L`état des lieux des seuils du bassin de la Glane
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L`état des lieux des seuils du bassin de la Glane
Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane Recensement et proposition d’aménagement des seuils sur le bassin versant de la Glane La Glane au site Corot, un jour d’automne ETE 2006 – mis à jour en 2008 Rédaction : Yoann BRIZARD Syndicat d'Aménagement du Bassin de la Vienne Moyenne 24 avenue du Président Wilson 87700 AIXE SUR VIENNE Tél. : 05.55.70.77.17 Fax. : 05.55.70.30.21 1 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane SOMMAIRE INTRODUCTION 3 1. DESCRIPTION DU BASSIN VERSANT DE LA GLANE 4 1.1. 1.2. 5 6 RAPPEL DU CONTEXTE ADMINISTRATIF RAPPEL DU CONTEXTE REGLEMENTAIRE 2. ANALYSE DE L’EXISTANT 11 2.1 COMPORTEMENT DU BASSIN VERSANT ET ACTIVITES HUMAINES 2.1.1 LE REGIME HYDRAULIQUE 2.1.2 LA QUALITE DE L’EAU 2.1.3 ADDUCTION D’EAU POTABLE OU PRELEVEMENTS 2.1.4 ACTIVITES HUMAINES 2.2 PRESCRIPTIONS DU SDAGE ET DU SAGE 2.3 LE MILIEU NATUREL 2.3.1 LES ZNIEFF 2.3.2 LES SITES INSCRITS 2.3.3 UN ARRETE DE BIOTOPE : LA LANDE DE CINTURAT A CIEUX 11 11 12 14 14 15 15 16 19 19 3. DESCRIPTION DU PROJET 21 CONCLUSION 145 2 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane INTRODUCTION Depuis fin 2003, une étude diagnostic de l’ensemble des cours d’eau du bassin moyen de la Vienne a été réalisée. L’objectif premier de ce diagnostic est de cerner l’ensemble des problématiques rencontrées autour des rivières et ruisseaux dont le Syndicat d'Aménagement du Bassin de la Vienne Moyenne a à cœur la restauration puis l’entretien. Outre la présence de nombreux embâcles perturbant le libre écoulement des eaux et la dégradation des berges par les bovins, la présence de nombreux ouvrages transversaux est une problématique importante de notre secteur d’étude. L’objectif de cette première étude est d’aboutir à la signature d’un Contrat de Restauration et d’Entretien avec l’Agence de l'Eau Loire Bretagne début 2007 et de pouvoir débuter des travaux courant 2007. Par ailleurs, le Syndicat d'Aménagement du Bassin de la Vienne Moyenne s’est engagé depuis fin 2002 dans un programme d’aménagement de l’ensemble des barrages de la Vienne entre Limoges et Saillat sur Vienne. Ces ouvrages dont la construction devrait se terminer début 2007, permettront de sécuriser les descentes de canoës kayak et d’améliorer la remontée des poissons. Dans cette même idée, l’objet de ce rapport consiste à présenter plus précisément les obstacles à la libre circulation des poissons sur le bassin versant de la Glane. Après une brève description du bassin versant de la Glane (1) et une analyse de l’existant (2), une description du projet envisagé (3) sera proposée. 3 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 1. Description du bassin versant de la Glane Le bassin versant de la Glane se situe au nord ouest de la capitale limousine. La Glane prend sa source à environ 380 m d’altitude sur la commune de Saint Jouvent. Elle s’oriente d’est en ouest pour retrouver sa confluence avec la Vienne sur la commune de Saint Junien à une altitude de 163 m et après un parcours d’environ 43 km. La pente moyenne est donc d’environ 0,55 %. Il convient toutefois de distinguer l’amont de la Glane peu pentue de sa vallée à Saint Junien. Des rives abruptes boisées d’où émergent de nombreux blocs rocheux, et un lit encombré de rochers faisant s’animer la rivière en sont alors les principales caractéristiques paysagères. Sauvage bien que très proche de la ville, ce site constitue une atmosphère romantique où demeure la mémoire de Corot, venu peindre ces lieux. La pente y est alors largement accentuée. Son bassin versant a une superficie de 314 km2. Le réseau hydrographique de ce bassin est assez dense, on retrouve principalement les affluents suivants : Affluent Rive gauche Linéaire (km) Le Glanet 16,8 La Valette 6,8 Rive droite Affluent Linéaire (km) La Mothe 7,9 La Vergogne 11,7 L’Oncre 9,4 La Chabrette 11,5 La Boulonnie 7,3 Tableau 1 : Liste des principaux affluents de la Glane A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, de nombreux seuils, entravant la libre circulation des espèces migratrices, ont été construits. Les principaux usages de ces barrages étaient l’alimentation de nombreux moulins et l’irrigation de parcelles agricoles. Sur les cours d’eau prospectés, on dénombre près de 58 seuils (carte 1) dont la grande majorité est artificielle. En moyenne, on retrouve donc près d’1 barrage tous les 2 kilomètres de rivières. On estime que plus de la moitié d’entre eux reste temporairement ou totalement infranchissable à la migration piscicole. Le tableau 2 liste les seuils répertoriés comme posant des difficultés à la migration piscicole. 4 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane Numéro 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 13 14 15 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 33 33 Rivière La Glane La Valette Le Glanet La Mothe La Vergogne L’Oncre Site Moulin Vallier Moulin des porcelaines Corot Moulin Brice Moulin Pénicault Site Corot Moulin du Dérot Moulin des Marmottes Moulin Monjonc Moulin de Jabreilles Moulin du Pont à la Planche Moulin du Bas Dieulidou Moulin du Dieulidou Moulin de la Maillerie Salle des fêtes d’Oradour sur Glane Village Martyr Moulin de Chevillou Aval du moulin Rabaud Moulin Rabaud Barrage d’irrigation Moulin Poitevine A proximité du Château de Nieul Passage des ponts SNCF (Dérivation franchissable) Village de Prinsabaud Pont du Colombier Etang de Peyruche Amont du Moulin du Theil A proximité du village de Pouyol Moulin des Grattes Aval du moulin Lascaux Moulin Lascaux Centre bourg de Javerdat Code GLANE_01 GLANE_02 GLANE_03 GLANE_04 GLANE_05 GLANE_08 GLANE_09 GLANE_10 GLANE_11 GLANE_12 GLANE_13 GLANE_14 GLANE_17 GLANE_18 GLANE_19 GLANE_21 GLANE_22 GLANE_23 GLANE_25 GLANE_26 VALETTE_01 VALETTE_02 VALETTE_03 GLANET_01 GLANET_02 GLANET_03 GLANET_04 GLANET_07 MOTHE_01 VERGOGNE_01 ONCRE_01 ONCRE_02 ONCRE_06 Tableau 2 : Liste des seuils gênant la migration piscicole recensés sur le bassin versant de la Glane classés par rivière d’aval en amont. 