Genou Quoi de neuf en chirurgie prothétique du
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Genou Quoi de neuf en chirurgie prothétique du
Genou Quoi de neuf en chirurgie prothétique du genou chez l’adulte ? Philippe Landreau Paris Deirmengian CA, Lonner JH What’s new in adult reconstructive knee surgery. J Bone Joint Surg Am 2008 ; 90 : 2556-65. une arthroplastie de genou. Des scores de fonction et de force (incluant SF-36 et le score Knee Outcome Survey) ont été utilisés. Les auteurs concluent que les femmes sont plus souvent atteintes par l’arthrose du genou et restent plus longtemps dans le processus pathologique arthrosique que les hommes avant d’envisager la prothèse. En considérant que les résultats des PTG sont liés à la force et à la fonction préopératoire, les auteurs recommandent une prise en charge chirurgicale plus précoce chez les femmes. T.K. Fehring et al. (4) ont rapporté l’épidémiologie de l’obésité et ses relations avec l’arthroplastie totale du genou. Les auteurs ont revu les BMI (Body Mass Index) des patients opérés d’une PTG dans leur centre aux ÉtatsUnis, en 1990, 1995, 2000 et 2005 et comparé les résultats avec les données de la population générale. De 1990 à 2005, la proportion de patients obèses ayant eu une PTG a augmenté de 30 % à 52 %. Par comparaison, l’obésité régionale est passée de 12 % à 22 %. Les auteurs ont revu les articles parus en 2007 dans le Journal of Bone and Joint Surgery (anglais et américain) ainsi que dans le Journal of Arthroplasty, portant sur la chirurgie arthroplastique du genou chez l’adulte. Épidémiologie Le nombre total de prothèses de genou et de reprises de prothèses de genou est en constante augmentation. Les conséquences économiques pour les prochaines décennies risquent d’être importantes… S.M. Kurtz et al. (1) ont fait une projection sur la période allant de 2005 à 2030 aux États-Unis. Ils ont utilisé les données du Nationwide Inpatient Sample et celles de l’United States Census Bureau pour formuler un modèle permettant une projection du nombre de cas par an, en prenant en compte à la fois la prévalence chirurgicale et les données de la population. Ils prédisent une augmentation du nombre d’arthroplasties totales du genou de première intention de 673 % pour un total de 3,48 millions de prothèses totales de genou (PTG) en 2030. En ce qui concerne les reprises de prothèse, la projection est de 601 % pour un total de 268 000 RPTG en 2030. On imagine les conséquences en termes de disponibilité chirurgicale et d’économie de la santé ! S.M. Kurtz et al. (2), dans une étude séparée, en utilisant la même méthode, sur la même période, ont évalué les conséquences cliniques et économiques des infections et des révisions de cette chirurgie prothétique du genou. Le nombre d’infections après reprise de PTG passera de 6 400 à 175 500. Par comparaison, le nombre d’infections après reprise de PTH passera de 3 400 à 46 000. Les auteurs ont également évalué que les reprises de PTG réalisées spécifiquement pour le traitement d’une infection profonde vont augmenter de 16,8 % en 2005 à 65,5 % en 2030. Les charges d’hospitalisation augmenteraient de 450 % entre 2005 et 2015. S.C. Petterson et al. (3) ont étudié l’impact de l’arthrose sur les hommes et les femmes lorsqu’ils sont candidats à Arthroplastie unicompartimentale A.B. Mullaji et al. (5) ont évalué les résultats fonctionnels à court terme après 100 prothèses unimédiales mises en place par une voie d’abord type quadriceps-sparing. Les critères d’inclusion étaient une douleur isolée du compartiment fémoro-tibial médial, une arthrose fémoro-tibiale médiale isolée, un ligament croisé antérieur (LCA) intact, un flessum inférieur à 10°, un varus correctible inférieur à 15° et un BMI inférieur à 30. L’âge moyen des patients était de 59 ans avec 31 % d’hommes et un BMI moyen de 27. Les patients âgés de moins de 70 ans ont eu une prothèse Oxford avec ménisque mobile, les patients plus âgés ayant été traités par une prothèse DePuy Preservation plateau fixe. La durée d’hospitalisation était de 2,1 jours, la durée de marche avec assistance de 4,3 jours et 95 % des patients pouvaient monter et descendre les escaliers au deuxième jour postopératoire. À 3 mois, la flexion moyenne était