Dossier de presse - Agence Culturelle d`Alsace

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Dossier de presse - Agence Culturelle d`Alsace
Dossier de presse
Sommaire
P. 1
Le projet de résidence
P. 2
Interview de sa résidence
P. 4
L’artiste
Steven Cohen dans la presse
P. 10
Steven Cohen - Quelques oeuvres
P. 11
Steven Cohen - Biographie
P. 18
Les rendez-vous
P. 20
Les organisateurs
Contacts presse
Haute Ecole des Arts du Rhin
HEAR
Fonds régional d’art
contemporain (Frac) Alsace
Agence culturelle d’Alsace
Pôle Sud - CDC
(en préfiguration)
Laurent Doucelance
Christelle Kreder
Brigitte Ochem
Responsable communication
Production, édition
et communication
Responsable de
la communication
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Tél. : 03 69 06 37 75
Tél. : 03 88 58 87 55
Tél. : 03 88 39 23 40
E-mail : laurent.doucelance@
hear.fr
E-mail : christelle.kreder@
culture-alsace.org
E-mail : [email protected]
LE PROJET DE RÉSIDENCE
Du 9 avril au 28 juin 2015, le plasticien et performeur Steven Cohen est en résidence à Strasbourg,
à l’invitation conjointe de la Haute Ecole des arts du Rhin (HEAR), de Pôle Sud - Centre de Développement
Chorégraphique (CDC) en préfiguration à Strasbourg et du Frac Alsace (Fonds régional d’art
contemporain).
A travers une conférence publique, un workshop (Body scenography) s’achevant par une restitution
publique, une exposition (Free Jew is cheap at twice the price) et deux performances (Free Jew is cheap
at twice the price et Dancing Inside out), il articulera plusieurs aspects de sa pratique (performance,
installation, vidéo, objets) dans un projet interrogeant le contexte alsacien et son histoire.
Artiste sud-africain vivant actuellement en France, Steven Cohen est devenu en quelques années une
figure singulière de la scène artistique internationale via ses performances sur scène et surtout dans
l’espace urbain. Son travail revendique une liberté qui n’a d’équivalent que son souci de nous interpeler
sur les questions toujours brûlantes de l’identité, du statut de soi et de la place de l’autre. Il y déploie
un sens aigu de la revendication et un militantisme qui s’articule à une radicale sincérité de ce qu’il est
autant que de ce qu’il produit.
Envisageant le corps comme une scénographie - un espace où construire et rendre visibles des actions
par le mouvement - il fait de son corps une œuvre d’art prenant ainsi fait et cause par la question de la
différence.
Il se déclare ainsi «sud-africain, blanc, juif et homosexuel », additionnant toutes les marges pour
déconstruire ces histoires d’ostracisation sous une forme artistique démesurée, sidérante et baroque,
tendant au sublime, qui prend à parti à la fois la beauté et la douleur.
L’invitation lancée à Steven Cohen par l’atelier Scénographie de la HEAR (Jean-Christophe Lanquetin
et François Duconseille), Pôle Sud et le Frac Alsace est un projet ambitieux et complet, qui permettra à
tous les publics d’approcher les processus de création d’une œuvre puissante et troublante. Le caractère
polymorphe de son travail le met au croisement des langages artistiques autant que des missions de
plusieurs institutions culturelles établies en Alsace.
David Cascaro, directeur de la HEAR
Joëlle Smadja, directrice de Pôle Sud
Olivier Grasser Aiello, directeur du Frac Alsace
INTERVIEW DE SA RÉSIDENCE
« Free Jew is cheap at twice the price »
> Comment abordez-vous votre résidence à Strasbourg ?
Je ne suis pas le genre d’artiste qui élabore un projet qu’il suit ensuite à la lettre. Lors d’une réunion, on m’a
demandé si je travaillais avec une maquette : je travaille à l’intuition. Et je pars toujours du même endroit
: mon identité, qui est complexe. Je suis un homme mais gay et efféminé, juif mais fortement antisioniste,
africain mais blanc. J’utilise ce que je suis, en lien avec un lieu et un contexte.
> Quel serait-il, en l’occurrence ?
D’abord celui de l’Alsace, avec un passé empreint d’antisémitisme, encore présent. Récemment,
200 tombes ont été profanées, et les gens disent : c’est déjà arrivé. J’ai déjà beaucoup travaillé autour de
cette question car elle imprègne toute l’Europe.
J’ai par ailleurs été invité par la section scénographie de la HEAR, je dois proposer un projet qui soit
pertinent dans une école d’art. Je trouve intéressant que tellement de jeunes artistes y viennent pour faire
carrière. En ce qui me concerne, j’ai commencé parce que j’avais besoin de faire quelque chose.
Je vendais mon travail pour acheter du matériel, je ne le voyais pas comme de l’art. Aujourd’hui, il faut se
demander comment être artiste dans un contexte marchand. Je ne suis pas ringard au point de penser
que nous devons nous sacrifier, mais c’est important de faire ce en quoi on croit, même si cela doit nous
porter préjudice. Je me demande comment ces idées vont être reçues ici…
> On vous connaît surtout pour votre travail de performance, mais vous présentez une exposition…
À la Chaufferie, je vais présenter une nouvelle performance et, parce que je ne suis pas qu’un danseur
âgé, des objets ! Je viens d’ailleurs tout juste de commencer à vendre mes costumes, auxquels je
consacre beaucoup de temps et que je réalise en portant une grande attention aux détails. Les musées
et les galeries sont importants pour moi, car les spectateurs ont le temps de regarder et n’ont pas peur de
moi. Les gens sont souvent bouleversés par la corporalité. Être vivant est puissant. L’exposition permet une
autre approche, plus douce.
> Comment avez-vous ressenti Strasbourg ?
Ici, ce n’est pas Lille, où je suis installé. Strasbourg est une ville frontalière, très européenne, comme moi,
elle a une identité multiple : un peu allemande, un peu française, plutôt ouverte. Il n’y a pas ce côté
sauvage qu’on trouve ailleurs, mais peut-être est-ce différent au-delà des apparences.
> Comment abordez-vous une performance ?
Je ne répète jamais avant dans un lieu, même si me prépare en amont. Je déteste l’aspect prévisible
de la scène. Pour une performance, on n’a pas besoin de se projeter, car le rapport avec le public est
toujours étrange. J’ai peur de l’imprévu mais je l’accueille car il enrichit mon travail. J’essaie de faire
des choses nouvelles, car la nouveauté est toujours dangereuse. Si ça ne l’est pas, je ne sais pas pourquoi
je devrais le faire…
Je suis prêt à prendre des risques, à ne pas cacher ce qui est en moi. Mais je ne cherche pas les ennuis,
je ne veux simplement pas être vu comme « normal » si je ne le suis pas.
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> Jouez-vous un rôle ?
Ce que je montre est un « extra-moi », un « moi-plus » : je ne prétends pas être ce que je ne suis pas.
À 6 ans, je me déguisais en mettant des robes et je le fais toujours. Le maquillage est un masque qui
cache seulement ma peur : je ne me considère pas comme une drag queen, c’est ridicule…
> Vous sentez-vous un activiste ?
Je pense que mon travail a des éléments d’activisme, mais j’espère que cela ne prend pas le pas sur l’art.
Je suis intéressé par la beauté, le raffinement. Si je bois quelque chose qui sort de mon anus, j’essaye de le
faire de manière artistique. Les gens le voient comme quelque chose de provocant, alors que j’essaie de
séduire avec quelque chose de repoussant.
Les gens me disent souvent : « Vous êtes fou, pourquoi faites-vous cela ? » J’espère qu’à un moment ils
commenceront à se questionner eux-mêmes : Pourquoi faire cela ? Pourquoi est-ce que moi je ne le fais
pas ? Cela changera peut-être les consciences.
> Qu’est-ce qui vous pousse à vous mettre en danger ?
J’ai rendu ma vie difficile, en des temps difficiles. Je ne peux pas en vouloir au monde, j’ai fait quelque
chose de radical et les conséquences ont souvent été coûteuses, émotionnellement, physiquement et
financièrement. Mais je ne veux pas qu’on me force à être radical. C’est ce que les gens attendent de
moi, et j’essaye de trouver quelque chose de poétique, de doux. Je ne veux pas que la radicalité se
banalise.
