Programme de la liste PTB+ pour la commune de Namur
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Programme de la liste PTB+ pour la commune de Namur
Programme de la liste PTB+ pour la commune de Namur « Un Namur à deux vitesses, le PTB+ n'en veut pas » Le PTB+ ne croit pas que c'est en rentrant dans le jeu de la concurrence libérale entre villes que nous sortirons de cette crise sociale sans précédent. Ce n'est pas en rentrant dans la concurrence pour savoir qui va attirer le plus de touristes, le plus de nouveaux habitants à haut pouvoir d'achat ou le plus de promoteurs immobiliers que l'on va relancer notre ville. Le PTB+ ne croit pas que c'est en rentrant dans la concurrence libérale entre communes pour savoir qui a le plus de surfaces commerciales que l'on va relancer notre économie : ces dizaines de milliers de mètres carrés de nouvelles surfaces commerciales ne trouveront d'ailleurs pas de nouveaux acheteurs vu le blocage salarial imposé aux travailleurs. Le PTB+ ne croit pas que c'est en acceptant la logique libérale de la privatisation des services publics que nos quartiers renforceront leur cohésion sociale. Fermeture de bureaux de poste, disparition de bureaux de banques, raréfaction des distributeurs de billets, appauvrissement des écoles de quartiers. Il est indéniable que la concurrence libérale retire des services publics dans les quartiers. Le PTB+ ne croit pas que c'est en attendant les investissements immobiliers privés que l'on va résoudre les immenses besoins en logement sur le territoire de notre ville. Les investisseurs ne viennent que quand c'est rentable. Pas quand c'est socialement nécessaire. Benjamin Moriamé, journaliste indépendant, vient de sortir un livre intitulé « Les laissés pour-compte de Namur – la face cachée de la capitale wallonne ». Tout est dans le titre. Namur devient de plus en plus une ville à deux vitesses. D’un côté les projets « bling bling » comme le centre commercial ou la gare des bus sur la dalle de la gare SNCB . Ou encore le réaménagement de la rue de l’Ange. Et enfin une politique de la ville axée seulement sur l’attrait de couches plus ou moins aisées sur son territoire (lotissements,…). D’autre part, la réalité sociale : les SDF, les sans-emplois, le nombre croissants de gens devant faire appel au CPAS, les gens dans les cités, cantonnés dans des logements pourris. La difficulté croissante de trouver un logement décent, la lente dégradation des infrastructures, des services publics de moins en moins présents. Mais le monde politique namurois ne s’en émeut guère. Il y a entre les quatre partis représentés au Conseil communal un consensus mou pour appliquer cette politique néolibérale. Fondamentalement, majorité et opposition sont sur la même longueur d’onde à ce sujet. Les débats au Conseil communal ne portent que sur des détails, rarement sur des divergences fondamentales. Les sessions sont à dormir debout, on est là bien loin des préoccupations quotidiennes des citoyens. Le PTB+ veut inverser cette situation. Notre point de départ est à l’opposé de la politique actuelle de la ville : nous partons des besoins des gens. Nous croyons qu’une ville comme Namur a le potentiel et les moyens pour mener une politique ambitieuse en faveur de ses citoyens. Un élu PTB+ peut faire la différence au Conseil communal, en mettant sur la table les problèmes réels rencontrés par les citoyens et le monde associatif, tout en proposant des solutions concrètes. Et, surtout, en ramenant le débat à un Conseil communal dont le pouvoir a été quasiment confisqué par le Collège échevinal. C'est ensemble avec les habitants de Namur, avec les acteurs de terrain, avec les associations de quartiers, avec les organisations syndicales que le PTB+ veut construire et continuer à élaborer son programme. Car c'est ensemble que devra être mené le combat pour un véritable « droit à la ville » pour tous. Lutter pour le maintien et la création de nouveaux emplois, lutter pour le droit au logement pour tous, lutter pour plus de moyens à l'enseignement, lutter pour une fiscalité communale juste … tant de luttes pour lesquelles le PTB+ s'engage à être le hautparleur au conseil communal de Namur. Notre programme s’articule autour d’un certains nombres de droits. Le PTB+ défend le droit à la ville pour tous les Namurois. Le droit de disposer de leur ville, de leurs espaces publics, de leurs espaces culturels, de leurs espaces professionnels. Le PTB+ défend le droit à une ville où il y a un boulot pour chacun. Le PTB+ défend le droit à un logement accessible et de qualité pour tous.. Le PTB+ défend le droit à une ville payable. Le PTB+ défend le droit à la proximité et à des quartiers intégrés où chacun a droit à des services publics. Le PTB+ défend le droit à la mobilité. Le PTB+ défend le droit à une véritable participation démocratique, car la démocratie ne peut pas se limiter à aller voter une fois tous les six ans. Le PTB+ défend le droit à l’énergie. Le PTB+ défend le droit à l’aide sociale, le droit de tous les namurois de vivre dans la dignité. 