Les Etangs Vivants de la Réunion
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Les Etangs Vivants de la Réunion
Collège Leconte de Lisle 25, rue Leconte de Lisle 97450 Saint-Louis 02 62 91 97 60 « Biodiversité » « Développement Durable » Les Etangs Vivants de la Réunion Année scolaire : 2010 – 2011 Les étangs vivants de la Réunion Page 1 Introduction L’île de la Réunion compte 3 étangs ou plans d’eau : L’Etang du Gol (Saint-Louis) et L’Etang Saint-Paul (Saint-Paul), qui sont des étangs littoraux. Le Grand Etang (Saint-Benoît), qui est un étang volcanique de moyenne altitude. L’étang côtier du Gol Les étangs vivants de la Réunion Page 2 D’une superficie de 11 hectares, l'étang du Gol est situé au bord de la plaine du Gol, à la frontière entre les communes de Saint-Louis et de l’Etang-salé. Ce site entre terre et océan, avec son plan d’eau pérenne, ses dunes et ses prairies, n’est pas uniforme. Sa partie sud offre des berges gazonnées en pente douce, tandis que la branche nord-ouest est bordée de roseaux sur fond marécageux. Ce lieu est un véritable joyau de la biodiversité, avec une avifaune (faune ailée) d’exception. 61 espèces d’oiseaux ont été observées sur le site. 6 sont endémiques de la Réunion et 26 font l’objet de mesures de protection. Toute cette faune est tellement discrète qu’on la croit inexistante. Et pourtant, on peut, par exemple, observer le « héron strié », le « pétrel de Barau », la « tourterelle malgache » ou encore l’« oiseau blanc ». Héron strié Tous ces oiseaux trouvent, sur ce territoire, un habitat riche et varié. Pétrel de Barau Malheureusement, malgré sa remarquable beauté, l’étang du Gol n'en est pas moins menacé : pollution de l’air, pollution de l’eau et pollution du sol, dues à la proximité d’une station d’épuration, d’une usine sucrière, d’une zone industrielle ou à des actes malveillants. Cela a pour conséquence la disparition de certains poissons et la prolifération de laitues et jacinthes d'eau, nourries par les diverses impuretés qui s'y déversent. Les étangs vivants de la Réunion Page 3 L’étang côtier de Saint-Paul D’une superficie de 17 hectares, l'étang de Saint-Paul est situé à proximité immédiate du centre-ville et de la baie de Saint-Paul, dont il est simplement séparé par la « célèbre » Chaussée Royale. Ce plan d’eau constitue un réservoir d’une biodiversité exceptionnelle. 151 espèces d’origine végétale ont été répertoriées, parmi lesquelles, des végétaux endémiques dont la pérennité est étroitement liée aux conditions de vie dans et autour de cet étang, recouvert de joncs et de papyrus. 28 espèces rares d’oiseaux fréquentent aussi les lieux, y trouvant gîte et couvert. On peut croiser, dans les marécages, des « hérons verts », des « cailles de Chine », des « poules d’eau » ou encore le fameux « papangue », un rapace protégé et rare que l’on aperçoit, parfois, dans les hauteurs de l’île (Cilaos et Plaine des Palmistes). Sans parler des poissons et des insectes endémiques. Les étangs vivants de la Réunion Poule d’eau Page 4 C’est dire qu’il s’agit d’un lieu magique, un véritable trésor écologique. Un trésor cependant fragile, une vie qui tient à un fil, à l’alchimie qui se forme entre la chaleur de la côte ouest et l’humidité de la zone. Un endroit dont il est urgent de préserver la particularité. Dans ce contexte, une réserve naturelle nationale de l'étang Saint-Paul a été créée, par un décret en date du 2 janvier 2008. Ce classement est destiné à protéger l'étang de l'extension urbaine et garantir le développement des populations animales et végétales. Malheureusement, deux ans après son classement en réserve naturelle, l’étang de Saint-Paul est à l’agonie. Sale, asphyxié ! Les moyens d’intervention du nouveau gestionnaire, la mairie, sont dérisoires. Pendant ce temps, la surface d’eau libre ne cesse de diminuer, étouffant le remarquable écosystème qui fait la richesse du site. Si aucune solution n’est trouvée, le plan d’eau pourrait tout simplement disparaître, d’ici dix ans. Papangue Les étangs vivants de la Réunion Page 5 Le grand-étang de Saint-Benoit D’une superficie de 62 hectares, le grand-étang est le plus important plan d'eau de l'île