de 139°, sans flessum 19 M ise au point place par quad-sparing (QS) furent comparées à 45 PTG mises en place par voie standard. Il n’y avait pas de différence de protocole postopératoire entre les deux groupes. Le groupe QS avait une durée d’hospitalisation inférieure (2,8 versus 3,7 jours), une plus grande proportion de patients rentrant chez eux au lieu d’aller dans un centre de réhabilitation (95 % versus 33 %), une moins grande utilisation d’antalgiques et une plus grande proportion de patients marchant sans assistance de cannes à 2 et 6 semaines postopératoires. Il y avait, malgré tout, un effet de la courbe d’apprentissage en ce qui concerne la précision de la coupe rotulienne. H.T. Huang et al. (10) ont rapporté une étude rétrospective comparant les résultats précoces après PTG par QS et un groupe témoin de 35 voies standard. Les plus grands bénéfices ont été constatés pendant les deux premières semaines postopératoires, le groupe QS ayant un meilleur contrôle du quadriceps, une meilleure mobilité ainsi que moins de douleurs. Mais ce groupe avait une durée moyenne de garrot supérieure (122 minutes contre 55 minutes) et un nombre plus important d’axes imparfaits sur les radios postopératoires. Les auteurs recommandent l’utilisation des voies mini-invasives pour diminuer la morbidité de l’intervention, mais soulignent les difficultés techniques et la courbe d’apprentissage importante. A. Tanavalee et al. (11) ont rapporté une étude prospective de PTG avec trois groupes identiques à l’exception de la longueur de l’incision cutanée, tous les patients ayant eu une voie médiale, mais avec une incision cutanée dépassant de 1, 2 ou 3 cm le pôle supérieur de la rotule. Ils n’ont pas retrouvé de différence entre les trois groupes en termes de mobilité et de score de genou, mais le groupe ayant l’incision la plus grande a montré une récupération plus rapide pour la marche et le verrouillage de l’extension (!). F. Walter et al. (12) ont réalisé une étude randomisée prospective portant sur 122 PTG consécutives. Les auteurs ont comparé des voies midvastus et des voies parapatellaires avec ou sans éversion de la rotule. La seule différence entre les groupes était un verrouillage du quadriceps plus rapide en postopératoire lorsque la rotule n’avait pas été éversée, que ce soit une voie midvastus ou une parapatellaire. Le message est donc clair pour eux en ce qui concerne l’éversion de la rotule. M. Flören et al. (13) ont aussi étudié l’effet de l’éversion de la rotule dans une étude rétrospective comparant minimidvastus sans éversion de la rotule (74) et parapatellaire éversant la rotule (57). Les auteurs ont constaté moins de raccourcissement du tendon rotulien et de patella baja dans le groupe midvastus sans éversion de la rotule (12 % versus 37 %). Cet élément était corrélé avec une douleur plus importante et une flexion moindre dans le groupe avec éversion. > 5°. Il n’était pas constaté d’infection ni de thrombose dans cette série. A.P. Sah et R.D. Scott (6) ont rapporté 48 prothèses unilatérales à 5 ans de recul, mises en place par une voie médiale parapatellaire par le même chirurgien. Les critères d’inclusion étaient une atteinte clinique et radiographique isolée fémoro-tibiale latérale, un flessum < 10°, un valgus < 10°. En peropératoire, l’état de la rotule et l’intégrité du LCA étaient vérifiés. Plusieurs types de prothèses ont été utilisés. L’âge moyen était de 61 ans et 80 % des patients étaient de sexe féminin. À 5 ans, aucune reprise ni complication n’était notée. Les scores fonction et genou étaient moins bons lorsque l’étiologie initiale était une arthrose posttraumatique. Tous les patients ayant initialement une arthrose primitive avaient un excellent résultat. Les auteurs insistent sur l’intérêt de la voie médiale parapatellaire dans les unilatérales en raison de la possibilité d’exploration complète peropétatoire. E.M. Mariani et al. (7) ont rapporté une mauvaise expérience de l’utilisation de la prothèse Preservation sur 39 arthroplasties médiales mises en place entre 2002 et 2004. Entre 9 et 12 mois, 38 % des prothèses présentaient un descellement fémoral. Le descellement n’était corrélé avec aucun facteur lié au patient ou la technique chirurgicale. Les auteurs