1. Droit à l’emploi Namur compte environ 6500 chômeurs. Or le travail est une condition sine qua non pour se sentir bien dans notre société. Non seulement cette situation est intolérable, mais l’impuissance affichée par nos autorités politiques communales est un aveu d’échec que nous ne pouvons accepter. Et le plus inquiétant, c’est qu’avec la crise la situation va s’aggraver avec la crise. Dans cette situation d’urgence sociale, force est de constater que les autorités communales n’ont pas de réponse sérieuse à ce problème majeur. Quel est le premier axe du redéveloppement économique de nos villes ? Développer le commerce et le tourisme. Mais comment le commerce et le tourisme pourraient-ils résoudre l’immense problème d’emploi de nos villes, alors que l’Europe est en crise et que les gens ont moins d’argent pour consommer, les salaires étant bloqués ? Si les autorités publiques investissent dans l’emploi, il serait préférable que ce soit pour garantir la création d’emplois et non pour verser de l’argent dans les puits sans fond de sociétés privées. Les autorités devraient donner le bon exemple et créer de nouveaux emplois là où c’est nécessaire socialement et écologiquement. Face aux dizaines de milliers de familles menacées de perdre leur travail, et donc leur revenu, l’état d’urgence sociale doit être déclaré à tous les niveaux de pouvoir. L’emploi public est un emploi qui peut être sûr et stable. Une société publique intercommunale de construction et de rénovation C’est un thème phare qui ressort des enquêtes réalisées par le PTB en vue des élections communales : le logement. Hausse démographique, manque de logements sociaux et loyers élevés demandent un plan ambitieux pour élargir sensiblement le parc de logements publics. La création d’une société intercommunale de construction et de rénovation de logements publics pourrait permettre de construire et de rénover des dizaines de milliers de logements sociaux. Ce point est développé plus longuement dans le point logement, mais côté emploi, sachant qu’un logement construit peut induire la création de deux emplois sur base annuelle, en construire 500 par an pourrait amener la création de 1 000 emplois. Pour l’environnement, un plan d’isolation généralisé est nécessaire : quatre logements sur dix dans notre pays auraient une mauvaise isolation du toit. Or isoler 4 000 bâtiments et logements publics pourrait amener la création de 600 emplois tout en permettant des économies d’énergie durables. Plus de professeurs pour une école de meilleure qualité Pour améliorer la qualité de l’enseignement et lutter contre l’échec, les classes dans le fondamental devraient être limitées au moins pour les trois premières années du primaire à quinze élèves par classe. Créer des emplois surtout dans l’enseignement primaire serait ainsi nécessaire. Des emplois de proximité : crèches, hôpitaux, maisons de repos, services publics Des parents qui ne trouvent pas de place pour leur bébé, des garderies insuffisantes, des maisons de repos à construire pour faire face au vieillissement, des pénuries d’infirmières… Des centaines d’emplois dans ces domaines seraient nécessaires pour commencer à combler les besoins. Mais des emplois doivent aussi être créés pour restaurer des services de proximité comme des bureaux de poste et des agences bancaires. Comment payer ? Pour la société de construction intercommunale, nous tablons sur l’autofinancement des logements publics par le versement de loyers raisonnables, l’élargissement de l’offre permettant aux revenus moyens d’y avoir accès et donc de payer de plus hauts loyers. Au niveau des capitaux de départ, nous prônons la remise sur pied d’un « crédit communal du 21e siècle », c’est-à-dire la remise sur pied d’une banque publique des communes qui pourrait mobiliser l’épargne des gens pour subvenir aux besoins en capitaux des autorités communales de notre pays. Actuellement, les autorités fédérales s’appuient sur des milliards d’euros apportés par le système bancaire privé alors que celui-ci continue à gérer les affaires comme avant la crise en spéculant sur les marchés internationaux. Les emplois publics dans le non-marchand, dans l’enseignement, doivent être financés quant à eux grâce aux revenus d’une taxe des millionnaires (1 % d’impôt sur le patrimoine audessus d’un million d’euros) qui pourrait rapporter 8 milliards d’euros et dont quatre seraient consacrés à la création d’emplois (dont un milliard dans l’enseignement). La commune peut déjà prendre des initiatives dans ce sens, grâce à une fiscalité orientée vers les plus fortunés (voir la partie « Droit à une ville payable »). 2. Droit à un logement pour tous Pas besoin de chiffres pour démontrer que le prix du logement a explosé depuis que Namur est devenu la capitale de la Wallonie. Ceci vaut tant pour les loyers que pour l’achat. Le droit constitutionnel à un logement décent n’est plus garanti à Namur. De nombreux jeunes ménages sont dans l’impossibilité d’acheter une maison. Namur est devenu un terrain de jeu pour les promoteurs de tout acabit, que la ville essaie de canaliser tant bien que mal afin de ne pas créer d’horreurs architecturales jurant avec son patrimoine. On ne construit quasiment plus que des appartements et résidences de standings dans la corbeille (Port du Bon Dieu, rue Basse Marcelle, boulevard Mélot,…) et à Jambes (rue Mazy), tandis que les lotissements se multiplient en périphérie (plateau d’Erpent, Vedrin, Flawinne, Belgrade, haut de SaintServais,… ). Mais tous ces logements ne sont accessibles qu’à des revenus moyens ou élevés. C’est une politique délibérée de la ville, qui veut justement attirer ce type d’habitants afin d’augmenter ses recettes fiscales, tandis que les moins nantis n’ont qu’à aller voir ailleurs (concrètement : dans la basse Sambre, dans le Hainaut ou dans le sud de la province, très mal desservie par les transports en commun, voire dans les campings résidentiels). Si l’on continue avec la politique actuelle d’un marché locatif privé non régulé, les prix vont continuer à augmenter et il y aura une pénurie croissante de logements accessibles. Le PTB+ ne pense pas qu’il soit possible de résoudre le problème du logement en Belgique par l’encouragement à la seule initiative privée. Ce n’est que par une intervention importante des