1.1. Rappel du contexte administratif Après quelques modifications de statut et de transferts de compétences, le contexte administratif s’est simplifié sur ce bassin versant. En effet, le bassin de la Glane arrose principalement 15 communes dont 7 adhèrent au Syndicat d'Aménagement du Bassin de la Vienne Moyenne via la communauté de communes Vienne Glane et la communauté de communes "l'Aurence Glane Développement", et, 3 avec lesquelles une convention de partenariat a été signée (Veyrac, Saint Gence et Peyrilhac) pour la réalisation des travaux sur les cours d’eau (carte 2). 5 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane Seules les communes de Brigueuil, Cieux, Bonnac la Côte, Blond et Montrol Sénard ne sont pas couvertes pas le Syndicat d'Aménagement du Bassin de la Vienne Moyenne. 1.2. Rappel du contexte réglementaire Ce projet s’insère dans la mise en place progressive d’un Contrat de Restauration et d’Entretien (CRE) sur 250 km de cours d’eau du territoire de la Vienne moyenne. La Vienne est un cours d’eau non domanial soumis, en ce qui concerne la propriété du sol, au régime de droit privé. Son lit et les berges appartiennent aux propriétaires riverains. Lorsque les deux rives appartiennent à des propriétaires différents, chacun d’eux a la propriété de la moitié du lit, suivant une ligne de partage supposée située au milieu du cours d’eau sauf titre ou prescription contraire. Aussi, le Code de l’Environnement donne la possibilité aux collectivités territoriales et à leurs groupements de se substituer aux obligations dévolues aux propriétaires riverains en matière d’entretien du lit et des rives définies par l’article 114 de l’ancien Code Rural : article 211-7 du Code de l’Environnement. Cette substitution est rendue légitime par une procédure de Déclaration d’Intérêt Général établie par arrêté Préfectoral pris après enquête publique. Par ailleurs, l’article 109 de l’ancien Code Rural : article 215-10 du Code de l’Environnement, laisse envisager que des ouvrages sur cours d’eau non domaniaux peuvent être révoqués ou modifiés sous certaines conditions. Il semble toutefois que les décrets en Conseil d’Etat n’ont pas été pris. Section 2 : Police et conservation des eaux Article L215-7 L'autorité administrative est chargée de la conservation et de la police des cours d'eau non domaniaux. Elle prend toutes dispositions pour assurer le libre cours des eaux. Dans tous les cas, les droits des tiers sont et demeurent réservés. Article L215-8 Le régime général de ces cours d'eau est fixé, s'il y a lieu, de manière à concilier les intérêts des diverses catégories d'utilisateurs de leurs eaux avec le respect dû à la propriété et aux droits et usages antérieurement établis, après enquête d'utilité publique, par arrêté du ministre dont relève le cours d'eau ou la section du cours d'eau. Article L215-9 Le propriétaire riverain d'un cours d'eau non domanial ne peut exécuter des travaux au-dessus de ce cours d'eau ou le joignant qu'à la condition de ne pas préjudicier à l'écoulement et de ne causer aucun dommage aux propriétés voisines. Article L215-10 I. - Les autorisations ou permissions accordées pour l'établissement d'ouvrages ou d'usines sur les cours d'eaux non domaniaux peuvent être révoquées ou modifiées sans indemnité de la part de l'Etat exerçant ses pouvoirs de police dans les cas suivants : 1º Dans l'intérêt de la salubrité publique, et notamment lorsque cette révocation ou cette modification est nécessaire à l'alimentation en eau potable de centres habités ou en est la conséquence ; 2º Pour prévenir ou faire cesser les inondations ; 3º Dans les cas de la réglementation générale prévue à l'article L. 215-8 ; 4º Lorsqu'elles concernent les ouvrages établissant ou réglant le plan d'eau ou les établissements ou usines qui, à dater du 30 mars 1993, n'auront pas été entretenus depuis plus de vingt ans ; toute collectivité publique ou tout établissement public intéressé peut, en cas de défaillance du permissionnaire ou du titulaire de l'autorisation, et à sa place, après mise en demeure par le préfet, exécuter les travaux qui sont la conséquence de la révocation ou de la modification de la permission ou de l'autorisation, et poursuivre, à l'encontre du permissionnaire ou du titulaire de l'autorisation, le remboursement de ces travaux ; 6 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 5º Pour des raisons de protection de l'environnement et notamment lorsque ces autorisations soumettent les milieux naturels aquatiques à des conditions hydrauliques critiques non compatibles avec leur préservation selon les modalités fixées par décret en Conseil d'Etat. II. - Les dispositions du I sont applicables aux permissions ou autorisations accordées en vertu des articles L. 214-1 à L. 214-6, ou antérieurement à la mise en vigueur de ces dispositions, ainsi qu'aux établissements ayant une existence légale et aux entreprises autorisées en application du titre III de la loi du 16 octobre 1919 relative à l'utilisation de l'énergie hydraulique. III. - Les conditions d'application du 4º du I sont fixées par un décret en Conseil d'Etat. Article L215-11 Les propriétaires ou fermiers de moulins et usines, même autorisés ou ayant une existence légale, sont garants des dommages causés aux chemins et aux propriétés. Article L215-12 Les maires peuvent, sous l'autorité des préfets, prendre toutes les mesures nécessaires pour la police des cours d'eau. Article L215-13 La dérivation des eaux d'un cours d'eau non domanial, d'une source ou d'eaux souterraines, entreprise dans un but