Les gens en ont assez de ce que je fais, mais pas autant que moi. Je ne peux pas m’arrêter. Le plus
étrange, c’est qu’on me propose de grands musées, des biennales. L’avantage quand on vieillit, c’est
qu’on n’a plus d’illusions. Au fond, ça n’a pas d’importance si vous êtes présent à la biennale ou pas…
Ce n’est pas que je ne sois pas ambitieux, mais j’ai d’autres objectifs, dont je ne peux pas parler.
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L’ARTISTE
Artiste sud-africain, Steven Cohen, performer et plasticien a été accueilli en France par la chorégraphe
Régine Chopinot, dans les années 2000.
Actuellement, installé en France, il continue à travailler entre plusieurs continents où il utilise son corps
(et parfois celui des autres) pour créer un « art vivant » approchant à la fois de la sculpture, de la danse
et du travestissement. Ses performances explorent plusieurs moyens d’expression et traitent de questions
identitaires liées à la judaïté, à l’homosexualité, au racisme et/ou à l’identité ethnique.
Après de nombreux projets menés en Afrique du Sud, il est devenu en quelques années une figure forte et
singulière de la scène internationale, en s’attachant à bouleverser, sur scène et dans l’espace urbain,
les codes et la représentation, créant des performances extravagantes et souvent inopinées.
L’artiste s’expose au regard du public entre excentricité et provocation, en s’appropriant, souvent sans y
avoir été invité, les espaces les plus inattendus (Trocadéro, Mémorial de la Shoah, Ground Zero, camp de
squatter à Johannesburg, etc.)… en interrogeant leur charge politique.
Le tout avec une sincérité radicale.
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STEVEN COHEN DANS LA PRESSE
Focus : Steven Cohen, un performeur en résistance
Steven Cohen, qui sera l’invité du prochain Festival d’Avignon avec deux oeuvres dont une création, est
un artiste atypique. Performeur, danseur, vidéaste, ce « juif pédé et Africain blanc » comme il se définit luimême, transgenre et provocateur, est né en 1962 à Johannesburg et vit partiellement en France.
Steven Cohen est devenu en quelques années une figure singulière de la scène internationale.
Steven Cohen incarne la figure prototypale du performer. Artiste paradoxal, militant et revendicatif,
Steven Cohen travaille sur ces territoires limites, instables, de la scène contemporaine.
Sa pratique spécifique de l’art de la performance explore méthodiquement les interstices et les marges,
le conduisant à se produire aussi bien dans la rue sud-africaine pour des actions provocatrices que sur les
plateaux de l’etablishment culturel international.
Oeuvre éminemment politique, son travail interroge les fragilités du bien-disant sociétal, met en abîme
les shémas et codes traditionnels de la représentation. Transgenre et transgressif, Steven Cohen se met
en danger en permanence. Dans les ghettos de Johannesburg comme sur les plateaux des Festivals
internationaux, Cohen ravage méthodiquement, obstinément, et bouleverse radicalement les codes.
Peut-être le premier artiste véritablement mutant de l’histoire, Steven Cohen révèle plus qu’il ne
représente. Partout et dans chacune de ses actions, chacun de ses « spectacles », il brise les conventions,
démonte les schémas pré-digérés de la représentation, débusquant les tabous, les conformismes ou les
archaïsmes de pensée, tendant un miroir mortel à tous ceux qu’il interpelle.
Son art singulier tripote le symbolique et fabrique du politique, au quotidien, inlassablement. Sa manière
de démolir les consensus sociaux, sa radicalité esthétique comme symbolique sont autant d’armes
foudroyantes à l’endroit du vieux monde figé dans ses certitudes et ses interdits. Surtout Cohen exacerbe
: les failles comme les contradictions d’une société à bien des égards confite dans ses scléroses
conceptuelles, ses impensés symboliques, ses impasses comportementales.
Le performer adore les expériences limites, si possible produites dans des lieux improbables : centres
commerciaux, rues de bidonvilles, stations de taxis… et généralement partout où on ne l’attend pas,
surtout là où on ne le sollicite pas. Cette propension à une provocation permanente, comme d’autres
pensent la révolution permanente, n’est pas sans conséquence, et l’artiste manie sa mise en danger
comme d’autres les bâtons de dynamite, avec inconscience et nonchalence. Mais jamais gratuitement,
ce qui lui confère cette aura sulfureuse et à juste titre, une réputation de fouteur de merde parfaitement
assumée.
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Les grands thèmes qu’il aime à traiter, la judaité, le racisme, la transexualité et l’homosexualité, l’altérité
et l’identité, la socialisation ou l’exclusion, sont autant de machines à déstabiliser un réel qu’il n’a de
cesse de turbuler. C’est en France où il vit en partie depuis plus de dix ans que Steven Cohen a choisi
de créer. Assumer sa triple identité juive, homosexuelle et sud-africaine blanche dans un univers aussi
archétypé socialement, peu poreux à la trangressivité et à la dérision, nourri d’une morale complexe qui
mixe les enseignements du catholicisme aux marqueurs éthiques issus de la révolution et de l’idéologie
républicaine, n’est pas sans risque non plus. Mais Cohen s’y est installé, et c’est en France qu’il a fourbi
ses premières passes avec Régine Chopinot, qui l’avait découvert à Johannesburg.
Suivant ce qu’il dit lui-même, « Comme juif, je ressens ici qu’être juif continue de soulever bien des
questions »…
Cette simple identité-là n’est pas sans remuer quelques vases enfouies dans l’inconscient collectif d’une
société française qui n’ignore pas son histoire et les rapports pour le moins complexes qu’elle a entretenus
durant les siècles avec les Juifs. Steven Cohen pourrait d’ailleurs en dire autant en tant qu’homosexuel,
artiste, ou même simplement blanc Sud-Africain.
C’est d’ailleurs par son travail sur l’identité blanche sud-africaine que Cohen a commencé de construire
son oeuvre, avec des actions radicales qui interrogeaient ce tropisme. La société sud-africaine depuis
la fin de l’apartheid ne cesse d’être traversée par ces interrogations identitaires, et les glissements et
métissages de communautés trop longtemps sectarisées. « Être un Africain blanc, de surcroît un SudAfricain blanc, c’est être contraint de se poser des questions sur ce que cela signifie d’être blanc »
rappelle t-il encore, et effectivement, ce que nous vivons ici comme un exotisme absolu -Africain blancrenvoie à d’autres aspects de la personnalité complexe de l’artiste, dont l’homosexualité n’est pas la
moindre des altérités, dans un monde encore largement sourd à la différence sexuelle.
De Johannesburg et de l’Afrique du sud, dont on aurait pu penser que depuis la fin de l’apartheid, la vie
se fut améliorée, il dit : « C’est faux de dire que cela s’arrange. Tout a été multiplié par deux, la pauvreté,
la violence ». A Johannesburg Steven Cohen se ballade seul dans les townships, où il réalise à l’impromptu
ses actions sans aucune protection, le cul nul, perché sur ses talons hauts et une étoile juive sur le front.
Ainsi de « Chandelier », qu’il a maintes fois montrée dans les rues du ghetto, régulièrement privées
d’électricité. Il y apporte ainsi sa lumière, une provocation douce qui pour autant ne le dispense pas de se
méfier des réactions parfois peu amènes à son égard. Le pédé blanc travesti en lustre ambulant, arborant
sa judaité comme un drapeau, ne passe pas toujours très bien dans ces quartiers abandonnés par l’Etat
où le chômage et la délinquance explosent.
Steven Cohen est entré en résistance et il y demeure. C’est un performeur absolu, habité d’une haute idée
de la place que l’artiste se doit d’occuper dans la société, à la fois vigie et poil à gratter d’un monde en
veilleuse. Sa vie même est une performance, et c’est en artiste éclairé que Steven Cohen, avec
ses modestes moyens mais une conviction inébranlable, a décidé d’apporter sa lumière à ce monde en
voie d’extinction, rallumant ainsi les feux d’une révolte permanente.
