dossier de presse - Les Subsistances

Transcription

dossier de presse - Les Subsistances
3 spectacles
3 débats
1 foire aux
savoirs
DU 26 AU 29 NOVEMBRE 2015
DANS LE CADRE DE MODE D’EMPLOI :
UN FESTIVAL DES IDÉES
4ème ÉDITION
DOSSIER DE PRESSE
UN FESTIVAL DES IDÉES
du 16 au 29 novembre 2015
Les Subsistances I Lyon 1er
04 78 39 10 02 www.les-subs.com
Les Subsistances
Dossier de presse
3 spectacles
3 débats
1 foire aux
savoirs
DU 26 AU 29 NOVEMBRE 2015
DANS LE CADRE DE MODE D’EMPLOI :
UN FESTIVAL DES IDÉES
4ème ÉDITION
Lorsque l’on pense à ce qui forge notre identité, on pense aux points
forts, aux histoires, aux rencontres. On pense l’identité en addition. Mais
nos identité sont aussi constituées par les silences, les absents, les trous.
Ce sont sur ces « points aveugles », ces « moins » de nos identités que le
Live de Mode d’emploi a sollicité les créateurs.
Comment portons nous en nous nos morts connus ou inconnus, nos
absents, ce que nous taisons consciemment ou inconsciemment ?
Comment ces manques prennent reliefs pour nous constituer différents ?
Comment ces moins génèrent une parole singulière, un corps de densité
particulière et parfois font surgir une parole d’artiste ou de penseur ?
Après 10 jours de festival à Lyon et en Rhône-Alpes,
Les Subsistances et la Villa Gillet invitent des penseurs aux côtés des artistes de la scène pour faire
émerger des matières, images, paroles qui nous
aident à cheminer parmi les questionnements
contemporains.
Prendre le temps des questions, accepter la
confrontation, imaginer des solutions : trouver le
mode d’emploi, ensemble…
Les spectacles du Live sont produits par Les
Subsistances.
LANCÉ D’FESTIVAL
Jeudi 5 novembre à 19h
Rencontre conviviale en amont du festival pour mieux
en découvrir la programmation.
Gratuit sur réservation.
Les Subsistances
/3
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
Comment nos corps, nos vies peuvent-ils
être modifiés par ce que nous avons vécu avant même
l’état de conscience ?
OLIVIER MEYROU /
MATIAS PILET
Tu
DU
JE
JE / 20H
CIRQUE
26
AU
DI
VE / 21H45
29
NOVEMBRE
SA / 20H
DI / 15H30
CRÉATION
BOULANGERIE
Comment nos corps, nos mouvements, nos vies
peuvent-ils être modifiés par ce que nous avons vécu
avant même l’état de conscience ? Comment en porter témoignage ? Matias Pilet est acrobate, Olivier
Meyrou, documentariste et metteur en scène. C’est en
réalisant un entretien avec Olivier pour le spectacle
Acrobates, que Matias a pour la première fois pris
conscience que son acrobatie avait été façonnée par
la mort in utéro de sa soeur jumelle, trois jours avant
sa naissance. Cette nécessité impérieuse d’éprouver
la limite de son corps, le besoin extrême de se sentir
vivant, il en a fait son métier. Mais aujourd’hui, avec
la complicité d’Olivier, il est parti interroger sa mère,
ses origines chiliennes, sa mémoire foetale et sa naissance, pour se permettre peut-être une renaissance :
s’accorder une vie d’acrobate et d’homme sans le poids
muet de sa part manquante. Un spectacle singulier de
corps et d’image pour une histoire universelle.
Cathy Bouvard
Mise en scène : Olivier Meyrou. Interprète : Matias Pilet. Apparitions
vidéos : Karen Wenvl, Erika Bustamante et Françoise Gillard, sociétaire
de la Comédie française. Dramaturgie : Amrita David et Olivier Meyrou.
Regard extérieur : Stéphane Ricordel. Scénographie et régie générale
: Simon André. Création lumière : Nicolas Boudier. Création vidéo :
Loïc Bontems. Musique et création sonore : François-Eudes Chanfrault
et Sébastien Savine. Chant : Karen Wenvl. Régie lumière : Amandine
Galodé. Régisseurs son et vidéo : Marie Pascale Bertrand et Johann
Gilles. Chargée de production : Gabrielle Dupas. Stagiaires : Léo
Ricordel et Pierre Audoynaud. Production déléguée : Le Monfort, Paris –
Laurence de Magalhaes. Coproductions : Les Subsistances – Lyon,
La Brèche / Pôle national des arts du cirque Cherbourg-Octeville,
Polo Circo – Buenos Aires / Argentine. Résidences : EPCC - Le Quai Angers, Le Monfort- Paris, La Chartreuse - Villeneuve les Avignons,
Les Subsistances - Lyon, La Brèche / Pôle national des arts du cirque Cherbourg-Octeville, La Passerelle - Gap.
Nos chaleureux remerciements à Christophe Girard, Anne Goscinny, Jean
François Dubos, Jean Pierre Rubin, Laurence Dale, Didier Delor, Monique
et Gérard Meyrou, Alain Pécoult et à tous les donateurs anonymes.
© Romain Etienne / item
CHANTIER - GRATUIT (réservation conseillée)
jeudi 19 novembre à 19h30
Présentation d’une étape de travail en cours,
suivie d’un temps d’échange avec les artistes.
SUBS-VISITE - GRATUIT
vendredi 27 novembre à 18h00
Visite historique et patrimoniale des Subsistances.
BABEL - GRATUIT
vendredi 27 novembre
Rencontre-discussion avec l’équipe artistique,
à l’issue de la représentation.
Pour cette création, Olivier Meyrou et Matias Pilet ont été accueillis en
résidence aux Subsistances en janvier et en novembre 2015.
Olivier Meyrou a créé le documentaire Identité(e)s pour Les Subsistances
en novembre 2012.
www.les-subs.com
Les Subsistances
/4
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
SYNOPSIS
L’histoire est située au Chili. Pendant un voyage en voiture, Erika raconte à son fils, Matias, comment le jour
de sa naissance, elle a aussi enfanté sa sœur jumelle
morte pendant les derniers jours de la grossesse. Matias doit faire face à son histoire. Le vide qu’il a toujours
ressenti, ce sentiment d’être incomplet, d’avoir toujours
dû tromper la tristesse secrète de sa mère, se matérialise. Il sombre. Il fait face à la douleur de sa mère. Il
comprend que sa mère ne surmontera pas ce deuil. Il
fait face à ce fantôme. Il l’exorcise. Lutter, se libérer des
démons, prendre racine. Il quitte sa famille. Il traverse le
Chili, à la recherche de ses origines indiennes. Chez les
Mapuches, il prend racine dans la culture de ses
ancêtres. Matias renaît à lui même.
LES EFFETS CINÉMATOGRAPHIQUES
Une partie de l’équipe vient du cinéma. C’est sans doute
la raison qui nous pousse à travailler la dimension
vidéo avant même le lancement d’un projet. La première étape pour moi consiste toujours à filmer une
dimension du réel, ici la discussion de Matias et de sa
mère.
Il y a plusieurs façons de parler du réel et l’une d’entre
elles et de le faire sur un plateau. C’est l’endroit où le
public reste encore captif et où il peut nous suivre dans
les méandres que nous souhaitons lui faire traverser.
Nous utilisons les projections pour ajouter une dimension narrative à l’histoire, pour dépayser le spectateur
et pour amplifier ses sensations. Le spectacle est tout
autant un road movie à travers les paysages chiliens
qu’une découverte intérieure.
La grammaire cinématographique est une boîte à outils
UN DOCUMENTAIRE / UNE FICTION
narratifs. Elle nous permet d’aller dans des univers où
Les fictions naissent parfois de la réalité. Bien qu’inspiré le plateau ne pourrait pas aller. Un peu comme un zoom
du réel, bien que construit avec des fragments du réel, qui nous permettrait d’incarner davantage encore
Tu est une fiction.
Matias et les états qu’il traverse.
L’histoire est née d’un long travail documentaire accompli avec Matias Pilet, et ses parents, Erika Bustamante
et Xavier Pilet, en France et au Chili. En plongeant avec UN SOLO / DES DUOS IMMATÉRIELS
eux dans leurs souvenirs, après des heures d’enregis- C’est la première fois que Matias travaille en solo sur le
trements sonores d’abord et d’images ensuite, une plateau. Mais si Tu peut être vu comme un solo, je le vois
histoire a émergée. Tu est né d’une intimité doulou- plus comme une succession de duos. Des duos avec des
reuse, une histoire personnelle qui a le potentiel pour personnages filmés qui ont peuplé ou qui peuplent sa
devenir un récit universel. Presque un mythe.
vie, ses réflexions, sa sensibilité, ses fantasmes et avec
Sur le plateau, c’est d’abord le corps d’un homme jeune, qui Matias vit en interaction sur le plateau (sa mère, sa
comme sous hypnose, que l’on va découvrir.
sœur « non-née » dans le monde fœtal, le fantôme de
Pendant le spectacle nous recréons l’illusion d’une sa sœur avec qui il a parfois l’impression de vieillir…).