d'intérêt général par une collectivité publique ou son concessionnaire, par une association syndicale ou par tout autre établissement public, est autorisée par un acte déclarant d'utilité publique les travaux. Par ailleurs, lorsqu’un propriétaire exploite la force hydraulique pour une production d’hydroélectricité, le barrage, seuil, digue ou gué se rapportant à la microcentrale lui appartient en totalité. En référence à l’article 10 de la Loi du 16 octobre 1919 relative à l’utilisation de l’énergie hydraulique, le propriétaire est dans l’obligation d’équiper le barrage d’une échelle à poissons pour leur libre circulation, et, de garantir un débit réservé dans la rivière. La Glane et son bassin versant ne sont ni classées, ni réservées. Rivières réservées Il s'agit des cours d'eau ou portions de cours d'eaux, désignés par décret en Conseil d'Etat, sur lesquels aucune autorisation ou concession n'est donnée pour les entreprises hydrauliques nouvelles (article 2 de la loi du 16 octobre 1919 sur l'utilisation de l'énergie hydraulique). Rivières classées Les rivières sont dites classées pour permettre la libre circulation des poissons migrateurs au titre de l'article L432-6 du du Code de l'Environnement. Le dispositif permet de préserver ou de restaurer les voies de migration selon deux régimes d'obligation: -Sur les cours d’eau classés par décret, au titre du premier alinéa de l’article L 432-6 du Code de l’Environnement, l’obligation de maintenir la libre circulation piscicole au moyen de dispositifs de franchissement s’applique aux ouvrages nouveaux, y compris ceux qui font l’objet de renouvellement d’autorisation administrative et ceux qui n’ont pas d’existence juridique ; -Sur les cours d’eau où le classement par décret est complété par un arrêté fixant la liste des espèces migratrices (1er et 2ème alinéas de l’article L 432-6), l’obligation est étendue à tous les ouvrages existants. Qu’ils soient nouveaux ou anciens, la mise en conformité systématique des ouvrages s’impose dans un délai de 5 ans à compter de la publication de la liste des espèces. Quand les cours d’eau sont classés avec leurs affluents, seuls les affluents primaires ont été pris en compte. Enfin, l’Etat peut retirer ou modifier sans indemnité son autorisation dans l’intérêt de la salubrité publique, pour prévenir les inondations, pour protéger les milieux aquatiques soumis à des conditions hydrauliques critiques non compatibles avec leur préservation ou si les ouvrages sont abandonnés ou ne font plus l’objet d’un entretien (article 10 de la Loi sur 7 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane l’Eau n°92-3 du 3 janvier 1992 avec les décrets d’application n°93-742 et 93-743 du 29 mars 1993). Extrait du Code Rural (Partie Législative) Sous-section 1 : Travaux prescrits ou exécutés par les départements, les communes, leurs groupements et les syndicats mixtes ainsi que par les concessionnaires de ces collectivités Article L. 151-36 (Loi nº 92-1283 du 11 décembre 1992 annexe Journal Officiel du 12 décembre 1992) (Loi nº 93-934 du 22 juillet 1993 art. 5 I, II Journal Officiel du 23 juillet 1993) (Loi nº 96-142 du 21 février 1996 art. 11 Journal Officiel du 24 février 1996) (Loi nº 2001-602 du 9 juillet 2001 art. 28 III, art. 33 XX Journal Officiel du 11 juillet 2001) (Loi nº 2003-699 du 30 juillet 2003 art. 55 I Journal Officiel du 31 juillet 2003) (Loi nº 2005-157 du 23 février 2005 art. 198 I Journal Officiel du 24 février 2005) (Loi nº 2005-157 du 23 février 2005 art. 92 b Journal Officiel du 24 février 2005 en vigueur le 1er janvier 2006) (Loi nº 2006-11 du 5 janvier 2006 art. 51 Journal Officiel du 6 janvier 2006) Les départements, les communes ainsi que les groupements de ces collectivités et les syndicats mixtes créés en application de l'article L. 5721-2 du code général des collectivités territoriales peuvent prescrire ou exécuter les travaux entrant dans les catégories ci-dessous définies, lorsqu'ils présentent, du point de vue agricole ou forestier, un caractère d'intérêt général ou d'urgence : 1º Lutte contre l'érosion et les avalanches, défense contre les torrents, reboisement et aménagement des versants, défense contre les incendies et réalisation de travaux de desserte forestière, pastorale ou permettant l'accès aux équipements répondant aux objectifs de protection précités ; 2º Travaux de débroussaillement des terrains mentionnés à l'article L. 126-2 du présent code ; 3º Curage, approfondissement, redressement et régularisation des canaux et cours d'eau non domaniaux et des canaux de dessèchement et d'irrigation ; 4º et 5º (alinéas abrogés) ; 6º Irrigation, épandage, colmatage et limonage ; 7º Les travaux de débardage par câble et les travaux nécessaires à la constitution d'aires intermédiaires de stockage de bois. Les personnes morales mentionnées au premier alinéa prennent en charge les travaux qu'elles ont prescrits ou exécutés. Elles peuvent toutefois, dans les conditions prévues à l'article L. 151-37, faire participer aux dépenses de premier établissement, d'entretien et d'exploitation des ouvrages les personnes qui ont rendu les travaux nécessaires ou qui y trouvent intérêt. Lorsque le montant de la participation aux travaux est supérieur au tiers de la valeur avant travaux du bien immobilier qui en bénéficie, le propriétaire peut exiger de la personne morale qu'elle acquière son bien dans un délai de deux ans à compter du jour de la demande. A défaut d'accord amiable sur le prix à l'expiration du délai, le juge de l'expropriation, saisi par le propriétaire ou la personne morale, prononce le transfert de propriété et fixe le prix du bien. Article L. 151-37 (Loi nº 2003-699 du 30 juillet 2003 art. 55 I Journal Officiel du 31 juillet 2003) Le programme des travaux à réaliser est arrêté par la ou les personnes morales concernées. Il prévoit la répartition des dépenses de premier établissement, d'exploitation et d'entretien des ouvrages entre la ou les personnes morales et les personnes mentionnées à l'article L. 151-36. Les bases générales de cette répartition sont fixées compte tenu de la mesure dans laquelle chacune a rendu les travaux nécessaires ou y trouve un intérêt. Le programme définit, en outre, les modalités de l'entretien ou de l'exploitation des ouvrages qui peuvent être confiés à une association syndicale autorisée à créer. Le programme des travaux est soumis à enquête publique par le préfet, selon une procédure prévue par décret en Conseil d'Etat. L'enquête publique mentionnée à l'alinéa précédent vaut enquête préalable à la déclaration d'utilité publique des opérations, acquisitions ou expropriations éventuellement nécessaires à la réalisation des travaux. 