Par Ludivine Michel, dans Inferno, le 4 avril 2012
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Steven Cohen danse contre les loups, et l’horreur indicible
Le choix de souffrir. Le désir de le mettre en scène. Par nécessité et obligation, souffrir et l’exhiber. En jouir
aussi, sans doute. Le danseur et performer Steven Cohen «sud-africain, blanc, juif et homosexuel» prend à
son compte l’extermination des juifs pour la reconduire sous une forme artistique démesurée. Etoile jaune
sur le front, faux cils énormes, bouche noire, crâne chauve maquillé, nudité ou costume extravagant, il fait
de son corps une œuvre d’art ambulante qu’il soumet à toutes les épreuves. Sujet et objet, bourreau et
victime, triomphant toujours jusque dans les situations les plus dangereuses, les plus risquées.
Steven Cohen n’a plus rien à perdre.
Il est allongé dans un caveau, une tombe creusée dans la pierre. Il peut à peine y relever la tête et s’en
extirpera difficilement. Invité pour la première fois au Festival d’Avignon, l’artiste sud-africain, vivant entre
Johannesburg et Lille, a choisi son lieu : une sorte de crypte située sous le plateau de la Cour d’honneur
du Palais des papes, pour y présenter Title Withheld. For Legal and Ethical Reasons (Sans titre. Pour raisons
légales et éthiques). Sol en terre battue, plafond bas, odeur d’humidité. Des rats courent dans des tuyaux
transparents, juste au-dessus des têtes des quarante spectateurs qui se serrent le long du mur.
Dressé comme à son habitude sur des cothurnes - ici des blocs en métal de sept kilos chacun dont
la semelle est un écran sur lequel défilent les images d’un journal intime écrit pendant la seconde guerre
mondiale -, Steven Cohen se déplace lentement. Appuyé sur des cannes en métal, il s’arrête face au
public. A chacune de ses stations, il s’allonge en montrant les écrans, fait le poirier, la galipette...
Des chants de cérémonies mortuaires juives s’entrechoquent avec les voix de Pétain, Hitler, Mandela...
Le strict chemin de ce solo très grave dure cinquante minutes longues, lentes et pleines. Cérémonie,
confidence, rendez-vous clandestin, la sensation de devenir une courroie de transmission de l’entreprise
de mémoire de Steven Cohen a la saveur d’un cadeau rare. Un détail qui en dit long sur l’impact de la
performance : lorsque Cohen, très maigre, allongé nu par terre, peine à se relever et tend la main, tout
le monde semble se pencher pour l’aider. Un besoin de contact qui souligne combien, sans déraper vers
trop d’empathie, chacune des personnes l’accompagne.
L’histoire de Title Withheld.For Legal and Ethical Reasons est incroyable. En 2008, se baladant sur un
marché aux puces, à La Rochelle, Steven Cohen achète un journal écrit entre 1939 et 1942 par un jeune
homme juif de 17 ans. Ces pages de textes et de dessins, brutalement stoppées en 1942, lui donnent l’idée
d’une pièce.
Pendant trois ans, il recherche la personne. Il la croit d’abord morte dans les camps et découvre que
ce jeune homme est entré dans la Résistance. Il finit par retrouver sa famille et vient d’obtenir les droits
d’utiliser le journal qu’il a restitué aux héritiers.
Steven Cohen, qui porte toujours l’étoile jaune (parfois même en cache-sexe) quoi qu’il interprète, a
hérité de sa grand-mère, juive originaire de Russie, émigrée en Afrique du Sud dans les années 1930, son
obsession pour l’histoire de l’Holocauste.
Sans cesse, il perpétue en la réinventant une mémoire-martyre en dénonçant la barbarie et son
imagination dévastatrice de la destruction de l’autre. Les images pornographiques hard projetées
pendant le solo - a-t-il d’ailleurs vraiment besoin d’insister à ce point sur le porno? - soulignent l’obscénité
et la déshumanisation de la Shoah.
Les dessous du plateau du Palais des papes, par leur côté minéral et obscur, évoquent une grotte. Ils
rappellent en écho les «Swartkrans Caves», ces grottes situées en Afrique du Sud où ont été mis au jour
les ossements les plus anciens de l’humanité. Steven Cohen a eu l’autorisation d’y aller et d’y emmener
sa nourrice Nomsa Dhlamini, 91 ans, pour un film projeté dans le spectacle The Cradle of Humankind,
interprété par eux deux.
Elle, nue en tutu ou portant les chaînes de l’esclavage. Lui, nu également devant le cadavre d’un singe.
Le caveau de Title Withheld. For Legal and Ethical Reasons et le berceau s’imbriquent dans ces deux
pièces, reliant la naissance et la mort dans un cycle d’une sidérante évidence.
Par Rosita Boisseau (Avignon, envoyée spéciale) dans Le Monde.fr, le 16 juillet 2012
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Homosexuel, juif, Blanc d’Afrique du Sud, le danseur Steven Cohen additionne toutes
les marges. Et les sublime
Bonnet bleu marine, cardigan gris, pantalon sombre, Steven Cohen a l’air d’un homme de 50 ans assis
dans un hall d’hôtel parisien en train d’attendre. Seules les nattes en laine qui dépassent du bonnet
auréolent son visage d’une touche bizarre tout en banalisant sa dureté. Sur scène, Steven Cohen,
performeur, danseur et chorégraphe sud-africain, est chauve et tranchant. Sur scène, Steven Cohen,
« juif, blanc et pédé », porte l’étoile de David en diadème ou en cache-sexe, se maquille comme un
tableau surréaliste et porte des cornes de koudou - cornes spiralées d’antilope - , se juche sur
des cothurnes à talons aiguilles montés sur des crânes humains... C’est tout ? Non, souvent pire et toujours
sidérant, car d’une beauté douloureusement humaine.
L’inconfort qui surgit devant les spectacles de Steven Cohen, régulièrement programmés depuis 2006 par
le Festival d’automne, à Paris, s’évapore comme neige au soleil devant cet homme assis en tailleur sur
un canapé, souriant, direct, sans fard aucun. « Je suis quelqu’un d’invisible, au fond, dans la vie, glisse-t-il,
comme en s’excusant de ne pas être habillé en drag-queen. Mais je suis aussi très franc et brutal comme
un Sud-Africain. Chez nous, on dit tout en face ».
C’est d’ailleurs à force d’entendre que j’étais un « fucking » Blanc, un « fucking » juif et un «fucking » queer
que j’ai commencé à m’autodéfinir comme ça. Au moins, c’était moi qui le disais. Quitte, d’ailleurs, à ce
que ça finisse par perdre un peu de son impact.
Faire de son corps une oeuvre d’art tout en brandissant sa différence, sa sexualité, ses excès, n’est pas une
entreprise spectaculaire comme une autre. Souvent nu, dissimulé derrière son maquillage ou un masque,
la bouche remplie par un godemichet, les oreilles serties de plumes, Steven Cohen, qui passe son temps
libre à chiner les objets de ses costumes sur les marchés aux puces, a tout d’une créature jamais vue.
« J’apporte sur scène tout ce qui m’est le plus intime, ce que l’on cache aussi d’habitude, dit-il.
Je ne peux malheureusement que parler de moi, de ma vie ».
Souvenir douloureux de sa pièce Golgotha (2009) autour du suicide de son frère. Juché sur des pompes
de scaphandrier, Steven Cohen écrasait lentement dix-sept faïences de Vallauris dans des craquements
évoquant les os humains. Quant à son nouveau spectacle, The Cradle of Humankind, à l’affiche du
Centre Pompidou jusqu’au 29 octobre 2011, il présente et met en scène sa nourrice noire, âgée de 90 ans,
Nomsa Dhlamini, qui le connaît depuis l’enfance et travaillait encore chez sa mère il y a seulement dix ans.
Steven Cohen a 23 ans lorsqu’il décide de « prendre le risque d’être lui-même «. Le service militaire obligatoire seulement pour les Blancs sous l’apartheid en Afrique du Sud - fait basculer l’ex-enfant surdoué,
le jeune homme propre sur lui. Il se retrouve en hôpital psychiatrique pendant six mois. Un soir, seul,
enfermé dans sa cellule, il rêve de ce qu’il va oser affirmer et exhiber. Lorsqu’il sort, il ôte son costard et file
s’acheter une robe, des chaussures à talons. Il concrétise ce qu’il a imaginé - du côté des arts plastiques
pendant dix ans, de la performance et du travestissement ensuite - pour se retrouver dans les théâtres.
