Préparer le congrès et voter du 5 au 15 mars - snes
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Préparer le congrès et voter du 5 au 15 mars - snes
Supplément au n° 40 - Février-mars 2012 S3 de PARIS - SNES (FSU) 3, rue Gouyon-du-Verger, 94112 Arcueil Cedex - Tél. : 08 11 11 03 81 - [email protected] Préparer le congrès et voter du 5 au 15 mars Élection à la CA du s3 • Rapport d’activité du s3 Rapport d’activité du s4 • Rapport financier du s4 Organisation du scrutin Plusieurs votes se déroulent simultanément. Chaque syndiqué doit émettre quatre votes : • la CA du S3 ; • le rapport d’activité du S3 ; • le rapport financier national (S4) ; • le rapport d’activité national (S4). Vous trouverez ci-dessous un bulletin de vote commun à tous ces scrutins. Ce PARISNES contient le rapport d’activité du S3, les déclarations et les listes de candidats pour la CA du S3. Le rapport d’activité national et le rapport financier sont dans le supplément à L’US n° 716 du 21 décembre 2011. MODALITÉS DE VOTE • Le vote est individuel, c’est un scrutin de liste sans rature ni panachage. • Ont le droit de vote : les collègues syndiqué(e)s ayant versé leur cotisation 2011-2012 à la date de clôture du scrutin. Tout collègue peut verser sa cotisation et participer au vote tant que le scrutin n’est pas clos. • Le vote aura lieu dans les S1 du 5 au 15 mars 2012, le secrétaire de S1 organise le vote pendant au moins une semaine à l’intérieur de la période fixée. • Les syndiqués votent dans les S1, les syndiqués en congé votent également dans les S1. Il appartient aux secrétaires de S1 de prendre toutes dispositions utiles à cet égard. • Les syndiqués retraités et isolés recevront personnellement le matériel nécessaire et les instructions particulières pour le vote par correspondance. ORGANISATION DU VOTE DANS LES S1 Chaque syndiqué vote à bulletin secret. Le bulletin de vote est remis par le secrétaire de S1 ou découpé dans ce PARISNES (ou reproduit à la main par le syndiqué), le vote se fait sous double enveloppe (une bulle sur laquelle ne doit figurer aucune indication, à insérer dans une autre complétée des nom, prénom, signature). Chaque votant émarge la liste des syndiqués ayant payé leur cotisation 2011-2012, établie sous la responsabilité du secrétaire et trésorier de S1. En cas de vote par correspondance (sous double enveloppe voir ci-dessus), l’enveloppe extérieure jointe à la liste d’émargement adressée au S3 devra indiquer le nom et la signature du collègue. Le dépouillement est effectué par le S1 : ouvert à tous les syndiqués, il est organisé par le secrétaire de S1. La feuille récapitulative des votes doit être signée par le secrétaire de S1 (ou son remplaçant) et par au moins un scrutateur. ACHEMINEMENT DES RÉSULTATS La feuille récapitulative des votes et la liste d’émargement des votants doivent parvenir au S3 avant le lundi 19 mars 16 heures : • soit remis directement au siège du S3 de 10 heures à 17 h 30 (sauf week-end). Un registre permet l’émargement du S1 et de la personne qui le reçoit ; • soit par courrier postal à SNES-Paris : 3, rue Gouyon-du-Verger, 94110 Arcueil (attention aux délais de poste) ; • soit par fax au 01 41 21 80 59 ; • soit par mél à [email protected] BULLETIN DE VOTE Attention, vous avez 4 votes à émettre 1er vote : élection à la CA du S3 de Paris ■ Liste Unité et Action (U et A) ■ Liste École Émancipée – Émancipation (entourer ou cocher la liste de votre choix) 2e vote : rapport d’activité académique (S3) ■ Pour ■ Contre ■ Abstention 3e vote : rapport d’activité national (S4) ■ Pour ■ Contre ■ Abstention 4e vote : rapport financier national (S4) ■ Pour ■ Contre ■ Abstention 2 • PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 Édito Un congrès pour avancer Être adhérent au SNES donne des droits. Tous les deux ou trois ans, notre syndicat organise un congrès. Les responsables rendent compte de leur activité : comment ont-ils mis en œuvre les mandats votés par le congrès national ? Les sections académiques organisent des congrès pour réfléchir et se doter de mandats en vue du congrès national. Trop souvent, les adhérents se contentent de voter et de faire confiance aux collègues les plus actifs. Ce n’est pas une fatalité. Les questions posées par les textes de congrès interrogent toute la profession. Chacun peut contribuer au débat et le faire avancer. Pour cela, nous proposons une méthode. Vous trouverez dans un supplément de L’US le rappel de nos mandats définis lors de nos deux congrès précédents et des textes courts pour les réinterroger. Ce congrès aura lieu peu de temps avant des élections politiques dont on connaît les enjeux. Ce sera un moment pour peser sur les choix à venir. Prenez la parole, participez au débat, faites vivre le syndicalisme ! SOMMAIRE Organisation du scrutin p. 2 Rapport d’activité académique 2009-2012 p. 3 Contribution de la liste École Émancipée-Émancipation au rapport d’activité 2009-2012 p. 6 Contribution Unité et Action au rapport d’activité 2009-2012 p. 7 Avec Unité et Action, poursuivre nos combats et contribuer au renouvellement du syndicalisme p. 8 Unité et Action : C.A. du S3 de Paris p. 9 École Émancipée-Émancipation : face à la crise, un syndicalisme de lutte et de transformation sociale p. 10 École Émancipée-Émancipation : C.A. du S3 de Paris p. 11 Congrès académique p. 12 Rapport d’activité académique 2009-2012 Ce rapport d’activité couvre une période de 3 ans. Elle recouvre l’essentiel de la mandature de l’actuel président de la République. Ce rapport s’inscrit dans la logique du rapport d’activité national et n’en reprend donc pas tous les éléments. Il s’attache essentiellement à rendre compte de l’activité du S3 et de son investissement dans l’action et l’animation