais national. Ce coup
mit momentanément fin au rêve du
peuple haïtien, incarné par l’idéal du 16
décembre 1990 : Justice, transparence
et participation. Ce Coup d’Etat planifié
par la CIA et la bourgeoisie haïtienne,
béni par l’église catholique romaine
puis exécuté par les ex-Forces Armées
d’Haïti (FAD’H) a fait plus de 20 mille
morts suivant les chiffres disponibles.
Le général Raoul Cédras et l’officier
autoproclamé colonel, Michel François
affecté au service de l’antigang, devant
4
Ce mardi 30 septembre 2014, des centaines de milliers de personnes ont
participé à une grande manifestation pacifique qui s’est déroulée à
Port-Au-Prince
lequel l’avocat et militant des droits
humains, Yves Volel a été lâchement
assassiné avec en mains la Constitu-
Haiti Liberté/Haitian Times
tion haïtienne de 1987 où il tentait de
défendre une jeune victime, furent les
principaux exécutant de ce coup.
Selon certains témoins, le coup
d’Etat du 29-30 septembre 1991 était
le plus meurtrier que l’histoire de ce
pays a connu. Tout en voulant réussir
à tout prix ce coup, les militaires ont
mis en place des machines de la mort,
sillonnant les rues de la capitale dont
un Rocky rouge rempli d’hommes lourdement armés. Les soldats avaient reçu
l’ordre formel d’ouvrir le feu sur tout le
monde partout il s’en trouvait. Le président Aristide fut envoyé en exil où il
a passé 3 ans 15 jours. Il était de retour
le 15 octobre 1994. Le 30 septembre
1991 reste et restera le jour le plus
macabre de l’histoire du peuple haïtien.
A Cité Soleil, l’un des plus
grandes bidonvilles de la capitale avec
plus de 400 mille habitants, des partisans du président Aristide furent tués
et jetés sur des piles d’immondices,
dévorés par des chiens et des porcs au
vu au de su de tout le monde. Ce fut
la violence généralisée dans le pays.
Témoin de cette scène de violence généralisée, le Dr. Frantz Large raconte ce
qu’il a vu, entendu et observé. : « Il est
évidemment absurde de vouloir comptabiliser le nombre des victimes du 30
septembre et de ses suites. Je peux dire
ce dont j’ai été témoin. Le 30 septembre
Je me suis rendu à pied de ma résidence
de Thomassin 32 à l’ HUEH pour y
remplir mon devoir de médecin
En route, j’ai vu passer un camion contenant des militaires ainsi que
des jeunes gens qui avaient l’air de Dominicains TIRER sur les passants. Devant l’HUEH des militaires tiraient sur
ceux blessés ou autres qui essayaient
de se rendre à l’HUEH. A l’hôpital
c’était le délire ; le service d’urgence
était débordé. A la SOP des militaires
firent irruption à la salle d’habillage
brandissant leurs armes pour nous intimider en réclamant qu’on leur livre tous
les «’lavalasse» blessés. Faute d’espace
les patients étaient étendus sur la cour
de l’hôpital.
Je n’oublierai pas le dévouement
des médecins et je me souviendrai toujours du Dr Télémaque venu à moto à
l’HUEH courant en tous sens et opérant
Suite à la page (15)
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Twa Fèy! Twa Rasin O!
Franck Laraque, sentinelle de l’espoir, et le rêve de changer Haïti
Fanfan la Tulipe
« Pour nos combats de demain, pour
un monde plus libre, plus juste, plus
égalitaire, plus fraternel et solidaire,
nous devons maintenir vivante la
mémoire de nos luttes ».
Gunter Holzmann
L’Éducation du regard et la Fondation Mémoire présentent ce dimanche 28 septembre un diner-causerie à
Mireille Restaurant, à Westbury, New
York, pour la promotion du dernier
livre du professeur émérite Franck
Laraque: L’instrumentalisation de la
pensée révolutionnaire. J’en profite
pour rendre un hommage bien mérité
à Franck, cet ami, camarade de lutte,
intellectuel engagé, parfait gentleman,
modèle de rectitude .
Du même coup, cette semaine,
je me tiendrai, heureux et temporairement soulagé, hors de la grisaille, des
brumailles, des chamailles, des «zizanailles», des «déblosailles», de la médiocrité, de l’insipidité, de la stupidité,
des platitudes, turpitudes, «verbalitudes», «démagogitudes», «ticoulouteries», mesquineries, pleutreries,
crapuleries, gredineries, petitesses et
bassesses qui caractérisent les allées et
venues, les virewon de maints gallinacés de la basse-cour politicienne haïtienne, particulièrement ceux de l’infect
poulailler du pouvoir.
Franck Laraque, c’est la rectitude morale, intellectuelle et politique
par excellence. Je vois difficilement
comment le définir autrement. Une
définition qui s’applique également à
son frère, le très regretté Paul Laraque.
En réalité Franck répond à différentes
définitions qui toutes s’articulent
autour d’une pensée humaniste, progressiste, révolutionnaire. Écoutonsle parler : «J’espère contribuer dans
ma sphère d’action, à transformer
en réalité la vision pour laquelle les
masses urbaines et rurales luttent
depuis longtemps. Trop longtemps».
Franck est une sentinelle veillant aux portes de notre exil diasporal.
Il est l’un des dépositaires du cahier
des charges du peuple haïtien dont il
n’a cessé d’être le défenseur. Franck
Laraque est un homme de vigie à la
proue du grand bateau fou de nos
espoirs qui roule et qui tangue sur les
mers lointaines de l’absence, de l’exil,
avec grand espoir d’appareiller sur les
Franck et Paul Laraque
Franck et son épouse Anne-Marie Dupuy Laraque
quais d’un pays à construire enfin par
nous-mêmes. Un pays qui nous a tant
donné et qui a si peu reçu de nous par
la faute de l’égoïsme d’une minorité
repue, accrochée à ses insolents privilèges.
Franck Laraque est la sentinelle
de l’espoir veillant aux portes des
luttes séculaires du peuple haïtien qui
se bat pour vivre dans la dignité. Une
lutte qui remonte à l’intrépide Caonabo
et à la poétesse-guerrière, la belle Anacoana. Le flambeau d’un rêve de liberté, de souveraineté a été repris par les
marrons, les va-nu-pieds menés par
le génie de notre grand Jean-Jacques
Dessalines. Et ce fut Vertières. Et ce fut
le 1er janvier 1804. Et fut aussi, malheureusement, le Pont-Rouge. Mais la
flamme d’indépendance et de détermination de tout un peuple ne s’est pas
éteinte pour autant. Tant s’en faut.
Elle continue d’être alimentée
par la «lutte inlassable, solitaire et
silencieuse des paysans et paysannes
de l’arrière-pays, des plus vieux aux
plus jeunes» (Franck Laraque), lutte
contre «les grands propriétaires fonciers, maîtres des campagnes, et les
gros commerçants haïtiens, maîtres
des villes, avec la complicité active
des capitalistes étrangers, maîtres du
pays» (Paul Laraque). La sève d’une
hardie résistance et d’un inlassable
combat contre l’oppression irrigue la
bonne terre dessalinienne pour que
poussent d’autres arbres de l’inces-
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sante lutte contre la tyrannie des élites.
Dans la pensée révolutionnaire,
féconde, de Franck Laraque, cette lutte
des masses passe par «l’incontournable impératif d’une conscientisation économique des Haïtiens», clef de
voûte d’un autre avenir. Certes, nous
dit Franck, «les masses se savent exploitées, mais elles sont tenues dans
la parfaite ignorance des mécanismes
d’exploitation économique, des réels
détenteurs du pouvoir politique et
du pouvoir économique». Aussi, face
au monumental échec des pouvoirs,
particulièrement le pouvoir actuel, il
propose une solution : «…seule l’alliance de la conscientisation politique
et de la conscientisation économique
des masses assurera leur mobilisation pour un changement radical du
régime».
Aussi, tout le parcours politique
et intellectuel de Franck a été et continue d’être celui d’un patriote progressiste, d’un militant de pensée révolutionnaire, toujours égal à lui-même.
Franck est un intellectuel engagé à la
manière de Frantz Fanon. En ce sens,
il a toujours fraternisé avec les luttes et
revendications populaires et affronté à
travers ses écrits le défi d’un effort collectif responsable pour changer Haïti.
En ce sens, l’œuvre de Franck est
source de stimulation intellectuelle, de
grande inspiration organisationnelle
pour les générations présentes et à
venir.
Tontongi, dans sa présentation du livre de Franck, la semaine
dernière, dans Haïti Liberté, écrit: «
L’instrumentalisation d’une pensée,
selon la vision laraquienne de la
praxis révolutionnaire, c’est la mise
à profit des ressources disponibles—
potentielles
et
existantes—
pour l’exécution des idéaux de
changement». Et ce sont justement
ces ressources qui, comme de multiples affluents, alimentent le grand
fleuve de L’instrumentalisation de
la pensée révolutionnaire de Franck,
l’Artibonite qui devra irriguer et féconder les berges des actions futures.
Franck Laraque croit fermement
que les initiatives socio-militantes,
prônant des projets locaux de développement, par des Haïtiens, pour des
Haïtiens, alimentent la dynamique
de conscientisation économique dont
il est un grand défenseur. Elles sont
une sorte de préfiguration de ce que
pourrait être ou devrait être le développement en terme de changements
structurels au plan national, sous
la direction d’un État responsable,
comme à Cuba par exemple. En ce
sens, Franck Laraque est une sentinelle de l’espoir. Et les textes compilés
dans son dernier livre laissent augurer
que pour Haïti «un autre monde est
[aussi] possible».
Jacques Roumain avait déjà écrit
que : «Le poète est à la fois témoin
et acteur du drame historique. Il y
est enrôlé avec sa pleine responsabilité. Et particulièrement dans notre
temps, son art doit être une arme de
première ligne au service du peuple».
Roumain insistait sur «notre temps»,
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c’était en 1949. Dire que Roumain
n’aurait jamais pu s’imaginer les
temps d’aberration et de honte duvaliéro-martellyste que nous vivons
depuis déjà quatre ans. C’est bien la
raison pour laquelle l’intellectuel doit
se mettre en «première ligne au service du peuple», autrement il devient
ce «le lamentable insecte petit bourgeois paralysé par l’angoisse abjecte,
qui se réfugie dans la chrysalide de
[l’intellectualité] pure ou de la liberté
de l’esprit…».
Quelque soixante-dix ans plus
tard, Franck rejoint Roumain en affirmant avec force et conviction que
«l’intellectuel, écrivain ou artiste,
doit mettre son talent au service de
la libération des masses exploitées. »
Sa production littéraire et politique est
là pour en témoigner. Accueillons avec
joie et enthousiasme ce plus récent
ouvrage de Franck: L’instrumentalisation de la pensée révolutionnaire.
Empêché par la maladie, il n’a pas
pu nous rejoindre, malheureusement.
Nous lui souhaitons un rétablissement
graduel et complet.
Avec Paul Laraque, «éclaireur de
l’aube nouvelle» et Franck Laraque,
sentinelle de l’espoir, nous sommes
assurés, pour reprendre Franck, que
«tous les secteurs – et surtout les
masses haïtiennes – mobilisées pour
la survie économique du pays sont
capables de relever le défi et de commencer ensemble la tâche incommensurable mais non pas impossible
de ‘Construire Haïti par nousmêmes’».
Mes amis, tenez fort, ne lâchez
pas.
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Brooklyn, NY 11226
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Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Si Minis Maniga pa teke fren l, 4 Novanm kawotchou l ap kreve!
G
en kèk ane konsa, lè yon gwoup
elèv filo tap pale, yon moun te
konn tande y ap lonmen nom Monteskye. Lè se yon gwoup elèv reto,
se non Lamatin, Igo, Vilè. Kanta
elèv segonn yo menm, se Osval
Diran, Masiyon Kwakou, Rasin,
Lafontèn, Kònèy. Pou klas 3zyèm,
se lekòl pyonye 1804. Lekòl 1836
Adwen e Inyas No.
Se vè melankolik Adwen ki te
konn sou tout bouch. Kounyea, van
vire. Se Izolan, Jezi, Mesi, Ronaldo
ak Neyima ki fè objè diskisyon tout
tip elèv sa yo. Byenke anpil nan
nou toujou deklare tout mesye sa yo
nou etidye zèv yo a pa fè anyen pou
nou. Sepandan, sa te konn diferansye n ak anpil lòt moun andedan
sosyete a. Babye yanm nan, babye
tè a tou. Medya nou yo pou bokou
nan sa k ap pase a. Pafwa, pandan
lekòl ap fonksyone, nou jwenn Televizyon k ap retransmèt match foutbòl. Olye pou yo ede timoun yo, se
nan diskisyon yo voye yo, tanto
pou Brezil, tanto pou Ajantin, tanto
pou Baselòn , tanto pou Reyal Madrid. Vrèman, sa nou dwe atann nan
jan lekòl nou ta vle a ? Lekòl la fini
menm jan ak peyi a. Depi lontan,
Ayisyen toujou ap repete panse sa a.
Valè lekòl, se valè nasyon an. Lekòl
payaya egal Nasyon payaya. Pou
yon peyi bay bon rezilta, fòk moun
ki ladan l byen fòme.
1- Leta, 2 Elèv, 3 Pwofesè, 4
Paran. Lè 4 pye chèz sa yo pa byen
kanpe anba chèz la, kouman pou
n byen chita sou li ? An nou eseye
manyen chak pye chèz la youn apre
lòt.
a) Leta.
Nan sa ki ekri andedan manman lwa peyi a, ki se KONSTITISYON, Lekòl fèt pou l gratis ti cheri.
Tout timoun ki gen laj pou lekòl dwe
al Lekòl. KONSTITISYON an pa di
se $ 1,50 Leta dwe pran sou chak
transfè lajan kap sòti na peyi etranje
pou l voye timoun Lekòl. Anpil
pwopagann fèt bò kote gouvènman
an plas la ki di gen yon milyon timoun konsa k al Lekòl. Se vre ou
manti ? Si n mande menm gouvènman an, konbyen timoun ki gen laj
pou y al Lekòl ane sa a, li pap ka
reponn. Se nòmal, paske eske Leta
a te fè resansman nan 10 depatman
peyi a dekwa pou l te gen bonjan
estatistik ? Nou reponn non.Donk,
sa vle di Leta sa se yon Leta mantè.
b) Pwofesè.
Sanble avèk kreyasyon Asosiyasyon anseyan nan ane 86-87
yo, sa vin pirèd. Pa gen dirijan aso-
Josué Merilien ak minis
Nesmy Maniga
siyasyon ki t ap defann pwofesè vre.
Nou di l paske nou te andedan kizin
nan, nou konn tout sa k te konn fèt.
Anpil nan yo t ap defann pòs oswa
lajan. Nou gen non ki siyen anba
youn nan pigwo Konfederasyon
Anseyan ki te pran nesans andedan
lise Leyogàn nan, apre depa Divalye e n ap pale ankonesansdekoz.
Souvan, lè chef Asosiyasyon sa yo
ap pale, se bri sapat. Men pi devan,
w ap jwenn yo k ap fè ti chen. Si
nou sonje dènye konfli ki te genyen
ant Majò jon I.N.O a pwofesè Josué
Merilien ak Minis Venel Piere, kote
Ministè la te akize madan Merilien
komkwa li te detounen lajan yon
lise li te direktris, majò jon sa a te
mete Ministè Edikasyon Nasyonal toutouni, jan manman l te fè
l. Jounen jodi a, limenm ak Minis
Maniga, yo marye; sèlman piga
kont. Jounen jodia Merilien ap travay andedan Edikasyon Nasyonal.
Madanm ni benefisye pwomosyon
paske li se enspektris. Men dezòd
la. Dezòd, kote anpil nan profesè
Leta ap peye pa janm al fè kou nan
okenn Lise, paske yo pa gen tan.
Tout tan yo se pou kolèj. Moun sa
yo se entouchab yo ye, paske moun
ki ta pou sanksyone yo, se nan Lekòl prive l, y ap travay.
c) Paran.
Si yè, papa n, manman n ki
pat konn a nan fèy patat te konn ap
voye je sou zafè Lekòl nou, sa vle di
yo te konn tou meyè Lekòl pou yo
te voye n. Koulye a, sanble se pitit
k ap voye papa ak manman nan
Lekòl bòlet. Se kote yo vle ale pou
y ale. Pa pale yo pawòl Lise. Menm
lè paran pa ka peye Lekòl bòlèt la,
yo egzije yo. Nan yon mo, majè pati
paran yo demisyone.
Sitiyasyon ekonomik yo tou
konn fè paran yo pa gen okenn en-
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Lekòl. Ki Lekòl atò ! Tout lasènt
jounen, y ap chat, y ap voye mesaj
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rèd la, lò elèv sa yo ap koule babankou, ak bakara, gen kèk pwofesè ki
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Perspectives
« Diversion » comme stratégie de
gouvernance du pouvoir actuel
Par Mauley Colas
P
resque toutes les réflexions sur la
situation socioéconomique de la
population haïtienne tracent l’ébauche
d’une configuration extrêmement vulnérable. Si les chercheurs analysent
au peigne fin pour découvrir ce que
la subjectivité du sens commun ne
permet pas de voir, il est cependant
important de souligner que l’on n’a
(pas) besoin d’être scientifique pour
constater que cette situation (quelle
situation) devient plus difficile à vivre.
Dans un pays où la monnaie nationale
est complètement dépréciée par rapport au dollar américain et que plus
de 75% de la population sont au chômage, il suffit de se donner la peine
d’observer ce qui se passe autour de
soi pour comprendre que l’on est dans
le pire.
En réalité, le tremblement de
terre du 12 Janvier 2010 n'est pas
sans conséquence sur l'augmentation
du taux de personnes vivant dans
l’extrême précarité. Dans une situation
pareille, on sait que l’État haïtien, qui
était déjà faible et dépendant de l’aide
internationale, n’a pas une sorte de
baguette magique qui lui permettrait
de remédier rapidement à cette situation critique. D’ailleurs, si l’on s’en
tient aux recherches qui ont été déjà
menées, tant par les chercheurs haïtiens que par les étrangers, on verra
que cet État s’était toujours révélé
incapable de trouver une solution
adéquate aux problèmes d’extrême
pauvreté et de famine dans lesquels
s’enlise la majorité de la population.
Cependant, ce que l’on veut comprendre, c’est la démarche adoptée par le
pouvoir actuel pour diriger le pays.
Le gouvernement actuel a pris
les rênes du pays depuis trois ans.
Ce gouvernement est le résultat de la
déception ressentie par le peuple haïtien face au comportement irresponsable du chef d’État René G. Préval.
Laquelle déception a été exprimée par
un vote de sanction. On pouvait lire
un article titré, dans le quotidien Le
Nouvelliste, « La leçon », justement
pour expliquer que ce vote a été une
sanction donnée à la classe politique
traditionnelle qui n’a pas su assumer
sa responsabilité en proposant des
solutions durables pour améliorer les
conditions socioéconomiques du peuple.
En dépit de cette sanction donnée à l’ex président Préval par le peuple, il semble que le président actuel et
son gouvernement n’ont rien appris de
cette leçon. Cela s’explique en raison
du fait que les personnels du gouvernement actuel ne prennent en réalité
jamais le temps de s’asseoir autour
des véritables problèmes qui rongent
le pays. En fait, ce à quoi l’on assiste
est « le faire semblant » avec « gouvènman lakay », une diversion pour
tromper la vigilance de la population
haïtienne. Ce que l’on présente sur papier n’a aucune suite nécessaire dans
la réalité. On fait le contraire de ce que
l’on dit haut et fort dans les médias. Ils
inventent, grossissent les chiffres du
nombre d’enfants qui vont à l’école et
ils font le panégyrique du programme
«kore etidyan» dans les médias tandis
que le problème d’éducation de qualité
demeure persistent et la réforme de
l’éducation est l’un des défis majeurs
pour la société haïtienne.
On vient d’encaisser un résultat
catastrophique dans les examens officiels de cette année 2014, pendant
que l’Éducation a été l’une des priorités de ce gouvernement et une réussite à entendre parler le porte-parole
de la présidence dans différents média
de la capitale. En fait, il faut dire que
c’était une priorité sur papier, mais
pour laquelle aucune action struc-
L'affaire Brandt n'est plus à la une,
bien que son verdict ne soit pas
jusqu'à présent prononcé
Actuellement, il ne s'agit plus
de l'évasion de Brandt, mais de
l’arrestation de l’ex-président
Jean-Bertrand Aristide.
turelle n’a été posée jusqu’à présent.
Cependant, l’on sait que, pendant que
rien n’est fait en profondeur pour contribuer à l’amélioration de la qualité de
l'éducation, le programme de la gratuité de l'éducation pour tous fait l'affaire
de pas mal des acteurs faisant partie
de ce gouvernement.
Même en deçà de ce que l’on
fait, il y a en réalité un intérêt mesquin d’un ou des particuliers. C’est
le cas par exemple du projet lampadaire. La somme d’argent que l’État a
dépensé et continue à dépenser dans
un tel projet reste l’affaire de certains
particuliers de ce gouvernement qui en
réalité n’aura pas d’impact durable sur
l’avenir du pays. Tandis que cet argent dépensé dans l’aménagement de
l’EDH pourrait mieux aider à résoudre
ce problème d’électricité. On pouvait
croire qu’un tel processus est une action de bonne volonté de ce gouvernement. Mais, on se trompe grandement
en raison du fait que c’est l’affaire
du chef du gouvernement. En réalité
le développement de toute société
doit passer par des actions durables,
c’est-à-dire des actions qui auront un
impact positif de longue durée sur la
génération future. En ce sens, prioriser
l’amélioration de l’EDH devrait être au
centre d’intérêt de la politique énergétique de ce gouvernement.