autorités publiques dans l’économie de marché que le marché du logement pourra être régulé. L’offre de logements publics doit dépasser le cap des 30 % afin de pouvoir influencer les prix de l’ensemble du marché immobilier. Rester sous ce seuil ne permettra pas d’avoir une telle influence et limitera l’offre de logement aux couches les plus défavorisées des travailleurs. Dépasser le cap des 30 % permettra par contre de donner accès au logement social à des travailleurs ou à des indépendants ayant des revenus plus élevés. Cela donnera au logement social un caractère « populaire » et stimulera la mixité sociale. Il n’y a pas d’argent pour ce type de projet ? Au PTB+, nous pensons que c’est une question de priorité. On trouve bien des moyens pour faire monter les bus TEC sur la dalle de la gare (voir plus haut) ou pour toutes sortes de projets « bling bling » (voir plus bas). Avec cet argent, on peut construire des milliers de logements de qualité ! Une ville comme Vienne a décidé en pleine crise des années trente d’investir massivement dans son parc de logement public comme projet phare de toute la ville. 60% du parc immobilier y est public. Aujourd’hui encore, le prestige de la ville de Vienne s’en trouve renforcé. Actuellement les quelques 3500 logements appartenant aux trois sociétés de logement social de Namur ne représentent que 9% du parc immobilier namurois. Passer à 30% implique la construction de minimum 8000 logements supplémentaires. Nous proposons de réaliser cette opération au cours des trois législatures à venir (Plan 2012-2030). Soit l’équivalent de 450 nouveaux logements par an. Ces logements pourraient soit être de nouvelles constructions, soit être de la rénovation de bâtiments. Une part importante de ces nouveaux logements devra être constituée de maisons unifamiliales de différentes tailles, avec jardin. Aujourd’hui de nombreuses maisons unifamiliales sont divisées en studios ou kots à étudiants, ce qui pénalise bien sûr encore plus les jeunes ménages avec enfants. De nombreux logements sociaux frisent aujourd’hui l’insalubrité ou sont de véritables passoires énergétiques, impliquant d’énormes charges pour les locataires. Certains ne sont même plus remis en location. Il faudra donc investir également dans une rénovation en profondeur du parc immobiliser social actuel. Pour y arriver, le PTB+ propose la mise sur pied d’une société publique de construction et de rénovation de bâtiments comme c’est le cas dans quelques grandes villes allemandes. Ces sociétés, par le fait même qu’elles permettent l’intégration de classes plus aisées dans les nouvelles habitations, se révèlent être autonomes financièrement. Situation assez logique étant donné que le secteur est rentable pour le privé, pourquoi ne le serait-il pas pour le public ? Au niveau du financement, le PTB rappelle que l’endettement des sociétés de logement de service public est en grande partie dû au fait que les seules à accéder aux logements publics sont les couches les plus paupérisées, lesquelles, à juste titre, ne contribuent pas au coût réel de leur logement. Comme le démontre l’exemple néerlandais où le logement public culmine à 36 % du marché locatif, augmenter le nombre et donc l’accès aux logements publics permet d’augmenter en moyenne les rentrées financières de ces sociétés et ainsi de les rendre autonomes financièrement. Dans les quartiers denses et avec un parc de logement relativement obsolète (plateau d’Hastedon, cité Germinal, Plomcot, Balances, cités de Jambes,…) une telle société publique de logement et de rénovation peut aussi devenir le moteur du renouvellement du quartier. Une société publique de logement communal1 devrait exercer un droit de préemption et pourrait acheter, rénover et transformer des habitations à vendre en locations publiques. De cette manière, les logements publics créés sont des « maisons de rangée » intégrées dans la rue et on éviterait les grands blocs d’habitations. Dans le même temps, les maisons et les rues sont rénovées petit à petit et la société publique de logement devient un moteur pour le renouvellement du quartier. Une politique de mise en location publique qui s’adresse à différents segments du marché locatif permet de réaliser une mixité sociale sans tomber dans la gentrification. Le PTB+ préconise aussi une réorientation des projets de prestige. Tout comme l’a fait la ville de Vienne dans les années trente et les communes de Bruxelles avec leurs « cités jardin » célèbres dans le monde entier,, nous préconisons de réorienter les investissements des communes vers des projets augmentant le prestige social de nos communes par l’investissement massif dans des bâtiments de logements publics. Le PTB+ est pour l’expropriation des bâtiments vides et leur réaffectation. Nous sommes pour une politique diversifiée d’expropriation entre les propriétaires désargentés individuels (qui doivent être indemnisés de manière raisonnable) et les grandes sociétés immobilières, ainsi que les organismes publics (comme le FOREM à Namur) qui doivent être contraintes à remettre leurs biens sur le marché sous peine d’expropriation sans indemnisation. Il faut une loi sur les loyers dans le privé. Dans certains de nos pays voisins (France, PaysBas…), les gouvernements fixent les loyers maximaux en fonction de critères objectifs, comme la qualité du logement, les équipements qu’on y trouve, la situation, etc. Nous sommes pour une loi similaire. Les pouvoirs publics doivent désigner des contrôleurs indépendants du logement qui fixeront des prix plafonnés pour les loyers sur base de critères 1 Qui gérerait tout le parc immobilier public de la commune objectifs comme la qualité du logement, sa situation, son isolation, etc. Ce « code des loyers » encadrerait les prix des logements sur le marché privé. Aux Pays-Bas, le locataire peut solliciter l’avis de la commission de location (huurcommissie) sur la valeur effective du logement. Constituée paritairement de représentants de syndicats de locataires et de propriétaires, la huurcommissie apprécie le caractère raisonnable du loyer sur base de critères précis (surface habitable, installations de chauffage, sanitaires, quartier et environnement, par exemple). Dans l’attente d’une telle loi, nous proposons que les régions bloquent les loyers et n’autorisent que leur indexation. 