de notre section. Il tente aussi, à partir de là, de poser quelques questions sur les conditions de mobilisation et d’action dans la période actuelle. LA CRISE, L’UNITÉ ET LES POLITIQUES BUDGÉTAIRES La crise, commencée quelques mois plus tôt par la faillite le 15 septembre 2008 de la banque Lehman Brothers, va, en permanence, marquer la période et justifier dès 2009 les coupes budgétaires. En réalité, celles-ci ont commencé plus tôt par l’application de la RGPP et le dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Dans le même temps, le gouvernement continuait à appliquer la loi TEPA privant l’État de dizaines de milliards d’euros. Ces cadeaux fiscaux aux plus riches vont contribuer à faire monter le mécontentement des salariés contre un gouvernement qui va très timidement définir un plan de relance autour du « grand emprunt » qui n’a de grand que le nom, aux effets limités et dont est complètement exclu l’enseignement secondaire. De 2009 à 2011, l’académie de Paris va subir le contre coup des coupes budgétaires. Dans le second degré (y compris l’enseignement professionnel) l’académie de Paris se voit retirer plusieurs centaines d’emplois dans un contexte de croissance démographique concentrée sur les collèges. Nombre de batailles vont se concentrer sur ces suppressions de postes, la difficulté étant de lier budget de l’Éducation nationale voté en décembre (grève le 24 novembre 2009), DHG et suppressions de postes en janvier et février (grève du 21 janvier 2010 ; rassemblement devant la Sorbonne en mars 2011, grève du 12 mars 2011) et dénonciations des conditions de la rentrée (opération vérité devant le rectorat le 30 septembre 2009, grève du 6 septembre 2010). Les mobilisations contre les suppressions de postes n’ont pas faibli. C’est même dans l’Éducation qu’elles seront les plus massives durant toute cette période. Nous construisons l’unité des organisations syndicales, des mouvements pédagogiques, des associations de parents et de lycéens. Cela donne lieu à des grèves et manifestations nationales mais aussi, comme au début de l’année 2010 à un mouvement continu de dénonciations de suppressions de postes et de refus des heures supplémentaires. Pour autant, la construction de l’unité ne sera pas toujours facile et nous ne parviendrons pas toujours à maintenir cette unité jusqu’au bout, dans toutes les initiatives. Au cœur de cette difficulté, notre insistance permanente, avec le SNEP et le SNUEP, à nous battre sur deux fronts : postes et réformes, en expliquant que nous avons affaire à des réformes, et en particulier celle du lycée, qui autorisent encore plus de suppressions de postes. La suite nous donnera raison avec l’application de la réforme en Première pour la rentrée 2011. Nous pensons avoir convaincu, audelà même de la profession, de la justesse de nos analyses. Cette lutte intervient également dans un contexte de modification des règles de gestion des établissements qui renforce l’autonomie des établissements et le pouvoir de leur chef en lui donnant la possibilité d’arrêter l’utilisation de la DHG contre l’avis du CA et qui entend faire du conseil pédagogique un outil d’aide à la décision du chef d’établissement. LA CRISE ET LES RETRAITES En même temps que ces batailles dans l’Éducation et le second degré, le SNES sera actif dans les mobilisations interprofessionnelles. En Ile-de-France, la FSU va jouer un rôle moteur dans ces mobilisations contre la politique économique et ◗◗◗ PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 • 3 Rapport d’activité 2009-2012 (suite) sociale et la réforme des retraites. Dès mai et juin 2010, sans attendre la rentrée, nous allons commencer la campagne contre la réforme sur les retraites en dénonçant une « réforme pour les marchés financiers » : une réforme pour « sauver le AAA » ; ce qui, rétrospectivement, donne un éclairage particulier à l’échec de ce gouvernement. Les mobilisations, dès le 7 septembre et jusqu’en novembre, ne cesseront d’étonner par leur ampleur tous ceux pour qui il ne s’agissait que d’une mobilisation pour le principe... Le scénario, écrit à l’avance par le gouvernement, de manifestations allant en s’étiolant, s’est heurté à une détermination que ce gouvernement n’avait pas envisagée : en octobre, la possibilité de gagner apparaissait possible alors qu’en septembre dans les sondages d’opinion, la majorité des personnes interrogées approuvait (ou ne désapprouvait pas) le projet Woerth-Sarkozy et, en particulier, le rapprochement du régime des fonctionnaires avec le régime général. Cette conquête de l’opinion est à mettre à l’actif des organisations syndicales et de l’unité. Une unité néanmoins qui tient plus à la force du mouvement social et au souvenir des suites de 2003 qu’à une réelle volonté pour certains d’étendre les mobilisations pour gagner. Même si le blocage économique du pays a été un moment envisagé autour de la grève des raffineries, il n’a pas été possible et la décision ne relevait pas de notre responsabilité. Durant toute cette mobilisation, dans les rues parisiennes, la FSU a toujours représenté la deuxième force après la CGT mais bien loin avant la CFDT et FO, cette dernière étant toujours un pied dedans un pied dehors. Le gouvernement optera pour le passage en force. C’est un échec pour le mouvement syndical incapable d’élargir la mobilisation à toute la société mais ce gouvernement ne peut pas se prévaloir d’une victoire et renonce à un alignement complet du public sur le privé. Aujourd’hui encore, il hésite à mettre cette réforme à son actif tant son discrédit sur cette question reste important et tant les questions du financement des retraites demeurent ouvertes. Le vote de la loi n’ouvre-t-il pas un questionnement sur une crise de