D’autres cas de diversion se
trouvent dans la création des évènements et dans des discours vides
de contenu de la part de ce gouvernement qui n’aideront en rien à se
pencher réellement sur les problèmes
socioéconomiques et politiques du
pays. Celui-ci est toujours victime de
ses propres chefs de gouvernement.
La question des élections est une affaire brûlante et elle est exigible.
Cependant, à chaque fois on crée des
situations pour retarder le processus. C’est justement pour maintenir
le pays dans un état de crise afin que
personne n’ait le contrôle de ce que
veulent réellement les prédateurs de
ce pouvoir qui continuent à ronger
le peuple. Le président n'hésitait pas
à déclarer que la caisse de l'État est
vide. Cela faisait la une dans les médias pendant plus d’une semaine ;
bien que le président dans la fête de
trois de progrès et développement
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
tentait maladroitement d’expliquer ce
qu’il avait voulu dire. Quelque temps
après, il s’agissait de l’évasion d’un
des grands kidnappeurs, rejeton d’une
grande famille bourgeoise haïtienne,
Clifford Brandt. En fait, selon l’opinion
publique c'était une scène théâtrale organisée par le personnel de ce gouvernement. L'affaire Brandt n'est plus à la
une, bien que son verdict ne soit pas
jusqu'à présent prononcé. Il semble
que le monsieur reste incondamnable,
pendant que le personnel de ce gouvernement prétend qu'il veut faire appliquer la justice. Quelle justice quand
tout le monde sait que cet homme est
un grand kidnappeur pendant que le
jugement n'est pas, jusqu'à date, effectif? Voilà un des cas flagrants qui
sautent aux yeux de tout le monde,
mais qui n'a pas jusqu'à présent de
suite judiciaire, sinon qu'il est incarcéré sans verdict final. Cela insinue
que l'on peut s'attendre à un autre
cas d'évasion ou une autre manigance
politique pour faire échapper Monsieur
Brandt de la prison.
Actuellement, il ne s'agit plus
de l'évasion de Brandt, mais de l’exprésident Aristide. Cette affaire prend
une ampleur considérable pendant
que l’on parle des élections dans les
mois prochains et que la misère et
l’insécurité vont à l’entropie. En réalité, personne n’est au-dessus de la loi.
Nous croyons, comme nous l’avons
déjà écrit, que tout citoyen doit rendre
compte devant la justice. Cependant,
ce processus de rendre compte peut
être biaisé quand l’action n’est pas
en elle-même juste. Il peut être démagogique quand l’institution judiciaire
est instrumentalisée, c’est-dire quand
le juge n’est qu’une marionnette utilisée par le pouvoir en place à ses propres fins. L'affaire d'Aristide n'est en
rien une affaire de justice, mais politique, à bien comprendre la situation
actuelle, les tentions qu'elle soulève
au sein de la population et la une
qu'elle fait dans les média. On pourrait bien comprendre cela également
comme un avertissement pour intimider l'opposition politique qui exige le
départ de président Martelly à cause
de sa politique estimée démagogique.
Autant d’évènements créés par
les acteurs de ce gouvernement pour
maintenir une situation de confusion
dans le pays. C’est une situation démagogique volontairement mise en
place pour induire le peuple en erreur
et éviter de pencher véritablement
sur sa situation de précarité. Pendant
que cette situation de crise inutile ne
produira aucun impact positif sur le
pays, le taux de chômage augmente,
le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent est en train de diminuer considérablement, le taux d’insécurité ne
cesse d’augmenter. Mais qui profite
vraiment d’une telle situation chaotique, sinon que ceux-là qui sont dans
la cuisine du gouvernement. Pendant
que l’opinion publique est dominée
par ces épiphénomènes et des actualités qui n’ont rien à voir avec ce qui se
passe dans le centre des problèmes du
pays, ces derniers profitent pour régler
leurs affaires. C’est cela la politique
de la diversion. C’est une stratégie
mortifère utilisée contre ce peuple qui
souffre de précarité de toutes sortes
pendant que ceux qui l’utilisent en
profitent pour s’enrichir. On ne peut
nier que le personnel du gouvernement Martelly-Lamothe ne fait que du
commerce avec le pays, pendant que
la majorité du peuple macère dans la
misère aigüe.
Mauley Colas
Enseignant d’Anthropologie
Juridique à la Faculté
d’Ethnologie/UEH
Et d’Anthropologie médicale à
l’ESI/UNDH
Politique et Tauromachie
La Méthode Michel
“Micky” Martelly (Les 4 M)
Avec les derniers soubresauts qui l'agitent depuis la prestation de
serment du Président Martelly, la politique haïtienne
me fait penser à la corrida.
Par Patrick Elie
La corrida
La politique haïtienne, en particulier avec les derniers soubresauts qui
l'agitent depuis la prestation de serment
du Président Martelly, me fait penser à
la corrida. Dans les deux cas, il s'agit
d'un spectacle, avec ses leurres, ses
feintes, ses pièges et toujours une ou des
victimes. Il y a cependant dans la corrida de nombreux moments d'élégance,
trop rares dans notre pratique politique.
Suite à la page (14)
Le nord-ouest à la loupe
L’hôpital Immaculée Conception et le
stade Capois-la-Mort.
L’hôpital Immaculée Conception est bâti au pied du Morne de l’Hôpital
sur la rue qui mène à l’évêché à Port-de-Paix.
Par Arthur Antoine
R
écemment, je parlais avec mon vieil
ami Alexandre qui m’apprit que le
ministre concerné a annoncé sur les
ondes d’une radio à Miami qu’il va intervenir pour doter le Nord-Ouest
Suite à la page (14)
Director: Florence Comeau
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Haiti Liberté/Haitian Times
7
Appel de la Coordination
L’Union Sociale pour le Développement
Haïtienne pour le Retrait des Communautaire (l’USDC) à l’œuvre !
Troupes de l’ONU d’Haïti
A
Des troupes Philippines qui seront déployées comme Casques bleus de
l'ONU en Haïti, prêtant serment le lundi 22 septembre 2014 dernier à la
base aérienne de Villamor à Pasay ville de banlieue au sud de Manille,
Philippines. (AP Photo/Bullit Marquez)
2004-2014 : Dix ans d’occupation,
non ! La MINUSTAH doit partir !
C’est sur ce thème que des organisations,
des parlementaires, des personnalités,
suite à l’appel de la Coordination Haïtienne pour le Retrait des Troupes Onusiennes en Haïti, se sont mobilisés, sous
différentes formes, le premier juin 2014,
dans différents pays pour dénoncer, à
leur manière, cette brutale occupation
qu’imposent l’ONU à Haïti sous la demande des pays impérialistes ; et exiger
le retrait immédiat de la MINUSTHA sans
condition. Cela a été le cas en Haïti, au
Brésil, aux Etats-Unis, au Mexique, en
Uruguay, au Pérou, a Ste-Lucie, en Guadeloupe, etc.
MINUSTAH et sa Mission de
déstabilisation.
Les événements de 2003-2004 qui ont
abouti au départ du président Jean-Bertrand Aristide élu en l’an 2000 ont donné
l’occasion une fois de plus aux forces
étrangères de débarquer sur le sol d’Haïti.
Le 30 Avril 2004, le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies
a adopté la résolution 1542 établissant
ainsi la Mission des Nations Unies pour
la Stabilisation en Haïti, désigné sous le
terme MINUSTAH.
Le 9 Juillet 2004, le premier Ministre
de facto, Gérard Latortue a signé à côté du
responsable de la MINUSTAH, représentant de l’ONU, ADAMA GUINDO, au
nom du gouvernement haïtien, l’accord
et la convention qui englobent tous les
privilèges et immunités des occupants.
L’article 63 du document titré : « Accord
entre l’Organisation des Nations Unies en
Haïti » stipule : « Le présent accord restera
en vigueur jusqu’au départ du dernier
élément de la MINUSTAH ».
Depuis lors, le pays se trouve en
présence d’un accord anti-constitutionnel et anti-démocratique signé par le
régime de facto de Gérard Latortue. Alors
que les articles 138 et 139 de la Constitution haïtienne de 1987 stipulent : « Le
président de la République est le garant de
l’indépendance nationale et de l’intégrité
du territoire. Il négocie et signe tous traités,
conventions et accord internationaux et
les soumet à la ratification de l’Assemblée
Nationale ».
En fait, ce dit Accord donnant aux
forces d’occupations de l’ONU le droit de
violer les espaces territoriaux de la République d’Haïti a été signé par le Premier
Ministre et non le Président de la République ; et cet accord n’a jamais été soumis
à l’Assemblée Nationale. La Constitution
haïtienne dans son article 98-3, alinéa 3
qui définit les attributions de l’Assemblée
Nationale est ainsi libellé : « D’approuver
ou de rejeter les traités et Conventions
Internationaux ».
A cet effet, la Mission des Nations
Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) est non seulement illégitime et
illégale en vertu des articles précités de la
constitution Haïtienne de 1987 ; le pire,
la MINUSTAH a violé également la charte
des Nations Unies, parce que, selon l’article premier de sa charte : Les buts des
Nations Unies sont : « Maintenir la paix
et la sécurité internationale. Développer
entre les Nations des relations amicales
fondées sur le respect du principe de
l’égalité de droit des peuples et de leur droit
de disposer d’eux-mêmes, et de prendre
toutes autres mesures propres à consolider
8
la paix du monde ».
En réalité, depuis dix ans, la MINUSTAH a fait l’objet de vives critiques,
relatives aux violations des droits de
l’homme tels que viols, vols, enlèvement,
pendaison, détournement de mineurs,
pédophilie, assassinat, trafic de stupéfiants etc., la propagation de l’épidémie de
choléra au début du dernier trimestre de
l’année 2010 qui a déjà coûté la vie à plus
de huit mille haïtiens.
A noter qu’en Décembre 2012,
les Nations-Unies, par le biais de Ban ki
moon, a lancé un projet de 2,2 milliards
de dollars, ceci constitue un acte de reconnaissance implicite ou officieuse par l’ONU
de la responsabilité de la MINUSTHA dans
la propagation de l’épidémie du CHOLERA
en Haïti. Tristement, 21 mois après, rien
n’a été effectué en termes de résultat positif. Tandis que l’ONU a dépensé plus de $
609 millions pour déployer environ 7000
soldats en Haïti au cours de l’exercice
2013-2014 dans le cadre de la Mission
des Nations-Unies pour déstabiliser Haïti.
En effet, toutes les recherches qui
ont été menées, démontrent scientifiquement que ce sont les soldats Népalais de
la MINUSTHA qui ont volontairement
introduit l’épidémie du choléra en Haïti en
jetant les eaux usées de leurs toilettes en
amont du plus grand fleuve d’Haïti situé
dans le Département de l’Artibonite, en
Octobre 2010.
Malgré tout, avec la complicité inhumaine du gouvernement haïtien « Kale
TèT », l’ONU a refusé d’accepter la responsabilité juridique d’avoir provoqué ce qui
est maintenant la pire épidémie de choléra
dans le monde.
Il est à rappeler que sous la pression
de l’OEA et des Etats-Unis, le gouvernement Haïtien d’alors avait annoncé la
tenue des élections municipales et législatives. Le 15 septembre dernier, quelques
mercenaires du congrès Américain tentent
d’adresser une sorte de sommation au
groupe des six parlementaires du Senat
Haïtien attaché fiévreusement au principe
et au respect de la constitution d’Haïti.
Mais peut-il y avoir des élections
démocratiques dans un pays occupé ?
Le retrait de la MINUSTHA, symbole de
violation systématique de la constitution
de 1987 d’Haïti, est la condition sine qua
non pour avoir de véritables élections démocratiques en Haïti.
Le peuple haïtien n’a jamais accepté
cette force d’occupation
La masse opprimée en Haïti a manifesté
à diverses reprises la non-acceptation de
l’occupation et continue sans arrêt de le
faire.
Solidarité internationale
La solidarité internationale s’est
manifesté et se poursuit de la part des
peuples de différents pays, notamment
dans l’Amérique Latine et dans la Caraïbe.
Juin 2008, une conférence s’est
tenue à Port-au-Prince.
Le 5 Novembre 2010, à Sáo Paulo
au Brésil, un meeting continental a eu lieu
pour exiger le retrait immédiat des troupes
de l’ONU d’Haïti.
Les 16, 17 et 18 Novembre 2011
une conférence caribéenne s’est déroulé
autour du thème : « Agissons ensemble
pour une Haïti souveraine : Dehors la MINUSTAH au Cap-Haïtien à Vertières.
Le 1er Juin 2012, eut lieu une jour-
Haiti Liberté/Haitian Times
lors que le régime Martelly-Lamothe
ne cesse de claironner de jour et de
nuit qu’il envoie des milliers d’enfants à
l’école et que le gouvernement investit
dans des programmes sociaux tels que :
« EDE pèp » « Timanman cheri » et tant
d’autres, un grand nombre d’enfants
pour ne pas dire la majorité sont abandonnés à eux-mêmes. C’est dans cette
circonstance que l’Union Sociale pour le
Développement Communautaire gratuitement fonctionne principalement dans
le quartier populaire et misérable de Cité
Soleil.
Ainsi, le vendredi 12 Septembre
2014 dernier, le conseil de gestion de
l’USDC a profité pour offrir ses services
à plus de 120 enfants vulnérables de
cette zone, afin de les aider à reprendre
le chemin de l’école. Il y a eu 32 jours
d’activités en notre 4ème Edition de
Camp d’été 2014 titré : An n valorize
Timoun yo pou yon sosyete pi djanm.
Grâce à des partenaires généreux et humanistes du secteur privé qui nous ont
aidés, en nature et en espèce, pour la
bonne réussite de la 4ème Edition de
Camp d’été 2014, des kits scolaires,
106 Sac-à-dos USDC (Valise ) et 150
Plumes, Cahiers, taille crayons et un
Thermos de Digicel ont été distribués
aux enfants accompagnés de leurs parents. Ces élèves ont manifesté leur joie
et leur contentement en recevant ce petit don humanitaire de l’USDC. C’est le
geste qui compte !
Selon Tercier Daniel, le Cofondateur de l’USDC, la vulnérabilité
des enfants en Haïti surtout ceux de la
zone jadis de non-droit Cité Soleil, nous
concerne tous ; tout d’abord en tant que
progressistes, puis parce que nous sommes tous concernés et exposés à être les
prochaines victimes.
Comment se protéger et réduire
l’insécurité ? En protégeant des enfants
vulnérables des quartiers populaires
surtout ceux de Cité Soleil qui représentent un pourcentage de 75% de risque
du pays. Il faut se le mettre en tête : la
méchanceté est autour de nous et nous
devons la combattre à tout prix. Qui
sait réellement l’avenir d’un enfant mal
éduqué après une quinzaine d’années
? Ce que Vous devez savoir : Les chefs
de Gangs des quartiers vulnérables précisément de Cité Soleil n’arrivent pas à
dépasser 30 ans d’âge. Pourtant, si au
cours de leur adolescence on leur tendait une main humanitaire ils changeraient bien de mentalité. Beaucoup
d’institutions privées comme: CEMEX,
SOTRESA, HL Construction, SOTECH,
Coles Distribution, SPIA, BHP alimentaire, Directeur Castro Arboite de la DIGNITÉ et tant d’autres veulent d’une nouvelle société, Ce sont des humanistes
réellement conscients de la vulnérabilité
en Haïti. Nous devons faire la prévention humanitaire sans relâche. Si nous
ne faisons rien, qui seront les prochaines
victimes ?
Cette vulnérabilité dont nous
parlons, n’existe pas seulement à Cité
née continentale à Port-au-Prince autour
du thème : « pour le retrait immédiat de la
MINUSTAH d’Haïti et la pleine souveraineté du peuple haïtien ».
La résolution du Sénat du 28 Mars
2013, demande le départ de la MINUSTAH pour le 28 Mai 2014.
Du 31 Mai au 1er Juin 2013, une
conférence continentale pour le retrait
des troupes autour du thème : « Défendre
Haïti, c’est nous défendre nous-mêmes ».
Le 10 octobre 2013, une délégation s’est rendue au siège de l’ONU à
New-York pour soumettre aux responsabilités des Nations-Unies les principales
revendications du peuple haïtien qui ne
sont autres que le retrait immédiat de leur
troupe d’Haïti et le dédommagement pour
les victimes de choléra. Ce que le gouvernement « Kale Tèt» en Haïti refuse de faire
par devant les instances de l’ONU.
Fort de tout cela, le combat pour le
retrait des troupes de l’ONU, le dédommagement des victimes de choléra, la
restitution des sommes extorquées après
l’indépendance doit se poursuivre sans
relâche. Dix ans d’occupation NON ! La
MINUSTHA doit partir !
Nous, étudiants engagés, travailleurs, paysans, organisations syndicales,
Soleil, mais dans les 134 communes
du pays. Le constat est fait. La faute en
est à la misère qui sévit en permanence
dans le pays, notamment à Cité Soleil.
Depuis belle lurette, souvent on
peut voir sur le visage de la population
la misère accompagnant les cris de désespoir et des témoignages de désolation
des jeunes et des enfants sans secours
qui, à bras ouverts, accueillent les humanistes dignes de confiance de la part
de la population. Il existe plus de 9000
mille Associations locales à Cité soleil
mais malheureusement 8700 sont des
gens de mauvaise foi.
Mais, vous mes chers amis,
ayez un esprit de solidarité à l’égard des
personnes vulnérables surtout les enfants et les jeunes dignes de la sécurité
sociale au profit de tous.
Notre objectif, c’est d’aider des
enfants et des jeunes à prendre le chemin qui mène au bonheur : Education,
sincérité, Moralité, partage, Courage,
dignité, intégrité, patience. Pensée pour
l’année académique 2014-2015 : A la
richesse et à la fortune mal acquise préférez toujours la pauvreté dans la sincérité et la justice
organisations progressistes du mouvement démocratique, organisations de
femmes, des citoyens des quartiers populaires, plus que jamais, appelons à une
large mobilisation contre les troupes de
l’ONU en Haïti.
Vive Ayiti !
Premiers signataires :
• Mouvman Etidyan pou Chanjman
(MECHAN) : ALOUIDOR Wilberde
• Mouvement de Liberté et d’Egalite
des Haïtiens pour la Fraternité
(MOLEGHAF) : DOMINI Raisin
• IVe Internationale : RIDORE Katia
• Groupe d’Initiative des Enseignants
en Lutte (GIEL) :
• Grenadier 07 : LUCIEN Gymps
•Mouvman Etidyan pou Libere Ayiti
(MELA) : SAMEDY Simson
• Gouvernail de Liaison des Organisations de Base et des Syndicats
(GLOBS) :
•RAYMOND Davius
•
Parti
Révolutionnaire
pour
l’Organisation et le Progrès (PROP) :
SIMEON Wisly
•Kòdinasyon Dessalines (KOD) :
THOMAS Jean Dieufaite
• Haïti Liberté : Journal
• Centrale des Travailleurs des Syndicats du Privé et des Entreprises
Publiques (CTSP) : JEAN BONALD G.
Fatal
Mobilisation le 10 Octobre 2014,
au moment où l’ONU se réunit
pour renouveler les troupes de la
MINUSTAH.
Profitons du désarroi des membres
du Conseil de Sécurité de l’ONU, la division des membres lors du débat en cours
pour le renouvèlement des troupes de la
MINUSTAH le 11 septembre 2014 occasionné par la résistance et la mobilisation
populaire.
Nous demandons aux organisations et personnalités du mouvement ouvrier et démocratiques des différents pays
en particulier du continent d’entreprendre
des démarches auprès du parlement pour
qu’ils soutiennent la résolution du sénat
haïtien, pétitions, etc. afin que ceux-ci ne
renouvellent pas leur troupe dans la MINUSTAH et pour qu’ils votent contre la
continuité de la MINUSTAH.
Vive la liberté des peuples opprimés !
Union Sociale pour le
Développement Communautaire
Yon Lòt Leadership
- Yon Lòt Haiti
Contacts: (509)
3854-4240 / 3674-3379
E-mail: [email protected]
/USDC facebook
Fait à Port-au-Prince, Haïti, le 28
septembre 2014
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
This Week in Haiti
Protests Again Greet President Martelly on Visit to New York
by Kim Ives
S
Kim Ives/Haïti Liberté
Kim Ives/Haïti Liberté
Haitian demonstrators in Dag Hammarskjold Plaza outside
the UN on Sep. 26
MINUSTAH, cholera, Ban Ki-moon,
Clinton, we put them all in the same
basket.”
From about 5 p.m. until 10:30
p.m., several hundred Haitian demonstrators gathered at the corner of
Farragut Road and East 31st Street in
the East Flatbush section of Brooklyn.
There, the Haitian consulate had organized a “Haitian community meeting”
for President Martelly at the church
of evangelical Pastor Philius Nicolas.
Free tickets were distributed in the
community for the event, which was
to take place from 5:30 p.m. until 9
p.m..
However, President Martelly,
along with a large delegation including
his wife Sofia and Lamothe, did not arrive at the church until about 8 p.m..
With anti-Martelly demonstrators jeering them, about 400 welldressed Haitians stood on line to enter the church to listen to the Haitian
government officials. About 30 were
pastors, who were asked to present
themselves to the audience during
the event inside. Most of the audience
were Christian church-goers or members of Pastor Nicolas’ congregation.
The
demonstrators
outside
raised signs with slogans like: “Martelly & Lamothe, U.S. Gangsters,” “UN
Haitian protestors on Farragut Road when Martelly went to speak at the
church of evangelical Pastor Philius Nicolas
mothe.