3. Droit à une ville payable : non aux projets « bling bling », oui à une taxation plus juste La ville se plaint sans cesse de ses moyens budgétaires limités. Mais on peut constater de nombreuses dépenses d’études (comme celle sur la passerelle entre Namur et Jambes : 96.000 euros seulement pour savoir quel serait son emplacement idéal et comment la dimensionner) ainsi que toutes sortes de dépenses « bling bling » qui n’apportent rien aux Namurois, comme les nombreux panneaux « Porte de… », sans aucune valeur historique et par ailleurs incompréhensibles. Nos édiles devraient faire preuve d’un peu plus de modestie : Namur n’est pas Paris ! Récemment encore nous avons eu droit à un bel exercice du genre. La « Commission Namur Capitale » (regroupant le Gouvernement et le Parlement wallon, la Province et la Ville de Namur) a annoncé fièrement : « Au terme d’une réunion des plus constructives, nous pouvons vous confirmer la prochaine concrétisation de projets importants. ». Les Namurois sont curieux de savoir… De quoi s’agit-il ? On déchante rapidement : « Des panneaux de signalisation seront installés, sur les axes autoroutiers et pénétrants, pour rappeler, aux usagers, qu’ils se dirigent vers la capitale wallonne. » En ville aussi, des plaques signalétiques seront apposées sur différents immeubles. Ca frise le ridicule, si ce n’est que toutes ces fantaisies coûtent tandis qu’elles n’apportent strictement rien aux Namurois. N’oublions pas non plus la débâcle Dexia. En 2009, la ville de Namur a cru bon devoir investir 4,3 millions d’euros dans une opération de sauvetage de la banque malgré les divers avertissements, entre autres du PTB, que cette augmentation de capital allait coûter cher aux communes. Car on savait déjà à l’époque que Dexia avait spéculé sur le marché des subprimes et de la dette souveraine grecque. C’est d’ailleurs la raison pourquoi des villes comme Hasselt et Gand, ou plus près de nous, Walcourt, ont refusé de participer à cette opération. Au final, non seulement ces 4,3 millions sont aujourd’hui définitivement perdus, la Ville a également perdu 6,4 millions d'euros par la perte de dividendes entre 2008 et 2011, et surtout, près de 20 millions par la baisse du cours en Bourse de Dexia. La perte pour la Ville de Namur peut donc être chiffrée à au moins 30 millions d’euros. Pendant ce temps, c’est todi les p’tis qu’on sprotche. Dès son entrée en fonction, la majorité actuelle a augmenté la taxe communale (part de la commune dans l’impôt sur les personnes physiques) de 7 à 8%. Aujourd’hui l’IPP et les centimes additionnels représentent 43% des recettes de la ville de Namur (68,8 millions d’euros). Les taxes communales pour la propreté publique, la gestion des déchets et le raccordement aux égouts ont quant à elles augmenté de 74,39 euros en 2006 à 86 euros 2012 pour une famille nombreuse. Elle rapportent 4,8 millions à la ville. Et ce en sus des sacs poubelles payants (1,9 millions) et des parkings, horodateurs et cartes de riverains (4,5 millions). Mais la taxe communale sur la force motrice, qui impose les entreprises et non les citoyens, quant à elle, a bien été supprimée pour les investissements après 2006. Elle ne rapporte plus que 430.000 euros. La taxe sur les établissements financiers, elle, ne rapporte même que 62.000 euros. Des cacahuètes… Ce n’est pas normal tout de même que des entreprises comme Lhoist à Marche-les-Dames ou Kraft-Jacobs-Suchard à Rhisnes ne contribuent quasiment pas aux finances de la ville. Les rumeurs d’une nouvelle augmentation des taxes communales après le 14 octobre vont bon train. Car en plus des pertes des dividendes du Holding communal et des intercommunales du secteur énergétique, les communes comme Namur doivent faire face à une augmentation des dépenses sociales, causée notamment par les mesures gouvernementales contre les chômeurs qui vont pousser quelques milliers de personnes au CPAS ; mesures votées, rappelons-le, aussi par le cdH et le MR qui sont aux commandes à Namur. Le PTB+ n’acceptera pas que les habitants paient une fois de plus pour cette crise dont ils ne sont pas responsables. Il n’est pas normal que les habitants paient une nouvelle fois au niveau communal pour les banques alors qu’on a déjà déboursé au niveau fédéral. Les banques ont déjà largement profité ces trente dernières années du remboursement des intérêts sur la dette des communes. Chaque année, des millions d’euros des deniers publics sont transférés dans les caisses des grandes banques comme charge de la dette. Aujourd’hui, nous risquons de devoir payer une fois de plus pour la débâcle des banques. Nous mettons en garde la prochaine majorité communale. Ce n’est pas aux habitants de payer la crise. Pas question d’augmenter la fiscalité communale pour renflouer les caisses. Pas question d’augmenter l’additionnel à l’impôt des personnes physiques pour combler les trous. Pas question d’augmenter les taxes urbaines, qui sont parmi les taxes les plus injustes qui soient. Face à des responsabilités accrues, il faut plus de moyens. Les