la démocratie et de la représentation politique ? RÉFORMES ET DIVISIONS SYNDICALES En janvier 2009, le SNES pouvait se prévaloir de la mise en échec des différents gouvernements à réformer à la fois nos statuts et le système éducatif : rapport Pochard remisé au placard, décrets de Robien à la poubelle et réforme Darcos des lycées aux oubliettes. Avec L. Chatel, le ministère renonce à toucher aux décrets de 1950 mais, par contre, en partant des fondamentaux de la loi Fillon s’applique avec conscience à réformer collège, lycée et carte scolaire. Sans revenir sur le fond, il s’agit pour lui de saper les bases sur lesquelles est construit tout le second degré. Pour la même raison, il multipliera les HSA et fera de l’autonomie des établissements et le recours au local un principe de fonctionnement privilégié. La dénaturation de nos statuts passera également par une dégradation des conditions d’exercice des TZR. Nicolas Sarkozy annonce dès juin 2011 que la réforme des statuts des enseignants sera un des enjeux majeurs de la campagne présidentielle. Les conditions d’exercice de nos métiers devenant de plus en plus difficiles, une partie de la profession pourrait être séduite par des DES RETRAITÉS DYNAMIQUES ET SOLIDAIRES Avec 457 adhérents à ce jour la section des retraités de Paris constitue un des plus gros S1 de France. Ces adhésions, d’une part, montrent l’attachement des collègues à leur syndicat, à leur métier, à leur discipline d’enseignement et, d’autre part, elles prouvent le rôle qu’ils entendent continuer à tenir au sein d’une société où les situations d’injustice et d’inégalités toujours plus grandes nécessitent une présence militante forte. Retraités et syndiqués, ils veulent battre en brèche l’idée portée par le pouvoir et colportée par les médias selon laquelle les “vieux” seraient seulement une source de dépenses publiques ; ils entendent démontrer par leur action la théorie contraire. • Dans le cadre des revendications communes à tous, les retraités demeurent dans l’action aux côtés des actifs. Pour la défense des retraites en 2010, les 27 mai, 24 juin, 7 septembre, 12 et 16 octobre pour la défense du service public d’éducation au niveau national en 2010, les 30 janvier, 12 mars, en 2011 le 27 septembre ; au niveau régional le 22 janvier et pour Paris le 19 mars ; aux côtés de l’ensemble des salariés dans les journées interprofessionnelles les 7 octobre 2009, 23 mars 2010, 13 décembre 2011 ; aux côtés des associations et des organisations syndicales pour la défense de la santé, de l’hôpital, de l’accès aux soins le 2 avril 2011. • Ils sont évidemment présents dans les actions propres aux retraités dans le cadre des manifestations à l’appel unitaire des unions confédérales des retraités, de la FGR-FP et de la SFR-FSU aux manifestations sur le pouvoir d’achat et la revalorisation des pensions les 16 octobre 2009, 26 février 2010 et 25 octobre 2011. • Les réunions de bureau, les assemblées générales annuelles sont l’occasion de débats et de travail sur des questions d’actualité [le pouvoir d’achat, la protection sociale, les rapports sur la perte d’autonomie, les préparations de congrès (de la FGR-FR, du SNES)]. Les circulaires, les méls informent chacun des activités et les fréquentes journées de conférences, d’information-débat (notamment le 3 octobre 2011 sur le financement de la protection sociale) permettent à tous de participer à la réflexion collective. Et puis ils partagent des moments de culture diversifiés conférences et visites où plaisir intellectuel et convivialité sont toujours au rendez-vous. 4 • PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 En mars 2011 propositions que nous avons toujours combattues (le calcul de nos obligations de service par un temps de présence dans l’établissement par exemple.) Durant ces trois années, nous n’avons pas cessé de multiplier les actions : alertes des collègues, analyses sur le collège et le socle commun dont la mise en œuvre s’accélère ; préparation et participation au colloque collège du SNES, articles fréquents dans PARISNES sur le LPC, appel à ne pas le remplir puis à cocher de manière systématique tous les items. De la même façon sur la réforme du lycée où, en plus des mobilisations nationales, nous n’avons cessé d’intervenir auprès des collègues pour vider cette réforme dans son application de son contenu rétrograde et dévastateur pour nos enseignements. Nous y sommes parvenus dans un certain nombre d’établissements. Mais leur autonomie a pour effet aujourd’hui à Paris de laisser place à une très grande diversité de situations : conseil pédagogique ou pas, groupes de compétences ou pas, AP utilisé à tout et n’importe quoi, selon les cas... Aujourd’hui, dans les lycées comme dans les collèges, les inégalités sur les contenus enseignés se sont considérablement creusées. Cette question doit être au cœur de nos actions à venir, nous ne pouvons pas laisser s’installer un système dual et profondément ségrégatif. Si cette dualité n’est pas nouvelle, en particulier en collège, elle est devenue centrale dans la redéfinition des politiques scolaires. Le S3 s’est aussi fortement mobilisé sur la réforme des enseignements technologiques industriels contribuant, avec les collègues, à « sauver » quelques situations mais sans pouvoir remettre en cause la réforme qui – nous n’avons cessé de le répéter en liaison avec le secteur enseignements technologiques du S4 – contribue, en fait, à faire disparaître ces filières à terme. Dans ce domaine, nous avons pu intervenir efficacement auprès de la Région et nous y avons été écoutés ; les ateliers industriels ont ainsi été préservés. Enfin, le S3 a consacré de gros efforts pour à la fois s’opposer à la réforme de la formation des maîtres (grève du 6 septembre, rassemblement de la Sorbonne, conférence de presse...) et pour aider les stagiaires dès leur prérentrée à faire face à leurs obligations. DES LUTTES QUI DONNENT DES POINTS D’APPUI POUR LES CONQUÊTES DE DEMAIN Sur tous ces dossiers, nous avons le sentiment, que si nous avons été mis en échec par un véritable rouleau compresseur des réformes, nous avons marqué des points : la situation ne peut rester en l’état et un prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra revenir sur ces réformes, nous le pousserons à une remise à plat. Par ailleurs, notre relatif échec provient en tout premier lieu, d’une stratégie de division des organisations syndicales dont certaines ont appuyé systématiquement toutes les réformes du collège (socle commun) et du lycée allant toujours plus loin dans l’autonomie des établissements. Elles font le pari d’un éclatement/renouvellement de la profession, à partir duquel elles pourraient ressortir leur vieille lune de « l’école fondamentale ». Leur accord sur le fond, mais avec un habillage différent, avec les conceptions réactionnaires du gouvernement, en partie sanctionnées par les récentes élections professionnelles, nous a créé des difficultés importantes. Comment les surmonter dans la période qui vient ? Quelle unité ? Quels débats sur nos métiers et nos missions ? Quelles pistes urgentes à dégager pour une transformation positive du collège ? Comment concilier, avec le SNUIPP, des approches parfois contradictoires sur ces questions entre premier et second degrés ? Enfin, phénomène relativement nouveau : nous avons été fortement mobilisés avec les collègues sur des dysfonctionnements de leur établissement et de leur équipe de direction. Nous en avons rendu compte régulièrement. Nous avons tenté d’en faire l’analyse pour les éclairer sous un angle politique. Nous sentons que cette question sur laquelle le SNES Paris était déjà intervenu au congrès de Perpignan, prend de l’ampleur et mérite un traitement approfondi à partir de notre pratique mais, surtout, en mettant cette question en perspective avec un « new public management » qui, avec la réforme de l’évaluation, prend aujourd’hui tout son sens. Ce bilan ne serait pas complet sans ce qui fait l’essentiel de notre quotidien : la défense individuelle de nos collègues. Par mél, téléphone, rendez-vous, nous sommes en permanence sollicités par des collègues de plus en plus exigeants, qui nous demandent des informations ou une intervention auprès des services ou des responsables du rectorat. Nous avons envoyé un millier de méls en juin dernier aux collègues qui nous avaient questionnés dans l’année. Nous avons reçu plus de 150 réponses, la plupart pour nous remercier mais une quinzaine aussi pour critiquer, de manière souvent virulente, notre inefficacité. Il nous faut réfléchir plus avant à notre politique de services : les services du rectorat sont exsangues, de plus en plus de collègues sont en difficulté compte tenu de la dégradation des conditions de travail et, à Paris, il faut bien le dire, du vieillissement et de la multiplication des personnels en situation de handicap ; la souffrance au travail se développe… La section académique du SNES est parfois happée par ces nouvelles questions qui mobilisent un temps militant considérable. Nous avons le sentiment que le SNES comme la profession est à un carrefour. Il a besoin d’un profond renouvellement. Nous nous y préparons mais il nous faut aller plus loin en intégrant de jeunes collègues mieux formés aux responsabilités comme nous avons commencé à le faire ces dernières années. Il nous faut aussi maintenir des liens encore plus resserrés avec les collègues pour qui le syndicalisme n’est pas une « donnée naturelle ». C’est à cette condition que nous pourrons éviter les affrontements stériles et des phénomènes de bureaucratisation inévitables dans une période de recul. Pour mieux préparer les mobilisations à venir, sachons préserver les acquis du SNES et la recherche permanente de l’unité. ◗ PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 • 5 ÉCOLE ÉMANCIPÉE – ÉMANCIPATION Contribution de la liste École Émancipée-Émancipation au rapport d’activité 2009-2012 Notre contribution porte sur trois années de l’action syndicale du S3 Paris, trois années où les attaques contre les enseignants et contre l’ensemble des salariés se sont multipliées : réforme des lycées et mise en place du socle commun dans les collèges, suppression massive de postes dans l’éducation et dans tout le service public, réforme des retraites, sape de tout le système de protection sociale... et bien sûr attaque frontale contre notre statut au travers de la nouvelle évaluation par le chef d’établissement. L’action de la majorité UA du S3 de Paris a-t-elle été à la hauteur de ces attaques ? Les critiques que nous émettons depuis plusieurs mandats sur le fonctionnement et l’efficacité de la section académique ont-elles été entendues ? DÉMOCRATIE SYNDICALE ? Pour qu’une section académique soit efficace, elle doit se mettre à l’écoute des syndiqués, les informer, les réunir et leur permettre de peser sur les choix de l’exécutif, autrement que tous les deux ou trois ans au moment des congrès. Nous demandions que le S3 joue sa tâche d’information sur les luttes menées dans l’académie : cela est fait correctement sur le site du S3. Nous demandions que le S3 convoque plus souvent des AG décisoires de tous les syndiqués : il y en a eu un peu plus, mais toujours sans contenu clair et sans pouvoir décisoire. Nous demandions de la transparence dans l’attribution des décharges : cette demande, considérée comme une marque de défiance – ce qu’elle n’est pas – n’a reçu aucune réponse publique. Nous demandions que la CA