Hanen Chafie - L`Étoile des neiges

Transcription

Hanen Chafie - L`Étoile des neiges
CHAFIE Hanen
L’étoile des neiges
Né dans une famille où la musique tient une grande place, Raoul Dufy
(1877-1953) offre, dès 1909, une première représentation du violon dans
u n Hommage à Mozart. La musique trouve au sein de son œuvre sa
véritable expression plastique dans les hommages aux grands
compositeurs et dans la série des violons des années 1945 à 1949. Dans
ces tableaux, l'artiste traduit chromatiquement l'univers musical de ses
compositeurs de prédilection, Mozart, Bach et Debussy. Dans Le Violon
Rouge de 1949, il pousse à son maximum l'intensité la couleur rouge qu'il
étend à l'ensemble de la composition. Cette œuvre est sans conteste la
version la plus abstraite de la série. Le dessin sommaire des deux
trapèzes, celui du meuble et celui de l’espace blanc, se trouve
contrebalancé par les formes courbes du violon à l'équilibre précaire. Le
décor est minimaliste et rectiligne et la couleur rouge envahit presque tout
l'espace. S'affranchissant des contraintes du réalisme, Dufy livre sa propre
interprétation de l'imaginaire de la couleur.
18 rue Victor Hugo, 76 000 Le Havre. Le violon tient une place très
importante au sein de cette maison au point qu’il se transmet de
génération en génération. C’est le grand-père paternel qui a transmis
cette passion au jeune Joseph. Joseph est un adolescent de quinze ans,
passionné par la musique classique et, plus particulièrement par le violon.
Il prend des cours au conservatoire du Havre qui se trouve cours de la
République. L’instrument avec lequel il s’exerce est un présent de son père
qui lui a été offert pour l’anniversaire de ses dix ans. Ce violon est un
héritage de son grand-père. Le jeune homme entretient une relation très
particulière avec cet objet. Il y a un je ne sais quoi, dit-il, qui l’inspire et
qui l’attire. Quand il le touche, qu’il le prend, le jeune homme se sent dans
un autre monde, son monde à lui. Il répète souvent que dans son monde,
la musique est reine et les hommes ses sujets. Le violon est, en quelque
sorte, un moyen de se plonger dans cet univers qui n’appartient qu’à lui.
Ce qui rassure ses parents, c’est qu’il est tout à fait épanoui. Joseph a un
rêve : celui de devenir le meilleur violoniste du monde et ainsi faire partie
des orchestres les plus prestigieux. Il y songe sérieusement. Pour se
perfectionner et ainsi être meilleur que ses camarades, il travaille
clandestinement cet instrument, pendant que personne n'est à la maison
pour le surprendre et surtout pour le gronder, puisqu’il était convenu que
cette passion s’arrête au conservatoire. C’est ainsi que le jeune homme
pratique passionnément, en grand secret et seul chez lui.
Un jour de décembre. La scène se passe dans le salon. C'est un salon
étonnant, entièrement rouge, d'un rouge attirant, d'un rouge envahissant
tout le tableau. Madeleine Dufy a un faible pour cette couleur, elle dit que
c’est une couleur qui l’apaise et qui lui rappelle de bons souvenirs. Les
murs sont couverts de papiers-peints rouges et le mobilier est d’un rouge
intense. La fenêtre laisse entrer dans la pièce une lumière d’une
incroyable blancheur, une blancheur presque angélique. Ce salon qui
paraît sombre, s’éclaircie royalement. Cette blancheur vient purifier
l’atmosphère un peu étouffante. La fenêtre donne à voir un spectacle tout
à fait plaisant : ce salon serait les sièges rouges d’une salle de concert et
la fenêtre serait les lumières qui éclairent la scène. Tout près de cette
fenêtre, sur une table aussi rouge que le reste de la pièce, est posé
majestueusement ce violon si cher à Joseph. Dans ce tableau, l’instrument
est sublimé par ce qui l’entoure, c’est l’objet le plus admirable et le plus
admiré. Cette blancheur provenant de la fenêtre accentue
considérablement cette sublimation au point que l’on n’a pas envie de le
toucher et surtout de le déranger. Ce rouge si particulier rend l’instrument
parfait et attirant pour les vrais connaisseurs de musique. Le jeune
homme ne résiste pas à la tentation de s’en saisir lorsqu’il se retrouve
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seul dans la maison. Cet objet lui inspire un certain respect qui lui semble
inexplicable. C’est pour cela que lorsqu’il le manipule, il prend toutes les
précautions du monde. Ce salon est à lui seul une œuvre d’art.
