martelly assassine une énième fois jean-jacques

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martelly assassine une énième fois jean-jacques
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
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HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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MARTELLY ASSASSINE UNE ÉNIÈME
FOIS JEAN-JACQUES DESSALINES !
Jean-Marc Hervé Abelard
Voir page 4
Le 17 Octobre 2014, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays, pour exiger le départ inconditionnel de Michel
Joseph Martelly à la présidence de la République d’Haiti.
ASSASSINAT
DU CHEF
DE GANG:
JOSEPH
KÉNOLD
JUNIOR (DÒY)
Pix Credit: Cabaretnetradio
Voir page 4
Joseph Kénold Junior alias Dòy, chef de gang dans le quartier de Grand-Ravine a été liquidé le samedi 18 octobre, par un groupe de bandits légaux
dirigé par un autre membre du gang connu sous le nom de “Tètkale”, un partisan zélé du régime Tètkale de Martelly Lamothe
Deklarasyon
Kòdinasyon Desalin
(KOD) sou konjonkti
politik la
Page 6
English
Page 9
La banalité
comme pratique
systématique du
pouvoir « tèt kale »
Page 8
Les questions
politiques dans la
crise d’Ebola !
Page 10
Le célèbre
photographe René
Burri est mort
Page 17
Editorial
HAITI
Le symbolisme vivace de Dessalines a refait surface !
Par Berthony Dupont
I
l faut une fois encore se rendre à l’évidence que la pratique de la conquête et de la domination coloniales est loin
d’être morte en Haiti puisque les puissances impérialistes,
jadis esclavagistes n’ont jamais renoncé à leur volonté de
façonner le peuple selon leurs critères et leurs intérêts. Ainsi,
dans les livres des frères de l’instruction chrétienne on nous
avait appris non pas à aimer nos ancêtres ; mais à les haïr,
les mépriser, vu qu’on les présentait comme des hors-la-loi,
particulièrement Jean Jacques Dessalines ; le fondateur de la
nation haïtienne ne fut-il pas pour eux autre chose qu’un
criminel, un bandit, un mangeur d’hommes, en un seul mot
un salaud.
Cet homme d’une très grande valeur, cet éternel rebelle,
ce fondateur de nation a été catalogué en tant qu’un rejet
de la société civilisée. Et, juste après son assassinat le 17
octobre 1806, son nom a été banni dans le pays même qu’il
avait fondé. Et ce n’est qu’en 1845, qu’on commença à le
réhabiliter en commémorant son assassinat seulement par
une simple visite symbolique au Pont Rouge et une messe
de deuil en son honneur. Sauf que tout cela ne dérangea
nullement les classes dominantes nationales et internationales dans la mesure où le peuple haïtien en général les
suivit à la lettre, scrupuleusement.
En dépit de tout, la vérité finit par émerger. Le fardeau
que Dessalines portait depuis tantôt son assassinat était
certes lourd, bien lourd ; mais éventuellement on commença
à parler de lui, de sa vie, de ses prouesses révolutionnaires.
Cet homme qui a mis Haiti debout, a marqué le destin de la
nation haïtienne en l’amenant vers les plus nobles victoires.
Ce géant de l’histoire qui a placé l’humanité sur la voie de la
liberté ne pouvait à l’évidence, rester dans l’anonymat dans
lequel l’ont plongé ses pires adversaires de classe.
C’est la souffrance quotidienne du peuple haïtien qui a
ressuscité ce symbole vivant de la résistance dans le combat
révolutionnaire qu’est Dessalines le Grand. Il a commencé
à refaire son apparition tout d’abord à travers des chansons patriotiques, des poèmes, un certain théâtre populaire
et progressiste, des livres et voici qu’à présent, on est arrivé même à célébrer son anniversaire de naissance, chaque
20 septembre. C’est véritablement faire renaître Dessalines
de ses cendres. Et maintenant il a gagné les grandes avenues de la mobilisation, on le retrouve tout bonnement
dans les slogans du peuple manifestant pour la liberté, contre l’occupation du pays par les forces armées impérialistes
sous couvert des Nations-unies, contre la misère et pour
un lendemain meilleur; ce qui veut dire, que le peuple s’est
identifié à lui et a fait de lui, à nouveau, son arme pour lutter contre les forces du mal comme dans le passé ; ce que
les forces impérialistes et leurs valets locaux considèrent
comme une grave menace.
Ce que les ennemis du peuple empêchent depuis 1806
est enfin arrivé : le symbolisme de Dessalines a crevé le
tympan d’une nuit d’oubli et le peuple se l’en est approprié
haut et fort. Certes, les ennemis de la liberté n’avaient jamais voulu que le peuple haïtien s’identifiât à Dessalines ;
mais le voici aujourd’hui pris comme modèle, comme symbole de dialogue, d’union : Desalin ap monte PétionVille
pour rencontrer Pétion et sceller un pacte de sauvetage de
la nation.
Les ennemis de la dignité des masses ignoraient que
plus l’on opprime un peuple, plus il cherche sa route, ses
racines pour sortir du carcan d’oppression qui l’accable. Et
finalement, ce que les ennemis du peuple haïtien avaient
voulu éviter est arrivé : l’émergence de Dessalines comme
force et symbole. Les empires coloniaux et surtout leurs
valets locaux se sont sentis ébranlés que le peuple soumis à
l’arbitraire veuille se délivrer de siècles d’humiliations coloniales et se dégager de l’emprise des nouveaux colons, les
puissances impérialistes, d’où la scandaleuse «carnavalisation» musicale du 17 octobre 1806 par Martelly et les siens
pour contrecarrer l’émergence du symbolisme.
Engagé dans un combat sans merci pour s’affranchir de
la domination coloniale et de toutes les formes d’oppression,
le peuple haïtien a finalement opté de briser ce carcan qui
faisait obstacles à sa survie. Explicitement, il a fait de Dessalines sa boussole, le phare éclairant, lui montrant la voie
dans une nuit d’abandon et d’oppression par les élites. Dans
ces conditions, le comportement réactionnel et réactionnaire
du gouvernement de Martelly-Lamothe le 17 octobre 2014
est clairement la résultante du fait que l’ennemi est acculé
par le symbolisme Dessalinien qui a refait surface pour ne
pas disparaître. Ce n’est pas sans raison que la commémoration de l’assassinat de Dessalines n’a pas été bienvenue ni
en Haiti ni à Santo Domingo cette année ; deux sols qui ont
connu et connaissent encore l’esclavage, la répression, le
racisme et la domination impérialiste.
Rien ne nous empêche plus de croire que le glas est
bel et bien sonné pour ces dirigeants grotesques qui n’ont
fait autre chose que reconduire le pays vers la débâcle de
l’esclavage et le peuple à la plus douloureuse misère. En
vérité, un pas important a été franchi dans la lutte du peuple haïtien pour le changement. Le nom de Dessalines a
refait surface et le peuple avec persistance et acuité, sans
s’inquiéter, est désormais au centre de la bataille politique
nationale.
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Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
A Travers Haiti
Une femme électrocutée
à l’Arcahaie
Par Jackson Rateau
L
e soir du vendredi 10 Octobre dernier, aux environs de 7 heures, dans
la localité de Mitan, 3e section communale des Vases, Arcahaie, Route Nationale # 1, une femme d’une cinquantaine d’années du nom de Célilia (alias
Madan Piman) a été électrocutée par
un câble d’électricité de haute tension.
L’incident est survenu, alors
qu’un habitant de la dite localité opérait
à électrifier sa demeure au moyen
d’une prise informelle d’électricité ; une
formule très répandue depuis jadis partout dans le pays. Un câble de haute
tension s’étant rompu, s’abattait sur
la passante qui venait de traverser la
Route Nationale # 2. Son corps était
carbonisé à moitié à partir de sa poitrine jusqu’au bassin. On l’a transportée d’urgence au Centre de Santé de
l’Arcahaie. Le centre, malheureusement, n’étant pas adéquatement équipé pour mener à terme le traitement
de la patiente, la victime a succombé
à ses brûlures le soir du mercredi 15
Octobre 2014 dernier soit 5 jours après
l’accident.
Par ailleurs, toujours dans la
localité de Mitan, le vendredi 17 Octobre dernier, une maison où des gens
s’occupaient à offrir le service d’appels
téléphoniques au moyen d’un cyber
café, a explosé. L’incident est dû à
l’explosion d’une chaine de batteries
qui alimentent un appareil d’inverter.
Il n’y a pas eu de pertes de vies humaines ni de blessés, heureusement.
Un professionnel criblé de
balles à P-au-P
Par Jackson Rateau
L
e matin du mardi 21 Octobre dernier, aux environs de 10 heures, du
côté de l’Avenue Martin Luther King,
Port-au-Prince, Moïse Pierre Louis, 70
ans, ingénieur civil, a été froidement
abattu par 4 voleurs circulant à motos.
Suite à la page (19)
AVIS JUDICIAIRE
Par ces motifs, le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi, dit que les
héritiers de feu Lucien Ganot, représenté par Garry Ganot ont été effectivement troublés dans leur possession ; ordonne en conséquence leur maintien
possessoire immédiat sur la dite portion de terre envahie sise à Cadiac
quatrième section communale de Miragoane, accusant une superficie de cinq
carreaux seize centièmes de terre ; fait injonction aux cités de ne plus troubler
tant à présent quʼà lʼavenir la possession des héritiers de feu Lucien Ganot,
représenté par Garry Ganot ; condamne les défenseurs solidairement à dix
mille (10,000) gourdes de dommage-intérêts aux frais et dépens ; commet
lʼhuissier Toussaint Pierre-Sony pour la signification du présent jugement.
Ainsi jugé et prononcé par Nous Me Mozau Josier, juge en audience civile et
publique du jeudi 13 mars 2014 avec lʼassistance du sieur Jean Jude Scipion,
greffier en siège.
Il est ordonné à tout huissier sur ce requis de mettre la présente sentence à
exécution, aux Officiers du ministère public près le tribunal de Première
Instance de Miragoane dʼy prêter main à tous commandants et autres
Officiers de la force publique dʼy prêter main forte lorsquʼils en seront légalement requis.
En foi de quoi, cette présente sentence est signée de Me Mozau Josier, juge et
le sieur Jean Jude Scipion, greffier en siège.
Pour copie conforme collationnée Me Jean Jude Scipion, Greffier.
AVIS JUDICIAIRE
PAR CES MOTIFS, le Tribunal, sur les conclusions conformes du Ministère public, maintient le défaut
déjà octroyé à l’audience du jeudi vingt-quatre novembre deux mille treize et, pour le profit, accueille
la demande en divorce de la dame Rejean Dumé, née Edith Jeudi pour être juste et fondée tant en la
forme qu’au fond ; en conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre la
dame Rejean Dumé, née Edith Jeudi et son époux Rejean Dumé pour les causes sus-énoncées.
(Incompatibilité de caractère). En outre, renvoie la requérante par devant l’Officier de l’Etat civil de
Saint-Louis du Sud pour la rédaction de l’acte de divorce et la transcription du dispositif de cette
décision sur les registres destinés à cet effet. Commet l’huissier Fritz Bernard de ce siège pour la
signification pour présent jugement.
Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Louis Joseph fils, juge en présence de Me. Mesner Elismé
S/Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance du citoyen Jean Claude Novembre,
greffier du siège, en audience ordinaire, publique et en ses attributions civiles et de divorce de ce
jeudi vingt-huit novembre deux mille treize, An 210e de l’Indépendance. Il est ordonné à tous
huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution ; aux officiers du ministère public
près les Tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et autres officiers de la force publique
d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier susdits.- Avec cinq mots
rayés nuls et deux renvois en marge paraphés bons.
Ainsi signé : Joseph Louis Fils, Av. Jean-Claude Novembre
Collationnée pour Expédition conforme à la minute : Avec un renvoi en marge paraphé bon, dix-sept
mots rayés nuls et Quarante-cinq mots… bons dans la présente.
Me. Jean Claude Novembre
Greffier.
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Haïti, chronique d’une crise électorale (23)
De rencontres en consultations, la crise continue !
Par Catherine Charlemagne
A
défaut d’élections en ce mois
d’octobre 2014 comme c’était
annoncé, le Président Michel Martelly
s’est résolu à consulter tout le monde
en ouvrant un cycle de rencontres à
Port-au-Prince, allant du plus grand
au plus petit dénominateur commun
de la scène politique et de la Société
civile haïtienne. A vouloir rencontrer
tous ceux qui font du bruit dans la
capitale, le chef de l’Etat prend la posture d’un général fantoche en quête
de légitimité populaire. Pourtant, il
n’y a rien pour le paniquer à ce point.
Puisque le pouvoir « Tet Kalé » n’est
pas issu d’un coup d’Etat militaire
ou constitutionnel. Certes, le processus qui l’avait conduit au timon des
affaires en 2011 était exceptionnel.
Et pour cause. Certains considèrent
encore et toujours sa présence en
tant que Président de la République
très discutable et sur le fond et sur la
forme. Les scènes de rencontres et de
consultations du Président Martelly
avec des gens de l’opposition ou de
personnalités plus ou moins indépendantes, ont été surréalistes et parfois
frisant même le ridicule.
Car la plupart des personnalités qui se ruent au Palais de la
présidence ne représentent qu’elles
mêmes. Autant dire que ce sont des
rencontres totalement inutiles pour
un processus dans lequel certains de
ces individus n’ont rien à donner en
échange sinon qu’à profiter d’une
conjoncture de confusion pour pouvoir exister sur l’échiquier politique
ou social. Pendant toute cette période
de rencontres et de consultations,
près de quatre semaines, qu’est-ce
qui a réellement changé franchement
dans la crise ? Rien, absolument rien.
L’opposition dans sa grande majorité
n’a pas bougé d’un pouce et le pouvoir, malgré une communication bien
rodée à destination de l’opinion publique, n’a rien obtenu ni lâché non
plus. Les deux parties restent arcboutées sur leur position avec un discours parfaitement au point. Pour les
uns, il n’y a que la démission du chef
de l’Etat qui compte et pour les autres, l’organisation des élections pour
éviter la caducité du Parlement. Bref,
l’on est toujours au point de départ.
La rencontre tant attendue
avec le G6, groupe des six sénateurs
radicaux, annoncée comme l’ultime
tentative, a débouché, comme certains le présageaient, sur un cuisant échec. Le sénateur Moïse JeanCharles, absent de l’hôtel Karibe,
mais bien présent dans l’esprit de
chacun des participants, a une fois
encore triomphé du Président Martelly qui n’a pas pu ou su convaincre
les partisans du sénateur du Nord de
prendre une décision allant dans le
sens d’un fléchissement de leur position radicale sur le déroulement de la
crise préélectorale. La seule concession obtenue par le chef de l’Etat de
la part de ses interlocuteurs d’un jour
a été une sorte de blanc-seing pour
rencontrer les responsables des six
partis politiques de l’opposition qui
réclament sa démission dont le G6 se
fait le porte-parole. Ce qui n’est rien
par rapport à ce qu’espérait obtenir le
Président de la République.
Mais le pire était à venir. Annoncée, en effet, comme d’habitude
avec la grosse caisse par les communicateurs du Palais national, la rencontre avec les partis de l’opposition
radicale et le Président Michel Martelly a été vue comme une avancée
significative. Certains se prenaient
même à rêver d’une sortie de crise
imminente. Ces rêveurs n’avaient
en fait pas tout à fait tort dans la
mesure où la bande à Moïse Jean-
De gauche à droite Jean William Jeanty, John Joseph Joël, Michel
Martelly, Jean Baptiste Bien-Aimé et Pierre Francky Exius
Charles et Jean-Baptiste Bien-Aimé
avait donné son feu vert pour que
cette rencontre ait lieu n’importe où
et n’importe quand avec le locataire
du Palais national. Leur approbation
dans ce cas fait office de bénédiction
et par conséquent, rien, sauf imprévu
de dernière minute, ne pouvait empêcher cette rencontre. Mais justement,
en Haïti, l’imprévisible est l’arme
fatale dont les acteurs politiques se
servent le mieux. Et parfois, cela peut
déboucher sur bien des surprises pas
forcément là où on l’attendait. Pour
donner suite à la rencontre entre
le chef de l’Etat et les sénateurs de
l’opposition, il semblerait que l’initiative était restée à la présidence de
la République pour fixer la date et le
lieu de la rencontre qui devrait avoir
lieu entre le Président Martelly et les
leaders des six partis de l’opposition
radicale.
Dans cet embrouillamini, le
conditionnel est vraiment de rigueur
tant chacune des deux parties se
défend d’être à l’origine d’un cafouillage incroyable au plus haut niveau
de l’État. Ce qui peut être considéré
comme une honte, voire une insulte
pour le Président de la République.
En effet, il semblerait qu’un courrier
était parti à l’attention de chacun
des six responsables de l’opposition.
Courrier selon lequel le Président Michel Martelly les avait invités à les
rencontrer à l’hôtel Karibe le lundi
13 octobre 2014. Sauf que, il paraît
qu’aucun des membres du MOPOD,
Inite, Fanmi Lavalas, Fusion, Kontra
Pèp La, Ayisyen Pou Ayiti n’avait
reçu de missive.
Le pire de tout cela, personne
de la présidence n’avait pris soin de
vérifier avant le jour-J que tout le
monde avait bien reçu son courrier
d’invitation. Comble de malheur, et
cela met aussi à nu l’amateurisme
dans la gestion de ce pays. C’est
que ce lundi 13 octobre, le Président
de la République et ses cohortes de
conseillers ont débarqué à la première heure de la matinée à l’hôtel
Karibe, ignorant que non seulement
il n’y avait personne présent mais
en fin de compte personne n’était
au courant de la rencontre, sauf les
journalistes bien sûr. C’était vraiment
pathétique. Pendant plus d’une heure
et demie (1h30) le chef de l’Etat
errait seul soit sur la cour, soit dans
la salle réservée à cette rencontre
fiction. Gardant son sang-froid pour
une fois, certains ont eu pitié pour
le Président Martelly, venu se faire
humilier comme un vulgaire vagabond qu’on a planté sur un trottoir
en pleine rue à Juvénat.
Après avoir attendu plus de 90
minutes sans voir arriver personne
de l’opposition, le Président de la
République s’est rendu à l’évidence
qu’il n’y aurait personne et qu’il était
temps pour lui de rentrer bredouille
au Palais, forcément vexé d’une telle
humiliation. Curieusement, Président
Martelly qui est toujours prompt à
harponner les chefs de l’opposition là
où çà fait mal, n’a pipé mot sur cet
incident et malentendu. C’est l’un de
ses fidèles lieutenants, son conseiller Grégory Mayard-Paul, qui, difficilement, a pu tenter d’élucider cet
imbroglio. Selon celui-ci, une lettre
avait bien été expédiée au Sénat de
la République à l’attention du sénateur des Nippes, Jean-William Jeanty,
l’un des irréductibles du G6 qui devait ensuite faire le suivi auprès des
responsables de l’ensemble de partis
de l’opposition démocratique et de la
résistance patriotique cités plus haut.
Après cette tentative d’explication de Mayard-Paul, l’on a compris qu’en réalité personne n’avait
rien reçu. Puisque, selon le sénateur
Jean-William Jeanty, lui-même n’a eu
connaissance de la missive présidentielle que le matin même sur la route
en rentrant de son fief politique des
Nippes. En dehors même de ce faux
pas, il y a la négligence flagrante de
l’administration du Palais national
qui est impardonnable compte tenu
de l’importance d’une telle rencontre
dans un processus déjà si scabreux.
Il reste aussi la question du protocole du Palais qui lui non plus n’a
pas assuré son rang. Dans d’autres
pays, il y aurait eu des sanctions.
Comment, en effet, expliquer qu’on
ait laissé partir un chef d’Etat dans
une rencontre sans se rassurer que
tout était fin prêt et que les interlocuteurs étaient déjà sur place ? La crise
préélectorale haïtienne mise à part,
c’est le professionnalisme de l’équipe
de la présidence de la République qui
a failli.
Comment expliquer qu’il n’y
avait aucun responsable du Palais
sur place bien avant l’arrivée du Président de la République ? Ici l’on ne
parle pas des services de sécurité. Ces
éclaireurs auraient constaté qu’aucun
leader de l’opposition n’était présent et cela aurait empêché le chef
de l’Etat de se déplacer inutilement
et évité ce camouflet sans précédent
dont la conséquence pourrait se révéler désastreuse, si le Président Martelly, vindicatif qu’il est, décidait à
son tour de se venger de cet affront
fait à sa personne et à la fonction.
Certes, la rencontre ratée entre les six
partis politiques les plus radicaux de
l’opposition et le chef de l’Etat n’aurait certainement pas changé grandchose à en croire les déclarations de
certains sénateurs et responsables
de MOPOD, après la balade du Président Martelly sur la cour de l’hôtel
Karibe. Mais on peut penser que cet
incident est une nouvelle épine dans
la recherche de compromis entre les
deux parties.
Et malheureusement, pendant
qu’on perd du temps, à cause de
comportement infantile de certains et
d’une gestion plus qu’approximative
des affaires publiques, la crise préélectorale, elle, continue de plus belle.
Haiti Liberté/Haitian Times
C.C
3
Martelly assassine une énième fois
Jean-Jacques Dessalines !
Par Thomas Peralte
A
l’occasion de la commémoration du
208e anniversaire de l’assassinat
du père fondateur de la Nation haïtienne, du héros de la Révolution haïtienne anticoloniale et anti esclavagiste
triomphante, l’Empereur, Jean Jacques
Dessalines, le 17 Octobre 2014, des
centaines de milliers de personnes sont
descendues dans les rues du pays, une
fois de plus, pour exiger le départ inconditionnel de Michel Joseph Martelly
à la présidence de la première République d’Haiti.
Pour contrecarrer ce mouvement,
le pouvoir macouto-bourgeois que représentent Martelly et Lamothe, à travers des messages-robots de la compagnie téléphonique Digicel, avait invité
la population à venir fêter l’assassinat
de Dessalines avec lui, dans une ambiance carnavalesque, sur l’ancienne
piste de l’aviation militaire à proximité
du Pont-Rouge, le lieu dudit assassinat
de l’Empereur.
La population a boudé l’initiative malhonnête du gouvernement
pour investir les rues en revendiquant son départ du pouvoir, la fin de
l’occupation de la Minustha, la fin des
persécutions et assassinats politiques.
Plusieurs milliers ont gagné les rues à
Jacmel, dans le Sud-Est, à Sainte-Suzanne dans le Nord-Est, à Léogâne,
Petit-Goâve et d’autres villes du pays.
A Port-au-Prince, la manifestation devait emprunter la route de
Delmas pour aboutir à Pétion Ville,
animée par le slogan depuis quelque
temps très populaire :
«Desalin pral
kay Petion », Dessalines s’en va chez
Pétion. Le pouvoir a utilisé ses bandits
légaux et embauché des mercenaires
de la Police Nationale d’Haïti pour brutaliser les manifestants à coups de gaz
lacrymogène, d’«eau grattée». Ils n’ont
pas hésité à tirer à hauteur d’homme
sur les manifestants. Le régime d’extrême droite Martelly-Lamothe a utilisé
également toutes sortes de manœuvres
pour essayer de détourner l’attention
de la population de la manifestation
de l’Opposition haïtienne, exigeant
le départ du régime aux cris de « Aba
Martelly »
Les militants qui se rassemblaient devant l’église Notre-Dame du
Perpétuel Secours ont rejoint ceux de
l’église de Saint-Jean Bosco, sur le boulevard Jean Jacques Dessalines. Après la
traditionnelle cérémonie autour du feu,
ce fut le départ et la foule a parcouru
les quartiers populeux de la Saline,
Saint-Martin, Bel Air avant d’emprunter la route de Delmas pour se rendre
comme prévu à Pétion-ville. Les bandits légaux du corps de Police du régime
tètkale empêchèrent les manifestants
d’emprunter la route de Delmas. Les
manifestants se dirigèrent vers le quartier populeux de Solino pour déboucher
sur la route de Nazon tout en espérant
enfin atteindre la route de Delmas. Au
milieu de la route de Nazon, les bandits
légaux ont accueilli les manifestants à
coups de tirs de gaz lacrymogène pour
essayer de disperser la foule très compacte qui se dirigeait vers le carrefour
de l’aéroport, l’intersection de la route
de Delmas et de l’aéroport. Tout au long
du parcours, les manifestants criaient
haut et fort : « A bas Martelly ! A bas
Martelly ! A bas Martelly ! Martelly di
l ap touye pèp la, prese, prese, prese
voye l ale. Petion-Ville tèt dwat » sur les
pancartes de la Coordination Dessalines
(KOD) on pouvait lire « A bas Martelly
et Lamothe, ils sont tous deux des laquais au service des colons » Et à KOD
de demander non seulement leur départ
et la fin de l’occupation du pays mais
la fin de cet état bourgeois corrompu,
inconscient qui pille et exploite les ressources haïtiennes.