académique se réunisse régulièrement, sur des ordres du jour clairs et précis et qu’elle puisse prendre des décisions à mettre en œuvre par l’exécutif : en trois ans, très peu de CA, au plus deux par an, aucune réunion du bureau académique. Résultat : un exécutif qui fonctionne tout seul et mal. EFFICACITÉ DE L’ACTION DANS L’ÉDUCATION NATIONALE ? Le S3 a accompagné certains S1 quand ils ont mené des luttes, a accompagné de même des S1 au rectorat dans les cas de conflit avec le chef d’établissement, a donné l’information parfois sur le site académique, mais il ne s’est jamais réellement appuyé sur ces mouvements pour donner une impulsion à l’action ou pour l’étendre. En ce qui concerne la précarité, les suppressions de postes, la réforme des lycées, la lutte sur les retraites, le S3 s’est borné à se couler dans le moule de l’action nationale du S4, enchaînant des grèves de 24 heures mensuelles dans lesquelles les collègues ne voyaient pas d’espoir de victoire, ce qui a conduit bien des syndiqué-e-s à refuser de faire ces grèves, voire à se désyndiquer. Loin de nous l’idée que les choses étaient ou sont faciles, loin de nous l’idée de dire que ceux qui refusent de faire les grèves de 24 heures sont tou-te-s prêt-e-s à s’engager dans des actions plus dures. Mais il est du devoir d’un syndicat de donner des perspectives de lutte et de victoire, de s’appuyer sur ceux qui sont prêt-e-s à lutter plutôt que de faire l’unité avec des syndicats qui sont prêts à ne rien faire ou à se désengager de l’action dès que le gouvernement fait mine de vouloir négocier (on a pourtant bien vu depuis cinq ans ce que signifiait concertation ou négociation avec ce gouvernement !). Il est aussi du devoir d’un syndicat de donner une orientation qui ne désarme pas ses militant-e-s et les milieux que nous influençons. De ce point de vue, la grave erreur d’appréciation sur la mastérisation en 2009 avec toutes les illusions qu’elle a pu charrier – tant sur la revalorisation de nos salaires que sur la formation – ne nous a évidemment pas aidés à combattre l’ensemble des mesures néfastes qui ont suivi jusqu’à l’actuelle mise en cause de notre statut. ACTION UNITAIRE ET INTERPROFESSIONNELLE ? La tendance majoritaire au niveau académique et national du SNES s’intitule « Unité et Action ». Mais quelle unité et sur quels mots d’ordre ? Unité au sommet avec des syndicats réformistes qui refusent la rupture avec le gouvernement ? Cela a conduit au refus du mot d’ordre « retrait du projet sur les retraites » en 2009 et au refus d’appeler à généraliser la grève reconductible alors qu’il y avait des points d’appui réels dans un certain nombre d’établissements. Et quelle action ? Si la mobilisation est interprofessionnelle, là encore le S3, comme le S4, fait le choix d’un front unitaire où l’unité, certes nécessaire, est trop souvent de façade, où la présence de syndicats plus prompts à « négocier », c’est-à-dire à se satisfaire de miettes et de promesses, conduit à une mobilisation paresseuse, molle, sur des mots d’ordre qui s’en tiennent au plus petit dénominateur commun ! Ce n’est pas ainsi qu’on peut répondre aux attaques du gouvernement, ce n’est pas ainsi qu’on donne aux syndiqués la volonté de se battre et la possibilité de gagner. C’est en développant l’unité à la base et non au sommet, en montrant que les attaques forment un tout cohérent dont nous ne voulons pas, en donnant l’impulsion des luttes quand il le faut, qu’on peut gagner. C’est cela que nous attendons de notre section académique et c’est à cela que nous voulons contribuer au sein du SNES par nos propositions. ◗ C’est pourquoi nous appelons à voter NON au rapport d’activité académique 6 • PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 UNITÉ ET ACTION Contribution Unité et Action au rapport d’activité 2009-2012 Avec Unité et Action, poursuivre nos combats et contribuer au renouvellement du syndicalisme es trois dernières années ont été riches en combats. Si nous avons connu des reculs, en particulier concernant nos droits à la retraite, nous avons aussi fermement résisté à toutes les « réformes » que le gouvernement a tenté d’imposer. Au moment de voter pour ou contre le rapport d’activité, la seule question qui vaille est de savoir si une autre orientation était possible ; les questions de personnes étant relativement secondaires même si elles ne peuvent être complètement évacuées. L’activité des collègues du S3 est intense. À une quinzaine – c’est très peu pour plus de 2 400 syndiqués et 11 000 collègues – ils combinent S3 et S2 puisque Paris est une académie monodépartementale. Ils coordonnent « l’ac- C tion » qui relève dans d’autres académies plutôt du S2 et « l’emploi » assuré par le S3. L’action comprend l’aide et l’information aux S1, les circulaires hebdomadaires, des PARISNES à tous les syndiqués, les AG de S1, les manifestations et mobilisations diverses, les élections professionnelles... Le rapport d’activité en fait partiellement état. Par manque de place, tout n’y est pas détaillé mais les collègues reconnaissent la combativité et l’insatiable volonté des militants du SNES de ne pas baisser les bras et d’appeler à la mobilisation même dans des périodes où beaucoup pensaient qu’il était « urgent d’attendre » : c’est dans les périodes difficiles que les batailles ultérieures se préparent. Les combats aujourd’hui contre le projet d’évaluation ou contre « l’école fondamentale » ne sont pas gagnés mais nous avons marqué des points et nos positions pèsent bien d’avantage aujourd’hui dans le débat. Concernant « l’emploi » et plus largement l’aide individuelle aux collègues, c’est une préoccupation quotidienne. Nous savons que c’est à ce travail que nous devons en partie notre progression aux