épaules les plus fortes doivent porter les charges les plus lourdes. Au niveau de l’État fédéral, il faudrait modifier le mode de calcul de l’impôt communal. L’impôt communal est calculé sur base de l’impôt des personnes physiques. Comme ce dernier est progressif, on pourrait supposer que l’impôt communal l’est aussi. Mais le taux de cet impôt communal est généralement plus élevé dans les communes pauvres que dans les communes riches. Il est urgent de revoir ce mécanisme fiscal aberrant au profit d’un système qui garantirait une réelle solidarité financière entre communes riches et moins riches. Concrètement cela veut dire refinancer de manière substantielle le Fonds des communes. Ce Fonds donne plus aux villes et aux communes moins argentées. Depuis 1983, les revenus mobiliers provenant du capital (dividende, intérêts…) ne sont plus globalisés sur notre fiche d’impôt. Conclusion : ce type de rentrées n’est plus soumis à l’impôt des personnes physiques (l’impôt fédéral que chacun paie selon sa déclaration d’impôt). Conséquence : les revenus des capitaux ne contribuent plus aux finances communales ! Seuls les salariés et les indépendants contribuent à l’effort. Ce n’est pas acceptable. Le PTB+ estime qu’il faut à nouveau faire contribuer les revenus du capital par une globalisation des rentrées financières sur la feuille d’impôt. Le PTB+ s’oppose au démantèlement de toutes les taxes sur les entreprises sur le territoire de la commune. En cette période de crise, il n’est pas normal que l’on diminue la fiscalité des entreprises et augmente celle des habitants. Le PTB+ est pour la restauration de la taxation force motrice pour les investissements après 2006, l’augmentation de la taxe sur les enseignes bancaires et l’application de la taxe sur les enseignes commerciales de plus de 400 m², taxe qui ne toucherait donc que les enseignes des grosses multinationales de la distribution. Enfin, le PTB+ veut une augmentation de la dotation du Fonds des communes. En 1978, un tiers des revenus des communes wallonnes venait de là, aujourd’hui un cinquième. A Namur, les différents fonds régionaux ne contribuent qu’ hauteur de 23% du budget communal. En Wallonie, 188,5 millions d’euros sont nécessaires pour ramener le Fonds des communes à 25 % des recettes communales ordinaires. L’Union des communes et villes wallonnes demande un mécanisme d’adaptation automatique qui lie le Fonds des communes à l’évolution des charges des communes (essentiellement, les dépenses de personnel). Ce fonds doit donc être refinancé sur base de revenus provenant d’une réforme fiscale sur l’impôt (tranches d’impôts plus élevés pour les revenus les plus élevés, revenus du capital taxés comme revenus du travail…). 4. Droit à des services de proximité Beaucoup d’habitants expriment un grand besoin de proximité. Par exemple, en diminuant l’obligation de se déplacer en favorisant les services et commerces de proximité comme les bureaux de poste, les agences bancaires, les magasins,… Il y a souvent dans nos villes un sentiment d’éloignement et de perte de liens sociaux. C’est pourtant à l’opposé qu’on assiste ces dernières années. De nombreux bureaux de poste ont fermé à Namur ces dernières années : Malonne, Bouge, Champion, Vedrin, Bomel, Belgrade,… Les partis représentés au Conseil communal ont voté le contrat de gestion de La Poste prévoyant ces fermetures. Notons d’ailleurs le même phénomène avec les agences bancaires fermées pour cause de rentabilité et les distributeurs de billets. Au niveau scolaire, heureusement, Namur bénéficie d’un large réseau d’écoles communales dans les différents villages et quartiers de la ville. Celles-ci sont toutefois limitées à l’enseignement fondamental. Le PTB préconise des « quartiers intégrés », c’est-à-dire des quartiers qui fonctionnent « à échelle humaine ». Cela veut dire qu’outre les espaces (verdure et places), c’est surtout avec et autour des gens du quartier qu’on construit cette intégration. Un quartier intégré est un quartier où le logement est abordable. Un quartier où les soins de santé sont accessibles. Un quartier où l’enseignement est abordable et de qualité. Mais aussi où il y a assez d’équipements publics proches des gens comme des bibliothèques, des bassins de natation, des crèches, des gardes d’enfants, des plaines de jeu, des infrastructures sportives, des centres culturels… Ce sont aussi évidemment des quartiers où on trouve à nouveau des bureaux de poste, des agences bancaires et des magasins de proximité. Nous insistons particulièrement sur le maintien des bureaux de poste. Cinq jours par semaine, la poste délivre le courrier. Ceux qui sont moins mobiles peuvent s’adresser au facteur pour leur pension, pour un versement ou parfois même encore pour avoir une petite causette. Le bureau de poste occupe une place de premier plan dans la vie sociale du quartier. Nous voulons que ça continue et que des bureaux ouverts reviennent là où ils ont été fermés. Nous proposons d’ailleurs, afin de diminuer la fracture numérique, la mise en place d’un cybercafé dans chaque bureau de poste. La ville aussi doit donner l’exemple. Il n’est pas normal que dans une commune dont la superficie est plus grande que celle de toute le Région de Bruxelles capitale, l’administration communale soit centralisée à un seul endroit. De nombreux villages comme Suarlée, Temploux, Malonne, Wépion , Boninne, Gelbressée, Cognelée, Naninne,… n’appartiennent même pas à la zone urbaine du TEC et on demande aux habitants de descendre jusqu’à Namur pour quelques papiers. Le PTB est pour la réouverture des anciennes maisons communales afin d’offrir des services communaux décentralisés . C’est seulement en