Lamothe then introduced Martelly, who gave a rambling, joke-filled
performance in which he lashed out
at his critics and extolled his supposed
accomplishments for an hour and 12
minutes. As he walked back and forth
across the stage, he took aim at his
predecessors, former presidents Aristide and Préval (“Since we are not here
to curse the guys who came before me
who didn’t do anything, we are looking
forward... It’s because they didn’t do
anything that we have things to do”),
the press (“The press should take a resolution that it is going to give a little bit
of truth, even though most of the time
it is only lying”), and his political opposition (“When I look, they are lying,
From left to right: Pastor Philius Nicolas, President Michel Martelly, and
they are bluffing.”)
Prime Minister Laurent Lamothe during the event in the Evangelical
Martelly’s supporters thronged
Campaign to Fish for Men church.
him as he left the church and loaded
= U.S. Political Instruments,” “PasThe scene was quite similar to with his delegation and security into six
black SUVs. But tipped off that Martelly
teur Nicolas Mafia,” and “Martelly/ that exactly two years earlier, in 2012,
Lamothe Must Go! MINUSTAH Must when protestors demonstrated against was driving around the block in the
Go!”
Martelly outside a consulate-sponsored wrong direction down one-way streets
to exit out of East 32nd Street, the dozOne man carried a cardboard rally at nearby Brooklyn College.
coffin with a sign, among others, that
“It is you, Lord, who brought ens of demonstrators still chanting beread: “Down with UN/U.S. Occupation
President Martelly to power and dignity hind police barricades on Farragut Road
of Haiti.” MINUSTAH has militarily because all power comes from you,” rushed at the last minute down to the
intersection to meet him, shaking their
occupied Haiti since 2004 and is due said the Rev. Samuel Nicolas, Philius’
to be renewed by the Security Council
son, in the prayer given to start the signs, hurling curses, and running after
for another year in mid-October.
ceremony welcoming Martelly and La- his motorcade as it sped away.
Edgar Lafond/Haïti Liberté
eptember 26 was a full day of protest for hundreds of Haitians living
in the New York metropolitan area and
beyond. Some traveled from as far
away as Florida, Boston, and Canada
to take part in two actions. Many had
spent the entire night talking on Haitian community radio shows.
On the afternoon of Sep. 26, as
President Michel Martelly addressed
the UN General Assembly, over 150
Haitians in Dag Hammarskjold Plaza
protested against his government’s
corruption and repression. That demonstration lasted from about noon until 4 p.m..
Some of the demonstrators were
also there to protest the UN’s refusal
to compensate Haitians after troops of
the 6,600-soldier UN Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH) introduced
cholera into Haiti, unleashing an epidemic which has killed 8,500.
While at the UN, Martelly and
his Prime Minister Laurent Lamothe
told reporters they would likely rule by
decree after Jan. 12, 2015, the date on
which the terms of most parliamentarians expire.
“I came all the way from Florida
to join the protests and to ask Martelly why he is persecuting former
President Aristide,” said Alina Sixto,
a long-time activist in Aristide’s party
the Lavalas Family. Aristide is currently under a form of house arrest under
what most Haitians view as a political
witch-hunt. “He hasn’t spoken out,
yet they’re persecuting him. If President Aristide were preaching violence,
President Martelly wouldn’t still be
there. Under the Lavalas government,
Martelly, General Raoul Cédras, Colonel Michel François, they did a lot of
damage.
Today, Martelly with the Americans is trying to roll everybody up to
swallow them. If Martelly thinks he
can run the country by decree, he is
making a huge mistake.”
“Today, Martelly has crossed a
red line,” said former Lavalas deputy
Walter Norzéus. “Martelly and his
government have to resign so that the
people can get a little break. Martelly,
Ongoing Political Prosecution and Threats Against Former
President Jean-Bertrand Aristide
by Ira Kurzban
resident Jean-Bertrand Aristide returned to Haiti in March 2011. Upon
his return he stated that he would commit himself to help educate Haiti’s citizens through the Aristide Foundation.
He has kept that promise by opening a
medical school, a law school, a nursing
school, and early next month, in partnership with the State University of New
York at Stony Brook, the first School of
Physical Therapy designed to assist the
victims of the 2010 earthquake, all under the national university at the Aristide Foundation known as UNIFA. The
medical school is now in its third year
and the Dean is a former Minister of
Health and former Director of the Red
Cross in Haiti. The law school is in its
second year and the former Dean of the
University of San Francisco Law School,
Jeff Brand, has served as an international visiting dean.
Over the past weekend, while
both President Martelly and his Prime
Minister were out of the country, threats
were repeatedly made on the radio
and in public that the government will
close both the Aristide Foundation and
UNIFA. Simultaneously, police officers
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
peared at the courthouse. “Lacking any
merit to the allegations, the prosecutor
let that case drop as well.” (2)
The current investigation, which
has been used as a pretext to remove
Aristide’s presidential security, place
him under “house arrest” (non-existent
under Haitian law), and threaten him
with physical incarceration and closure
of the Foundation and UNIFA, is a classic example of a political prosecution.
In a report issued by the National Human Rights Defense Network (RNDDH)
in Haiti, the prosecution has been described as “defying all logic,” “acts of
provocation,” and utilizing the case “for
political ends.” (3) The investigation is
ostensibly one involving 10-year old
money laundering charges that are time
barred, and trafficking in illicit drugs
charges that were originally pursued by
the U.S. and found to be meritless. However, it has been used to cast a wide net,
not only against President Aristide, but
many members of his political party, Lavalas, and even some U.S. supporters.
The magistrate conducting the matter
is widely viewed as a political weapon
wielded by Martelly, who did not meet
the five year bar qualifications under
Haitian law to be a magistrate and has
been disbarred by the Haitian Bar As-
Kim Ives/Haïti Liberté
P
in black uniforms, some apparently
hooded, appeared to surround President
Aristide’s home at Tabarre. They have
returned this morning (Sep. 29, 2014).
These actions followed the unexplained
decision to remove Presidential security
at President Aristide’s home in August.
Under Haitian law, former Presidents
are granted security for themselves and
their family and former President Préval
apparently continues to receive such
protection. At present, neither President
Aristide, nor his U.S. citizen wife and
children are receiving government protection.
Other forms of harassment have
been applied to the Aristide family since
Martelly assumed the Presidency in
Haiti. The Haitian government has initiated three separate criminal complaints
against President Aristide in the past 20
months. On each occasion the warrant
was leaked to the press before being
served on the former President. “In January, 2013, the charges were so patently
unjustified that when Aristide’s lawyers
pushed back, the prosecutor dropped the
case.” (1) In May 2013, Aristide was
properly summoned in an investigation
of the April 2000 murder of journalist
Jean-Dominique and attended the hearing while thousands of supporters ap-
Every action in the prosecution
from the service of the summons
to the declaration that Aristide
(above) is under house arrest has
been in violation of Haitian law
sociation in Port-au-Prince for 10 years
the day he steps down as a magistrate.
Every action in the prosecution
from the service of the summons to the
declaration that Aristide is under house
arrest has been in violation of Haitian
law. Many in Haiti believe that this political prosecution is a smoke screen to
divert attention from the failure of the
Martelly government to hold elections.
The unwillingness of Martelly’s government to take the appropriate steps
toward an election will mean that in
January there will be no functioning
parliament and Martelly, like his protégé
Duvalier, will be able to rule by decree.
It is also an attempt, once again, to exclude the Lavalas Party from participating in elections that many observers
believe they would win.
The escalation of events against
President Aristide are viewed as efforts to see how far Martelly can push
without response from the international
community. If a loud chorus of disapproval is not heard against the tactics of
the Martelly government, both Aristide’s
life and the future of democracy in Haiti
are at risk.
Notes
1. Lauren Carasik, Haiti’s Fragile
Democracy, JURIST-Forum, Aug. 31,
2014, http//jurist.org/forum2014/08/
lauren-carasik-haiti-democracy.php
2. Id.
3. Marie Yolene Gilles Colas, National Human Rights Defense Network,
“In the matter of Jean-Bertrand Aristide/
Lamarre Belizaire: Who is protecting
persons before the justice system from
arbitrary conduct of Magistrates?
Haiti Liberté/Haitian Times
9
INTERVIEW DU PRÉSIDENT
ÉQUATORIEN RAPHAEL CORREIA !
Par Beto Almeida, Emir Sader et Valter Xéu
U
ne «Restauration conservatrice»
menace le cycle des gouvernements progressistes en Amérique
latine. Raphael Correa qui gouverne
l’Équateur depuis 2007 et qui a
l’intention de concourir pour sa réélection en 2017 - était au Brésil au mois
de juillet pour participer à une réunion
de l’UNASUR (Unión de Naciones Suramericanas), qui regroupe plusieurs
pays d’Amérique du Sud, et des BRICs,
comprenant la Chine, la Russie, le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde.
Le président équatorien, qui
plaide en faveur de lois qui restreignent
le pouvoir des médias, estime aussi
qu’à l’heure actuelle, une «restauration
conservatrice» est en cours en Amérique Latine, qui vise à mettre fin au
cycle de gouvernements progressistes
qui ont émergé sur le continent ces
dernières années. Ainsi, au cours de
ce voyage important, le président de
l’Équateur, Rafael Correa, a donné une
interview exclusive au Brésil de Fato.
Outre le journaliste Beto Almeida, qui
a représenté le journal et la télévision
Cidade Livre, de Brasília, a également
assisté le journaliste Valter XEU, du
journal Pátria Latina et le sociologue
Emir Sader.
Emir Sader : Monsieur le Président, après votre première élection,
vous avez dit que ce n’était plus une
époque de changement, mais un changement d’époque pour l’Amérique
latine et pour l’Équateur. Avec les
derniers développements actuels, pouvons-nous dire que nous commençons
à sortir d’un monde unipolaire, comme
celui de la guerre froide, en direction
de la construction d’un monde multipolaire?
Rafael Correa : Nous assistons à un changement d’époque. Nous
avons commencé un nouveau cycle
en Amérique latine quand, devant
la débâcle néolibérale, de nombreux
gouvernements progressistes sont arrivés au pouvoir. L’échec retentissant
du néolibéralisme, en particulier dans
notre Amérique latine, avait plongé les
droites nationales et internationales
dans la plus grande confusion, d’où
leur difficulté à concevoir le moindre
projet. C’est pourquoi j’ai parlé d’un
changement d’époque. Ce ne furent
pas de simples réformes planifiées en
fonction de modes existants ; mais des
changements profonds, historiques.
Des changements dans les relations de
pouvoir, dans la transformation de nos
états bourgeois en états populaires avec
l’arrivée d’Hugo Chavez, de Lula da Silva, du Parti des travailleurs, de Tabaré
Vasquez en Uruguay, d’Evo Morales en
Bolivie, de Michelle Bachelet au Chili,
et de la révolution citoyenne en Équateur ...
Mais nous devons être très attentifs. Car on assiste au début d’un
nouveau cycle conservateur, qu’ils
nomment restauration conservatrice.
Cette confusion dans laquelle sont tombées les anciennes droites nationales
et internationales, après la débâcle du
néolibéralisme et l’arrivée de tant de
gouvernements progressistes, a déjà
été surmontée. On voit clairement une
coordination des forces réactionnaires
mondiales, continentales et nationales.
Je crois que les peuples de l’Amérique
latine ne permettront jamais un retour
complet au passé. Mais une grande
partie de ce qui a été gagné, oui, peut
être perdue. Ce nouvel ensemble de
forces en faveur de la grande majorité,
que les gouvernements progressistes
ont réussi à obtenir, peut en effet être
inversé. La base en est le mensonge
- ce que Gramsci appelait la culture
hégémonique - transmise par les médias qui font croire aux pauvres que ce
qui est bon pour les élites est bon pour
eux, du moment qu’ils restent dans
cette condition d’exploitation historique
qui a toujours été de mise dans notre
Amérique. Nous devons être très attentifs à ce sujet. En ce qui concerne
10
l’autre question, si cette rencontre de
blocs signifie un changement d’époque.
Peut être. C’est un début. Comme vous
l’avez dit, nous vivons dans la dernière
décennie d’un monde unipolaire où,
de toute évidence, l’Amérique latine a
subi un préjudice. Nous avons perdu de
l’importance. Avant on se préoccupait
un peu plus de l’Amérique latine pour
empêcher le communisme de s’infiltrer,
etc. Quand nous sommes passés à un
monde unipolaire, ce ne fut plus une
priorité. Et l’Amérique latine a perdu
beaucoup avec ce monde unipolaire.
La façon de changer cet ordre
mondial, qui est non seulement injuste,
mais immoral, toujours en fonction des
plus forts, des pays hégémoniques, du
grand capital financier, et du capital de
la pire espèce, le capital spéculatif, le
fonds vautour - le cas de l’Argentine
en est un exemple flagrant. La façon de
changer l’ordre du monde et de le transformer en un monde multipolaire avec
un meilleur équilibre des puissances,
une plus grande justice, une plus grande
participation, ne peut se faire que par le
biais de blocs. Seul, l’Équateur ne fera
absolument rien. Le Brésil peut faire un
peu, avec 200 millions de personnes, il
peut améliorer l’économie, mais le pays
Le président de l'Équateur,
Rafael Correa au Brésil
les BRICS avec leur fonds de réserve,
avec leur banque de développement,
y compris le change de monnaie, avec
une compensation du commerce, les
échanges en monnaie locale, ce que le
Brésil a déjà établi avec la Chine. Ainsi,
indépendamment de l’orientation idéologique de certains gouvernements à
l’intérieur des BRICS, ce sont des étapes
déjà importantes vers un monde plus
juste, moins concentré, avec moins de
concentration de pouvoir.
Ce que j’espère fermement pour
Evo Morales, José Mujica, Dilma Rousseff, Cristina
Fernández et Rafael Correa au Brésil
est comme l’Équateur et d’autres pays
d’Amérique latine, il ne peut pas faire
grand-chose, s’il est isolé. Donc, nous
devons consolider nos blocs, et dans ce
cas, l’UNASUR.
C’est bien que les BRIC se consolident. C’est une bonne chose qu’il y
ait des rencontres entre ces blocs. C’est
donc un grand espoir. Mais, cependant,
il reste à voir si, en effet, nous assistons au début d’un nouveau cycle de
transformation de l’ordre mondial vers
un ordre multipolaire.
Beto Almeida : Cette réunion
qui a eu lieu ici, entre les BRICS et
l’UNASUR, qui a un développement
très important à l’échelle internationale, peut également prétendre à une
articulation politique. Le président
Chavez parlait d’une Cinquième Internationale. D’autres parlent de former
un camp anti-impérialiste international. Comment pourrait-on créer une
initiative, d’ordre politique, à l’échelle
internationale, à partir des initiatives de
coordination économique, comme les
banques qui sont actuellement créées
par exemple, mais qui serait exclusivement dans le domaine de la politique
anti-impérialiste?
Raphael Correa : Vous savez,
nous devons être très réalistes. La
création de ces blocs alternatifs qui
cherchent à briser l’hégémonie d’un
ou deux pays, ou de régions au niveau
mondial, est une bonne nouvelle. Mais
cela ne signifie pas que tous les pays
des BRICS aient des gouvernements
progressistes. Même à l’UNASUR tous
ne sont pas des gouvernements progressistes. Nous devons être très prudents et savoir jusqu’où nous pouvons
aller. Mais c’est déjà beaucoup de présenter des alternatives, par exemple,
dans l’architecture financière régionale. Afin de ne pas toujours dépendre
des mêmes. C’est ce que proposent
Haiti Liberté/Haitian Times
l’avenir, c’est que nous puissions également approfondir le dialogue politique;
mais j’insiste, ne vous méprenez pas:
les gouvernements des BRICS ou de
l’Unasur ne sont pas tous progressistes. Pourtant, nous parviendrons à
un consensus en fonction de nos intérêts, car si une décision des États-Unis
peut réellement détruire l’Argentine - ils
ont la capacité d’intervenir dans tous
les paiements de ce pays - n’importe
quel gouvernement, qu’il soit de droite
ou de gauche, recherchera une nouvelle architecture financière, des moyens de paiements internationaux qui ne
passent pas par les États Unis. Ainsi,
rien qu’en cherchant des alternatives,
ce serait un pas énorme vers un monde
moins injuste et vers plus de possibilités pour les nouvelles économies émergentes.
Valter XEU : Monsieur le Président, au cours de votre mandat, les
indices concernant la santé et l’éducation dans votre pays se sont beaucoup
améliorés. Comme l’éradication de la
pauvreté. Comment expliquez-vous
qu’en Équateur, avec cette économie
peu développée, vous arriviez à atteindre des indices que certains pays,
dont les économie sont beaucoup plus
fortes, n’ont pas encore réussi à atteindre?
Raphael Correia : Le changement dans les relations de pouvoir. Le
développement est essentiellement un
processus politique. Pourquoi l’Amérique du Nord s’est-elle développée et
pas l’Amérique latine? Alors qu’elle
avait plus de ressources, plus de technologie, des civilisations consolidées
comme les Mayas, les Aztèques, les
Incas ... La question et la réponse sont
complexes, c’est la grande énigme du
développement. Mais certainement
l’une des réponses est le type d’élite qui
nous a dominés historiquement. Une
élite exclusive qui a concentré le pouvoir ; ce qui a empêché que les autres
profitent des progrès techniques... Pour
cette raison, le début du processus de
développement est politique. Le changement des rapports de forces. Ce que
nous avons atteint en Équateur s’explique parce que c’est le peuple équatorien qui dirige.
Parce que d’un État bourgeois
nous sommes passés à un État populaire en fonction de la grande majorité.
Il y avait beaucoup de ressources dans
le pays comme, par exemple, le pétrole. Sur 100 barils, 80 restaient entre les mains des industries pétrolières.
En trois ans, nous avons renégocié les
contrats et quatre compagnies pétrolières ont quitté le pays, qu’ils aillent
au diable ... Mais maintenant, c’est
exactement l’inverse: Sur 100 barils,
80 appartiennent au peuple équatorien.
Nous devions payer une dette illégitime,
et même anticipée. Il y avait donc des
ressources qui étaient là, mais dans de
mauvaises mains. Et comment avonsnous réussi? Parce qu’il y a maintenant un gouvernement et un état qui
reflètent le bien commun. Il fonctionne
sur la base des grandes majorités, il y a
ciale, mais a peu dit sur le rendement.
Et le socialisme moderne doit parler de
rendement.
Emir Sader : Face à la faiblesse
des partis de droite, en particulier en
Amérique latine, les monopoles des
médias tiennent quelquefois le rôle de
partis d’opposition. Vous avez beaucoup progressé dans la démocratisation
des médias. Quel est le modèle actuel de
formation de l’opinion publique démocratique?
Raphael Correia : Nos principaux adversaires sont les médias qui,
comme vous l’avez dit, ont pris sans
vergogne la place des partis politiques
de droite. À qui les médias d’Amérique
latine appartiennent-ils? Aux pauvres
ou aux oligarques? C’est un outil pour
maintenir le statu quo. Mais nous
devons avancer très attentivement.
Ça a été un énorme combat. Ils n’ont
pas réussi à vaincre le gouvernement,
grâce à sa crédibilité, mais plus de 90%
des médias en Équateur sont entre les
mains du privé. Bien sûr, il y a toute la
propagande selon laquelle Correa a accumulé les moyens de communication
car nous avons l’un des six journaux
Réunion historique entre les BRICS et l'UNASUR
eu un changement dans le rapport de
force en termes de pouvoir populaire.
Cependant, ce procédé a une limite, des
limites externes. Lorsqu’ils verront que
le succès de l’Équateur est dangereux,
nous serons attaqués de tous les côtés.
Que personne n’en doute. Beaucoup de choses dépendent de nous ;
mais il existe des contraintes externes.
Ces traités de protection réciproque
d’investissement, par exemple, comme
dans le cas de Chevron qui aurait pu
détruire l’Équateur. Le Groupe d’Action
Financière (GAFI), qui nous impose, à
nous pays du Tiers Monde, des conditions auxquelles ne se soumettent jamais les pays développés. Ah, mais
c’est pour contrôler le blanchiment
d’argent, le financement du terrorisme,
toute une série de conditions que ne
remplissent pas les pays développés.
Et ce sont dans ces pays que sont installés les paradis fiscaux. Donc, il y
a une faute morale internationale terrible. Et tous les droits de propriété ...
La connaissance se privatise. Quand
davantage de gens ont accès à la connaissance déjà créée, qui est un bien
public, plus grand est le bien-être social. Mais les biens environnementaux
doivent être consommés gratuitement,
ce dont on n’a même pas parlé à Kyoto. Et nous produisons les biens environnementaux. Et cela coûte cher de
produire des biens environnementaux.
Entretenir la forêt etc, parce que c’est
une ressource naturelle. Ainsi, il y a
des contraintes externes que nous ne
pouvons affronter qu’avec l’intégration
(régionale NDT). Et pas seulement cela.
Une première étape dans notre processus a été de préserver le mieux possible
les ressources existantes. Puis vient
déjà la seconde étape, qui est de créer
davantage de ressources, de créer plus
de richesses. Et c’est là que le socialisme a toujours échoué un peu. Et nous
devons parler de ces choses. Le socialisme a beaucoup parlé de justice so-
nationaux – au niveau local et régional,
il en existe plus de deux cents. Aussi
parce que nous avons deux chaînes,
appartenant à des banquiers qui ont fui
et dont nous avons résilié les contrats,
deux chaînes sur six ou sept chaînes
nationales, mais il existe des dizaines
de chaînes régionales. Parce que nous
avons relevé la Radio nationale, mais
il y a environ un millier de stations de
radio. Donc, avec cette propagande, ils
trompent le peuple. «Tant de pouvoir
accumulé par le gouvernement et tous
les médias sont aux mains du public».