élections professionnelles, déroulées dans des conditions il est vrai discutables et que nous avions combattues. Un spécial PARISNES à toute la profession a été publié au moment des élections, qui rendait compte de nos mandats dans les CAPA. Le rapport d’activité évoque à peine ce travail, il n’en est pas pour autant moins important. ◗ En votant OUI au rapport d’activité, vous apporterez votre soutien à cette orientation de combat, de défense de la profession et de transformation du système éducatif Votez OUI au rapport d’activité du S3 PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 • 7 UNITÉ ET ACTION Avec Unité et Action, poursuivre nos combats et contribuer au renouvellement du syndicalisme Les collègues qui se reconnaissent dans la tendance majoritaire au niveau national et académique sont divers. Ils ne voteront pas pour le même candidat aux prochaines élections présidentielles, ils ne partagent pas tous les mêmes convictions philosophiques ou politiques. Pour autant, ils se reconnaissent dans une orientation syndicale qui conjugue indépendance, combativité et projet scolaire et éducatif. u lendemain de mobilisations réussies contre le projet d’évaluation, nous pensons que dans le contexte du syndicalisme aujourd’hui, le SNES est un outil précieux et qu’il faut tout faire pour le préserver. A LE SNES DOIT CONTINUER Il défend la profession tant d’un point de vue individuel quand un collègue veut faire valoir ses droits ou qu’il connaît des difficultés de tous ordres ; soit d’un point de vue collectif quand il faut résister ou conquérir de nouveaux droits. Il défend une conception du métier : qualifié, co-concepteur des savoirs qu’il transmet, reconnu. Il cherche à promouvoir une éducation de qualité, pour tous les élèves, dans la perspective d’une démocratisation des savoirs et d’une diffusion de la pensée critique. Mais dans la période, le SNES doit aussi se transformer en prenant en compte des réalités nouvelles. Au dernier congrès de la FSU, la tendance Unité et Action de la FSU s’est prononcée pour aller vers des formes d’unification syndicale. Nous sommes prudents, nous savons que tous les collègues n’y sont pas prêts mais nous sommes conscients aussi de notre relatif isolement. Nous pensons aussi que le syndicalisme français est trop faible car trop divisé. Nous nous sommes confrontés à cette question à l’occasion des grandes mobilisations de ces dernières années et tout particulièrement sur la retraite où la voix du SNES et de la FSU n’a guère été entendue. Encore dernièrement quand il s’est agi de discuter du financement de notre protection sociale, nous avons été relé- gués en fin de liste ou carrément écartés. Nous avons vécu une très longue période où pour des raisons historiques mais aussi institutionnelles un syndicalisme indépendant de l’éducation, essentiellement enseignant en réalité, pouvait exister. Nous pensons cette période révolue. Le syndicalisme a besoin de se renouveler. Il ne peut rester éclaté, chacun dans son secteur, sans connaître les reculs successifs que les différents gouvernements lui ont fait subir ces dernières années. Il doit donc s’unifier, sans perdre la force que lui confère le syndicalisme de métier et son ancrage fort dans les réalités professionnelles. Ce sont des enjeux considérables pour notre profession, pour le système éducatif que nous voulons défendre et pour l’avenir du syndicalisme. Nous voulons y prendre notre part de responsabilité. ◗ Votez et faites voter Unité et Action à la CA académique 8 • PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 UNITÉ ET ACTION C.A. du S3 de Paris ANANOU Thierry Chaire supérieure, lycée Claude-Monet CAMBOULIVES Anne Certifiée hors-classe, école Boulle CALLAC Pascal Certifié, lycée Janson-de-Sailly NOVEL Marc Certifié hors-classe, lycée Pierre-Gilles-de-Gennes BARBILLAT Christophe Certifié, collège Mallarmé BEDOIN Laurence Agrégée, école Estienne BINET Alain Agrégé hors-classe, lycée Janson-de-Sailly BOS Jean-Claude Agrégé, lycée Lavoisier BOTTARD Anne Agrégée, lycée Léonard-de-Vinci BROVELLI Milène Certifiée, lycée Jacques-Decour CASSIAUX Daniel Certifié hors-classe biadmissible, collège George-Sand CHARBONNEAU Philippe CPE hors-classe, lycée Voltaire CHARDIN Françoise Agrégée hors-classe, collège Robert-Doisneau CHARON Christophe Certifié, collège Flaubert CHOLLET Danièle CPE hors-classe, lycée Georges-Brassens CLAIR Jean-François Agrégé, collège Georges-Rouault DELAHAYE Aline DCIO, CIO 14e DELMAS Guillaume Certifié biadmissible, collège Jean-Baptiste-Clément DELRANC Magali Agrégée, collège Gambetta DUFFAURE Marie-Paule Agrégée, lycée Georges-Brassens DUMA Michèle Certifiée hors-classe, retraitée FEREC Jerôme Certifié, collège Jean-Perrin FAIVRE Laetitia Certifiée, collège La Grange-aux-Belles FOURN François Agrégé, lycée Duruy BROUWER Klarisse Certifiée hors-classe, lycée Sophie-Germain DEHEZ Nathalie Agrégée, lycée Duruy ARNOLD-VENZLAFF Eva Agrégée, école nationale de commerce DAUGE Benoît Agrégé, collège Guy-Flavien BANIOL Thomas Certifié, collège Colette-Besson DUCHEMIN Patrick Certifié, école Estienne FETERMAN Georges Agrégé, collège Courteline FLORET Henriette Certifiée hors-classe, retraitée KHALLOUFI-GARDO Anne-Marie Certifiée, lycée Rabelais HOUZET Joël Certifié hors-classe, lycée Diderot JACQUIN Robert Certifié hors-classe, retraité JOHNEN Pascale CPE, collège Pierre-Mendes-France KANTIN Georges Certifié, lycée Carnot LACHIZE Françoise Chaire supérieure, lycée Saint-Louis LE GOUPIL Elsa Certifiée, collège Pilatre-de-Rozier LEMOUSSU Aude AED, collège Buffon LE PENVEN-DUVAL Brigitte CPE, collège Gambetta LERMOYER René Certifié hors-classe, lycée Hélène-Boucher MAIRE Christian Certifié, lycée Vox MARTIARENA Martine Agrégée, école