agissant de la sorte que nous solutionnerons le problème de la mobilité à Namur. En outre, le PTB+ demande également l’élargissement des heures d’ouverture des différents services administratifs centralisés et décentralisés. Les services rendus doivent s’adapter à la flexibilité accrue demandée aux travailleurs. Il devrait être prévu un élargissement des horaires d’ouverture jusque 20 h deux ou trois jours par semaine. Dans les quartiers, les antennes de quartier devraient devenir un lieu d’information et d’échanges avec la population. Elle serait le lieu idéal pour construire un réel projet participatif avec les associations et les habitants du quartier. Le PTB+ demande également un ré-équilibrage des investissements communaux entre la corbeille et les villages et quartiers périphériques. Par exemple en ce qui concerne les travaux de voirie, une trop large part des investissements va dans des opérations d’embellissement au centre-ville (rue de l’Ange, rue de Bruxelles, boulevard Brunell, avenue Jean Materne) tandis qu’en périphérie les nids de poule se multiplient. La vision de quartiers intégrés est diamétralement opposée à celle de l’implantation de centres commerciaux. Qu’elles le veuillent ou non, ces offres commerciales rentrent en concurrence avec ces commerces locaux vu que le pouvoir d’achat des travailleurs est bloqué depuis des années. Le PTB est donc opposé à la venue d’un centre commercial à Namur. 5. Droit à la mobilité des transports publics, fréquents et accessibles La voiture est encore souvent le seul moyen pour aller du domicile au travail malgré la pollution de l’air, les nuisances sonores, les embouteillages, l’augmentation des prix des carburants. On ne pourra trouver de solution durable à ces problèmes qu’en revoyant de fond en comble le modèle de production de notre société libérale. La flexibilité à outrance et l’établissement des entreprises dans des endroits coupés de tout transport en commun (un quart des patrons admettent que leur site n’est pas ou pas suffisamment desservi par les transports en commun) sont des caractéristiques de nos économies qui mènent à de grands gaspillages en matière de transport. Les pouvoirs publics doivent avoir l’ambition d’intervenir aussi dans ce type de compétences macro-économiques afin de résoudre le problème du transport durable dans notre société. Cette absence de volonté est une des causes majeures du chaos de la politique de mobilité dans les villes. Politique globale toujours, afin de diminuer le besoin de déplacement, le PTB+ demande aussi le retour dans les quartiers des services de proximité (poste, banques…) de manière à diminuer le besoin de déplacement. L’offre de transport public est totalement insuffisante à Namur, surtout lorsqu’on doit aller audelà de la zone urbaine. Il faut renforcer les lignes, augmenter les cadences surtout aux heures de pointes, en soirée et le weekend. Les habitants des villages périphériques doivent pouvoir bénéficier d’une même qualité de service et des mêmes tarifs que ceux plus proche du centre. Les sociétés publiques de transport en commun sont la solution de l’avenir et doivent jouir des moyens nécessaires au développement de leur réseau. À ce titre, le PTB+ s’oppose à l’augmentation des tarifs bus à 1,70 euro le ticket décidé par le gouvernement PS-cdH- Ecolo. Il s’agit d’un très mauvais signal écologique et social envers les utilisateurs des transports en commun. Au contraire, le PTB+ est pour une diminution des tarifs. En 2010, la ville de Tallin en Estonie a décidé de la gratuité des transports en commun dans le centre-ville. Pourquoi ce qui est possible dans une ville beaucoup moins riche que les nôtres n’est-il pas possible chez nous ? On pourrait commencer par diminuer de moitié le prix du transport comme première étape. En matière de transport en bus, le PTB+ demande la mise à l’étude de la mise en place d’un transport en commun nocturne les nuits des week-ends. Les autorités publiques ne peuvent continuer à déplorer le nombre d’accidents les week-ends, et en même temps ne rien entreprendre afin d’offrir la possibilité de déplacement en transport en commun aux heures de sorties en ville et pour les dancings autour du centre urbain. En matière de mobilité douce, le PTB+ ne peut se satisfaire des faibles avancées en matière d’infrastructure propice à l’utilisation du vélo. Namur manque cruellement de pistes cyclables. Il y a bien sûr le Ravel, mais le Ravel ne fait que traverser Namur. Avant de lancer quelques centaines de vélos dans le centre-ville (opération Li bia vélo), la ville aurait dû investir dans suffisamment de pistes cyclables afin de garantir la sécurité, tant aux cyclistes eux-mêmes qu’aux piétons (confrontés de plus en plus à des vélos sur le trottoir). Le PTB+ demande la mise en place d’un vrai plan de mobilité étudié en fonction de tout le territoire communal. 