8 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane Le caractère d'intérêt général ou d'urgence des travaux ainsi que, s'il y a lieu, l'utilité publique des opérations, acquisitions ou expropriations nécessaires à leur réalisation sont prononcés par arrêté ministériel ou par arrêté préfectoral. Toutefois, l'exécution des travaux est dispensée d'enquête publique lorsqu'ils sont nécessaires pour faire face à des situations de péril imminent, qu'ils n'entraînent aucune expropriation et que le maître d'ouvrage ne prévoit pas de demander de participation financière aux personnes intéressées. Il est cependant procédé comme indiqué à l'article 3 de la loi du 29 décembre 1892 sur les dommages causés à la propriété privée par l'exécution des travaux publics. Sont également dispensés d'enquête publique, sous réserve qu'ils n'entraînent aucune expropriation et que le maître d'ouvrage ne prévoie pas de demander une participation financière aux personnes intéressées, les travaux portant sur un cours d'eau couvert par un schéma mentionné à l'article L. 212-3 du code de l'environnement, directement liés à une inondation déclarée catastrophe naturelle en application de l'article L. 125-1 du code des assurances, réalisés dans les trois ans qui suivent celle-ci et visant à rétablir le cours d'eau dans ses caractéristiques naturelles. Les dépenses relatives à la mise en oeuvre de cette procédure sont à la charge de la ou des collectivités qui en ont pris l'initiative. Article L. 151-37-1 (inséré par Loi nº 2003-699 du 30 juillet 2003 art. 55 I Journal Officiel du 31 juillet 2003) Il peut être institué une servitude de passage permettant l'exécution des travaux ainsi que l'exploitation et l'entretien des ouvrages. Le projet d'institution de servitude est soumis à une enquête publique. L'enquête mentionnée à l'article L. 151-37 peut en tenir lieu. Les propriétaires ou occupants des terrains grevés de cette servitude de passage ont droit à une indemnité proportionnée au dommage qu'ils subissent, calculée en tenant compte des avantages que peuvent leur procurer l'exécution des travaux et l'existence des ouvrages ou installations pour lesquels cette servitude a été instituée. Les contestations relatives à cette indemnité sont jugées comme en matière d'expropriation pour cause d'utilité publique. Article L. 151-38 (Loi nº 96-142 du 21 février 1996 art. 11 Journal Officiel du 24 février 1996) (Loi nº 2001-602 du 9 juillet 2001 art. 33 XX Journal Officiel du 11 juillet 2001) (Loi nº 2005-157 du 23 février 2005 art. 198 II, III Journal Officiel du 24 février 2005) Les départements, les communes ainsi que les groupements de ces collectivités et les syndicats mixtes créés en application de l'article L. 5721-2 du code général des collectivités territoriales sont, ainsi que leurs concessionnaires, investis, pour la réalisation des travaux, de tous les droits et servitudes dont disposent les associations syndicales autorisées. Le recouvrement des cotisations des intéressés est effectué comme en matière de contributions directes. Lorsqu'il s'agit d'un des aménagements mentionnés aux 1º et 2º du I de l'article L. 211-7 du code de l'environnement, il peut être procédé à l'expropriation des droits d'eau, exercés ou non, des propriétaires riverains, à l'exclusion de ceux qui sont exercés dans le cadre de concessions de forces hydrauliques, en application de la loi du 16 octobre 1919 relative à l'utilisation de l'énergie hydraulique. Lorsqu'en application du 1º de l'article L. 151-36 des travaux de desserte sont réalisés, l'assiette des chemins d'exploitation est grevée d'une servitude de passage et d'aménagement. Lorsque, en application du 7º de l'article L. 151-36, des travaux d'installation et de réalisation de débardage par câble sont réalisés, une servitude de passage et d'aménagement est créée au profit du demandeur. Article L. 151-38-1 (inséré par Loi nº 2001-602 du 9 juillet 2001 art. 33 XX Journal Officiel du 11 juillet 2001) Les acquéreurs de biens immobiliers situés dans les zones où la prévention contre les incendies de forêts est imposée doivent être informés des contraintes qu'ils subiront. Celles-ci sont mentionnées dans tout acte notarié ou sous-seing privé. Article L. 151-39 Lorsque le programme des travaux mentionnés à l'article L. 151-37 a prévu que l'entretien et l'exploitation des ouvrages sont confiés à une association syndicale autorisée à créer, à laquelle seront remis ces ouvrages, et au cas où cette association ne peut être constituée en temps utile, il pourra être pourvu à sa constitution d'office, par décision préfectorale. 