émettent l’hypothèse que, en raison du design de l’implant, en flexion, le plateau appuie sur la portion postérieure du condyle prothétique et exerce une force antérieure poussant la prothèse fémorale vers l’avant. Voies d’abord F.R. Kolisek et al. (8) ont réalisé une étude prospective, randomisée, multicentrique sur 80 arthroplasties totales dans laquelle ils ont comparé les résultats à court terme des incisions standard et des mini-incisions. Les groupes de patients étaient séparés en fonction de la longueur de l’incision cutanée (inférieure et supérieure à 13 cm). Plusieurs types de voies étaient utilisés dans le groupe standard, la voie midvastus était toujours utilisée dans le groupe mini-incisions (MIS). Les auteurs n’ont retrouvé aucune différence en termes de score fonctionnel ou de saignement à court terme. En revanche, ils ont retrouvé 4 complications au niveau des parties molles dans le groupe MIS contre une seule dans l’autre groupe. Les auteurs concluent que la longueur de l’incision cutanée n’a que peu d’effet sur la récupération fonctionnelle immédiate ou sur le saignement postopératoire. Ils notent que si le MIS a un intérêt, il est situé au niveau de la dissection profonde du genou. J. King et al. (9) ont réalisé une étude rétrospective comparant un quadriceps-sparing et une voie standard pour la mise en place de PTG. Les premières 100 PTG mises en 20 ©DR Plusieurs équipes se sont également intéressées aux différences entre subvastus et midvastus. A. Berth et al. (14) ont réalisé une étude randomisée prospective portant sur 20 patients ayant eu une PTG bilatérale simultanée avec une voie midvastus d’un côté et une voie subvastus de l’autre. À 3 et 6 mois, il n’y avait pas de différence en termes de force musculaire quadricipitale. Cependant, à 6 mois, un plus grand nombre de genoux ayant eu une voie subvastus étaient encore douloureux. M.J. Kelly et al. (15) ont montré que les modifications électromyographiques constatées dans 43 % des voies de type vastus-splitting étaient réversibles à 5 ans. Cette voie n’a donc que peu de conséquence fonctionnelle musculaire à terme contrairement à ce qui avait pu être évoqué dans d’autres publications plus anciennes. Figure – Usure importante d’un plateau PE de prothèse totale de genou. Navigation, robotique et PTG Plusieurs études se sont intéressées aux types de prothèse. K.C. Bertin (22) a comparé les résultats cliniques et radiographiques de 225 PTG avec conservation du ligament croisé postérieur utilisant une pièce tibiale scellée soit avec tige, soit avec plots. À 7 ans, les deux groupes montrent d’excellents résultats cliniques et radiographiques avec une survie à 98 % dans les deux cas. L.A. Beaupré et al. (23), dans une étude prospective randomisée portant sur 81 patients, ont comparé des pièces tibiales sans ciment avec hydroxyapatite et d’autres scellées. La seule différence retrouvée est la présence de genoux un peu plus douloureux dans le groupe sans ciment à 6 mois, ce phénomène se résorbant à 1 an. Aucune révision n’a été constatée dans les deux groupes. T.M. Mabry (24) ont revu rétrospectivement 70 genoux repris pour descellement aseptique de PTG et réopérés par prothèse modulaire cimentée avec tiges. Les courbes de survie à 5 et 10 ans (en prenant comme critère la reprise pour descellement aseptique) sont respectivement de 98 % et 92 %. G.P. Duffy et al. (25) ont réalisé une étude rétrospective sur 52 PTG consécutives, cimentées, chez des patients âgés de 55 ans ou moins. Au recul moyen de 12 ans, 8 prothèses ont été reprises. La courbe de survie était de 96 % à 10 ans et 85 % à 15 ans. M. Morgan et al. (26) ont étudié une cohorte de 80 PTG consécutives (prothèses à plateau mobile hautement congruent) chez des patients de moyenne d’âge 50,7 ans. Le recul moyen était de 7,3 ans. Aucune révision pour descellement aseptique n’a été notée, il y a eu seulement une reprise pour luxation du plateau. Certaines prothèses essaient, par leur design, de permettre une meilleure flexion. S.H. Weeden et R. Schmidt (27) ont fait une étude prospective randomisée comparant prothèse postéro-stabilisée standard et prothèse postérostabilisée high-flexion. Au recul moyen de 1 an, les patients du deuxième groupe avaient une