Quoi qu’il interprète ou presque, Steven Cohen porte l’étoile jaune. Sa famille n’a pourtant pas connu
les camps. Venus de Russie, ses grands-parents ont débarqué en Afrique du Sud dans les années 1930.
« J’étais très proche de ma grand-mère et elle me parlait du génocide juif, alors que mes parents étaient
dans le déni, raconte-t-il. Curieusement, j’ai endossé cette obsession au point que j’y pense sans arrêt.
Ce matin, je faisais un jogging dans Paris et je songeais aux juifs qui couraient dans cette ville pour
échapper aux Allemands. Je me sentais comme un vieux juif qui a peur. Je ne peux pas m’en empêcher :
c’est génétique ».
Victime somptueusement autodésignée, Steven Cohen met en scène la mort, la violence, tous les abus
de pouvoir avec une audace et une bravoure qui filent un malaise et la chair de poule. Dans I Wouldn’t
Be Seen Dead in that ( « Je n’aimerais pas qu’on me voie mort dans cette tenue », 2006), pièce pour
huit interprètes - dont son complice et collaborateur, le danseur Elu -, il prend pour cible le safari tout en
évoquant l’extermination des juifs. Dans un décor composé de fragments d’animaux sauvages empaillés
- morceaux de girafe, d’antilope... -, il projette des vidéos publicitaires pour aller chasser en Afrique du Sud
tout en se glissant dans des pattes d’éléphant. Sur des musiques traditionnelles juives, il présente aussi un
film récupéré dans les poubelles d’un commissariat de Johannesburg, montrant un jeune homme en train
d’être tabassé.
Provocateur ? Transgressif ? Steven Cohen déborde largement ces termes presque passe-partout dans
le milieu de l’art lorsqu’ils ne sont pas utilisés à tort et à travers. Lorsqu’il débarque dans les rues, son terrain
de prédilection, généralement localisées dans des lieux lourdement emblématiques comme Ground Zero
à New York ou le Reichstag à Berlin, il revendique haut et fort son engagement politique.
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Idem quand il investit sans y être invité les rassemblements fascistes ou les stades de rugby travesti en Ugly
Girl (« méchante fille »). Dans tous les cas, Steven Cohen est fantastiquement seul et unique.
Sa performance The Chandelier Project (2001) est née dans un bidonville de Johannesburg.
Nu, à l’exception d’un cache-sexe et d’un chandelier en cristal, illuminé grâce à des piles et porté en
tutu, il s’est baladé au milieu des habitants qui le touchaient comme un miracle ou un extraterrestre.
« Ils n’avaient que des bougies à l’époque dans ce bidonville qui a d’ailleurs disparu pour la Coupe du
monde de foot en 2010, commente-t-il. « J’aime qu’on me touche comme ils le faisaient, d’une manière
très directe, très honnête, comme des enfants ».
Le danger, la peur, Steven Cohen les connaît pourtant au quotidien. « J’ai peur de tout et ça ne s’arrange
pas, confie-t-il en riant doucement. Je pensais que performer m’aiderait, mais finalement non.
J’ai les mêmes problèmes. Je continue parce que c’est juste nécessaire. Lorsque je suis agressé dans
la rue, où tout peut arriver, je ne demande pas pourquoi. « Régulièrement arrêté, souvent violemment par
la police, jeté par terre, menotté, emmené au poste, Steven Cohen persiste.
« Je ne suis pas exhibitionniste, insiste-t-il. C’est un cauchemar pour moi de me montrer comme je le fais,
mais j’en ai besoin. Je vis dans une contradiction permanente ».
Il déclare ainsi détester la scène, s’y sentir perdu et souvent en état d’échec, mais continue à faire des
spectacles. Il sait « qu’ il ne sait pas danser au fond, qu’ il est maladroit «, mais se produit encore. « Je suis
juif et les juifs me détestent, je suis homo et les gays ne m’aiment pas ». Désabusé mais pas résigné.
Par Rosita Boisseau dans Le Monde, le 28 octobre 2011
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Steven Cohen, corps et arme
Le danseur et plasticien Steven Cohen est sud-africain, blanc, homosexuel et juif. Dans ses performances,
sulfureuses et baroques, il travestit son corps en arme poétique.
D’abord on entend un cliquetis, ferraille ou verroterie, puis des pas lourds, rendus peut-être incertains par
quelque obstacle ou l’obscurité. Le plateau est vide, le sol immaculé. Les entrées de Steven Cohen sur
scène sont généralement longues. Il apparaît côté jardin. Somptueux, inquiétant. Juché sur des chaussures
à plates-formes vertigineuses, jambes et torse nus, il porte sur ses épaules un lustre vénitien de 25 kilos dont
les pendeloques sonorisées scintillent et s’entrechoquent. Il ploie. Il peine. Fixe un long moment le public
comme s’il voulait lui demander quelque chose. Il se tait. Début de Chandelier, une performance de
Steven Cohen créée en 2001 en Afrique du Sud et présentée ce soir-là au Théâtre d’Orléans.
Ses lèvres sont peintes en noir. Sur son crâne, des traces ou des signes faits de perles ou de peinture
pourraient évoquer la peau du monde. Fragile, si fragile, se dit-on. Au sommet de son front, une étoile
de David, posée là comme une question, pas comme une réponse. On a vu Steven Cohen dans une
autre performance placer cette même étoile de David sur son sexe. Danseur, chorégraphe, plasticien,
performeur, drag-queen, queer, fabuliste contemporain, néo-dada, ultime héritier de Diogène,
le philosophe qui cherchait un homme en plein jour avec sa lanterne, Steven Cohen est un juif paradoxal,
absolu par certains aspects de sa personne et de son travail, mais tout autant sulfureux, sinon renégat.
Il dit de lui-même qu’il est un monstre. Chacune de ses apparitions sur scène, en galerie ou dans l’espace
public, doit être regardée à la fois comme prière, comme rituel, comme acte poétique et politique.
A mi-chemin de la compassion et de la profération.
Dans «Chandelier» est projeté un film d’une vingtaine de minutes où l’on voit le même Steven Cohen,
strictement dans le même équipage, toujours déguisé en chandelier, cette fois au milieu d’un bidonville
de Johannesburg (quartier de Newtown) en cours de destruction. Seul de son espèce parmi les Noirs,
au milieu des réprouvés, presque nu, se risquant sur ses plates-formes dans les décombres, son étoile de
David sur le front, il connaît le danger, se précipite à ses devants, se laisse toucher, chahuter, contempler,
détester, tandis que tombe le jour. Quelqu’un pourrait s’attaquer à lui, le tuer ? Sans doute, mais cela
n’arrive pas. Ce jour-là, Steven Cohen sera resté cinq heures sur place. Sans autre projet que d’être là,
le temps que durerait la destruction du bidonville. A un spectateur d’Orléans qui l’interroge, il répond que
Chandelier est un poème vivant. A un autre, que la beauté toujours l’a protégé. Plus tard, dans un café, il
ajoute qu’il n’a pas de goût particulier à se mettre en danger, qu’il n’aime d’ailleurs pas être regardé :
« Dans la vie ordinaire, je suis un garçon timide, ennuyeux, pépère ! »
Steven Cohen est né en 1962 à Johannesburg dans un milieu modeste. Venus de Riga, ses grands-parents
ont accosté en Angleterre. Il n’y avait pas de place pour eux. Alors ils sont partis en Afrique du Sud.
Là où leur petit-fils a très tôt rêvé de son corps comme d’une arme, la seule possible à ses yeux, qu’il lui
faudrait porter, sinon exhiber. Au milieu des banquiers de Wall Street, des ouvriers d’une usine Toyota au
Japon, dans la cour du musée de la Résistance de Lyon, à Berlin, à Vienne... Partout où le silence recouvre
la crudité du vivant. Steven Cohen encombre autant qu’il s’encombre. Comme s’il était celui que l’on
n’attendait pas. L’homme de trop. Le témoin. Un dibbouk.