9 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane Article L. 151-40 Les dépenses d'entretien et de conservation en bon état des ouvrages exécutés en application des articles L. 151-36 à L. 151-39 ont un caractère obligatoire. Les conditions d'application des articles L. 151-36 à L. 151-39 sont fixées, en tant que de besoin, par décret en Conseil d'Etat. Extrait du Code de l’Environnement (Partie Législative) Article L. 211-7 – I – (Loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003, article 55-II) Sous réserve du respect des dispositions des articles 5 et 25 du code du domaine public fluvial et de la navigation intérieure, les collectivités territoriales et leur groupement ainsi que les syndicats mixtes créés en application de l’article L. 5721-2 du code général des collectivités territoriales et la communauté locale de l’eau sont habilités à utiliser les articles L. 151-36 à L. 151-40 du code rural pour entreprendre, l’étude, l’exécution et l’exploitation de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence, dans le cadre du schéma d’aménagement et de gestion des eaux s’il existe et visant : 1° L'aménagement d'un bassin ou d'une fraction de bassin hydrographique ; 2° L'entretien et l'aménagement d'un " cours d’eau, canal, lac ou plan d’eau, y compris les accès à ce cours d’eau, à ce canal, à ce lac ou à ce plan d’eau " ; 3° L'approvisionnement en eau ; 4° La maîtrise des eaux pluviales et de ruissellement " ou la lutte contre l’érosion des sols "; 5° La défense contre les inondations et contre la mer ; 6° La lutte contre la pollution ; 7° La protection et la conservation des eaux superficielles et souterraines ; 8° La protection et la restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisées riveraines ; 9° Les aménagements hydrauliques concourant à la sécurité civile ; 10° L’exploitation, l’entretien et l’aménagement d’ouvrages hydrauliques existants ; 11° La mise en place et l’exploitation de dispositifs de surveillance de la ressource en eau et des milieux aquatiques ; 12° L’animation et la concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques dans un sous-bassin ou un groupement de sous-bassins, ou dans un système aquifère, correspondant à une unité hydrographique. " " I bis. Lorsqu’un projet visé aux 1°, 2° et 5° du I dépassant un seuil financier fixé par décret est situé dans le périmètre d’un établissement public territorial de bassin visé à l’article L. 213-10, le préfet saisit pour avis le président de cet établissement. A défaut de réponse dans un délai de deux mois, l’avis est réputé favorable. " II. L'étude, l'exécution et l'exploitation des dits travaux peuvent être concédées notamment à des sociétés d'économie mixte. Les concessionnaires sont fondés à percevoir le prix des participations prévues à l'article L. 151-36 du code rural. III. Il est procédé à une seule enquête publique au titre de l'article L. 151-37 du code rural, des articles L. 214-1 à L. 214-6 du présent code et, s'il y a lieu, de la déclaration d'utilité publique. (Loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003, article 55-II) " IV. Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée, les servitudes de libre passage des engins d’entretien dans le lit ou sur les berges des cours d’eau non domaniaux, instaurées en application du décret n° 59-96 du 7 janvier 1959 relatif aux servitudes de libre passage sur les berges des cours d’eau non navigables ni flottables sont validées et valent servitudes au sens de l’article L. 151-37-1 du code rural. " V. Les dispositions du présent article s’appliquent aux travaux, actions, ouvrages ou installations de l’Etat. " " VI. " Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du présent article. 10 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 2. Analyse de l’existant 2.1 Comportement du bassin versant et activités humaines 2.1.1 Le régime hydraulique La Glane prend sa source à 360 m d’altitude sur la commune de Saint Jouvent en Haute Vienne. Sur la zone d’étude, une seule station de mesure peut être utilisée comme source de données (carte 3) : Station L0813010 au pont du Dérot sur la commune de Saint Junien (aval). Les débits mensuels et journaliers (m3.s-1) caractéristiques sont les suivants : (données calculées sur 40 ans) Débits (m3.s-1) Qsp (L/s/km2) Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année 7.38 7.75 6.07 5.45 4.21 2.29 1.13 0.74 0.93 1.85 3.72 5.91 3.93 25.6 26.9 21.1 18.9 14.6 8 2.9 2.6 3.2 6.4 12.9 20.5 13.6 Tableau 3 : Ecoulements mensuels (naturels) de la Glane (sources : DIREN Limousin) Sur les 40 dernières années, il a été relevé que juillet, août et septembre sont en général les mois où les étiages sont sévères. De plus, les mois de juin et d’octobre présentent également des débits moyens mensuels relativement faibles (de l’ordre de 2 m3.s-1). En se basant sur les résultats des 40 dernières années, on remarque que le débit de la Glane est assez régulier sur juillet, août et septembre. Données des modules interannuels (intervalle de confiance à 95%) en m3.s-1 Modules Quinquennale sèche Médiane Quinquennale humide La Glane 3.93 3 4 4.9 Données en basses eaux (intervalle de confiance à 95%) en m3.s-1 Fréquence Biennale Débits caractéristiques VCN3 VCN10 QMNA La Glane 0.31 0.35 0.5 11 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane VCN3 VCN10 QMNA Quinquennale sèche 0.19 0.22 0.33 Données en période de crues (intervalle de confiance à 95%) en m3.s-1 Fréquence Biennale Quinquennale Décennale Vicennale Cinquantennale Débits caractéristiques QJ QIX QJ QIX QJ QIX QJ QIX QJ QIX La Glane 29 35 41 49 48 59 55 68 64 79 Débits maximums connus en m3.s-1 : Débit instantané Débit journalier 74.3 52 La Glane Le 6 janvier 1982 Le 13 janvier 2004 Sur ce bassin versant, les débits sont finalement assez soutenus avec un module annuel spécifique de 13,6 L.s-1.km-2. En lien avec son climat et sa géologie, le bassin de la Glane se comporte différemment selon les années et les saisons. Etant constitué que de peu de réserves souterraines en raison de son sol imperméable (essentiellement granites à 2 micas), la Glane souffre généralement d’étiages sévères en cas de déficit pluviométrique (jusqu’à 0,1 – 0,2 m3.s-1 journalier) tandis que les épisodes pluvieux importants entraînent rapidement de graves inondations (plus de 52 m3.s-1 en janvier 2004). 