Mais la réalité est que, ni même 10%
des moyens de communication sont
publics, et je ne parle pas seulement
du gouvernement central, mais aussi
des municipalités, des assemblées, les
universités publiques ... Tout le reste
appartient au privé.
Un combat énorme dans la communication est une contradiction fondamentale. Car la communication est
un droit. Et c’est quelque chose de fondamental pour la cohésion sociale, pour
la coexistence. Et selon le modèle capitaliste, ce droit, ce service, est fourni par
des entreprises privées qui cherchent le
profit, ce qui est une contradiction en
soi. Entre le profit et le droit qui, par
définition, entrent en conflit. Entre assurer un droit et s’assurer un profit, par
définition, c’est l’entreprise de profit qui
prévaudra. Mais il est clair que ce n’est
pas seulement le profit qui est recherché. C’est le pouvoir. C’est une forme de
domination. Tout pouvoir doit s’assurer
du contrôle social. Le pouvoir politique,
le pouvoir économique, le pouvoir social, le pouvoir religieux, le pouvoir des
médias. Mais quand il s’agit de mettre
des limites à ce pouvoir des médias
cela devient tout de suit une attaque
contre la liberté d’expression. C’est
totalement incohérent. Lorsque nous
parlons de mettre des limites au pouvoir politique, tout le monde applaudit,
Suite à la page (16)
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
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Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Noam Chomsky: « Les changements
historiques en Amérique Latine :
une lueur d’espoir pour le monde »
Par David Brooks
Chercher la vérité : le rôle des
médias progressistes
Avant tout j’aimerais dire que c’est un
privilège et un plaisir de pouvoir participer, même de loin, aux célébrations
pour les 30 ans de La Jornada et des ses
remarquables réussites au long de toutes
ces années, un bel exemple de ce que
peut être un média libre et indépendant.
Noam Chomsky
L
’ère du numérique ne change pour
l’essentiel rien à la mission du journalisme engagé et indépendant, surtout dans
une période où l’on a besoin de citoyens
conscients et engagés pour faire face aux
systèmes de pouvoir qui poussent notre
monde vers un désastre apocalyptique,
a commenté Noam Chomsky lors d’une
interview accordée à La Jornada.
Malgré le sombre panorama que représente la conjoncture actuelle, Chomsky
signale qu’il existe quand même quelques
«lueurs d’espoir» pour le monde qui proviennent des changements historiques
que connaît l’Amérique Latine.
Chomsky, l’intellectuel vivant le
plus cité dans le monde et l’un des 10
les plus cités dans l’histoire, est un fervent critique du modèle néolibéral, des
politiques impériales des USA et d’Israël
contre le peuple palestinien, ainsi que des
us et abus de la communication et des
médias.
Dans le monde universitaire,
Chomsky n’est pas seulement considéré
comme le père de la linguistique moderne,
ce professeur émérite du Massachussetts
Institute of Technology s’est aussi distingué par ses apports à la philosophie et
aux sciences sociales.
Profondément convaincu que dire
la vérité face au pouvoir est une obligation morale, Chomsky déshabille l’empereur tous les jours et il reste, du haut de
ses 85 ans, l’un des rares intellectuels
qui suscitent la confiance et le respect des
nouvelles générations, bien qu’il soit pratiquement boycotté par les grands médias
traditionnels aux USA et ailleurs. Il représente donc un danger pour le pouvoir, et
c’est pourquoi il reste une voix importante
pour le présent et pour le futur.
Chomsky, collaborateur de La
Jornada durant plusieurs années, a partagé ses réflexions sur la situation actuelle
dans un entretien accordé à ce journal
pour son trentième anniversaire.
La Jornada : Comment percevezvous ce que certains appellent des changements révolutionnaires dans le panorama des médias avec le surgissement
du monde numérique, qui -aux dires des
uns- promet une démocratisation du journalisme et ouvre les portes d’une ère de
communication et d’information massive
? Quelque chose a changé?
Noam Chomsky : Bien sûr
qu’il y a des changements, mais je
crois que les bases restent les mêmes.
Internet offre sans aucun doute une
opportunité d’accès à une riche variété
d’information et d’analyses, comme la
production de ce type de matériel, avec
plus de facilités qu’avant. Il offre aussi de
nouvelles opportunités pour la diversion,
la distraction, la formation de cultes,
la pensée désorganisée, naviguer sans
but clair etc. Une bonne bibliothèque
peut offrir une opportunité pour qu’une
personne devienne un biologiste créatif
ou un lecteur sensible à la littérature, ou
pour perdre le temps. Tout cela dépend de
la façon de choisir ce qui est disponible.
Les résultats de la nouvelle ère du numérique sont mixtes.
Pour les organisateurs et les militants, Internet a été un outil indispensable. Mais il faut faire ici attention : un
des observateurs les plus sagaces et informés des tumultes dans le monde arabe,
12
Noam Chomsky
Patrick Cockburn, écrit que durant les
soulèvements du Printemps arabe, «des
membres des cercles intellectuels paraissaient [souvent] vivre et penser dans la
chambre d’écho de l’Internet. Peu d’entre
eux ont exprimé des idées pratiques pour
aller de l’avant», ou, pourrait-on ajouter,
ont prêté suffisamment d’attention aux
réalités politiques, de classe ou militaires.
Les résultats sont patents, et ses leçons
peuvent être généralisées.
La Jornada : Quel devrait être
le rôle des médias progressistes dans ce
contexte?
Noam
Chomsky :
Nous
dépendons tous des reportages directs
de journalistes courageux et honnêtes,
ceux qui font leur travail avec intégrité.
Aucune technologie ne pourra changer
cela. Le rôle des médias progressistes est
toujours le même : essayer de chercher la
vérité dans les grands dossiers, rompre le
torrent de propagande et de mensonges
qui trouve sa source dans les systèmes de
pouvoir et donner les moyens aux gens
pour qu’ils puissent avancer dans les
différentes luttes pour la liberté, la justice
et même la survie face aux menaces de
mauvais augure.
La Jornada : Vous persistez à
aborder les effets dévastateurs de la politique du gouvernement des USA et des
grands patrons, qui se manifeste par des
guerres et des injustices sociales et économiques, et plus récemment vous avez
prévenu que nous en arrivons à un point
où nous mettons en danger la survie
même de notre civilisation. Pour ceux qui
s’intéressent aux USA et à l’Amérique
Latine en ce moment, quels sont les principaux défis d’aujourd’hui ? Où percevezvous le plus grand potentiel pour faire
face à ces défis ?
Noam Chomsky : Les menaces
sont bien réelles. La menace de destruction
par une guerre nucléaire est toujours
présente, et les antécédents historiques
font froid dans le dos. La situation est
tout aussi compliquée, et peut-être
même plus, au niveau des menaces de
catastrophe écologique. Pour la première
fois dans l’histoire de l’humanité nous
faisons face à une possibilité de détruire
les conditions d’une survie convenable,
et les systèmes de pouvoir nous poussent
vers ce précipice.
Néanmoins, il y a des signes encourageants, qui proviennent en grande
partie de l’Amérique Latine, car ce qui
s’est passé ces dernières années a une
signification vraiment historique. Pour la
première fois en 500 ans, des pays latinoaméricains ont entrepris des avancées
très sérieuses vers l’intégration et
l’indépendance des puissances impériales
étrangères (durant le siècle dernier, principalement des USA).
Les changements, qui sont spectaculaires, se manifestent sous diverses formes. Il n’y a pas si longtemps,
l’Amérique Latine était « l’arrière-cour
» de Washington. Ces pays faisaient
ce qu’on leur ordonnait, ou bien, s’ils
s’écartaient de la voie tracée, ils étaient
soumis à des coups d’état militaires, à la
terreur meurtrière et à la destruction. Mais
aujourd’hui, au sein des conférences régionales, les USA et le Canada sont pratiquement isolés.
Une étude récente des programmes
Haiti Liberté/Haitian Times
d’extraordinary rendition [1] de la CIA,
une des formes les plus sauvages et lâche
de torture, montrait que cette agence avait
pu collaborer avec une grande partie des
gouvernements du monde, dont l’Europe,
mais avec une exception : l’Amérique
Latine. C’est remarquable pour deux raisons : d’abord à cause de la subordination historique de cette région vis-à-vis de
Washington, et ensuite parce que durant
cette période [de subordination] la région
était l’un des plus grands centres de torture du monde.
D’autre part, d’après le Traité de
Tlatelolco [2], l’Amérique Latine est une
des rares régions du monde qui est une
zone libre d’armes nucléaires.
Dans un autre ordre d’idées, avec
des communautés indigènes qui ont souvent un rôle dirigeant, plusieurs pays
latino-américains ont fait des avancées
significatives pour reconnaître les droits
de la nature et chercher des modèles
d’économies durables qui freinent la
précipitation vers une catastrophe
écologique.
Tout ceci est dramatique et encourageant à la fois, bien qu’il y ait aussi des
défaillances et des problèmes sérieux. Les
défis que nous affrontons aujourd’hui
sont immenses. Le plus grand potentiel
[pour faire face à cette situation], ce sont
des citoyens actifs et engagés. Il n’y a
plus de temps à perdre.
La Jornada : Qu’est ce qui vous
fait rire aujourd’hui?
Noam Chomsky : Dans la culture
juive où j’ai grandi, il y a une notion, «rire
à travers les larmes». Malheureusement,
notre monde offre beaucoup d’occasions
de se livrer à cet exercice.
Mais il reste beaucoup de lueurs
d’espoir, et de bonnes raisons d’espérer
qu’un monde meilleur est possible, le
Forum Social Mondial et ses diverses
branches sont là pour nous le rappeler
continuellement. Et ce n’est pas un hasard
si ses origines sont latino-américaines.
NdT
[1] – « Le terme rendition (qu’on
peut traduire par « restitution ») désigne
l’action de transférer un prisonnier d’un
pays à un autre hors du cadre judiciaire,
notamment hors des procédures normales d’extradition. Ce terme a été médiatisé dans le cadre de la « guerre contre le
terrorisme », notamment à propos d’opérations de la CIA de transport clandestin
de prisonniers, parfois précédé d’un enlèvement et parfois associé à une sorte «
d’externalisation » de la torture, les USA
faisant torturer des prisonniers dans des
pays alliés tout en l’interdisant sur leur
territoire. Lorsque le sujet est d’abord enlevé au cours d’une opération clandestine
avant d’être transféré, on parle d’extraordinary rendition. Les personnes concernées sont parfois détenues dans des prisons secrètes de la CIA hors du territoire
des USA. (source : Wikipedia)
[2] – Le Traité pour la prohibition
des armes nucléaires en Amérique Latine
et la Caraïbe a été signé à Tlatelolco, dans
la ville de Mexico le 14 février 1967 et est
entré en vigueur en avril 1969. Cuba a été
le dernier État à ratifier le traité, en 2002.
33 pays ont donc aujourd’hui signé et
ratifié le traité. L’Organisme pour la Proscription des Armes Nucléaires en Amérique Latine et la Caraïbe est l’organisme
intergouvernemental créé par le Traité de
Tlatelolco pour en assurer l’accomplissement des obligations du Traité. Voir http://
www.presidencia.gob.mx/tratado-de-tlatelolco/ et http://www.opanal.org/opanal/
about/about-e.htm.
La Jornada 19 septembre 2014
Traduit par Paúl Hernandez T.
Edité par Fausto Giudice
La Voie Bolivarienne
23 septembre 2014
Tlaxcala 25 septembre 2014
Pour enchaîner les peuples, on
commence par les endormir…
Par Capitaine Martin
P
our enchaîner les peuples, on commence par les endormir…Le système
capitaliste repose sur des médias de plus
en plus omniprésents car parfaitement
adaptés aux évolutions technologiques
du XXIème siècle. Journaux et chaînes
télévisées représentent aujourd’hui une
arme redoutable pour ceux qui tirent les
manettes de l’économie globale. Et ne
parlons pas de liberté de la presse ! Tout
récemment, les mésaventures de Libération, affrontant une des plus graves crises
de son histoire, ont nécessité d’avoir recours à des hommes d’affaires fortunés
prêts à renflouer les caisses, moyennant
forcément une emprise plus ou moins directe sur l’entreprise et partant, la ligne
éditoriale. On ne mord pas la main qui
vous nourrit…
Malgré ceci, de nombreuses voix
se font entendre pour critiquer ce système qui nous pousse inexorablement
vers une crise, économique et morale, de grande ampleur. Certains, tel
l’éditorialiste du New York Times Roger
Cohen, estiment même que les tensions
qui agitent l’Ukraine, la guerre syrienne
et les conflits territoriaux en mer de Chine
sont autant d’éléments qui pourraient
déclencher un nouveau conflit mondial.
Plus que jamais l’Occident, qui
continue à être à la traîne de ce système
en n’acceptant pas de céder le témoin
aux BRICS, met le feu aux poudres en alimentant les guerres et autres entreprises
de déstabilisation. Et là encore, l’appareil
médiatique n’a jamais autant joué son
rôle de propagandiste que depuis la chute
du Mur. Le principe du « deux poids et
deux mesures » est à ce petit jeu-là un
véritable atout dans la manche des ÉtatsUnis et de leurs alliés, une arme dévastatrice utilisée au fil des ans pour hypnotiser et tromper une opinion publique
de plus en plus privée de sens critique
et de profondeur culturelle. Les ÉtatsUnis ont même rendu systématique ce «
deux poids et deux mesures » en trouvant le terrain d’entraînement idéal avec
la Guerre froide qu’elle a menée contre
l’Union soviétique au cours du XXème
siècle.
Mais comment diable s’y sont-ils
pris ? C’est très simple : en accusant le
pays des soviets de ne pas respecter les
droits humains et d’arrêter injustement
les dissidents politiques. Dans le même
temps, le maccarthysme battait pourtant
son plein au pays des soi-disant libertés, et des milliers d’Américains suspectés d’avoir de simples sympathies pour
le socialisme ont connu les foudres de
la « chasse aux sorcières ». Certains, à
l’image des époux Rosenberg, ont même
connu la chaise électrique. Et lorsque les
chancelleries dites démocratiques mettaient en cause le bloc socialiste pour
son intervention en Hongrie et en Tchécoslovaquie, les États-Unis et leurs alliés
écrasaient les revendications populaires
en Corée, au Vietnam, en Angola, au
Congo ou en Amérique du sud sans que
personne n’osât alors remettre en doute
la supériorité morale de l’Empire. Et peu
importe si, à la même période, les ÉtatsUnis étaient en train de dépasser l’URSS
en termes de taille relative de sa population carcérale… Les médias avaient déjà
fait le tri.
On ne parlera même pas de la politique intérieure des États-Unis, marquée
durant les années cinquante et soixante
par un racisme quasi institutionnel à
l’encontre des Noirs et des Hispaniques.
Un racisme impensable pour un pays
se faisant le chantre de la liberté. Rappelons que l’ancien président sud-africain Nelson Mandela figurait sur la liste
des terroristes établis par l’Empire, et ce
depuis la présidence de Ronald Reagan
jusqu’en 2008. Son parti, l’ANC (Congrès national africain), était alors considéré par les autorités américaines comme
une organisation terroriste en raison de
son engagement contre l’apartheid. Ces
éléments n’ont pourtant jamais entamé
la confiance aveugle des pays d’Europe
de l’ouest vis-à-vis de son allié d’OutreAtlantique. Cela pouvait encore se comprendre tant que l’URSS était debout ; il
s’agissait alors d’une guerre idéologique
entre l’Ouest et l’Est, et l’Occident se retrouvait, bon gré mal gré, sous le parapluie de l’OTAN.
Avec la chute de son ennemi soviétique, les États-Unis ont perdu toute
excuse. N’ayant plus d’Empire du mal
à défier, la « reine des démocraties » aurait dû tenir ses promesses et délivrer au
monde entier la prospérité que la présence
du monstre soviétique empêchait jusquelà d’offrir. Force est de constater que la
chute de l’URSS n’a pas conduit à une
amélioration des conditions sociales. Pis,
les droits des travailleurs ont commencé
à être malmenés et le bien-être ne s’est
pas propagé si ce n’est par le développement de nouveaux biens technologiques,
mais au prix d’un processus de fragmentation de la richesse aboutissant à la capitalisation par quelques-uns de sommes
considérables d’argent au détriment du
plus grand nombre.
Quant aux guerres, elles sont loin
d’avoir disparu. L’Iraq, la Yougoslavie, le
11 Septembre, l’Afghanistan, les Printemps arabes et l’Ukraine nous rappellent
que le monde entier verse chaque jour
Suite à la page (16)
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Perspectives
Brésil : Lettre ouverte à Marina Silva
Par Gustavo Castañon
C
andidate Marina Silva, je m’appelle
Gustavo Castañon. Je suis, entre
autres choses, adhérent depuis plus de
10 ans du PSB, le parti dont vous vous
servez aujourd’hui pour présenter votre
candidature, professeur à l’Université
Fédérale de Juiz de Fora [État du Minas
Gerais au sud-est du Brésil, NdT] et
chrétien convaincu, comme je crois que
vous l’êtes également, à votre façon.
Endossant votre éternel habit de victime, votre campagne a lancé un site
sur internet appelé “Marina en Vérité”
(avec un V réellement en majuscule)
afin de combattre les supposés « mensonges » diffusés contre vous sur internet. Je vais donc m’employer à répondre à chacune des déclarations que
votre équipe de campagne a fait figurer
sur le site évoqué, en vous fournissant
les liens des sources de mes affirmations.
1 – Non Marina, vous ne souffrez
pas d’un préjugé négatif pour être
évangéliste
C’est vous qui croyez que tous ceux
qui ne partagent pas vos croyances
iront brûler pour l’éternité dans le feu
de l’enfer. C’est ce qui figure en toutes
lettres dans le credo (credo 14) de votre
congrégation religieuse. Comment
devons-nous qualifier pareille posture ? Assurément par un qualificatif
bien plus inquiétant qu’intolérance ou
préjugé. Là réside peut-être la source de
votre manichéisme, vous qui séparez
le monde entre les bons qui soutiendraient votre éventuel gouvernement et
les méchants qui vous seraient opposés comme moi. Votre problème n’est
pas tant d’être protestante. C’est d’être
membre de l’Assemblée de Dieu, congrégation pentecôtiste comprenant
plusieurs obédiences qui se fondent
sur l’interprétation littérale de l’Ancien
Testament, et qui comptent parmi ses
pasteurs Marco Feliciano, qui vend
des guérisons à des paraplégiques, et
Silas Malafaia, cet homme qui prône
aujourd’hui la “guérison des gay” par
la théologie de la prospérité et vend des
bénédictions de Dieu. Je m’interroge sur
ce que quelqu’un qui fait partie d’une
organisation qui fait commerce de la
parole du Christ est capable d’accomplir
dans la vie politique ? Quel peut être
le niveau d’intelligence que détient une
personne qui se livre à des interprétations aussi restrictives du sens de la
Bible ? Voilà des questions légitimes
que peuvent se poser des personnes,
non pas par préjugé, mais par simple
bon sens.
2 – Non Marina, l’État laïque doit
intervenir dans les pratiques
religieuses dès lors qu’elles se
situent hors la loi
Si une religion décide de réinstaurer
le sacrifice de vierges comme chez les
Aztèques ou l’excision pratique encore
courante dans certains pays musulmans, l’État doit-il rester passif face
à de pareilles pratiques au nom de la
liberté religieuse et de la laïcité ? Non,
Madame la candidate. Aucune organisation ne se situe au-dessus des lois
dans un État laïque.
3 – Non Marina, vous n’êtes pas
moderne, vous êtes même une
fondamentaliste
Le fondamentalisme religieux ne consiste pas en la négation de l’État laïque ; cela ne représente qu’une sorte
de fondamentalisme, la théocratie. Le
fondamentalisme se caractérise par la
croyance en l’infaillibilité d’un quelconque texte ou dogme religieux et qui
doit être interprété littéralement, dans
toutes ses dimensions, tant historiques
que comportementales ou doctrinaires.
L’attaque contre l’État laïque peut aussi
provenir de l’instauration de lois qui ne
respectent pas les droits de minorités
religieuses ou non religieuses, imposant
Lettre de Fidel Castro à
Nicolas Maduro suite à son
intervention à l’Assemblée
Générale des Nations Unies
Marina Silva
à tous les citoyens les obligations comportementales propres à une religion
précise. Voilà ce qui fait de vous une
fondamentaliste (Assembléiste) qui
partagez les convictions de Feliciano et
Malafaia, ainsi qu’une adversaire sinon
de l’État laïque, du moins de la laïcité
qui doit fonder toutes nos lois, puisque
vous défendez le recours aux référendums sur ces questions afin d’imposer
la volonté des majorités religieuses aux
minorités en matière comportementale.
4 – Non Marina, vous êtes bien
opposée au mariage gay
Vous prétendez subir aujourd’hui des
attaques mensongères sur internet à
ce sujet ; mais vous vous êtes toujours
prononcée clairement contre le mariage
entre personnes du même sexe, préconisant seulement l’union civile dans
ce cas. Et rien ne sert de vous cacher
derrière l’argument que le mouvement
revendiquerait le mariage religieux. Le
mariage est aussi une institution civile.
Vous ne défendez que la communauté
de biens mais sans tous les autres droits
que le mariage garantit aux personnes.
La vidéo ci-dessus ainsi que celle-ci attestent sans conteste de ce fait de notoriété publique.
PS: Aujourd’hui, le 29/08/2014,
lors du lancement de son programme
de gouvernement, la candidate a modifié une position qu’elle avait jusqu’alors
toujours défendue, à un mois du scrutin. Pourquoi ?