La télévision donne un reportage consacré à la musique classique. La joie
de Joseph éclate, il écoute attentivement ce qu’il se dit : un concours
international de violon est lancé, les organisateurs parcourent toutes les
grandes villes de France pour dénicher les jeunes talents. Ce concours
s’appelle «Concours international de Violon de Mirecourt », il est ouvert à
tout le monde et tous les âges sont acceptés. C’est Lukas David qui aura
la tâche de repérer les talents. Joseph connaît bien le célèbre violoniste
autrichien. Il en est d’autant plus heureux, c’est un artiste que son grandpère admirait beaucoup. Joseph sait que son grand-père gardait très
précieusement ce violon car il avait une grande valeur sentimentale.
Cet instrument l’a suivi dès son plus jeune âge. Il lui a été offert par une
jeune fille qui est devenue, par la suite, sa femme. La jeune fille était la
voisine des Dufy, elle était éperdument amoureuse du jeune homme et
réciproquement. Ils avaient une relation extrêmement forte. On les
appelait souvent les « inséparables ». Mais le destin a fini par les séparer
car la famille de la jeune fille dû quitter Le Havre pour s’installer à Paris.
En guise de souvenir, la jeune femme lui offrit ce qu’elle avait de plus cher
: ce violon. Cet instrument est fabriqué d’érable et de saule. Il avait été
conçu spécialement pour elle. D’ailleurs, le luthier avait pris soin de graver
le nom de la jeune fille pour qu’il soit une pièce unique. Et en effet, dans
le cœur de Dufy, il était une pièce unique. A l’époque, il était très rare
d’avoir un instrument construit avec ces matériaux d’exceptions. En le lui
donnant, elle lui avait précisé que cet objet valait bien plus qu’un bijou
orné de diamant, C’est alors que Monsieur Dufy le garda bien
précieusement en pensant à elle. Il n’était pas intéressé par la valeur
financière, non, mais plutôt par la valeur sentimentale du violon. Il
ressentait les mêmes sensations que le jeune Joseph ressent lorsqu’il le
touche : il n’avait plus envie de le quitter. Désespéré par ce départ
soudain et ne trouvant pas de travail au Havre, Dufy prit la décision de
partir pour Paris. Une fois arrivé à la capitale, il trouva un poste et se mit
à la recherche de sa bien-aimée. Il la trouva assez rapidement et
décidèrent de retourner sur Le Havre et de se marier. Le violon lui a
toujours permis de garder espoir, c’est pour cela qu’il a une valeur
inestimable aux yeux du grand-père. Dufy ne savait pas se servir de cet
instrument car il n’avait jamais eu le temps de prendre des cours et,
disait-il, qu’il n’avait pas assez de concentration. Mais il lui plaisait
d’écouter des morceaux de musique classique, en souvenirs du bon vieux
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temps. Dans la maison familiale, il tenait une place importante. Il était
toujours placé sur une table, près d’une fenêtre. C’est en souvenir de son
défunt père que Pierre avait décidé de le placer ainsi chez lui.
A nouvelle du concours, le jeune musicien est perdu dans ses émotions.
La joie est, bien évidemment, présente mais d’autres ressentis
l’accompagnent. Ce mélange d’émotions s’accentue quand il apprend la
récompense de ce concours. Il est écrit : « Les trente gagnants de cette
formidable aventure auront le privilège d’intégrer le plus grand orchestre
symphonique du monde et de participer à la tournée internationale prévue
fin de l’année prochaine ». Le jeune adolescent en a les yeux pleins
d’étoiles, il n’en croit pas un seul mot tellement cela lui semble fou. C’est
un rêve pour lui qui peut enfin se réaliser. Madeleine et Pierre ont
conscience de l’importance de ce concours pour leur fils. Jean, son frère,
le rassure en lui disant à voix basse que si les parents acceptent qu’il
participe à ce concours, il est prêt à l’aider. Joseph ne sort pas un mot de
sa bouche. Il connaît désormais assez d’informations. Il informe ses
parents qu’il participera à ce concours. Madeleine et Pierre sont heureux
de voir que leur fils ait pris cette décision par lui-même car eux aussi sont
désireux de voir l’un de leur garçon devenir un grand musicien.