2.1.2 La qualité de l’eau Sur la zone d’étude, une seule station de mesure peut être utilisée comme sources de données (carte 3) : Station 80830 au sur la commune d’Oradour sur Glane (médiane). Le tableau 4 résume les données annuelles de cette station mise en place depuis 2001. 12 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 2005 2004 2003 2002 2001 MOOX AZOTE NITRATE PHOSPHORE PARTICULES EN SUSPENSION TEMPERATURE MINERALISATION ACIDIFICATION VEGETAUX BRYOPHYTES IBGN Tableau 4 : Synthèse des données qualité d’eau de la Glane Classes de qualité Très bonne qualité Bonne qualité Qualité passable Mauvaise qualité Très mauvaise qualité Non qualifiée OBJECTIF DE QUALITE 1B D’après les résultats affichés dans le tableau 4, les paramètres mesurés répondent aux objectifs de qualité fixés. Pour autant, quelques résultats appellent des commentaires. La Glane subit assez régulièrement des altérations de type MOOX et PHOSPHORE. Il semble que l’activité agricole intense soit à l’origine de rejets plus ou moins diffus. De plus, l’occupation particulière du bassin versant marqué par une prolifération des étangs ou plans d’eau avec parfois un cloisonnement supplémentaire sur l’axe principal par des seuils de hauteur variable entraîne également des résultats plutôt négatifs sur les MOOX. Enfin, le paramètre PHOSPHORE est généralement de qualité passable car, bien qu’il existe une pression foncière croissante sur ce territoire, les STEP ne sont pas équipées de filières de traitement tertiaire. En outre, des analyses ponctuelles ont été effectuées sur des affluents de la Glane dans le cadre d’études diverses. En synthèse, on peut indiquer : - qu’en 1999, la qualité des eaux du ruisseau de la Boulonnie était qualifiée de passable en raison de teneurs élevées en matières phosphorées et azotées. Sa qualité se dégrade en 2000 jusqu’à « très mauvaise » en raison du paramètre phosphore. - qu’en 2000, analysant les concentrations en MOOX et en ions nitrate de l’Oncre, sa qualité était qualifiée de passable. - qu’en 2001, la partie amont de la Glane était qualifiée de bonne qualité malgré une augmentation de concentrations en ions phosphore de Saint Jouvent à Nieul. - que les analyses réalisées sur les secteurs aval du Glanet et de la Vergogne ne montrent pas d’altérations importantes, des IBGN réalisés sur le Glanet donnent des notes de 16 à 18 / 20. Vis-à-vis de l’état des lieux opérés en prévision du bon état écologique des cours d’eau d’ici à 2015, la Glane est classée en « doute » notamment en raison de sa morphologie et son cloisonnement. La présence de nombreux seuils explique en partie ce classement. 13 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 2.1.3 Adduction d’eau potable ou prélèvements Au Gué Jiraud, la Glane est le siège de la prise d’eau brute destinée à la consommation humaine de la ville de Saint Junien. A environ 3 km de sa confluence, le plan d’eau est fortement eutrophisé, et le volume de stockage est fortement réduit par l’envasement. On estime que près de 80 % des 77.000 m3 du plan d’eau sont remplis par des sédiments apportés par la Glane. Des études récentes montrent qu’en moyenne, dans ces conditions et pendant près de 30 jours par an, le débit de la Glane est insuffisant pour respecter la demande en eau brute de la ville de Saint Junien et le débit réservé imposé par la réglementation. 2.1.4 Activités humaines On peut relater des activités humaines en rapport avec les différents usages suivants : Prélèvements et rejets Le bassin versant de la Glane est essentiellement de type rural. L’activité agricole y est prépondérante avec prédominance de l’élevage extensif. L’activité industrielle est peu développée. Le bassin versant est traversé par plusieurs voies de communications importantes. Les pollutions constatées sur la Glane (MOOX, Nitrate et Phophate) traduisent une contamination organique (rejets domestiques) et des rejets agricoles (cultures et élevages), elles proviennent essentiellement de pollutions diffuses. Toutefois, quelques risques significatifs restent identifiés : les rejets de STEP, l’épandage non contrôlé des boues, les rejets de quelques professionnels. Ce bassin versant est essentiellement soumis au prélèvement d’eau brute pour la production d’eau potable de la ville de Saint Junien. On relate 2 points de prélèvement lié à l’irrigation de parcelle agricole. Production hydroélectrique Actuellement sur les 26 seuils qui jalonnent le lit de la Glane sur ce secteur, 3 sont équipés de micro-centrales appartenant à des particuliers qui vendent leur production pour tout ou partie à EDF. Ces seuils ont différents impacts sur la rivière : - ils entravent les mouvements des poissons migrateurs - ils limitent le débit à l’aval. - ils représentent un obstacle plus ou moins gênant à la libre circulation des engins nautiques de loisirs. De plus, parmi les 26 digues recensées sur la Glane, 21 ne permettent pas le passage des poissons sans la réalisation d’ouvrages de franchissement. Tourisme et loisirs 14 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane - - L’activité touristique est relativement peu développée dans ce secteur. Avec près de 300.000 visiteurs par an, seul le centre de la mémoire d’Oradour sur Glane apporte une activité significative dans ce domaine. La pêche : quatre organisations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) se partagent l’organisation de la pêche sur le tronçon étudié (Oradour sur Glane, Veyrac et 2 AAPPMA à Saint Junien). A part quelques acquisitions foncières, les lieux privilégiés des pêcheurs restent bien évidemment les berges les plus accessibles donc les lieux les plus fréquentés et les zones entretenues régulièrement : les moulins, les campings, les ponts et les confluences. 