Discours de Patrick Devedjian Président du Conseil général des

Transcription

Discours de Patrick Devedjian Président du Conseil général des
Discours
de
Patrick Devedjian
Président du Conseil général
des Hauts-de-Seine
Inauguration de la première
Faculté Libre d’Etudes Politiques
et en Economie Solidaire
(FLEPES)
21 novembre 2013
Bourg-la-Reine
Madame la Doyenne (Isabelle Ullern),
Monsieur le Président (Jean Dauty),
Monsieur le Directeur général (Pascal Colin),
Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur et une fierté pour moi d’inaugurer
politiques liée à l’Economie Sociale et Solidaire.
la première faculté libre d’études
Cette fierté, elle tient en partie au fait que nous avons été votre partenaire dès 2011, lorsque
vous avez été retenus parmi les lauréats de notre appel à projets.
Nous vous avons aidés à créer le 1er mastère reconnu au niveau européen de « Dirigeant en
économie sociale et gouvernance sociale ». La faculté a ouvert ses portes en septembre. La
matière existe. Elle entrera bientôt dans le cadre institutionnel de la République à travers un
projet de loi que le Sénat vient d’examiner.
Vous êtes les premiers à en dispenser l’enseignement à ce niveau-là. Je voudrais saisir
cette occasion pour rendre un hommage appuyé à l’association « Initiatives » et à son
président, Jean Dauty, dont l’action, courageuse et ô combien utile, trouve aujourd’hui un
prolongement logique avec cette faculté qui a vocation à favoriser l’innovation sociale et
solidaire sur la base d’une innovation pédagogique adaptée.
Cette faculté sera, j’en suis sûr, un lieu de réflexion, d’échanges et de prospective sur ce
qu’est, ce que devrait être et ce que sera l’Economie Sociale et Solidaire.
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« Initiatives », quelle belle idée qui suit son cours, qui mute avec l’évolution de la société, et
qui a toujours été un pionnier dans l’intelligence du cœur. En 1989, c’était un établissement
médico-social accueillant des personnes en situation de précarité. C’est ensuite devenu un
Seul le prononcé fait foi
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centre de formation aux métiers sociaux, médico-sociaux et éducatifs, pour enfin déboucher
sur l’établissement que nous inaugurons aujourd’hui.
Il y avait une logique à ce que son destin croise celui du Conseil général des Hauts-deSeine. Nous revendiquons nous aussi un tempérament pionnier dans de nombreux
domaines. Dans le secteur social notamment, qui représente plus de la moitié de notre
budget, avec la conscience que sa pérennité est suspendue à une bonne santé de notre
économie et à une gestion rigoureuse des deniers publics.
C’est donc assez naturellement que nous nous sommes intéressés, dès 2010, à ce concept
d’Economie Sociale et Solidaire en mettant en place des actions structurantes, notamment
un Conseil départemental de l’Economie Sociale et Solidaire, une vice-présidence dédiée –
et j’en profite pour vous prier d’excuser Jean Sarkozy, qui en assure la charge et qui n’a pu
être présent ce soir.
Le département s’est engagé dans cette voie en votant un budget de 6 millions d’euros sur 3
ans, avec pour objectif d’apporter des réponses à des besoins peu ou non couverts sur le
territoire des Hauts-de-Seine.
Nous avons-nous-mêmes pris l’habitude d’intégrer des clauses sociales à nos marchés
publics (13% de nos marchés incluent ces clauses, ceux de l’Etat : 1% seulement), ce qui
représente près de 150 000 heures de travail levées au profit des bénéficiaires du RSA dans
le département, dont 150 à ce jour, ont trouvé un emploi durable.
Parce qu’elle conjugue offre de services et responsabilité sociale, l’Economie Sociale et
Solidaire est, indubitablement, un contributeur au projet de société de demain.
C’est un enjeu qui me passionne.
J’ai initié l’an passé les Entretiens Albert Kahn à Boulogne, où des savants, des
scientifiques, des intellectuels, des chefs d’entreprises, des sociologues viennent confronter
leurs points de vue sur des sujets variés. Ceci avec l’ambition que ces entretiens nourrissent
ce que nous appelons un laboratoire d’innovation publique.