flexion supérieure de 13° Deux méta-analyses réalisées par K. Bauwens et al. (16) et J.B. Mason et al. (17), sur des arthroplasties totales de genou naviguées, ont montré que le risque de malalignement était légèrement supérieur dans le groupe conventionnel sans navigation. Néanmoins, le résultat fonctionnel et le taux de complications étaient identiques dans les deux groupes. Pour E.J. Novak et al. (18), la navigation a des conséquences économiques. En se fondant sur une revue de la littérature, ils estiment qu’un malalignement supérieur à 3° entraîne un risque onze fois plus élevé de reprise de la prothèse à 15 ans. Comme la navigation permet une amélioration de 14 % de l’alignement du membre, les auteurs concluent que la PTG assistée par ordinateur peut avoir des conséquences économiques dépendant du coût d’une révision et de la navigation elle-même. On reparle de la chirurgie assistée par un robot. H. Haider et al. (19) et S.E. Park et al. (20) ont rapporté le concept et la technique de cette chirurgie, mais trop peu d’éléments permettent actuellement de connaître les avantages cliniques et l’utilité de la robotique dans l’arthroplastie de genou. Résultats après arthroplastie M.B. Collier et al. (21) ont étudié les plateaux de polyéthylène (PE) retirés chez 170 patients après prothèse uni- ou totale. Tous les PE ont été retirés chez des patients qui avaient en préopératoire une déformation en varus et une grande variété de PE a été utilisée. L’usure des PE que ce soit dans les uni- ou les totales était corrélée à trois facteurs : l’âge du patient, l’alignement postopératoire et le type du PE. Les auteurs insistent donc sur l’importance de l’alignement postopératoire et sur le choix du polyéthylène (cf. figure). 21 M ise au point à celle de l’autre groupe. De la même façon, dans le groupe high-flexion, davantage de patients avaient une flexion supérieure à 135°. R.J. Krushell et R.J. Fingeroth (28) ont étudié rétrospectivement une série de prothèses mises en place chez des obèses : 39 patients, 14 ans de recul. Même si les auteurs constatent un axe subnormal, un taux plus important de complications mineures des parties molles et un taux un peu plus important de révisions que chez les patients non obèses, ils concluent que le taux global de complications restait assez bas avec un pourcentage de satisfaction de 85 %. L. Jordan et al. (29) ont montré dans une étude rétrospective que les PTG, chez les patients dont le membre était atteint de poliomyélite, donnaient de bons résultats dans une série de 17 patients au recul de 42 mois avec, en particulier, un genou stable. Les prothèses étaient soit contraintes postéro-stabilisées, soit à charnière. J.L. Pierson et al. (30) ont évalué, dans une étude rétrospective, l’effet de l’augmentation d’épaisseur de la rotule après mise en place de l’implant sur une série de 830 genoux avec un recul minimal de 2 ans. Les auteurs montrent que ce facteur n’a que peu d’influence sur le résultat fonctionnel et la douleur et qu’il a eu peu d’effet sur la nécessité de réaliser une arthrolyse latérale en peropératoire. Ils concluent que cet overstuffing n’est pas une cause de complications et qu’il ne doit pas motiver une reprise en l’absence d’autre cause d’échec. Les auteurs retrouvent comme facteurs prédisposant à la raideur : le sexe féminin, un BMI élevé, des antécédents de chirurgie sur le même genou, le diabète, une affection pulmonaire et un syndrome dépressif. R.L. Barrack et al. (34) ont rapporté une étude rétrospective sur les prélèvements systématiques faits au cours des reprises de prothèses totales de genou (PTG). Sur une série de 692 RPTG consécutives, un ou des prélèvements sont revenus positifs chez 41 patients. Vingt-neuf patients avaient uniquement un prélèvement positif et l’absence de tout autre signe de suspicion d’infection. Vingt-quatre d’entre eux sont sortis sans aucun traitement. Au recul de 4 ans, aucun de ces patients n’a déclaré d’infection du genou opéré. Les auteurs concluent que, en l’absence de suspicion d’infection, un seul prélèvement positif ne doit pas entraîner de traitement spécifique après une RPTG. N.V. Greidanus et al. (35) ont évalué de façon prospective l’utilité diagnostique de la vitesse de sédimentation