évolution en temps réel. À partir des fragments docu- La création de la présence fantomatique s’est élabomentaires (voix, sons, images) nous allons montrer rée autour d’un travail commun mené avec Françoise
un homme confronté à la question de son origine. En Gillard, sociétaire de la Comédie française.
temps réel, son corps va absorber un choc, sombrer et Notre esprit est rempli d’images et d’instants précieux
en final basculer dans une autre dimension. Tu est un que nous avons vécu dans le passé. Cette matière
voyage corporel et intérieur. Matias y sera lancé dans intangible constitue un individu. C’est cette dimension
une aventure acrobatique, à la recherche du mouve- que je souhaite récréer sur la scène pour accompagner
ment juste, qui sera à même de le relier à la vie et de le Matias dans son mouvement. Chacun de ses mouvesauver.
ments acrobatiques deviendra un dialogue avec cette
Dans ce spectacle, les images n’ont pas qu’une dimen- dimension. Une succession de duos immatériels.
sion documentaire. Elles renforcent la poétique du
Olivier Meyrou
propos. Quand l’homme fait face à ce vide intérieur
angoissant et paralysant, les images renforcent ses
sensations. Quand l’homme prend racine dans la terre
de ses ancêtres, qu’il en tire l’énergie vitale, que son
corps est transporté par cette énergie, les images
viennent alimenter cette allégorie et accompagnent le
mouvement acrobatique du plateau.
www.les-subs.com
Les Subsistances
/5
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
LA FIGURE DU HÉROS
Tu c’est l’histoire d’un individu sauvé par son corps.
Dans l’écriture et la mise en scène de Tu, la figure du
jeune homme est traitée comme celle d’un héros. Il
apprend des choses sur ses origines, son histoire. Il
subit. Il se révolte. Il affronte des épreuves qui l’exposent
à des dangers mortels. Il quitte un monde instable sur
lequel il n’a pas prise pour entreprendre un voyage
initiatique qui le transformera. Il plonge dans des expériences sensorielles, des volumes affectifs inquiétants
et inconnus, qui pourraient porter atteinte à sa raison si
son corps n’avait décidé de le sauver.
Tu est un livre d’images, d’acrobaties, de sensations
qui racontera le processus du passage de Matias à la
maturité. Au-delà de l’histoire puissante et évocatrice
de Matias c’est l’occasion pour chacun d’entre nous
de se connecter aux questions existentielles et de se
projeter dans l’essence de la vie. Bien au-delà de la
dimension puissante de l’histoire de Matias, ce spectacle développe sa dimension universelle. Partir du réel
et à travers l’écriture acrobatique essayer de créer une
fable universelle.
Olivier Meyrou
TU SELON MATIAS
Tu c’est l’autre. Celui sans qui on est seul. Celui sur qui
on se déporte.
Tu c’est l’exploration de ma propre histoire. La
recherche corporelle autour du souvenir de ma
naissance, de ma préhistoire. Ce jumeau avec qui j’ai
joué 9 mois durant, mais dont je ne verrai jamais le
visage, qui ne respira jamais. Ce drame souterrain qui
a rongé ma mère depuis des années. Ce drame souterrain qui m’a construit durant mon enfance, qui a
façonné mon rapport à l’autre, mon rapport au monde,
mon rapport à l’acrobatie.
À la manière d’une fable, d’une BD, Tu revisite la perte
d’un être qui n’a pas de futur, un potentiel, une éventualité qui n’a pas pris corps. Pourtant j’ai partagé son
espace de vie. Quels souvenirs corporels en ai-je gardé ?
Quelles sont les séquelles ? Comment puiser la force
vitale d’un souvenir emprisonné dans mon corps ? Ce
souvenir d’une époque de paix, où l’être social ne pollue
pas encore ce que je suis.
Aller explorer l’intime, ce qui nous meut, pour révéler
l’universalité de nos expériences personnelles. Aller au
contact de l’être humain pour se sentir vivre. Aller chercher ce qui nous unit malgré nos différences. La peur
de la perte de l’autre. La peur d’être défaillant. La peur
d’aimer. La peur de vivre parfois. Pourquoi est-ce si difficile d’aimer ? Pourquoi ai-je peur d’aimer ? Pourquoi
n’ai-je pas confiance en l’autre ? En moi ? Ma peur de
ne pas être « au niveau » prend racine dans cette tragédie. Aller chercher la lumière dans mes angoisses, mes
ténèbres. Faire corps avec l’univers, avec l’homme. Et
par mes failles, se sentir connecté aux êtres humains.
Surmonter et dépasser les failles. Faire corps avec soi
d’abord. Être planté dans le sol, être en lien avec la terre
et le cosmos. Un lien entre les vivants et les morts. Le
matériel (pragmatique) que je vis et l’immatériel (spirituel) que je sens en moi, qui ne se révélera pleinement
que quand le calme sera venu. Chercher le rythme que
je pressens être le mien, mais dans lequel je ne suis pas.
C’est là que commence la recherche de mes ancêtres
Mapuches. Hommes de la terre. Hommes du cosmos.
Matias Pilet
Cliquez ici pour visionner l’interview vidéo d’Olivier Meyrou et Matias Pilet
www.les-subs.com
Les Subsistances
/6
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
LES ARTISTES
Après des études universitaires en littérature et
communication, OLIVIER MEYROU entre à la FEMIS
et étudie ensuite à New York, dans le cadre de la Villa
Médicis hors les murs. Il y réalise deux documentaires.
Il enchaîne ensuite avec Bye Bye Apartheid (2004),
L’Avocat du diable (2008). Il reçoit le Teddy Award à
la Berlinale de 2007 pour Au-delà de la haine. Son film
interdit sur Yves Saint Laurent Célébration, fait partie
de la sélection Panorama à la Berlinale de 2008. Parade,
le film sur Fabrice Champion est sélectionné pour l’édition 2013 du festival de Berlin (section Panorama).
Il a également participé aux festivals de Hamburg,
Milan, Vilnius…
Parallèlement Olivier commence à développer le travail
sur le réel dans des installations. Il a créé Identité(e)s
pour Les Subistances (2012), Nos limites au 104, et
Équilibres au Manège de Reims...
Il est le dramaturge et co-metteur en scène du
spectacle Acrobates (plus de 200 représentations à
travers le monde, toujours en tournée). Il a mis en scène
pour la Comédie française La petite fille aux allumettes
de Hans Christian Andersen en 2014.
Nous avons rencontré KAREN WENVL au Chili pendant
l’été 2014. Quelques mois plus tôt, à Paris, nous avions
découvert une vidéo d’elle postée sur Youtube. Audelà des paroles de la chanson intitulée La canción
del pueblo mapuche, c’est l’énergie qu’elle y mettait,
ses rythmes vocaux, son vécu qu’on devinait puissant,
qui nous a tous touchés. Sa façon d’incarner ce qu’elle
chantait ressemblait un peu à la façon dont Matias
abordait l’acrobatie. Karen semblait sauvée d’un drame
par le chant comme Matias semble parfois sauvé par le
mouvement acrobatique.
Karen est Mapuche par sa grand-mère. Elle est revenue
à ses racines maternelles après avoir étudié et arrêté le
chant classique à Santiago. Dès le premier après-midi
chez elle, nous sommes allés sur la plage et nous avons
improvisé une rencontre entre Karen qui était venue
avec son kultrum, le tambour mapuche en peau de
brebis, et Matias pieds nus dans le sable. Très vite, porté
par le bruit des vagues, un chant incantatoire, le son
du kultrum, Karen qui marchait en cercle autour de lui,
Matias s’est retrouvé confronté à la culture de ses
ancêtres. Cette séance de travail nous a saisi.
Olivier Meyrou
J’ai rencontré MATIAS PILET pendant le tournage du
film documentaire Parade que je réalisais sur Fabrice
Champion. Il est apparu dans le film comme un personnage documentaire. Je l’ai observé. J’ai aimé sa façon
de bouger. J’étais intrigué par sa façon de se protéger.
Pendant quatre ans nous avons travaillé ensemble,
et j’ai vu Matias se développer, s’enrichir, prendre son
indépendance, murir, avoir moins peur des autres. J’ai
vu Matias vieillir. Quand Fabrice Champion, son mentor
circassien, est mort je l’ai vu intégrer la complexité du
monde, aller plus souvent à l’essentiel, ne plus trop se
perdre.
Avec Acrobates, le spectacle que nous avons fait avec
Stéphane Ricordel sur le lien qu’Alexandre Fournier et
lui-même entretenaient avec Fabrice, je l’ai vu mûrir en
tant qu’artiste. Après cette pièce nous savions que nous
irions vers une dimension introspective qui se couple
bien avec l’idée d’un solo. Assez vite l’idée de parler
de la naissance de Matias s’est imposée à lui et à moi.
Pendant la création d’Acrobates, nous travaillions avec
difficulté sur un solo acrobatiquement intense, J’PEUX
PLUS. Matias n’arrivait pas à sortir la violence nécessaire. Il restait élégant et presque aimable. Quand d’un
coup son histoire a refait surface pendant une dernière
improvisation particulièrement intense, et dont je me
souviens encore, le corps, les mouvements de Matias
s’étaient métamorphosés. Ils avaient gardé en eux la
trace de cette tragédie prénatale. Le corps de Matias,
contraint depuis des années semblait enfin pouvoir
exprimer son désespoir et sa solitude abyssale.