Entre-temps, des individus tètkale qui se retranchaient derrière des
murs lançaient des pierres sur les manifestants. Déterminés, ces derniers ont
essayé de contourner tous les obstacles
en passant par Delmas 30 pour voir enfin s’ils pouvaient atteindre la route de
Delmas. Mais hélas, ils ont buté contre
4
Assassinat du chef de
gang: Joseph Kénold
Junior (Dòy)
Par Marie Laurette Numa
J
Une femme apportant les premiers soins au sénateur Moise
les bandits légaux à nouveau qui les ont
aspergés à coups de gaz lacrymogènes,
de la communication Rudy Heriveau,
du ministre des sports Himmler Rebu,
La population a boudé l’initiative malhonnête du gouvernement
pour investir les rues en revendiquant son départ du pouvoir, la
fin de l’occupation de la Minustha, la fin des persécutions et
assassinats politiques
de «l’eau grattée» et des tirs nourris à
hauteur d’homme. Personne n’a été
épargné, dirigeants de partis politique,
sénateurs de la République, manifestants, journalistes, enfants, commerçants, passagers etc…, tous ont inhalé
du gaz, obligés à s’en démettre.
Des bonbonnes de gaz lacrymogène furent lancées en direction d’un
véhicule visiblement identifié par les
logos de radio Vision 2000, à bord
duquel se trouvaient plusieurs journalistes. Des centaines de personnes sont
tombées en syncope sous l’effet nocif
du gaz lacrymogène. Les enfants qui ne
pouvaient résister ont été transportés
d’urgence à l’hôpital.
Le sénateur Moise Jean-Charles
le fer de lance de cette mobilisation a
failli laisser sa peau à Delmas. Il s’est
même évanoui ce qui a poussé les
manifestants à scander « Moise est
mort ! » Heureusement, le sénateur a
repris ses sens grâce à la population qui
lui a apporté les premiers soins en courant à son secours. Le sénateur Moise
a subi des attaques directes de certains
détachements de la police nationale qui
l’avaient pris comme cible au cours de
cette manif.
Après s’être remis de son évanouissement, le vaillant sénateur a
repris la tête de la manifestation qui a
été finalement dispersée par la police.
« C’est une manifestation pacifique, qui
visait à commémorer l’assassinat de
l’Empereur, que la PNH vient de disperser. Aujourd’hui encore Martelly nous
montre une fois de plus qu’il ne veut
pas de démocratie et il politise la police
du pays », a déclaré le sénateur.
Le bilan s’est soldé par des dizaines d’arrestations et de blessés. Les
manifestants arrêtés ont été conduits
au commissariat de Delmas et sans
audition d’un juge de paix. Ils ont été
transportés au dépôt du pénitencier national. Ils sont au nombre de 19, selon
certaines informations. Parmi eux, on
peut citer : Saint-Gourdain, de Delmas
2 ; Ralph Laudan Louis et Evens Clergé
Jeff, du quartier de Christ-Roi.
Il aurait semblé que cette attaque
contre le sénateur Moise était bien programmée pour l’assassiner. En effet,
il est bruit qu’une réunion a eu lieu
entre des sbires de ce gouvernement
en présence du ministre lavalas-tètkale
Haiti Liberté/Haitian Times
de celui de l’intérieur Reginald Delva ;
Reynaud Lener du ministère de la Défense et de John Alexis ; un ancien de
la Hear (Haitian Enforcement against
racism) et du syndicat 1199, Samuel
Moreau et du directeur général de la
Police Godson Orélus.
Il faut rappeler qu’au Bel Air,
l’un des lieux de rassemblement des
manifestants, un stand avait été érigé
devant l’église du Perpétuel Secours,
d’une part ; d’autre part, selon certaines
informations, des individus membres
du groupe musical dénommé Grand
Black répondant au nom : Ti Roi, Didi
Manikile ainsi connus, Evens Thélemas
ont ouvert le feu sur les manifestants,
déchiré les pancartes et brutalisé des
manifestants.
Tout de suite après la brutalité des
bandits légaux du corps de Police du
pouvoir tètkale, les réactions n’ont pas
tardé à se faire sentir. L’organisation
politique Fanmi Lavalas, dans une note
de presse lue par la coordonnatrice du
comité exécutif, Dr. Maryse Narcisse, a
condamné avec rigueur les actions barbares du pouvoir tètkale contre les fils
de Dessalines, qui décidaient de tendre
la main aux fils de Pétion dans l’unité
pour résoudre la crise structurelle qui
ronge le tissus social haïtien depuis
l’assassinat du père fondateur de la
Nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines et la crise conjoncturelle née du
coup d’Etat-kidnapping du 29 février
2004. Elle a exigé la libération immédiate de tous les manifestants arrêtés
illégalement. Elle a dénoncé également
la brutalité des bandits légaux à l’égard
des journalistes qui faisaient leur travail
de façon professionnelle.
Le Mouvement Patriotique de
l’Opposition Démocratique (MOPOD)
par la voix de l’ex-sénateur Turneb
Delpé a remercié la participation de la
population accourue à la manifestation
anti-Martelly. Il a condamné le comportement de la Police qui avait fait
usage de gaz lacrymogène et de «l’eau
grattée» pour empêcher les manifestants de se rendre à Pétion-ville. Le
MOPOD et les membres de l’Opposition
démocratique et de la résistance patriotique renouvellent leur détermination
pour poursuivre la mobilisation contre
le pouvoir tetkale.
L’Association des reporteurs
oseph Kénold Junior, plus connu sous
le nom de Dòy, chef de gang dans la
localité de Jasmin, quartier de GrandRavine situé au Sud de la Capitale, a
été liquidé le samedi 18 octobre, par
un groupe de bandits légaux dirigé par
un autre membre du gang connu sous
le nom de “Tètkale”, partisan zélé du
régime Tètkale au pouvoir que dirigent
Michel Martelly et Laurent Lamothe.
Selon Cabaretnetradio, un puissant membre du gouvernement tèt
kale aurait commandité cet assassinat. Junior Doyle avait reçu une forte
somme d’argent pour éliminer certains
membres de l’opposition dont le sénateur Moïse Jean Charles et Timothée
Rony, au cours de la manifestation du
17 Octobre ; mais n’ayant pas réalisé
le forfait à la satisfaction du pouvoir,
cela expliquerait son assassinat le lendemain.
Cet assassinat est arrivé 3 mois
environ après que Joseph Kénold Junior
lui-même a assassiné son prédécesseur, le chef de gang de ce même quartier, Mackendy François alias Ti Kenken. Ce groupe de bandits dirigé par
Tikenken, Dòy et Tètkale, avait été cité
dans plusieurs actes d’assassinat sur
des gens comme le policier Walky Calixte, le responsable des droits humains
Daniel Dorsainvil et sa femme Girldy
Larêche le 8 février 2014. De son vivant, Tikenken circulait toujours à bord
d’un Nissan Patwol à vitres fumés. Il
circulait librement et il était un habitué
du bureau du premier ministre Laurent
Lamothe, du ministère de la Justice, du
Parquet de Port-au-Prince et d’autres
bureaux de l’Administration de l’Etat
; alors qu’il avait un prétendu avis de
recherche de la police en son nom.
Le cadavre de Joseph K.
Junior, troué de balles, et portant des
blessures à l’arme blanche, a été déposé en pleine rue, à la vue des passants.
Le cadavre de Mackendy François
alias Ti Kenken
Alors que les chefs de gang
s’entretuent dans les quartiers populaires, d’autres ne cessent pourtant de
semer la terreur dans la zone métropolitaine et en ville. Ce mardi 21 octobre 2014, aux environs de 10 heures
du matin, des bandits armés ont tué
l’ingénieur Pierre Moise du côté de
Nazon à l’Impasse Pressoir, alors qu’il
revenait de la Banque. Selon des témoins, l’ingénieur Moise avait déjà été
victime de ces mêmes bandits qui lui
avaient fauché 50.000 gourdes.
Il ne se passe pas un jour sans
que des citoyens ne soient dérobés par
des hommes armés qui leur réclament
le montant exact du retrait qu’ils venaient d’effectuer à la Banque. Beaucoup se posent la question à savoir si
certains employés des Banques euxmêmes ne sont complices de ces bandits. C’est bien le cas de dire qu’il n’est
pas nécessaire de chercher midi à quatorze heures.
Le pouvoir a utilisé ses bandits légaux et embauché des mercenaires de
la Police Nationale d’Haïti pour brutaliser les manifestants à coups de
gaz lacrymogène
locaux, un syndicat de journaliste
dénonce les agissements des forces de
l’ordre qui n’hésitent pas à lancer des
gaz lacrymogènes sur des journalistes,
notamment les journalistes qui étaient
à bord du véhicule de Vision 2000. Ils
envisagent à porter plainte contre les
bandits légaux du pouvoir tètkale Martelly-Lamothe.
D’un autre côté, des citoyens
avisés critiquent sévèrement le pouvoir d’extrême droite Martelly-Lamothe
qui, disent-ils, a délibérément fait choix
d’assassiner à nouveau le père fondateur de la Nation haïtienne, lorsqu’il a
décidé de fêter la mort de Dessalines
par l’organisation d’une ambiance carnavalesque avec des groupes musicaux
au pied du monument de l’Empereur. Ils
piaffaient et dansaient sur le cadavre de
Dessalines. Monsieur Michel Martelly
prouve une fois de plus qu’il n’a aucun
respect pour la mémoire du peuple haïtien et les dates commémoratives.
Rappelons que pour la commémoration du 206e anniversaire de
l’assassinat du père fondateur de la
nation haïtienne, Michel Joseph Martelly s’était présenté avec des bottes,
Suite à la page (18)
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Twa Fèy! Twa Rasin O!
Ce 17 octobre 2014 de la honte…
(Traquée, la bête a hurlé et vomi)
Par Fanfan la Tulipe
D
es fois on croit rêver, pourtant la
réalité est là qui parfois nous attriste, nous blesse, nous fait hurler de
rage et d’impuissance. On se dit que ce
n’est même pas un rêve, c’est plutôt
un affreux cauchemar dont on ne sait
si jamais on s’en sortira. Quand éventuellement on finit par se réveiller, on
reste là, abasourdis, médusés, pétrifiés, stupéfiés, choqués, terrassés. On
se dit que ce cauchemar ne peut pas se
répéter à nouveau, et l’on se demande
où puiser suffisamment de force pour
affronter le prochain qui peut déjà se
profiler à l’horizon.
Je ne suis assurément pas le
seul à avoir vécu le cauchemar de ce
17 octobre 2014 commémoré dans
la honte, le déshonneur, l’opprobre,
l’indignité. Non, certainement pas. Ils
sont des milliers, des centaines de milliers qui, le samedi 17 octobre écoulé,
ont eu un haut le cœur, se sont senti
amoindris, bafoués, insultés, humiliés par la façon désinvolte, vexante,
offensante, choquante, outrageante
dont s’est pris le tandem Martelly-Lamothe non seulement pour jubiler, en
organisant un festival de musique en
cette date mémorable de l’assassinat
du fondateur de notre indépendance,
mais aussi en utilisant la violence pour
réprimer des manifestations pacifiques
à la mémoire du père de la nation et
pour conspuer le pouvoir en place.
Il n’y a aucun doute, les descendants politiques des parricides du
17 octobre 1806 étaient à l’œuvre.
De la même façon que les auteurs du
crime du Pont-Rouge avaient festoyé
lors de l’assassinat de l’empereur, les
rejetons des assassins de Dessalines,
plusieurs générations après, ont décidé de bambocher pour bien montrer à
quel camp social, à quel classe sociale
ils appartiennent. Et que certains ne
s’y méprennent ou veuillent travestir
la pensée des pitit Desalin partis du
Bel Air pour aller rendre visite à Pétion à Pétion-Ville, en assimilant leur
démarche à une question de couleur!
Ainsi que tel intervenant a voulu le
faire à l’émission Ranmase, le samedi
18 octobre, sur les antennes de Radio
Caraïbe.
Non ! Mille fois non ! La problématique de la politique en Haïti
ne se ramène pas à une question de
couleur, nonobstant les tristes dérives
mulâtristes de Lescot ou les réactions revanchardes des noiristes sous
Estimé. Loin s’en faut. Il s’agit d’une
affaire de classe, d’intérêts de classe,
d’intérêts de ventre et de bas-ventre,
de privilèges odieux. Intérêts défendus
autant par les mulâtres, mulatroïdes
et grimauïdes que sont les Stéphanie
Villedrouin, Laurent Lamothe, et Michel Martelly, que par les ti zòrèy du
nom de Rudy Hérivaux, Youri Latortue, Joseph Lambert, Orélus Godson
et consorts. Les fils de Dessalines, ce
représentant par excellence des esclaves, des couches noires, exploitées
depuis 1806, comptaient rendre visite
aux semblables (de classe) de Pétion,
toujours détenteurs hier comme aujourd’hui, de l’avoir et du pouvoir.
C’est tout simplement de cela qu’il
s’agit. Rien de plus, et surtout rien de
tordu.
Les grands mangeurs noirs et
mulâtres, grimauds et grimelles, les
anciens et nouveaux riches s’alimentant à la même gamelle de l’État
et de l’argent extorqué aux Haïtiens
par mille moyens frauduleux, n’ont
cure de ce que Martelly et sa bande
à voyous humilient la mémoire de
Dessalines avec qui ils n’ont rien en
commun. Ce qui les intéresse, d’abord
et avant tout, c’est de maintenir leurs
scandaleux privilèges, leur position
de domination et d’exploitation des
couches défavorisées, leur position
(conséquente) de classe, c’est à dire
leur position vile, servile, à-plat-ventriste de dominés, de valets, de lècheculs de la Maison Blanche et du Quai
d’Orsay.
Les défenseurs de l’ignominie
Martellyste savent bien quel symbolisme politique, historique fort soustend la démarche, la mobilisation des
pitit Desalin partis du Bel Air pour aller rendre visite à Pétion. Ils en savent
et comprennent fort bien la signification et la portée. Mais ils préfèrent
le caricaturer, le déformer et même
le falsifier, parce que au fond, ils ont
peur, ils ont la trouille de voir ce qu’ils
considèrent (encore) être la racaille
populaire, les santibouk des quartiers
de non-droit, venir exiger d’eux respect, droit à une vie décente, dignité,
participation et justice.
Pour faire échec à la manifestation de l’opposition regroupant largement les pitit Desalin, pour la ridiculiser, la néantiser, le gouvernement
Martelly-Lamothe, sans doute inspiré
par «le laboratoire» et les cerveaux
diaboliques, opportunistes, des Rudy
Hérivaux, Youri Latortue, Joseph Lambert et autres ennemis de la nation, a
organisé une bamboche musicale avec
groupes musicaux, DJ, ainsi que plusieurs bandes à pied, pour «célébrer
la vie de Jean Jacques Dessalines»
(sic). Quelle ironie ! Quelle insulte et
quel mépris envers le fondateur de la
nation !
En fait, plagiaires à leur façon,
ils reprenaient «malveillamment»
l’idée des patriotes qui célébraient le
20 septembre 2014, à Marchand et
dans la diaspora, le 256ème anniversaire de naissance de Jean-Jacques
Dessalines. Foulant aux pieds la mémoire de l’empereur trahi et assassiné,
et pressentant qu’une manifestation
de l’opposition mobiliserait une grande
foule contre ses pratiques liberticides,
le pouvoir avait pris, bien à l’avance,
les dispositions pour culpabiliser les
pitit Desalin qui se préparaient, ce 17
octobre, à commémorer le parricide de
1806 et à secouer bien fort l’arbre de
trahison, de corruption et de menées
dictatoriales de Martelly pour éventuellement le déraciner.
En effet, le 16 octobre, le
ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) faisait paraître
un communiqué musclé, menaçant,
dans lequel il s’exprimait ainsi : «
Tout en reconnaissant que la liberté
Martelly et sa bande à voyous humilient la mémoire
de Dessalines le 17 Octobre 2014
d’expression est un droit reconnu
par la Constitution, [le MJSP] tient à
rappeler à tous, principalement aux
organisateurs de manifestations sur
la voie publique que de telles activités se doivent d’être essentiellement
pacifiques. L’État de droit que nous
voulons tous préserver ne saurait, en
aucun cas, tolérer que des individus
se présentant comme des manifestants, imposent leur règle de violence
à la société, mettant ainsi en danger à
la fois la vie et les biens de paisibles
citoyens.» État de droit, avez-vous dit
M. Sanon, vous plaisantez.
Or, Jean Renel Sanon, ministre
de la Justice, sait bien que ces manifestations sont pacifiques, sauf
lorsqu’elles sont infiltrées par des éléments à la solde du pouvoir, les soumaren et délateurs de la police secrète
du régime payés pour faire prendre à
ces mouvements non-violents de revendication et de protestation «une allure de casse et de violence», justifiant
ainsi l’intervention tapageuse, brutale
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des forces supposées assurer l’ordre.
Nulle part et à aucun moment
il n’a été question de comportements
«de casse» par les manifestants. Alter
Presse rapporte : «Une manifestation
de l’opposition a été dispersée par des
tirs nourris de la police et à coup de
gaz lacrymogènes à Delmas (périphérie nord), ce vendredi 17 octobre
2014, à l’occasion du 208e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques
Dessalines. Dénonçant la ‘‘mauvaise
gestion’’ de l’équipe au pouvoir, des
milliers de manifestants ont parcouru plusieurs rues, avant d’être
dispersés par des agents de l’Unité
départementale de maintien de l’ordre
(Udmo)».
«Ensuite, continue Alter Presse,
ils ont sillonné plusieurs autres quartiers populaires, dont La Saline et
Saint Martin. Arrivée à Delmas 2, la
manifestation a été bloquée momentanément par la police qui a ordonné
un changement d’itinéraire. ‘‘Nous
mettrons le feu s’ils (les policiers)
s’avisent de tirer sur nous’’, lâchent
des manifestants en colère, applaudis,
par moment, par des riverains tout le
long du parcours. Quelques minutes
après, la police a fait usage de gaz
lacrymogène contre la foule surchauffée, l’obligeant à faire demi-tour.
Malgré les brutalités exercées
par la police, la foule, en se repliant,
n’a commis aucune violence : aucune
casse de vitres de voitures, aucun
comportement anarchique auprès des
marchandes de rue, aucun lancement
de pierres n’a été rapporté par les
médias. Au moment où les manifestants arrivés à Delmas 2 semblaient
s’apprêtaient à se diriger vers PétionVille, pour «rendre visite à Pétion»,
les policiers exécutant les ordres d’un
pouvoir aux abois a alors fait usage de
gaz lacrymogène. Alors, les protestataires, selon
Alter Presse, «ont parcouru les quartiers Delmas 18, Sans fil, Solino, avant
d’être éparpillés violemment par la
police à Delmas 30». Dites, Monsieur
le ministre Jean Renel Sanon, de triste
renommée, qui donc sont-ils ceux-là
qui «imposent leur règle de violence à
la société, mettant ainsi en danger à
la fois la vie et les biens de paisibles
citoyens» ? Sont-ce les pitit Desalin
ou les membres du «bras armé du gouvernement» réprimant les citoyens de
façon à préserver les intérêts des gros
paletots ? Fè m konnen.
Traquée, la bête macouto-bourgeoise a hurlé de peur et vomi à la fois
sa haine de classe des idéaux de l’empereur et sa joie sadique de réprimer
violemment l’opposition à la tête des
pitit Desalin pour plaire à ses patrons
de la malveillante communauté internationale.
Nous savons que «lit la di anpil
e l ka dire lontan». Merci, Jean Claude
Martineau (Koralen). Mais « de jou
an jou l ape vanse». Des moments
difficiles nous attendent, «men nou
p ape janm dekouraje». C’est depuis
1492 que les peuples afro-indigènes
se battent. Puis comme un puissant
coup de massue inattendu sur les
intérêts du grand capital, la glorieuse
Révolution cubaine a fait voler en
éclats l’insolence et l’arrogance de
l’impérialisme. Et depuis, l’Amérique
latine s’est réveillée et s’est mise à
marcher, au Nicaragua, au Venezuela,
en Argentine, en Bolivie, en Equateur.
Jou va, jou vyen. Notre jour
viendra, et le peuple haïtien uni par
les liens de la victoire effacera à jamais
la honte de ce 17 octobre 2014.
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5
Kwonik Kreyòl
Tètkale touye Joseph Kénold Junior (Dòy)
A
nviwon 3 mwa aprè Joseph
Kenold Junior, alyas Dòy te fin
touye chèf gang Gran-Ravin lan,
Mackendy François, alyas Ti Kenkenn
nan mwa jiyè pase a, samedi 18 oktòb
pase a, Tètkale ak lòt bandi legal yo
touye Dòy nan Gran-Ravin. Lè yo te
fin touye Dòy, yo te pote kadav Dòy
al mete l bò lari a, pou tout moun k ap
pase ka wè kadav la, ki genyen mak
anpil kout kouto ak twou bal. Aprè
lanmò Tikenkenn, Dòy ak Tètkale te
pran tèt gang bandi legal Gran-Ravin
lan. Kòm tètkale pa renmen rival se
poutètsa li sasinen Dòy.
Anpil moun nan peyi a te
denonse gang Tikenkenn lan, ki te
asasinen plizye sitwayen, yo te site
plizyè ka asasina, tankou: Polisye
Walky Calixte, responsab dwa moun
lan, Daniel Dorsinvil ak madanm li
Girldy Larêche, 8 fevriye 2014. Gang
Tikenkenn, Dòy, Tètkale t ap dirije a
deja touye anpil moun pou pouvwa
tètkale a ak kèk depite. Tikenkenn
te konn ap sikile nan Pòtoprens nan
machin Nissan Patwol vit tente, li t
ap antre sòti lib e libè nan biwo Pre-
mye minis lan, Laurent Lamothe, nan
ministè Lajistis nan Pakè Pòtoprens
lan ak anpil lòt biwo Leta, pandan
lapolis di l ap chache Tikenkenn.
Men youn nan kesyon pou n
poze kijan fè se pa rejim kaletèt la ki
arete Dòy pou jije l, pou yo te kab retrase tout bandi yo? Pou ki se yon lòt
bandi ki pa pè rele tèt li tètkale ki fè
aksyon sa a.
Pandan chèf gang yo youn ap
touye lòt nan katye popilè yo, lòt chèf
gang yo pa janm sispann touye moun
nan zòn metwopoliten lan ak anba
lavil la. Madi 21 oktòb la, bò 10 zè
nan maten, bandi ame touye enjenyè
Pierre Moise nan enpas Presoir sou
wout Nazon an, nan zòn Boudon an.
Viktim lan te sòti nan yon sikisal bank
ki pa t two lwen kote krim lan te fèt la,
selon yon temwen. Daprè kèk abitan
nan zòn lan, se pa premye fwa bandi
yo atake enjenyè Pierre Moise, bandi
yo te pran 50 mil goud sou li déjà. Se
prèske chak jou bandi ap touye moun
k ap sòti nan bank yo. Anpil moun
denonse konplisite anplwaye yo nan
bank yo nan krim k ap fèt sou moun
Lè yo te fin touye Dòy, yo te pote
kadav Dòy al mete l bò lari a, pou
tout moun k ap pase ka wè l, ki
genyen mak anpil kout kouto ak
twou bal
k ap sòti nan bank yo, paske bandi
yo mande moun yo kantite kòb ekzak
moun yo sòt pran nan bank yo. Sitiyasyon sa a dekouraje anpil moun al
nan bank yo nan kapital la.
Chante rezistans ak kontestasyon nan
dyaspora ayisyen an lan New York
sou rejim Duvalier yo
(Premye pati)
Guy-Gérald Ménard*
N
an dezyèm mwatye ventyèm syèk
la gen yon mouvman kiltirèl ki jèmen lan kominote egzile ayisyen lan
dyaspora a. Chante te jwe yon wòl kapital pou mouvman sa a, ki li menm te
grefe sou yon mouvman politik ki pote
non Mouvement Haïtien d’Action Patriotique (MHAP). Objektif mouvman politik
sa a se te sansibilize konpatriyòt ayisyen
lan dyaspora a, mobilize yo epi ankouraje yo pote kontribisyon pa yo nan batay
pèp ayisyen an t ap mennen kont diktati
divalyeris la.
Kòm rejim bout di ki te tabli
sou zile Ayiti a te mete baboukèt sou
lapawòl epi entèdi tout fòm ekspresyon
kritik, konpatriyòt pwogresis ki t ap viv
andeyò peyi a te bay tèt yo wòl pou
denonse toupatou sitiyasyon opresyon
ak represyon frè yo ak sè yo t ap sibi
anndan peyi a ak konplisite gwo peyi
kapitalis yo. Ositou nouvo chante angaje ki parèt nan kad mouvman kiltirèl
konpatriyòt nou yo devlope nan dyaspora a nan lane 1970/1980 yo, e ki te
rele chante patriyotik, te vize an patikilye ayisyen ki t ap viv aletranje. Plizyè
gwoup kiltirèl patriyotik te tabli katye
jeneral yo nan de peyi Amerik di Nò
ak de peyi Ewòp, an patikilye vil New
York, Boston, North Miami, Montréal,
Paris ak Bruxelles. Se Tanbou Libète,
Solèy Leve ak Atis Endepandan, twa
gwoup ki te baze lan New York yo moun
te plis konnen.
