Le poème est mon funambule. Nus dans leurs pyjamas, les mots à

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Le poème est mon funambule. Nus dans leurs pyjamas, les mots à
Le poème est mon funambule.
Nus dans leurs pyjamas,
les mots à chausson s’avancent à pas feutrés.
Je m’invente un cirque avec les mirages
Un piano dans le ciel
Et le vent qui touche nos épaules.
Pas à pas
Patiemment
Passera l’oiseau sur ton lit.
Un corbeau neige dans la brume.
Les masques de l’hiver soulèvent le rideau de l’enfance.
Si une petite princesse vient à vous,
Ne lui dites pas qu’elle vient de loin.
Quand je n’arrive pas à dormir,
les arbres ouvrent leur accordéon.
Ma chambre est un cerceau qui tourne avec les étoiles.
La vie est pleine d’éclairs.
Mais nous passons notre temps
A inventer des fermetures.
J’ai une valise à distance
Qui marche à côté de moi
Quand Paris se couvre de nuages,
Ma valise ouvre son parachute
Et elle m’emmène en haut de la Tour Eiffel.
Dehors pleut-il ?
Dehors neige-t-elle ?
Ce matin, j’ai aperçu
l’ombre d’une feuille d’oiseau sous mes draps.
Un jour je me rendis compte que je vivais loin de mes paupières
Et pris soin d’habiter le désordre de ma chambre.
L’écho est la source du poème.
Je ne me laisserai plus empailler par le temps.
Les villes lointaines marchent devant moi.
Je flâne.
Je me mets à ruminer.
Avec mes cornes : je réapprends à dormir.
Un oiseau règne sur le monde,
Une sorte de Dieu
Qui ne se prends pas au sérieux.
Une vache se promène dans ma chambre.
On ne sait pas
si les vaches
sont éveillées
ou endormies.

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