WE à Seix - Amis de la Nature Grand Ouest

WE à Seix (Ariège), les 19 et 20 septembre 2009
Le soleil ne s'est pas beaucoup montré ce week-end-là. Mais les brumes enveloppant
les hauteurs ont apporté un peu de mystère et ont renforcé la sauvagerie des parois raides des
montagnes du Haut-Salat, avec leurs falaises de marbre noir luisant d'humidité, les sapins
accrochés on ne sait comment, et les cascades un peu partout.
Impressionnant, ce Haut-Salat, aux confins de l'Ariège, contre la frontière espagnole. A Salau,
tristes HLM des mineurs des mines de tungstène ; à Estours, carrières de marbres allant du
blanc au violet foncé : ah, la beauté du marbre de Seix, blanc veiné de vert, comme revêtu
d'un texte d'une écriture inconnue !
Impressionnante, le dimanche, la vallée d'Estours : le chemin se rétrécit et serpente sans fin à
flanc de montagne dans un sous-bois d'arbres recouverts de mousses et lichens pendants, les
buis obscurcissant toute lumière par leur sombre feuillage, chemin idéal pour une chaude
journée d'été (une autre fois !). Au fond, le torrent gronde. L'humidité, les feuilles glissantes,
les lianes, du vert partout, tout fait penser à une sombre jungle. C'est un pays sauvage où on
ne rencontre pas grand monde. Juste des chasseurs qui nous montrent la tête de l'isard tué à
huit heures du matin : poil doux, cornes fines, noires et luisantes sur leur courbure : on leur dit
qu'on préfère les voir vivants dans la montagne... Et les bergers maudissent les ours slovènes
importés, qui mangent leurs brebis sans craindre les gardiens, et regrettent les ours sauvages
des Pyrénées, qui avaient soi-disant de meilleures manières...
La douceur, la gaieté, étaient tout de même au rendez-vous : l'apéro au porto blanc, au
pique-nique de samedi midi, qui a rendu les hommes très gais ; les vaches gasconnes en robes
claires, dans l'estive de Salau ; les brebis tarasconnaises que les bergers descendaient pour
qu'elles puissent agneler plus confortablement qu'en altitude ; la mignonne petite église
romane de Salau, ouverte pour les journées du patrimoine ; l'apéritif au Champagne sur la
terrasse fleurie de Colette, au soleil couchant, à Seix ; le repas du soir, excellent et animé,
douze à table à la maison du Haut-Salat, ; la petite balade nocturne dans Seix illuminé par les
guirlandes et projecteurs sur le clocher et sous la petite halle de la mairie au bord du Salat ; le
pique-nique de dimanche, sur les rochers au bord du torrent... et les fleurs et les oiseaux...
Et pendant ce temps, il pleuvait à Saint-Girons et Toulouse ! On était bien, en HautSalat !
Claire.