Thomas Binot Garches, en ce début d`année… Chers amis
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Thomas Binot Garches, en ce début d`année… Chers amis
Thomas Binot Garches, en ce début d’année… Chers amis, Je vous souhaite une bonne année 2006. Qu’elle soit un temps de grâce, illuminé par le rappel de la naissance de Celui qui donne sens à toute vie, transfiguré par la puissance de Sa résurrection. Quelques nouvelles… Une année 2005 qui s’achève, témoin de nombreux faits marquants : Le Passage de mon cher père, d’abord, le 3 octobre dernier. Un évènement de taille, qui fût, malgré toute la peine, un temps de grâce. Depuis des années, papa développait une maladie cardiaque, doublée ces derniers mois d’un Alzheimer. Quelques jours avant son décès, quelques heures avant qu’il n’entre dans une demi-conscience, j’ai pu lui apporter le viatique, célébrer avec lui les sacrements de la Réconciliation et des Malades, et préparer avec lui quelques aspects de son Départ et de la messe de ses obsèques… Ses derniers mots, avant que je ne l’embrasse, furent : « Voilà. Maintenant, je crois que tout est en ordre. » : récapitulation d’une vie qu’il aura voulu mettre au service de l’Amour de Dieu, dans sa famille, dans l’Eglise et dans la Société, sous des formes très diverses. Plus qu’au nombre des années, c’est à l’amour que se mesure la grandeur d’une vie. Temps fort de notre relation Père-fils qui aura durée ici-bas 38 ans, et se poursuit maintenant sous une autre forme. Il contemple maintenant dans la Lumière Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, aux côtés de ses propres parents, de sa sœur, et de son épouse, ma chère mère. Temps fort de vie familiale : paix des cœurs dans la prière autour de sa dépouille, pendant les quelques jours qui ont précédés les obsèques, durant lesquels nous avions conservé son corps chez lui. Affection forte et soutien entre frères et sœur, pour vivre ensemble cet épisode de notre histoire commune, dans la fidélité à cet héritage d’amour que nous avons reçu. J’ai été touché par le grand nombre de personnes présentes à ses obsèques : de notre famille, bien sûr. Mais aussi de ses amis, des amis de ses enfants, et de nombreux paroissiens de Sèvres, Saint-Cloud et Garches. Oui, vraiment, l’Eglise est bien une famille spirituelle : j’en témoigne ! Et que dire de la tonne de courrier reçu, à laquelle je n’ai toujours pas fini de répondre ! Un autre départ m’a profondément touché : celui du pape Jean-Paul. C’était aussi pour moi un père. Il était – et demeure ! – un maître de vie. Son œuvre et son enseignement me sont une référence incontournable. Ce philosophe de génie, qui a bercé mon adolescence, mon séminaire et les onze premières années de mon ministère, m’a appris à discerner dans ma vie et dans celle du monde, même tourmentés, l’œuvre de Dieu, la beauté de l’Evangile, et l’urgence de la tâche apostolique. Il rejoint le panthéon de mes maîtres spirituels : Pierre Teilhard de Chardin, Maurice Zundel, François Varillon, Jean Bosco et François d’Assise. Durant toute la nuit où a été annoncé son décès, j’ai laissé l’église ouverte – à la demande d’un lycéen – et pas une seconde elle ne fut vide ! Deux pères sont montés au ciel, mais je ne suis pas orphelin : je crois en Dieu, le Père ! Les JMJ, aussi, m’ont touché : l’accueil de notre nouveau pape Benoît, cette foule bigarrée de jeunes de toutes races, peuples et nations, qui se rassemblent pour entendre une parole différente et nouvelle, comme un fête. Et qui repartent, certains chercheurs de Dieu, comme les mages, d’autres désormais veilleurs C’est au cours de ces JMJ que j’ai appris le départ d’un grand frère spirituel : Frère Roger de Taizé. Puisse l’œuvre de ce géant de la Réconciliation poursuivre de germer dans le cœur de ces centaines de milliers de jeunes qui chaque année viennent se ressourcer à l’esprit de Taizé, ce « printemps de l’Eglise » (Jean XXIII). D’autres faits encore, certains tristes, d’autres heureux : Le départ à la retraite du Père de Senneville, mon compagnon paroissial depuis le début de mon ministère (avec une parenthèse de 3 ans). Je ne saurais jamais lui dire assez merci pour l’exemple qu’il a été pour moi. Un autre départ, celui d’un frère prêtre qui a quitté le service presbytéral pour fonder un foyer… Je rends grâce pour ce qu’il a donné au cours de son ministère, et prie pour que la grâce de Dieu continue son œuvre en nous, jusque dans nos faiblesses et nos infidélités. Enfin, le départ vers le Père d’un jeune que j’ai connu à l’aumônerie de