Boulle MAUGUIN Jean-Noël Agrégé hors-classe, lycée Chaptal MENOU Alain Certifié, collège Rodin MENUELLE Thierry Agrégé, lycée Colbert NIOT Gérard Certifié hors-classe, retraité OSTROWSKI Alizée AED, collège Boris-Vian PAPON-VOGLER Bénédicte Certifiée, lycée Gabriel-Fauré PHILIPPON Serge Certifié, lycée Dorian PIREZ Simone Certifiée hors-classe, collège Rouault RAJCHMAN Lilya Certifiée biadmissible, retraitée RANISE Sylvie Agrégée, lycée Duruy RAVOUX Virginie Certifiée collège Matisse REYGADES Thierry Agrégé hors-classe, lycée Diderot RIFFIER Jean Agrégé hors-classe, lycée Louis-le-Grand ROME Daniel Certifié, lycée Jean-Lurçat RUFFAULT Laurence Agrégée, collège Pailleron SAUTEREY François Certifié hors-classe, collège Matisse SAVARY Armelle Certifiée hors-classe, lycée Balzac SCHNEIDER Christophe Agrégé, lycée Pierre-Gilles-de-Gennes SERGENT Nicole Agrégée hors-classe, retraitée SIPAHIMALINI Valérie Agrégée, lycée Jules-Ferry SLAWNY Jean Certifié retraité VEISSIERE Olivier Certifié, école nationale de commerce VERGNE-CAIN Brigitte Agrégée hors-classe, lycée Louis-le-Grand VERRIER Dominique Certifié biadmissible, collège Buffon VITORGE Nicole Certifiée hors-classe, lycée Lamartine WURTZ Thierry Agrégé hors-classe, collège Guillaume-Apollinaire PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 • 9 ÉCOLE ÉMANCIPÉE – ÉMANCIPATION Face à la crise, un syndicalisme de lutte et de transformation sociale Nous sommes aujourd’hui confrontés à une nouvelle étape de la crise, la plus grave depuis 1929. La France n’est pas la Grèce. Mais nous assistons d’ores et déjà à une accélération brutale des politiques d’austérité destinées à faire payer aux salariés et aux services publics les frais d’une crise dont nous ne sommes pas responsables. a liste est longue de toutes ces mesures qui ont pour objectif de supprimer des postes, bloquer les salaires, accélérer le calendrier de la réforme des retraites, annuler la formation des enseignants, caporaliser la profession avec le projet d’évaluation par les chefs d’établissement... Contrairement aux déclarations de l’intersyndicale nationale affirmant fin août mettre au rang de ses priorités la « maîtrise de la dette », nous devons affirmer que ce n’est pas à nous de payer une dette qui est avant tout la conséquence de toutes les politiques qui ont délibérément favorisé les plus riches depuis plus de trente ans. Les services publics ne sont pas une variable d’ajustement. Dans ce contexte, le SNES doit plus que jamais représenter la perspective d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale qui ouvre d’autres perspectives face au rouleau compresseur libéral. L L’ÉCOLE PUBLIQUE MENACÉE DE PRIVATISATION Comme les 100 000 postes supprimés depuis 2005, la disparition programmée des CO-Psy, ou la réduction des vacances scolaires, les réformes ont évidemment pour objectif de faire des économies. La « masterisation », malheureusement approuvée par la direction Unité et Action du SNES, a eu pour conséquence non pas d’aboutir à une quelconque revalorisation de notre profession mais à la suppression d’une partie de notre formation qui était payée et qui risque, avec la proposition Grosperrin, d’être livrée aux officines privées. Le nouveau lycée, le livret personnel de compétences et le socle commun ont permis de diminuer les heures d’enseignement et d’appauvrir les contenus. Partout la déréglementation est à l’œuvre (collèges ECLAIR par exemple), avec la volonté de nous caporaliser. Le projet de décret sur l’évaluation des personnels rentre dans ce cadre : mettre en place le « nouveau management » par contrats d’objectifs dans les établissements scolaires, faire des chefs d’établissement des « patrons » associés à une hiérarchie intermédiaire (conseil pédagogique par exemple). La gestion de la pénurie est à ce prix. Mais c’est aussi une école plus directement au service de l’entreprise privée que veulent mettre en place le gouvernement et l’Union européenne. Ils veulent mettre en place une éducation à plusieurs vitesses, qui réserve l’accès au savoir et à la culture à une minorité et rende la majorité des jeunes simplement « employable ». Le SNES doit exiger le retrait de ces réformes rétrogrades et doit y opposer le projet d’une école formatrice pour tous les jeunes jusqu’à 18 ans. Ainsi, le SNES doit défendre l’objectif d’un véritable collège unique, un collège de la réussite pour tous les élèves jusqu’à la fin de Troisième. Il doit proposer une véritable réforme du lycée s’inscrivant dans une logique de culture commune, où la formation technologique et professionnelle soit pleinement associée à la formation générale. Défendre l’école publique et laïque nécessite aussi, en particulier à Paris, de lutter pour le maintien d’une véritable carte scolaire, et pour la nationalisation laïque de l’enseignement privé, confessionnel ou patronal. LA PRÉCARISATION GÉNÉRALISÉE L’emploi précaire se banalise dans l’Éducation nationale : recrutement massif de milliers de contractuels aux statuts divers et de plus en plus fragiles, de vacataires… En même temps, les statuts se trouvent remis en cause. Personne n’est à l’abri, c’est bien l’ensemble de la profession qui est tirée vers le bas. Or, la lutte contre la précarité n’est pas une priorité pour Unité et Action. Nous pensons au contraire que le SNES doit et peut impulser une lutte prolongée de l’ensemble des personnels, titulaires et non-titulaires, contre la précarité. Le SNES doit exiger l’arrêt du recrutement des précaires, le réemploi de tous les précaires au chômage, et simultanément leur titularisation sans condition de concours et de nationalité. C’est de cette façon que nous pourrons tarir le recrutement de personnels précaires et imposer à notre