Olivier Meyrou
www.les-subs.com
Les Subsistances
/7
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
DÉBAT
Ainsi vivent les morts
Samedi 28 novembre à 17h45
Grand amphi de l’ENSBA de Lyon
À l’heure où l’on semble vouloir occulter la mort derrière des rationalités scientifiques et une série de
protocoles aseptisés, quelle place les disparus occupent-ils dans nos vies ? Entre anthropologie, philosophie et psychologie, nous nous intéresserons aussi bien aux cultes antiques et ancestraux des défunts
qu’aux différentes mythologies des revenants, en passant par la place des morts dans nos mémoires
aujourd’hui et aux mécanismes de la consolation. Une rencontre pour interroger notre rapport à la vie, à
la mort et plus largement à la perte et aux manières d’y répondre.
Avec :
VINCIANE DESPRET (Belgique) est philosophe, anthropologue et éthologue. Dans son dernier ouvrage, elle s’intéresse à la
place des morts dans notre société.
> Au bonheur des morts (La Découverte, 2015)
> Que diraient les animaux si... on leur posait les bonnes questions ? (La Découverte, 2012)
> Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent. (La Découverte, 2015)
MICHAËL FOESSEL (France) détient la chaire de philosophie de l’École Polytechnique. Philosophe, il est spécialiste de philosophie allemande et de philosophie politique.
> Le Temps de la consolation (Seuil, 2015)
> La Méchanceté, avec A. Van Reeth (Plon, 2014)
ARNAUD ZOHOU (France / Bénin) est documentariste et essayiste, spécialiste du Bénin et du vodou.
> La Médiation [scientifique] (Presses des Mines, 2015)
> L’Acte de vivre. Une approche du vodoun au Bénin (Présence Africaine, à paraître en 2016)
> Documentaire : Rituels de la science, science du rituel (Contrepoint Production, 2011) (21 min)
Animé par :
CATHERINE PORTEVIN
Journaliste à Philosophie Magazine
En partenariat avec : Philosophie Magazine.
Avec le soutien : des éditions du Seuil.
Gratuit sur réservation
www.les-subs.com
Les Subsistances
/8
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
Une balade théâtrale pour
approcher ce « trouble de rythme »
qu’est la schizophrénie.
HÉLÈNE MATHON /
EUGÈNE SAVITZKAYA
Sister
DU JE 26 AU DI 29 NOVEMBRE
JE / 21H15 VE / 19H SA / 17H45 DI / 17H
THÉÂTRE CRÉATION
HANGAR JARDIN
Ce sont des temps mémorables
Il y a deux enfants dans ce monde
L’un est le frère, l’autre est la sœur
Ils se ressemblent tant. Ils sont peut-être heureux
Mais sans le savoir
L’une est la sœur. L’un est le frère
Entre eux il n’y a qu’un jour d’écart
Ou les neuf mois du monde
Ou les neuf cents jours de l’éternité
L’un est le frère, l’une est la sœur
Eugène Savitzkaya
Auteur : Eugène Savitzkaya. Metteure en scène : Hélène Mathon.
Interprétation : Hubertus Biermann, Bérengère Vallet. Création lumière
: Sylvie Garot. Création son : Thomas Turine. Régie générale : Léandre
Garcia Lamolla. Administration : Alice Normand. Production : La
Langue Écarlate. Coproduction : Les Subsistances – Lyon (coproduction
et résidence 15/16), Théâtre Sorano / Jules Julien – Toulouse.
Avec le soutien de la Maison de la Poésie – Paris, de la SPEDIDAM.
Avec l’aide du Ministère de la culture et de la communication (Aide
au compagnonnage – DGCA), du Conseil régional Midi-Pyrénées, du
Conseil général du Gers et de la Mairie de Gavarret-sur-Aulouste.
© Romain Etienne / item
CHANTIER - GRATUIT (réservation conseillée)
jeudi 19 novembre à 20h30
Présentation d’une étape de travail en cours,
suivie d’un temps d’échange avec les artistes.
SUBS-VISITE - GRATUIT
vendredi 27 novembre à 18h00
Visite historique et patrimoniale des Subsistances.
Pour cette création, Hélène Mathon a été accueillie en résidence
aux Subsistances en novembre 2015.
Hélène Mathon a présenté aux Subsistances Les restent en 2006, Don
Quixote en juin 2007, Est en octobre 2009, Cent ans dans les champs en
mars 2012, L’omme vit très bien toute seule en mai 2012
et a participé au
projet hors les murs La traversée du chaos en septembre 2014.
WORKSHOP’BRUNCH
samedi 28 novembre à 10h30
1h30 de workshop avec Hélène Mathon (Théâtre)
suivi d’un brunch maison en compagnie de l’artiste.
Tarif : 16 € par personne (workshop + brunch).
BABEL - GRATUIT
samedi 28 novembre
Rencontre-discussion avec l’équipe artistique,
à l’issue de la représentation.
www.les-subs.com
Les Subsistances
/9
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
NOTE D’INTENTION
Un jour de janvier 2012, je me suis réveillée couchée au
milieu des cailloux de la Montagne Sainte-Victoire dont,
quelques instants plus tôt, j’avais entrepris de faire
l’ascension. Il m’a semblé que je revenais de très loin
et il a fallu très longtemps avant de reprendre contact
avec le monde, avant de parvenir à quitter cet endroit
qui ressemblait aux limbes. Ce jour-là, à 40 ans, je suis
devenue épileptique.
Les jours qui ont suivi, j’ai cherché ce qui avait pu se
passer et interrogé vainement cette sensation d’êtreau-monde-sans-y-être, dans laquelle j’avais été plongée si longtemps à mon réveil. Je n’ai pas eu d’explication -et n’en aurais probablement jamais- mais cet
événement m’a donné le courage d’engager le projet
auquel je pensais depuis de longues années : un spectacle qui parlerait de la maladie mentale, qui laisserait
percevoir le monde des « esprits fendus » qui m’est familier depuis
longtemps. Un spectacle pour envisager ce qu’il reste
en nous d’accueillant pour le différent, et mettre en
lumière une question trop souvent réservée aux amphithéâtres des facultés ou à l’intimité des chambres et qui
pourtant touche 1% de la population.
Ma démarche prendra appui sur la réalité pour emplir
l’espace poétique du théâtre comme j’avais pu l’expérimenter à l’occasion de mes travaux précédents. Mais
je veux cette fois approfondir un peu plus ces rapports
entre réel et fiction en passant commande d’une pièce
à l’auteur belge Eugène Savitzkaya à partir de témoignages recueillis auprès de proches d’handicapés
mentaux et, plus précisément, auprès de frères et de
sœurs.
Sister fait suite à la mise en scène de Gros-Câlin d’Émile
Ajar à l’automne 2014, seconde partie du diptyque La
vie ça demande de l’encouragement que la compagnie
La Langue Écarlate à choisi de consacrer aux espaces
de la différence. Il s’inscrit dans l’exacte continuité du
travail des « sans-voix » engagé par celle-ci dès ses
débuts.
Hélène Mathon
LE SPECTACLE
Le spectacle s’écrit comme un poème, dans une multiplication d’associations entre l’image et le son, entre
la lumière et le texte. Pas de fil dramatique univoque
mais un paysage poétique peuplé -comme la langue
d’Eugène Savitzkaya- d’ infinis détails.
Le spectacle se construit comme une archéologie :
dans l’ émergence progressive de quelque chose de
très ancien, dans une remontée du temps entre l’espace du théâtre et celui du cerveau, dans un aller-retour
métaphorique, comme un palimpseste.
Au début, la scène ressemble à un pan de mémoire
dont le spectacle recolle les morceaux épars, comme
on range une chambre où tout a été cassé. Il chemine
dans le temps et l’espace ainsi que le fait le texte dans
la mémoire, très délicatement, avec profondeur, avec
légèreté. Il remonte le temps jusqu’à cet instant où
le soleil brille sur les cheveux dorés de deux enfants
blonds, jusqu’à cet endroit où le rire éclate.
LE TEXTE
Eugène Savitzkaya écrit une pièce à partir de matériaux
proposés par Hélène Mathon issus de témoignages
recueillis auprès de frères et de sœurs de malades
mentaux via différentes associations.
La maladie mentale s’envisage non pas en soi mais au
travers la perception de la fratrie. Il s’agit donc ici autant
de considérer l’ensemble d’un système (familial, sociétal) que la perturbation d’une de ses parties, d’interroger le regard porté sur les malades par la société et non
pas la maladie elle-même.
Le projet d’écriture bénéficie de l’Aide au Compagnonnage du Ministère de la culture et de la communication.
Résumé
Le texte raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur
jumeaux. L’un, en grandissant, tombe malade, d’une
maladie mystérieuse qui l’empêche de vivre comme
tout le monde, une maladie qui ne s’explique pas et
se nomme avec peine. Depuis l’enfance jusqu’à l’âge
adulte, leur histoire nous est racontée. Le mystère de
cette maladie, son origine tentent d’être décryptés.