6. Droit à la participation démocratique, droit à une ville connectée Beaucoup de citoyens ne se sentent pas écoutés par les autorités : que ce soit dans les questions d’urbanisme, de mobilité ou de culture. Il existe une réelle coupure entre les autorités communales et ses habitants, et malgré les nombreuses déclarations d’intention, force est de constater que le fossé ne se résorbe pas. On a beau parler de « démocratie participative », de lancer le slogan « avec vous », force est de constater, par exemple, que la majorité des citoyens namurois ne sont même pas au courant des plans pour abattre les arbres du square léopold. Trop peu d’efforts sont faits par les pouvoirs publics pour intéresser les habitants à la politique communale. Plus globalement, le PTB+ déplore une communication quasi exclusivement « top-down » (du haut vers le bas) de la part des autorités. La multiplication de brochures et d’outils de communication ne change malheureusement rien à ce constat. On se retrouve plus en face d’outils tendant à vouloir convaincre du bien-fondé des projets des communes plutôt que d’outils visant à consulter et à impliquer la population. La quasi-absence d’un quelconque outil d’interactivité sur les sites communaux en est un exemple illustratif. À la commune, la population et ses représentants élus devraient disposer d’un plus grand pouvoir. Aujourd’hui, les conseillers communaux ont peu d’impact sur les décisions qui sont accaparées par le Collège communal du bourgmestre et de ses échevins. En effet, ces conseillers communaux ne participent concrètement qu’à très peu de décisions. La population n’a dans le meilleur des cas qu’une voix consultative dans des organes de participation souvent confidentiels. Et quand ces avis vont à l’encontre des décisions de la majorité, c’est la guerre ouverte (cfr les déboires de la CCAT). Nous proposons une réelle politique démocratique participative. Cette participation s’organiserait à travers l’élection de plusieurs nouveaux conseils. Un conseil de locataires permettrait la participation des habitants des logements publics. Un conseil de la santé permettrait la participation de la population et des acteurs de terrain à la politique de santé. Enfin, des conseils de quartiers permettraient l’implication active des habitants et des associations de chaque quartier dans la gestion de la cité. Nous réclamons pour la population le droit d’édicter elle-même les règlements communaux, l’impératif d’organiser des assemblées d’habitants dans chaque quartier deux fois par an pour y soumettre le budget, les grands axes de la politique communale, mais aussi pour tenir compte des doléances des habitants. L’organisation d’une consultation populaire doit être facilitée ainsi que la possibilité d’annuler par référendum des règlements déjà votés. Pour le PTB+, la démocratie ne peut se limiter à aller voter une fois tous les six ans. Il faut encourager la participation permanente à la gestion de la chose publique. Le PTB+ demande une beaucoup plus grande publicité dans les médias audiovisuels locaux des débats politiques au sein, mais surtout en dehors, du conseil communal. Non seulement par la retransmission en direct du conseil par la chaîne audiovisuelle locale, mais également par l’organisation de débats dynamiques entre acteurs de terrains, associations, syndicalistes et monde politique. Pour ce faire, le PTB+ demande un refinancement de la chaîne publique locale afin de pouvoir organiser ce service. Dans le même ordre d’idée, la commune doit développer une stratégie ambitieuse sur le Web avec l’interactivité, la transparence et l’efficacité comme objectifs. Le PTB+ demande aussi que les comités de quartier soient systématiquement consultés lorsqu’une décision importante concerne le quartier. Ce sont les autorités de la ville qui doivent être demandeuses d’une telle consultation, et pas les comités de quartiers qui doivent frapper à toutes les portes afin d’être un tant soit peu entendus. 7. Droit à l’énergie accessible à tous Dix ans après la libéralisation du marché de l’énergie, notre énergie a été vendue aux multinationales comme Electrabel & EDF Luminus : ces multinationales européennes ne pensent qu’à une seule chose : la maximisation de leur profit. Raison pour laquelle les prix s’envolent. Le prix de l’électricité a augmenté de 44 % en cinq ans, celui du gaz même de 55 %. De plus en plus de familles sont exclues par leur fournisseur, car elles ne peuvent payer leur facture. Il est grand temps que nous (re)prenions notre propre sort énergétique en main. Des besoins de base comme le chauffage et l’éclairage sont trop importants pour être abandonnés à la loi de la jungle du marché libre. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Les villes et communes (aussi avec des intercommunales) avaient auparavant leur propre société productrice d’énergie. Aujourd’hui, ces sociétés ont été rachetées soit par Electrabel soit par EDF Luminus. Le PTB+ plaide pour une société publique productrice énergétique communale (ou intercommunale si la taille de la commune est trop petite) qui produit elle-même de l’énergie verte et qui peut la revendre moins cher à sa population. Des coopératives comme Eco Power en Flandre pratiquent déjà cette manière de faire à petite échelle. Nous voulons que les villes fassent de même à plus grande échelle pour tous leurs habitants. De cette manière, les habitants — et les services communaux — recevront de l’énergie moins chère et resteront indépendants d’Electrabel. De plus, une telle société publique pourra également investir dans l’isolation et les économies d’énergie. Une telle entreprise communale sera bénéfique pour les gens, pour l’environnement, pour les caisses de la ville et pour l’emploi. Avec la remise sur pied d’une telle société, on renoue avec une tradition de production d’énergie publique. Quels seront les avantages de cette société publique communale d’énergie ? 1. L’énergie coûtera moins cher. Les ménages et petites entreprises qui achètent leur 2. 3. 4. 5. 