employeur l’État un principe simple : à travail égal salaire égal, un même statut pour toutes et tous. En améliorant la formation de l’ensemble des personnels au lieu de chercher à nous diviser. POUR UNE AUTRE STRATÉGIE SYNDICALE Alors que des changements profonds s’amorcent, que le chantage à la dette cible le coût des services publics, les réponses syndicales doivent se mettre à la hauteur des attaques ! Le pseudo-dialogue social n’est plus de mise quand le recrutement par concours est dans le collimateur du ministère. Après le sacrifice des IUFM, dont le patrimoine immobilier suscite déjà la convoitise des spéculateurs, la revalorisation tant attendue…n’est jamais venue ! La condition des TZR, CPE, CO-Psy est menacée. Au-delà de l’éducation, les revendications requièrent un mouvement d’ensemble pour la défense des services publics et de l’emploi, pour l’augmentation uniforme des salaires, pour refuser que les salariés fassent les frais de la crise du capitalisme. Le mouvement syndical doit en particulier reprendre l’offensive pour la défense des retraites (qui suppose un autre partage des richesses) : pour la retraite à 60 ans, dans le public comme dans le privé, après 37,5 années de cotisation, avec 75 % du traitement des six derniers mois. Pour faire reculer le gouvernement, il faut abandonner la logique des journées d’action dispersées dans le temps, sans lendemain et sans perspective, comme nous les avons connues pendant le mouvement sur les retraites en 2010, ou à la rentrée 2011... Il faut au contraire un SNES combatif, qui fédère la volonté des personnels voulant agir, qui soit capable de donner un coup d’accélérateur au moment opportun. Il faut rechercher l’unité syndicale, mais sans se laisser piéger par l’attente d’un consensus avec ceux qui n’ont que trop tendance à refuser l’affrontement avec le gouvernement. Confronté à une entreprise de démantèlement du service public d’éducation, le syndicalisme doit passer à l’offensive, en articulant mobilisations au quotidien dans les établissements, manifestations de rue massives, grèves reconductibles, interprofessionnelles, avec assemblées générales et coordinations mandatées. ◗ SI VOUS VOUS RECONNAISSEZ DANS L’ESSENTIEL DE CES PROPOSITIONS Votez, faites voter pour la liste École Émancipée-Émancipation 10 • PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 ÉCOLE ÉMANCIPÉE – ÉMANCIPATION C.A. du S3 de Paris WATTEAU Eric Certifié, collège Robert-Doisneau TOUIL-COLMARD Myriam Certifiée, lycée Maurice-Ravel NICOLAS Jean-Luc Certifié, lycée Montaigne POTDEVIN Michèle Certifiée, retraitée COURNUT Véronique Certifiée, collège Janson-de-Sailly YAROCHEWSKY Michèle Certifiée, retraitée STEFANATOS Angela Certifiée, collège Eugène-Delacroix NAUDET Jean-François Agrégé, lycée Maurice-Ravel HAYES Ingrid Certifiée, collège Robert-Doisneau MARTINEZ Marie-Françoise Certifiée, lycée Turgot FRIDE Isabelle Certifiée, lycée Voltaire RUIMY Laurence Agrégée, collège Robert-Doisneau CORYN-SALHI Martine Certifiée, retraitée BAS Liliane Certifiée, lycée Honoré-de-Balzac CHEVIT Bénédicte Agrégée, lycée Maurice-Ravel REVILLON Luc Agrégé, école Estienne MENARD Elisabeth Certifiée, lycée Turgot ROUSSEL Jean-Michel MA, FF, CPE, LP Turquetil GENESTE Laurence Certifiée, lycée du BTP Saint-Lambert MAUNOURY Guy Agrégé, retraité HIRSCH Robert Agrégé, lycée Louis-Armand MARTIN Francisca Certifiée, lycée Diderot RICCI Dominique Certifié, collège Pierre-Alviset STEIDL Jacques Agrégé, lycée Dorian FAGNON Josiane Certifiée, collège Molière DELAGE Christine Certifiée, lycée Honoré-de-Balzac SCHIMMER Christine Agrégée, retraitée BARGAIN Françoise Certifiée, collège Claude-Chappe LAMBERTUCCI Antonello Agrégé, lycée Elisa-Lemonnier VERDON Nicolas Agrégé, lycée Voltaire CABARET-ROSSI Marianne Certifiée, lycée Voltaire DE CARLO François Agrégé, retraité PRADELLE Sylvie Certifiée, lycée Hélène-Boucher MUNOZ Enrique Agrégé, lycée Raspail GIRAUDON-LOURTIS Mireille Certifiée, collège O.-Gréard HARROLD Christopher Agrégé, retraité AMSELLEM Jean-Luc Certifié, lycée d’Alembert HANTAT Nadia CO-Psy, CIO 13e BERTHET Christiane Certifiée, lycée Montaigne BERGE Pascal Agrégé, lycée Maurice-Ravel GAUTIER Jean-Paul Certifié, lycée Molière PEREGO Rose Certifiée, lycée Voltaire QUENUM Jofrana Certifiée, collège Jean-Perrin BUA Philippe Certifié, retraité PARISNES - Février-mars 2012 - Supplément au n° 40 • 11 Congrès académique – Lycée Buffon Mercredi 21 mars (13 h 30) – Jeudi 22 mars ◗ Autorisation d’absence Chaque S1 doit être représenté et désigne son (ou ses) délégué(e)s : de droit pour les délégué(e)s ◗ Le congrès est ouvert à tous les syndiqués ◗ jusqu’à 10 syndiqué(e)s : 1 délégué(e) ◗ Le supplément ◗ de 11 à 25 syndiqué(e)s : 2 délégué(e)s à L’US n° 717 ◗ de 26 à 50 syndiqué(e)s : 3 délégué(e)s du 11 janvier 2012 contient les textes Les quatre thèmes des rapports préparatoires préparatoires au congrès national THÈME 1 THÈME 2 THÈME 3 THÈME 4 Un second degré pour la réussite de tous ◗ Dans chaque S1, Des personnels reconnus, revalorisés, concepteurs de leurs métiers exprimez-vous et votez : Pour des alternatives économiques, sociales et environnementales • sur le rapport d’activité du S3 Pour la rénovation du syndicalisme • sur le rapport financier du S4 • pour l’élection à la CA du S3 • sur le rapport d’activité du S4 PARISNES (FSU) – 3, rue Guy-de-Gouyon-du-Verger, 94112 Arcueil Cedex. Bimestriel – Prix : 1 euro. Directeur de la publication : Nicole Sergent. ISSN : 0223 00 70. Commission paritaire : 0712 S 07412 Création/réalisation : C.A.G. (Paris). Impression : SIPE (Grigny). Toutes les photos et illustrations sont copyrights de leur propriétaire respectif. Nous remercions Hyppolite Berthier pour l’illustration de la page 4.