Par Daniel Conrod, dans Télérama, le 09 mai 2010
p. 9
STEVEN COHEN - QUELQUES OEUVRES
Free Jew Is Cheap At Twice The Price (2014)
Nouvelle performance détaillée p.19
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Golgotha (2009)
« Golgotha est une œuvre que j’ai voulue en hommage à mon frère suicidé il y a peu. Comme dans
toutes mes créations, la frontière entre mon travail artistique et ma vie privée est très étroite et c’est
dans cette frontière que réside toute la pertinence de ce que doit être pour moi l’acte de créer. Pour
Golgotha, il n’en est pas autrement. Il s’agit pour moi d’une œuvre que je considère comme majeure
dans mon parcours créatif et c’est pour cette raison qu’il me faut être en mesure de donner le meilleur
de moi lors des représentations. Mon état de santé ne me permet pas d’assurer et d’assumer les
représentations qui devaient avoir lieu en 2008, c’est pourquoi j’ai demandé de pouvoir reporter la
création de Golgotha en 2009… » Steven Cohen
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Maid in south Africa (vidéo 14 mn, 2005)
« Je suis intéressé par la politique du nu, non par le commerce de la sexualité. Ce travail porte plus sur le
commerce des esclaves que sur le commerce de la chair. C’est autant un film personnel qu’un portrait
de l’Apartheid, qu’un strip-tease naïf, qu’une confession intime. Nomsa Dhlamini a 84 ans. […] Pendant 58
ans, elle a entretenu les maisons des blancs, nettoyé leurs maisons, nourri leurs familles et leurs chiens. J’ai
été élevé par Nomsa, puisque que ma mère était alcoolique pendant de nombreuses années.
Maid in South Africa (une bonne en Afrique du Sud) n’est pas une taquinerie mais surtout la vérité simple,
l’exposition brutale de manière douce. Nous sommes privés du luxe de ne pas regarder. Nous regardons.
Nous voyons la vie de Nomsa, sans glamour, passer son temps à nettoyer l’impossible, et sa dignité face à
l’exploitation. » Steven Cohen
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Dancing Inside Out (2004)
Performance détaillée p.19
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Chandelier (2001)
La vidéo de chandelier a été réalisée en 2001 en Afrique du Sud au milieu des SDF noirs de Johannesburg
pendant la destruction de leur bidonville par les employés municipaux de la ville (habillés en rouge) dans
un ballet où la violence est omniprésente. « Les artistes ont toujours dépeint la vie sociale de leur époque,
par mes déplacements en chandelier-tutu à travers leur bidonville en état de destruction et par le fait de
filmer, c’est ce que je fais aussi : une peinture digitale de la vie sociale, à moitié imaginaire, et à moitié
horriblement vraie ». (in Steven Cohen, David Krut publishing, 2003 ).Le travail de Chandelier révèle à
travers l’art de la performance, la danse et le film, les contradictions entre l’Europe et l’Afrique, les blancs
et les noirs, les riches et les pauvres, l’ombre et la lumière, le privé et le public, les forts et les opprimés, la
sécurité et le danger.
p. 10
STEVEN COHEN - BIOGRAPHIE
Né en 1962 à Johannesburg (Afrique du Sud), vit et travaille à Lille.
En savoir + sur l’artiste : http://vweb.isisp.net/[email protected]/stevencohen
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Expositions personnelles
2014
> Free Jew Is Cheap At Twice The Price, La Chaufferie, Strasbourg
2012
> Magog, Stevenson, Cape Town
2010
> Chandelier (video), KZNSA Gallery, Durban
> Life is Shot, Art is Long, Michael Stevenson, Cape Town
2008
> Fuck Off and Die, Chapelle Fromentin, La Rochelle, France
2006
>Dancing Inside Out, Kunsthalle Wien Project Space Karlsplatz, Vienna
> Uninvited (with Elu), Center for Curatorial Studies at Bard College, Annandale-on-Hudson, New York
1999
> Nobody Loves a Fairy When She’s Forty, Goodman Gallery, Johannesburg
1998
> Material Boy, Galerie Dudelange-Ville, Luxembourg
> But Me, I’m Sitting Pretty, Galerie Mikado, Luxembourg
1997
> Camp Concentration, Hänel Gallery, Cape Town
1994
> The Toilet of Adventure (installation), Civic Art Gallery, Johannesburg
1993
> Uneasy Chairs and Bitter Suites, Everard Read Contemporary, Johannesburg
1989
> The Living Room, Gallery on the Market, Johannesburg
1988
> Alice in Pretoria, Market Gallery, Johannesburg
p. 11
Performances
2014
> Sphincterography AKA Four Solos on Three Continents (screening): Fierce Festival, Birmingham, UK
> Chandelier: Summer of Photography 2014, Bozar (Palais des Beaux Arts), Brussels, Belgium
> Chandelier: Josephine Baker and Le Corbusier in Rio - A Transatlantic Affair, Museu de Arte do Rio, Brazil
> Chandelier: 4 Days of Creation, Les Subsistances, Lyon, France
2013
> Mene Mene Tekel uPharsin: Festival d’Automne à Normandie, La Maison Sublime, Rouen, France
> Coq/Cock: ‘uninvited public intervention’, Place du Trocadéro, Paris
> Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons): Théâtre Garonne, Toulouse, France
> Sphincterography the Tour: Festival d’Automne, La Maison Rouge, Paris
> Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons): Festival de la Batie, Geneva
> Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons): VIA festival, Maubeuge, France
2012
> The Cradle of Humankind, Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons): La Rose des Vents, Scene
nationale Lille Métropole Villeneuve d’Ascq
> The Cradle of Humankind, Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons): Novart, La Biennale des Arts de
la Scène - ‘Les Inventeurs’, Bordeaux, France
> The Cradle of Humankind, Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons): Oktoberdans festival, Bergen,
Norway
> Title Withheld (For Legal and Ethical Reasons), The Cradle of Humankind: Festival d’Avignon, France
> The Cradle of Humankind: National Arts Festival, Grahamstown, South Africa
2011
> Chandelier: Fragile Danse festival, Les Bouffes du Nord, Paris
> The Cradle of Humankind: Théâtre Garonne, Toulouse, France
> The Cradle of Humankind: Danae festival, Milan
> The Cradle of Humankind: Festival d’Automne, Centre Pompidou, Paris
> The Cradle of Humankind: Dampfzentrale, Bern, Switzerland
> The Cradle of Humankind: La Bâtie - the Festival of Geneva, Switzerland
> The Cradle of Humankind: C/U (Body Mind) Festival, Warsaw, Poland
> The Cradle of Humankind: Latitudes Contemporaines festival, Le Phénix, Scène nationale Valenciennes,
France
> The Cradle of Humankind: Troubles festival, Les Halles de Schaerbeeck, Brussels
> The Cradle of Humankind: Un Pas de Trop festival, La Maison Folie Mons, Belgium
> The Cradle of Humankind: Festival les Anticodes 2011, Brest, France
> Golgotha: Festival Escena Contemporánea, Madrid
> Chandelier, Cleaning Time, Maid in South Africa, Golgotha: Le TAP, Poitiers, France
> Golgotha: Les Rencontres du Court, Le Bouscat, Bordeaux, France
> Golgotha: Le Centre Chorégraphique National de Tours, France
2010
> Chandelier, The Wandering Jew: first Aichi Triennale, Japan
> Chandelier: Festival Rayons Frais, Tours, France
> Golgotha: Munich Opera Festival, Bavarian State Opera, Munich, Germany
> Golgotha, Chandelier: Latitudes Contemporaines festival, Maison Folie/Wazemmes, Lille, France
> Chandelier, Maid in South Africa: Le Marathon des Mots festival, Toulouse, France
> Golgotha: Maison Folie/Mons, Belgium
> Chandelier: Centre Chorégraphique National, Montpellier, France
> Golgotha: Festival des Antipodes, Brest, France