5 – En réalité, Marina, vous n’êtes
pas du PT
Vous avez abandonné le parti qui vous
a incontestablement aidée à construire votre vie politique, auquel vous
devez l’ensemble de vos mandats
ainsi que l’unique fonction officielle
que vous ayez jamais exercée, tout ça
parce que vous n’avez pas pu y obtenir d’investiture pour la candidature à
la présidence. Aujourd’hui vous vous
associez, sans le moindre scrupule ni
pudeur, aux ennemis idéologiques historiques de ce parti, reproduisant les
pratiques que vous prétendez condamner chez le PT en les taxant de “vieille politique”. Alors que vous agissez
de la sorte juste dans l’espoir d’arriver
au pouvoir en construisant un projet à
l’opposé de ce que vous avez défendu
au long de votre vie.
6 – En fin de compte, Marina, vous
n’êtes pas des “Toucans*”, mais
votre équipe économique en est
issue
Dans votre équipe économique figurent
André Lara Resende et Eduardo Giannetti, qui ont fait partie de l’équipe
économique du gouvernement de Fernando Henrique Cardoso** ainsi que
Walter Feldman comme coordinateur,
lui qui a fait toute sa carrière au PSDB.
Vos propositions économiques sont
les mêmes que celles du PSDB. Le fait
est qu’aujourd’hui votre parte-parole
économique est une représentante
des grandes banques, ce que même le
PSDB n’a jamais osé faire. Vous affirmez refuser toute alliance avec quelque
gouvernement d’États que ce soit [le
Brésil est une fédération, NdT], comme
celui d’Alckmin [gouverneur de droite
de l’État de São Paulo, candidat malheureux lors de la réélection de Lula,
NdT], pour entretenir votre image
“d’antisystème”. Mais vous n’éprouvez
aucune gêne à prendre le Vice-gouverneur d’Alckmin comme mandataire
financier de votre campagne ni à inviter pour votre gouvernement le “bon”
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Les tentations diaboliques :
l'avortement, Darwin,
les cellules-souche
représentant de votre “nouvelle politique”, José Serra [ancien maire de São
Paulo, candidat de la droite battu par
Dilma Roussef lors de la présidentielle
de 2010, NdT]…
7 – Non Marina. Vous avez en effet
pris la défense de Marco Feliciano
Vous avez déclaré qu’il était poursuivi
par la CDH [Commission des Droits
Humains, haute juridiction brésilienne,
NdT] non pas en raison de ses positions politiques, mais parce qu’il était
évangéliste. Vous avez affirmé qu’il
s’agissait là de l’expression d’un préjugé anti-religieux. Non, Madame la candidate. Vous parlez de l’un de vos coreligionnaires de l’Assemblée de Dieu, un
homme poursuivi pour escroquerie, qui
demande les codes secrets des cartes
de crédit de ses fidèles, qui affirme que
les gays sont des malades et que les
descendants d’Africains sont maudits.
Récemment, cet homme que vous prétendez victime du même parti pris dont
vous souffrez également, a déclaré à la
revue “Veja”: “Je n’ai pas dit que tous
les Africains étaient maudits. D’autant
que le continent africain est trop vaste.
Il n’y a pas que des noirs. En Afrique
du Sud vivent des blancs”. En ayant recours à cette stratégie de défense pour
lui comme pour vous, vous ne faites
que renforcer les préjugés de la société et conforter l’attitude d’une grande
partie des pentecôtistes qui vénèrent
n’importe quel Satan qui hurle “Seigneur, Seigneur” dans vos églises.
8 – Non Marina. Vous n’êtes pas
financée par les grandes banques.
Ce sont elles qui coordonnent votre
programme !
Neca Setúbal, héritière d’Itaú [grand
groupe privé bancaire, NdT], n’est pas
seulement un de vos sponsors en tant
que personne physique. Elle est également la coordinatrice de votre programme de gouvernement ainsi que
votre porte-parole ; elle a d’ailleurs déjà
affirmé que vous vous étiez engagée
à accorder son “indépendance”(visà-vis du peuple et du gouvernement)
à la Banque Centrale qui fixe les taux
d’intérêts qui rémunèrent ses propres
rentes. Dans le même ordre d’idées, le
grand banquier André Lara Resende,
un des responsables de l’accaparement
de l’épargne sous l’ère Collor [précédent
Président de droite dans les années 90,
NdT] et conseiller spécial de Fernando
Henrique Cardoso, est l’inspirateur de
votre politique économique.
9 – Non Marina, vous êtes
démagogue et vous vilipendez
la classe politique. Votre
gouvernement serait un chaos
Vous représentez un facteur de division
et êtes manichéiste. Vous avez fait imploser mon parti en juste une semaine
de candidature. Vous abandonnerez les
décombres dont vous êtes responsable
derrière vous dès lors que vous arriverez au pouvoir, comme nous le savons
puisque vous avez déjà annoncé la
couleur, au grand bonheur de tous ceux
qui criminalisent la politique. Votre parti est un nain, et si vous ne le faites pas
grandir en lui distribuant des postes, il
restera un nain. Face à l’opposition déjà
déclarée du PT, vous devrez gouverner
avec l’aide des médias et des banques,
Nicolas Maduro et Fidel Castro
Cher Nicolas,
J’ai eu le plaisir d’écouter ton
discours à l’Assemblée générale des
Nations Unies. Ce fut une déclaration
courageuse et brillante, à la hauteur
de l’héroïque Président Hugo Chavez
qui, en ce même lieu, a été capable de
mettre à jour la diabolique politique
de l’empire qui menace la vie de notre
espèce.
Ce jour-là aussi, la réunion de
l’ONU terminée, j’ai eu le privilège de
voir ton émouvante rencontre dans le
Bronx avec des enfants, des jeunes et
des adultes qui, avec une énorme fierté, ont exprimé les valeurs et les sentiments de cette zone de la ville de New
York. Les images de ceux qui exprimaient ici les sentiments qu’un peuple
souhaite et mérite de vivre, sont inoubliables et constituent un message de
paix. Le souvenir d’Hugo Chavez ne
cesse d’être présent une seule seconde.
Encore ému par de si inoubliables souvenirs, je t’envoie une forte
accolade que je te prie de transmettre
à ta délégation et à ton peuple courageux.
Fidel Castro Ruz
24 septembre 2014
Source: Cuba Si France Provence
Traduction Françoise Lopez 26
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qui ne se priveront pas de se faire rémunérer leur soutien. Vous aurez besoin du PMDB [parti de centre-gauche,
allié aujourd’hui au PT, NdT] que vous
accusez de clientélisme, ainsi que du
PSDB et du DEM [les deux principaux
partis de droite, NdT] qui n’exigeront
pas que des postes, d’administrateur
dans les entreprises publiques et dans
les ministères ; mais aussi le retour
des privatisations. Le seul groupe parlementaire qui vous sera fidèle sera celui des évangélistes, qui vous demandera en retour un programme de contrôle
social et moral et les mains libres pour
ses pratiques d’extrême clientélisme.
Résultat, vous laisserez à d’autres les
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plongeant ainsi le pays dans le chaos.
10 – Non Marina, votre mari a bien
été accusé de contrebande de bois
Et il n’y a pas que cela. Il a été accusé par le TCU [Cour des Comptes
Brésilienne, NdT] de trafic clandestin
de bois. Vous vous êtes servie de votre
influence politique en tant que ministre pour faire en sorte qu’il n’y ait pas
d’enquête sur cette affaire, comme
il est d’usage depuis toujours dans la
“vieille politique”. Ensuite, le Ministère
Public a classé l’affaire sans suite, comme il est de coutume pour toutes les
Suite à la page (14)
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Suite de la page (7) Pollitique..
Néanmoins, l'analogie tient la route.
Depuis maintenant plus de cinq mois,
Michel Martelly avec l'aide de sa cuadrilla (entourage), multiplie provocations
et tours de passe passe, équivalent des
piques, des banderilles et de la muleta.
Cette dernière est la pièce de tissu rouge,
que le toreador agite sous le muffle du
taureau, affaibli et rendu furieux par les
piques et banderilles, pour l'amener à des
charges futiles et ainsi l'épuiser pour la
mise à mort (estocade).
Les cibles de prédilection du
matador-président, ou ses taureaux si
vous préférez, ont été le Parlement et la
presse ; mais les victimes finales seront
la démocratie et la souveraineté nationale
déjà agonisante. Il faut bien admettre,
que jusqu'à présent tous ou presque sont
tombés dans le piège de la muleta: un
scandale hebdomadaire en chassant un
autre, les inquiétantes questions fondamentales repoussées dans les coulisses
par des gestes spectaculaires, mais sans
réelles conséquences, dans un jeu de
prestidigitation assez efficace. Derrière le
drap rouge qu'agite le matador, le taureau
n'aperçoit jamais l'épée; il ne la découvre
qu”au moment d'être terrassé.
Il est vrai que Martelly est bien
versé dans ce genre d'exercice, son alter
ego Sweet Micky, a pendant 2 décennies
subjugué un vaste public en multipliant
propos et gestes obscènes, choquants ou
amusants, réprobateurs ou fanatiques,
tout en masquant son réel objectif qui
Suite de la page (13)
était de gagner beaucoup d'argent.
Le jeu de la “poule mouillée”
Dans toutes les sociétés, y compris animales, il existe un rituel de défis entre
jeunes mâles, avec en général des règles
du jeu, pour éviter des dommages irréparables.
Mais ici, nous faisons plus précisément référence, à ce que les jeunes Américains nomment “chicken” et qui consiste
pour deux adolescents à lancer leurs véhicules l'un contre l'autre en tenant le milieu
de la route. Le premier à éviter la catastrophique collision frontale, est jugé perdant. Il va sans dire que ce stupide exercice se termine souvent de façon tragique,
jetant familles et amis dans le deuil.
Le jeu politique auquel nous sommes aujourd'hui forcés d'assister, ressemble à la corrida, mais également à celui
de la “poule mouillée”. La testostérone y
tient une place prépondérante; et on sait
à quel point elle est mauvaise conseillère.
Le Président de la République est
friand de ce jeu dangereux, il nous l'a
maintes fois prouvé depuis sa prestation de serment, de “l'affaire Gousse”, à
“l'affaire Bélizaire”, il nous convie à de
multiples et inutiles défis. Or, il se trouve
que l'enjeu n'est pas ici la vie de deux
adolescents, mais la jeune et vacillante
démocratie haïtienne et notre souveraineté au bord de l'asphyxie.
Alors, se pose comme toujours,
l'inévitable question léniniste: Que faire ?
Suite de la page (7) Le nord-ouest à la loupe
d’un Hôpital « Immaculée Conception » et
d’un stade « Capois-la-Mort » qui seront
reconstruits à Bas des Moustiques.
1.L’hôpital\
L’hôpital Immaculée Conception est bâti
au pied du Morne de l’Hôpital sur la rue
qui mène à l’évêché de Port-de-Paix.
On a connu un véritable et fier
hôpital Immaculée Conception à Port- dePaix dont la gestion fut assumée par le
docteur Marc Augustin, les sœurs Germa,
Élisabeth et Antonina, le chef de bureau
Me Rodrigue Maurice, la gouvernante
Madame Saingélus.
Des gens travaillaient. Pilloux assumait la peinture, Boss Henry réparait les
lits. Des hommes et femmes s’occupaient
du général. Les infirmières et quelques
médecins soignaient les malades. Tout allait très bien et c’était très propre.
La débâcle commença à partir de
Jean-claude Duvalier et hier, on a appris
que des gens meurent à Port-de-Paix,
faute d’oxygène. L’hôpital peut passer
des mois à ne pas pouvoir délivrer une
radiographie, faute de solution. On a vu
des salles fermées parce qu’il y a des trous
dans les toits.
L’État n’assumait pas sa responsabilité. Faut-il tout laisser disparaître
comme ça ? Non, Cela n’aurait pas de
sens. Existe-t-il une ville sans hôpital ? Il
faut réparer et au plus vite. Il faut rebâtir
l’Hôpital avec l’équipement de dernier cri
et il faut faire venir des ophtalmologues
qui comme ceux d’antan offraient un service bénévole.
Il faut un personnel sérieux et
compétent à la tête de l’administration de
l’hôpital Immaculée Conception de Portde-Paix.. Il faut que Port-au-Prince opère
des mesures de sécurité et fasse des audits
permanents et publics sur l’administration
de cet hôpital.
L’Hôpital doit revivre encore plus
fort. Et, on parlera longtemps de ceux-là
qui l’ont poussé à redevenir un hôpital.
Après cela, le ministre pourra bien
se faire construire un hôpital n’importe
où, à la baie des Moustiques ou à Bas des
Moustiques. Mais n’importe qui préfèrerait se rendre à l’hôpital de La Pointe des
Palmistes (6kms) dirigé par les Baptistes
au lieu de se rendre à la Baie des Moustiques (20kms). Il y a aussi l’hôpital de
Bassin-Bleu dirigé par les médecins cubains.
Les portes et fenêtres de l’hôpital
Immaculée Conception sont gardées ouvertes le jour comme la nuit. À cinq heures
du soir, les maringouins redeviennent les
maîtres de la plaine des Moustiques.
Il se dit qu’un ministre devait rentrer
en pourparlers avec M Jean Milleret pour
un terrain à l’entrée des Trois-Rivières où
un deuxième petit hôpital sera construit.
2. Le stade
Le Stade Capois-la-Mort possède son
terrain acheté dans les années 40 par
l’équipe dirigeante de la ligue ayant à sa
14
tête M. Maurrasse Florentin.
En 1980, je fus nommé secrétaire
général de la ligue de football amateur du
Nord-Ouest. Le président d’alors fit un
discours qui dénonçait le mauvais coup
de l’ancien président de la ligue. Il aurait
chipé 25.000.00 U.S. que l’ambassadeur
américain avait donné pour la construction du stade.
Par malheur, il y eut des pluies
pratiquement chaque fin de semaine. Les
matches sur le plan économiques furent
des ratés.
Depuis, toute l’eau qui arrivait des
montagnes avoisinantes ne sortait pas
car les voisins limitrophes avaient fait exhausser leur terrain.
Le secrétaire général de la ligue du
temps de «Lavalas», M. Ductan commençait à exhausser le terrain, mais il fut révoqué et mis en fuite à la chute de «Lavalas».
Donc, il faut reprendre le travail
de M. Ductan ou mieux encore il faut reprendre le plan de la construction du Stade
Capois La-Mort conçu par l’ingénieur
Maurrasse, il ne s’agit que d’aller voir son
frère Édriss Maurrasse.
On n’a pas le droit de laisser mourir
comme ça un trésor légué par des anciens,
il faut lutter pour qu’il subsiste. Port-dePaix ne saurait refuser un don fait à François Capois.
Il y a encore le parc Harold Daniel,
près du champ d’aviation. Il faut l’acheter
et l’aménager. Comment demander à un
piéton d’aller voir un match au Bas des
Moustiques ou à La Baie des Moustiques
à (20 km) et de revenir, ce piéton aura- t-il
le goût de conter les plaisirs du match ou
ces désillusions.
3. À Port de paix
On a des exemples de ces constructions
où le responsable répond à ses désirs et
volontés de chef sans se soucier du sort
de l’usager.
À Port-de-Paix, on a construit,
avec l’argent des contribuables canadiens,
l’édifice qui loge le Tribunal civil sur la
montagne où juchent les Casernes. Pourtant, on aurait pu construire cet édifice en
ville soit sur le terrain de Napoléon Louis à
la rue Capois derrière l’école des Baptistes,
soit sur le site de l’ancienne prison de Portde-Paix, soit sur un terrain des Lully que
les autorités de Port-de-Paix se sont partagé. Non, ils ont préféré imposer aux infortunés la peine de gravir cette montagne
que des mules peinent à grimper. Sommés
pour un rien, les indigents doivent quêter
pour trouver l’argent du taxi ou grimper
de très tôt les pentes de la forteresse.
Dans le temps, des amis et moi
comptions sur Lavalas pour mettre le
Tribunal civil au niveau de la ville, mais
Lovinsky Pierre-Antoine n’a pas eu le
temps d’en parler avec le président Aristide. J’espère que finalement l’État haïtien se mettra à la hauteur de la tâche à
construire, pour Port-de-Paix, un Tribunal
civil au niveau et au milieu de la ville.
Haiti Liberté/Haitian Times
Le réflexe tout naturel est d'accepter
le défi et de rendre coup pour coup. Mais
il faut parfois se méfier des réflexes, il en
est de salutaires, il en est également de
catastrophiques, car le propre du réflexe
est de contourner le cerveau. Ainsi, par
exemple, du réflexe d'évitement de la
douleur: si debout au bord d'un précipice
quelqu'un se fait piquer les fesses, il lui
serait fatal de bondir vers l'avant pour
échapper à l'agression.
Aux acteurs politiques, à la société
civile, aux directeurs d'opinion, aux citoyens enfin, je me permets de conseiller de
refuser de relever le gant, irresponsablement jeté par un Chef d'État qui se croit
encore en face de T-Vice
Il ne s'agit pas de banaliser les
gesticulations présidentielles, symptômes
révélateurs de graves atteintes à la
démocratie, mais il faut éviter de se laisser
obséder par eux, jusqu'à se faire hypnotiser et ignorer la pernicieuse progression
de la maladie. La fièvre est une manifestation de la malaria, et il est indispensable de la prendre en charge, mais pas au
dépend du traitement de l'infestation qui
la provoque.
Dans le cas contraire, nous allons,
comme en 1915, nous enfoncer dans un
histrionisme brutal et peut-être bientôt
sanglant.
Noé : "Les Africains maudits ? Va étudier, Feliciano"-Carlos Latuff, 2013
A quelques nuances près, on
sait comment cela va finir: une
occupation qui va durer et se durcir.
4. À Jean-Rabel
À Jean-Rabel, c’est le comble. Hier encore, c’était un bourg calme et tranquille
mais tout a changé depuis le transfert de
deux bureaux disons trois : «l’hôtel de
ville» et «le tribunal de paix» qui loge le
bureau de «l’état civil».
On se demande pourquoi on a
transféré ces bureaux aussi loin. Je ne me
connais pas tellement en chiffre mais c’est
à peu près à cinq kilomètres. Pour ceux
qui connaissent la zone, c’est à «Nan Vincent» qu’on a placé ces deux bureaux.
On a construit dans la zone un troisième
bureau qui ne s’ouvre qu’à l’occasion, ça
c’est vraiment du gaspillage.
Pourtant, derrière le presbytère de
Jean-Rabel se trouvent de vastes jardins
administrés par les prêtres. Sur ces terrains, on peut construire des et des bureaux analogues à ceux de «Nan Vincent»
et qu’on ne raconte pas que les prêtres
ne donneraient pas leurs terrains. Au
contraire, tout le monde sait que ces terrains appartenaient à Solon Ligondé. La
possession des terrains reviendrait moins
onéreuse. La construction des bâtiments
coûterait moins cher. L’État aurait gagné.
Les contribuables n’auraient pas à gémir
maintenant.
On a chambardé le tout pour
amener le monde en dehors du bourg
sans penser aux conséquences pour les
pauvres. Maintenant ce sont eux autres
qui mangent la misère.
Bientôt un autre jour se lèvera.
J’espère que finalement l’État haïtien se
mettra à la hauteur de la tâche à construire
pour Jean-Rabel sur le terrain des prêtres :
«LE TRIBUNAL DE PAIX» qui loge le bureau de «L’ÉTAT CIVIL» et «L’HÔTEL DE
VILLE»
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
Dilma à Marina : "Ah ! C'est ça le banc qui te soutient ?" (jeu de mots:
banco signifie à la fois banque et banc)
affaires concernant l’opposition. Là
encore une pratique habituelle dans
la “vieille politique”. Les enquêtes
n’aboutiront pas.
11 – Non Marina, Chico Mendes***
ne faisait pas partie de l’élite. C’est
l’élite qui l’a assassiné
Dans une autre de vos tergiversations
sémantiques démagogiques, dans une
tournure qui constitue une insulte à la
mémoire de votre compagnon, vous
avez utilisé le terme “d’élite” dans
le sens d’une élite morale, pour accuser ceux qui luttent contre l’élite
économique brésilienne de “semer la
division”. Cette même élite qui maintient le Brésil comme un des dix pays
les plus inégaux du monde et qui dispose aujourd’hui de positions de choix
dans votre programme de gouvernement et dans votre campagne. Votre
discours dépolitisant cherche à masquer la terrible et perverse division
de classes au Brésil et représente une
insulte envers vos ex-compagnons de
lutte. Le fait que vous y ayez recours
aujourd’hui montre bien quelle est
l’élite que vous servez et nous savons
tous les deux qu’elle n’a rien d’une élite
Suite à la page (19)
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Commémoration du Coup d’Etat
militaire du 30 Septembre 1991
Le samedi 27 septembre dernier, une quinzaine de policiers certains
d’entre eux cagoulés ont été placés en face des barrières d’entrée de la
résidence de l’ex-président sur le boulevard du 15 octobre à Tabarre.
Suite de la page (4)
à bras le corps pour tenter d’arracher
à la mort quelques malheureux. En
mi-journée je me suis rendu au QG des
FADH où le général Raoul Cedras tenait une conférence de presse. Lorsque
l’officier déclara que l’armée avait dû
tirer sur des terroristes, je rétorquai
«Faux vous avez tiré sur des civils innocents» Et quand on demanda ce qui
m’autorisait à le dire je répliquai : parce
que j’y étais ! Roosevelt Jean-Francois
me tira alors par la chemise pour me
faire discrètement sortir.