Nouvo chante k ap pote nouvo lide
Mouvman patriyotik la deklanche 25
avril 1971, twa jou apre Janklod Divalye prete sèman kòm prezidan avi, lè
yon kolonn jenn gason debake sou sèn
oditoryòm Hunter College nan Manhattan pou gate yon reprezantasyon atistik. Jenn gason sa yo, ki t ap etidye nan
peyi Etazini, pa t gen anyen kont atis
Haitian Bells yo ki t ap pèfòme lè sa
a, men yo te panse moman trajik pèp
ayisyen t ap viv la pa t yon moman pou
moun ap fete. Lè a te gen senk bato
degè meriken lan rad Ayiti e prezans yo
ta pral pwovoke gwo mobilizasyon.
Prestasyon sèman Janklod la
menm te okazyone premye gwo mani-
6
festasyon ayisyen lan New York. Lè sa
a gason kou fanm te kouvri kò yo ak
manto, yo foure kagoul nan tèt yo tankou madigra nan kanaval pou move je pa
rekonèt yo. Se lan atmosfè sa a nesesite
yon chante militan vin parèt. Poutèt
sa emisyon radyo L’Heure Haïtienne
chwazi pa jwe mizik k ap fè moun danse ankò. Kit se mizik gwo òkès tankou
Nemours Jean-Baptiste ak Webert Sicot,
kit se mizik minidjaz kou Les Schleu
Schleu. Konsa tou Koral Patriyotik Tanbou Libète vin fòme apre yon miting
Komite 28 jiyè te òganize nan Manhattan pou komemore envazyon 1915 la,
kèk semenn apre yon gwo konbit Troupe
Kouidor te fè nan Prospect Park, Brooklyn, 1e jiyè 1971.Wòl Tanbou Libète se
te travay espesyalman sou chante k ap
pote nouvo lide. Premye chante gwoup
la ki pase sou antèn L’Heure Haitienne
se Piti Piti : Pipi piti n a rive, piti piti n
a rive, piti piti si n mache yon jou n
a rive.Mwen sèten n a rive, lanmè pa
janm seche ; si n konn jan pou n mache, n a wè bout chimen n…
Definisyon chante reyaksyonè
Epòk sa a atis ak militan pwogresis
nan dyaspora a te konstate pi fò chante
ki pase lan radyo yo se te chante
reyaksyonè ki t ap charye yon bann
vye lide. Ki jan yo te defini chante
reyaksyonè ? Enben, chante reyaksyonè se chante ki ap bay pèp la manti, se
chante ki ap fè moun dòmi. Chante ki
lan enterè grandon, gwo boujwa, gwo
komèsan ak tout gwo zotobre k ap viv
sou do mas popilè yo. Pami chante k
ap bay manti yo gen Nèg gen move
mannyè k ap foure prejije ras, klas ak
koulè nan tèt moun. Se chante k ap di
lan peyi pa m fanm pa kòmande pou
fè n konprann fanm rete ak gason. Se
chante tankou Sobo ki di : Sobo mande
lajan ak zanmi sa ou pito ? Apre mizè m
pase m pito lajan. Se pawòl divizyon ak
fason panse endividyalis. Nan sa k ap fè
moun dòmi yo gen Mèsi Bondye k ap
di lamizè fini pou nou. Papa Bondye ki
lan syèl ap regle zafè n pou nou. Kidonk,
chante bondyebon. Yon lòt ankò k ap
preche reziyasyon se Malsite ki di kon sa
: vye soulye lan pye m, rechany mwen
pachiman, se lan on vè tafya mwen santi m byennere.
Haiti Liberté/Haitian Times
Ti jefò ki te konn fèt pasipala
Èske nou dwe konprann atis pwogresis
yo te kwè tout chante anvan 1971 yo
pa t di laverite ? Paditou. Atis yo te dakò
gen ti jefò ki fèt pasipala. Van tanpèt,
yon chante Orchestre Septentrional dekri
lavalas k ap ravaje tè abitan laplenn.
Chada, yon tèks Doktè Claude Innocent
Trio Select chante, lonje dwèt sou tribilasyon ouvriye agrikòl ap pase sou tè peyizan konpayi meriken fè dappiyanp sou
yo. Nou kapab nonmen tou N ap pouse
bourèt, mizik Ensemble Raoul Guillaume
ki montre sitiyasyon mizerab lavi yon
bouretye.
Definisyon chante revolisyonè
Menm jan militan pwogresis yo te mete
etikèt reyaksyonè sou sèten chante, se
menm jan tou yo te mete etikèt revolisyonè sou sèten lòt.Chante revolisyonè te vle
di: chante k ap denonse esplwatasyon ak
opresyon pwoletè ak abitan pòv ap sibi
anba men boujwa ak grandon. Se chante
k ap rele chalbari dèyè abi gwo zouzoun
ap fè pitit sòyèt. Se chante k ap mande
pèp ayisyen kanpe kont dominasyon
peyi enperyalis yo. Se chante k ap mande
tout patriyòt konsekan pou reziste anba
represyon fòs reyaksyonè yo e goumen
pou chanje sitiyasyon peyi d Ayiti.Youn
lan chante ki te senbolize dinamis, fòs ak
detèminasyon nouvo kouran kiltirèl sa a
se Koulangèt manman ou blan : Ou fè
mwen vini nan peyi w, ou aprann mwen
monte sobwe, w a remèt mwen pye kokoye m. Ou ale lakay ou bwè kafe m, ou
ale lakay ou bwè kleren m, ou menm
monte sou vant fanm mwen. Men koulangèt manman ou blan, lè ou fin monte
m w a va desann mwen…
Lan peryòd la sèten moun te
choke pou jan chante a te dirèk, brital,
sale. Sepandan, fòk nou di mizik la
te mache nan san pi fò patriyòt. Li te
pèmèt yo dechaje kòlè yo, endiyasyon
ak imilyasyon yo te santi anfas sitiyasyon malouk yo t ap viv la. Men,
amezi tan t ap pase, Jean Claude te kare
kò l pi plis lan palè a, emosyon te vin
kalme e chante a te pèdi nan efikasite
l. Ositou gen jefò ki te fèt apre sa pou
chanje sèten mo ladan yon mannyè pou
evite konfizyon, dotanpli te gen anpil
blan ki t ap sipòte mouvman patriyotik
Suite à la page (15)
Deklarasyon Kòdinasyon
Desalin (KOD) sou konjonkti
politik la
KOD kwè se nan yon mobilizasyon sanrete 24 sou 24, sèt jou sou sèt n ap
rive jwenn bout fòs fènwa yo ki sou pouvwa a.
Yo pare pou nou
An n pare pou yo !
Pou nou pote yo ale !
Kòdinasyon Desalin ap fè tout
moun konnen sitiyasyon n ap viv
jounen jodia mande pou pèp la pa
rete ap gade reflechi. Gouvènman
Martelly-Lamothe la, ki gen apui
total fòs okipasyon an MINUSTAH
ak peyi enperyalis yo vle tout bon
enstore yon diktati fewòs k ap
pirèd pase tan Divalye yo.
Se nan sans sa a, KOD ap
di popilasyon an, si yo pa leve
kanpe, goumen, se yo ki pral
peye pokase a.
KOD mande pèp la : pou l
sòti, pa pè pran lari a pou l manifeste jou k ap jedi 23 Oktòb la ;
pou l mande non sèlman liberasyon tout prizonye politik yo sitou moun yo te arete 17 Oktòb yo,
men pou l egzije depa Martelly,
Lamothe ak MINUSTAH nan peyi
a. Se yo ki pou viktim !
Pa bliye dimanch 26 Oktòb
2014 la, pou n al vote kont Martelly Lamothe nan lari a. Yo pa
kab fè eleksyon, pèp la dwe fè l
pou yo. Dimanch 26 la n ap mande yo pou yo rache manyòk yo.
KOD kwè se nan yon mobilizasyon sanrete 24 sou 24, sèt jou
sou sèt n ap rive jwenn bout fòs
fènwa yo ki sou pouvwa a. Lilèlitan pou n kenbe beton an cho,
chak jou, pou nou kapab jwenn
rezilta n ap chache a.
Se pa nan eleksyon, ni nan
diskisyon, negosyasyon fo mamit
n ap rive jwenn bout sistèm pezesouse sa a, klas esplwatè yo met
sou pye pou yo piye Leta a, depafini peyi a, epi kenbe nou nan
Lesklavaj. Se bonjan òganizasyon
popilè konsekan ak yon mouvman popilè djanm ki kapab fè nou
pote laviktwa sou lènmi lalibète
yo, menmjan sa te fèt an 1803.
Ayiti se Manman Libète. Desalin se Papa Libète ! Se poutèt sa
Martelly, Lamothe, ak nouvo kolon yo pa vle wè Desalin. Se sa k
fè 17 Oktòb se banboche yo t ap
banboche, fete Pon wouj.
Yo pa vle wè Desalin, men
noumenm pitit Desalin, ki gen
san Desalin nan venn nou n ap
di yo : sa yo pa vle wè, se li y
ap toujou wè. Pèp k ap goumen
pa janm pèdi batay ! Se pou tout
fòs progresis yo gonfle ponyèt yo,
ranmase karaktè yo, kite divèjans segondè yo sou kote pou nou
frape lènmi an ansanm.
Sa k vle rete esklav Martelly
ak MINUSTAH rete ; sa k vle pou
yon Ayiti lib, endepandan, kote
ideyal Desalin yo se bousòl nou,
an nou fè yon sèl fòs pou nou
frape yo ansanm, pou nou voye
yo ale.
Pou KOD
Oxygène David
Thomas Jean Dieufaite
Henriot Dorcent
Berthony Dupont
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Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Perspectives
Division au sein du Conseil
Supérieur du Pouvoir Judiciaire
Par Isabelle L. Papillon
D
eux (2) ans après la mise en
place du Conseil Supérieur du
Pouvoir Judiciaire (CSPJ), le fonctionnement de cette institution
qui a pour mission de garantir le
bon fonctionnement de l’Etat de
droit est mis en question par trois
de ses membres. À sa tête trône
un président contesté, Me. Anel
Alexis Joseph, nommé dans les
conditions que tout le monde sait,
et connu pour être servile face au
pouvoir. Trois (3) conseillers du
CSPJ, à savoir Me. Délia Lemaire,
représentante des Organisations
des droits humains, Me. Jacques
Létang, représentant de la Fédération des Barreaux d’Haïti et Me.
Max Elibert, l’un des représentants
de l’appareil judiciaire, viennent de
dénoncer dans une note de presse
la mainmise du pouvoir exécutif
sur le pouvoir judiciaire et la soumission totale du président de cette
institution, Me. Anel Joseph Alexis,
au président Martelly et au ministre
de la Justice, Jean Renel Sanon.
Les conseillers dénoncent
également la révocation et la nomination illégales à tort et à travers
des juges dans l’appareil judiciaire.
Ces révocations et nominations
sont approuvées par le ministre de
la Justice, Jean Renel Sanon et le
Premier ministre, Laurent Lamothe
; ce qui est contraire à la loi. Ces
actes constituent l’immixtion du
pouvoir exécutif dans le pouvoir
judiciaire, ce qui est contraire au
principe de la séparation des pouvoirs, défini dans l’esprit des lois de
l’écrivain français Charles de Secondat, dit Montesquieu. Ce principe
de séparation des pouvoirs est consacré dans la Constitution de 1987
qui reconnait l’indépendance des
3 grands pouvoirs de l’Etat et qui
constitue le socle de l’Etat de droit
démocratique.
Dans plusieurs déclarations
sur les ondes de la radio, Me.
Jacques Létang ne trouve pas de
mots assez durs pour qualifier ce
qui est en train de se passer au
CSPJ, car ce n’est pas de justice
À sa tête trône un président
contesté, Me. Anel Alexis Joseph
Le juge Durin Duret, président
de l’Association Nationale des
Magistrats Haïtiens (ANAMAH)
qu’on y parle. Avec Me Anel Alexis
Joseph à la tête du CSPJ, le pouvoir
judiciaire est subordonné au pouvoir exécutif. Le Premier ministre et
le ministre de la Justice sont passés
outre le CSPJ pour faire des révocations, des nominations et accorder
des promotions à certains juges.
Force est de constater que Me. Anel
Alexis Joseph n’est pas à la hauteur
de la tâche. La justice se trouve
ainsi à son plus bas niveau avec la
présence du Me. Anel Alexis Joseph
à la tête du CSPJ. »
Pour étayer ses dénonciations, Me Létang a cité des exemples clairs. Ainsi le cas du doyen du
Tribunal de Première Instance des
Gonaïves, représentant des tribunaux au CSP. Son mandat de juge
arrivé à terme n’a pas été renouvelé, du fait qu’il ne se plie pas aux
ordres de l’exécutif. Des tractations
sont en cours pour le remplacer au
sein du CSPJ. Le secrétaire exécutif du CSP, Me. Lionel Bourgouin a
été révoqué malhonnêtement par
Me Anel Alexis Joseph sur ordre
du Palais national. La question de
la publication des règlements intérieurs du CSPJ dans le Journal officiel,
Le Moniteur était à la base de cette
révocation. Le secrétaire exécutif
revendique l’indépendance du CSPJ,
mais le Palais national s’y oppose
catégoriquement. Le juge de paix
de l’Ile-à-Vache, fraîchement rentré
au pays après deux ans de formations à l’extérieur avec le concours
de l’Etat haïtien s’est vu rétrogradé
de sa fonction puis transféré dans
une autre juridiction avec la complicité de Me. Anel Alexis Joseph.
Après avoir dénoncé l’immixtion
flagrante de l’Exécutif dans le Judiciaire, il fait appel aux citoyens
pour stopper les dérives du pouvoir
et la mainmise de l’Exécutif sur le
Judiciaire. Dans un Etat démocratique quand les institutions ont failli
à leur mission, les citoyens doivent
se révolter pour redresser la situation.
Le président de l’Association
Nationale des Magistrats Haïtiens
(ANAMAH),
juge Durin Duret,
est intervenu dans des médias de
la capitale, ne cachant pas son indignation face au comportement
anti-démocratique de l’Exécutif
et du président du CSPJ, Me. Anel
Alexis Joseph. Selon lui, sous ce
régime, on observe une chasse aux
personnes intègres dans l’appareil
judiciaire haïtien. L’intégrité pour
l’équipe tètkale est un péché mortel. Duret dénonce le représentant
des tribunaux de paix au sein du
CSPJ, Me. Etienne Mercier qui ne
dit rien sur la vague de révocations
illégales et arbitraires des juges de
paix par le gouvernement Laurent
Lamothe.
Le juge Durin Duret annonce
l’élaboration d’une pétition pour
demander la démission des membres du CSPJ. « Nous ne pouvons
pas rester indifférents devant la
mainmise du pouvoir exécutif sur
le pouvoir judiciaire. Au cours des
AVIS JUDICIAIRE
Le Tribunal de Première Instance de l’Anse-à-Veau, compétemment réuni au Palais
de Justice de cette ville, a rendu en audience publique et en ses attributions civiles
de divorce le jugement par défaut en date du jeudi dix-sept (17) Juillet deux mille
quatorze (2014) et le dispositif dudit jugement se lit comme suit :
PAR CES MOTIFS, le Tribunal, après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du Ministère Public, se déclare compétent pour connaitre l’action
en divorce diligentée par la dame Predvil Dony, née Jacqueline Thély contre son
époux ; reçoit en la forme la présente action pour être conforme à la loi ; Maintient
le défaut octroyé à l’audience du jeudi trois (3) juillet deux mille quatorze (2014)
contre le défendeur pour n’avoir pas été rabattu ; admet le divorce des époux Predvil
Dony, la femme née Jacqueline Thély, pour injures graves et publiques, ce, aux torts
de l’époux, prononce la dissolution des liens matrimoniaux qui ont existé entre
lesdits époux, ordonne à l’Officier de l’Etat civil de la commune de l’Asile de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait
dans l’un des quotidiens à fort tirage s’éditant à la capitale sous peine de dommages
intérêts envers les tiers s’il y échet ; compense les dépens en raison de la qualité des
parties ; enfin commet l’huissier Alexandre Ernest de ce siège pour la signification
de cette décision. » Ainsi jugé et prononcé par nous, Maitre André Jean Julien, juge
à l’audience publique, ordinaire et civile de divorce du jeudi dix-sept (17) juillet deux
mille quatorze (2014), en présence de Me. Frino Cadet, Avocat, Substitut du
Commissaire du Gouvernement et avec l’assistance du citoyen Joël Brumache,
Greffier du siège.
Il est ordonné à…..
En foi de quoi…….
Pour ordre de publication Me. Jusner Petit-Frère, Av.
AVIS JUDICIAIRE
Le Tribunal de Première Instance de l’Anse-à-Veau, compétemment réuni au Palais de Justice
de cette ville, a rendu en audience civile, ordinaire, publique et en ses attributions civiles le
jugement par défaut en date du lundi onze (11) Août deux mille quatorze (2014) et le
dispositif dudit jugement se lit comme suit :
PAR CES MOTIFS, et sur les conclusions conformes du Ministère Public, le Tribunal, après avoir
délibéré au vœu de la loi, accueille en la forme l’action introduite par les héritiers Estalina
Toussaint représentés par Gerline Ambresena, Guerda Ambresena, Ulrick Ambresena ;
Maintient le défaut de comparaitre à l’audience civile Publique du vingt-six (26) juin deux
mille quatorze (2014) contre la dame Meliciane Herculus, propriétaire, demeurant et
domiciliée à Valade, section communale de l’Asile ; ordonne son déguerpissement sur le
terrain en question sis à la même localité. La condamne à deux cents mille gourdes de
dommages intérêts et aux frais et dépens de la procédure aux termes des articles 287 du
C.P.C, 1168-1169 du code civil haïtien ; commet l’huissier Rulio Bazile de cette juridiction
pour la signification de cette décision.
Ainsi jugé et prononcé par nous, Maitre Leconte Flaubert, Avocat, juge à l’audience publique
et ses attributions civiles du lundi onze (11) heures trente (30) minutes du matin, en
présence de Me. Marc-Antoine Lesperance, Avocat, Substitut du Commissaire du Gouvernement et avec l’assistance du citoyen Joël Brumache, Greffier du siège.
Il est ordonné à…..
En foi de quoi…….
Pour ordre de publication
Me. Jusner Petit-Frère, Av.
19 ans passés dans le système judiciaire haïtien, je n’y ai jamais vu
autant de dérives. » a-t-il indiqué.
Le CSPJ est devenu un instrument entre les mains du pouvoir
tètkale pour dominer la justice, par
laquelle, Monsieur Martelly persécute de paisibles citoyens. Dans
ce cas, on ne peut pas parler d’État
de droit en Haïti.
République Dominicaine : Commémoration du 208ème anniversaire de l’assassinat
de Jean-Jacques Dessalines boycottée à l’Université Autonome de Santo Domingo
U
n groupe de Dominicains issus du
parti politique dominicain Fuerza
Nacional Progresista/ Force Nationale
Progressiste (FNP) ont empêché la
tenue, le 16 octobre 2014, d’une cérémonie à l'auditorium Manuel del Cabral
de l'Université Autonome de Santo Domingo pour commémorer le 208ème
anniversaire de l’assassinat du fondateur de la nation haïtienne, JeanJacques Dessalines. Cette activité était
planifiée à l’initiative de la Fédération
Haïtienne des Associations et Organisations de la République Dominicaine
(FEDAYODEH-RD).
En effet, dans la matinée
du 16 octobre 2014, des groupes
d’ultranationalistes dominicains se
sont présentés dans les locaux de
l'Université Autonome de Santo Domingo (UASD) pour protester contre
la tenue de la manifestation patriotique
et culturelle en l’honneur du père fondateur de la première république noire
indépendante du monde. Drapeaux
et pancartes en mains, ces manifestants fascistes dominicains ont lancé
des slogans anti-haïtiens et chassé de
l’espace les organisateurs et invités venus d’Haïti pour l’activité. « Nous exigeons un referendum sur la déportation massive d’Haïtiens ; Nous rejetons
l’haïtianisation du pays ; Les Haïtiens
sont insupportables pour les habitants
de Gazcue.», pouvait-on lire sur les
pancartes.
Dépassés par la situation, les
responsables
de l'Université Autonome de Santo Domingo ont retiré
l'autorisation pour le déroulement de la
cérémonie. Ce n’est qu’à la mi-journée
du jeudi 2014 que Patrick Moise, président de la Fédération Haïtienne des
Associations et Organisations de la République Dominicaine (FEDAYODEHRD) a été informé de la décision via un
appel téléphonique du Vice-recteur de
la UASD, Rafael Nino Feliz.
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Des étudiants et étudiantes
d’origine haïtienne ont déploré cette
mesure des autorités universitaires
qu’ils jugent incompatible avec la philosophie de la UASD et à la tradition de
solidarité du monde universitaire avec
le peuple haïtien. Ils se sont référés à
l’article 6 de la Constitution de l’UASD
qui stipule ce qui suit : « La vie universitaire doit se dérouler dans un esprit
de démocratie, de justice et de solidarité
humaine. Elle sera ouverte à tous les
courants de pensée, qui seront présentés et analysés d'une manière scientifiquement rigoureuse».
La cérémonie d’hommage à JeanJacques Dessalines avait pour objectif
principal de faire connaître l'importance
historique de ce héros dans la lutte pour
la libération du peuple haïtien.
GARR (Groupe d'Appui aux
Rapatriés et Refugiés)
Des ultranationalistes dominicains devant la UASD
Photo: 7Dias.com.do
Haiti Liberté/Haitian Times
7
Perspectives
La banalité comme pratique systématique du pouvoir « tèt kale »
Par Mauley Colas
P
our ce qui est de la banalité, on
peut faire toute une histoire de cette
pratique en Haïti et en proposer même
une typologie. Dans le cadre de cette
réflexion, on appréhende la banalité
comme le fait de ne pas accorder de
l'importance ou le fait de mépriser un
symbole important lié à la mémoire
collective d'un peuple. C'est également
le fait de manifester de l'indifférence à
l'égard de la vie humaine, en ce sens
que celle-ci n' a pas d'importance pour
celui ou celle qui la juge ainsi quand il
est question de défendre ses intérêts au
nom de sa propre personne.
Un premier type de banalité peut
être expliqué à partir du régime Duvaliérien. Il est, en passant, important
de souligner que l'on pouvait remonter bien avant le pouvoir des Duvalier
pour étudier la question de la banalité
; mais par souci d'analyse succincte
on se limite à cette époque et c'est une
tranche d'histoire sociopolitique longue
qui marque un des moments déterminants dans l'histoire du pays. Sous le
règne dictatorial des Duvalier, la vie des
opposants ne valaient même pas un
centime quand il s'agissait de consolider leur pouvoir. Cette banalité, visant
à éliminer la vie de l'autre, parce qu'il
était menaçant, a marqué un moment
noir dans l'histoire du peuple haïtien
qui jusqu'à présent a de lourdes conséquences sur le pays. Tant de vies ont
été détruites, la terreur s'étalait sur tout
le pays et la peur habitait les esprits.
Cette peur avait déstructuré et restructuré l'imaginaire d'une manière particulière, car certaines gens, à l'époque,
croyaient que le Dictateur François
Duvalier était tellement omniprésent
qu'il pouvait écouter tout ce que l'on
pouvait dire à propos de lui. C'est ce
que l'on pourrait appeler le mythe de
l'omniprésence de Duvalier. Ce mythe avait pris naissance
dans la terreur et la destruction massive
des vies des gens qui se sentaient lésés
dans leur droit en tant qu'humain. C'est
dans la banalité de la vie, mitigée d'une
idéologie noiriste démagogique, prétendant être nationaliste, que le pouvoir
duvaliériste s'imposait dans l'esprit du
peuple haïtien. Personne ne peut faire
l'économie de la terreur propagée au
sein de la population pendant le long
règne de ce pouvoir dictatorial de 1957
à 1986. Cette terreur était assurée par
l'institutionnalisation d'un corps de
tontons macoutes qui servait de bras
droit à François Duvalier dans le jeu
de cruauté et de la banalité des vies
humaines pour maintenir son pouvoir.
Dans "Comprendre Haïti", Laënnec
Hurbon a repris les propos de Duvalier
pour décrire sa fonction principale: «ce
corps est présenté à la nation comme
une "force de dissuasion" contre tous
les opposants réels et imaginaires à la
dictature. Duvalier le définit lui-même:
ce corps n'a qu'une seule âme: Duvalier,
ne connait qu'un seul chef: Duvalier ne
lutte que pour un seul destin: Duvalier
au pouvoir» (1987: 19). Et Hurbon
continue pour dire que «la présence
des macoutes dans l'État, c'était déjà la
pratique muette et aveugle de la répression comme méthode de gouvernement
[...]» (Op.cit.:20). L'instauration de ce
corps a été possible par le recrutement
des volontaires de toutes les couches
sociales et cela n'était pas sans conséquence sur les rapports sociaux entre
les gens au sein de la société haïtienne.
Comme résultat, c'était le règne d'un climat de méfiance dans tous les groupes
sociaux car tout le monde pouvait être
trahi et dénoncé par un ami, un membre de la famille dans l'acte même de
consolidation de ce pouvoir.