J’ai saisi dans certains propos d’Isabelle Ullern une approche et des aspirations communes,
notamment quand elle parle de « connaître le territoire urbain à hauteur d’homme » ou
quand elle dit : « Notre faculté libre pense les sciences politiques comme un art de vivre en
commun ».
Nous sommes sur la même longueur d’ondes.
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Le développement de l’Economie Sociale et Solidaire, nous le savons, ne se fera pas à
n’importe quel prix. Les clés de sa réussite sont d’ores et déjà identifiables. Sa réussite
passera par la professionnalisation de ses dirigeants. Les contextes économique et juridique
actuels ne sont plus ceux qui voyaient les pouvoirs publics renouveler de manière quasi
automatique leurs aides financières aux associations et c’est une bonne chose.
Nous sommes comptables de l’utilisation de l’argent public.
Les collectivités doivent aujourd’hui s’assurer que chaque euro dépensé répond à un besoin
identifié sur leur territoire, avec à la clé une obligation de résultat. Il appartient donc aux
dirigeants de l’Economie Sociale et Solidaire de se professionnaliser afin d’être en mesure
de relever deux défis : celui de la baisse des aides publiques (qui leur impose de diversifier
Seul le prononcé fait foi
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leurs financements) et celui de collectivités devant progressivement délaisser le mode
« convention » pour le mode « marché ».
Or, répondre à un appel d’offres exige des compétences très différentes de celles mobilisées
pour une demande de subvention.
En permettant, en 2011, à « Initiatives » de créer grâce à une subvention de 50 000 euros le
premier mastère de Dirigeant en économie solidaire et gouvernance solidaire, le Conseil
général des Hauts-de-Seine a souhaité contribuer à renforcer les compétences des
entrepreneurs sociaux locaux.
L’Economie Sociale et Solidaire renvoie malheureusement souvent aux non-initiés une
image d’action purement sociale – voire d’assistanat. L’entrepreneur social se doit d’adopter
une attitude et un discours pertinent s’il tient à apparaître comme un acteur à part entière du
développement socio-économique local.
Il sait que s’il veut être crédible, il doit, plus que tout autre, maîtriser parfaitement son modèle
économique.
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Pascal Colin m’a fait l’honneur et l’amitié de m’inviter à inaugurer cette Faculté libre d’études
politiques d’Economie Sociale et Solidaire. J’y vois un lien direct avec le 3ème Forum
départemental que le Conseil général a organisé ce matin même dans les locaux de
l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense.
Le thème, cette année, était « L’entrepreneur social de demain »
Nous avons consacré cette année plus de 770 000 euros de subventions pour soutenir les
17 lauréats qui ont été proclamés ce matin parmi les porteurs de projets ayant répondu à
notre appel pour la campagne 2013.
Ces projets concernent des actions aussi variées que l’intervention à domicile auprès de
personnes en situation de handicap, créer et gérer des jardins potagers solidaires, l’insertion
par l’activité écologique, ou encore favoriser l’éveil artistique et culturel des enfants.
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C’est parce beaucoup d’étudiants d’aujourd’hui sont les entrepreneurs sociaux de demain
qu’il est important de les sensibiliser et de les former dès à présent aux enjeux et aux
conditions de réussite de leur projet.
L’Economie Sociale et Solidaire représente aujourd’hui des opportunités d’emploi pour les
jeunes diplômés, qu’ils décident de créer leur propre emploi ou de remplacer des cadres et
des dirigeants dont beaucoup partiront en retraite dans les cinq prochaines années.
A ce titre, la Faculté libre va concourir, j’en suis persuadé, à favoriser les synergies entre les
différents acteurs socio-économiques du territoire, faisant des Hauts-de-Seine un laboratoire
d’actions et de services innovants, générateurs de lien social et qui contribueront au mieuxêtre de ses habitants.
C’est en tout cas ce que je nous souhaite.
Je vous remercie.
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