6. énergie auprès de grandes multinationales comme Luminus, Electrabel, Nuon ou Essent, paient déjà trop depuis des années. Les actionnaires de ces grandes entreprises exigent un retour sur capital de 15 %. C’est ce mécanisme entre autres qui mène à l’augmentation des prix. Parce qu’une société publique se satisfait de rendement beaucoup moindre avec une marge bénéficiaire honnête, le prix de vente de cette énergie est moins cher. C’est plus pratique. Celui qui veut trouver un fournisseur moins cher doit se frayer un chemin dans la jungle des tarifs et des publicités. Celui qui veut vraiment trouver le tarif moins cher doit changer chaque année de fournisseur. Auprès d’une société publique, il ne faudra plus changer sans cesse de fournisseur. Chacun aura la garantie d’avoir l’énergie la moins chère et produite de la manière la plus durable. C’est NOTRE énergie. Avec une société publique, nous gardons notre énergie dans nos propres mains. Et ce, d’une manière indépendante d’une grande multinationale énergétique. Avec cette société énergétique, nous soutiendrons une production locale, durable et verte d’énergie. Le soleil et le vent appartiennent à tout le monde. Il est donc logique que ce soit la collectivité, les gens et les communes qui en profitent. C’est plus durable. Nous déciderons nous-mêmes d’investir dans de l’énergie durable. Nous ne dépendrons plus de la bonne volonté d’une multinationale pour ce faire. En prenant nous-mêmes les leviers énergétiques en main, nous pourrons œuvrer à faire de chaque ville une ville neutre d’un point de vue climatique. Si l’on doit attendre du secteur privé la reconversion énergétique, on pourra encore attendre longtemps. C’est plus démocratique. Des multinationales comme Electrabel ou EDF Luminus ne se préoccupent pas trop de la participation citoyenne. Le seul droit qu’on a est de changer de fournisseur, mais pour le reste, pas question de participation au sujet de la fixation des prix ou des priorités d’investissement. Par contre, ce serait possible avec une société publique. Nous prônons une élection directe du conseil d’administration avec deux fois par an une justification des choix faits devant des assemblées générales citoyennes. C’est meilleur pour les finances des villes et communes. Actuellement, elles sont clientes de Luminus ou d’Electrabel. En produisant leur propre énergie, elles ne dépendront plus des prix fixés par ces grandes multinationales. Cela permettra d’opérer des économies substantielles. Cette proposition peut paraître utopique, mais des sociétés productrices d’énergie existent à l’étranger, même dans un marché de l’énergie libéralisé. À Munich, l’entreprise Stadtwerk fournit du courant, de l’eau et de l’électricité. Aux Pays-Bas, il existe de telles sociétés publiques à Veendaal et Apeldoorn. Même aux États-Unis il y a des centaines de sociétés locales productrices d’énergie qui livrent de l’électricité à 46 millions de ménages. La société SMUD en Californie en est le meilleur exemple. Au niveau fédéral, le PTB demande une réduction de la TVA sur le gaz et l’électricité de 21 à 6 %. 6 % est le tarif de base pour les produits de première nécessité. Or aujourd’hui, le gaz et l’électricité sont taxés comme des produits de luxe en Belgique. Le manque à gagner devra être compensé par une taxe exceptionnelle sur les bénéfices d’Electrabel. 8. Droit à l’aide sociale : lutte contre la pauvreté Dans un pays aussi riche que la Belgique (16e pays le plus riche au monde en PIB par habitant), la pauvreté ne devrait pas exister. Pourtant, Namur compte 14.000 pauvres, 13% de sa population ! Un namurois sur huit vit donc sous le seuil de pauvreté. Cette situation est intolérable et doit mener les autorités à décréter l’état d’urgence sociale. De plus en plus de gens font donc appel au CPAS (Centre public d’action sociale) comme des chômeurs, victimes de la politique d’activation du gouvernement fédéral, des intérimaires, des familles monoparentales. Mais la plupart des allocations accordées en Belgique se trouvent en dessous du seuil de pauvreté établi par l’Europe. Et, comme les budgets ne suivent pas, de nombreuses aides qui auraient été accordées auparavant, sont refusées. Des demandes légitimes sont repoussées. Cette situation est d’autant plus inacceptable que nous vivons dans un des pays où les 10 % les plus riches disposent de plus de la moitié de la richesse nationale et ont un patrimoine moyen de 1,9 million d’euros. Parmi eux, Olivier de Spoelbergh, appartenant à la famille la plus riche de Belgique et qui réside au château de Flawinne. Il faudrait « activer » les richesses de cette partie de la population pour résoudre en partie le problème de la pauvreté. En outre, la situation risque de s’aggraver avec les nouvelles mesures à l’encontre des chômeurs qui entreront en vigueur juste après les élections communales. Près de 21 000 personnes sont menacées d’exclusion, rien qu’en Wallonie. À quoi servent les grandes déclarations de nos autorités locales sur la lutte contre la pauvreté, si leurs instances nationales votent des plans d’exclusion des chômeurs qui vont justement grossir ce taux de pauvreté ? Devant les conséquences de la crise économique dont les travailleurs ne sont pas responsables, un refinancement adéquat des subsides au CPAS doit être opéré. Le PTB+ estime qu’en matière de pauvreté, il faut en premier lieu s’attaquer aux causes plutôt qu’aux symptômes. Il faut créer de l’emploi et résoudre le problème du logement Le PTB fait les propositions suivante : 1. Le revenu minimum doit être relevé au-dessus du seuil de pauvreté qu’il s’agisse du revenu d’intégration, des allocations de chômage, de maladie ou d’invalidité ou de la pension. 2. Le revenu d’intégration doit être payé par le gouvernement fédéral. Il n’est pas normal que les communes doivent payer la moitié de ce montant. Ce système pénalise les communes les plus pauvres et les plus sociales. 3. Pour le maintien des programmes sociaux de mise au travail (art. 60) pour l’insertion des personnes vivant du revenu d’intégration. 4. L’ensemble de la politique sociale de la commune doit être aux mains du CPAS.