Un autre type de banalité se construit dans le discours que certaines
gens, ou du moins des Duvaliéristes,
ont construit sous le régime dictatorial
des Duvalier, en voulant comparer "le
pendant" et "l'après" de ce pouvoir. Ce
discours se construit autour des 25 ans
8
post-Duvaliéristes. Il est souvent dit
que ceux qui ont succédé aux Duvalier
n'ont pas fait mieux au plan infrastructurel. Comme si ces choses positives qui
ont été réalisées pouvaient innocenter
tous les crimes commis par ce régime
sanguinaire. Parfois, on entend dire
que les choses étaient meilleures sous
le pouvoir duvaliérien. Bien qu'il faille
faire le bilan négatif post-Duvaliériste,
en terme de certaines réalisations infrastructurelles, cependant, en faisant cette
comparaison, le taux de morts enregistrés et le taux de fuites des cerveaux
de "l'après 1986" sont de loin inférieurs
à ceux enregistrés sous le pouvoir dictatorial des Duvalier. C'est un pouvoir
qui a commis ce que l'on appelle dans
le droit international, un crime contre
l'humanité. Les quelques réalisations
infrastructurelles de l'époque représentent si peu comparées au niveau de
criminalité du régime. Un crime reste
un crime. Il ne faut pas construire un
discours ni pour adoucir l'atrocité ni
pour embellir la laideur des actes criminels posés par les Duvalier. Penser et
argumenter ainsi c'est banaliser les
vies humaines gaspillées, détruites par
ce pouvoir; c'est également témoigner
de l'irrespect pour les proches de ces
morts et des victimes qui vivent jusqu'à
présent avec des séquelles. Pour ainsi
dire, un tel discours qui tente de ne pas
voir ce côté cruel qui a également fait
reculer le pays constitue une forme de
banalité importante qu'il faut également critiquer.
Il y a également un type de banalité liée au comportement d'irrespect
affiché par rapport à la mémoire et
l'histoire qui a marqué un moment
déterminé et déterminant dans la vie
collective d'une communauté. C'est
ce troisième type de banalité que l'on
veut analyser ici. Ce type de banalité se
manifeste dans l'irrespect que certains
individus témoignent à l'endroit d'un
personnage historique, d'une date qui
rappelle un évènement historique. Il se
manifeste aussi dans le détournement
du vrai sens historique de l'événement
pris en cause. Cependant, même si
l'on veut esquisser les quelques types
de banalité ici, il est important de faire
remarquer qu'il n'existe pas de cloison
étanche entre ces banalités. D'ailleurs,
l'irrespect témoigné à l'endroit d'une
période ou d'un personnage important
de l'histoire d'un peuple peut prendre
une forme langagière. Pour ainsi dire,
dans un même processus de banalité
pendant une période donnée, il se peut
que l'on trouve la manifestation de ces
trois types de banalité en même temps
ou de deux d'entre elles.
En fait,
dans le cadre de cette analyse, ce qu’il
importe de comprendre, c'est que, avec
le gouvernement "tèt Kale", on assiste
de manière systématique à la manifestation de l'indifférence, à une absence
totale du sens historique par rapport à
tout ce qui constitue la mémoire historique de la vie nationale. Or l'une des
responsabilités d'un gouvernement
est d'accorder beaucoup d'importance
à cette dimension de la vie du peuple
qui l'a voté. Des fois, ce gouvernement
a même l'impérieuse responsabilité de
lutter contre l'amnésie historique de
certains faits dans le but de renforcer
la mémoire collective. Travailler dans le
présent pour construire une société meilleure n'est pas possible si l'on ne prend
pas au sérieux son passé. Je ne prône
pas une vision passéiste de l'histoire ;
mais c'est un devoir de mémoire de tout
gouvernement, digne de sa fonction, de
travailler sur la symbolique des événements historiques, marquant la vie collective de son peuple tant sur le plan
positif que sur le négatif, s'il veut construire une société meilleure que celle
dont il a hérité. Malheureusement, c'est
un concept étranger au pouvoir "tèt
kale". On assiste, de préférence à un
gouvernement qui banalise non seulement la fonction présidentielle, mais
aussi tout ce qui constitue la mémoire
collective de ce peuple. Il est important
de rappeler, pour exemplifier notre posi-
Haiti Liberté/Haitian Times
Martelly à Marchand Dessalines le17 Octobre 2012. Avec le
gouvernement "tèt Kale", on assiste de manière systématique à la
manifestation de l'indifférence, à une absence totale du sens historique
par rapport à tout ce qui constitue la mémoire
historique de la vie nationale.
Martelly et son fils sur le char de T Micky. Le gouvernement "tèt kale" continue
dans la voie de la banalisation de moments historiques importants du pays. De
manière volontaire, il organise chaque 28 juillet le carnaval des fleurs.
tion, plusieurs faits enregistrés sous le
gouvernement Martelly-Lamothe.
Le 18 novembre 2012, le Président et le Premier Ministre avaient
laissé le pays sans faire aucun cas de
ce que la bataille de Vertières représente
pour la nation d'abord et pour le reste du
monde ensuite. En fait, cette absence
a été une manière claire d'observer la
gravité de l'indifférence et du mépris
du pouvoir à l'égard de la mémoire de
nos ancêtres qui s'étaient sacrifiés pour
élever au rang d'humanité des hommes
et des femmes qui, selon le code noir,
étaient considérés comme les choses
du maître. Il est important de rappeler
ici, sans vouloir s'attarder sur les détails, que l'on instituait, dans le système esclavagiste, tout un régime pour
maintenir ces hommes et ses femmes
captifs, arrachés à leur pays d'origine,
dans l'esclavage. D'abord, ils n'étaient
pas considérés comme des êtres humains comme on vient de le souligner,
selon le code noir. C'est également dans
cette perspective qu'il faut également
comprendre que le discours sur le droit
de l'homme ne prenait pas en compte
la situation des esclaves. Un esclave
n'était pas un homme, mais une chose.
Ensuite, le châtiment corporel faisait
partie de la quotidienneté des esclaves.
Ce n'était pas une activité par hasard,
il faisait partie du menu du jour. En ce
sens qu'il faut comprendre Jean Casimir,
dans son ouvrage: "La culture opprimée", quand il écrit que " la torture est
au captif vivant en esclavage ce que le
salaire est à l'ouvrier. Ce sont les fils
bien visibles du fouet qui l'attachent à
son maître et toute la bourgeoisie commerciale. La torture est accoucheuse
d'esclaves, matérialisation de leurs rapports avec le maître" (2006:91). Enfin,
il y avait un processus de lavage de cerveau assuré par l'église catholique pour
enseigner à l'esclave l'acceptation de
sa condition; car, étant noir de peau et
dépourvu d'âme, Dieu l'avait créé ainsi
pour servir le blanc. Ayant compris
que le système colonial était fondé sur
ces trois grandes conditions, formant
son ossature, certains philosophes et
penseurs de l'époque ne pouvaient
croire à une possible révolution des esclaves. Si pour les penseurs du monde
entier, cette date dans l'histoire d'Haïti
marque un événement remarquable et
capital à laquelle il faut accorder une
attention soutenue, pour les chefs du
pouvoir actuel elle ne voulait rien dire.
En fait, du point de vue de la mémoire
collective, c’est l'une des plus grandes
insultes nationales parce que la geste
des héros et des héroïnes a été méprisée
par ceux qui devraient être les gardiens
du devoir de mémoire, en interpellant
la nation tout entière à réfléchir sur sa
condition actuelle par rapport à ces sacrifices indépassables consentis par les
héros et les héroïnes de l'indépendance.
Je sais que certaines gens me
diront que c’est une erreur. Mais, moi
je répondrais que c'est plus qu'une
erreur, parce que c'est un acte volontaire. Je mettrai ma main au feu que ce
gouvernement a des conseillers compétents pour attirer son attention sur
ce fait. Mais, ils ont préféré piétiner
et banaliser la mémoire de ceux et de
celles qui ont livré bataille pour casser
les chaines de l'esclavage à jamais. En
réalité, le gouvernement "tèt kale" continue dans la voie de la banalisation
de moments historiques importants du
pays. De manière volontaire, il organise chaque 28 juillet le carnaval des
fleurs. Non seulement cette activité est
une appropriation du régime sanguinaire Duvalier, mais la date marque le
début de l'occupation d’Haïti par les
États- Unis. Il y a lieu dans un pareil cas de s'inquiéter de deux choses.
D'abord, pourquoi le carnaval des fleurs
? Une activité d'un pouvoir dictatorial
qui fait remonter à la mémoire des gens
la terreur semée par ce pouvoir sur la
nation haïtienne pendant 29 ans ? À
mon sens, c'est une appropriation de ce
pouvoir de l'idéologie dictatoriale des
Duvalier. C'est un signe pour dire qu'il
se réclame de l'idéologie macoutiste duvaliérienne. Et l'on pourrait même se
demander, entre autres, pourquoi un
carnaval des fleurs après le carnaval
national dans un pays qui souffre de
précarité socioéconomique extrême?
Ensuite, on pourrait également
se demander pourquoi le 28 Juillet?
Ce n'est pas un choix par erreur non
plus. Cela s'explique par le fait qu'en
dépit des vives contestations qui ont
été soulevées dans l'opinion publique
haïtienne, les responsables de ce pouvoir n'ont pas fait marche arrière. Par
exemple, l'actuel ministre de la jeunesse et des sports du pouvoir Martelly-Lamothe, bien avant d'accéder
à ce poste, le Colonel Himmler Rebu
et d'autres invités à "Ranmase", une
émission sur la Radio Caraïbe organisée
chaque samedi, argumentaient contre
cette date prise pour organiser le carnaval des fleurs et montraient la nécessité de faire quelque chose de symbolique pour marquer cette date. Mais, le
porte-parole de la primature et celui de
la présidence défendaient du bec et des
ongles le bien fondé de cette décision
de ce gouvernement. Il faut dire également que c'était étonnant d'entendre
comment ces portes-paroles manifestaient au tant de mépris pour un
jour qui marquait le début d'une honte
nationale et pour la mémoire des martyrs pendant la période de l'occupation
qui dura 19 ans. C'est une période
au cours de laquelle la paysannerie
haïtienne fut cruellement victime de
l'expropriation et de la terreur des soldats parce qu'elle faisait de la résistance.
Suite à la page (16)
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Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
This Week in Haiti
As Thousands March Demanding his Resignation:
The UN's Occupation of Haiti:
A Structure of Global Complicity
Martelly Dances on Dessalines’ Grave
by Thomas Péralte and Kim Ives
O
Assad Volcy
n Oct. 17, the 208th anniversary of
the assassination of Haiti’s founding father Jean-Jacques Dessalines, tens
of thousands of demonstrators took to
Haiti’s streets, once again, to demand
the unconditional resignation of President Michel Joseph Martelly.
In an effort to undercut the protest, Martelly and his Prime Minister
Laurent Lamothe did what they do
best: they organized a one-day Carnival, with big-name bands like Djakout
and T-Vice (and, of course Martelly’s
son, Ti Micky), on the former runway
of the old military airport near Pont
Rouge, where Dessalines was killed in
an ambush in 1806. The government
publicized the festive extravaganza, so
disrespectful on such a somber occasion, via recorded robot messages over
the Digicel cell phone network.
But most of the Haitian masses
shunned the unfitting spectacle and instead marched to demand Martelly and
Lamothe’s resignations, an end to the
UN military occupation (renewed three
days earlier for another year) and to
political persecution, arrests, and assassinations. Demonstrators also marched
in Jacmel in the Southeast, in SainteSuzanne in the Northeast, and in Léogane, Petit Goâve, and other cities.
In Port-au-Prince, demonstrators
marched along the Delmas Road to Pétionville under the slogan, "Dessalines
pral kay Pétion," Dessalines is going
to visit Pétion. Alexandre Pétion, who
conspired in Dessalines’ murder and
succeeded him as Haiti’s president, was
a representative of Haiti’s nascent comprador bourgeoisie.
As they did against demonstrators on Sep. 30, the Haitian National
Police (PNH) tried to disperse the demonstrators with tear gas and skin-irritating pepper water. Police and armed
thugs were also observed firing leveled
weapons at demonstrators.
As some demonstrators assembled at a rally point in front of the former Church of Perpetual Help in the Bel
Air neighborhood, thugs affiliated to
the musical group Grand Black – such
as Ti Roi, Didi Manikile, and Evens
Thélemas – beat up and fired weapons
at protesters, and then tore up fleeing
protesters’ placards.
However, the demonstrators from
Bel Air joined other marchers gathering
in front of the ruins of St. John Bosco
church on Jean Jacques Dessalines
Boulevard (Grand Rue). After the traditional ceremony around a bonfire, the
march stepped off and passed through
the popular neighborhoods of La Saline,
St. Martin, and Bel Air before heading
towards the Delmas Road to proceed as
planned to Pétionville.
But the police and thugs blocked
the marchers from taking the Delmas
Road so they detoured through the Solino neighborhood to the Nazon Road
in hopes of finally reaching the Delmas
Road that way. But on Nazon, police
fired tear-gas canisters into the dense
crowd to prevent them from reaching
Nazon’s intersection with the Delmas
Road.
"Down with Martelly!” chanted
the demonstrators. “Martelly said he’d
kill us, the people. Quickly, quickly,
let’s send him packing. Onward to Pétionville!”
The Dessalines Coordination
party (KOD) contingent held signs
that read: "Down with Martelly and
Lamothe! Both are lackeys of the colonists!”
Along the march route, hoodlums
hiding behind walls threw rocks at the
demonstrators. But the determined protesters pressed on. At Delmas 30, they
again tried to reach Delmas Road. But
the police again met them with tear
gas, pepper water, and leveled gunfire.
UN troops have occupied Haiti since Jun. 1, 2004. The Haitian people are
fed up with their presence, which violates the Haitian Constitution and
the UN Charter
by Lorenzo Fiorito
T
On Oct. 17, tens of thousands marched through the Haitian capital and
other cities to mark the 208th anniversary of Dessalines’ death and to call
for President Martelly’s resignation
Noone was spared: political party leaders, parliamentarians, protesters, journalists, children, merchants, and public
transportation passengers, all inhaled
gas.
Teargas canisters were fired at
a car clearly marked with the logos of
Radio Vision 2000, which carried several journalists. Hundreds of people
fainted from tear gas. Children had to
be taken to hospital emergency rooms.
Senator Moïse Jean-Charles, the
spearhead of this mobilization who
rode on a horse behind a demonstrator dressed like Dessalines, was clearly
targeted for attack by some PNH units.
At Delmas 30, he was also overcome
by the teargas, prompting some demonstrators to start screaming "Moïse is
dead!" The senator was revived by people rubbing limes under his nose and
pouring soda over his head.
"This is a peaceful demonstration to commemorate Dessalines’ assassination, and the PNH is dispersing
it,” Sen. Moïse said afterwards. “Today
Martelly shows us once again that he
does not want democracy and is politicizing the country's police force." (Later
in the day, Police Chief Godson Orélus,
dressed in a white uniform, stood grinning on the Carnival stage as President
Martelly vulgarly danced with a woman.)
In the end, there were dozens of
arrests and injuries. The protesters arrested were taken to the Delmas police
station, and, without hearing before a
justice of the peace, 19 were transported
to the National Penitentiary. Among
them are: St. Gourdain of Delmas 2, and
Ralph Laudan Louis and Evens Clergé
Jeff from the Christ-Roi district.
There are reports that the attack
against Senator Moïse was aimed at
assassinating him. Indeed, it is widely
rumored that such a plan was hatched
at a meeting involving Communications
Minister Rudy Hériveaux, Sports Minister Himmler Rébu, Interior Minister Réginald Delva, Reynaud Léné of the Defense Ministry, and Police Chief Godson
Orélus with some of his aides including
Samuel Moreau and John Alexis, a former member of the New York diaspora
organization HEAR (Haitian Enforcement Against Racism) and a unionist at
1199.
There were many political reactions after the police dispersed the demonstration. The Fanmi Lavalas political
organization, in a press statement read
by the coordinator of the Executive
Committee, Dr. Maryse Narcisse, con-
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
demned the crackdown when the “sons
of Dessalines were extending a hand to
the sons of Pétion” to resolve the structural problems which have plagued Haiti
since the Feb. 29, 2004 coup d’état. She
also demanded the liberation of all the
protestors illegally arrested and decried
the police attack on professional journalists.
Former Senator Turneb Delpé of
the Patriotic Movement of the Democratic Opposition (MOPOD), one of the
march’s organizers, thanked the people for taking part in the anti-Martelly
protest and condemned that the police
who used tear gas and pepper water to
prevent protesters from reaching Pétionville. He said that MOPOD along with
other organizations of the democratic
opposition would continue to mobilize
against the Martelly regime and its repression.
The Association of Local Reporters, a journalists’ union, condemned the
PNH’s firing of teargas at journalists,
including those in the Vision 2000 vehicle. The union plans to file a formal
complaint against the police.
Meanwhile, many severely criticized the Martelly-Lamothe regime for
dancing on Dessalines’ grave by organizing a carnival with music groups. By
doing this, they said, Martelly proves,
once again, that he has no respect for
the Haitian people’s sensibilities on this
important nationalist and patriotic date.
In 2012, Martelly and Lamothe appalled people on Oct. 17 by going to the Church of St. Clair in Marchand
Dessalines for a Requiem Mass dressed
inappropriately in informal guayabera
shirts and jeans. On that same date, the
Tourism Minister Stéphanie Villedrouin
shockingly said: "Happy Birthday to
the Haitian people." In 2013, Martelly
marked the date by distributing money
to people in Cap Haïtien.
The cruelest irony is that three
days before the anniversary, on Oct. 14,
the UN once again renewed its military
occupation of Haiti, which has been in
place since 2004. Dessalines would be
horrified. Instead of using the date to
solemnly organize the people to resist
the choke hold put on Haiti by foreign
troops, Martelly organizes a festival to
entertain the masses and put them to
sleep.
That is why on Oct. 17 the demonstrators, who were so savagely repressed by the police, called for both
Martelly and MINUSTAH to go, a mobilization which shows signs of sharpening in the weeks ahead.
he United Nations Security Council
has renewed its military occupation of Haiti for another year. The body
met on Oct. 14, 2014 and talked for 25
minutes before renewing the mandate
of the United Nations Stabilization Mission in Haiti (MINUSTAH) for another
year.
Most people across the Americas
are unaware that Haiti’s people live today under a UN military occupation, the
only one in the Western Hemisphere.
They are more likely aware of the recent passing of infamous dictator and
president-for-life Jean-Claude "Baby
Doc" Duvalier than of the military force
imposed on sovereign Haitian soil.
Duvalier, Haiti’s dictator from
1971 to 1986, died of a heart attack
on Oct. 4, 2014. He was ousted by a
popular uprising 28 years ago but retained wealth and cronies until his
death. Although its spokespeople originally talked of an official state funeral,
the neo-Duvalierist regime of President
Michel Martelly backed away from the
idea on Oct. 10 after it became clear
that popular indignation, which still
runs deep, would not tolerate such an
honor for the dictator.
One week after Baby Doc's last
breath, the Campaign to End the Occupation of Haiti (based in Toronto) held
an informational picket to highlight the
abusive role played by MINUSTAH to
ensure a compliant and neoliberal Haiti.
MINUSTAH was charged with
keeping order in Haiti following the
coup that removed democratically
elected President Jean-Bertrand Aristide
in February 2004. The coup had its
origin in a 2003 meeting just outside
of Ottawa with officials from the United
States, Canada, and France plotting a
post-Aristide Haiti.
MINUSTAH’s abuses against
Haitians are legion: sexual assault of
minors (for which, among other cases,
111 Sri Lankan soldiers and three officers were repatriated in 2007), political
repression directed against rebellious
neighborhoods, and extrajudicial murders. UN soldiers shot at men, women,
and children, killing dozens, during a
violent night-time raid on Jul. 5, 2005.
As 41 armored troop carriers penetrated the coup-resisting slum of Cité Soleil,
UN troops fired over 22,000 rounds of
ammunition.
Adding insult to injury, the
world’s worst cholera epidemic – originating in October 2010 at a MINUSTAH
base – has thus far killed over 9,200
people and infected over 750,000. MINUSTAH soldiers bearing cholera from
Nepal allowed their untreated sewage
to flow into the Artibonite River, Haiti’s
largest domestic and agricultural water
source.
These infuriating truths are
symptoms of an underlying power im-
balance between Haiti and the world’s
neo-colonial powers, principally the
U.S., France, and Canada. These three
nations proposed and champion the
UN force, and MINUSTAH personnel are governed by extraterritoriality
agreements, which make it difficult to
prosecute foreign troops on Haitian
soil. The sense of impunity these troops
must feel – carrying a gun, absent any
fear of legal consequence, psychologically molded in the global crucible of
anti-Black racism – creates a culture
of unrestrained disrespect among UN
personnel.
Yet even this haphazard structure
of terror serves a political and economic
purpose. A classified diplomatic cable,
revealed by Wikileaks, from U.S. ambassador to Haiti, Janet Sanderson,
stated on Oct. 1, 2008 that "a premature departure of MINUSTAH would
leave the [Haitian] government...
vulnerable to...resurgent populist and
anti-market economy political forces –
reversing gains of the last two years."
Meanwhile, part of MINUSTAH's
mandate is “to support the constitutional and political processes; to assist
in organizing, monitoring, and carrying
out free and fair municipal, parliamentary and presidential elections." However, the Fanmi Lavalas, Haiti’s largest
political party, has been barred from all
elections since the 2004 coup. Aristide
once led the party and remains its spiritual symbol.
Haiti under Aristide was no longer content to be the world’s sweatshop, providing cheap labor to whomever would bring it capital. Haitians
wanted to chart a course away from
the neoliberal capitalist economic and
social policy framework that had generated so much mass suffering during
the Duvalierist and neo-Duvalierist regimes. Aristide was responsive to the
people’s demands because they put him
in power. He knew their living conditions from working and living as a
priest in the capital’s slums during the
1980s.
Sanderson’s cables refer to
another aim of the Aristide government: repayment of the 90 million
gold francs (now worth over $22 billion) paid by Haiti to France between
1825 and 1947 as compensation for
the slave holders’ loss of property in
enslaved Afrikans and land following
the Haiti’s 1804 revolution. Aristide's
demand for restitution of Haiti’s independence ransom infuriated France and
spurred its help in helping to engineer
the 2004 coup.
So Aristide was removed, and
MINUSTAH moved in. But the Haitian people are unmasking the UN's
façade of political neutrality. Duvalier
may be dead, but his policies, administrative approach, ministers, and political descendants are alive and a part
of the Martelly regime. The Duvalier
Suite à la page (15)
Haiti Liberté/Haitian Times
9
LES QUESTIONS POLITIQUES DANS LA
CRISE D’EBOLA !
Par Patrick Martin
La nouvelle qu’une travailleuse
de la santé à Dallas au Texas – l’une de
celles qui avaient traité la victime d’Ebola,
Thomas Eric Duncan, avant sa mort – a
elle-même contracté la maladie est un
événement troublant et lourd de sens. Le
docteur Thomas Frieden, le directeur du
Centers for Disease Control and Prevention américain, a admis dans une entrevue télévisée dimanche que, «Le fait qu’il
y ait eu contagion est très préoccupant.»
Bien que Frieden ait affirmé que
les protocoles en place pour le traitement
des patients atteints d’Ebola sont efficaces pour empêcher la propagation de la
maladie, affirmant qu’il a dû y avoir une
«violation de protocole», aucune explication n’a été fournie sur la façon dont la
travailleuse de la santé aurait été infectée.
Elle ne faisait pas partie des 48 principaux contacts avec Duncan qui ont été
surveillés pour une possible exposition au
virus ; mais travaillait plutôt en périphérie. Son infection a seulement été détectée
lorsqu’elle a contracté une fièvre et en a
elle-même informé les autres.
Il y a un nombre croissant de cas
semblables, y compris des médecins et
des infirmières dans les régions affectées
du Libéria, de Sierra Leone et de Guinée,
qui étaient très au fait des procédures,
ainsi qu’un photographe de NBC News,
dont l’infection a forcé la quarantaine
de toute l’équipe de reporters dirigée par
la docteure Nancy Snyderman, la correspondante médicale en chef du réseau télévisé. Ces cas laissent croire qu’en dépit
des assurances répétées des responsables
de la santé, il y a beaucoup de choses
qu’on ne sait pas à propos de la transmission de la maladie.
Ce qui ne fait aucun doute est que
l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest
est une catastrophe pour la population de
la région. Plus de 8.000 personnes ont
été infectées et plus de 4.000 sont décédées, alors qu’aucun signe ne démontre
que l’épidémie a été freinée. Les efforts
héroïques de médecins, d’infirmières et de
travailleurs humanitaires sont sabotés par
l’effondrement des systèmes de santé de
ces pays, qui sont parmi les plus pauvres
au monde. Seulement 20 pour cent de la
population affectée en Afrique de l’Ouest
ont accès à un centre de traitement.
Il est presque impossible de surestimer l’ampleur du désastre. Jusqu’à
cette année, l’Ebola était une maladie
de régions rurales éloignées ayant tué
uniquement 1.500 personnes lors des
20 dernières épidémies au cours des 40
dernières années. Maintenant, la maladie
a atteint des centres urbains comme Monrovia, la capitale du Libéria où résident
un million de personnes, et les personnes
infectées par le virus ont quitté la région
et sont tombées malades aux États-Unis,
en Espagne et au Brésil. On craint à juste
titre que l’Ebola devienne un fléau mondial, particulièrement, s’il atteint des pays
plus densément peuplés comme le Nigéria, avec les milliards d’habitants pauvres d’Asie de l’Est ou du Sud.