J’offris ensuite mes services gratuits à la MICIVI pour soigner les victimes des tortures. Et là des documents
grâce au Ciel nous en avons ! Je sais
que l’histoire d’Haïti est à chaque page
embuée de sang innocent et qu’un
crime ne saurait en absoudre un autre,
mais rien n’autorise à insulter la mémoire des martyrs du 30 septembre et
de ses suites. Ce n’est pas non plus de
cette manière que l’on parviendra à la
réconciliation nationale »!
Selon d’autres observateurs avisés : « Même avant l’investiture du
nouveau président les événements
prenaient une tournure tragique. En
effet, le 7 Janvier 1991 Haïti se réveillera dans le chaos. Roger Lafontant ,
chef de l’U.R.N(union pour la réconciliation nationale ), avec la complicité
de l’armée,(ici , il convient de préciser
que le haut-commandement, ( le général Hérard Habraham) de l’armée a
réfuté l’idée du coup d’État du 7 janvier 1991) a pris d’assaut le palais présidentiel. Encore une fois la situation
devient chaotique. Vers 10h p.m Roger
Lafontant a pris d’assaut la télévision
pour y faire son discours. La masse
populaire, en apprenant la nouvelle
envahit les rues de la Capitale, des
barricades ont été érigées, des maisons
enflammées, des macoutes décapités,
devant la révolte et l’indignation de la
population, les forces armées d’Haïti
(FAD’H) et la C.I.A furent obligées
de reculer. L’implication de la petite
bourgeoisie dans le coup laisse le nouveau président perplexe, et cela ne fait
qu’augmenter sa haine envers elle. Cet
évènement était le commencement du
putsch de 1991.
Le président élu entra en fonction le 7 février 1991, comme prévu,
il augmenta le salaire minimum de
133%. Il mena une lutte sans pitié
contre la corruption, il amorça l’assainissement des entreprises publiques.
Il s’est entouré de ceux qui défendent
les intérêts de la bourgeoisie. Il obligea
les grands commerçants à payer leur
impôt. Il promettra la justice sociale
dans les prochaines années. Le coût
de la vie a baissé. Les conditions des
plus pauvres commençaient à s’améliorer. Bref, il prit une série de mesures
qui contredisaient les [intérêts] d’une
bourgeoisie assoiffée de privilèges et
d’un «impérialisme» assoiffé de domination (les Etats-Unis). Toutes ces
dites mesures économiques et sociales
ne firent qu’augmenter le mécontentement de la bourgeoisie et lui inspirèrent le renversement du régime.
Le 1er mai, à l’occasion de la fête
du travail, le président prononça un
discours sans précèdent dans lequel il
réaffirma son attachement aux masses
populaires. Il dénonça l’exploitation de
ces masses, et les incita à embêter les
bourgeois dans la jouissance de leurs
biens. Il mit l’accent sur le Père «Lebrun», technique qui consiste à brûler
des humains vivants, en le qualifiant
de «l’arme populaire» et «la défense
des pauvres». (Ici, il convient de préciser que c’est mon interprétation du discours, interprétation de la majorité de
la population d’ailleurs, peut être que
le président voulait véhiculer un autre
message). Cette fois-ci c’en était trop.
La bourgeoisie décida de renverser
le gouvernement. Elle et la C.I. Commencèrent les pressions sur l’ancien
General de l’armée Hérard Abraham.
Refusant d’encaisser une autre effusion de sang le General réfuta l’idée.
Mais sous la pression de la bourgeoisie il démissionnait quelques semaines
après. Le président Aristide nomma le
General Raoul Cedras pour le remplacer. Le général entra en fonction.( Ici,
il convient de préciser que le gouvernement Lavalas avait nommé Raoul
Cédras , sous la menace des Etats-Unis
de réduire les aides Economiques, Car
le General Cedras était un agent de la
C.I.A depuis 1986). Le gouvernement
accepta le compromis car il sous-estimait la capacité de l’armée. Il n’appréhendait pas un coup de force de si tôt.
Dans les prochains mois, il prévoyait
de séparer l’armée de la police ce qui
permettrait de réduire leur capacité
d’agir. Mais malheureusement ce plan
a été mis en déroute par la bourgeoisie.
Quelques jours avant le jour fatal des
rumeurs de «coup d›Etat» couraient
dans la capitale. Le président Aristide a
encore raté une chance de faire avorter
le coup en restant indifférent devant
cette rumeur.
Le coup d’Etat du 30 septembre
1991 n’était pas seulement le résultat
de la frustration d’une bourgeoisie.
Elle était aussi le résultat d’une armée
frustrée et inquiète. En effet, le plan du
gouvernement Aristide-Préval pour les
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
forces armées d’Haïti était clair. Ce plan
prevoyait:1) la séparation de l’armée
et de la police; 2) la modernisation de
l’armée; 3) sa décentralisation vers les
zones frontalières; 3) le désarmement
complet de l’armée; et une purification
de l’armée des éléments corrompus.
Tous les éléments des forces armées,
contestèrent le plan. Après tant d’années de leur présence sur le devant de
la scène politique, l’armée fut mécontente de se voir réduire à un symbole.
En résumé, dans les mois précédents le putsch du 30 septembre
1991, nous avions eu un président
en conflit avec un groupe social et
l’institution la plus puissante du pays.
Un président qui s’est fait beaucoup
d’ennemis. Mais un président qui préférait défendre les intérêts de la masse
populaire plutôt que celle de la bourgeoisie. Une bourgeoise mécontente
des mesures sociales et économiques.
Une armée frustrée contre une réforme
nécessaire à sa survie. Une réforme
qui donnerait peut être un sens à son
existence. »
23 ans après le coup d’Etat militaire, le samedi 27 septembre dernier,
une quinzaine de policiers certains
d’entre eux cagoulés ont été placés
en face des barrières d’entrée de la
résidence de l’ex-président sur le boulevard 15 octobre à Tabarre, dans un
projet fomenté par le pouvoir tètkale
et des traîtres du mouvement Lavalas. La nouvelle est tombée, en moins
de 2 heures de temps des milliers de
personnes se sont rendues à Tabarre,
manifestant leurs mécontentements
à l’endroit des cinquièmes colonnes,
des traîtres, de monsieur Martelly et
du juge Lamarre Bélizaire qui accepte
d’accomplir cette sâle tâche. Ce mouvement de solidarité se transforma en
manifestation anti-Martelly sur le boulevard du 15 Octobre reliant Tabarre
à Pétion-Ville, construit au retour du
président Aristide le 15 Octobre 1994.
« Nous sommes ici pour apporter
notre solidarité au président Aristide
persécuté par Martelly et ses bandits
légaux. Nous exigeons le départ de
Martelly. Il refuse d’organiser les élections, il a libéré les kidnappeurs du
gang dirigé par Clifford Brandt et les
dealers de drogue. Il a voulu assassiner le président Aristide. S’il veut
assassiner le président Aristide, il
devra tuer près de 10 mille Haïtiens.
Nous sommes là pour assurer la protection de notre président. Regardons
ici en face de nous, en une fraction de
seconde, des milliers de personnes se
sont précipités à venir ici pour protéger
le président, » ont déclaré des supporteurs du président Aristide.
A l’occasion du 23e anniversaire du Coup d’Etat criminel, sanglant du 30 septembre 1991, ce mardi
30 septembre 2014, des centaines de
milliers de personnes ont participé à
une grande manifestation pacifique
qui s’est déroulée à Port-Au-Prince. Il
était environ 11 heures quand la manifestation a démarré devant l’église
Saint-Jean Bosco, les manifestants ont
sillonné les rues de la Saline avant
d’emprunter la route de Delmas. La
Police a barricadé toutes les routes qui
auraient permis aux manifestants de se
diriger vers la route de l’aéroport pour
se rendre à Tabarre où se trouve la résidence du président Aristide, qui était la
destination des manifestants. Ils furent
obligés de longer la route de Delmas.
Arrivées à Delmas 33, ils se dirigèrent
vers Tabarre en direction de la résidence du président Aristide. Au niveau
du carrefour Fleuriot, des cordons de la
Police leur ont empêché l’accès devant
la maison du Dr Aristide. Suite à la résistance des manifestants, les policiers
ont fait usage de gaz lacrymogène et
de l’eau grattée pour disperser la foule.
C’était la même chose par devant la
maison du président Aristide où des
centaines de manifestants s’étaient
établis. Vaudré Abellard, membre de la
Fondation 30 septembre de Lovinsky
Pierre Antoine, l’un des manifestants,
avait inhalé du gaz lacrymogène; des
élèves, des résidents de la zone ont
également été victimes de la brutalité
des policiers. Cette situation paralysa
toutes les activités de la zone.
Le professeur émérite
Franck Laraque à l’honneur
Danielle Laraque-Arena et Fabienne Laraque tenant la plaque offerte
à leur oncle Franck Laraque. À leur droite Frantz-Antoine Leconte et à
leur gauche, Jean Refusé.
Par Frantz Latour
L
e dimanche 28 septembre écoulé,
à l’initiative et à l’invitation de
L’Éducation du Regard et de la Fondation mémoire, un dîner-causerie a été
organisé au restaurant Chez Mireille,
à Long Island, N.Y, pour la promotion
du dernier livre du professeur émérite
Franck Laraque : L’instrumentalisation
de la pensée révolutionnaire.
Au départ, il s’agissait d’une vente signature conventionnelle. Toutefois,
un accident cérébral vasculaire dont a
souffert Franck Laraque peu après la
sortie du livre des ateliers de Trilingual
Press a été à l’origine d’un changement
de cap. Deux présentations-ventes de
l’ouvrage ont été organisées en lieu et
place. La première a déjà eu lieu au local
de notre journal au mois de juillet dernier. La deuxième est celle qui fait l’objet
de ce succinct reportage. Les deux,
il faut le signaler, se sont déroulées
dans un cadre de fête culturelle et de
témoignage à l’endroit du professeur
Laraque.
Au restaurant Chez Mireille,
l’ambiance était à une manifestation de
convivialité, d’amitié, de camaraderie,
pour célébrer non seulement la sortie du
livre mais aussi pour rendre hommage
au patriote, au bel intellectuel, au militant sincère dont la pensée progressiste,
révolutionnaire a marqué l’intelligentsia
de la diaspora et du pays au cours de
ces cinquante dernières années.
De nombreux amis, parents, anciens élèves et proches du professeur
Laraque ont rehaussé de leur présence
cette rencontre marquée au coin d’un
grand respect pour celui-là qui a été
un mentor et un militant exemplaire,
une source d’inspiration, un homme de
haute rectitude morale, intellectuelle et
politique.
Au nombre des participants sig-
nalons la présence physique de deux
nièces de Franck : Danielle LaraqueArena, la fille de Paul Laraque, et Fabienne A. Laraque, la fille du poète Guy
Laraque. Un texte en hommage à son
père, par Michelle Laraque, a été lu par
l’un des organisateurs Frantz-Antoine
Leconte. Le maître de cérémonie
Étienne Télémaque a introduit tour à
tour les amis et proches de Franck qui
ont lu leur témoignage : Frantz Latour,
Sylvie Michel, Max Manigat, Denizé
Lauture, Marie-Lourdes Elgirus, Hugues Saint-Fort et Cauvin Paul. Comme
ce dernier, tous les participants à cette
ronde d’intellectuelle amitié auraient
aussi pu dire aussi de Franck: «Frank
Laraque est Frank Laraque ! Un nom
que j’honore ! Un nom que je vénère
! Un nom que je célèbre!». Tous n’ont
pas manqué de mettre en exergue
l’infatigable et indéfectible attachement de Franck à la lutte des masses
haïtiennes capables de relever le défi de
«construire Haïti par nous-mêmes».
La partie musicale de la soirée
a été assurée avec succès et brio par
Jean Prophète, Jean-Élie Barjon et le
guitariste Oswald Guillaume plusieurs
fois réclamés par l’assistance. On peut
regretter que leur prestation, quoique
musicalement féérique, n’ait pas inclus
quelques morceaux charriant une sensibilité militante à la hauteur des engagements de Franck tout au long de sa vie
politique en diaspora.
En fin de soirée, une plaque a été
offerte à Franck pour son courage, sa
détermination, son honnêteté intellectuelle aux côtés de la lutte du peuple haïtien. La plaque offerte par L’Éducation
du regard et la Fondation mémoire a été
remise par Jean Refusé aux deux nièces
de Franck : Fabienne Laraque et Danielle Laraque-Arena.
Une soirée réussie, émouvante
que n’oublieront pas de sitôt les proches
de Franck Laraque.
Le pouvoir tèt kale a choisi la violence comme stratégie de combat. Dieuseul
Mondor, un membre du BLOC de l' Opposition Démocratique ( BOD), affilié
au MOPOD, mouvement patriotique de l' opposition démocratique, vient d'
être grièvement blessé à Petit Goâve le mardi 30 septembre 2014, au cours
d' une manifestation pacifique, par les partisans de Laurent Lamothe,
Michel Martelly et Stevenson Thimoléon.
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (10)
y compris le pouvoir financier. Mais
quand il s’agit de mettre des limites au
pouvoir des médias, c’est une attaque
contre la liberté d’expression. On voit
ici la capacité de ces entreprises, dans la
défense de leurs intérêts, à faire croire au
peuple - ce dont parlait Gramsci à propos
de la culture hégémonique - qu’ils défendent les droits des personnes. Donc, nous
devons mentionner clairement qu’il s’agit
d’un problème planétaire, mais surtout
en Amérique latine, parce que la presse
latino-américaine dépasse tous les records en terme de manque d’éthique, de
concentration de la propriété, de manque
de professionnalisme, de manipulation
politique etc ...
Beto Almeida : En face de ces
articulations dans le domaine monétaire,
économique, financier que représentent
la CELAC, UNASUR, Mercosur ... il
semble nécessaire qu’il apparaisse aussi
un journalisme d’intégration parce qu’il
n’existe seulement qu’un journalisme
de désintégration. En ce qui concerne
la Coupe (du monde de football NDT),
il semblait que cela devait être un échec
parce que les médias l’avaient présentée comme un échec inévitable, et elle
ne l’a pas été. Ils présentent aussi tous
ces événements, comme la réunion des
BRIC avec l’UNASUR, comme si cela
n’était rien, comme si ce n’était pas un
moment historique parce que ce type de
journalisme est un journalisme de désintégration, de séparation, comme si le
peuple ne pouvait avoir aucune aptitude
à la solidarité, à la coopération. Comment
voyez-vous la nécessité d’un autre journalisme?
Raphael Correia : C’est que,
précisément, du diagnostic sortirait une
solution. Le problème de base est que ce
soit un droit, alors que ce bien fondamental pour la question sociale est entre des
mains privées. C’est une entreprise à but
lucratif. En outre, c’est une propriété privée hautement concentrée dans les mains
des oligarchies. En Équateur, les médias
nationaux sont détenus par une demidouzaine de familles. On m’a dit qu’au
Brésil, un pays beaucoup plus grand, ils
sont la propriété d’un nombre plus petit
encore de familles. Par conséquent, on
voit la solution. Avoir beaucoup plus
de médias communautaires, sans but
lucratif, qui chercheraient à effectuer un
vrai journalisme, sans cette contradiction
fondamentale entre le profit et la garantie
d’un droit. Avoir plus de médias publics,
ce qui ne signifie pas qu’ils soient les
médias du gouvernement, mais de la société, de la citoyenneté, avec un contrôle
social. Des médias publics non seulement
de l’administration centrale, mais de gouvernements locaux, d’universités.
Dans la nouvelle Constitution
équatorienne est inscrit que la fréquence
pour les médias audio-visuels dans le
spectre radioélectrique est distribuée de
la manière suivante: un tiers pour le
secteur privé à but lucratif, un tiers pour
le secteur public et un tiers pour le secteur
communautaire, sans but lucratif.
C’est un combat très difficile parce
que cela signifie briser l’épine dorsale du
pouvoir des médias dans le pays. Car
une grande partie de ce spectre, qui est
propriété de tout le peuple équatorien,
est toujours concentrée par les médias
privés. Nous devons donc aller en diminuant la proportion du privé, en augmentant la proportion communautaire
et publique. Mais il y aura des dénonciations qui nous accuseront de porter atteinte à la liberté d’expression, parce que
nous réduisons la proportion des médias
audiovisuels privés pour répartir le spectre entre les secteurs public et communautaire. C’est une des réponses, parmi
d’autres mesures, qui peuvent être prises
pour avoir un bien meilleur journalisme
qui, au lieu de désintégrer, intègre; qui
ne désinforme pas; qui ne manipule pas;
mais qui communique.
Beto Almeida : Il y a une université pour l’intégration créée par Lula au
Brésil, l’Unila; il y a l’École Latino-américaine de Médecine à Cuba, mais on aurait
besoin d’un journalisme avec une autre
perspective...
Raphael Correia : C’est fondamental. L’un des grands défis de l’humanité au 21e siècle est de vaincre ce
pouvoir médiatique, qui dispose de mécanismes solides pour faire croire que critiquer ces entreprises de communication
est une atteinte à la liberté d’expression.
Si vous critiquez le pouvoir financier,
pratiquement tout le monde applaudira.
Mais quand on critique le pouvoir des
médias, de nombreuses personnes vont
dire que nous nous attentons à la liberté
d’expression. Nous devons surmonter
cette tromperie.
Emir Sader : Vous avez récemment fondé une nouvelle université,
fondée sur l’idée du «connaître bien» du
savoir commun. Quelle est la nature de
ce nouveau projet que vous développez?
Raphael Correia : En fait, nous
avons créé quatre nouvelles universités.
À laquelle vous référez-vous? Je crois
que vous faites référence à l’Ikiam [Université Régionale Amazonienne] dans la
forêt. Nous avons profité de cet avantage
majeur qu’est la jungle amazonienne, le
plus grand et le meilleur laboratoire naturel dans le monde; et contrairement au
Brésil où la forêt amazonienne est assez
loin des grandes villes. Ici en Equateur, à
trois heures et demi de Quito, on peut être
au milieu de la jungle amazonienne, où
Ikiam se trouve. Nous avons créé cette
nouvelle université, appelée Ikiam, qui
signifie «jungle» dans la langue Shuar,
l’une des nombreuses langues ancestrales de notre pays, et qui est au milieu
d’une réserve naturelle d’environ 900
kilomètres carrés, afin d’en faire une université de classe mondiale. Essentiellement, au niveau national, elle répond à la
demande de la région amazonienne, qui
manquait d’universités, ou dont les universités étaient d’un très faible niveau...
créée au milieu de la jungle et consacrée
à la bioconnaissance. Je peux d’ores et
déjà vous garantir que ce sera une université unique, avec des avantages indépassables dans ce domaine d’étude : la
biodiversité et la bioconnaissance.
ONG ne travaillent pas seulement dans
ce sens ; mais, de toute évidence, nous
avons aussi des ONG en Équateur qui ne
sont plus financées par l’USAID (United
States Agency for International Development), qui a déjà quitté l’Équateur,
mais par la NED (National Endowment
for Democracy – Fondation Nationale
pour la Démocratie), de l’extrême-droite
américaine, pour «la formation politique», «l’amélioration de la démocratie»,
en d’autres termes, former les dirigeants
locaux opposés à notre gouvernement
pour voir s’ils arrivent à nous déstabiliser.
Ainsi, l’Amérique latine doit être
très attentive. Et les propres organisations sociales, les vrais ONG et les ONG
patriotes, nationalistes, doivent être très
conscientes de cela parce qu’elles tombent souvent dans ce piège et ensuite, par
esprit de corps, elles défendent cet «onguisme» qui est un moyen de s’infiltrer
dans nos gouvernements. Et puisque
vous abordez le sujet, les organisations
sociales de gauche en Amérique latine
devraient parler plus clairement parce
que certaines associations, parfois extrêmes, portent préjudice à ces processus
progressifs. Voyez la reconnaissance qu’a
obtenue le processus équatorien; même
ainsi, les critiques pleuvent de la part
d’organisations sociales équatoriennes
soi-disant de gauche qui ne comprennent
pas ce qu’est de gouverner, qui ne comprennent pas les dilemmes, les décisions
qui doivent être prises et qui défendent
férocement la nature comme si nous ne
le faisions pas. Et même pour la défendre, ces organisations ont besoin de ressources et pour cela elles n’hésiteront
pas à tirer profit des ressources naturelles. Donc, cette position de prétendues
ONG, d’organisations sociales nationales
de gauche - équatoriennes, boliviennes,
vénézuéliennes - qui prétendent «ne pas
toucher aux ressources naturelles»...
Imaginez ce que deviendrait le
Venezuela sans le pétrole. Imaginez
ce que ce serait la Bolivie sans le gaz.
C’est un suicide que de proposer ces
choses. Il y a des déclarations claires
d’organisations sociales dans ce sens ...
Parce que même si vous ne le croyez pas,
dans le cas de l’Équateur, elles nous font
une plus grande opposition que la droite
elle-même.
Beto Almeida : Nous savons que
vous aimez beaucoup parler du rôle des
ONG, car il existe des ONG et des ONG
... Ici nous avons eu une expérience très
sinistre. Certaines ONG provoquent des
manifestations qui encouragent la violence gratuite pour détruire des bâtiments
publics, des installations publiques, le
métro... Au Venezuela, nous savons ce
qui s’est passé ... les guarimbas [manifestations et barrages], avec de nombreuses ONG financées par des fondations étrangères agissant pour des pays
riches. Mais il s’agit d’un nouveau processus que certains appellent «le visage
social du néolibéralisme» ... et c’est ce à
quoi nous sommes également confrontés ici au Brésil actuellement…
Raphael Correia : C’est un problème très grave, avec une enveloppe
très jolie, car comment appeler, par
exemple - ici nous avons notre groupe
de «déstabilisation de gouvernements
progressistes» … - évidemment ils ne
vont pas l’appeler ainsi, mais lui donner
un nom attrayant: ONG, organisations
sociales, représentants de la société civile.