et de la C-Reactive-protein dans l’évaluation des infections avant reprise de PTG. Sur 151 genoux ayant eu une RPTG, 45 avaient une infection. L’analyse statistique a montré comme critères optimaux une VS > 22,5 et une CRP > 13,5. Les auteurs concluent que la VS et la CRP sont d’excellents tests pour détecter une infection chez les patients ayant une douleur sur PTG. Y. Mittal et al. (36) ont étudié les résultats après reprise en deux temps des PTG infectées lorsque le germe était un staphylocoque méthi-résistant (SARM). Trente-sept patients ont été identifiés, chacun ayant eu une reprise en deux temps avec des cultures négatives au temps de ré-implantation. Neuf patients ont eu de nouveau une infection, 4 avec le même germe, 5 avec un germe différent. La durée du traitement antibiotique, les antécédents chirurgicaux et la comorbidité n’ont pas eu d’influence sur ces récidives d’infection. M.G. Freeman et al. (37) ont identifié de façon rétrospective 76 patients ayant eu une reprise de PTG septique en deux temps, avec utilisation de spacers statiques ou articulés. L’éradication de l’infection est survenue dans 95 % et 92 % des cas, respectivement. Il n’y a pas eu de différence en termes de score douleur après la reprise. Cependant, 58 % des patients ayant eu un spacer articulé ont eu un bon ou excellent résultat contre 36 % lorsque le spacer n’était pas articulé. Les auteurs recommandent donc l’utilisation de spacer articulé dans les reprises de PTG en deux temps. R.S. Namba et M. Inacio (38) ont étudié 102 patients qui ont eu une mobilisation sous anesthésie générale dans les 90 jours après PTG et 93 patients ayant eu la même procédure après 90 jours. Dans les deux groupes, les auteurs ont obtenu une amélioration de la flexion, mais avec un plus grand gain lorsque la manipulation a été faite précocement. Complications J. Parvizi et al. (31) ont fait une étude rétrospective sur les complications systémiques survenues chez 1 636 patients dans les 6 semaines postopératoires après PTH et PTG. Parmi les 104 complications majeures, ils ont rapporté 25 embolies pulmonaires, 14 insuffisances rénales, 33 tachyarythmies et 10 cas d’œdème pulmonaire ou d’insuffisance cardiaque. Quatre-vingt-dix pour cent des complications surviennent dans les 4 jours postopératoires. Bien que l’âge, l’obésité et les comorbidités ont été des facteurs prédictifs, 58 % des patients ayant eu une complication majeure n’avaient aucun facteur prédisposant. Pou ces raisons, les auteurs argumentent en défaveur d’une sortie trop rapide des patients après ce type de chirurgie. C. Restrepo et al. (32) ont fait une méta-analyse portant sur 18 articles sélectionnés rapportant 27 807 patients pour analyser les risques des PTG bilatérales simultanées. Ils retrouvent une plus grande prévalence d’embolie pulmonaire, de complications cardiaques et de mortalité. D.A. Fisher et al. (33) ont identifié 71 genoux raides à 1 an de recul, dans un groupe de 1 024 PTG de première intention. Ce groupe a été comparé à un groupe témoin ayant une fonction satisfaisante et une bonne mobilité. 22 Les auteurs recommandent la mobilisation sous anesthésie générale pour la traitement des raideurs après PTG, même après 90 jours, mais en soulignant le risque plus important de fracture périprothétique et de lésions de l’appareil extenseur si la mobilisation est tardive. 18. Novak EJ, Silverstein MD, Bozic KJ – The cost-effectiveness of computer-assisted navigation in total knee arthroplasty. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 2389-97. 19. Haider H, Barrera OA, Garvin KL – Minimally invasive total knee arthroplasty surgery through navigated freehand bone cutting. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 535-42. Références 20. Park SE, Lee CT – Comparison of robotic-assisted and conventional manual implantation of a primary total knee arthroplasty. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 1054-9. 1. Kurtz SM, Ong K, Lau E, Mowat F et al. – Projections of primary and revision hip and knee arthroplasty in the United States from 2005 to 2030. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 780-5. 21. Collier MB, Engh CA Jr, McAuley JP, Engh GA – Factors associated with the loss of thickness of polyethylene tibial bearings after knee arthroplasty. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 1306-14. 2. Kurtz SM, Ong KL, Schmier J, Mowat F et al. – Future clinical and economic impact of revision total hip and knee arthroplasty. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 144-51. 22. Bertin KC – Tibial component fixation in total knee arthroplasty : a comparison of pegged and stemmed designs. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 670-8. 3. Petterson SC, Raisis L, Bodenstab A, Snyder-Mackler L – Diseasespecific gender differences among total knee arthroplasty candidates. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 2327-33. 23. Beaupré LA, al-Yamani M, Huckell JR, Johnston DW – Hydroxyapatite-coated tibial implants compared with cemented tibial fixation in primary total knee arthroplasty. A randomized trial of outcomes at five years. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 2204-11. 4. Fehring TK, Odum SM, Griffin WL, Mason JB et al. – The obesity epidemic : its effect on total joint arthroplasty. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 71-6. 24. Mabry TM, Vessely MB, Schleck CD, Harmsen WS et al. – Revision total knee arthroplasty with modular cemented stems : long-term follow-up. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 100-5. 5. Mullaji AB, Sharma A, Marawar S – Unicompartmental knee arthroplasty : functional recovery and radiographic results with a minimally invasive technique. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 7-11. 25. Duffy GP, Crowder AR, Trousdale RR, Berry DJ – Cemented total knee arthroplasty using a modern prosthesis in young patients with osteoarthritis. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 67-70. 6. Sah AP, Scott RD – Lateral unicompartmental knee arthroplasty through a medial approach. Study with an average five-year follow-up. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 1948-54. 26. Morgan M, Brooks S, Nelson RA – Total knee arthroplasty in young active patients using a highly congruent fully mobile prosthesis. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 525-30. 7. Mariani EM, Bourne MH, Jackson RT, Jackson ST et al. – Early failure of unicompartmental knee arthroplasty. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 81-4. 27. Weeden SH, Schmidt R – A randomized, prospective study of primary total knee components designed for increased flexion. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 349-52. 8. Kolisek FR, Bonutti PM, Hozack WJ, Purtill J et al. – Clinical experience using a minimally invasive surgical approach for total knee arthroplasty : early results of a prospective randomized study compared to a standard approach. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 8-13. 28. Krushell RJ, Fingeroth RJ – Primary total knee arthroplasty in morbidly obese patients : a 5- to 14-year follow-up study. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 77-80. 29. Jordan L, Kligman M, Sculco TP – Total knee arthroplasty in patients with poliomyelitis. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 543-8. 9. King J, Stamper DL, Schaad DC, Leopold SS – Minimally invasive total knee arthroplasty compared with traditional total knee arthroplasty. Assessment of the learning curve and the postoperative recuperative period. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 1497-503. 30. Pierson JL, Ritter MA, Keating EM, Faris PM et al. – The effect of stuffing the patellofemoral compartment on the outcome of total knee arthroplasty. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 2195-203. 10. Huang HT, Su JY, Chang JK, Chen CH et al. – The early clinical outcome of minimally invasive quadriceps-sparing total knee arthroplasty : report of a 2-year follow-up. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 1007-12. 31. Parvizi J, Mui A, Purtill JJ, Sharkey PF et al. – Total joint arthroplasty : when do fatal or near-fatal complications occur ? J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 27-32. 11. Tanavalee A, Thiengwittayaporn S, Itiravivong P – Progressive quadriceps incision during minimally invasive surgery for total knee arthroplasty : the effect on early postoperative ambulation. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 1013-8. 32. 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A meta-analysis. J Bone Joint Surg Am 2007 ; 89 : 261-9. 37. Freeman MG, Fehring TK, Odum SM, Fehring K et al. – Functional advantage of articulating versus static spacers in 2-stage revision for total knee arthroplasty infection. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 1116-21. 17. Mason JB, Fehring TK, Estok R, Banel D et al. – Meta-analysis of alignment outcomes in computer-assisted total knee arthroplasty surgery. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 1097-106. 38. Namba RS, Inacio M – Early and late manipulation improve flexion after total knee arthroplasty. J Arthroplasty 2007 ; 22 : 58-61. 23 M ise au point Pied Traumatismes du complexe articulaire tarso-métatarsien Patrice Determe Toulouse Myerson MS, Cerrato RA Current management of tarsometatarsal injuries in the athlete. J Bone Joint Surg Am 2008 ; 90 : 2522-33. Anatomie En règle générale, les mécanismes sportifs sont à faible énergie, faible vitesse et à forte composante rotatoire. Plusieurs circonstances sont retrouvées : • Les traumatismes en flexion plantaire se retrouvent particulièrement dans les sports collectifs lorsque l’avantpied est fixé dans le sol par les crampons et qu’une force extérieure (contact avec un adversaire, par exemple) provoque une hyperflexion dorsale dans le cou-de-pied. La chute vers l’avant et en rotation met fortement en tension les structures ligamentaires dorsales jusqu’à la dislocation du complexe ostéo-articulaire. • Les traumatismes en abduction sont mieux connus et mieux compris intuitivement. Ils surviennent lorsque l’avant-pied est soumis à une forte abduction-rotation. C’est ce que l’on retrouvera lors d’une chute de cheval, pied coincé dans un étrier, ou lors d’un traumatisme en planche à voile pied dans le foot-strap. Classiquement cette zone anatomique comporte les trois cunéiformes, le cuboïde et la base des cinq métatarsiens. Le complexe tarso-métatarsien comporte trois colonnes fonctionnelles : – la colonne médiale est composée par la 1re cunéo-métatarsienne ; – la colonne intermédiaire par les 2es et 3es cunéo-métatarsiennes ainsi que par les articulations intercolonnes ; – la colonne latérale par les articulations cuboïdo-métatarsiennes. Plusieurs éléments sont à noter : • L’organisation en arche transversale de ces colonnes avec en son sommet une articulation particulièrement stable : la 2e cunéo-métatarsienne. Le caractère enchâssé de la base du 2e métatarsien joue un rôle clef dans cette stabilité. On observe une mobilité verticale de l’ordre de 0,6 mm alors que celle de la colonne médiale est de 3,5 mm. La colonne latérale est de loin la plus mobile avec 13 mm ! • La forme trapézoïdale des pièces osseuses réalisant cette arche lui confère une très forte stabilité. • Cette stabilité est renforcée par un complexe ligamentaire très dense, qu’il soit dorsal, plantaire ou interosseux. Les ligaments plantaires sont les plus solides et particulièrement le ligament oblique de Lisfranc entre le 1er cunéiforme et la base du 2e métatarsien. Classification De nombreuses classifications ont été proposées au fil des ans. E. Quénu et G.E. Küss en 1909 ont décrit les classiques lésions homolatérales, isolées ou divergentes. Cette classification ne sera remise en cause qu’au début des années 1980. Ayant remarqué que le pronostic dépendait plus de l’incongruence articulaire que du mécanisme lésionnel, P.H. Hardcastle et al., en 1982, proposent trois types de lésions fondées exclusivement sur la congruence articulaire et le déplacement. M.S. Myerson et al. ont précisé ces types lésionnels en 1986 en créant des sousclasses selon le caractère médial ou latéral des lésions. En 2001, C.P. Chiodo et M.S. Myerson décrivent la théorie des trois colonnes évoquée plus haut. Chacune d’elles constitue une unité fonctionnelle propre, avec des mobilités différentes, une tolérance à l’incongruence Mécanismes lésionnels Habituellement, les lésions du complexe articulaire tarsométatarsien surviennent lors de traumatismes à haute énergie comme ceux provoqués par des accidents sur la voie publique, des écrasements ou lors de chutes d’un lieu élevé. 24