-« Je jouerai avec le violon de grand-père, papa ! » Pierre fait un signe de
la tête qui approuve sa décision.
Il est impossible d’imaginer le bonheur dans lequel nage le jeune garçon à
ce moment-là, il ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de ses
parents. Ils terminent le dîner en rêvassant chacun de leur côté. C’est
ainsi que se termine le repas de famille. Le jeune garçon passe la soirée à
s’imaginer tout un tas de choses. Il réfléchit à la manière dont il va s’y
prendre pour se démarquer des autres, il commence à faire un choix de la
musique qu’il va jouer et surtout, il pense aux heures d’entraînement
auxquelles il va devoir se livrer pour atteindre la perfection.
Pendant tout le mois, le jeune adolescent s’entraîne. Il suit à la lettre les
conseils donnés par son professeur de violon. C’est surtout lorsqu’il est
seul, chez lui qu’il est le plus libre. Il a vraiment le temps de s’appliquer et
faire de grands progrès. Cependant, il s’entraîne avec une telle ardeur que
les professeurs du collège s’inquiètent de la baisse des notes de leur
élève.
Ainsi les parents parlent à leur fils, ils essayent tant bien que mal de lui
faire comprendre que les études sont la priorité. Joseph semble
comprendre l’inquiétude de ses parents mais le violon reste plus fort que
tout. Juste en le regardant, il ne peut s’empêcher de le toucher et de le
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manipuler. Il est comme obsédé. C’est pour cette raison qu’il veille
toujours à le ranger dans son étui.
Le jeune musicien se lève de bonne heure, il est déjà stressé. Joseph
passe toute la matinée à jouer du violon jusqu’à l’heure du déjeuner.
Durant cette longue matinée, le jeune homme fît une petite pause. Il
voulait juste tenir cet instrument, le tenir dans ses bras comme s’il tenait
quelqu’un de cher. Il sent l’odeur du bois. Se dégage une odeur agréable,
une odeur de passion. Il est un peu bouleversé car c’est la première fois
qu’il fait cette expérience. Et il est agréablement surpris par ces
sensations. Il a l’impression que toute l’histoire de cet objet ressort à
chaque fois qu’une note est jouée. C’est comme si l’instrument rouge
s’exprimait par lui-même sans avoir à le manipuler. C’est alors que le
jeune homme plonge dans ce monde qui lui est propre. Il reste bien un
quart d’heure à rêvasser. Il se balade dans cet imaginaire comme l’archet
se balade sur les cordes du violon. Les deux semblent être en harmonie
totale. Il s’imprègne de la musique comme un peintre s’imprègne de son
modèle ou de son atelier. C’est sa mère qui le sort de ce rêve éveillé,
inquiète de ne plus l’entendre jouer. Elle a bien vu que cette relation qu’a
son fils avec le violon est particulière. Elle préfère ne rien lui dire.