Nous plongeons dans la mémoire afin d’en extraire des
éléments de compréhension d’un présent troublé.
Thèmes
Le texte explore au travers de ces deux personnages à
l’enfance commune et dont les destins vont différer, les
questions liées à la place à la normalité au sein d’une
société où les injonctions à un devenir standardisé
semblent toujours plus énergiques. Il parle de la famille
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 10
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
comme on parlerait d’un monde malade mais aussi,
peut-être, de la nécessité ne pas soigner le malade
pour que le monde continue de tourner. Il envisage
ainsi la question de la rigidité des systèmes, qu’ils soient
familiaux ou économiques.
Forme
Le texte s’inspire de la forme ancienne de la ballade,
poème chanté médiéval, sans pour autant en respecter
strictement les règles (notamment en terme de versification). Cette forme ancienne donne à cette histoire
d’inspiration contemporaine une dimension mythique.
Au-fur-et-à-mesure, cette forme versifiée (voix 1) alterne avec des passages en prose qui correspondent aux
descriptifs de la maladie (voix 2). Ils zèbrent littéralement l’espace de la pensée, perturbent de plus en plus
le flot régulier et apaisant de la ballade comme la maladie le fait avec la vie. Nous sollicitons les outils formels
du langage pour donner à l’auditeur la sensation créée
par l’irruption de la maladie dans la vie quotidienne.
Extrait
Nous ne voulons pas caresser les jambes de la vieille
demoiselle
Ni lui ni moi
Je suis la sœur, il est mon frère dans le monde
Il avale sa première dent de lait que notre mère retrouve dans les fèces de l’enfant
Je construis un monde avec des objets et des poupées,
un monde doux, sans aspérités
Il a un sourire de pirate. Elle est jolie et tranquille
Ils sont blonds tous les deux
Ils chantent ensemble, ils jouent
Entraînés par leurs passions
Elle dira des mots, elle criera
Poussant son souffle
Il écrit des poèmes au vent
Et à la terre que son père ne peut goûter
La mère soigne les êtres humains
Le père construit des usines
Le frère ne fait rien et regarde la terre
Je suis sa sœur
Nous avons chanté ensemble
Eugène Savitzkaya
LES ARTISTES
HÉLÈNE MATHON est auteure, metteure en scène
et comédienne. Elle est à l’origine du groupe de
recherche théâtral La Langue Écarlate. Elle est diplomée
du Conservatoire national de région de Montpellier et
de l’Institut national supérieur des arts et du spectacle
(INSAS) de Bruxelles. Elle met en scène Les restent
et Les jours ordinaires d’après Simone Weill avec Rodolphe Burger. Elle engage avec celui-ci un travail sur
les textes d’Eugène Savitzkaya via des performances
de poésie sonore. Ils présentent Un jeune homme trop
gros. En 2003, elle réalise Yaya pour l’Atelier de Création Radiophonique de France Culture. En 2005, elle
crée Don Quixote which was a dream de Kathy Acker
puis Est de Eugène Savitzkaya aux Subsistances en
2009. Toujours aux Subsistances, Don Quixote en juin
2007, Cent ans dans les champs en mars 2012, L’omme
vit très bien tout seul en mai 2012, en septembre 2014
elle a participé au projet hors les murs La Traversée du
chaos. En mars 2015, elle met en scène Gros-câlin de
Romain Gary.
Fils d’un russe et d’une polonaise immigrés en Belgique après la guerre, EUGÈNE SAVITZKAYA est né
à Liège en 1955. Après avoir abandonné très tôt ses
études, il publie à dix-neuf ans un recueil de poésie,
Les Lieux de la douleur (1974). Puis, après trois autres
ouvrages de poésie influencés par le surréalisme -dont
Mongolie, plaine sale- paraît son premier roman, Mentir
(1977, éd. de Minuit). Avec une duplicité très maîtrisée,
Savitzkaya avoue autant qu’il masque les sentiments
d’amour et de haine d’un fils pour sa mère. Tragédie et
comédie, réalités et mensonges se mêlent, et, à la fin,
les mots seuls semblent constituer une vérité durable,
une certitude. Dans Un jeune homme trop gros (1978),
Savitzkaya écrit une biographie fictive d’Elvis Presley,
qu’il transforme en véritable héros de légende, ne retenant de sa vie que des emblèmes : l’argent, la gloire, la
boulimie, la puérilité. Très vite, la description volontairement neutre de Savitzkaya inquiète, et la vie qu’il relate apparaît comme une fantasmagorie monstrueuse,
l’aveu honteux d’un rêve d’enfant. Fou civil, publié en
1999, ne se soumet pas à un genre littéraire en particulier. Courts récits ? Poèmes en prose ? Des contes peutêtre, en ceci que la frayeur et l’horreur y sont source de
plaisirs délicieux.
En 2015 il publie aux Éditions de Minuit le roman
Fraudeur et le recueil de poèmes À la cyprine.
Hélène Mathon a mis en scène les textes d’Eugène
Savitzkaya Un jeune homme trop gros, Ode au paillasson et Est en 2005, en collaboration avec le musicien
Rodolphe Burger, et a repris Est en 2009.
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 11
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
Cliquez ici pour visionner l’interview vidéo d’Hélène Mathon
DÉBAT
Aux bons soins de la famille
Samedi 28 novembre à 15h30
Grand amphi de l’ENSBA de Lyon
En quoi l’expérience de grandir avec un frère ou une sœur marqué(e) par la différence forge-t-elle
notre rapport à la société et à ses conventions ? Comment la fratrie s’accommode-t-elle du handicap,
de la maladie ou de la marginalité de l’un de ses membres ? La responsabilité vis-à-vis des proches
s’en trouve-t-elle altérée ou renforcée ? Que dit cette expérience de notre rapport à la norme, au réel,
et aux autres ?
Avec :
HÉLÈNE MATHON (France) est metteure en scène de la compagnie La Langue Écarlate, dont le projet théâtral est
d’inscrire la recherche artistique dans le réel afin de renouer avec les préoccupations du monde.
DELPHINE MOREAU (France) est sociologue à l’Institut Marcel Mauss-LIER à l’EHESS et au sein du collectif Contrast,
Centre Max Weber, CNRS / ISH. Ses travaux portent sur les interventions des proches auprès d’une personne dont la
capacité à décider pour soi semble affectée et le recours à la contrainte en psychiatrie.
> « Faire interner un proche ? Le travail sur l’autonomie en contexte de troubles psychiques », CNAF, Dossiers d’études
(n° 94, 2007)
AURELIANO TONET (France) est journaliste. Il est né en 1982, à Paris. Il dirige le service culture du quotidien Le Monde,
qu’il a rejoint en février 2012, après avoir collaboré avec diverses rédactions (Trois Couleurs, Chronic’art, Libération,
Grazia, Les Inrockuptibles, Radio Campus Paris).
HALIMA ZEROUG-VIAL, Psychiatre et chef de service au centre hospitalier Le Vinatier.
MARIE DEPUSSÉ (sous réserve), professeur de littérature, écrivaine et psychanalyste.
En partenariat avec : le Centre Max Weber et avec Libération.
Gratuit sur réservation
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 12
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
Un monde parallèle entre
Marcel Duchamp et Pierre Dac où la réalité
nourrit la fiction… et inversement.
ASSOCIATION ARSÈNE
Nous ne pouvons connaître le goût de
l’ananas par le récit des voyageurs
TRANCHE N°5
DU
JE
26
JE / 19H30
THÉÂTRE
AU
DI
VE / 21H30
29
NOVEMBRE
SA / 21H15
PERFORMANCE
DI / 15H15
CRÉATION
HANGAR SAÔNE
À l’origine de ce projet il y a le constat que la parole
directe nous a toujours plus intéressés que les écrits
théoriques. Raconter sa vie, parler de ce que l’on fait,
au-delà même du champ artistique, sont des activités
sociales partagées au quotidien.
À cela s’ajoute les postulats de ce projet : d’une part qu’il
n’est pas nécessaire d’être vieux pour raconter sa vie, et
d’autre part qu’on n’est peut-être pas l’artiste de sa vie.
Au-delà des genres, c’est l’occasion de renommer
ou de dénommer des pratiques (qui se classent tout
naturellement dans ce que nous appelons « Tangent »)
ou plus simplement de préparer sa nécrologie.
Quand on meurt, on voit, paraît-il, sa vie, défiler. Dans
ce projet, il y a l’idée de répéter, de s’entraîner pour maîtriser l’accélération finale et ne pas se rater au dernier
moment.
Chaque spectacle ajoute un événement à notre existence,
et ce nouvel événement pourra lui aussi être « revu ».
L’expérience partagée de la représentation permet
d’entrer dans l’intimité des protagonistes et de chaque
spectateur. Pour fabriquer ces biographies nous nous
appuierons sur des interviews pour, d’une part, recueillir
des micro-expériences et pour, d’autre part, les situer
de manière plus systématique par rapport à des « passages obligés » ou à des événements historiques partagés. Pour la TRANCHE N° 5 l’invitée sera Vinciane Despret. Philosophe des sciences et psychologue, elle est
depuis 1991 chercheuse au département de philosophie
de l’Université de Liège.