2.2 Prescriptions du SDAGE et du SAGE Le projet envisagé respecte les prescriptions du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Loire Bretagne, notamment l’objectif VI.3. « retrouver des rivière vivantes et mieux les gérer » et son alinéa « assurer le retour des poissons migrateurs », et, les préconisations générales vis à vis des aménagements de loisirs en rive. Le projet envisagé s’intègre également dans les préconisations du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin versant de la Vienne. Il rejoint notamment les actions : - 76 : application de la réglementation relative aux cours d’eau classés et réservés, - 78 : restaurer la libre circulation des poissons grands migrateurs en Vienne aval, - 79 : identifier puis équiper les ouvrages transversaux perturbant la libre circulation des poissons et des canoës. Une étude visant à recenser le plus exhaustivement possible l’ensemble des seuils perturbant la libre circulation des poissons sur la Vienne et ses affluents a été initiée par la Région Limousin pilote du SAGE Vienne. Ce dossier pourra servir de bases de documentations à cette étude. 2.3 Le Milieu Naturel Sur ce secteur, seul l’aval de la Glane (après le pont du Dérot) est en seconde catégorie piscicole, le secteur amont et l’ensemble de ces affluents sont classés en première catégorie. La largeur de la Glane est d’environ 1 m à la source pour atteindre près de 10 m à sa confluence. Malgré sa catégorie, la Glane est essentiellement peuplée de poissons blancs dans son cours inférieur (carpes, ablettes, brochets et truites sont présents). Le contexte piscicole de ce bassin versant est qualifié de perturber. On distingue toutefois le secteur amont à dominante salmonicole du secteur aval classé intermédiaire (carte 4). Les frayères sur le secteur de la Glane sont assez nombreuses mais généralement peu accessibles aux poissons « sauvages ». Les AAPPMA procèdent, chaque année, à des déversements et alevinages de nombreux poissons de tous types : truite fario, goujons, … Le bassin versant est essentiellement agricole avec quelques grosses exploitations. Le secteur d’étude de la Glane concerné par ce projet d’aménagement des seuils comporte 9 ZNIEFF (dont 8 de type 1), 4 sites inscrits et un secteur protégé par arrêté de biotope (carte 5) : 15 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 2.3.1 Les ZNIEFF La tourbière de Pioffret : 29 ha sur la commune de Blond (type 1) Milieux déterminants Espèces déterminantes Faune Landes humides Tourbières bombées, faciès dégradé à molinie Communautés de Rhynchospora alba Tourbières de transition, tourbières tremblantes Oiseaux : Locustelle tachetée Insectes : Grillon des marais, Miroir Flore Drosera intermédiaire, Laîche à deux nervures, Laîche en ampoule, Narthécie des marais, Trèfle d’eau La lande de Cinturat : 89 ha sur les communes de Cieux et Javerdat (type 1) Milieux déterminants Espèces déterminantes Faune Oiseaux : Busard Saint Martin, Engoulevent Landes humides atlantiques septentrionales à d’Europe Insectes : Criquet à deux tâches, Miroir Erica tetralix Landes sèches atlantiques à Eric et Ulex Flore Communautés de Rhynchospora alba Bruyère à balai, Drosera à feuilles rondes, Bas marais acides Drosera intermédiaire, Rhynchospore blanc, Rhynchospore brun, Scille printanière, Spiranthe d’été Les étangs de Fromental et Chaos rocheux de ma Roche aux Fées : 88 ha sur la commune de Cieux (type 1) Milieux déterminants Formations amphibies des rives exondées, des lacs, étangs et mares Groupements à reine des prés et communautés associées Bois marécageux à aulne, saule et piment royal Dalles rocheuses Landes sèches atlantiques à Erica et Ulex Espèces déterminantes Flore Bruyère à balai, Comaret des marais, Elantine à six étamines, Flûteau nageant, Néflier d’Allemagne, Parnassie des marais, Trèfle d’eau 16 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane Etang de Cieux : 58 ha sur la commune de Cieux (type 1) Milieux déterminants Groupements à reine des prés et communautés associées Eaux dormantes Formations à grandes laîches (magnocariçaies) Dalles rocheuses Végétation des rochers et falaises intérieures silicieuses Espèces déterminantes Faune Oiseaux : Bihoreau gris, Héron pourpré, Hirondelle de rivage, Râle d’eau, Rousserolle effarvatte Flore Comaret des marais, Pédiculaire des marais Littorelle à fleur, Les marais et zones humides des Valades : 224 ha sur les communes de Peyrilhac et Veyrac (type 1) Milieux déterminants Groupements à reine des prés et communautés associées Prairies humides eutrophes Bois marécageux à aulne, saule et piment royal Formations à grandes laîches (magnocariçaies) Jonçaies des marais dégradés ou pâtures Espèces déterminantes Faune Oiseaux : Busard Saint Martin, Cisticole des joncs, Mésange boréale, Pipit farlouse, Râle d’eau, Sarcelle d’été, Sarcelle d’hiver La vallée de la Glane au site Corot : 114 ha sur la commune de Saint Junien (type 1) Milieux déterminants Espèces déterminantes Faune Oiseaux : Bec croisé des sapins, Concle plongeur Végétation des rochers et falaises intérieures Insectes : Cordulie métallique, Sympetrum méridionale, Sympetrum noir silicieuses Petites roselières des eaux vives Flore Pâturin de chaix, Potentille des montagnes, Seneçon à feuilles d’adonis 17 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane La tourbière du petit Moulin de Veyrac : 8 ha sur la commune de Veyrac (type 1) Milieux déterminants Landes humides Tourbières de transition, tourbières tremblantes Tourbières bombées, faciès dégradé à molinie Bas marais acides Groupements à reine des prés et communautés associées Espèces déterminantes Faune Insectes : Agrion de Mercure Flore Drosera à feuilles rondes, Drosera intermédiaire, Narthécie des marais, Parnassie des marais, Rhynchospore blanc, Spiranthe d’été, Trèfle d’eau Les étangs de la forêt de Brigueuil : 