Rappelez-vous qu’elles se présentent
toujours avec des belles dénominations.
Dans le Chili de Pinochet, il était question
d’un Chili libertaire ... Nos élites ont toujours parlé de démocratie ; mais quand
la démocratie pouvait changer quelque
chose, on la supprimait. C’était une démocratie de commodité. Nous devons
être prudents avec ça. Nous croyons tous
dans l’action des organisations sociales,
non gouvernementales ; mais attention
parce que c’est une nouvelle stratégie
d’infiltration dans nos pays. Comme l’a
dit Álvaro García Linera, le vice-président
de la Bolivie, ce ne sont pas des organisations non gouvernementales, mais
des organisations gouvernementales qui
travaillent sur nos territoires dans le but
d’imposer un certain nombre de restrictions et de contraintes dans les intérêts
des grandes puissances.
Par exemple, tout cela à propos du
«Ne touchez pas aux ressources naturelles», «garder la jungle intacte»... Bien sûr,
et nous, idiots utiles, nous produisons des
biens environnementaux pour que les
grands pollueurs continuent à consommer leurs biens environnementaux de
manière absolument gratuite, parce qu’ils
n’ont même pas de compromis avec le
protocole de Kyoto. Donc, nous ne pouvons pas remplir ce rôle qu’ils veulent
que nous tenions dans la nouvelle division du travail à l’échelle internationale.
Eux, qui produisent une connaissance
qu’ils privatisent et nous, qui produisons des biens environnementaux qu’ils
consomment gratuitement. Mais ces
de la liberté, alors que les moudjahiddines qui luttent contre les États-Unis en
Afghanistan deviennent subitement des
terroristes. Plus près de nous, Hollande
affirme que le président Assad n’est pas
un partenaire fiable contre le terrorisme,
alors que ces mêmes terroristes étaient
les interlocuteurs de l’Élysée dans ses
velléités de destitution des dirigeants
syrien et libyen.
En Ukraine, le mouvement de
contestation, baptisé « Euromaïdan »,
montre comment un coup d’État contre
un gouvernement démocratiquement élu
peut être fomenté avec succès avec un
appui étranger et sans intervention militaire. Il dévoile, une fois de plus, la partialité des médias occidentaux qui, avec
une argumentation fallacieuse, appuient
aveuglément l’interventionnisme occidental et, avec une vision dichotomique,
qualifient là aussi les uns de bons et les
autres de méchants. Parmi ceux-ci, les
séparatistes de la République populaire
du Donetsk… comme si cette appellation
suffisait à faire d’eux des terroristes.
L’Occident n’a eu de cesse de rendre ces ennemis inaudibles, pratiquant la
désinformation par une perte de repères
due à la surinformation en vue de créer
non des illettrés ou des incultes, mais
des êtres en phase de « désorientation
», psychologiquement conditionnés et
réorientés dans le sens souhaité. Pour
enchaîner les peuples, on commence par
les endormir…
Valter XEU : Pour en revenir au
terrorisme médiatique. Au début de votre
administration, il y a eu un conflit avec
l’entreprise brésilienne Norberto Odebrecht, et la presse brésilienne en était
presque à exiger du Planalto (Palais de
la Présidence à Brasilia NDT) qu’il envahisse l’Equateur. La presse indépendante
a compris les raisons de l’Équateur et l’a
défendue. A cette époque, cela a créé un
certain malaise au sein du gouvernement.
Aujourd’hui, où en sont les relations bilatérales entre l’Équateur et le Brésil?
Raphael Correia : Jusqu’à présent, elles sont extraordinaires, avec
Dilma et également avec Lula. Mais à
l’époque, nous avons même rappelé
notre ambassadeur; cependant, le temps
nous a donné absolument raison. Odebrecht a reconnu son erreur. C’était une
usine hydroélectrique mal construite, qui
a fini par arrêter complètement de fonctionner. L’entreprise a réparé l’usine, en
payant les travaux comme cela devait
se faire. Odebrecht travaille maintenant
normalement en Équateur et gagne de
nombreux nouveaux contrats.
Brasil de Fato 22 juillet 2014
Traduction : Nicolas
Si le Brésil m’était traduit...23
septembre 2014
Suite de la page (12)
un peu plus dans le chaos. Le « deux
poids et deux mesures » figure toujours
en pointe de la propagande de guerre que
les médias ont mise en place pour apporter un soutien diplomatique et moral aux
interventions militaires de l’Occident. De
la Libye de Kadhafi à la Syrie d’Assad,
les médias ont orchestré sans discontinuer un gigantesque martèlement visant
à identifier l’ennemi de la liberté et de
la démocratie, le méchant pourrait-on
dire, pour le jeter en pâture à l’opinion
publique et justifier du même coup leurs
prétentions impérialistes.
Ces manipulations, grossières
au demeurant, sont d’autant plus possibles que les masses sont littéralement
gavées par la propagande d’État. Il est
facile dans ces conditions pour les dirigeants occidentaux de ne présenter qu’une
analyse sommaire et manichéenne des
faits, une analyse n’appelant aucune
réflexion. Pourtant, les militants djihadistes qui combattent Assad après avoir
combattu contre Kadhafi sont présentés
par les médias comme des combattants
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
A Travers le monde
Nasrallah : « L’USAmérique est la
mère du terrorisme »
Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a dit mardi que son organisation
ne pourrait jamais participer à une coalition anti-ISIS menée par "la source"
de tout le terrorisme qui règne dans le
monde, à savoir les États-Unis.
L
a coalition internationale qui a entamé des frappes illégales en Syrie, ce
mardi pour la première fois, a été créée
pour protéger les intérêts des États-Unis
et non pour combattre le terrorisme comme ils le prétendent, a déclaré Nasrallah
dans un discours télévisé."Pour nous,
l’USAmérique est la mère du terrorisme,
la source du terrorisme. Lorsque le terrorisme se manifeste où que ce soit dans le
monde, regardez du côté de l’Amérique,"
a dit le Secrétaire Général. "L’USAmérique
soutient sans réserves le terrorisme de
l’état sioniste. Elle garantit à Israël une
aide militaire, financière, et légale ainsi
que son veto au Conseil National de Sécurité de l’ONU."
Nasrallah a ajouté : "Le pays qui a
largué une bombe atomique sur le peuple japonais, qui a assassiné [sans répit]
au Vietnam et ailleurs, et qui s’est tenu
aux côtés du [premier ministre israélien
Benjamin] Netanyahou pendant les 50
jours de l’agression contre Gaza ... n’a
pas l’autorité morale nécessaire pour se
présenter comme le leader d’une coalition
contre le terrorisme."
Ces paroles ont été prononcées au
moment où les États-Unis et leurs alliés,
des dictateurs arabes, ont entamé des
frappes sans aucune autorisation contre
des cibles djihadistes en Syrie, s’attirant la
réprobation des alliés de Damas, l’Iran et
la Russie.
Nasrallah a balayé la critique que
son opposition à la coalition équivalait
à un soutien de l’État Islamique d’Irak
et de Syrie (ISIS) en faisant remarquer
qu’il avait régulièrement dénoncé les extrémismes et appelé à leur élimination."Le
fait que beaucoup des pays qui se retrouvent dans la coalition anti-ISIS aient
financé les djihadistes qu’ils combattent
maintenant en Irak et en Syrie, conduit les
gens de la région à se poser des questions
sur leurs réelles motivations," a-t-il ajouté
à propos de l’Arabie Saoudite et du Qatar.
Le Liban est un des 10 pays arabes
qui apportent leur soutien à la coalition,
ce que Nasrallah désapprouve."Jamais [le
président étasunien Barack Obama] n’a
dit : nous allons défendre les minorités ou
les Musulmans ou les chrétiens...," a dit
Nasrallah.
"Nous ne nous battrons donc pas
dans une coalition au service des intérêts étasuniens et non des peuples de la
région."
Le 15 août, dans son discours
précédent, Nasrallah avait indiqué que les
États-Unis avaient décidé de s’impliquer
dans la lutte contre ISIS quand les djihadistes se sont rapprochés de la région kurde
de l’Irak qui revêt une grande importance
stratégique pour l’occident.
Les soldats prisonniers libanais
Nasrallah a aussi appelé le Liban à négocier "à partir d’une position de force" pour
libérer les 26 soldats et policiers que ISIS
et le Front al-Nusra ont fait prisonniers
au nord-ouest du pays, près de la ville de
Ersal.
Il a qualifié la situation des prisonniers enlevés, il y a 7 semaines, au
cours d’une bataille de 5 jours contre
les djihadistes d"’humiliante." Au départ,
ces groupes avaient kidnappé plus de 30
représentants des forces de sécurité libanaise. Depuis, Nusra en a libéré cinq et tué
un par balle. ISIS en a décapité deux.
Selon Nasrallah, les négociations
pour leur libération sont entravées par
les "tactiques politiciennes" de certains
acteurs qui cherchent à en tirer un "gain
politique".
"Dans l’intérêt de notre pays, de
notre armée, de nos soldats et de leurs
familles, mettons de côté les politiques
politiciennes et la poursuite d’avantages
politiques," a-t-il dit en réponse aux
membres de l’Alliance du 14 mars pour
qui l’intervention militaire du Hezbollah
en Syrie est responsable des kidnappings.
Il a traité de "menteurs" ceux qui
L
Hassan Nasrallah
affirmaient que le Hezbollah s’opposait
aux négociations avec les djihadistes et
affirmé qu’au contraire son parti soutenait
les efforts du gouvernement libanais pour
libérer les prisonniers "depuis le premier
jour".
"Tous ceux qui prétendent que le
Hezbollah rejette le principe de la négociation mentent pour des raisons politiques
et se moquent pas mal de ramener vos
enfants," a dit Nasrallah. "Nous n’avons
jamais rejeté le principe de la négociation,
que ce soit avec des organisations terroristes, des Takfiri, ou avec qui que ce soit.
Et même avec Israël. C’est pour nous une
question d’humanité primordiale."
Mais selon Nasrallah, il est logique
que le Liban pose l’arrêt des exécutions
des prisonniers comme condition préalable aux négociations. "Nous devons négocier à partir d’une position de force et
non en pleurnichant ou en suppliant...,"
a-t-il dit. "Pleurnicher ne nous mènera
nulle part. Il reste un espoir que nos soldats rentrent dans leur famille, mais il faut
nous en montrer dignes."
Note :
* L’Alliance du 14-Mars (2005) est
une coalition politique libanaise regroupant les personnalités et mouvements politiques qui ont pris part à la Révolution du
Cèdre ; suite à l’assassinat, le 14 février
2005, de l’ancien Premier ministre Rafiq
Hariri (Wikipedia).
Al-Akhbar 23 septembre 2014
Traduction : Dominique Muselet
Info-Palestine 25 septembre 2014
En Syrie, les USA n’ont pas visé l’ÉI, mais des
installations pétrolières
L
es États-Unis et des membres
du CCG ont bombardé la Syrie
depuis 2 jours, officiellement afin
de détruire l’Émirat islamique. Les
bombardements ont touché principalement Raqqa, dont l’Émirat is-
lamique s’était déjà retiré [1], et 12
raffineries.
Selon l’Observatoire syrien des
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Droits de l’homme (OSDH, une officine du MI6 britannique tenue par
des Frères musulmans), ces bombardement n’auraient tué que 14 jihadistes, dont probablement aucun ne
ressort de l’Émirat islamique.
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es autorités mexicaines ont confirmé
mercredi qu’un député et son assistant avaient été enlevés, assassinés et
que leurs corps avaient été brûlés dans
l’ouest du pays, un crime qui intervient
alors que le gouvernement assure que la
criminalité est en baisse, rapporte l’AFP.
Le député fédéral Gabriel Gomez
Michel, membre du Parti révolutionnaire
institutionnel (PRI, au pouvoir) et l’un
des ses assistants ont été enlevés lundi
en plein jour dans le véhicule qui les
menait vers l’aéroport de Guadalajara,
deuxième ville du Mexique et capitale
de l’Etat de Jalisco.
Mardi matin, les autorités de l’Etat
voisin de Zacatecas avaient trouvé deux
cadavres "presque entièrement calcinés"
dans un véhicule "complètement détruit
et brûlé".
Les autorités judiciaires de cette
région ont confirmé mercredi la crainte
exprimée la veille que "les corps des personnes trouvées dans l’Etat du Zacatecas sont ceux du député fédéral Gabriel
Gomez Michel et de son accompagnateur Heriberto Nunez Ramos".
Gomez Michel, 49 ans, était pédiatre et continuait d’exercer sa profession. Il avait été maire de la petite ville
de El Grullo entre 2010 y 2012.
Le procureur du Jalisco, Luis Carlos Najera, a assuré que selon les premiers éléments de l’enquête, le député
"n’avait jamais exprimé la moindre
crainte" ou évoqué de menaces le concernant.
Il s’agit du "modus operandi classique des groupes de la délinquance organisé", a expliqué mercredi le procureur
du Zacatecas, Arturo Nahlo sur Radio
Formula. "Un groupe de quatre ou cinq
véhicules l’intercepte avant l’arrivée à
l’aéroport ; plusieurs personnes armées
en descendent et l’emportent", a-t-il expliqué en racontant ce que des caméras
de surveillance avaient enregistré.
L’Etat mexicain du Jalisco, situé
sur le Pacifique, et sa capitale Guadalajara, une ville de 4,5 millions d’habitants,
sont une zone d’intense activité des cartels de la drogue.
FRIT
Par Al-Akhbar
Mexique: un député et son
assistant enlevés, assassinés
puis brûlés
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Le groupe criminel local "Jalisco
Nouvelle Génération" et le cartel de
Sinaloa s’y disputent le contrôle de la
zone, stratégique pour le trafic de drogue
vers les Etats-Unis, et on y enregistre de
nombreux crimes spectaculaires.
En février, au moins 17 cadavres
avaient été découverts dans des fosses
clandestines au sud de Guadalajara. En
mars 2013 le responsable du tourisme
du Jalisco, José de Jesús Gallegos, avait
été tué par balles.
A New York, où il participa à
l’Assemblée générale des Nations unies,
le président mexicain Enrique Peña Nieto a assuré que lors du premier semestre de cette année le nombre d’homicides
avait baissé de 29% par rapport à la
même période de 2012.
Les hommes politiques locaux
ont souvent été la cible d’attaques et de
menaces depuis le lancement en 2006
de la guerre contre les narcotrafiquants
par l’ex-président Felipe Calderon et
qui a fait plus de 80.000 morts depuis.
Au moins 30 maires ont été assassinés
depuis cette date, mais les attaques contre des responsables ou parlementaires
fédéraux sont rares.
La voix de la Russie
25 septembre 2014
[1] « Les États-Unis et le CCG
bombardent des objectifs inconnus
en Syrie », Réseau Voltaire, 23 septembre 2014.
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Haiti Liberté/Haitian Times
17
200 millions de personnes menacées par la
pauvreté en Amérique latine
Par Aline Timbert
La pauvreté, qui touche actuellement
133, 7 millions de Latino-Américains,
pourrait atteindre 200 millions d’autres
personnes considérées comme vulnérables (soit un peu plus d’un tiers de
la population régionale) devant l’impact
d’une quelconque crise, c’est la sonnette
d’alarme tirée par le programme des
Nations unies pour le développement
(PNUD).
L
a population vulnérable dont les revenus sont estimés entre 4 et 10 $ par
jour a augmenté en passant de 35 % en
2000 à 38 % en 2012, ce sont les chiffres révélés par l’étude PNUD intitulée «
Profil des couches sociales en Amérique
latine : pauvres, vulnérables et classes
moyennes », et présentée au Salvador fin
août. L’étude met l’accent sur le fait que
ces personnes n’ont pas réussi à atteindre
la classe moyenne (individus qui perçoivent entre 10 et 50 dollars de revenus
par jour), selon l’ONU, quasi la moitié des
individus concernés ont un emploi, parmi
eux 54 % sont des travailleurs informels
et 49,6 % n’ont aucun accès aux services
médicaux, 53 % n’ont aucun contrat de
travail et 46,1 % ne perçoivent aucune
pension.
Malgré le risque de voir des millions de personnes sombrer à nouveau
dans la pauvreté, l’organisme a souligné
un point positif, à savoir la réduction de la
proportion de personnes vivant dans une
situation de pauvreté avec des revenus inférieurs à quatre dollars par jour. De 42 %
en 2000, ce chiffre est tombé à 25 % en
2012 (133,7 millions d’habitants contre
189,2 millions de personnes).
La classe moyenne qui, en 2000,
représentait 21,9 % de la population englobe aujourd’hui 34,3 % des habitants du
continent latino-américain, soit environ
181,2 millions de personnes.
Entre 2000 et 2012 le Pérou a été
le pays où la classe moyenne a le plus
progressé avec 19,1 % tandis que la Bolivie a enregistré la plus grande réduction
relative à la pauvreté, cependant le taux
de population vulnérable est lui aussi en
croissance. Les pays qui ont le plus réduit
la pauvreté en voyant la classe moyenne
se développer sont le Chili et l’Argentine,
a contrario la République dominicaine
est le pays qui enregistre la plus grande
augmentation de la pauvreté, sa classe
moyenne a fortement diminué. « Il est
évident que si les pays de la région ne
réduisent pas leur vulnérabilité et ne renforcent pas leur capacité de récupération
face à la crise financière et aux désastres
naturels, ils ne seront pas capables de garantir, et encore moins de poursuivre leur
lancée dans le secteur social, économique,
mais aussi environnemental », telles sont
les déclarations de la sous-secrétaire générale à l’ONU et directrice du PNUD pour
l’Amérique latine, Jessica Faieta. Selon
Personnes collectant des ordures à la Chureca, la plus grande déchetterie
d’Amérique du sud située au Nicaragua et où de nombreuses
personnes vivent. © END
Au Pérou, la lutte contre la pauvreté est donc l’un des principaux défis
de ce pays dont l’économie est pourtant en pleine croissance depuis
plusieurs années.
elle, le rythme de la progression sociale et
économique, comme dans toutes les autres régions, est plus lent actuellement que
lors de la décennie antérieure : « Il est évident que les mêmes politiques ne vont pas
produire les mêmes effets qu’avant. Plus
que jamais la région doit investir dans la
protection sociale universelle, particulièrement dans les périodes très critiques de la
vie des Latino-Américains comme c’est
le cas des enfants, des plus jeunes et des
anciens ».
La fonctionnaire de l’ONU a affirmé
qu’au-delà de la croissance économique,
qui est bien sûr essentielle, il s’agit également de bien gérer les finances publiques
qui permettent aux différents pays de financer leur politique sociale.
L’absence de protection faciale
pourrait freiner la réduction de la pauvreté
selon cette analyse « non seulement au
sein des pays d’ Amérique latine et des
Caraïbes, mais aussi dans toutes les régions du monde, le rythme du progrès social et économique est plus lent que durant
la précédente décennie ».
Sur les chiffres qui ont été analysés,
il apparaît que, 20,2 % de la population
âgée entre 15 et 24 ans ne travaillent pas
et n’étudient pas. La proportion la plus
forte est enregistrée au Guatemala avec
25,1 %, à l’opposé l’Uruguay et le Pérou
enregistrent une moyenne de 15 %.
Si l’on prend l’exemple du Pérou,
il s’agit du pays qui enregistre la plus
forte croissance de sa classe moyenne
en Amérique latine, une situation qui
s’explique en majorité par la croissance
Suite de la page (20) Nicolas Maduro..
cains et caribéens (CELAC), qui s’est renforcée au Sommet de Santiago du Chili,
de La Havane et bientôt à celui prévu à
San José de Costa Rica, en janvier prochain.
Ce scénario, a-t-il ajouté, constitue un nouveau régionalisme auquel
l’Amérique latine se joint avec optimisme
et, sur la base de cette expérience, des
formes apparaissent pour aller vers
l’établissement d’une feuille de route en
vue de la refondation de l’Organisation
des Nations Unies.
Plus loin, le président vénézuélien
a réaffirmé la condamnation, par son
pays, du blocus des États-Unis contre
Cuba, qu’il a qualifié « d’anachronisme
de la Guerre froide ».
« Président Barack Obama,
quand saisirez-vous l’occasion de rentrer dans l’Histoire en décrétant une fois
pour toutes la levée du blocus criminel
économique et la persécution exercée
contre Cuba ? », a-t-il demandé.
Par ailleurs, il a mentionné,
d’autres causes qui bénéficient d’un
soutien international comme la solidarité
envers l’Argentine contre l’agression des
fonds vautours.
18
Le président Maduro a précisé que
son pays porte une attention particulière
à l’agenda post-2015 et à la réalisation
des Objectifs du millénaire. « Je peux
vous dire que dans notre Patrie vénézuélienne, dans le Venezuela bolivarien
de notre commandant Hugo Chavez,
qu’après d’immenses efforts, nous avons
atteint pratiquement tous les objectifs du
millénaire. »
Il a souligné les avancées
économiques et sociales qui se consolident depuis le début du siècle, bien que
son pays ait dû faire face à « un harcèlement permanent, à une conspiration
permanente des forces de l’empire et des
forces alliées à l’empire étasunien, qui a
tenté à plusieurs reprises de renverser la
démocratie ».
Le président vénézuélien a également évoqué les problèmes qui frappent
actuellement l’Humanité, comme la menace de l’épidémie d’Ébola.