L’impuissance de la réponse mondiale à la tragédie en Afrique de l’Ouest
représente un sérieux avertissement.
L’Ebola a mis au test la capacité du capitalisme, comme système mondial, à faire
face à une menace grave et mortelle. Le
système de profit a échoué. Une société
organisée sur la base du profit privé et
divisée en États-nations rivaux, où une
poignée de puissances impérialistes domine le reste, est incapable de fournir la
solution systématique, énergique et humaine que nécessite cette crise.
Ce n’est pas un hasard que
l’épidémie d’Ebola prenne place dans des
pays qui sont d’anciennes colonies des
puissances impérialistes. La Guinée était
une colonie française, la Sierra Leone,
une colonie britannique, et le Libéria,
une colonie américaine de facto depuis
sa fondation par des esclaves américains
libérés. En dépit de leur indépendance officielle, chacun de ces pays demeure sous
la domination de banques et sociétés géantes basées dans les pays impérialistes,
lesquels extraient de vastes profits de la
10
L’Ebola a mis au test la capacité du capitalisme, comme système mondial,
à faire face à une menace grave et mortelle.
Le système de profit a échoué.
En Afrique de l’Ouest, plus de 8.000 personnes ont été infectées et plus
de 4.000 sont décédées, alors qu’aucun signe ne démontre que l’épidémie
d’Ebola a été freinée.
Le véritable objectif de Washington est de donner un pied à terre à son
commandement africain (AFRICOM), qui a été, jusqu’à maintenant, exclu
du continent par l’opposition des gens de la région.
L’administration Obama a pris la décision d’envoyer 4000 soldats au
Libéria, prétendument pour construire des établissements de santé…
Le docteur Thomas Frieden,
directeur du Centers for Disease
Control and Prevention américain
La victime d’Ebola, Thomas Eric
Duncan, avant sa mort
Les funérailles d’une victime de l’Ebola
richesse minérale et d’autres ressources
naturelles. La Guinée est le plus important exportateur de bauxite, la Sierra Leone dépend de l’exportation de diamants
et le Libéria a longtemps été le fief de Firestone Rubber (maintenant Bridgestone).
Ces pays sont incapables de fournir
à leurs populations ne serait-ce que des
soins de santé rudimentaires, non pas
parce qu’ils manquent de ressources, mais
parce qu’ils sont exploités et opprimés par
un système économique mondial contrôlé
par Wall Street et d’autres marchés financiers et de matières premières. Ce système
économique est à un tel point inégal que
les 85 individus les plus riches de la planète contrôlent plus de richesse que les
3,5 milliards les plus pauvres, soit près de
la moitié de la population.
L
e
développement économique, particulièrement au cours des 40 dernières années,
a créé un monde interconnecté et mondialisé. Des milliers de personnes voyagent
chaque jour entre l’Afrique de l’Ouest et
d’autres régions du globe. La révolution
dans les transports et les communications
signifie que ce qui arrive en Afrique de
l’Ouest aujourd’hui peut affecter Dallas,
Boston, Madrid et Rio de Janeiro demain.
Cela fait de l’épidémie d’Ebola non pas un
événement régional, mais mondial.
Mais, la réponse à l’Ebola vient de
gouvernements guidés par des intérêts
nationaux en compétition qui ne sont pas
concernés par le danger que le virus pose à
Haiti Liberté/Haitian Times
la population mondiale, mais plutôt par
comment il affecte les intérêts des classes
dirigeantes de chaque pays. Ainsi, il y a
des appels provenant des États-Unis et de
l’Europe pour l’imposition d’un embargo
sur les voyageurs en provenance du
Libéria, de la Sierra Leone et de la Guinée,
malgré le fait que des experts en santé ont
averti qu’un tel geste pourrait entraîner
l’effondrement économique de ces pays,
fortement aggraver l’épidémie et favoriser
sa transformation en épidémie mondiale.
La décision de l’administration
Obama d’envoyer 4000 soldats au
Libéria, prétendument pour construire
des établissements de santé, est non
moins réactionnaire. Pourquoi des soldats
lourdement armés sont-ils choisis pour
remplir une telle mission? Ce ne sont pas
des travailleurs de la construction ni des
gens qui prodiguent des soins. Si des travailleurs en santé et des journalistes ont
été infectés, malgré toutes les précautions qu’ils ont prises, alors les soldats
peuvent eux aussi contracter le virus et
le ramener chez eux. Le véritable objectif
de Washington est de donner un pied à
terre à son commandement africain (AFRICOM), qui a été, jusqu’à maintenant,
exclu du continent par l’opposition des
gens de la région. Le but d’AFRICOM est
de défendre les intérêts de l’impérialisme
américain contre ses rivaux, particulièrement la Chine.
Les épidémiologistes et les autres
scientifiques comprennent depuis long-
Pourquoi des soldats lourdement armés sont-ils choisis pour remplir
une telle mission?
temps le danger qu’un virus comme
Ebola représente, avec la possibilité qu’il
émerge en Afrique rurale pour ensuite
se propager partout dans le monde. Cela
a été le sujet d’études spécialisées et de
best-sellers. La question a même pénétré
la culture populaire par des films comme
Le Mystère Andromède (The Andromeda
Strain), Alerte! (Outbreak) ou 28 jours
plus tard (28 Days Later). Mais le système de profit est incapable d’efforts sérieux pour empêcher une crise entièrement
prévisible.
La détection de l’Ebola vers le
milieu des années 1970 aurait pu être
l’occasion pour le lancement d’effort intensif pour étudier le virus, analyser la
manière dont il est transmis et développer des antidotes et des vaccins. Cela
n’a pas pris place parce que, dans une
large mesure, comme un rapport du mois
dernier le suggère, des compagnies pharmaceutiques géantes qui contrôlent les
recherches médicales ont estimé qu’elles
avaient peu de profit à faire avec les villageois appauvris de l’Afrique rurale.
Le peu de recherches qui ont
été réalisées pour trouver des remèdes
et des vaccins ont été financées par le
Pentagone américain, pour des raisons
douteuses : au mieux, pour protéger des
soldats américains qui pourraient être déployés dans les jungles africaines en tant
que force impérialiste d’invasion; au pire,
pour déterminer si le virus pourrait être
transformé en arme contre des ennemis
potentiels.
À quoi ressemblerait une réponse
sérieuse à l’Ebola? Il faudrait une solution massive et coordonnée à un niveau
international, qui nécessiterait de vastes
ressources permettant de sauver autant
de vie que possible pour ceux qui sont
directement menacés et de prévenir le
développement d’une épidémie mondiale.
Cela impliquerait la mobilisation de
docteurs, d’infirmières, de travailleurs en
santé publique et de scientifiques provenant de l’Amérique, de l’Europe, de la
Russie, de la Chine et du reste du monde
afin de répliquer à cette menace mortelle
posée à toute la race humaine. Cela impliquerait aussi la prise de contrôle de
cette réponse pour la retirer des mains de
l’appareil militaire national, particulièrement le Pentagone, ainsi que des firmes
pharmaceutiques géantes, l’une des sections les plus corrompues de la grande
entreprise.
Wsws 13 octobre 2014
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Entretien avec Rafeal Padia
Brésil : Face au second tour, quelle position électorale?
Le 26 octobre 2014, le second
tour de l’élection présidentielle se
déroulera au Brésil. Pour l’heure les
deux instituts – Ibope et Datafolha –
indiquent des sondages donnant les
résultats suivants: 51% pour Aécio
Neves et 29% pour Dilma. Le MST,
qui dépend de financements directs
et indirects du gouvernement, se prononce pour Dilma Rousseff, même si
des différences régionales s’expriment.
Aucun mouvement social ne soutient
Aécio Neves. Comme souvent au Brésil
les changements d’intention de vote
peuvent s’opérer dans la dernière ligne
droite. Par contre, Aécio Neves a le
soutien de The Economist (16 octobre
2014), qui titre: «Brazil’s presidential
election: Why Brazil needs change».
Dans le contexte d’un «affrontement» électoral télévisé, qui n’est
guère le reflet des politiques effectives,
chaque candidat pousse à la polarisation. Le dernier débat, selon le quotidien économique Valor economico (19
octobre 2014) a été marqué par moins
d’attaques personnelles, comme ce fut
le cas le 16 octobre. Toutefois le débat
s’est concentré, en grande partie, sur
le «scandale» de Petrobras, la société
nationale pétrolière, qui a donné lieu
à une corruption d’envergure dans
laquelle le clan de Dilma semble avoir
été un acteur important. Le trésorier du
PT (Parti des travailleurs), João Vaccari Neto, est désigné. Il est vrai qu’il
était dans le conseil du grand barrage
Itaipu. Dilma Rousseff a reconnu que
«de l’argent avait été dévié» et qu’elle
avait demandé une enquête de la Police fédérale!
Etant donné le résultat politique du premier tour (voir à ce propos
l’article en date du 15 octobre 2014
sur ce site), un courant se prononce
pour le vote nul. L’entretien conduit
par Correio da Cidadania avec un animateur du Front pour le vote nul permet de saisir une analyse des résultats
du premier tour et les enjeux du second tour. Un second tour qui n’a rien
à voir avec une élection gauche-droite
en France. En effet, le Parti des travailleurs occupe la présidence depuis
janvier 2003 avec Lula da Silva, puis
par Dilma Roussef. Un pouvoir qui est
exercé par un bloc socio-politique qui
englobe des politiciens de droite classique. Certes, les différences en termes
de traits personnels entre Aécio Neves
et Dilma Rousseff sont grandes et pas
seulement relevant du genre.
Aécio Neves, membre du parti de
la dictature (Arena), est un machiste
résolu qui s’est opposé au quota en
faveur des Noirs. Dilma a été, à l’âge
de 28 ans, expulsée de son travail
(fonctionnaire) de la FEE (Fundação de Economia e Estatística) ; elle
retrouvera son poste, mais cette fois
comme présidente de l’Institution, en
1991. Elle rejoint le PT en 2001 – un
PT créé en février 1980 – et intègre en
2002 l’équipe présidentielle de Lula,
pour devenir ministre des Mines et de
l’Energie en 2005. Elle connaît donc
Petrobras! Lula va la lancer comme
candidate en 2010. Elle gagnera
l’élection. Une carrière bien menée.
Si l’on en reste à cette trajectoire
personnelle, le «choix électoral» ne
semble pas très difficile Par contre, si
l’on évite ce genre d’analyse «personnalisée» – qui relève de la facilité journalistique – et que l’on se concentre
sur la politique de Dilma Rousseff et de
sa coalition politique, la compréhension pour le mot d’ordre «vote nul»
n’est pas impossible. En effet, des différences substantielles n’existent pas
entre les deux candidatures.
Il reste que ce type de position
– vote nul – risque bien de ne pas
servir à une évolution plus nette de
l’intelligence politique critique d’une
couche de citoyens et citoyennes.
N’y a-t-il pas dans ce mot d’ordre,
12
s’il ne s’accompagne pas d’une activité organisée dans le mouvement
social, dans les syndicats, dans des
secteurs de sans-toit et de sansterre, une manière de faire d’un mot
d’ordre tactique électoral le substitut
d’une stratégie politique? Une stratégie qui implique – en plus du possible refus tactique de faire campagne
pour Dilma – le long et patient travail
d’accumulation de forces sociales organisées pour riposter aux attaques
qui viendront du futur gouvernement.
Il n’y a pas de raccourci politique dans
une difficile tâche consistant à faire
renaître une indépendance de classe
renouvelée dans les classes populaires,
afin de construire un bloc social apte
à faire face aux attaques du Capital et
de ses élites.
Correio da Cidadania : En premier lieu, comment vous, du Front pour
le Vote Nul, analysez-vous les résultats
généraux des élections sur la question
de la reconfiguration des forces politiques?
Rafael Padial : Nous estimons
que le résultat des élections a été très
favorable pour l’ensemble des luttes de
la classe ouvrière et de la jeunesse. Je
ne me réfère pas au résultat officiel, celui qui intéresse la plupart des gens, sur
qui est sorti le premier ou qui a réuni le
plus de suffrages… Je parle de ce record
historique que le vote de protestation a
atteint.
Cela signifie qu’une grande partie
de la population n’a pas trouvé de voie
ni de candidat qui soit réellement une
alternative et qu’elle n’a pas eu peur
de choisir ce mode de protestation, que
ce soit par le vote blanc, le vote nul ou
l’abstention. Cela pour éviter de se lier,
de «pactiser» et d’accepter les grands
candidats proposés, à savoir Marina
Silva, Aécio Neves et Dilma Rousseff.
C’est pour cela que nous pensons que
cette élection démontre une maturité
politique des travailleurs et de la jeunesse et que nous avons un sentiment
très positif.
Correio da Cidadania : Comme
nous l’avons déjà dit, nous avons eu
30% d’abstention (votes blancs, nuls et
non-votes) aux dernières élections, un
taux qui augmente légèrement chaque
année. Quelle possible tendance ce
nombre suggère-t-il?
Rafael Padial : L’actuel cycle
politique du pays est arrivé à son terme.
En gros, le Parti des travailleurs (PT)
constituait le dernier espoir de la majorité de la population. Comme celui-ci
n’a pas résolu les principaux problèmes
des travailleurs alors qu’il a réussi à
accéder au pouvoir, cela a été la fin de
cette ultime alternative.
Il y a ainsi un vide politique au
niveau national qui va croissant. C’est
un phénomène très marqué depuis l’affaire du mensalão [l’argent distribué à
des représentants de divers partis, sous
la présidence de Lula, pour obtenir des
majorités dans les chambres du législatif] en 2005. Cette tendance se fait
de plus en plus claire et aiguë. Un tel
vide n’est malheureusement occupé par
aucun groupe politico-partidaire. Ou si
un tel groupe existe, ce n’est que de
manière très embryonnaire. C’est pour
cela que tendanciellement les travailleurs et la jeunesse ont recours au vote
de protestation.
Correio da Cidadania : Comment vous, partisans du vote nul,
gérez-vous les critiques qui sont adressées par divers partis de différents bords
à cette option anti-électorale?
Rafael Padial : Nous respectons
évidemment de telles positions, indépendamment de savoir pour qui telle
ou telle personne vote. Mais il existe
beaucoup de légendes sur le vote nul,
surtout lorsqu’on affirme que le vote
nul favoriserait celui qui est en train de
gagner.
En 2010 déjà, et même avant,
Haiti Liberté/Haitian Times
Dilma Roussef
ces idées ont en général été disséminées par celui ou celle qui était annoncé
second, cela afin de faire pression en
faveur du «vote utile». C’est le PSDB
(Parti de la social-démocratie brésilienne auquel appartient Aécio Neves]
qui a propagé une telle légende pour
essayer de briser le mécontentement
populaire en forte augmentation et
absorber ainsi une partie du vote dit
utile ; à supposer que ce soit utile de
voter pour le PSDB pour faire sortir le
PT du gouvernement.
Nous avons pris beaucoup de
temps pour discuter et dialoguer, afin de
démontrer que l’idée selon laquelle les
votes blancs et nuls allaient en direction
de celui qui se trouvait en position de
favori était fallacieuse et mensongère.
Ce sont des votes invalides, surtout en
ce qui concerne le vote nul, qui ne vont
vers personne ; mais qui marquent une
délégitimation de la dispute en cours.
Nous avons ainsi mené tout un processus de discussion, en direct, avec les
travailleurs, des travailleuses et avec
d’autres secteurs également.
Il est clair qu’il y a toujours des
gens pour dire que Dilma, Aécio, Marina (ou feu Campos – candidat à la
présidence pour le Parti socialiste brésilien, décédé dans le crash de son avion
et remplacé par Marina Silva, qui était
candidate à la vice-présidence) représentent une voie.
Mais tout en gardant une position
toujours respectueuse des différents
points de vue, nous disons à ces gens
qu’il s’agit d’une illusion, qu’il ne s’agit
que de politiciens et politiciennes dont
les masques tomberont rapidement.
Correio da Cidadania : Quant
à l’élection présidentielle, que pensezvous de la défaite de Marina Silva [1]
et de la montée de Aécio, qui a réussi
à être présent au second tour, dans un
affrontement entre le PT et le PSDB?
Rafael Padial : Marina a constitué un phénomène justement parce
qu’elle est apparue comme «collée» à
l’image de changement. Et dès qu’il est
apparu avec clarté qu’elle ne pouvait
constituer de changement, alors cette
image a disparu.
Un phénomène très semblable
s’était produit avec l’élection à la préfecture de São Paulo lorsque Russomanno
[un évangéliste, comme Marina Silva,
candidat-surprise à la mairie de SP en
2012] avait disparu des écrans radar
puis avait finalement perdu. Marina a
essayé d’occuper un espace qu’elle a
détruit elle-même par son programme
et sa position politique. Elle, qui s’affirmait comme une porteuse d’un changement, a été obligée de tenir également
un discours clairement conservateur
qui a déconstruit son propre discours
qui, lui, ne contenait rien d’autre que
la thématique du changement. C’est
donc son inconsistance criante qui l’a
fait chuter. Elle a essayé de mélanger le
PT et le PSDB et ce mixage dans le discours, tôt ou tard, se serait clairement
révélé pour être insoutenable.
D’autres éléments ont également
joué contre elle, comme la machine du
Aécio Neves
PT qui est très forte. Les attaques contre
elle de cette machine ont eu de l’effet
.De l’autre côté, il y a eu l’appui plus
direct donné par les grands médias [qui
dominent la scène électorale au Brésil
avec une force peu commune] à Aécio,
médias qui ont également attaqué et
délégitimé Marina.
De toute manière, le premier élément est sans doute la propre inconsistance politique du projet de Marina.
Dans cette situation, la majorité des
votes de ceux qui désiraient un (supposé) changement se sont portés sur
Aécio, cela comme une manière peutêtre de faire sortir le PT du gouvernement. Voter pour Aécio a semblé à ces
gens la manière la plus consistante et
stable pour atteindre cet objectif.
Correio da Cidadania : Au sujet
des revendications qui ont éclos et se
sont exprimées en juin 2013, pensezvous qu’elles ont été défendues par les
candidats en campagne?
Rafael Padial : Certaines l’ont
été. Par exemple, Eduardo Campos
et Marina ont défendu la revendication du passe livre [transport gratuit
ou à très bas prix]. Mais à lui seul, le
fait de mettre en avant des revendica-
tions ne signifie pas grand-chose. Ces
revendications avaient une signification beaucoup plus large. Le slogan des
manifestant·e·s – «Não é só por vinte
centavos» [Ce n’est pas que pour vingt
centimes] – signifiait déjà beaucoup en
tant que tel. Le sentiment général du
désir de changement qui a été exprimé
en juin 2013 n’a pas trouvé d’appui
parmi les grands candidats, ceux
qui ont été avancés comme étant les
représentants d’options importantes.
Ces revendications ont certes
été reprises, parfois même de façon
opportuniste, mais l’humeur générale,
les attentes et l’ambiance émanant du
mois de juin 2013 n’ont pas trouvé de
véritable écho dans les grandes candidatures. C’est ainsi que tout cela a
débouché sur des votes protestataires.
Correio da Cidadania : En fonction des options qui seront les leurs,
ceux qui vont recevoir un nouveau
mandat politique peuvent-ils provoquer
de nouvelles révoltes de masse ou bien
ces explosions ont-elles peu à voir avec
les résultats électoraux?
Rafael Padial : Le premier élément qui a déterminé les révoltes, qui
se sont produites l’année passée, c’est
la situation générale de l’économie
mondiale. Dans un premier temps, le
pays s’était bien sorti de la crise globale
de 2007-2008, parce qu’il y avait eu
un afflux de capitaux du monde entier
vers le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde,
etc.
Mais en 2012 et 2013, à mesure que ces capitaux ont commencé
à se déplacer vers ce qu’on appelle
l’«investissement en capitaux» (la finance de marché), le Brésil a alors été
«intégré» à la crise globale mondiale
qui a explosé sur une crise politique. Il
est clair que cette situation s’est ajoutée à une conjoncture instable du cycle
politique de domination bourgeoise. La
situation politique de la bourgeoisie au
Brésil est très instable. Elle ne sait pas,
par exemple, ce qu’il faut mettre à la
place du PT, un parti dont le cycle est
arrivé à son terme. C’est ainsi qu’un élément clairement économique et mondial s’est joint à un élément politique,
celui de l’incapacité de gouverner «normalement» en l’occurrence.
Cela signifie que nous avons
au Brésil une grave crise structurelle.
Il ne s’agit pas d’une crise conjoncturelle qui va passer, mais d’une
crise structurelle, dans le sens qu’elle
constitue une crise économique grave
et une crise politique très sérieuse,
Suite à la page (16)
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Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Perspectives
Ebola: John Kerry remercie Cuba
L
e secrétaire d’État américain John
Kerry a adressé aujourd’hui de
très rares remerciements à Cuba pour
son aide dans la lutte internationale
contre le virus Ebola, les deux pays
ayant depuis un demi-siècle des relations exécrables.
Le chef de la diplomatie américaine s’exprimait au département
d’État devant le corps diplomatique
étranger de Washington pour lancer
un nouvel appel à la mobilisation
mondiale contre l’épidémie. « Nous
voyons déjà des nations petites et
grandes accélérant de manière impressionnante leurs contributions
sur la ligne de front » contre Ebola,
a lancé John Kerry. « Cuba, un pays
d’à peine 11 millions d’habitants, a
dépêché 165 professionnels de santé
et prévoit d’en envoyer près de 300
de plus », a souligné le secrétaire
d’Etat. « Nous voulons remercier la
France pour s’être engagée à hauteur
de 70 millions d’euros (et) pour leur
réponse en Guinée où ils ont endossé
une responsabilité particulière. Nous
voulons remercier le Royaume-Uni
pour des unités de traitement en Sierra Leone, et l’Allemagne qui a dopé
ses efforts de manière significative
», a encore dit John Kerry. « Le fait
est que nous n’avons pas commencé
encore à répondre totalement au défi
qui est à portée de main », a toutefois
critiqué John Kerry.
John Kerry
Le Figaro 17 Octobre 2014
Le président vénézuélien Nicolas maduro a déclaré «Un crime comme
celui-ci est grave pour le présent et l’avenir politique du pays »
(Photo: Reuters)
L’heure du devoir
Le personnel médical qui part pour n’importe quel endroit pour sauver
des vies, y compris au risque de perdre la sienne, est le plus bel exemple
de solidarité que puisse offrir l’être humain
Un sommet de l’Alba sur l’Ebola à Cuba
Par Fidel Castro
N
otre pays n’a pas hésité une minute avant de donner une réponse
à la demande d’aide des organismes
internationaux dans la lutte contre la
brutale épidémie qui frappe l’Afrique
occidentale
C’est ce que notre pays a toujours fait sans exclure quiconque. Le
Gouvernement avait déjà donné les
instructions pertinentes pour mobiliser en urgence et renforcer le personnel médical qui prête ses services dans
cette région du continent africain. Une
réponse rapide a également été donnée
à la demande des Nations Unis, comme
nous l’avons toujours fait face, à une
demande de coopération.
Toute personne consciente sait
que les décisions politiques qui comportent des risques pour le personnel, hautement qualifié, impliquent un
niveau élevé de responsabilité de la part
de ceux qui les appellent à accomplir
une tâche dangereuse. Cela se révèle
encore plus difficile que celle d’envoyer
des soldats combattre et même mourir
pour une cause politique juste, ce qu’ils
firent toujours également comme un
devoir.
Le personnel médical qui part
pour n’importe quel endroit pour sauver des vies, y compris au risque de
perdre la sienne, est le plus bel exemple de solidarité que puisse offrir l’être
humain, surtout lorsqu’il n’est motivé
par aucun intérêt matériel. Sa famille la
plus proche apporte également à cette
mission une partie de ce qu’elle a de
plus cher et de plus admiré. Un pays
renforcé par de longues années de lutte
héroïque peut très bien comprendre ce
que j’exprime ici.
Nous comprenons tous qu’en
accomplissant cette tâche avec le maximum de préparation et d’efficience,
c’est notre peuple et tous les peuples
frères des Caraïbes et d’Amérique latine
que nous protégerons, en évitant que
la maladie ne se propage, puisque,
lamentablement, elle s’est introduite et
pourrait s’étendre aux États-Unis qui
maintiennent tellement de relations
personnelles et d’échanges avec le reste
du monde. Nous coopérerons volontiers
avec le personnel nord-américain dans
cette tâche, et ce n’est pas à la recherche de la paix entre les deux États qui
ont été opposés durant tant d’années,
en tout état de cause, c’est pour la Paix
dans le monde, un objectif que l’on
peut et que l’on se doit d’atteindre.
Le lundi 20 octobre, à la demande de plusieurs pays de la région,
une réunion aura lieu à La Havane, à
laquelle participeront
d’importantes
autorités de ces pays qui ont exprimé
la nécessité de prendre les mesures pertinentes pour stopper la propagation
de l’épidémie et la combattre de façon
rapide et efficace.
Nous, Caribéens et Latino-américains, enverrons également un message d’encouragement et de lutte aux
autres peuples du monde.
L’heure du devoir est arrivée.