© Romain Etienne / item
association-arsene.com
Réalisation : Odile Darbelley, Michel Jacquelin. Avec : Odile
Darbelley, Vinciane Despret, Pierre-Olivier Dittmar, Léandre
Garcia-Lamolla, Michel Jacquelin et avec la participation de
Jacques Lizène. Régie générale : Léandre Garcia Lamolla. Régie
son : Florian Ponçon. Production du projet : Scène Nationale 61,
CCAM Scène Nationale de Vandoeuvre-lès-Nancy, Théâtre des
Bernardines, FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, Studio Théâtre
de Vitry. Production de la Tranche n°5 : Association Arsène, Les
Subsistances – Lyon, Fondation Professeur Swedenborg pour l’art
Contemporain.
L’Association Arsène est conventionnée par la DRAC Alsace.
Remerciements au Théâtre National de l’Odéon, à Arnaud
Carbonnier, Léo Duquesne, Primo Gramaglia, Pauline Jacquelin,
Alain Tixier et Jean-François Thomelin.
L’Association Arsène a présenté Ur Asamlet aux Subsistances
en 2009.
Pour cette création, l’Association Arsène a été accueillie
en résidence aux Subsistances en novembre 2015.
Cliquez ici pour visionner l’interview vidéo
de l’AssociationArsène
et de Vinciane Despret
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 13
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
CHANTIER - GRATUIT (réservation conseillée)
mardi 24 novembre à 19h30
Présentation d’une étape de travail en cours,
suivie d’un temps d’échange avec les artistes.
SUBS-VISITE - GRATUIT
vendredi 27 novembre à 18h00
Visite historique et patrimoniale des Subsistances.
WORKSHOP’BRUNCH
samedi 28 novembre à 10h30
1h30 de workshop avec l’Association Arsène (Théâtre)
suivi d’un brunch maison en compagnie des artistes.
Tarif : 16 € par personne (workshop + brunch).
NOTE D’INTENTION
Dans ce projet, nous proposons à des personnalités
venant d’horizons divers, d’être l’élément moteur dans
l’élaboration d’une série de performances théâtrales,
entre autobiographie et autofiction. Une bulle gonflable
transparente est donnée comme espace de création et
de recherche, à la fois cocon, loupe, lieu de projection
physique et mentale.
Il s’agit chaque fois de trouver une forme cohérente, un
type de relation au public, pour faire partager les expériences qui ont constitué la personne choisie en tant
qu’intellectuel ou en tant qu’artiste.
Au fil des rencontres, nous fabriquons, de notre côté, un
prototype d’artiste tangent. Ce personnage récurrent
inscrit son parcours fictif dans les différentes biographies dont il se nourrit. Ces biographies, réelles ou imaginées, sont un des éléments qui constituent l’histoire
de l’Art Tangent comme une œuvre d’art.
L’invitée de cette cinquième tranche est Vinciane
Despret. Ses études de philosophie se sont achevées
par un mémoire autour de l’œuvre de Michel Tournier.
Elle découvre avec celui-ci ce qui deviendra la question
qui animera son travail jusqu’à aujourd’hui : la possibilité
des événements de sécréter de multiples narrations. Ce
qui veut dire que si nous ne sommes pas les véritables
auteurs de ces dernières, nous revient la charge d’aider
ces histoires à venir à l’existence et, surtout, de créer les
conditions de leur coexistence. C’est dans cette perspective, alors qu’elle vient de reprendre des études en
psychologie, qu’elle rencontre l’éthologie. Elle reconnaît, dans les éthologues dont on lui relate le travail, de
véritables maîtres en fabriques narratives multiples, des
artisans de l’être multiple du monde (ce que William
James appelle le « Plurivers »). Sont-ce les animaux
qui ont donné à ces éthologues de cultiver ce talent ?
Est-ce le travail que requiert le fait de traduire des modes d’être très étrangers ? Est-ce parce que l’éthologie
prend au sérieux que la vie est matière à expression
demandant relais et reprise ?
Elle suivra donc la vie des histoires par le chemin des
animaux. Elle interrogera les pratiques de savoir qui
mènent ces histoires à l’existence, ce qui la conduira sur
le terrain d’un désert israélien, avec des ornithologues
et des oiseaux très fantasques (Naissance d’une théorie éthologique. La danse du cratérope écaillé), dans
les laboratoires des expérimentateurs (Hans, le cheval
qui savait compter ; Penser comme un rat), ou encore
dans les élevages de vaches et de cochons (Être bête,
avec Jocelyne Porcher). Elle diagnostiquera les changements de ces pratiques au cours de ces dernières années, et la progressive métamorphose de nos rapports
avec les animaux et des histoires qu’ils nous font créer
(Quand le loup habitera avec l’agneau ; Que diraient les
animaux… si on leur posait les bonnes questions ?). Ce
diagnostic constituera le fil rouge de l’exposition, Bêtes
et Hommes, dont elle assure le commissariat scientifique en 2007 à la Grande Halle de la Villette à Paris.
C’est à cette époque qu’une autre enquête s’impose,
avec un constat familier, et toujours les mêmes questions : les défunts font de ceux qui décident de ne pas
rompre le fil de la relation de fabuleux fabricateurs de
récits. Elle écoute, lit, rencontre tous ceux qui, ayant
perdu un proche, se sont sentis appelés à poursuivre
une histoire qui aurait pu s’interrompre. Les morts ont
des histoires, dont ils délèguent aux vivant la charge
de les raconter. Certains morts rendent les vivants très
inventifs et très heureux (Au bonheur des morts. Récits
de ceux qui restent, éd. La Découverte, 2015).
Vinciane Despret est philosophe des sciences et
psychologue. Elle est depuis 1991 chercheuse au département de philosophie de l’Université de Liège.
LE DISPOSITIF
Il s’agit d’une bulle gonflée d’environ 8 mètres de diamètre dans le plan horizontal et de forme elliptique dans
le plan vertical, en plastique transparent. Cette bulle est
posée sur un socle opaque haut de 50 cm qui permet
les entrées et les sorties du dispositif ainsi que les installations techniques nécessaires à son fonctionnement.
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 14
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
Ce dispositif est autonome et peut être posé sur un
plateau de théâtre, dans une salle d’exposition et dans
tout autre lieu. À chaque projet de définir et de se
définir en fonction d’un espace jugé favorable à la proposition.
Représenter ce que c’est le fait d’être là, de se raconter.
On est soi (soit) à l’intérieur soit à l’extérieur. La bulle
matérialise la distance entre le point de vue des autres
et son propre point de vue. Dans l’idée de contour, elle
définit un espace, oblige à se situer dans un dedans ou
un dehors, se glisser sous sa peau tendue ou rester à la
périphérie.
Au-dedans ou en-dehors de ce dispositif, tous les aménagements sont envisageables comme, par exemple, la
projection d’images à l’extérieur sur un cyclo et l’amplification du son, permettant la duplication des points de
vue et des espaces.
L’ASSOCIATION ARSÈNE a été fondée en 1990 par Odile
Darbelley et Michel Jacquelin.
Elle propose des formes spectaculaires variées entre
théâtre et arts plastiques en cherchant à provoquer une
rencontre entre les publics et la création contemporaine.
25ème heure) en est la première manifestation publique.
L’Art Tangent s’est développé en 2007-2008 à travers
des activations / expositions (Frac Alsace, Frac Lorraine,
Frac PACA et CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy). Les
activations étant des propositions de théâtre d’intervention en milieu muséal. L’exposition sera présentée
sous diverses formes dans des centres d’art jusqu’en
2012. À l’occasion de Marseille Capitale Européenne
de la culture 2013, l’Art Tangent en valise propose et
prolonge, dans une version en réduction, ce projet.
En 2009, ils créent aux Subsistances Ur Asamlet, un
“Hamlet“ primitif Åsa, “Hamlet“ avant Shakespeare, une
manière de faire se croiser un classique et leur univers
fictif. Cette réflexion sur le répertoire se poursuivra (avriljuin 2009) dans un travail autour de Woyzeck avec les
étudiants de l’HETSR (Lausanne) et de l’HEAD (Genève).
Ils créent en 2011 au TGP de Frouard et à la SN 61 Projet
Floquet, titre provisoire, en hommage à l’artiste Gaston
Floquet et travaillent depuis 2012 sur un nouveau projet, Nous ne pouvons connaître le goût de l’ananas par
le récit des voyageurs, dans lequel ils proposent à des
personnes bien réelles venant d’horizons divers, artiste
ou non, d’être l’élément moteur dans l’élaboration d’une
série de propositions théâtrales, entre autobiographie et
autofiction.
ODILE DARBELLEY et MICHEL JACQUELIN réalisent
ensemble, à partir de 1992, plusieurs formes mêlant spectacle, performance et exposition, autour du personnage
de Duchamp Duchamp, faux frère de Marcel Duchamp.
Ils réalisent un triptyque : Un lièvre qui a des ailes est un
autre animal (Festival d’Avignon 2001).
Ils créent en 2003 au Théâtre du Rond Point Tout seul je
ne suis pas assez nombreux, une séance de stage avec
le Contemporary Poussiv’Dance Group. Ils imaginent Le
Grand Feuilleton, forme théâtrale en 5 épisodes mettant
en scène un groupe de plasticiens au travail dans les coulisses d’une représentation (Festival d’Avignon 2003 et
Festival d’Automne 2003, Théâtre Garonne, CDDB 2004).