Sèvres, Arnaud, artiste peintre. Il avait 21 ans. « J’aime la vie » disait Arnaud… « Toi, Seigneur, tu es la Vie ! » ont répondu ses parents : acte de foi ! Et puis, il y a aussi le chemin croisé de personnes malades – je pense à Théophile, jeune atteint d’une leucémie, à Isabelle, jeune femme, mère de famille, atteinte d’un cancer au cerveau, à un jeune homme, Xavier, père de famille, atteint lui aussi d’un cancer qui semble s’être résorbé : ils sont tous, avec leurs familles, si endurants dans la fragilité de la vie… des modèles de vie pour moi ! L’accompagnement de personnes en situation sociale précaire, et qui voient – enfin ! – pour certains aboutir nos efforts concertés. Mais pour tant d’autres encore, il faut œuvrer. Je ne sais, d’eux ou de moi, qui soutien l’autre, tant leur courage est grand pour transformer les galères de l’existence en chemin de dignité humaine. Dans la foule des évènements heureux, je citerai le lancement du parcours Alpha sur la paroisse : joie de l’annonce de la Bonne Nouvelle par des chrétiens de tous horizons pour des hommes et des femmes aux parcours si divers ! La Semaine Sainte, vécue dans le temps scolaire : émerveillement de voir tant d’enfants, de jeunes et d’adultes célébrer la mort et la résurrection du Seigneur ! Le baptême de 21 enfants en âge scolaire et de 2 adultes : puissance de l’Evangile à l’œuvre dans les cœurs ! Le mariage d’un ami de lycée, Matthieu, qui m’a permis de retrouver tant de ceux avec qui j’ai fait les 400 coups durant mon adolescence : bonheur de l’amitié que les années n’abiment pas ! Les 10 ans de mariage d’amis très chers, Sabine et Olivier, et Florence et Patrick… grandeur de la fidélité ! Des naissances et des baptêmes chez bien des amis : la vie… quel prodige ! L’arrivée d’une collaboratrice de choix, Véronique, pour prendre en charge l’aumônerie de Garches : force de l’engagement ! La poursuite d’un travail de qualité avec Ségolaine, qui m’a succédé au Service Diocésain des Aumôneries, et qui va elle aussi se marier : beauté de l’amour qui transfigure les visages ! Un pèlerinage paroissial qui a permis de continuer de faire grandir la fraternité entre des gens si divers : grâce de la vie paroissiale ! Une équipe paroissiale si précieuse : le frère Pierre, les secrétaires Catherine et Isabelle, notre « nourrice » Francesca, le Père Lwanga, et la foule de ceux qui sont engagés au service de l’Evangile à Garches. Et enfin, la nomination de mon frère prêtre Michel Pansard au Siège Episcopal de Chartres : grâce pour l’Eglise ! Tant d’évènements et de personnes qui construisent la fraternité don je vis : je crois en JésusChrist, le Fils, mon frère ! Que sera 2006 ? Un temps de grâce, pardi ! Nous travaillons à la réalisation d’un Projet d’Evangélisation renouvelé pour la paroisse, et à la mise en place d’une Equipe d’Animation Pastorale qui aidera le curé de Garches à faire face à des tâches de plus en plus nombreuses, liées à une diminution croissante des prêtres… Nous préparons, avec les lycéens, un voyage au Burkina-Faso en août prochain, pour développer un projet d’aide envers les personnes handicapées. Je suis engagé dans le Frat de Lourdes, pour la Liturgie… Je prépare, en plus des activités « habituelles » de la paroisse, le mariage de 4 jeunes ou animateurs de l’aumônerie de Sèvres, ainsi que celui d’un filleul de confirmation : service après-vente garanti ! Tout ça me mange un temps considérable, mais le RP Chevrier ne dit-il pas que pour être « eucharistique », la vie d’un prêtre doit être mangée ! Pardon du manque de disponibilité que cela entraîne inévitablement. Il y encore une multitude de projets… Mais les évoquer tous me prendrait des pages entières, et j’ai déjà suffisamment abusé de votre temps ! Bien des projets, qui sont les signes d’une dynamique d’avenir. Je crois en L’Esprit-Saint, feu de Vie ! Sinon, Meïdi, ma chienne fidèle, se porte toujours aussi bien. De mon côté, j’ai repris quelques kilos, mais promis : je vais faire attention à rester tout de même dans les clous (sans pour autant devenir maigre comme un clou) ! Je demeure bien fatigué par une année très riche… et je vais essayer de prendre quelques jours de vraies vacances en février, par fidélité à l’Ecriture qui rappelle que le Seigneur créa aussi un 7° jour pour le repos et la contemplation de son œuvre ! C’est cet esprit de contemplation et d’émerveillement que je vous souhaite de conserver ou de trouver, pour faire de cette année 2006 un temps de grâce, dans tous ses évènements, heureux ou malheureux. Je vous dis toute mon amitié.