Peinture. Un agrandissement envisagé sous l
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Peinture. Un agrandissement envisagé sous l
entreprise métallurgie Peinture Un agrandissement envisagé sous l’an Le fabricant de vérins hydrauliques Douce Hydro a conduit le projet d’extension de son site industriel d’Albert, dans la Somme, avec une volonté d’évolution en matière de santé et sécurité au travail. L’installation de peinture, devenue obsolète, a été intégralement repensée. L’ouverture en hauteur pour le passage du pont roulant est un point clé de la cabine de peinture. 46 Travail & Sécurité – Janvier 2012 tinés à des milieux marins très agressifs. Il n’est pas rare qu’un client impose sa recette, d’où la grande diversité de peintures à base solvantée mises en œuvre, poursuit le responsable de production. Nous travaillons notamment avec l’Europe du Nord et les États-Unis, des pays très sensibles à la prévention des risques professionnels. Bien souvent, la sécurité fait partie du cahier des charges. » © Gaël Kerbaol/INRS Ê tre capable de lever des pièces de 80 tonnes et de fabriquer des éléments de 30 mètres de longueur… Dans le cadre d’un projet d’extension de ses capacités de production, Douce Hydro a vu les choses en grand ! À Albert, troisième ville de la Somme, ce fabricant et vendeur de vérins hydrauliques de très grandes tailles et d’amortisseurs antisismiques (1) souhaitait conserver une maîtrise totale des produits : usinage, assemblage, test, peinture… « En capacité de production, nous étions sur le point de devenir trop petits pour nos clients, explique Jérôme Gourdin, responsable de production. Avec 170 salariés, Douce Hydro est un peu, sur le marché du vérin hydraulique, comme le mécano du coin que l’on continue à fréquenter car on sait que le travail sera bien fait. » Pour preuve, le carnet de commandes va au-delà des deux prochaines années. Le projet d’agrandissement donne à l’entreprise l’opportunité de réviser une installation de peinture qui n’était plus aux normes. « Les vérins sont utilisés dans des conditions extrêmes. Certains sont par exemple des En 2009, Douce Hydro fait appel à la Carsat Nord-Picardie pour se faire aider dans ce projet et bénéficier d’un contrat de prévention. Ses points forts : la présence d’un animateur sécurité et la mise en place d’une nouvelle organisation, un investissement important du CHSCT, une parfaite connaissance de l’activité s’appuyant sur des analyses des accidents du travail et des études de postes nombreuses ainsi qu’une volonté affirmée d’intégrer la prévention à une véritable démarche de progrès. D’un autre côté, l’usine est encombrée, les machines du secteur usinage sont très anciennes et, en ce qui concerne la zone peinture, le travail en cabines ouvertes est totalement inadapté à la production. Il n’y a par ailleurs ni local de préparation des peintures, ni espace de stockage des produits. Produire plus, produire mieux À la suite de la définition d’actions prioritaires, une participation au financement des travaux d’extension des ateliers est accordée. « Nous avons insisté sur la diminution de l’exposition des salariés à des niveaux sonores élevés, la réduction des manutentions manuelles ainsi que sur le risque lié à la circulation dans l’en ceinte. Mais le point clé devait gle de la prévention Campagnes de mesures L e centre de mesures physiques de la Carsat Nord-Picardie est intervenu pour des mesures de décroissance linéaire dans les bâtiments. À la construction ou au réaménagement de locaux de travail où doivent être installées des machines bruyantes susceptibles d’exposer les opérateurs à des niveaux sonores quotidiens supérieurs à 85 dB(A), les parois des locaux doivent recevoir une correction acoustique permettant de respecter les valeurs minimales de pente DL précisées par l’arrêté du 30 août 1990. Ici, l’abaissement du niveau sonore par doublement de distance doit atteindre la valeur minimale réglementaire de 4 dB(A). En ce qui concerne la cabine de peinture, le flux d’air est homogène, aucun point de mesure n’est inférieur à 0,3 m/s et la moyenne est supérieure à 0,4 m/s. Pour le laboratoire de préparation, aucun point de mesure n’est inférieur à 0,5 m/s. pendant toute une phase de travail dans le flux d’air pollué. À la demande de la Carsat, un local fermé et ventilé pour le stockage des peintures sur zone de rétention a également été intégré, ainsi qu’une zone de préparation ventilée. « Stratégiquement, nous avons pour objectif de doubler notre croissance dans les deux ans. Mais ce n’est pas le seul enjeu. L’image de la métallurgie est mauvaise. Aujourd’hui, il est important de montrer que les choses peuvent se faire autre ment. Je suis convaincu qu’en offrant de meilleures condi tions de travail, nous faisons également évoluer la qua lité des produits », affirme Le coût de la prévention Jérôme Gourdin. Douce Hydro a d’ailleurs depuis multiplié ses actions de sensibilisation et de formation (pontiers, élingueurs, caristes…). Et les résultats sont là. Entre 2007 et 2011, l’entreprise a vu son nombre d’accidents du travail avec arrêt chuter de 19 à 8, le tout à effectif quasi constant. Une fois la cabine refermée, le peintre est maintenu dans un flux d’air neuf uniformément réparti. être l’achat et l’installation d’une cabine de peinture fer mée et ventilée à flux vertical, avec ouverture en hauteur pour le passage du pont roulant, explique Cyril Delaage, contrôleur de sécurité à la Carsat Nord-Picardie. Le centre de mesures physiques de la Carsat a pu conseiller l’entreprise sur les choix techniques pour la ventilation de la cabine. » En juin 2010, Douce Hydro inaugure son nouveau bâtiment de 5 000 m2, soit un tiers de la surface totale. Il est exclusivement réservé à l’assemblage et à la peinture, la fabrication amont (usinage) étant réorganisée dans les anciens locaux. La pose d’un bardage acoustique sur les parois du nouvel atelier permet d’éviter une réverbération excessive et la propagation du bruit. En complément, les opé- rateurs sont équipés de bouchons d’oreilles moulés. Par ailleurs, l’augmentation de la surface couverte par les ponts roulants a pour conséquence directe la diminution des manutentions manuelles et l’amélioration de la circulation. « La nouvelle cabine de pein ture permet de travailler sur des pièces de 8, 10, 12 ou 30 mètres, avec un dispositif modulable en fonction du type de produc tion », affirme Jérôme Gourdin. Les vérins sont acheminés par le toit. Une fois la cabine refermée, le peintre est maintenu dans un flux d’air neuf uniformément réparti. Des conditions nettement améliorées puisque, lorsque celui-ci utilisait la cabine ouverte à ventilation horizontale, il était contraint, compte tenu de la dimension du subjectile, de le contourner, se retrouvant ainsi © Gaël Kerbaol/INRS Pour en savoir plus : ED 839, Cabines d’application par pulvérisation de produits liquides, INRS. ED 906, Pulvérisation de produits liquides, objets lourds ou encombrants, INRS. À consulter et à télécharger sur www.inrs.fr. • C abine à flux vertical avec local de préparation : 365 000 euros. • Génie civil cabine : 158 300 euros. • Bardage acoustique du nouveau bâtiment : 49 900 euros. • Bardage acoustique sur ancien bâtiment : 20 560 euros. • Achat de bouchons moulés : 8 600 euros. • Total : plus de 600 000 euros. 1. Douce Hydro fabrique des vérins de tous types, utilisés par exemple pour l’installation des éoliennes en mer, pour l’asservissement des plates-formes pétrolières ou encore pour la construction d’édifices tels que le stade de Lille. Grégory Brasseur Travail & Sécurité – Janvier 2012 47