Tout le bonheur est à l’intérieur, dispositif pour une
télévision d’art et essai est créé au CDR de Thionville
en Mai 2006. Le public, séparé en deux dans une scénographie bi-frontale, assiste tour à tour à la fabrication
d’une émission de télévision réalisée par un artiste anonyme et à sa réception chez un téléspectateur (Marcel, un
peintre).
Avec le concept de l’Art Tangent, ils fabriquent une histoire de l’art qui est en elle-même une œuvre d’art. La
performance Go between (Festival d’Avignon 2005 /
VINCIANE DESPRET est philosophe, elle enseigne à
l’Université de Liège et à l’Université libre de Bruxelles.
Elle a principalement travaillé sur les savoirs à propos
des animaux, domaine dans lequel elle a publié quelques
livres dont Naissance d’une théorie éthologique ; Quand
le loup habitera avec l’agneau ; Hans le cheval qui savait
compter ; Penser comme un rat ; Que diraient les animaux
si on leur posait les bonnes questions ? chez les Empêcheurs de penser en rond, ainsi que Bêtes et Hommes
chez Gallimard et, en collaboration avec Jocelyne Porcher, Etre bête, chez Actes Sud. Elle a été commissaire de
l’exposition Bêtes et Hommes à la Grande Halle de la Villette en 2007-2008. Elle a également écrit avec Isabelle
Stengers Les faiseuses d’histoires. Que font les femmes
à la pensée ?, chez les Empêcheurs de penser en rond.
Ses recherches l’ont également orientée dans le domaine
de la psychologie des émotions (Ces émotions qui nous
fabriquent. Ethnopsychologie des émotions). Depuis
quelques années, elle s’intéresse aux relations que nous
entretenons avec les défunts, sujet sur lequel elle a publié
quelques articles. Un livre sur ce sujet, Au bonheur des
morts. Récits de ceux qui restent (La Découverte, 2015)
vient de paraître.
LES ARTISTES
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 15
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
PIERRE-OLIVIER DITTMAR, historien de formation,
est ingénieur d’études à l’EHESS au sein du laboratoire
« Groupement d’anthropologie historique de l’occident
médiéval » (GAHOM). Dans ses recherches, il utilise les
méthodes et outils de l’anthropologie et s’intéresse particulièrement à la façon dont évoluent les cultures.
En se fondant sur un problème ou une question
d’aujourd’hui, il essaie de comprendre les réponses
propres au Moyen Âge. Il étudie ainsi les relations entre
hommes et animaux, la notion d’animalité et de bestialité
hier et aujourd’hui.
Son autre thème de recherche porte sur l’image : les
représentations sur les chapiteaux d’églises romanes
en Auvergne et les images présentes dans l’univers
domestique comme celles du plafond peint du château
de Capestang en Languedoc-Roussillon. Il rapproche ces
images qui mettent en scène les individus et leurs familles
des pratiques en cours sur les réseaux sociaux actuels.
lieu complétement barré et absurde qui nous intéresse
particulièrement. On a rencontré Jacques Lizène pour le
travail. Vinciane a retrouvé sa trace… et donc on essaye
de chercher à mettre en relation le cheminement qui,
depuis de cette expérience très particulière et d’autres
(la non-rencontre avec Michel Tournier par exemple) a
permis, parfois par des chemins de traverses, à Vinciane
de construire sa pensée de philosophe.
CB : Comment se construit le spectacle, l’invité fait le
comédien ?
OD / MJ : Cela dépend dans quel sens on entend faire le
comédien ! Il y a des parties écrites, un ordre préétabli,
et à l’intérieur il y a un jeu avec des improvisations.
Nous sollicitons l’invité toujours dans le domaine de ses
compétences. Nous n’écrivons pas à la place de Vinciane,
en revanche nous écrivons notre partition à partir de ses
livres et des heures d’entretiens enregistrées avec elle. Il
y aura aussi un animal sur le plateau puisqu’elle a décidé
de centrer le travail sur la relation aux animaux plutôt
INTERVIEWS AVEC LES ARTISTES
que sa recherche plus récente sur la relation aux morts.
ODILE DARBELLEY / MICHEL JACQUELIN
Il y a aura des allusions, mais l’éthologie est son propos
Cathy Bouvard : Quel est le sujet de ce spectacle ?
Odile Darbelley / Michel Jacquelin : Dans le projet : Nous théorique fondateur.
ne pouvons connaître le goût de l’ananas par le récit des
voyageurs l’idée est de proposer à des personnes qui CB : Vous choisissez un aspect de sa recherche ?
nous intéressent pour des raisons diverses de trouver OD / MJ : Pas complétement, nous utiliserons d’ailleurs
avec nous une forme spectaculaire pour parler de leur des images qui associent les deux thématiques. Ce sont
expérience « de vie ». Qu’ils soient musiciens, cinéastes les images d’une expérience de Thomas Edison en 1903
ou philosophes, il s’agit de tenter de raconter avec eux, qui, pour montrer qu’il avait inventé un bon système de
là où ils en sont et ce qui les a façonnés. Ce qui nous production électrique a filmé l’électrocution d’un éléphant.
intéresse c’est le rapport de leur cheminement personnel Mais si on a orienté le travail plutôt sur les animaux, c’est
à l’histoire et à la culture des cinquante dernières années. aussi parce que c’est autour de l’éthologie, du rapport
Voir comment s’inscrit leur histoire singulière dans les entre les animaux et les chercheurs, « les animaliers »
différents courants de la pensée. Il s’agit de les remettre au que sa recherche s’est développée en trouvant des
cœur de cette histoire et de souligner ce qui a déclenché résonnances aux théories d’Isabelle Stengers ou de
des choses importantes dans leurs démarches créatrices. Bruno Latour.
CB : Comment aller de l’histoire de la personne à la
grande histoire ?
OD / MJ : L’enjeu de ce projet est que l’expérience des
personnes dessine une histoire possible qui participe
à celle de la pensée. D’une tranche à l’autre -nous en
sommes au cinquième invité 2- un personnage d’artiste
fictif, Iks, construit sa biographie idéale en s’emparant
de l’expérience des autres. Il est l’interlocuteur, celui qui
propose, et celui qui réinvestit d’un épisode à l’autre les
Jacques Lizène, né à Ougrée (Seraing, Belgique) le 5 différentes pistes, crée des échos.
CB : Vous pouvez donner un exemple ?
OD / MJ : Par exemple Vinciane Despret, notre invitée pour
cette 5ème tranche de notre ananas, a croisé des artistes
et en particulier Jacques Lizène1, qui est un formidable
zozo belge. Il a créé l’art médiocre et il s’autoproclame
« petit Maître liégeois de la seconde moitié du XXe siècle ».
Vinciane a assisté aux séances du Cirque Divers, ce
1
novembre 1946 (69 ans), est un artiste « inventeur de l’art nul », un
art volontairement médiocre, inintéressant et stupide qui revendique 2
Les précédents invités : Boris Lehman, Hubertus Biermann,
le caractère lamentable de ses œuvres. Ses supports sont variés : Georges Appaix, André S. Labarthe.
vidéos, peinture et même la chanson.
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 16
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
CB : Pourquoi faire des tranches ?
OD / MJ : Nous n’avons pas d’apriori sur ce que sera le
spectacle quand nous commençons le travail. Ce sont
les conversations qui donnent la matière, et à chaque
fois, dans le résultat, le rapport avec le public s’en trouve
modifié.
Même si on balaye toujours l’histoire culturelle des
mêmes cinquante dernières années, ce sont chaque fois
des expériences radicalement différentes car chaque
personne a une relation différente avec son histoire et
avec l’Histoire. Nos invités nous entraînent sur des terrains
très variés. Le musicien Hubertus Biermann, était sur un
rapport assez émotionnel avec son père, avec l’histoire
de son pays, l’Allemagne… Le cinéaste André S. Labarthe,
relisait son histoire à l’aune de celle du cinéma, de celle
de la Nouvelle vague, de ces rencontres pour « Cinéastes
de notre temps », c’était beaucoup plus impressionniste.
CB : Les spectateurs doivent-ils être déjà un peu
historiens ?
OD / MJ : Non, nous on découvre en travaillant avec nos
invités. C’est à partir d’eux que l’on tire les fils. Lorsqu’on
rencontre quelqu’un, on part de choses simples, de la
conversation, pas d’une approche théorique.
Sur le plateau, ce qu’on montre au public, c’est pareil, on
essaie de remettre en jeu, de faire expérimenter de façon
sensible au spectateur ce qui vient d’être dit. On part du
concret de la personne.
C’est un peu l’art de la conversation que l’on met au
plateau. On voit comment à plusieurs on construit du
sens. Finalement c’est un peu mystérieux, on ne sait pas
très bien par où l’on passe dans une conversation. On
est incapable de refaire le chemin d’une conversation
quand on l’a terminée et ce qui est intéressant c’est
aussi ce chemin de la pensée. Vinciane parle souvent
à propos de la construction de son travail de tuiles, de
choses qui se superposent. Nous sommes dans un mode
d’écriture assez proche. Ce qui est intéressant c’est que
nous sommes obligés de réinventer à chaque fois de
nouvelles solutions pour créer une relation entre le public
et la personne qu’on a invitée, pour rendre intelligible le
chemin et l’histoire.