> Chandelier: Theatre d’Orléans, France
> Chandelier: Festival Vivat la danse, Vivat, Armentières, France
2009
> Golgotha: Festival d’Automne, Centre Pompidou, Paris, France
> Chandelier: Dampfzentrale, Berne, Switzerland
> Golgotha: Les Subsistances, Lyon, France
> Three Solos (Dancing Inside Out, Maid in South Africa, Chandelier) : Festival Souterrain Porte V, Nancy
p. 12
> Knock
‘Em Dead: Centre for Performance Research, New York City, USA
Three Solos: Body Mind Festival, Warsaw, Poland
> Three Solos: Holland Festival, Amsterdam, the Netherlands
> Three Solos :Queer Up North Festival, Manchester, UK
> Golgotha: Trouble Festival, Les Halles de Schaerbeek, Brussels, Belgium
> Three Solos: Festival des Antipodes, Brest, France
>
2008
> Three Solos: Festival d’Automne, Centre Pompidou, Paris, France
> Dancing Inside Out, Maid in South Africa, Taste: Queer Zagreb, Croatia
> Dancing Inside Out: Court Toujours festival, Poitiers, France
> Chandelier: Espinal, Le Mans, France
> Dancing Inside Out: First Live Art Festival of India, New Delhi, India
> Dancing Inside Out: L’Arsenic Theatre, Lausanne, Switzerland
2007
> Cleaning Time: Public intervention, Judenplatz, Vienna
> Chandelier: Mettre en Scene, Quimper, France
> Cleaning Time: Public intervention, Heldenplatz, Vienna
> First Jewish Theatre Festival of Austria (Invited, then uninvited once there), Vienna
> Dancing Inside Out: Rencontres du Court, Poitiers, France
2006
> Dancing Inside Out: Kunsthalle Wien Project Space Karlsplatz, Vienna, Austria
> Taste: Museum of Contemporary Art, Honolulu, USA
> Tradition (duo with Elu): Les Intranquilles, Les Subsistances, Lyon, France
> Chandelier: Latitudes Contemporaines, Lille, France
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That! (collaboration with Ballet Atlantique/Régine Chopinot): Festival
d’Automne, Centre Pompidou, Paris, France
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: Theatre Garonne, Toulouse, France
> Chandelier: Theatre Garonne, Toulouse, France
> Chandelier: Dressing the Contemporary, PROGR, Bern, Switzerland
> Dancing Inside Out: Montevideo, Marseilles, France
> Save the Last Dance for Me: Scenographies Urbaine, Kinshasa, Democratic Republic of Congo
2005
> Dancing Inside Out: Porte MC2a, Bordeaux, France
> Chandelier: Palamino Gallery, São Paulo, Brazil
> Dancing Inside Out: Panorama Festival of Dance, Rio de Janeiro, Brazil
> Dancing Inside Out: International Biennale of Dance of Ceara, Fortalezza, Brazil
> Dancing Inside Out, Maid in South Africa, Taste: Latitudes Contemporaines, Lille, France
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: Le Vivat, Armentierres, France
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: Scene National, Dieppe, France
> Hard Core Queer: Chapelle Fromentin, La Rochelle, France
> Dancing Inside Out: Johannesburg Dance Umbrella, South Africa
2004
> Chandelier: Cathedral of St John the Divine, New York
> Free Jew is Cheap at Twice the Price: Museum for African Art, New York
> Dancing Inside Out, This One Got Away: Estonia
> Sorry I’m Late!: Public intervention, Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, Lyon, France
> Dancing Inside Out: Les Intranquilles, Les Subsistances, Lyon, France
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: Les Subsistances, Lyon, France
> Mauvais Genre Alain Buffard: Chapelle Fromentin, La Rochelle, France
> Limping into the African Renaissance, Chandelier: African Art Centre, Bordeaux, France
> Chandelier: Les Subsistances, Lyon, France
p. 13
2003
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: Aix-en-Provence, France
> Taste, Chandelier: Estonia
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: Chapelle Fromentin, La Rochelle, France
> I Wouldn’t Be Seen Dead in That!: FNB Dance Umbrella, Johannesburg
2002
> Rencontres Video Art Plastique 16, Centre d’art contemporain de Basse-Normandie, Caen, France
> In Transit International Performance Festival, Haus der Kulturen der Welt, Berlin
> Danses du Loin festival, Port de Peche, La Rochelle, France
> Chandelier: Playtime Festival, Newtown, Johannesburg
> Chandelier: FNB Vita Dance Umbrella, Johannesburg
2001
> Chandelier: Squatter camp, Newtown, Johannesburg
2000
> Shit Day at 702: Radio 702, Johannesburg
> Limping into the African Renaissance: Sandton Civic Gallery, Johannesburg
> Art and Body: Unisa Art Gallery, Pretoria
> Mandela/Rabbi/Queen: Book Shop, Hyde Park Centre, Johannesburg
> Jomba Dance Festival, Sneddon Theatre, University of Natal, Durban
> Tradition: NSA Gallery, Durban
> Elephant Style: Miss Glow Vaal, Sebokeng
> Kudu Dance: Chagall exhibition opening, Standard Bank Gallery, Johannesburg
> Limping into the African Renaissance (with Nomsa Dhlamini): FNB Vita Dance Umbrella, Wits Theatre,
Johannesburg
> Limping into the African Renaissance: Public road, eSigangeni, Swaziland
1999
> Limping into the African Renaissance: Traditional homestead, eSigangeni, Swaziland
> Boeredrag: Church Square, Pretoria
> Crawling to Register: Independent Electoral Commission, Johannesburg
> Crawling to Miniland and Radio 702, Johannesburg
> Flying: Johannesburg Zoo, Johannesburg
> Fly: Hyde Park Centre, Johannesburg
> Fly: Goodman Gallery, Johannesburg
> Nobody Loves a Fairy When She’s Forty: Goodman Gallery, Johannesburg
> I’ll Walk with God: Goodman Gallery, Johannesburg
> Crawling: Leonardo da Vinci exhibition opening, Pretoria Art Museum, Pretoria
> Freedom Day performance: Club Zoo, Johannesburg
> The Trek Song: Dusty Closets exhibition, Carfax, Johannesburg
> Voting: Independent Electoral Commission, polling day, Johannesburg
> Fashion Mule: Greyville Race Course, Durban
> Nobody Loves a Fairy When She’s Forty, Tradition: Cape Town Dance Umbrella, Baxter Theatre, Cape
Town
> Crawling: British Airways flight, Cape Town to Johannesburg
> Taste: University of Cape Town campus canteens, Cape Town
> Intersection/Hijack (danced by Elu): Public intervention at traffic intersections, Johannesburg
> Taste: Wits University Fine Art Department, Johannesburg
> Crawling: Gay Pride March, Johannesburg
> Intersection/Hijack: Sebokeng zone 12, judging Miss GLOW Vaal
> Taste: Carfax, Johannesburg
> Intersection/Hijack: North West Fashion Technikon, Mabopane, Gauteng
> Taste: Babel Tower exhibition, Civic Art Gallery, Johannesburg
> Dog, Once Upon a High Heel: Nico Malan Confluences Dance Conference, Cape Town
1998
> Patriotic Drag: AWB Rally, Fort Klapperkop, Pretoria
> How to Receive a Cheque: Vita nominations, Sandton Civic Gallery, Johannesburg
> Fascist Pig: Electric Workshop, Johannesburg, and African Window Gallery, Pretoria
p. 14
> Dog,
Once Upon a High Heel :Johannesburg Dance Umbrella, Wits Theatre, Johannesburg
Pieces of You: Joao Ferreira Fine Art, Cape Town
> Dog, Ugly Girl: Galerie Dudelange, Luxembourg
> Dog: Goldfield’s Kennel Club, Johannesburg
> Dog: Sandton Square, Johannesburg
> Penetrated Virgin: Bridal show, Killarney Mall, Johannesburg
> Jew: Walk for Life, Johannesburg Zoo, Johannesburg
> Ugly Girl at the Rugby: SA vs Wales, Loftus Versveld, Pretoria
> Jew at Bree Street Taxi Rank: Bree Street, Johannesburg
> Jew at the Mall: Rosebank Mall and Mutual Square, Johannesburg
> Jew at the Zoo: Run for Wildlife, Johannesburg Zoo, Johannesburg
> Dog, Ugly Girl, Faggot, Jew: Durban Art Gallery, Durban