« Si ce monde et notre système
des Nations Unies faisaient preuve d’un
peu plus de rationalité humaine, au lieu
d’envoyer des drones, des missiles et
des bombes pour détruire Gaza, ou pour
bombarder les peuples d’Irak et de Syrie,
Haiti Liberté/Haitian Times
économique. L’étude signale néanmoins
que 60 % des travailleurs sont informels
et parmi la population pauvre ce chiffre atteint 90 % des individus. La réduction de la pauvreté est due à 71,6 % à
la croissance économique et à 28,4 % à
l’action redistributive de l’État. Dans ce
pays d’Amérique du Sud, seuls 21 % des
adultes majeurs perçoivent une pension
contributive ou pas. 40 % des Péruviens
(appartenant au secteur le plus vulnérable
de la société) en situation de précarité
risque de retourner à la pauvreté selon le
PNUD.
William Pleitez, économiste au
PNUD a déclaré que l’une des thèses centrales de ce rapport est que l’Amérique
latine et les Caraïbes sont les deux régions en développement qui affichent
des niveaux élevés de développement
humain; cependant, elles sont aussi soumises à une plus grande vulnérabilité qui
s’explique par les inégalités, la migration,
la violence, les catastrophes naturelles et
les inégalités entre les sexes.
La Commission économique pour
l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC)
a revu à la baisse, le mois dernier, ses
prévisions de croissance annuelle pour la
région passant de 2,7 % à 2,2 % par rapport à 2013. Les raisons sont la faiblesse
de la demande extérieure et une demande
interne également en berne.
Source: ActuLAtino –09/09/2014
Voie bolivarienne
25 septembre 2014
nous pourrions concentrer nos efforts à
apporter notre aide pour faire face à cette
menace réelle. »
Plus loin, il a condamné les manifestations de terrorisme sous toutes ses
formes.
Concernant la situation au Moyen-Orient, il a proposé de convoquer
les gouvernements souverains de la
République islamique d’Iran, d’Irak, de
Syrie, du Liban, de Jordanie, d’Égypte,
de la région, afin d’établir une stratégie
politique, militaire, culturelle, de communication, intégrale, accompagnée par le
Conseil de Sécurité de l’ONU. « Le reste
est démentiel, le reste est une folie ! »,
s’est-il exclamé.
Au début de son intervention, il a
remercié l’Assemblée générale des Nations Unies, tous les gouvernements,
ainsi que les divers organismes du Système des Nations Unies pour l’hommage
émouvant qui a été rendu, de façon simultanée, à Genève et dans d’autres
lieux dans le monde, au commandant
Hugo Chavez, qu’il a qualifié d’« être humain extraordinaire qui a toujours brandi
les drapeaux de la cause de la paix, de
l’égalité, du respect de nos peuples ».
Granma 29 septembre 2014
Suite de la page (20) (ONU....)
sont pris aux moyens de subsistance
des Syriens, à leur forces armées, à leurs
écoles, leurs universités, leurs hôpitaux,
leurs mosquées, leurs églises, leurs monuments historiques, leurs lieux de travail,
leurs maisons… Ces opérations terroristes
n’ont même pas épargné les missions diplomatiques, les journalistes étrangers, les
forces de maintien de la paix travaillant au
sein de l’UNDOF [Force des Nations Unies
chargée d’Observer le Désengagement] et
les convois humanitaires !
Autant d’actes criminels qui
n’auraient pas eu lieu si les groupes terroristes n’avaient été soutenus par des gouvernements et des États membres de cette
Organisation internationale qui les ont
couverts médiatiquement et diplomatiquement, les ont financés, armés, entraînés,
accueillis et protégés ; leurs aéroports
s’étant transformés en salons de réception
pour ces tueurs avant de les diriger vers la
Syrie en leur permettant de traverser illégalement leurs frontières avec mon pays.
Dans une lettre adressée le 28 août
2014 au Président du Conseil de sécurité
et au Secrétaire général, le gouvernement
syrien s’est félicité de l’adoption de la Résolution 2170 [1] concernant spécifiquement la lutte contre Daech, Jabhat al-Nosra et toutes les personnes, organisations,
institutions ou entités liées à Al-Qaïda
sévissant sur les territoires de la République arabe syrienne et de l’Irak, pays frère
; assurant de son total engagement dans
le cadre du respect de la souveraineté nationale et des conventions internationales.
Et ceci, car cette résolution est en concordance avec la position de la Syrie opposée
au terrorisme sous toutes ses formes.
La Syrie a également déclaré sa
volonté et son entière disposition à coopérer à une coalition régionale « ou »
internationale qui bénéficieraient d’une
légitimité internationale pour lutter contre
le terrorisme, d’autant plus qu’elle a dû se
battre et se bat toujours contre le terrorisme des deux organisations nommées «
État Islamique en Irak et au Levant [EIIL
ou Daech] et Jabhat al-Nosra ainsi que
d’autres organisations terroristes que le
Comité du Conseil de sécurité faisant suite
aux résolutions 1267 [2] n’a malheureusement pas inscrites sur sa liste en raison de l’opposition de certains de ses États
membres ; le « Front islamique » [3] étant
un exemple parmi d’autres.
La Syrie est fermement déterminée
à poursuivre la guerre qu’elle mène depuis
des années contre le terrorisme takfiri
sous toutes ses formes et elle appuiera
tout effort international sincèrement engagé dans la lutte contre le terrorisme de
n’importe quelle façon qu’il se manifeste,
quel que soit le nom qu’il se donne et quels
que soient les dangers qu’il représente, à
condition que cet effort épargne la vie des
civils innocents, respecte la souveraineté
nationale et soit conforme aux chartes internationales.
Ceci étant dit, nous affirmons que la
participation d’Israël à ce qu’on appelle « la
Coalition contre Daech » sape sa crédibilité
et que l’avion syrien qu’il a abattu - pendant qu’il effectuait son devoir national en
ciblant des éléments d’organisations terroristes telles que Daech, Jabhat al-Nosra
et leurs dérivées, lesquels ont attaqué les
Forces de l’UNDOF et ont pillé leurs équipements [4] - confirme ce que nous disons depuis longtemps quant à l’existence
d’une alliance israélienne avec des organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda et à
d’autres.
l’Organisation des Nations Unies est
la principale instance internationale
susceptible de coordonner et de
renforcer les efforts internationaux
visant à éliminer la menace du
terrorisme contre la paix et la
sécurité du monde, la sécurité et la
stabilité des États, et le bien-être des
peuples.
Mais le succès de nos efforts exige
d’éloigner tout ce qui pourrait saper le rôle
et la crédibilité de l’Organisation des Nations Unies, comme la politisation de la
question de la lutte contre le terrorisme,
les tentatives de disculpation des auteurs
d’actions terroristes, la distinction entre
un terrorisme « halal » et un terrorisme
« haram » ou encore, entre terrorisme «
modéré » et terrorisme « extrémiste ». Le
terrorisme est terrorisme où qu’il s’exerce
et quel qu’en soit l’auteur !
Et dans la guerre contre le terrorisme il est impensable que les coalitions
comptent, aux premiers rangs, des États
qui ont été et demeurent les principaux
soutiens du terrorisme et des terroristes
qu’ils ont accueillis, financés et armés ;
avec, parmi ceux-là, des États comme la
Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite devenus les principales portes ouvertes au
transfert des terroristes en Syrie et en Irak.
Pour finir, la délégation de mon
pays affirme son soutien à la résolution 2178 [5] adoptée aujourd’hui par le
Conseil de sécurité après une longue attente. Elle affirme aussi que les frappes
militaires contre les organisations terroristes n’atteindront pas les objectifs fixés
si elles sont menées en contradiction avec
les conventions internationales, sans la
coopération et la coordination des gouvernements des pays concernés, et sans
l’obligation des États incitant et soutenant
le terrorisme de cesser ces pratiques qui
constituent une menace pour la paix et la
sécurité internationales.
Monsieur le Président,
La délégation de la République
arabe syrienne est convaincue que
Transcription et traduction par
Mouna Alno-Nakhal
LGS 28 septembre 2014
Merci, Monsieur le Président
Docteur Bachar al-Jaafari
Délégué permanent de la Syrie
auprès des Nations unies
24/09/2014
!»
Notes :
[1] Résolution 2170 ou « Stop ISIS
http://www.un.org/News/Press/
docs/2014/sc11520.doc.htm
[2] Comité du Conseil de sécurité
faisant suite aux résolutions1267 (1999)
et 1989 (2011) concernant Al-Qaida et
les personnes et entités qui lui sont associées
www.un.org/french/sc/committees/1267/
[3] Syrie : Lexique de la terreur en
prévision de Genève II !
http://www.mondialisation.ca/syrie-lexique-de-la-terreur-en-prevision-...
[4] Syrie : Les Israéliens jouent avec
le feu et l’ONU se contente d’observer !
http://www.mondialisation.ca/
syrie-les-israeliens-jouent-avec-le-feu-e...
[5] RÉUNI AU PLUS HAUT
NIVEAU, LE CONSEIL DE SÉCURITÉ
DEMANDE AUX ÉTATS MEMBRES DE
SE MOBILISER CONTRE LES COMBATTANTS TERRORISTES ÉTARNGERS. Il
envisage d’élargir à ces individus le régime de sanctions visant AL-Qaida
http://www.un.org/News/fr-press/
docs//2014/CS11580.doc.htm
Suite de la page (20) Sommet...
nature vont accepter des engagements
pour changer la logique pour sauver la
planète? Depuis notre Amérique, monsieur le Président, nous, nous élevons
notre protestation et notre indignation
devant ces modèles qui maintenant essaient de s’appeler "économie verte".
Monsieur le Président, nous sommes les fils de la Pacha mama, depuis
l’Amérique du Sud, nous disons: Nous
regardons avec une voix respectueuse,
avec un regard respectueux, les
changements qui ont besoin d’un
modèle qui doit être assumé de façon
urgente par toute l’humanité. Nous
saluons l’invitation à cette réunion sur
le changement climatique et nous disons à nouveau, comme l’a dit notre
commandant Chavez à Copenhague,
nous écoutons la voix de la rue, les
cris des peuples de Copenhague il y a
cinq ans quand ils disaient: "Si nous
voulons changer le climat, changeons
le système" retentissent encore. Nous
écoutons la voix des peuples qui ont
marché dimanche dernier à New York
et disaient: "Des actions maintenant!
Plus de mots!".
Nous, depuis la République Bolivarienne du Venezuela, nous nous
engageons à continuer à défendre les
droits des peuples à ce que le système
change pour pouvoir préserver la vie
sur la planète. Merci beaucoup, chers
camarades.
Traduction par
Françoise Lopez
Cuba Si France Provence
29 septembre 2014
Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014
Suite de la page (14)
morale. L’élite morale de ce pays se bat
contre l’élite économique afin de diminuer la terrible et cruelle inégalité sociale de notre société. Et vous Marina,
vous n’en faites plus partie.
NdT
*Toucans : référence à l’oiseau
brésilien choisi pour emblème par le
premier parti de la droite brésilienne, le
PSDB, et qui sert à désigner ses membres.
** Fernando Henrique Cardoso :
dernier Président de droite, dont le successeur a été battu par Lula en 2003.
***Chico Mendes : militant syndicaliste représentant les seringueiros,
ouvriers chargés de recueillir le latex –
milieu dont est aussi issue Marina Silva
-, assassiné en 1988 par les hommes
de main d’un grand propriétaire foncier.
son cas nécessite. Donc, qu’il s’agit
à Port-Au-Prince ou à Petit-Goâve,
le pouvoir tetkale-kaletet MartellyLamothe utilise la violence pour
écraser les manifestations populaires, revendiquant leur départ à la
tête du pays pour toutes les dérives
commises par ce pouvoir telles : la
violation de la Constitution, le refus
catégorique d’organiser des élections
depuis plus de 3 ans, l’arrestation
d’un député en fonction, la persécu-
tion politique contre les opposants
politiques, la volonté manifeste de
rétablir la dictature en Haïti entre
autres.
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Edité par Fausto Giudice
Tlaxcala 11 septembre 2014
Suite de la page (3)
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un état très grave. Dieuseul Mondor, un membre de MOPOD s’est fait
hospitaliser pour recevoir les soins
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Set: July 25, 2014
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Sommet Climatique de l’ONU: discours Nicolas Maduro: « l’ONU doit s’adapter
du président Nicolas Maduro !
à un monde multipolaire »
D
A
ujourd’hui, nous sommes
ici, à New York, cinq ans
après la plus grande réunion
des dirigeants du monde organisée par les Nations Unies pour
discuter de la principale menace
pour la survie humaine pour ce
siècle, qu’est le changement climatique. C’était à Copenhague,
Danemark, où étaient présents
119 chefs d’Etat et de gouvernement et je m’en souviens très
bien car j’y assistai en qualité de
chancelier accompagnant notre
leader éternel Hugo Chavez qui,
avec d’autres leaders du continent parmi lesquels le président
Evo Morales, prit des positions
claires et fermes en faisant entendre la voix de nos peuples.
Aujourd’hui, le changement climatique continue avec
des conséquences de plus en
plus dévastatrices, menaçant
de détruire totalement la vie
sur la planète et malheureusement, nous ne voyons pas encore le bout du tunnel. La crise
de l’environnement dont nous
souffrons est définie par une
réalité alarmante, tandis que
tous les facteurs qui influent
sur la destruction de la planète
avancent de plus en plus vite et
que les mesures nécessaires de
contrôle de l’environnement qui
ne peuvent être différées continuent à ne pas être prises. La
nature vient nous donner des
signes clairs de la gravité des
choses mais les puissants du
monde ne font rien d’autre que
l’agresser systématiquement.
Cette crise environnementale, conséquence des actions
de l’être humain, fait surtout
partie de la crise d’un modèle
de civilisation capitaliste basé
sur des schémas de production
et de consommation insoutenables qui provoque inégalités,
injustice, pauvreté et destruction de la planète. Le capitalisme a ignoré pendant des décennies la capacité de charge et
de renouvellement de la nature,
les lois de la thermodynamique
et de l’entropie. Dans la logique
capitaliste,
la
croissance
économique est incompatible
avec la survie de la planète, la
logique d’exploitation du capital
est simplement insoutenable.
Aujourd’hui, 20% des
pays les plus riches du capitalisme consomment 84% de
l’énergie du monde, polluant
la planète et détruisant son
équilibre. Ce sont ces puissances pollueuses qui maintenant
veulent brandir les drapeaux
de l’écologie pour gagner de
l’argent avec la pollution, donner un prix aux émissions et
échanger comme ils savent le
faire contre de l’argent le droit de
polluer ce monde. Nous voyons
avec stupeur comment les principaux responsables du changement climatique et de ses terribles conséquences manquent
de la plus petite volonté politique pour arrêter et renverser
un mal de dimension planétaire
provoqué par les grandes corporations économiques et financières mondialisées. Il faut
que nous ayons de la mémoire.
Il y a déjà 22 ans, George Bush
père à l’apogée de la l’arrogance
Nicolas Maduro
impériale du monde unipolaire,
nous dit à Rio de Janeiro – je
cite – "Notre style de vie n’est
pas négociable" et il le dit en
réponse à ceux qui réclamaient
des actions concrètes contre le
changement climatique déjà
pour cette année 1992. Mais il
y a aussi exactement 22 ans,
le 12 juin 1992, depuis Rio de
Janeiro, le commandant cubain
et Latino-américain Fidel Castro
nous indiquait – je cite – "Une
importante espèce biologique
risque de disparaître à cause de
la rapide et progressive disparition de ses conditions naturelles de vie, l’homme". Maintenant, nous devons prendre
conscience que ce problème,
22 ans après, s’est aggravé. Si
hier, il était tard, bientôt, il sera
trop tard même si certains sont
gênés qu’on rappelle ce que disent les diagnostics scientifiques
les plus conservateurs, il faut
le dire ici clairement, nous ne
pouvons pas continuer à nous
abriter derrière un modèle de
développement qui porte atteinte de façon drastique aux
conditions de vie de l’homme
et met en danger l’existence
des futures générations. David
Orr, professeur de l’Université
Oberlin College et conseiller
du président Barack Obama a
déclaré au début de cette année ce qui suit – je cite – "Bien
avant que la crise climatique
soit le plus grand échec de
marché qu’on ait vu, le monde
a été un énorme échec politique
et gouvernemental" en faisant
allusion aux logiques qui se
sont imposées à partir des années 80 du siècle dernier selon
lesquelles nous devrions réduire
à rien les responsabilités des
états et élargir à l’infini le cours
des capitaux et des marchés.
Face à ce sombre scénario dans lequel se mélangent
l’apathie et l’impuissance, la
préoccupation et l’indolence, il
est plus opportun que jamais
de rappeler ce que nous dit la
sagesse Amérindienne de notre
Amérique du Sud – je cite – "Tu
ne te rendras compte que tu
ne peux pas manger l’argent
que quand le dernier arbre sera
mort, le dernier ruisseau empoisonné et le dernier poisson
attrapé."
Dans ce contexte, dans
l’optique de ce qu’on appelle le
monde industrialisé que nous
propose-t-on maintenant que
nous, les pays du Sud, passons
à l’économie verte? Les pays
industrialisés, avec ces propositions, non seulement portent
atteinte au droit au développement de nos pays mais veulent
déguiser les mêmes formules
capitalistes en brandissant les
drapeaux des mouvements
écologistes et environnementaux.
La République Bolivarienne du Venezuela réaffirme
son engagement à avancer
dans une planification complète qui prend en considération
les trois piliers fondamentaux
du développement écologique
soutenable avec une conception de l’économie sociale
et écologique. Le Venezuela
aujourd’hui soutient 70% de
sa demande d’énergie avec
l’hydro-électricité et possède
60% de son territoire sous protection administrative. Plus de
222 zones protégées préservant
58 millions d’hectares de forêt
comprenant des parcs nationaux, des réserves de biosphère
et des réserves pour la faune.
La conservation des forêts vénézuéliennes se traduit par une
économie d’émissions de 12
221 millions de tonnes de CO2
qui permet de diminuer la perte
de la couverture boisée, jour
après jour, de plus de 50%.
Le Venezuela, monsieur
le Président, a eu la joie de recevoir dans notre Patrie les délégations du PreCop-Social, plus
de 300 délégués de 135 organisations et mouvements sociaux
de 71 pays qui ont approuvé la
déclaration de Margarita. Monsieur le Président, il est impossible d’éviter le danger imminent
et nous le disons depuis le Venezuela, d’un effondrement climatique qui est déjà en marche.
Un de ses signes les plus évidents est le terrible phénomène
du changement climatique, le
grand défenseur et penseur allemand Walter Benjamin le découvrira au sujet de la domination du capital dans les années
30 du XX° siècle. Jusqu’à quand
va-t-on nous proposer des solutions capitalistes avec le vieux
modèle destructeur pour donner
des réponses aux très graves
problèmes qui se sont créés
ces 100 dernières années? Qui
peut croire – pour prendre un
exemple éloquent – que les corporations transnationales peuvent se transformer d’un jour à
l’autre en acteurs du sauvetage
de la planète? Ceux qui mercantilisent la vie humaine et la
Suite à la page (18)
urant son intervention au
segment du haut niveau
de la 69e Période de sessions
de l’Assemblée générale, le président du Venezuela, Nicolas
Maduro, a appelé à la transformation et à la modernisation de
l’ONU « Aujourd’hui, la situation des régions est très différente de ce qu’il était en 1945.
C’est un autre monde », a précisé le président.
« La Charte des Nations
Unies est réellement l’un des
plus beaux poèmes que l’on
puisse lire ; elle est réellement
devenue un instrument ignoré, oublié, dont les objectifs
fondamentaux sont violés de
façon permanente », a-t-il dit,
ajoutant que les Nations Unies
doivent s’adapter à un monde
multipolaire, multicentrique et
multipolaire, avec de nouveaux
Le président du Venezuela,
Nicolas Maduro
acteurs, des pays et des régions
émergents, qui ont une voix et
leurs propres pensées, et qui
veulent être respectés.
Maduro a souligné le
moment historique que vit
l’Amérique latine au 21e siècle
et sa recherche de l’intégration.
Il
a
mentionné
l’importance de l’Alliance bo-
livarienne pour les peuples de
Notre Amérique (ALBA), dont
le 10e anniversaire approche. «
Modestement, celle-ci a joué un
rôle important dans la construction d’un nouveau modèle social
et économique », a-t-il signalé.
Il a fait référence à
l’alliance Petrocaribe, composé
par 18 pays : un des projets qui
illustre le mieux ce que pourrait
être un monde de paix, de justice, de solidarité, de coopération et de complémentarité.«
Un autre monde est possible et
nous le démontrons dans Notre
Amérique », a-t-il dit, après
avoir souligné la création de
l’Union des Nations sud-américaines (UNASUR) et ses articulations avec le reste du monde. Il
a également mentionné la Communauté des États latino-améri
Suite à la page (18)
ONU : Intervention de la Syrie suite à
l’adoption de la résolution 2178
Par Bachar al-Jaafari
et à combattre sur le terrain !
Monsieur le Président,
Je vous remercie pour avoir
eu l’initiative de cette importante réunion impulsée par
l’empressement de certains intervenants sur la scène internationale à faire face au terrorisme
contre lequel nous avons été
les premiers à mettre en garde
et avons appelé à le contrer et
à l’éradiquer, avant qu’il ne se
propage, ne soit exploité, et ne
Monsieur le Président,
Les opérations terroristes, commises sur le territoire syrien par
des combattants étrangers engagés dans des guerres par procuration menées pour d’autres, ont
ciblé la tolérance qui caractérise
sa civilisation millénaire enracinée dans l’humain et dans la
pierre. Elles ont ciblé ses institutions, ses infrastructures,
ses services publics et s’en
Suite à la page (18)
Docteur Bachar al-Jaafari
soit enfin reconnu comme une
véritable menace après une
longue période de déni. Un terrorisme que nous avons été les
premiers à réellement affronter
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Vol. 8 • No. 12 • Du 1er au 7 Octobre 2014