Encore plus stressé, il arrive au conservatoire, sort son violon et s'installe
à sa place. Il aperçoit au loin la personne la plus importante de la
pièce... . Il n’est pas le premier à passer, son tour viendra dans quelques
minutes. Perdu dans ses pensées un instant, il entend son nom qui
résonne dans sa tête : « DUFY, DUFY ». C’est son professeur qui lui fait
signe que c’est maintenant à son tour de jouer. Le jeune garçon devient
tout rouge. Il commence à jouer. Il ferme les yeux. Il joue Veni sancte
spiritus de Mozart. En même temps qu’il joue, il se souvient de son grandpère, de ces moments qu’il avait passés en sa compagnie. Il se souvient
de cette grande maison familiale qui lui était tellement chère. Il se
souvient aussi de cet ami de son grand-père et des discussions qu’il avait
entendues. Joseph est à présent dans un autre monde, dans un monde
qui n’est pas le nôtre, il est dans son monde. Ses doigts se baladent sur
les cordes suivis de l’archet. Une mélodie sort de ce monde et cela pour le
plus grand plaisir des personnes qui l’écoutent. Le jeune violoniste
maîtrise l’enchantement des mélodies lentes et les mouvements rapides. Il
finit de jouer. Il ouvre les yeux et regarde autour de lui. Il cherche le
grand violoniste autrichien qui ne fait aucun signe. Le professionnel reste
indifférent et ne montre rien. Le jeune musicien est désemparé, il veut à
tout prix connaître le verdict mais d’autres personnes doivent jouer après
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lui. Il est annoncé dans le haut-parleur que les résultats seront affichés
dans une demi-heure à l’entrée du conservatoire.
Le jeune garçon lève les yeux et regarde sa mère. Son regard se remplit
d’un coup d’espoir. Il se dit que s’il ne décroche pas ce titre, son grandpère serait véritablement déçu. Le temps semble très long pour le jeune
musicien qui ne tient plus en place. Une voix prend la parole en annonçant
la liste des retenus du concours. Joseph est très attentif. Le nom de Dufy
n’est pas prononcé. Il comprend qu’il a échoué. La douleur ressentie par le
jeune garçon est inexplicable, il s’évanouit. Ses parents ont très peur pour
lui et décident de l’emmener à la maison. Une fois revenu à lui, Joseph
tient à leur dire quelque chose : il ne jouera plus jamais de sa vie du
violon. Cette décision semble ferme et irrévocable au grand désespoir de
Madeleine et Pierre. Pourquoi l’adolescent a-t-il échoué ? Pourquoi ce
grand violoniste autrichien ne l’a pas retenu ? Peut-être les autres sont
plus forts que lui ? Où tout simplement quelque chose de meilleur l’attend.
Le destin réserve souvent de bonnes choses.
Il se passe un long moment chez les Dufy sans que l’on parle de ce
concours. Etant passionné de dessin, Jean proposa à Joseph d’essayer
d’entrer dans son univers afin de lui changer les idées. Tous les deux
prirent une feuille et un crayon et se mirent à dessiner. Après avoir fini,
Jean découvrit ce que son frère avait dessiné. Il fut stupéfait. Il lui
demanda alors de dessiner autre chose. Joseph se prêta au jeu sans
aucune conviction. Encore une fois, Jean fut impressionné. Il décida de
montrer ces dessins aux parents. Joseph ne dit aucun mot mais pensa
qu’il faudrait un peu de couleur à ses dessins. Il se mit alors à les colorer.
Au fur et à mesure du temps, il se découvrit un autre passe-temps, qui
devint très vite une passion. Ses proches étaient impressionnés par ses
talents de peintre. Il peignit ainsi plusieurs toiles dans sa chambre mais
sans demander aucun avis extérieur. A ses seize ans, il suivit les cours du
soir d’un certain Charles Lhuillier à l'École municipale des Beaux-Arts du
Havre. Voyant son fils épanoui dans ce domaine, Madeleine décida de lui
confier quelque chose. Elle lui dit que son grand-père maternel faisait de
la peinture pendant son temps libre et il était, disait-on, très doué. En
effet, Lemonnie était un peintre très peu connu mais qui avait un coup de
pinceau apprécié par un grand nombre d’artistes. Le jeune adolescent
regretta alors de ne pas l’avoir connu, il pensa que, peut-être, ce talent
pour la peinture aurait été découvert bien avant. Joseph évolua
considérablement dans cette activité artistique. Elle le suivit tout au long
de son adolescence. A trente-trois ans, il quitta Le Havre et entre à l'École
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nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Un ans plus tard, il organisa
sa propre exposition et rencontra un succès extraordinaire. Il devint alors
un artiste connu et reconnu. A la fin de sa vie, une envie le poussa à
peindre un objet qui lui tenait énormément à cœur lorsqu’il était enfance.