> Blood: Durban July, Newmarket Race Course, Durban
> Faggot, Ugly Girl: Club 330, Point Rd, Durban
> Dog, Ugly Girl, Faggot, Jew: FNB Vita Award exhibition, Sandton Civic Gallery, Johannesburg
> Fashion Mule/Fly: Sandton Square Fashion Week, Johannesburg
> Patronage: Nokia Corporate Office Park, Johannesburg
> Ugly Girl, Dog: Body Politics Conference, Wits University, Johannesburg
> Ugly Girl vs Mugabe: Gay Pride, Pieter Roos Park, Hillbrow, Johannesburg
> Gay Couple Visa: Zimbabwe Embassy, Pretoria
> Fly: Kine Centre, Johannesburg
> Fly: Galerie Mikado, Luxembourg
> Dog, Once Upon a High Heel: Dance Umbrella, Playhouse Theatre, Durban
> Crawling: Gay and Lesbian Film Festival, Johannesburg
> Crawling: Standard Bank Gallery, Johannesburg
> Good Mourning: Bryanston Catholic Church and WestPark Cemetry, Johannesburg
> Simon Nkoli Memorial: St Mary’s Cathedral, Johannesburg
> Miss FNB and Father Christmas: Fourways Crossing and Eastgate Mail, Johannesburg
> Menorah at Chanukah: Lubavitch Public Event, Sandton Square, Johannesburg
> Dog,
1997
> Divorcee Drag: Hyde Park Shopping Centre, Johannesburg
> Natural Angel: Krush exhibition, Troyeville, Johannesburg
> Bridal Drag: Decriminalisation of gay sex hearing, Supreme Court, Johannesburg
> The Art of Kissing (with Elu): Supreme Court, Johannesburg, and Arts Alive, Johannesburg
> Dagga is an Alarming Problem: Second Johannesburg Biennale and Rosebank Mall, Johannesburg
> Dildo-Drag: Body Politics Conference, Durban
> I Was Fucked Up My Art: Sandton Civic Gallery, Johannesburg
> Theory of the Queer as a Slut: Kempton Park, Johannesburg Monster Shopper: Eastgate Mail,
Johannesburg
> Theory of the Queer as a Dumb Drag: Hänel Gallery, Cape Town
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Expositions de groupe (sélection)
2014
> Josephine Baker and Le Corbusier in Rio - A Transatlantic Affair, Museu de Arte do Rio, Rio de Janeiro,
Brazil
> Black Milk: Holocaust in Contemporary Art, Museum for Contemporary Art, Roskilde, Denmark
2013
> A Sculptural Premise, Stevenson, Cape Town
> My Joburg, La Maison Rouge, Paris; Staatliche Kunstsammlungen Dresden
p. 15
2012
> 11th Havana Biennale, Cuba
> Revolution vs Revolution, Beirut Art Centre, Lebanon
> Collection on Display I. Sites of Art, MdM (Museum der Moderne) Rupertinum, Salzburg
2011
> No Fashion, Please: Photography between Gender and Lifestyle, Kunsthalle Wien, Vienna, Austria
> Neither Man Nor Stone, Iziko: South African National Gallery, Cape Town
> Beguiling: The Self and the Subject, Irma Stern Museum, Cape Town
> ARS 11, Kiasma Museum of Contemporary Art, Helsinki, Finland
> Space, Ritual, Absence: Liminality in South African visual art, FADA Gallery, University of Johannesburg
> Alterating Conditions: Performing performance art in South Africa, GoetheonMain, Johannesburg
2010
> Life Less Ordinary: Performance and display in South African art, Ffotogallery, Cardiff, Wales
2009
> Dada South?, Iziko South African National Gallery, Cape Town
> Life Less Ordinary: Performance and display in South African art, Djanogly Gallery, Nottingham, UK
> Gender, (Trans) Gender and (De) Gendered, special project of the Havana Biennale, Cuba
2008
> Radical Drag, SAW Gallery, Ottowa, Canada
> Disguise: The art of attracting and deflecting attention, Michael Stevenson, Cape Town
> Too Close for Comfort, Goethe-Institut, Johannesburg
> Rencontres Internationales, Berlin and Madrid
> Spier Contemporary 2007, Johannesburg Art Gallery, Johannesburg
> The Enterprise of Art, Pallazzo Delle Arte, Naples, Italy
> Under Pain of Death, Austrian Cultural Forum, New York
2007
> Spier Contemporary 2007, Spier Estate, Stellenbosch, South Africa
> Rightfully Yours, Barnicke Gallery, University of Toronto, Canada
> Rencontres Internationales, Paris
> 10th Biennale Bandits-Mages, Bourges, France
2006
> Personal Affects: Power and poetics in contemporary South African art, Museum of Contemporary Art,
Honolulu
2004
> Personal Affects: Power and poetics in contemporary South African art, Museum for African Art and
Cathedral of St John the Divine, New York
2000
> Distinguished Identities, State University of New York at Stony Brook, New York
1999
> Emergence, national touring exhibition, South Africa
> Postcards from South Africa, Axis Gallery, New York
p. 16
1998
> FNB Vita Art Prize, Sandton Civic Gallery, Johannesburg
> Body Politics, Wits University, Johannesburg
1997
> Lifetimes: Art from Southern Africa, Out of Africa Festival, Munich, Germany
1996
> National Gay and Lesbian Art Exhibition, Bloemfontein, Johannesburg, Cape Town
> Colours: Kunst aus Sud-Afrika, Haus der Kulturen Der Welt, Berlin
1995
> Inside Out, Africus: First Johannesburg Biennale, Johannesburg Art Gallery, Johannesburg
1994
> Vita Art Now, Johannesburg Art Gallery, Johannesburg
> State of the Art, Everard Read Contemporary, Johannesburg
1993
> Erotica for Home and Garden, Newtown Gallery, Johannesburg
1992
> Queer Art, FIG Gallery, Johannesburg
> Processed Image, Newtown Gallery, Johannesburg
1991
> Cape Town Triennial, national touring exhibition, South Africa
> Urban Artefact, Newtown Gallery, Johannesburg
1989
> Porn/Pawn, FIG Gallery, Johannesburg
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Bourses et résidences
2009
> Research residency, Baryshnikov Arts Center and Center for Performance Research, New York
2003
> Ampersand Foundation Fellowship, New York
1998
> FNB Vita Award Winner
1993
> Vita Art Now, Joint Second Quarter Award Winner Momentum Life Award
p. 17
LES RENDEZ-VOUS
Déjeuner de presse
jeudi 9 avril 2015 à 12h
Bistrot des Arts, Strasbourg
Présentation du projet et du travail
Festival Extrapôle Performances
vendredi 22 mai 2015 à 23h45
« Dancing Inside Out »
Frac Alsace dans le cadre d’Extrapôle et de la
soirée d’ouverture de l’exposition « A fendre le
cœur le plus dur »
Conférence /
Rencontre publique
jeudi 9 avril 2015 à 18h
Auditorium de la HEAR
Présentation du travail et du projet de résidence
à Strasbourg
samedi 23 mai 2015
« Free jew is cheap at twice the price »
Rues de Strasbourg dans le cadre d’Extrapôle
Exposition
« Free Jew Is Cheap At Twice The Price »
Workshop
« Body Scenography »
vendredi 1er mai - dimanche 3 mai 2015
Rendez-vous le 1er mai à 10h - horaires à définir sur
place
vendredi 8 mai - dimanche 10 mai 2015
Grand Studio - Pôle Sud
Workshop ouvert à l’atelier Scénographie de la
HEAR (10 étudiants) et au public professionnel
du Rhin supérieur (10 personnes)
jeudi 28 mai 2015 à 18h30 - Vernissage
La Chaufferie / galerie d’exposition de la HEAR
Première exposition en France de Steven Cohen,
dans le cadre de sa résidence à Strasbourg
vendredi 29 mai - Dimanche 28 juin 2015
La galerie est ouverte les vendredi, samedi et
dimanche, de 14h à 18h.
Performances de Steven Cohen les ven. 29, sam.
30, dim. 31 mai et sam. 27 et dim. 28 juin 2015.
Restitution publique
du workshop
dimanche 10 mai 2015 à 17h
Grand Studio - Pôle Sud
p. 18
Workshop - Pôle Sud
« Body Scenography »
« Si l’on comprend notre moi physique comme
une scène mobile, un endroit désigné pour la
production d’actions... où nous pouvons construire
des choses pour être et aussi apprendre à
laisser les choses arriver via le mouvement tout
en autorisant les gens à nous regarder... nous
pouvons être un cadre pour que le spectateur
mette les choses en place.