La relation au public est aussi intéressante du point de
vue théorique. Cela interroge la place du témoin direct
dans la fabrication de l’histoire, de l’expérience (qu’elle
soit sensible ou scientifique). C’est une des questions que
pose Vinciane Despret à propos de l’éthologie : « comment
prendre en compte le point de vue de l’animal ? ». On
propose au spectateur de partager une expérience avec
l’invité, et en même temps on l’incite, en nous regardant
et en nous écoutant, à s’observer, lui-même…
Propos recueillis par Cathy Bouvard, octobre 2015.
VINCIANE DESPRET
« En général j’ai l’impression de dire ce que tout le
monde pense et qu’il ne fallait pas dire. Je crois qu’il
y a une forme d’inconscience très heureuse dans toute
cette histoire. »
Cathy Bouvard : Vous êtes universitaire et philosophe,
pourquoi avoir accepté d’entrer dans la bulle des
Darbelley-Jacquelin ?
Vinciane Despret : J’ai accepté parce que ce qu’on nous
propose, à nous universitaires pour sortir du cadre, c’est en
général de rester dans le cadre. On nous autorise à faire de
petits écarts par rapport à nos manières d’exposer, alors
qu’ici il s’agit vraiment de penser ensemble à comment on
pense. Il ne s’agit plus d’enseigner ou de dire des choses :
ici on essaie de voir comment on peut explorer notre
domaine par ses limites. Et ça, ça m’intéresse.
CB : Que voulez-vous dire, explorer par les limites ?
VD : En fait j’ai appris une chose : le médium théâtral
est extrêmement étranger à ce que nous faisons nous
enseignants. Bien sûr, nous opérons des théâtralisations
lorsque nous faisons des conférences, mais le théâtre ce
n’est pas ça. En fait au théâtre il y a plein de choses qui ne
se disent pas mais qui se font. Pour moi, c’est une chose
totalement nouvelle, cela me demande une discipline
tout à fait différente. Nous, nous avons tendance à vouloir
tout expliquer, pour être sûrs que tout le monde a bien
compris. Alors qu’au théâtre, il y a des prises de risque qui
reposent sur le fait que nous avons confiance au public.
On va évoquer certaines choses, et peut-être que tout le
monde ne comprendra pas ce qu’on essaie de dire ou de
faire, mais ça n’est pas grave. Ce qui serait grave, ce serait
que personne ne comprenne rien.
CB : Passer par le récit de sa vie pour relire sa pensée,
lorsqu’on est vivant, c’est une drôle de chose, non ?
VD : Oui, j’ai eu très peur parce que j’avais très peur
d’une psychologisation, alors que je ne supporte pas cela.
Aujourd’hui, il y a une sorte de routine de la pensée qui
passe par la psychologie, et je pense que le passage par
la psychologie affaiblit le plus souvent nos puissances
de métamorphoses et d’imagination. J’ai donc eu un peu
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 17
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
peur, mais c’était ne pas connaître Michel et Odile ! S’ils
psychologisaient, il le feraient comme ils anthropologisent,
c’est-à-dire dans le décalage et la dérision. En ce qui me
concerne, il s’agit d’une biographie qui est reconstruite
sur un mode réel puisqu’on ne raconte pas de choses
fausses, mais qui est tout à fait transformée par rapport à
ce que j’aurais raconté dans un autre contexte.
CB : Cette expérience a-t-elle changé votre regard sur
votre trajectoire intellectuelle ?
VD : Oui, tout à fait. Pour moi il y avait des choses qui
me semblaient relativement anodines et qui, finalement,
sont arrivées à point nommé. Je me suis aussi rendue
compte que des questions que je posais à l’origine -mais
qu’il m’avait semblé avoir laissé tomber en route- avaient
totalement subsisté. J’ai enfin réalisé que je cherchais
aujourd’hui, toujours à répondre aux mêmes questions
qu’au début.
VD : Oui mais c’est une histoire d’amitié… c’est pas un
hasard non plus vous allez me dire… À Liège, tout le monde
se connaît. Mais avec eux, dans ce milieu underground, je
me suis trouvée chez moi parce qu’il y avait énormément
d’humour. Ils ne prenaient rien au sérieux mais prenaient
tout sérieusement et c’était exactement cela que je
cherchais, moi, jeune philosophe en difficulté avec la
manière de faire de la philosophie comme on la faisait à
l’époque. Il me fallait trouver des lieux ou ça philosophait
-mais sur un mode non académique-, où ça se moquait,
où ça contestait. Au final c’était assez extraordinaire
d’apprendre à le faire avec un sens de la dérision et de
l’humour.
CB : C’est ce qui apparaît en particulier dans votre
dernier livre à propos des morts, de leur présence dans
la vie, cette extrême liberté de pensée…
VD : Je l’espère. J’espère faire bouger les lignes : que
ceux qui cultivent des relations vivantes avec leurs morts
CB : En fait un philosophe n’aurait qu’une question qu’il puissent être un peu confortés et que ceux qui jugent
travaille sur les animaux ou les humains ?
et se choquent puissent revisiter leur manière de penser.
VD : Ce sont eux qui ont fait surgir cette évidence. Pour C’est un livre qui appelle à de nouvelles sensibilités.
tout dire, au début je leur disais « mais il y a une erreur
de casting, je ne suis pas intéressante. Peut-être que ce CB : L’appel à de nouvelles sensibilités, c’est le travail
que j’explore, j’écris est intéressant, mais ma biographie, que vous menez depuis de années autour des animaux
les paysages culturels dans lesquels j’ai évolué sont en particulier. Finalement cette liberté de pensée est
inintéressants si on essaye de les mettre en rapport rare…
avec mon travail. Non ce qui a d’intéressant, ce sont les VD : Oui, cela m’est apparu à posteriori, mais pour appeler
animaux et la façon dont les scientifiques travaillent ». à de nouvelles sensibilités, la liberté était une obligation.
Quand je me suis ensuite aperçue qu’ils ne s’attendaient Mais cela me fait plaisir lorsqu’on me dit que ma penpas un casting, j’ai moins résisté et j’ai commencé à me sée est libre parce que moi je ne vois pas les contraintes.
dire « mais c’est vrai en fait, d’où tout ça vient ? ». J’avais Parce que pour penser que l’on pense librement, il fautoujours considéré que tout ce qui m’était arrivé dans drait déjà avoir conscience des contraintes qui vous
mon parcours académique et scientifique était arrivé par empêcheraient de le faire… je ne les perçois pas toujours
hasard, par chance, que c’était arrivé parce que c’était très bien. En général j’ai l’impression de dire ce que tout
arrivé. En fait j’ai compris que tout répondait à un même le monde pense mais qu’il ne fallait pas dire. Je crois qu’il
questionnement et que j’avais cherché de partout mais y a une forme d’inconscience très heureuse dans toute
sans m’en rendre compte.
cette histoire.
C’était très intéressant, et sans eux je n’aurais pas pu le
Propos recueillis par Cathy Bouvard, octobre 2015.
faire parce qu’ils me font faire un jeu de rapprochement
et un jeu d’écart. Alors qu’en général, lorsqu’on observe
quelque chose, on se situe à une distance qui est toujours à peu près la même. Et puis comme ils sont toujours
eux-mêmes dans l’Art Tangent, le décalage, il y a certains
moments où je prends moi-même beaucoup d’écart car
cela permet de meilleurs rapprochements.
CB : Ils nous ont parlé de votre jeunesse à Liège avec
un groupe informel dont le plasticien Jacques Lizène…
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 18
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
LE MANIFESTE DES AAA (ARTISTES ANONYMES ASSOCIÉS)
AAA
DOC
(1)
(filets)2
AAA
A Anonyme A
A Anonymes Associés
Artistes Anonymes Associés
Nous sommes des chaînons manquants. Nous pratiquons l’entredeux comme position
artistique.
On est toujours l’assistant de quelqu’un.
Nous renonçons à l’idée de genre en art.
Nous jurons de nous abstenir de créer une « œuvre », car nous voyons l'instant comme plus
important que la totalité.
Ici et maintenant : nous ne sommes que ce que nous sommes et ce que nous vous en disons.
Le public public du public.
Mais nous revendiquons d’être autre chose dans la vie.
Comme le public
Nous , Je (est) suis plein de trous.
1  Le titre du “dogme“ des AAA est une manière de noyer le poisson. En face de quoi sommes-nous devant un filet de Haddock ?
N’est-ce pas plutôt une morue, du cabillaud, de l’aiglefin voire du stockfish… Qu’est-ce qui convient ? Qu’est-ce qui est Ad Hoc ?
CQFDD la boucle est bouclée.
2  Le manifeste des AAA, en cours d’écriture sur un modèle participatif cyber-encyclopédique bien connu, est en perpétuelle évolution..