Fidel Castro Ruz
17 octobre 2014
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Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Venezuela: Le président
Maduro donne des détails sur
l'assassinat de Robert Serra
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Robert Serra
L
e président du Venezuela, Nicolas Maduro, a indiqué que le
para-militaire
colombien
Padilla
Leyva, alias "El Colombia" a dirigé
l'assassinat brutal du député vénézuélien Robert Serra et de sa compagne Maria Herrera. Les assassins
ont été filmés et des preuves ont été
obtenues qui mettent en évidence
l'implication de 8 paramilitaires dans
les faits, parmi lesquels 6 ont commis
le crime
L'assassinat du député du Parti
Socialiste Uni du Venezuela (PSUV)
a été préparé pendant un peu plus de
3 mois et fut dirigé directement par
le paramilitaire colombien que nous
n'avons pas encore localisé. "Nous
savons où il agit mais il manque
l'identification légale (...) un paramilitaire colombien a dirigé tout le
processus de préparation du crime
de façon méticuleuse", a-t-il expliqué.
Dans le cas Serra, sont réclamés
par la justice vénézuélienne: Torres
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Camacho, alias "El Poli" (arrêté) qui
déclare dans une vidéo qu'ils étaient
en train de faire des essais préalables
et de surveiller le lieu du crime; Fariñez Palomino alias "El eme"; Carlos
Garcia Martinez alias "tintin"; Johnny
Padilla alias "Oreja"; Danny Salinas;
Antonio Vegas alis "El Toni" (arrêté).
8 personnes ont participé à
l'exécution du crime. 6 sont entrées et ont commis l'assassinat et
2 étaient dans un véhicule, chacun
dans les environs de la maison de
Serra située à La Pastora (ouest de
Caracas).
Il a précisé que le point faible
de Serra fut la trahison du gardedu-corps Torres Camacho ("El Poli").
Maduro a montré la vidéo qui a capté
les images des auteurs matériels de
l'assassinat du député du PSUV. Sur
la vidéo, on voit comment le gardedu-corps ("El Poli") ouvre la porte de
la maison de Serra et entre avec "El
Colombia". Ensuite, entrent les 4 autres exécuteurs de l'homicide qui fut
commis en 5 minutes.
A
la
suite, les mots du président Maduro:
A 21H28, le 1° octobre, le chef des
gardes-du-corps du député, Edwin
Torres "El Poli" Camacho, engagé 3
mois plus tôt, ouvre la porte. Il savait
comment l'ouvrir. Derrière lui, sont
entrés Padilla Leiva, alias "El Colombia" et 4 hommes. En deux minutes,
les 6 individus étaient à l'intérieur.
Dehors, deux autres, dans un véhicule, surveillaient.
Les caméras ont filmé leur entrée et leur exploration. Nous savons
qui est monté. A 21H36, ils sont sortis. C'est un crime commis en 6 minutes. Ils entrent pour tuer. Ils ont tué
Maria Herrera au rez-de-chaussée
parce qu'ils l'ont rencontrée dans
le couloir, ils lui ont mis une bande
de plastique et ils l'ont tuée. Ils l'ont
tué (Serra) directement, sans dire un
mot. Ensuite entrent le "M", le "tintin" le "Oreja" et Salina Quevedo. Ils
sont partis avec les ordinateurs en
croyant qu'en ayant les données du
système de protection (...) ils neutralisaient ces éléments de surveillance."
Cuba debate 16 Octobre 2014
Traduction Françoise Lopez
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Fenêtre ouverte sur la communauté haïtienne de New York (VIII)
Notre évolution dans l’industrie
de la restauration (2ème partie)
Par Lesly Eustache
C
ette semaine nous allons continuer notre voyage dans l’industrie
de la restauration. Nous allons nous
pencher sur un secteur dans lequel
ces derniers temps la demande a
augmenté de façon exponentielle: le
service de traiteur pour toutes les occasions.
Qu’il soit un anniversaire, une
première communion, un mariage,
un repas funèbre, un événement pour
collecter des fonds, etc., ces temps-ci
l’idée d’engager un service de traiteur pour gérer la restauration dans
nos événements sociaux gagne du
terrain ici à New York. Malheureusement, il y a peu d’enthousiasme chez
nos entrepreneurs à investir dans
ce secteur, laissant ainsi un vide qui
jusqu'à présent est rempli en grande
partie par des traiteurs fournis par
les salles de restauration appartenant
à des étrangers. Pourtant par amour
pour notre gastronomie, lorsque nous
participons aux événements sociaux
susmentionnés, nous aurions préféré
que la restauration soit assurée par
des Haïtiens comme cela se fait dans
les quelques salles de restauration appartenant à des Haïtiens telles que
Chez Mirelle à Long Island et Brasserie Créole à Queens.
Notre communauté contient des
traiteurs, mais ils sont peu nombreux.
Leurs services sont très recherchés,
en dépit du fait que certains d’entre
eux n’ont pas les compétences et le
savoir-faire techniques pour s’engager
dans ce genre d’affaire.
« Good Taste Catering » est l’un
des plus réputés. Son propriétaire,
Carline Raymond, travaille dans ce
domaine depuis de nombreuses années. L’une des premières choses que
vous remarquez quand vous allez à
un événement pris en charge par elle,
c’est la créativité dans la présentation et la disposition des plats. Tout
est généralement bien mis en place.
Quand sa compagnie est en charge de
la décoration, elle fait souvent de très
bonnes impressions.
Carline a prouvé qu’elle sait
comment faire attention aux détails
et assembler une équipe qui produit
des plats de qualité ainsi que de très
beaux arrangements décoratifs. J’ai
eu avec elle une conversation au
cours de laquelle elle a indiqué qu’elle
a un diplôme universitaire en gestion
Hôtel et Restaurant. En outre elle se
rend régulièrement à des séminaires
pour perfectionnement dans les arts
culinaires et décoratifs à travers les
Etats-Unis. Jusqu'à date, Good Taste
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
Catering est le service de traiteur le
plus populaire de notre communauté.
Beaucoup de Nigérians et d’Arméniens
font partie de sa clientèle. Selon Carline, son succès est dû à sa formation
professionnelle et sa discipline. Quant
à la promotion de l’entreprise, elle est
assurée par le bouche-à-oreille et son
site Web. La
bonne
réputation
de
l’entreprise,
la
formation
et
l’expérience de son propriétaire sont
des atouts qui auraient pu aider
Good Taste à devenir un géant dans
l’industrie. Mais, en dépit du fait
qu’il y a des moments où elle est
responsable de plus de six banquets
en une soirée, Carline indique que
l’expansion de l’entreprise n’est pas
en vue pour le moment parce qu’elle
a d’autres objectifs. Elle travaille actuellement sur deux projets d’affaires en
Haïti, l’un à Grand Goave et l’autre à
Jacmel.
A l’autre bout du spectre se
trouve Fleurimond Catering dont on dit
du propriétaire, Nadège Fleurimond,
qu’elle est l’une des meilleurs dans
cette industrie. Selon le Caribbean
Life, elle a débuté dans la restauration
quand elle était étudiante en science
politique à l’université de Columbia
en 2002. Après son diplôme elle a
travaillé pendant un an pour Yvette
Clarke, alors membre du conseil municipal de New York, tout en faisant la
restauration à temps partiel. Puis elle
s’est fait traîteuse à temps plein. Elle a
fait la promotion de sa propre marque
et de ses plats à un large public, en
lançant des dîners appelés Kreyol Fusion tous les dimanches et des soirées
à thème varié après le travail tous les
mardis au Colors Restaurant (1) à
Manhattan. En conséquence, son entreprise s’engage actuellement dans le
service de traiteur à un niveau qui va
au-delà de notre communauté. Parmi
ses clients elle compte des hôpitaux,
des universités, le conseil municipal
de New York, Swissport International,
Orsa Consulting, Anheuser Busch,
Beacon Theater, Yele Haïti, Haitian
American Business Network, Vivica
Fox, etc. (2) A cause de son
succès, Nadège offre régulièrement
des cours de cuisine appelés “cooking
parties”. Elle a aussi un service par lequel on peut commander des pâtés et
les faire livrer à domicile partout aux
Etats Unis. Elle a aussi un site Web
bien conçu pour exposer l’entreprise.
Le dynamisme, le sens des affaires, et les compétences entrepreneuriales que Nadège Fleurimond a
démontrés semblent être d’un type
très rarement vu dans notre communauté. Ainsi le Haitian Times l’a re-
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14
(1) http://www.ca
ribbeanlifenews.com/stories/2012/5/2012_05_09_tequila_
nadege.html
(2) http://www.fgcatering.com/
clients.html
(3) file:///C:/Documents%20
and%20Settings/Compaq_Owner/
Desktop/Small%20Business%20
Spotlight%20%20Fleurimond%20Catering%20-%20The%20Haitian%20
Times%20_%20The%20Haitian%20
Times.htm
Lesly Eustache
vlc
auto
repair
Après deux succursales,
les propriétaires prévoient
une chaîne de
restaurants haïtiens
Une vue à l'intérieur du restaurant Kréyole Flavor
au Church Avenue à Brooklyn
Par Kim Ives
E
n entrant dans un restaurant
Kréyol Flavor, comme celui situé
à Flatbush Avenue ou celui, tout neuf,
à Church Avenue, la première chose
qui attire l’attention est la décoration
élégante et moderne. Elle présente
avec pas mal de chics : une combinaison de murs en brique et de panneaux
en bois, éclairage de type spot, et des
comptoirs en chrome. Des moniteurs à
écran plat projettent des émissions de
télévision, quand l’art haïtien orne les
murs.
Habituellement, les clients, nombreux, attendent en file indienne et ce
n’est pas sans raison: c’est à cause de
la qualité des plats, et du service poli
et rapide. C’est d’ailleurs la deuxième
remarque que vous aurez faite.
« Nous voulons offrir un beau
décor, une bonne nourriture, avec un
service excellent », a déclaré Cursy
Saint-Surin, l›un des propriétaires. «
Dans de trop nombreux restaurants
haïtiens,il est coutume que le local
n’est pas propre, alors que les serveurs vous font une mine peu accueillante ».
Le premier restaurant Kréyol
Flavor a ouvert ses portes au 1738
Flatbush Avenue, juste près de l’Avenue J, en Août 2007. Il est rapidement
devenu un hit pour les Haïtiens de
la région ainsi que d’autres parties
de Brooklyn. En fait, il est devenu si
populaire que maintenant, sept ans
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plus tard, la famille Saint-Surin a ouvert une autre Kréyol Flavor ; cette
fois au 2816 Church Avenue, juste à
l’ouest de Nostrand Avenue, en Août
2014.
« L’accueil fait à notre nouveau
restaurant par la communauté a été
formidable », a déclaré Cursy. « Beaucoup de gens étaient déjà familiers à
notre premier restaurant. Donc, ils ne
sont que trop heureux d’en trouver un
autre ici, sur l’avenue Church ».
Cursy Saint-Surin s’attelle à ouvrir d’autres Kréyol Flavor, question
de faire du restaurant haïtien un établissement gastronomique semblable
à tout autre place de la très populaire
chaîne alimentaire des Caraïbes, Golden Krust.
« Nous prévoyons de continuer
à nous multiplier », a déclaré Cursy. «
La clé est d’avoir un style uniforme et
une qualité constante dans la nourriture. Les gens adoptent un endroit où
manger pourvu qu’ils sachent que la
nourriture qu’on y sert est bonne, et
ceci est vrai partout».
Les restaurants Kréyol Flavor
sont ouverts chaque jour de 9 heures
à 22 heures, offrant petit déjeuner,
déjeuner et dîner. En plus des repas
traditionnels haïtiens - légumes, tassot, griot, lambi, etc - le restaurant de
Church Avenue offre également des
fritures et vendra bientôt des pâtés
aussi.
Le téléphone de Kréyol Flavor sur Flatbush Avenue est le
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les plus prospères dans l’art culinaire
haïtien (3).
Avec tant de succès, d’aucuns
peuvent se demander: pourquoi estce que Fleurimond Catering n’est pas
le service de traiteur le plus populaire
dans notre communauté? La réponse
réside peut-être dans la façon dont
son propriétaire a démarré et la façon
dont elle a fait la promotion de son
entreprise. Elle avait tendu la main à
des gens venus d’horizons divers. En
conséquence, ses clients se trouvent
au-delà des frontières de notre communauté. En dépit du fait que dans
nos évènements sociaux la restauration est rarement prise en charge
par Fleurimond Catering, son accomplissement est digne d’être célébré.
Bravo pour une autre entreprise haïtienne réussie!
Enfin la réussite de ces deux
entreprises ne signifie pas que notre
communauté est comblée en matière
de service de traiteur pour toutes
les occasions. La demande est à la
hausse mais les professionnels se
font rares. Voilà donc un autre secteur
dans lequel l’offre ne répond pas à
la demande. Fort de ce constat, on
peut dire sans hésitation que tout
investissement bien planifié dans ce
domaine peut beaucoup rapporter.
Cependant pour réussir, il ne suffit pas
seulement de savoir cuisiner et préparer des plats de qualité ou d’être dynamique, il ne suffit pas d’avoir pris la
restauration en charge et satisfait des
invités dans de petites fêtes privées
organisées par des parents et amis,
on doit pouvoir satisfaire des clients
sur une grande échelle. A ceux-là qui
ont déjà commencé à tâter le terrain
nous rappelons qu’avec une formation professionnelle leurs chances de
succès augmentent considérablement.
Des cours de base en la matière ou des
ateliers de formation peuvent faire la
différence. Ainsi, nous disons bonne
chance à tous ceux et celles qui choisissent d’investir dans ce secteur.
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Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Bombarder l’"Etat Islamique" ne fonctionne pas, Obama aurait-il un plan B ?
Par Robert Fisk
A
llons-nous continuer à tuer des Arabes et à bombarder, bombarder, et
encore bombarder, jusqu’à ce que…l’on
continue de bombarder ? Et après ?
Barack Obama a-t-il un “plan B”
? David Cameron en a-t-il un ? Parce
qu’on nous dit que les attaques aériennes contre le cruel « État islamique
» pourraient se poursuivre pendant «
longtemps ». Mais qu’entend-on par «
longtemps » ? Allons-nous continuer à
tuer des Arabes et à bombarder, bombarder, et encore bombarder, jusqu’à
ce que…l’on continue de bombarder ?
Que se passera-t-il si nos combattants
kurdes et nos inexistants combattants
syriens « modérés », décrits la semaine
dernière par le Vice-président Joe Biden
comme des « commerçants », ne renversent pas le terrible « État islamique »
? Je suppose que nous allons éventuellement bombarder et encore bombarder.
Comme me l’a demandé un collègue
libanais la semaine dernière dans un
article, quelle sera donc la prochaine
étape pour B. Obama ? Y-a-t-il songé ?
À la suite de la décapitation
d’Alan Henning, les esprits s’échauffent
rien qu’à l’idée d’évoquer le sujet. Mais
la distance déforme parfois la réalité,
surtout lorsqu’il s’agit de la distance
entre le Moyen-Orient et Washington,
Londres, Paris et, je présume, Canberra.
À Beyrouth, j’ai réalisé un sondage auprès de la presse et de la télévision arabe ; c’est intéressant de voir
le fossé qui sépare la perception des
faits par les Arabes, d’un côté, et par
l’Occident, de l’autre.
Il est essentiel d’évoquer les horribles détails afin de comprendre comment les Arabes se sont acclimatés à la
barbarie du djihad. Ils ont visionné des
clips d’Irakiens se faisant exécuter : ils
se sont rendu compte que, dans le cas
d’une balle dans la nuque, le sang de
la victime coule par le visage. Ils ont
également vu des vidéos où des soldats
syriens se faisaient décapiter, et où l’on
transportait leurs têtes sur des bâtons à
travers le village, après les avoir cuites
au barbecue.
Naturellement, le meurtre d’Alan
Henning n’a pas été très médiatisé au
Moyen-Orient, bien que la vidéo ait été
diffusée à la télévision, ce qui n’a pas été
le cas en Occident. Bref, le meurtre n’a
pas fais la une des journaux. Les combats entre les djihadistes et les Kurdes à
Aïn el-Arab (Kobané en kurde), le festival à l’occasion de la fête du sacrifice, et
le Hajj (pélerinage) en Arabie Saoudite
sont les événements qui ont principalement retenu l’attention des médias.
De manière générale, le monde arabe
s’est montré aussi indifférent devant le
meurtre d’A.Henning que nous l’avons
été à l’égard des 50 enfants tués la semaine dernière à Homs dans l’attentat
à la voiture piégée. Bien évidemment,
s’il s’agissait d’enfants britanniques…
Mais je suis interpellé par une
question que des amis m’ont posée :
pourquoi continuons-nous de lancer
des attaques aériennes alors qu’on ne
veut pas envoyer des troupes au sol ?
Ils ont remarqué comment les familles
d’otages américains, cherchant en vain
la miséricorde pour leurs proches, ne
cessent de répéter qu’ils ne peuvent
pas influencer B.Obama dans ses actions. Ne prétendons-nous pourtant
pas que nos gouvernements démocratiques peuvent être influencés par les
individus, qu’ils respectent notre volonté ? En voyant David Cameron sur la
chaîne libanaise la semaine dernière,
je me suis demandé pourquoi il était
nécessaire pour la RAF (force aérienne royale) de bombarder l’ « État is-
lamique ». Monsieur Cameron sait très
bien que nos quatre (ou est-ce deux
?) Tornadoes ne feront pas la moindre
différence dans les attaques contre les
forces djihadistes. La preuve en est qu’il
était prêt à repousser les attaques de la
RAF jusqu’à la fin du référendum écossais. Dans ce cas, pourquoi ne les a-t-il
pas repoussés complètement pour sauver la vie de Britanniques ?
Il était toutefois évident, lors
de la conférence du Parti conservateur, que la plus grande menace pour
D.Cameron provenait non pas de Mossoul par un homme appelé Abu-Bakr
al-Baghdadi*, mais bien de Bromley**
par un homme appelé Nigel Farage***.
Il a donc tenu un long discours expliquant que la Grande-Bretagne « retrouverait et ferait paraître en justice » les
responsables du meurtre d’A.Henning
et qu’elle ferait « tout son possible pour
démanteler cette organisation dans leur
région et sur notre territoire [la G-B] »,
jouant « tous nos atouts afin de retrouver les otages [restants] ». Par « tous
nos atouts », il doit sûrement se référer
aux troupes au sol (étant donné qu’il a
déjà fait appel à la RAF) ; personnellement, je ne pense pas que nous le
laisserons les déployer. Il ne voudrait
en aucun cas qu’un titre comme « les
troupes britanniques sont retenues en
otage par l’État islamique » fassent la
une des journaux. Par conséquent, je
crains que nous n’allions rien faire si ce
n’est que bombarder, bombarder, et encore bombarder. N.Farage ne peut pas
faire mieux.
De la même manière que tous
les dirigeants occidentaux confrontés à
une crise au Moyen-Orient, D.Cameron
ne veut ni y faire face, ni chercher à
savoir quelle en est la cause. Il veut
juste savoir comment agir politiquement ou, de manière préférable, militairement. Le refus de diffuser la vidéo
de la décapitation par « l’État islamique
» est tout à fait normal, surtout dans
le cas de ce meurtre-ci ; cependant, en
empêchant les Britanniques de voir ces
atrocités, le gouvernement se préserve
de devoir répondre à la réaction publique, celle-ci étant soit une demande
pour plus d’attaques aériennes, soit une
demande pour leur arrêt définitif.
Le caractère secret de cette affaire signifie que les otages n’existent
pas dans notre imagination ; ils
n’apparaissent que sous le soleil brûlant du désert avant que ne
Suite à la page (19)
rechèch pou mete kanpe yon mizik nèf,
yon mizik revolisyonè. Sa ki te karakterize mizik eksperimantal sa a se sitou onomatope, disonans, senkòp akonpaye ak
batman tanbou, woulman batri sou yon
liy melodik djaze. Pwototip eksperyans sa
a se yon mizik gwoup la batize : M rele.
Gen yon gwoup kiltirèl ki merite
apresyasyon nou tou. Gwoup sa a se
Troupe Kouidor ki te jwe yon gwo wòl lan
aparisyon chante patriyotik yo e lan devlopman yon nouvo teyat ayisyen. Li met
yon plak deyò an 1979 ak sèten chante
lan repètwa li. Pratik kiltirèl Troupe
Kouidor chita esansyèlman lan teyat.
Twoup la bay premye pèfòmans li 20
septanm1969 sou sèn Brooklyn Academy of Music. Lè sa a li te monte yon espektak ki rele Les puits errants kote aktè
yo t ap prezante yon plak pwezi Anthony
Phelps, Jean Richard Laforest ak Emile
Olivier ki te fè pwosè rejim politik an Ayiti
a. Tit kokennchenn powèm sa a se Pierrot le noir. Apre sa Kouidor te bay divès
reprezantasyon sou teritwa Martinique,
France ak États-Unis. Li te jwe plizyè
pyès teyat tankou : Mémoires d’un balai, Tanbou Tibout la bout, La parole des
grands fonds, Quelle mort tua l’empereur
? Epi Telcide ak Dulcéna. Seka ak Tètu se
de chante twoup la ki gen yon karaktè
eksperimantal e ki montre jefò yo t ap
fè nan rechèch pou akouche yon mizik
diferan.
1. Kontribisyon Tit Paskal
Apa The Haitian Bells Tit Paskal te bay
kout men lan divès lòt gwoup e li te patisipe lan diferan fèt kiltirèl sèten gwoupman pwogresis te òganize lan peryòd
Aksyon Patriyotik la. Li te gen yon lyen
espesyal ak gwoup Atis Endepandan.
Se konsa li jwe gita lan plak Ki sa pou
n fè gwoup la pwodui an 1975. Konsa
tou li te akonpaye aktris ak chantè ayisyèn Toto Bissainthe ki te soti Paris vin
jwe New York sou envitasyon KODDPA
(Komite k ap Defann Dwa Pèp Ayisyen).
Alix Pascal te kolabore anpil lan ane 70
yo avèk emisyon radyo L’Heure Haitienne ki te fonksyone chak dimanch
maten sou antèn WKCR lan Columbia
University. Depi moman sa a Tit t ap
eseye fè yon maryaj ant mizik popilè
ayisyen ak mizik djaz ameriken. Se pou
sa sou do plak The Haitian Bells la yo
batize kalite aranjman misye a : Voodoo Jazz Haïtien. Travay sa a ap jwenn
aboutisman li nan plak Ayizan ki soti an
1984 e ki se dezyèm plak Alix Pascal
apre Determinations li te met deyò lan
ane 1978.
teyat k ap detann piblik la ak yon teyat k
ap fè edikasyon l. Bi li se te fè teyat tout
bon. Sa vle di : yon teyat ki ap fè toulede
alafwa. Yon teyat ki pèmèt espektatè a
pa al lakay li tèt vid. Paske Kouidor te
rasanble atis andeyò peyi a ki t ap jwe
pou ayisyen andeyò peyi a li te deside
wòl li se fè yon teyat ki poze pwoblèm
egzil, pwoblèm lapatri, pwoblèm kilti,
pwoblèm tan prezan ak pwoblèm lavni
ki gen pou konstwi. Gwoup kiltirèl la te
konprann fonksyon li se transmèt yon
mesaj revolisyonè k ap pote jèm yon
chanjman tout bon vre. Pwojè Kouidor
se te fè yon teyat total k ap itilize tout
mwayen pou kominike ak piblik la.
Mwayen tankou : lekti tèks powetik,
mim, pankat, chante, dans elatriye.
Chante Kouidor yo pou laplipa fè
kò ak pyès yo, eksepte dezoutwa chante
atis yo te ka konpoze yon lè kon sa ki
jwenn wout yo lan mouvman patriyotik la. Nou kapab bay kòm egzanp :
Kamarad ak Dèyè mòn gen mòn.Yon
lòt chante ki ka antre lan menm kategori a se Yon ti tak lapli. Tèks la te soti
lan Pinga, yon magazin politik komik
manm Kouidor te pibliye. Tanbou Libète
te konpoze yon melodi pou chante sa
a apre li te ajoute yon entwodiksyon.
Gwoup mizikal L’Heure Haitienne nan
te mete melodi pa li tou sou menm tèks
la. Nou ka nonmen tou Atewele : yon
powèm ki te soti anba plim Georges Cas-
tera menm jan ak de dènye tèks nou fèk
mansyonnen yo. Òganizasyon Kiltirèl
Tanbou Libète te mete mizik sou powèm nan, apre sa li te chanje tèks la pou
mete pawòl pa li. Tankou nou konstate,
menm lè Troupe Kouidor te espesyalize
lan teyat, li te gen yon sèten enfliyans
sou chante patriyotik yo.