Mon workshop est constitué de plusieurs éléments.
Il y aura plusieurs données pratiques et physiques,
ainsi qu’une élaboration théorique d’un objet
« propre », où l’attention portera sur l’évolution
d’une idée personnelle pour une série d’actions
performatives que chaque participant aura en
tête. Ceci pour dire, que durant une partie de
ces journées de workshop, nous discuterons, nous
nourrirons et nous préparerons le développement
pour l’exécution d’une idée que chaque
personne désire réaliser avec l’intention de
la faire évoluer… que ce soit dans un musée, un
théâtre, en public ou dans tout autre espace - de
préférence sur cette planète.
Autrement, un jour typique (cependant ne soyez
pas surpris si les jours sont atypiques, nous sommes
dans la nature de cela quand nous sommes dans
le champ de l’art) consistera en un échauffement
guidé et basique, chacun à son niveau propre, ce
qui est plus un réveil qu’un échauffement.
Il y aura des sessions courtes et joueuses qui
exploreront les manières de bouger (ou pas),
individuellement ou en collaboration, dépendant
de ce que les gens veulent ou ne veulent pas.
Ma manière de développer un nouveau
vocabulaire de mouvement a toujours été via
une redéfinition du familier en contraignant le
corps – des chaussures étranges (plateforme de
pensée), des costumes encombrants (pensée
rideaux), sens entravés (pensée lumière). Pour cela
j’amènerai des objets simples pour cultiver une
re-compréhension de ce qui pourrait être devenu
hyper familier et pris pour argent comptant. Nous
désapprendrons les choses ensemble.
Nous interpréterons un langage dont nous ne
pouvons parler et nous intensifierons les manières
d’être présent et en communication.
Je demande aux participants d’apporter plusieurs
(entre trois et cinq) «objets» physiques de leur
choix et qui font sens pour eux. Cela peut s’agir
d’un élément d’habillement, un bijou ou quelque
chose pris dans la cuisine (ou dans la poubelle),
un outil, un objet, un élément de mobilier. Chaque
participant est entièrement libre.
Il est possible, pour les personnes qui ont l’audace
de se voir, de travailler sur des sessions de vidéo,
afin que nous prenions le temps de nous regarder
«de dehors dedans». C’est individuellement ou
collectivement que nous déciderons si nous le
gardons, le détruisons, ou l’archivons.
Les participants sont amenés à prendre des idées
venues des workshops et les développer à leur
manière. Bien que je sois parfois accusé de faire
des travaux pour provoquer, ce n’est jamais mon
intention. J’aime convoquer, invoquer, évoquer.
Le travail peut-être joyeux et je veux aussi
apprendre.
Apprenons-nous les uns les autres à faire sortir des
lapins du chapeau ».
Steven Cohen
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Performance - La Nuit du Chasseur/
Festival Extrapôle - Frac Alsace
« Dancing Inside Out »
« Il m’est difficile d’oser parler, mais encore plus de
garder le silence. Et rendre ses secrets publics,
c’est toujours entrer dans un rapport de
confiance très dangereux. Danser jusqu’au
bout de soi-même c’est être au cœur de forces
contradictoires, la mémoire et l’imagination, les
zones intimes et publiques, la fierté et la honte,
le génocide et l’espoir, la fascination et la
réalité, le macabre et l’ordinaire, c’est être juif et
antisioniste. Mon travail traite de la douleur d’être
humain et de la joie d’être en vie et, à l’image
de nos vies-mêmes, ce travail est une complète/
incomplète expérimentation ».
Steven Cohen
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Performance - Strasbourg Centre ville /
Festival Extrapôle
« Free jew is cheap at twice the price »
La nouvelle performance de Steven Cohen se
joue de l’inattendu comme des gadgets géants
de la consommation. Toujours où l’on ne l’attends
pas, corps et objet ayant peu de secrets pour lui,
le plasticien en détourne le sens et les fonctions
lors de mémorables actions. Cherchant à redéfinir
les éléments les plus familiers de notre quotidien,
il contraint le corps à l’aide d’objets - des
chaussures étranges (plateforme de pensée), des
costumes encombrants (pensée rideaux), des sens
entravés (pensée lumière). Steven Cohen n’a pas
son pareil pour investir les espaces publics, les lieux
les plus insolites et cultiver les identités hybrides.
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LES ORGANISATEURS
Haute école des arts du Rhin / HEAR
Fonds régional d’art contemporain
Agence culturelle d’Alsace
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1 rue de l’Académie
F-67076 Strasbourg Cedex
www.hear.fr
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Établissement public, la HEAR dispense des enseignements supérieurs (bac+3 à bac+5) en arts plastiques
(Art, Art-Objet, Communication graphique, Design,
Design textile, Didactique visuelle, Illustration et Scénographie) et musique (musique classique, ancienne
et contemporaine, jazz et musiques improvisées).
À Mulhouse et Strasbourg, elle prépare ses élèves
à devenir des créateurs, auteurs et musiciens autonomes capables d’inventer des langages artistiques.
L’atelier Scénographie interroge la manière dont les
questions d’espace de (re)présentation traversent
les différents champs de la création contemporaine
; les enseignements s’organisent autour de 3 axes :
Espaces scéniques, Espaces publics et Muséographie.
Si le théâtre reste l’axe structurant des enseignements
menant au DNSEP/master, les questionnements
sortent des espaces scéniques conventionnels pour
interroger et pratiquer ce qui dans les espaces publics, urbains, virtuels, mais aussi dans l’art contemporain ou la muséographie constitue un champ actif de
théâtralité : le « scénographique.
Confronter les étudiants à ces problématiques en
ouvrant l’atelier sur le monde est un principe central
de la pédagogie de l’atelier. C’est par cette confrontation et ce questionnement, puis en se construisant
un point de vue d’auteur-artiste, que les étudiants
peuvent être à même d’envisager des réponses aux
enjeux issus de la mondialisation.
Enfin, et de par son Inscription au sein d’une école supérieure d’art, l’atelier Scénographie est en interaction constante avec les autres domaines artistiques
abordés à la HEAR, qu’ils relèvent de la musique, du
design ou de la communication visuelle.
1 route de Marckolsheim
F-67601 Sélestat
tél. : + 33 (0)3 88 58 87 55
[email protected]
www.frac.culture-alsace.org
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Le Fonds régional d’art contemporain (Frac) Alsace
a été créé en 1982 à l’initiative du Ministère de
la Culture et de la Communication et du Conseil
Régional d’Alsace.
Il développe, à l’instar des Frac des autres régions
françaises, 3 missions principales :
- Soutenir et promouvoir
la création contemporaine
- Diffuser l’art contemporain
- Sensibiliser les publics à
la création contemporaine
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Le Frac Alsace au sein de l’Agence culturelle
d’Alsace est financé par le ministère de la Culture
et de la Communication / DRAC Alsace et le Conseil
Régional d’Alsace.
Il bénéficie du soutien du Conseil Départemental du
Bas-Rhin et de l’Académie de Strasbourg.
Il est membre de VERSANT EST - réseau art
contemporain Alsace et de PLATFORM regroupement des Fonds régionaux d’art
contemporain et structures assimilées.
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La HEAR est financée par Strasbourg et l’Eurométropole, la ville de Mulhouse et le ministère de la Culture
et de la Communication / DRAC Alsace.
Elle bénéficie du soutien du conseil départemental
du Bas-Rhin et de la région Alsace.
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Pôle Sud
Centre de Développement Chorégraphique
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1 rue de Bourgogne
BP 30065
F-67024 Strasbourg Cedex 1
tél. : +33 (0)3 88 39 23 40
www.pole-sud.fr
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Pôle Sud, a traversé pendant plus de 20 ans toutes
les évolutions d’un projet artistique qui a su s’affiner et
se développer sans arrêt.
Scène Conventionnée pour la Danse et
la Musique jusqu’en janvier 2013, Pôle Sud s’est
recentré sur son axe de prédilection, la danse,
en obtenant une reconnaissance nationale par
le bais d’un label : Centre de Développement
Chorégraphique.
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