Il se souvint de ce violon posé sur le bureau dans le salon rouge de ses
parents, il se souvint de cet appartement situé rue Victor Hugo. Il
trempait son pinceau dans la peinture rouge et laissait s’exprimer ses
souvenirs. Une fois le tableau fini, on put y voir un violon rouge posé sur
une table rouge avec en arrière-plan un espace blanc. Un critique d’art
écrira dans un article :
« Le thème de la musique a rythmé les différents périodes de la carrière
de Dufy : études de musiciens ou d’instruments, orchestres symphoniques
ou populaires, hommages aux grands compositeurs qu’il affectionne… Il
devait déclarer, à l’automne de sa vie : « Ce qui a bercé ma jeunesse,
c’est la musique. » Et d’assurer que l’ambiance musicale de son enfance
au Havre a présidé à son amour pour la musique et les compositeurs. En
1937, dans La Fée Electricité, résonne en fanfare la musique de son
premier orchestre symphonique. Dufy va dès lors concentrer sur ce thème
ses recherches sur une équivalence plastique des sonorités, éprouvant la
nécessité de rapprocher peinture et musique. »
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Interprétation, hésitation, voilà les mots qui résument le mieux mon
expérience.
Interprétation. Le Violon Rouge offre un champ d’interprétation infini. Le
lecteur, plus que le spectateur, a la possibilité d’en faire une lecture à
plusieurs niveaux.
Hésitation. L’œuvre de Raoul Dufy propose plusieurs points de vue. Le
spectateur est perdu dans cette mare de rouge et dans cette lucarne de
blanc.
Voici les deux termes qui m’ont permis d’écrire sur cette œuvre. On
pourrait volontiers ajouter le mot « inspiration », car il est certain que ma
plume n’a cessé de travailler dès lors où je me mettais à réfléchir.
Moi qui voulais écrire sur cette œuvre il y a maintenant quelques temps,
je me sens désormais libérée d’un poids artistique.
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La joie, la haine, plénitude…, voilà ce qu’apporte cette œuvre. Ce rouge,
ce blanc, ces formes traduisent quelque chose de sensible, d’appréciable
et d’agréable. Comment ne pas s’arrêter sur ce tout petit tableau? Toutes
ces notes jouées par ce violon ne sont-elles pas magnifiques ? Ne
rythment-elles pas (avec) la vie ? Oui, à coup sûr ! Dufy a su habilement
attirer le spectateur, il a réussi à faire une œuvre incontestable, une
œuvre polyglotte. Pourquoi polyglotte ? Ce tableau parle toutes les
langues comprises par tous les hommes du monde. En d’autres termes,
chaque personne possède les capacités à comprendre cette peinture. Ce
langage semble être un langage international. Parlons maintenant du
rouge. Le rouge est la couleur de l’amour, de la passion, de la rose. Cette
œuvre pourrait être comprise comme une déclaration. Le spectateur est
perdu entre une déclaration d’amour ou de haine, puisque le rouge est
aussi la couleur du sang, de la violence. L’artiste joue majestueusement
avec la polysémie de cette couleur.
La joie, la haine, plénitude…, voilà ce qu’apporte cette œuvre. Ce rouge,
ce blanc, ces formes traduisent quelque chose de sensible, d’appréciable
et d’agréable. Comment ne pas s’arrêter sur ce tout petit tableau? Toutes
ces notes jouées par ce violon ne sont-elles pas magnifiques ? Ne
rythment-elles pas (avec) la vie ? Oui, à coup sûr ! Dufy a su habilement
attirer le spectateur, il a réussi à faire une œuvre incontestable, une
œuvre polyglotte. Pourquoi polyglotte ? Ce tableau parle toutes les
langues comprises par tous les hommes du monde. En d’autres termes,
chaque personne possède les capacités à comprendre cette peinture. Ce
langage semble être un langage international. Parlons maintenant du
rouge. Le rouge est la couleur de l’amour, de la passion, de la rose. Cette
œuvre pourrait être comprise comme une déclaration. Le spectateur est
perdu entre une déclaration d’amour ou de haine, puisque le rouge est
aussi la couleur du sang, de la violence. L’artiste joue majestueusement
avec la polysémie de cette couleur.
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