*Guy-Gérald Ménard se Responsab Administratif Faculté des Sciences
Humaines (FASCH), Université d’État
d’Haïti (UEH), e li se youn nan twa
manm Konsèy Direksyon fakilte a. Li
fèt Pòtoprens 4 mas 1947. Li vwayaje
Etazini, apre etid segondè, kote li pase
ven lane. Li etidye ar komèsyal New
York City College ak edikasyon nan
Barry University (Miami) epi Florida
International University. Depi li tounen
Ayiti an 1987, Guy-Gérald pataje tan
li nan aktivite fòmasyon ak ansèyman
inivèsitè. Nan dyaspora a li te aktif nan
pratik kiltirèl kominotè tankou jounal,
revi, radyo, teyat, koral… Li te manm
fondatè Òganizasyon Kiltirèl Revolisyonè Tanbou Libète ak Mouvement Haïtien d’Action Patriotique nan lane 70/80
yo. Powèm li parèt nan plizyè antoloji
ak lòt piblikasyon kit aletranje kit ann
Ayiti. Guy-Gérald Ménard pibliye yon
premye rekèy pwezi ki rele Similak nan
lane 1998 ak yon dezyèm edisyon an
2001. An 2012 li pibliye yon lòt rekèy
pwezi ki pote tit Sezon Malè.
removed from Haiti's social realities.
They are untouched by the cholera,
sexual abuse, and gunfire from the
occupation troops and the surrogate
Haitian National Police, which are
used to keep down Haiti’s population.
The heirs of those whom CLR
James called the "Black Jacobins" have
another battle to fight. The responsibility for ending Haiti’s occupation is
not only theirs, but that of politically
engaged people from each country of
the world – Canada among them –
represented in MINUSTAH.
Lorenzo Fiorito is a student
and solidarity activist in Toronto,
Canada. This article, in a slightly
different version, was first published
by rabble.ca.
Suite de la page (6)
la e ki te patisipe nan plizyè aktivite li
yo.Se poutèt sa Tanbou Libète vin deside
itilize mo yanki a lan plas blan.
Mizik nèf kit nan mesaj kit nan fòm
Gen sèten atis ak militan ki te kwè se
pa kontni chante yo sèlman ki te merite
chanje. Yo te panse karaktè revolisyonè
yon chante pa dwe chita sèlman lan mesaj ki pase ladan, men li ta fèt pou parèt
lan fòm mizik la tou. Sou pwen sa nou
dwe fè yon konsiderasyon espesyal pou
yon gitaris ki gen yon gwo renome e ki
jwe yon wòl enpòtan lan difizyon chante
patriyotik yo. Nou vle pale Alix Pascal,
tout moun konnen sou non Tit Paskal. Se
yon mizisyen eksperimante ki te jwe nan
Les as de Petion-Ville ak Ibo Combo anvan li travèse nan peyi Etazini.
Li te vwayaje apre li resevwa yon
bal revòlvè nan men yon ti frè Madan
Max Adolphe. Fiyèt lalo sa ki gen non
jennfi Rosalie Bosquet te chèf tonton
makout Duvalier yo nan epòk la. Gitaris
la ki sou chèz woulan depi lè sa a paralize
jouk jounen jodi a. Se Tit ki fè aranjman
mizikal pou tout mizik ki sou plak The
Haitian Bells la ki soti an 1973. Misye pa
t manm gwoup fòlklorik la ; li te pito sa
yo rele yon atis envite pou plak sa a, kote
li jwe bas elektrik nan chante Severine ak
Depi nan Ginen.Nan menm epòk sa a Tit
ak yon ponyen mizisyen gwoup mizikal
L’Heure Haitienne nan te angaje nan
2. Kontribisyon Troupe Kouidor
Kwak Kouidor pa t fè pati danble mouvman Aksyon Patriyotik la, kontribisyon
li nan travay pou devlope sèten pratik
revolisyonè pa t piti. Bi twoup la, dapre
yon pòtpawòl li, se pa te chwazi ant yon
Suite de la page (9)
dictatorship has morphed into an
"elected" Martelly regime protected by
international "stabilization forces."
Haiti’s ruling class, both foreigners and the local elite, are far
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15
Suite de la page (8)
Suite de la page (12)
Une résistance qui valait la mort d’âmes
innocentes. Je crois que ce jour devrait
nous permettre de réfléchir sur les causes
qui occasionnèrent l'intervention des
forces étrangères sur le sol national, sur
la situation actuelle d'ingouvernabilité et
des crises politiques internes qui rongent
la société haïtienne.
Ce fait exprès de manifester tant
de mépris à la mémoire collective du
peuple et de banaliser la vie de ceux qui
se sont sacrifiés pour le pays continue
toujours du côté des responsables de ce
gouvernement. Récemment, à la mort
du dictateur Jean Claude Duvalier, en
dépit des plaintes qui ont été déposées
contre lui par des victimes et proches
des victimes de sa cruauté lors de son
retour au pays, le président actuel a
voulu organiser des funérailles nationales pour ce dernier qui avait massacré
tant de vies humaines pour consolider
son pouvoir avis. En passant, il faut
dire que ce processus de banalité a été
observé au sein même de l'université
d'État d'Haïti. Le dictateur, pendant qu'il
vivait dans l'impunité, se sentait tellement confortable qu'il a même été choisi
pour être le parrain d'une promotion lors
d'une remise de diplômes universitaire à
l'école de droit des Gonaïves de l'UEH.
Cela montre la gravité de l'amnésie historique des gens. On souffre d'une situation de trou de mémoire grave. Comment quelqu'un qui n'avait jamais été
dans le droit, et qui a dirigé selon sa
propre personne, parce qu'en réalité la
loi c’était lui, pouvait devenir parrain de
promotion d'une école de Droit? Au nom
de quel Droit? En réalité, une telle action
prouve que l'on est dans une société
où les valeurs éthiques font défaut.
Celui qui doit être parrain ou celle qui
doit être marraine de promotion doit un
être un modèle dans le domaine pour
lequel il est désigné comme parrain.
C'est quelque chose de symbolique qui
prend également en compte le parcours
académique et moral de l'individu. On
ne fait pas le choix de quelqu'un pour
parrainer une promotion de diplômés
d'université s'il n'a ni le niveau requis ni
de valeur éthique. Quand cela se produit
sans heurter la conscience collective,
cela prouve que l'on vit dans une société
"anomique" ou sans repères moraux.
C'est encore plus grave cette banalité
quand c'est un espace universitaire, lieu
de la production de la pensée critique qui
accepte comme modèle quelqu'un qui
n'est pas digne de l'être. Ce choix a été
un acte irrespectueux à l'égard de ceux
et de celles qui ont été victimes de ce régime.
Ce même type de témoignage
d'irrespect a été observé récemment
dans la démarche gouvernementale.
Après la mort du Dictateur, le gouvernement "tèt kale" a tenté de lui offrir des
funérailles nationales à la face même
des victimes et de leurs proches qui
restent toujours assoiffés de justice. Tandis que ce même gouvernement avait
l'occasion de poser l'acte historique pour
le faire juger et payer pour ses crimes.
En revanche, le président, en exprimant
ses propos de condoléances à la famille
du dictateur, déclarait qu'un «fils authentique du pays» vient de mourir. Et
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16
les autres, Monsieur le président, qui
étaient-ils? des étrangers et des traitres? Ces gens qui étaient assassinés par
les bourreaux du régime des Duvalier,
n'étaient-ils pas aussi de véritables fils
authentiques du pays? D'ailleurs le dictateur est parti sans que les victimes et
leurs proches ne trouvent justice. Quelle
indifférence manifeste à l'égard des victimes de cette dictature féroce! On est
dans un pays où les gens n'ont pas de
passé. On ne les juge pas en fonction de
leur passé. D'ailleurs, si l'on procédait
ainsi le président ne pourrait jamais accéder à la magistrature suprême du pays
pour laquelle il se révèle complètement
indigne et incompétent. On ne pourra
pas changer la situation du pays si l'on
continue dans cette voie. Pas de peuple
ni de société sans mémoire, ou du moins
il ne sera pas possible d'avoir une véritable nation haïtienne sans prendre au
sérieux les deux grandes dimensions de
ce peuple : sa mémoire et son histoire.
Dans cette même ligne de réflexion sur la banalisation de la mémoire
collective du peuple haïtien, on peut
considérer la façon dont ce gouvernement a approché le 17 octobre: date de
l'assassinat de Dessalines, le père fondateur et le premier chef d'État de la nouvelle nation haïtienne. La présidence,
dans un communiqué par sms a invité le
peuple haïtien à venir fêter la vie de Dessalines. Lors d’une telle date qui marque
l'assassinat d'un héros de l'indépendance
et d'ailleurs dans un contexte actuel de
crise sociopolitique qui ruine la société
haïtienne, le gouvernement de la République devrait même organiser une
journée de réflexion sur les causes de la
mort de l'empereur qui portait l'idéal de
vivre ensemble possible entre tous les
citoyens de cette nation et conscientiser
ce peuple à réfléchir sur les problèmes
internes du pays et sur la présence des
forces étrangères qui occupent le sol haïtien. En revanche, c'est un discours détourné qui banalise la mort de celui qui,
avec des combattants et combattantes à
ses côtés, avait matérialisé une action
inégalable: l'indépendance haïtienne. Ce
n'est pas possible de piétiner la mémoire
d'un peuple de cette manière.
Jean Jacques Dessalines n'est pas
mort comme n'importe qui et ce n'était
pas non plus une simple mort. C'était
l'assassinat du principal fondateur de la
nation. C'était l'assassinat de celui qui
ne voulait que la liberté des hommes et
des femmes assujettis à l'esclave. C'était
l'assassinat de celui qui avait l'idéal de
construire une nation sur les principes
de liberté et d'équité. Selon Dantes Bellegarde, cette liberté, il la voulait même
pour les autres nations. C'était une passion chez lui. Ainsi, dans "L'histoire
du peuple Haïtien", Bellegarde pouvait
écrire que "la passion de l'indépendance
posséda tout entier Dessalines. Il la voulait intégrale pour Haïti. Il la souhaitait
aussi pour les autres" (1953: 108). Pour
ainsi dire, le gouvernement ne devrait
pas choisir de fêter à l’occasion d’une
date qui marque un coup de traitre de
certains généraux de l'armée indigène
qui avaient un idéal autre que celui de
l'empereur Dessalines. Cela prouve que
ceux qui sont au pouvoir ne font aucun cas de ce jour qui devrait être une
KATOU
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(Entre E. 51 et Utica)
10h am – 10h pm
journée de deuil au nom de la mort de ce
fondateur et une journée de réflexion sur
l'importance de l'idéal Dessalinien pour
cette société déstructurée dans l'époque
contemporaine. La perspective Dessalinienne reste
et demeure pertinente pour la nation
haïtienne d'aujourd'hui qui souffre d'une
crise systémique et de l'absence des valeurs morales nécessaires pour son fonctionnement. L'idéal Dessalinien a toute
son importance aujourd'hui pour ce
peuple majoritairement exclus et qui vit
dans la précarité extrême. Malheureusement, le 17 octobre 2014 a été banalisé
par le gouvernement qui devrait prendre
au sérieux une date aussi importante
pour ce qu'elle symbolise. Ce gouvernement a choisi des groupes musicaux
pour faire danser un peuple qui souffre de précarité de toute sorte au nom
de la célébration de la vie. Un peuple
pour qui l'empereur Dessalines éprouvait de la compassion profonde quand
les mulâtres revendiquaient l'héritage
de leur père blanc après l'indépendance
nationale. Tenant une position d'équité,
ce fondateur de la nation défendait ces
infortunés, les nouveaux libres, en affirmant qu'il n'était pas possible d'ignorer
«les pauvres nègres dont les pères sont
en Afrique». Il n'y avait pas lieu de célébrer la
vie en cette date qui rappelle le complot
ayant causé la mort de notre premier
chef d'État, laquelle mort avait également tué tout le rêve d'un peuple. Il
n'y a pas pire cas de banalité que de
détourner le symbolisme d'une date historique importante pour piétiner la mémoire d'un peuple. On ne peut pas non
plus fêter la vie de l'empereur avec les
militaires étrangers sur le sol. D'ailleurs,
ce gouvernement vient de voir se renouveler leur mandat par le Conseil de
sécurité de l’ONU, le 15 octobre 2014,
soit deux jours avant la date-anniversaire de l'assassinat de l'empereur. Cette
décision est, à mon sens, un autre acte
d'assassinat de l'empereur Dessalines et
permet également de comprendre que le
gouvernement tèt kale est un gouvernement anti-nationaliste.
Ce n'est pas en réunissant des
groupes musicaux, en soudoyant des
bandes de "rara" pour multiplier le nombre des gens dans la bamboche, en prétendant fêter la vie de Dessalines, que
l'on montre du respect à la mémoire de
ce passionné de l'indépendance. C'est
tout simplement de la démagogie, un
acte d'irrespect extrême et de la banalité
à nul autre pareil exprimés par les responsables du pouvoir "tèt kale". Et cette
action prouve tout simplement que le
pouvoir Martelly-Lamothe, n'est pas
digne de diriger la nation. Leur présence
à la tête du pays comme dirigeant doit
être comprise par la génération présente
et future comme l'une des plus grandes
bavures politiques que le pays ait jamais
inscrites dans son annale historique.
Mauley Colas
Professeur d’Anthropologie
Juridique à la Faculté d’Ethnologie/
UEH
Et d’Anthropologie médicale à
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d’incapacité de domination effective
et de contrôle de la bourgeoisie. La
tendance est à l’approfondissement
de cela sous les différents gouvernements qui viendront.
Il est difficile de savoir quand cette
nouvelle crise va exploser ; mais elle
va certainement exploser dans les
années prochaines, autant au niveau
du pays que dans les différents Etats
fédéraux et les diverses municipalités. Il s’agit de la faiblesse structurelle d’une bourgeoisie qui a auparavant assumé sa domination de
classe et qui, sans doute, va à nouveau s’exprimer dans les prochaines
années. Il se peut qu’avec le PT, cela
demande un peu plus de temps pour
se produire: en effet, si d’un côté le
parti est totalement intriqué aux secteurs qui contrôlent l’Etat – comme
on le voit dans les alliances avec Sarney [José Sarney, président du sénat
fédéral depuis 2009, a été président
du Brésil de 1984 à 1990], Renan
Calheiros [son prédécesseur à cette
fonction] ou Collor [Collor de Mello,
président de mars 1990 à décembre
1992, destitué; avant gouverneur de
l’Etat d’Alagoas de 1987 à 1989]
– il a également un contrôle social
grand sur la classe ouvrière, des secteurs paupérisés] qui dépendent de la
«bourse famille] et de la jeunesse.
Quant au PSDB, qui est relativement
dissocié de ces secteurs – comme le
PMDB [Parti du mouvement démocratique brésilien] et d’autres – s’il
arrive au pouvoir central, il peut y
avoir quelques conflits dans l’usage
et le contrôle mêmes de l’Etat. Cela
peut déboucher sur des affrontements plus aigüs et des instabilités
plus grandes dans le pays. Cela est
dû au fait également que ce parti
n’a pas de contrôle sur les structures
syndicales. Il a certes l’appui de
Force Syndicale ; mais cette centrale
est beaucoup plus fragile que la CUT
(Cenhtral unitaire des travailleurs).
La tendance serait donc, avec le
PSDB, à l’accélération de l’instabilité.
Si le PSB de Marina était arrivé au pouvoir, ce serait la situation
la plus instable de toutes. Mais les
contradictions sont si grandes et profondes au Brésil qu’indépendamment
du gouvernement qui entrera, il ne
faudra certainement pas beaucoup
de temps pour que tout débouche sur
une révolte plus sérieuse et de plus
grande ampleur. Et tout cela risque
d’être significativement plus important que les révoltes de juin 2013.
____
[1] Marina Silva a été dans
son passé lointain membre du Parti
révolutionnaire communiste (PRC).
Elle s’engageait dans le mouvement
syndical par la suite; elle fut la compagne de lutte de Chico Mendes assassiné en 1988; elle participa à la
création de la Centrale unique des
travailleurs (CUT). Elle fut en 1988
la conseillère municipale ayant réuni le plus de suffrages dans la municipalité de Rio Branco (capitale de
l’Etat d’Acre). Après un passage au
gouvernement Lula (le premier), elle
a tenté de mettre sur pied le Parti
vert, puis en se plaçant sur la liste
du PSB, elle adopta l’orientation
néolibérale combinée avec un conservatisme évangéliste sur toutes
les questions dites de société, droit à
l’avortement entre autres.
Correio da Cidadania
13 octobre 2014
Traduction A l’Encontre
20 octobre 2014
AVIS JUDICIAIRE
Le Tribunal de Première Instance de lʼAnse-à-Veau, compétemment réuni au Palais de Justice de
cette ville, en rendu en audience civile, ordinaire, publique et en ses attributions civiles le
jugement par défaut en date du mardi vingt-deux (22) Juillet deux mille quatorze (2014) et le
dispositif dudit jugement se lit comme suit :
PAR CES MOTIFS, le Tribunal, après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes
du Ministère Public, déclare recevable lʼaction intentée par le sieur Milvoir Mytil contre les
nommés Gislaine Mytil, Eliane Mytil, Milia Mytil, Brinise Mytil, Erphise Mytil, Nesly Mytil, Daniela
Lochard et Jean David Mytil ; Maintient le défaut déjà octroyé contre eux à lʼaudience civile
Publique du mardi vingt-quatre (24) juin deux mille quatorze (2014) pour nʼavoir jamais été
rabattu ; ordonne la représentation de tous les titres relatifs aux biens de la succession de feu
Lhérisson Mytil ; ordonne le périmètre et le partage des susdits biens entre ses neuf (9) enfants ;
Ordonnons le déguerpissement de tous ceux qui occupent des propriétés de la succession sans
droit ni qualité ; commettons lʼarpenteur Miguel Bernard et le Notaire Albert Larionne pour les
opérations de périmètre, de lotissement et de liquidation de ladite succession ; condamnons la
succession à payer les frais privilégiés de dépens de la procédure ; enfin commettons lʼhuissier
Carol Défonce de ce siège pour la signification de cette décision.
Ainsi jugé et prononcé par nous, Maitre Berthony Fleury, Avocat, juge à lʼaudience publique et ses
attributions civiles du mardi vingt-deux (22) juillet deux mille quatorze (2014) à dix (10) heures
du matin, en présence de Me. Marc-Antoine Lesperance, Avocat, Substitut du Commissaire du
Gouvernement et avec lʼassistance de Monsieur Jean Vanel Zéphir, Greffier du siège.
Il est ordonné à…..
En foi de quoi…….
Pour ordre de publication
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Hasta siempre
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pour toujours!
Le célèbre photographe René Burri est mort
Le petit vendeur de rues
René Burri est l’auteur du célèbre
cliché de Che Guevara fumant le
cigare
Le grand photographe suisse René Burri
L
e grand photographe suisse René
Burri, auteur du célèbre cliché de
Che Guevara fumant le cigare, est
décédé hier. Son portrait de Picasso est
également célébrissime.
On doit à René Burri de plus célèbres portraits photographiques du
Che réalisés à La Havane en 1963,
lors d’une interview exclusive dans le
bureau d’Ernesto Guevara, alors ministre de l'Industrie, seulement quatre
ans après la révolution cubaine. René
Burri, considéré comme une légende du
monde de la photographie, a notamment travaillé pour l'agence Magnum,
à partir de 1959. Il est décédé hier lundi
à Zurich à l'âge de 81 ans, des suites
d'une longue maladie. Dès l'annonce de
son décès, l'agence Magnum a publié
un message sur son site internet pour
faire part de sa "profonde tristesse". Il a
fait le tour du monde pour cette agence
et a couvert les principaux événements
politiques mondiaux.
Le photographe qui vivait entre Zurich et Paris a légué, l’année
dernière, toutes ses archives au Musée
de l'Elysée à Lausanne, soit environ
30.000 photos. En plus du Che, il a
aussi immortalisé Fidel Castro, sa célèbre casquette vissée sur la tête et fumant le cigare également. Concernant
le Che, il a indiqué, dans une émission
de la télévision suisse que c'était un
"homme arrogant, mais qui avait du
charme". "Il était comme un tigre dans
une cage", a-t-il ajouté. Sa première
photo, René Burri la conservait dans
son bureau, elle datait de 1946, quand
il avait 13 ans. Elle représente Winston
Churchill, de profil, dans une voiture officielle décapotable, alors qu'il effectuait
une visite à Zurich. "Il ne faut pas
venir comme un bulldozer" quand on
veut photographier une célébrité, avaitil aussi coutume de dire. De fait, son
portrait célébrissime de Picasso montre
le peintre presque souriant, aux côtés
d'une cage à oiseaux, vêtu de son éternelle marinière. Selon ses proches, il a
mis 4 ans pour décrocher un rendezvous avec le peintre.
Sa première grande publication,
qui l'a rendu célèbre, est d'ailleurs sa
série sur la rétrospective de Picasso,
au Palazzo Reale de Milan. Parmi ses
œuvres remarquables, figurent notamment une centaine de portraits de Le
Corbusier, Giacometti, Tinguely, Klein
et Picasso.
Après des études à l'Ecole des
arts appliqués de Zurich, René Burri
a d'abord travaillé comme assistantcameraman en Suisse pour la société
de production des films de Walt Disney.
Mais c'est finalement vers la photographie qu'il décide de s'orienter. Son mentor a été Henri Cartier-Bresson, connu
pour capter "l'instant décisif". René
Burri, lui, choisira une autre approche,
plus axée sur le long terme.
L’Humanité 21 Octobre, 2014
Le Venezuela entre au Conseil de Sécurité de l'ONU
L
a candidature vénézuélienne a été
soutenue par 181 votes sur les 182
présents. Le pays a reçu depuis le début
le soutien de l'Amérique Latine. Après
cette approbation, la nation sud-américaine fera partie de cet organisme pendant 2 ans.
Le Venezuela a reçu ce jeudi
l'approbation pour intégrer le Conseil de
Sécurité des Nations Unies (ONU), un
fait qui dénote un large soutien régional
et une reconnaissance mondiale du
leadership de la nation sud-américaine.
En tant que membre non permanent,
l'Etat vénézuélien, qui a obtenu 181
voix alors qu'il en fallait seulement 122,
n'aura pas le droit de vote. Cependant, il
participera aux prises de décision.
L'entrée du Venezuela dans cet organisme est une chose pour laquelle le pays
travaillait depuis des années. En 2006,
le leader de la Révolution Bolivarienne,
alors président, Hugo Chavez, avait déjà
exprimé l'intention d'entrer dans cet organisme pour lui donner plus d'équilibre
et le rendre plus représentatif dans la
construction d'un monde multipolaire.
Avant le Venezuela, on a annoncé l'entrée de l'Angola (avec 190
voix) et de la Malaisie (187 voix). Le
soutien unanime à la candidature du
Venezuela pour représenter la région
dans cette instance clef s'est exprimé
dans une réunion à huis-clos qui a eu
lieu le 23 juillet au siège de l'ONU. Ce
pays a toujours eu une attitude en faveur de la paix, d'une solution politique
aux problèmes mondiaux, à l'union et
à l'intégration des peuples du monde,
ainsi qu'un solide engagement dans la
protection du milieu ambiant.
Le contexte.
Le Conseil de Sécurité est composé de
5 membres permanents (Etats-Unis,
Russie, Chine, France et Royaume
Uni) qui ont le droit de vote et de 10
membres non permanents qui sont élus
pour 2 ans. Avec le poste que libèrera
l'Argentine, on votera en octobre pour 4
autres, dont 1 reviendra à l'Afrique, un
autre à l'Asie-Pacifique et 2 au groupe
connu comme Europe Occidentale et
Autres.
Pour ces 2 places - qu'aujourd'hui
occupent le Luxembourg et l'Australie
- concourent l'Espagne, la Nouvelle Zélande et la Turquie. Le Venezuela a fait
partie du Conseil de Sécurité à des périodes différentes depuis sa création, la
première dans les années 1962 et 1963
et la dernière entre 1992 et 1993.
Telesur 16 Octobre 2014
Traduction: Françoise Lopez
Cuba Si France Provence
Le petit « arañero » de Sabaneta
Hugo Chavez À l’entrée
de l’école militaire
Ndlr. Cette semaine, nous commençons
avec la première des ‘‘Histoires du vendeur de (gâteaux en forme) d’araignée’’
[Cuentos del arañero], ensemble
d’histoires écrites par deux journalistes
cubains (environ 300) à partir des innombrables émissions télévisées de
Chávez appelées «Allô président». Karine Alvarez, Responsable de la collection
«Amérique bolivarienne», en a traduit
une cinquantaine en français.
V
ous savez que je vendais des arañas
(1). Depuis que je suis petit, j’ai une
notion de ce qu’est l’économie productive et de comment vendre un produit,
comment le présenter sur un marché. À
peine ma grand-mère avait-elle fini de
préparer les arañas que moi je partais
comme une flèche. Où fallait-il aller ?
Vers le cimetière ? Non, quelle idée ! Làbas in n’y aurait probablement qu’une
dame en train d’arranger une tombe, ou
peut-être un enterrement. S’il y avait un
enterrement, alors j’aurais pu en profiter,
n’est-ce pas ? Mais non. J’allais au Jeu
de boules. Plus d’une fois je me suis fait
gronder par mon père : «Qu’est-ce que tu
fais là ?» «Je vends des arañas, papa.»
Tous les après-midi, à cinq heures, on
trouvait là les hommes du peuple. Mon
papa jouait aux boules, parce qu’il était
gaucher et qu’il lançait bien.