de La Réunion. Situé sur le territoire communal de Saint-Benoît, cette étendue d'eau unique en son genre, est enfouie entre les falaises abruptes de la Plaine des Palmistes et se trouve au cœur du parc national de la Réunion. A l'origine de ce joyau naturel : une coulée de lave qui fit barrage au bras d'Annette. Il est alimenté par de nombreuses cascades et son niveau est très variable. Ainsi, il n'est pas rare qu'il subisse des assèchements à l'origine de la pauvreté de sa faune aquatique. Ce fût le cas en janvier 2008, par exemple. Les étangs vivants de la Réunion Page 6 En revanche, le grand-étang concentre une avifaune relativement importante, notamment des espèces endémiques des Hauts de l'île, du « tec-tec » au « papangue » (seul rapace réunionnais) en passant par l' « oiseau la Vierge ». On trouve, par ailleurs, à proximité de l’étang, de nombreux « tangues ». Tec-tec On notera aussi que certains spécimens de « geckos verts » de Hauts évoluant entre l'étang et la forêt portent un point bleu caractéristique sur le cou. La flore est également caractéristique. On trouve, notamment, des fougères arborescentes et des pestes végétales comme le goyavier, dont les fruits régalent les randonneurs qui entreprennent le tour du plan d'eau. Oiseau La Vierge Les étangs vivants de la Réunion Page 7 Un constat, des enjeux, un potentiel Ces 3 sites présentent un élément fort de l’identité réunionnaise et un intérêt incontestable sur les plans faunistique et floristique. Ces zones naturelles symbolisent un « poumon vert », une ressource écologique remarquable qu’il est nécessaire de préserver afin que les générations futures puissent, elles aussi, en profiter. Or, d’après ce qui précède, nous nous apercevons que leur conservation n’est, en aucun cas, garantie. Pollution, développement économique anarchique, méconnaissance des atouts écologiques qu’offrent ces étangs, entraînent la destruction progressive de ces joyaux uniques au monde. Ainsi, au vu de l’importance écologique de ces 3 étangs, de leur grande fragilité et de leur potentiel considérable en terme de tourisme vert, il est important voire nécessaire de promouvoir ces richesses tout en informant sur ce que peut être une gestion écologique de ces milieux. « Ces milieux naturels sont les sites les plus représentatifs des enjeux du développement durable, où il faut composer avec un développement économique inévitable et la nécessité de préserver notre environnement ». Les étangs vivants de la Réunion Page 8 Le Projet Public visé Le projet concernera des élèves de 5ème. Les objectifs Les objectifs de ce projet seront multiples. Il s’agira, entre autres de : faire acquérir aux élèves les notions de « biodiversité » et de « développement durable », leur permettre d’illustrer ces concepts grâce à un travail réalisé sur des exemples concrets, les sensibiliser aux différents problèmes écologiques de notre île, les informer sur les enjeux du développement durable afin de les responsabiliser, leur faire comprendre qu’il est nécessaire de diffuser les informations apprises afin de toucher un maximum de personnes, leur donner la possibilité d’être des « acteurs » de la préservation de la biodiversité et du patrimoine réunionnais, leur donner la possibilité de découvrir trois lieux touristiques de l’île, les fédérer autour d’un projet interdisciplinaire. Les actions pédagogiques A la fois très local mais aussi international et très actuel de par les enjeux environnementaux qu’il représente, le sujet des étangs de la Réunion est un support pédagogique d’une grande richesse. Le travail en interdisciplinarité implique l’intervention des professeurs de SVT, d’Histoire-Géographie et de Sciences Physiques, de même que certains organismes locaux. Voici quelques éléments qui seront abordés par une action de découverte de ces étangs (pour chaque étang, la démarche à suivre sera la même). Les étangs vivants de la Réunion Page 9 I - Point de départ de l’étude : Bien sûr, cette étude a pour point de départ la visite, in situ, de l’étang (ce qui correspond au minimum à 3 visites sur l’année scolaire, voire plus, si cela est nécessaire). II – Thèmes traités par discipline : Histoire - géographie Cartographie du lieu : découvrir et observer le patrimoine, se repérer dans son environnement, s’orienter, décrire oralement les différents éléments de l’espace visité, situer les milieux étudiés sur une carte simple, représenter l’environnement proche, réaliser un croquis spatial simple. Historique du lieu : découvrir l’histoire de l’étang, discuter sur les événements du passé (avec, si possible, une enquête de voisinage sur la vie autour de l’étang), rechercher des photographies des différentes époques (utilisation de cartes postales d’un même lieu à des époques différentes), donnant l’occasion de repérer l’influence des hommes et du développement économique dans la transformation du paysage, connaître les conditions d’accès au statut de « réserve naturelle » et de « parc national ». Sciences de la vie et de la Terre Géologie : montrer la mise en place des dépôts sédimentaires par l’observation de la granulométrie autour de l’étang, expliquer le phénomène de sédimentation. Les étangs vivants de la Réunion Page 10 Biologie : observer et comparer les animaux de l’étang en vue d’établir un classement, élaborer une clé de détermination des animaux de l’étang (distinguer les différentes espèces de poissons, crevettes, …), expliquer le système respiratoire des animaux par la mise en évidence des organes respiratoires spécialisés (dissection, branchies, …), déterminer le régime alimentaire des animaux, observer et comparer les végétaux de l’Etang en vue d’établir un classement, élaborer une clé de détermination des végétaux de l’Etang, différencier les espèces protégées et les espèces envahissantes, créer un « catalogue » imagé, regroupant les animaux et les végétaux présents sur les 3 sites (à partir d’images, de photos trouvées sur internet, ce qui permettra de valider certaines compétences du BII). Sciences physiques Activité autour de la question de l’eau : s’intéresser à l’eau dans la vie quotidienne (sur Terre, chez les êtres vivants), comprendre le trajet et la transformation de l’eau dans la nature (cycle et changements d’états de l’eau), rechercher les problèmes liés au développement économique à proximité de l’étang (différentes usines, entreprises, zones habitées, susceptibles de polluer …), étudier la qualité de l’eau (prises de mesures, prélèvements et traitements des données) identifier les conséquences de la pollution de l’eau et du sol et établir un lien de cause à effet (élimination et prolifération de certaines espèces, en lien avec la SVT), découvrir les solutions adoptées pour protéger l’écosystème (notion sur le traitement des eaux usées, la filtration et la décantation, traitement chimique, biologique, mécanique, …), connaître quelques grandeurs utilisées sur le terrain (longueur, masse, volume, durée) et leurs unités usuelles, Les étangs vivants de la Réunion Page 11 III – Partenariats : Pour mener à bien ce projet, il nous faudra faire appel à des partenaires locaux : Mais aussi : les mairies des communes concernées (Saint-Louis, Saint-Paul, Saint-Benoît), les archives départementales. Les étangs vivants de la Réunion Page 12 Evaluations et conclusion Suite au travail sur le terrain et au traitement des données, les élèves vont devoir : comparer les études faites autour des 3 étangs afin de trouver les similitudes et les différences, expliquer le rôle et l’intérêt du parc national (pour le grand-étang), le rôle et l’intérêt du classement en réserve naturelle (pour l’étang Saint-Paul) et comprendre pourquoi l’étang du Gol n’appartient à aucune des 2 structures précédentes, préparer une exposition (panneaux), diffuser les informations apprises, en faisant une présentation du projet (avec diaporama) à certaines classes du collège, sensibiliser les autres élèves aux problèmes de pollution , à la nécessité du développement durable et à l’importance de la préservation du patrimoine floristique et faunistique de la Réunion. bref, leur faire comprendre qu’il est possible et nécessaire de réaliser un développement qui satisfait les besoins de la génération actuelle sans compromettre ceux des générations futures. 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