1.163 ha sur les communes de Brigueuil et Javerdat (type 1) Milieux déterminants Espèces déterminantes Faune Formations à grandes laîches Bas marais acides Tourbières boisées Landes humides Oiseaux : Hirondelle de rivage, Pie-grièche écorcheur Flore Sureau des marais, Potentille des marais, Paturin de chaix Le bois des Landilles et du Mas Boucher : 289 ha sur les communes de Saint Gence et de Veyrac (type 2) Milieux déterminants Espèces déterminantes Faune Landes humides Insectes : Agrion de Mercure Chênaies acidiphiles (et chênaies-hêtraies Flore acidiphiles) Drosera à feuilles rondes, Drosera Eaux dormantes Groupements à reine des prés et intermédiaire, Narthécie des marais, Parnassie des marais, Rhynchospore blanc, Spiranthe d’été, communautés associées Trèfle d’eau D’une superficie totale d’environ 20 km2, le patrimoine écologique représente près de 6 % du bassin versant de la Glane. 18 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 2.3.2 Les sites inscrits La vallée de la Glane à Nieul D’une superficie de 138 ha inscrite le 27 décembre 1982, le site de la vallée de la Glane à Nieul s’étend de son entrée dans la commune aux abords du bourg. Cette portion de cours est assez encaissée dans la partie amont, entre la Poitevine et Puymaud, puis plus calme, au milieu des prés, en aval. La vallée de la Glane à Saint Junien D’une superficie de 120 ha inscrite le 16 mai 1989, le site de la vallée de la Glane à Saint Junien représente la portion de rivière la plus accidentée de son parcours. la vallée présente un grand intérêt botanique, notamment par la présence de deux fougères rares. Les monts de Blond D’une superficie de 4.300 ha inscrite le 5 septembre 1977, le site des monts de Blond comprend la zone de piedmont qui présente des intérêts préhistorique, légendaire, paysager et écologique important. Le château de Nieul et son parc D’une superficie de 0,1 ha inscrite et classée le 20 février 1943, ce site comprend le château de Nieul, l’étang aménagé au sud, le parc boisé situé à l’Est et la portion de vallée jusqu’au remblai de la voie ferrée. Quelques constructions situées le long de la RD 28 sont également incluses dans le périmètre de protection. D’une superficie totale d’environ 45 km2, le patrimoine bâti représente près de 14 % du bassin versant de la Glane. 2.3.3 Un arrêté de biotope : La Lande de Cinturat à Cieux Située sur la tête de bassin versant du ruisseau de la Chabrette, la lande de Cinturat constitue un milieu d’environ 31 ha plutôt marginal dans la Région. Protégé par un arrêté préfectoral du 12 janvier 1993, il s’agit d’une formation de bruyère à balais dépassant très souvent 2 à 3 mètres et formant des peuplements à l’allure de fourrés pré forestiers. D’origine atlantique et communément appelée « brandes », la lande de Cinturat demeure un site remarquable notamment par la séquence de sols rencontrés qui met en évidence les effets et l’importance des facteurs locaux dans la pédogenèse. La topographie du site, la 19 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane végétation et la roche mère jouent un rôle en synergie qui contrecarre, par l’effet du quartz, l’action du climat. Il en résulte la différenciation d’un sol podzolique au milieu des sols bruns et lessivés développés sur la granite. 20 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane 3. Description du projet L’objet de ce travail participe à l’élaboration d’un Contrat de Restauration et d’Entretien (CRE) sur le bassin versant de la Vienne et de la Glane. En vue des objectifs demandés pour 2015, les problématiques issues de la morphologie de la Glane et de son bassin versant mettent en doute l’atteinte des résultats. Dans ce contexte et faisant suite à l’étude diagnostic préalable au CRE, 33 seuils présents sur le bassin versant de la Glane ont été répertoriés comme gênant la libre circulation des poissons. Les fiches techniques présentées dans la suite de ce rapport, permettent de localiser précisément et de matérialiser les lieux ainsi que d’initier la réflexion quant à l’aménagement ou l’arasement de ces nombreux seuils. Outre les seuils qualifiés comme non franchissables ou temporairement franchissables de l’ensemble des cours d’eau de cette étude, la totalité des seuils de la Glane sont présentés. En effet, bien que qualifiés comme franchissables, quelques seuils mériteraient d’être totalement arasés car ils n’ont apparemment plus aucune utilité ou sont largement dégradés. On retrouve donc dans cet inventaire : 26 seuils sur la Glane, 3 seuils sur la Valette, 5 seuils sur le Glanet, 1 seuil sur la Mothe, 1 seuil sur la Vergogne, 3 seuils sur l’Oncre. 21 Recensement et propositions d’aménagements des seuils sur le bassin versant de la Glane CONCLUSION Après avoir présenté un bref aperçu des caractéristiques du bassin versant de la Glane, l’analyse de l’existant a été présenté tant en terme d’hydrologie, de qualité d’eau que des divers classements (faune, flore, bâti). Une analyse plus fine a été portée sur 37 seuils présents sur le bassin versant de la Glane. Outre l’ensemble des barrages de la Glane elle-même, 12 seuils des principaux affluents sont présentés. Datant pour la plupart de la fin du XIXème siècle, ils constituaient essentiellement un outil de production pour les moulins présents en bord de rivière et avaient également un usage d’irrigation. En 2006, seulement quelques barrages ont conservé une réelle utilité économique. Quelques autres constituent un patrimoine alors que la majorité n’a plus aucune utilité, n’est plus entretenue correctement, n’est plus curée fréquemment et participe au classement du bassin versant de la Glane en doute vis-à-vis de l’état des lieux issu de la Directive Cadre sur l’Eau. On estime ainsi que près de 26 seuils soit 43 % des 60 seuils initialement repérés pourraient être aménagés ou totalement arasés. 145