Au Jeu de boules, je vendais la
moitié, et ensuite direction le cinéma. Je
cherchais la foule, sur la Place Bolivar. À
la sortie de la messe, j’étais là aussi, avec
ma ritournelle :« Arañas bien chaudes»,
etc. Et je rajoutais des rimes : «Arañas
calientes pa’ las viejas que no tienen
dientes (2), ou « arañas sabrosas pa’ las
muchachas buenamozas» (3), des trucs
comme ça. Arañas chaudes, arañas sucrées, pour ceci, pour cela. J’improvisais ;
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maintenant j’ai presque oublié toutes mes
rimes. Je chantais pour les jeunes filles.
Si les jolies filles du coin venaient me
voir, Ernestina Sanetti, Tielma Gonzalez,
je leur chantais une chanson. Et donc je
vendais mes petits gâteaux là où se trouvaient le marché et la foule.
Comment oublier les fêtes de Sabaneta !(4) J’étais enfant de chœur, je
sonnais les cloches, et il fallait les sonner bien fort pendant les jours de fête. Et
ma grand-mère me disait : « Huguito, il
faut ramener plus de papayes !» Les jours
normaux, je ne vendais pas plus de vingt
arañas sucrées. Par contre, les jours de
fête, on pouvait en vendre jusqu’à cent
par jour. Ma grand-mère se levait très tôt.
Je l’aidais : je mangeais les petites pattes
des araignées… J’en offrais une à Hilda,
j’aimais bien cette fille. Il me restait au
moins deux lochas (5) tous les jours,
pour monter sur les montagnes russes
par exemple. J’aimais aussi aller au cirque
et voir les belles trapézistes qui s’élançaient. De temps en temps, il y avait
un éléphant ou un tigre dans une cage,
et je vivais intensément cette magie du
mois d’octobre. Ah la la , mais il y avait
urgence, il fallait ramener des papayes,
aller jusqu’à la rivière, il fallait vendre
beaucoup. Et nous n’avions même pas
de concurrence. La seule maison où l’on
fabriquait des arañas, c’était la maison de
Rosa Inés Chávez. Et oui, un vrai monopole.
(1)Petits gâteaux à base de fruits
(en forme d’araignée, d’où leur nom).
(2)«Arañas chaudes pour les vieilles dames qui n’ont plus de dents»
(3)«Arañas délicieuses pour les jolies filles»
(4)Sabaneta est une ville de l’État
de Barina, d’environ 40000 habitants
(sud-ouest du Venezuela).
(5)Ancienne monnaie.
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17
En 1963, le prix Nobel de littérature a été Eleksyon Ebola
refusé à Pablo Neruda ... parce qu'il
était communiste
C
’est la saison des Nobels. On sait
combien la décision d’octroi de ce
prix prestigieux est un enjeu politique,
célébrant une vision capitaliste (néolibérale) de l’économie, une conception
de la paix célébrant les chefs de guerre.
Le Nobel de littérature n’y a jamais non
plus échappé.
La France récompensée par
l’Académie suédoise en économie et
en littérature, les hommages se multiplient. Les esprits plus critiques soulignent le caractère idéologique du prix
en économie. Il ne faut pas oublier que
la littérature a toujours été aussi un
enjeu politique et idéologique. Il suffit
de rappeler l’octroi des prix en 1958 à
Boris Pasternak, en 1970 à Alexandre
Soljenitsine. Au-delà de leur indéniable
talent littéraire, il fallait être trop naïf
pour y voir aussi une arme idéologique contre le bloc communiste, en ces
temps de guerre froide.
Jean-Paul Sartre avait avec dignité refusé ce prix en 1964 car ses
sympathies allaient « au bloc de l’Est
», « au socialisme ». Souvent rapproché de lui, un certain Albert Camus, en
voie de panthéonisation, n’avait pas eu
la même classe, si l’on peut dire. On
pourrait souligner qu’un certain Louis
Aragon – et combien d’autres écrivains
brillants affiliés au monde intellectuel
communiste – n’a jamais eu une telle
distinction.
Avait-il moins de talent qu’André
Gide, Saint-John Perse ou François
Mauriac, la postérité de leurs œuvres
respectives parle d’elle-même.
Une révélation récente jette
même une autre lumière sur le caractère
prétendument objectif de ce prix. Pablo
Neruda, peut-être l’homme de lettres le
plus brillant qu’ait connu l’Amérique
latine, a dû attendre l’année 1971 pour
être primé. Il était pressenti depuis une
dizaine d’années comme lauréat.
Le journal conservateur « Svenska Daglabet » a révélé au début de l’année que Pablo Neruda avait été écarté
en 1963 pour des raisons politiques,
par le secrétaire de l’Académie, Anders
Osterling.
Selon Osterling, Neruda ne pouvait recevoir le prix, car il était communiste : « Sa tendance communiste,
de plus en plus prégnante dans sa poésie, n’est pas compatible avec le prix
Nobel ». Les révélations des archives
nous en apprennent beaucoup sur les
délibérations. La même année, le grand
écrivain soviétique Mikhail Cholokhov
était censuré, car trop communiste.
Samuel Beckett, perçu comme
nihiliste, et Vladimir Nabokov, jugé
immoral, n’ont pas connu un sort plus
enviable. Le prix sera remis à un écrivain plus consensuel, classique, et relativement oublié par rapport aux autres
noms mentionnés, le Grec Giorgios
Seferis.
Aux laudateurs du prix Nobel,
on a encore envie de citer Sartre qui
évoquait dans sa lettre au Comité du
Nobel en 1964 les raisons de son refus,
à la fois personnelles et objectives : «
Les raisons personnelles : j’ai toujours
décliné les distinctions officielles. (...)
L’écrivain doit donc refuser de se laisser transformer en institution, même
si cela a lieu sous les formes les plus
honorables comme c›est le cas.
Mes raisons objectives sont les
suivantes : le seul combat actuellement
possible sur le front de la culture est
celui pour la coexistence pacifique des
deux cultures, celles de l’est et celle de
l’ouest. Je ne veux pas dire qu’il faut
qu’on s’embrasse, je sais bien que la
confrontation entre ces deux cultures
doit nécessairement prendre la forme
d’un conflit ; mais elle doit avoir lieu
entre les hommes et entre les cultures,
sans intervention des institutions.
Mes sympathies vont indéniablement au socialisme et à ce qu’on
appelle le bloc de l’est ; mais je suis né
et j’ai été élevé dans une famille bourgeoise. J’espère cependant bien entendu que ‘‘le meilleur gagne’’, c’est à dire
le socialisme. » Quoi qu’on pense de
Sartre politique, philosophe, Homme,
son geste nous paraît aujourd’hui plus
subversif que les thuriféraires des Nobel
– y compris dans notre propre camp.
Pour reconnaître le talent d’un Neruda
ou d’un Aragon, pas besoin d’une Académie suédoise !
Solidarité internationale
17 octobre 2014
La victoire des armes du peuple
Elle est comme le souvenir
de la terre, comme la pierreuse
Splendeur du métal et du
silence
Peuple, patrie, et avoine, ta
victoire.
Sur le ciment aérien,
Où sont-ils ?
Une bannière s’avance,
trouée
Comme ta poitrine sur les
cicatrices
Du temps et de la terre.
Avec un fusil, avec un fusil.
Parmi les
Grises pulsations de la
plaine
Regardant entre les décombres ;
LES MÉTIERS AU FRONT
Où sont les mineurs, où
sont
Ceux qui font des cordages,
ceux qui battent
Et les ferroviaires
Volontaires et nocturnes ?
Et ceux du ravitaillement ?
Où sont-ils ?
Pablo Neruda
Le cuir, ceux qui commandent aux filets,
Où sont-ils ?
Et ceux qui chantaient tout
au haut
Des édifices, crachant et
jurant
Diktatè...
Potrè w se
tankou lanj
limyè
Vizaj ou tanpe
linosans
Men ou se
eritye papa w
Se nan kra n
kretyen vivan
Ou te konn
pase swaf ou
Figi bebe zago
loray
Kote w pile zèb
pat pouse
Anba kako w
sete lanmò
Kote w pase se
san k koule
Tankou rivyè
sezon lapli
Ou antre nan
listwa n
Rèv nou
tounen kochma
Ou pale nan
zorèy
Nanm moun
pete kriye
18
Ou se eritye
papa w
Papa w sete
papa lanmò
Anba chapo
doktè
Sou rèy papa
w
Tout katye te
simityè
Sèkèy tout
kalite
Te ekspoze tout
kote
Pa bò lakay
Nan jaden
Nan pòt kay
Sou twotwa
Nan garaj
Menm nan
legliz
Sou rèy papa
w
Tout kretyen
vivan
Te mò an
vakans
Epi tout ryèl te
gon sèl non
Site lanmò ak
laperèz
Sou rèy papa
w
Ils visent un dur ennemi
Comme ils viseraient les
épines,
Comme ils viseraient les
vipères.
De jour et de nuit, dans la
cendre
Triste de l’aube, dans la
vertu
Du midi calciné.
TRIOMPHE
Solennel est le triomphe du
peuple.
Sous les pas de sa grande
victoire,
L’aveugle pomme de terre et
le raisin
Céleste brillent au fond du
sol.
Pablo Neruda
Suite de la page (4)
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Touwon san fon
Kanibal san glwa
Kanibal san fwa
Kanibal zafra
Chibli Langlwa
Chibli fann fwa
Vye grenn lawon
Klewonnen ason
Tèt dwat eleksyon
Eleksyon vonvon
Tou won san fon
Pou fè presyon
Sou lopozisyon
Ki kanpe tout bon
Sou bit wondonmon
Chanm depite
Pa menm reyalize
Prizon
Kwadèbouke
Bouke fin kraze
Kraze tankou ze
Prizonye sove
Prizonye sefwe
Kriminèl derape
Kidnapè dekole
Ansasen kouri ale
Gaye tout kote
Toujou ap siveye
Pou pote boure
Fè fyèl malere
Nan flanm malsite
Nan chanm depite
Depite tèt kale
Wòz delatètopye
Vote san gade
Rezolisyon mafweze
Pou bèf la aplike
Atik 12 debafre
Akò k fin trepase
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J. Fatal Piard
Le combat contre l’oppression n’a jamais cessé de faire appel à la conscience
d’hommes et de femmes concernés par la condition humaine. Combat au nom
de la dignité, de la liberté, du droit à la parole, du droit à dénoncer les dérives
des pouvoirs qui font peu de cas de la vie, de l’être humain. Combat pour que
les mots Liberté, Égalité, Fraternité ne servent plus de caisse de résonnance aux
démagogues et exploiteurs, toutes origines confondues. Tant qu’il y aura souffle
de vie, il y aura toujours des hommes et des femmes «qui disent non à tout ce
qui asservit».
Satrape de fantôme
« (…) Jetez-le, pieds et poings liés,
dehors dans les ténèbres;
là il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
(Matthieu 22, 13)
E
lles se sont jetées dans la piscine
des porcs, tes oies immondes et
mercenaires, croyant avoir vu le reflet d’un grain de richesse, sans pudeur ni rien de bon, célébrant leur
dépendance au macabre, au gavage
de la violence, dans l’immoralité la
plus sourde.
Qu’elles avalent en vitesse
leurs déboires, que leur digestion
soit lente sans fin, à la hauteur des
fleuves renversés dans les yeux des
torturés, des nombreux fauchés et
leurs alliés, sous la mitraille de ton
damné précepteur et de ta satrapie de
pète-sec.
Que les furieux vents de par-
tout, typhons claustrophobes et
mouvements de séismes dévastateurs emportent les cris de tes bêtes
immondes, de tes oies mercenaires
qui ont toujours vu un peu tout le
monde tout bas, du haut de leur misérable impudence, en toute fatuité.
Fiche le camp de la rivière d’ici,
bête parasitaire, sans aucun égard ni
digne trompette.
Vade retro, Satana, démoniaque
sangsue, sans même un coassement,
sauf celui de tes semblables crapules,
tous fossoyeurs de paix et de vitalité.
Devant tous, ils doivent répondre à cette bien connue instruction criminelle : « qui, quoi, où, par
quels moyens, pourquoi, comment,
quand? », de gré ou de force, de force
surtout si jamais…, pour que nul ne
soit plus tenté par l’irréparable.
Lenous Suprice
PAUL J. JOURDAN
Ou se eritye
papa w
Se poutèt sa
Yo te rele w
Bebedòk
Ou antre nan
listwa n
Rèv nou
tounen kochma
Ayè m te wè w
Ou tounen an
penpan
Sou kadaw
moun inosan
Dimanch 26
Oktòb
Bèl dat kòb
Bèl jou kòkòb
Bon jou dyòb
Jou bon dyòb
DENNIS MULLIGAN,
Attorney-at-Law
Des militants arrêtés au cours de la manifestation ont été
conduits au commissariat de Delmas, sans audition d’un
juge de paix
chemise tombant sur son
jeans, à l’intérieur de
l’église Ste-Claire, à Marchand-Dessalines. Son Premier ministre Laurent Salvador Lamothe portait un «
guyabella ». C’était à l’occasion de la messe de requiem
pour le repos de l’âme de
l’empereur. Cette grossière
négligence
vestimentaire
fut perçue comme un sacrilège par nombre de citoyens
haïtiens. Sans oublier la
fameuse, pour ne pas dire
infâme déclaration de la
ministre du Tourisme le 17
octobre 2012 souhaitant
« heureux anniversaire au
peuple haïtien ».
Celui qui n’a aucun
respect
pour
l’histoire
n’a aucun respect pour le
peuple haïtien. En terme
historique et politique, ce
président que les forces
occupantes nous ont imposé restera dans l’histoire
de ce pays comme le plus
grand cauchemar qu’Haïti
ait connu après l’ère duvaliériste.
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Vol. 8 • No. 15 • Du 22 au 28 Octobre 2014
Suite de la page (3)
Selon ce qu’a rapporté le
juge de paix Roland Duvelson, la victime qui a été
atteint de plusieurs balles,
gisait sur le sol, baignant
dans son sang. Il avait
été sommé par 4 voleurs
à motos de leur rendre la
somme de 2500 dollars US
qu’il venait d’extraire de la
succursale d’une banque
dans le quartier de Turjeau.
Néanmoins, Pierre Louis
avait déjà remis la somme
à quelqu’un d’autre pour
l’achat de pièces de rechange pour la réparation
de sa voiture. Il n’avait plus
d’argent en poche. Ainsi, les
voyous l’ont fait descendre
de la voiture et l’ont criblé
de balles.
L’ingénieur
Moïse
Pierre Louis est un ancien
ministre des Travaux Publics
Transport et communication
(TPTC) sous le règne de la
juge Ertha Pascal Trouillot,
présidente d’Haïti de Mars
1990 à Février 1991.
Suite de la page (15)
commence l’horrible vidéo. Dans la
région concernée, les otages deviennent propriété publique ; leurs proches
donnent des interviews et demandent
à leur gouvernement d’agir. À l’heure
où j’écris, les familles de 21 soldats
libanais, capturés et menacés d’être décapités, bloquent l’autoroute principale
entre Damas et Beyrouth. Un Qatari a
été envoyé sur les lieux afin d’apporter
son aide (sans doute avec beaucoup
d’argent).
Il est peut-être nécessaire
d’améliorer notre compréhension de «
l’État islamique ». Des dirigeants mu-
sulmans britanniques ont expliqué,
à juste titre, que les musulmans font
preuve de clémence, et que « l’État islamique » est une perversion de l’Islam.
Je crains qu’ils se trompent : pas parce
que l’Islam n’est pas clément, mais bien
parce que « l’État islamique » n’a aucun rapport avec l’Islam. C’est surtout
un culte du nihilisme. Leurs combattants ont été maltraités : rappelons
nous qu’ils ont enduré, pour beaucoup
d’entre eux, la cruauté de Saddam,
nos sanctions, l’invasion occidentale,
l’occupation, les attaques aériennes
sous Saddam et celles qui sont lancées
actuellement. Ces personnes n’ont tout
simplement plus foi en la justice. Elles
l’ont bannie de leurs esprits.
Si nous n’avions pas soutenu
tant d’hommes violents au MoyenOrient, le résultat aurait-il été différent ?
Probablement. Si nous avions soutenu
la justice (j’hésite à nommer celui
qui pourrait être jugé pour crimes de
guerre), la réaction au Moyen-Orient
aurait-elle était différente ? On estime le
nombre de 200 000 morts dans le conflit syrien ; à Gaza, plus de 2000 personnes ont perdu la vie. Mais en Irak,
on craint un demi million de morts. Qui
sont les responsables ?
Les membres de « l’État islamique sont les véritables coupables.
Maintenant, on a affaire à une forme
exclusive de nihilisme, un culte aussi
impitoyable que morbide. Et on bombarde, on bombarde et on bombarde
sans cesse. Et après ?
Traduit de l’anglais par Muhammat Asa Investig’Action 10 octobre
2014
Ndlr. * Abu-Bakr al-Baghdadi
est un djihadiste irakien et calife autoproclamé de l'État islamique.
** Bromley est une ville du district du même nom dans le Grand Londres.
*** Nigel Farage : personnalité
politique britannique, chef du Parti pour
l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP)
de 2006 à 2009 puis à nouveau à partir
de 2012.
Suite de la page (20)
de le mettre en œuvre sans retard en coordination avec l’OMS/OPS. Ce Plan doit être présenté
pour examen aux chefs d'État et de gouvernement de l'ALBA-TCP, au plus tard le 5 novembre
2014.
19. Utiliser toutes les ressources à la dis-
position du secrétariat exécutif de l’ALBA-TCP
pour appuyer les initiatives approuvées.
20. Féliciter la République bolivarienne
du Venezuela d’avoir remis au Secrétaire général
de l'ONU, Ban Ki Moon, le 16 octobre 2014, un
don de cinq millions de dollars destinés à la lutte
Classified
Directory
latino-américains et caribéens (CELAC) de promouvoir des efforts régionaux visant à prévenir
et à contrôler la menace que fait peser l’épidémie
à virus Ébola.
23. Continuer de coopérer avec les pays
africains touchés par l’épidémie, maintenir la
coopération déjà existante avec les pays non touchés et incorporer les expériences des brigades
d’intervention spécialisées en cas de catastrophes et de grandes épidémies qui y travaillent.
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contre le virus Ébola.
21. Féliciter la République de Cuba et son
peuple pour l’exemple de solidarité avec les pays
frères d’Afrique de l’Ouest qu’ils ont donné en
envoyant des personnels médicaux cubains.
22. Proposer à la Communauté des États
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Haiti Liberté/Haitian Times
19
Déclaration au Sommet extraordinaire de l’Alliance bolivarienne
des peuples de Notre Amérique contre le virus Ébola
N
ous, chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Alliance bolivarienne
des peuples de Notre AmériqueTraité de commerce des peuples
(ALBA-TCP), réunis à La Havane le 20 octobre 2014 en
Sommet extraordinaire en vue
de faire face à l’épidémie à virus
Ébola.
Profondément préoccupés
par la catastrophe humanitaire
que l’épidémie d’Ébola représente pour l’Afrique de l’Ouest, au
point que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a jugée
« une urgence de santé publique de portée internationale »
dans la mesure où elle risque de
s’étendre à d’autres pays et régions du monde ;
Conscients que l’ensemble
de la communauté internationale, en coopération avec
l’Organisation mondiale de la
santé (OMS), l’Organisation
panaméricaine de la santé (OPS)
et la Mission des Nations Unies
pour l’action urgente contre
l’Ébola (UNMEER), doit engager d’urgence des actions pour
faire face à ce fléau avec toutes
les ressources requises ;
Notant avec inquiétude
que les ressources internationales nécessaires pour engager
des actions rapides et efficaces
contre l’épidémie à virus Ébola
restent insuffisantes pour contrecarrer ce qui peut devenir une
des pandémies les plus graves
de l’Histoire de l’humanité ;
Réaffirmant que l’ALBATCP repose sur des principes de
solidarité, de coopération véritable et de complémentarité entre nos pays, ainsi que sur son
engagement auprès des peuples
les plus vulnérables et envers
la préservation de la vie sur la
planète ;
Convaincus qu’il est indispensable d’adopter d’urgence
des mesures de coopération efficaces à même de contribuer,
par des actions coordonnées
entre les services de santé et
d’autres secteurs, à empêcher
que l’épidémie à virus Ébola ne
gagne des pays de notre continent ;
Rappelant les clauses du
Règlement sanitaire international (2005) et de la Feuille
de route pour la lutte contre
l’épidémie d’Ébola (OMS) du
28 août 2014, qui vise à enrayer la transmission du virus
Ébola dans le monde et à faire
face aux conséquences d’une
nouvelle propagation internationale ;
Prenant note des protocoles de l’OMS concernant la
prévention de la transmission
de l’épidémie à virus Ébola entre
des personnes, des organisations et des groupes de population ;
Soulignant que l’épidémie
peut être endiguée, notamment
par l’application des protocoles
établis, relatifs à la sécurité et à
la santé, et par d’autres mesures
préventives ayant fait leurs
preuves ;
Décidons
1. De coordonner nos efforts pour prévenir et contrer
l’épidémie à virus Ébola, entre autres par la prestation et
l’emploi rapides d’une assistance entre nos pays, laquelle
aide passerait par l’envoi de travailleurs sanitaires, de secours
et de matériels.
2. De traiter prioritaire-
Sommet extraordinaire, la Havane 20 Octobre 2014
ment les besoins spéciaux des
pays frères des Caraïbes, qui bénéficieraient des actions de coopération décidées par les pays de
l’ALBA-TCP en vue de prévenir
et de contrer l’épidémie à virus
Ébola.
3. Activer le Réseau de
vigilance épidémiologique de
l’ALBA-TCP, dont la création
a été décidée à la Première
Réunion des ministres de la
santé de l’Alliance le 25 février
dernier à Caracas.
4. D’appuyer résolument les brigades médicales bénévoles spécialisées dans la
réponse aux catastrophes et
aux grandes épidémies du Contingent Henry Reeve (République de Cuba) qui travaillent
en Afrique. À cet égard, nous
exprimons notre volonté, en
tant qu’Alliance bolivarienne,
de contribuer avec des personnels de santé hautement qualifiés aux efforts de ce contingent
pour toutes tâches nécessaires
dans la région d’Amérique latine
et des Caraïbes.
5. Établir des mécanismes
nationaux en vue de diagnostiquer et d’isoler sans retard
les cas d’infection éventuels,
compte tenu des manifestations
cliniques initiales de la maladie,
de l’histoire de voyages ou de
l’histoire de l’exposition signalée par le patient, ou obtenues
par enquête épidémiologique.
6. Générer et partager des
capacités permettant de diagnostiquer les maladies qui exigent des laboratoires possédant
le niveau de sécurité requis.
7. Concevoir et exécuter
des campagnes d’éducation
publique sur la prévention du
virus Ébola et le combat contre lui, afin de mieux préparer
la population et de renforcer sa
confiance.
8. Adopter et renforcer
des mesures préventives en
vue de détecter et de réduire
l’exposition au virus Ébola, et
garantir une prise en charge et
des services médicaux efficaces
pour le personnel d’intervention.
9. Renforcer les mesures
de vigilance et de contrôle épidémiologiques aux frontières,
notamment dans les ports et les
aéroports.
10. Contribuer, à partir de
l’expérience acquise, à la formation du personnel de santé spécialisé en prévention et contrôle
du virus Ébola dans les pays de
l’ALBA-TCP et des Caraïbes.
11. Créer un groupe de
différents spécialistes chargé de
former le personnel de santé en
matière de biosécurité, y compris
dans l’emploi des équipements
de protection personnelle face
à des cas suspects ou confirmés
d’Ébola, le traitement des maladies hémorragiques et du patient
en état critique, lequel personnel
de santé pourrait devenir des facilitateurs et des conseillers dans
leurs pays.
12. Garantir dans le
plus grand nombre possible
d’installations du système de
santé, des équipes médicales de
réserve et des intrants vitaux
pour la gestion de la maladie.
13. Promouvoir des recherches scientifiques, épidémiologiques et biologiques
sur l’Ébola dans le cadre de
l’ALBA-TCP, et encourager la
coopération dans ce domaine
avec d'autres pays, à titre de
contribution aux efforts internationaux, visant à faire face à
l’épidémie, ainsi qu’en vue de
consolider l’indépendance scientifique, médicale et sanitaire
de nos pays.
14. Perfectionner les mécanismes d’information entre
nos pays de l’ALBA-TCP, afin
que ceux-ci soient au courant
de la situation épidémiologique
qui y règne et qu’ils puissent
disséminer plus aisément les expériences requises.
15. Appuyer résolument
les initiatives des Nations Unies,
notamment celles de l’OMS/
OPS et de l’UNMEER, en vue de
mettre en œuvre les recommandations du Comité international
d’urgence du Règlement sanitaire international.
16. Promouvoir la coopération avec d'autres pays du
continent pour contrer et prévenir la propagation du virus Ébola
et entreprendre des programmes
conjoints qui y contribueront.
17. Convoquer, les 29 et
30 octobre, à La Havane (Cuba),
une réunion technique de spécialistes et de cadres des pays de
l’ALBA-TCP qui échangeraient
des expériences et des connaissances, et qui concerteraient des
stratégies de prévention et de
contrôle face à la menace que
représente l’épidémie à virus
Ébola.
18. Charger les ministres
de la santé des pays de l’ALBATCP d’élaborer un Plan d’action,
une fois connues les propositions de cette réunion technique
de spécialistes et de cadres, et
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