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 19
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
DÉBAT
Vérités de l'Histoire
Vendredi 27 novembre à 19h15
Grand amphi de l’ENSBA de Lyon
Comment rendre compte d’un événement historique dans toute sa complexité ? Ne faut-il pas pour cela
abandonner l’idée « d’une » vérité, et accepter une multiplicité de points de vue ? Si les romanciers ont
l’habitude de faire cohabiter et se télescoper les mondes des différents protagonistes, en jouant avec les
régimes de vérité et les changements de perspectives, la chose est sans doute plus rare et délicate pour
l’historien.
Avec :
ROMAIN BERTRAND (France) est historien ; il fait partie d’une nouvelle génération d’historiens qui étudient l’histoire de
manière globale.
> Le Long Remords de la Conquête. Manille-Mexico-Madrid: l’affaire Diego de Avila (1577-1580) (Seuil, 2015)
> L’Histoire à parts égales - Récits d’une rencontre, Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle) (Seuil, 2011)
MATHIAS ÉNARD (France) est romancier, spécialiste des cultures et langues arabes et persanes.
> Boussole (Actes Sud, août 2015)
> Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (Actes Sud, 2010)
Animé par :
EMMANUEL LAURENTIN
Producteur de « La Fabrique de l’histoire » sur France Culture
En partenariat avec : France Culture.
Gratuit sur réservation
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 20
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
Apprendre comment on fabrique du saphir ?
Tout est possible en 20 minutes !
FOIRE AUX SAVOIRS
DU
SA
28
AU
DI
29
NOVEMBRE
DE 15H À 20H
LES SUBSISTANCES
Une idée, un sujet, une technique :
20 minutes pour faire le point !
Après le samedi 17 octobre à Saint-Fons et le weekend à l’Hôtel de Région à Lyon (21 et 22 octobre), Les
Subsistances accueillent pour la deuxième fois,
après le succès de l’édition 2014, la Foire aux Savoirs,
coorganisée avec la Villa Gillet.
De manière libre et ludique, des chercheurs,
enseignants, artisans, spécialistes, passionnés
viendront partager avec le public du festival leurs
connaissances et leurs savoirs-faire. L’année dernière
nous avons appris comment diriger un orchestre
ou même comment on dansait au XIIIe siècle. Cette
année préparez-vous à apprendre comment parler
l’espéranto, comment attraper un crocodile, comment
faire parler les céramiques antiques et bien d’autres
sujets pour petits et grands qui seront abordés lors
de ce week-end.
ATELIER ORIGAMI - GRATUIT
sa 28 et di 29 de 15h à 18h
ATELIER KRUMP - GRATUIT ET EN FAMILLE !
sa 28 de 16h à 17h30 et di 29 de 15h à 16h
ATELIER BODY MUSIC- GRATUIT ET EN FAMILLE !
sa 28 et di 29 de 17h30 à 18h30
© Romain Etienne / item
QUELQUES CHIFFRES DE L’ÉDITION 2014
AUX SUBSISTANCES :
> 54 intervenants
> 54 savoirs et savoirs-faire transmis
> 923 spectateurs en deux jours
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 21
Dossier de presse
PROCHAINEMENT
AUX SUBSISTANCES
NOVEMBRE
26 - 29 . 11
LE LIVE DU FESTIVAL
MODE D’EMPLOI
en coréalisation avec la Villa Gillet
OLIVIER MEYROU & MATIAS PILET
TU
Théâtre / Cirque
ASSOCIATION ARSÈNE
NOUS NE POUVONS CONNAÎTRE LE GOÛT
DE L’ANANAS PAR LE RÉCIT DES VOYAGEURS TRANCHE N°5
Théâtre / Performance
HÉLÈNE MATHON
& EUGÈNE SAVITZKAYA
SISTER
Théâtre
+ 3 débats, workshops, Foire aux Savoirs…
DÉCEMBRE
09 - 12 . 12
YANN FRISCH
LE SYNDROME DE CASSANDRE
Clown / Magie nouvelle
JANVIER / FÉVRIER
14 . 01 - 07 . 02
LE MOI DE LA DANSE
CECILIA BENGOLEA & FRANÇOIS CHAIGNAUD DUB LOVE
MANUEL ROQUE DATA
ALEXANDRE ROCCOLI LONGING
MARCO DA SILVA FERREIRA HU(R)MANO
+ grands témoins
MAGUY MARIN, MATHILDE MONNIER, LA RIBOT,
NICOLAS LE RICHE, CLAIREMARIE OSTA
+ conférences, leçons de danse, workshops’brunch
+ fête de clôture Tea-dub ! ...
AVRIL
01 - 03 . 04
FESTIVAL AVRIL EN VRILLE !
ALEXANDER VANTOURNHOUT
& BAUKE LIEVENS
ANECKXANDER
Cirque / Danse / Performance
GISÈLE VIENNE / DENNIS COOPER
PUPPENTHEATER HALLE
THE VENTRILOQUISTS CONVENTION
Théâtre
FOCUS FESTIVAL AMERICAN REALNESS
Danse / Performance
+ workshops, concert ...
MAI / JUIN / JUILLET
Programmation
en constante évolution
02 . 05 - 15 . 07
FESTIVAL LIVRAISONS D’ÉTÉ
PLUS DE 2 MOIS NON-STOP !
COMPAGNIE DES
DIVINS ANIMAUX
FLIRT
Théâtre
SIMON CARROT
NO/MORE
Cirque
ET AUTOUR
DU HÉROS :
NATHAN ISRAËL
& LUNA ROUSSEAU
Cirque
MÉLISSA VON VÉPY
Cirque
JORDI GALÍ
MAIBAUM
Danse / Performance
+ concerts, gastronomie, workshops, et plein d’autres surprises ...
www.les-subs.com
Les Subsistances
/ 22
Dossier de presse
LIVE
SPECTACLES + DÉBATS
LES SUBSISTANCES
RÉSIDENCES D’ARTISTES
CRÉATIONS
LIEU DE PARTAGE AVEC LE PUBLIC
Laboratoire international de création artistique consacré aux nouveaux
langages du spectacle vivant (danse, théâtre, cirque, musique), Les
Subsistances sont un lieu transdisciplinaire de travail, de création,
d’expérimentation et de dialogue avec le public.
UN ACCOMPAGNEMENT DES ARTISTES
Les Subsistances offrent aux artistes un lieu, un temps de résidence et
un accompagnement intellectuel, administratif, technique et financier
adapté à chaque projet. Les Subsistances développent une relation de
compagnonnage avec les artistes et compagnies invités, prolongeant la
collaboration au-delà de la présentation du spectacle dans un soutien à
la diffusion.
DES PROJETS ARTISTIQUES SINGULIERS
Festival Mode d’emploi, Aire de jeu, Week_End sur Mars !, Les Subsistances
inventent des projets artistiques singuliers et les renouvellent sans
cesse. Une manière de répondre avec les artistes à un monde en
constante évolution.
UN LIEU ET UN TEMPS DE PARTAGE ARTISTIQUE
En développant des nouvelles relations avec les publics, Les Subsistances
favorisent la confrontation, la réflexion, la pratique artistique et le
dialogue, inventent de nouvelles formes de rencontres en associant le
public à chaque étape de création : chantiers, débats, projets participatifs,
Week_Ends de création, ateliers de pratique artistique.
UN RÉSEAU DE CIRCULATION D’ARTISTES
Les Subsistances sont partie prenante de plusieurs réseaux nationaux
ou internationaux en particulier dans le domaine de la performance ou
du cirque (Territoires de cirque).
CONTACTS PRESSE
Spectacles / presse nationale et locale : Stavros Skordas
04 78 30 37 27 / [email protected]
Débats / presse nationale : Isabelle Creusot
06 16 33 36 37 / [email protected]
Débats / presse locale : Céline Linguagrossa
04 78 27 02 48 / [email protected]
ACCUEIL / BILLETTERIE
24h/24 : www.les-subs.com/billetterie
Par téléphone : 04 78 39 10 02 de 13h à 18h du mardi au vendredi,
les samedis de septembre et octobre de 14h à 19h.
Sur place : 8 bis quai St-Vincent, Lyon 1er aux mêmes horaires.
Réseau France billet : dans toutes les billetteries (Fnac, Carrefour, Géant,
Intermarché, magasins U).
Sur place, pendant les manifestations
Ouverture de la billetterie jusqu’à la dernière séance du jour.
VENIR AUX SUBSISTANCES
8 bis quai St-Vincent, Lyon 1er
À pied : depuis les Terreaux (15 min.) rejoindre le quai St-Vincent et remonter
la promenade des rives de Saône.
Station Vélo’V : proximité passerelle Homme de la Roche : 55 quai Pierre
Scize et 14 quai St-Vincent.
2 roues : parking à l’intérieur des Subsistances.
Bus : C14, 19, 31, 40. Arrêt Les Subsistances ou passerelle Homme de la Roche.
Parking : Lyon Parc Auto Terreaux.
TARIFS SPECTACLES
Plein tarif : 14 €
-26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi,
professionnels du spectacle : 12 €
-18 ans, minima sociaux : 10 €
Gratuit pour l’accompagnateur du titulaire d’une carte d’invalidité au mention
« besoin d’accompagnement ».
RESTEZ CONNECTÉS !
Suivez Les Subsistances, des surprises vous sont
réservées tout au long de l’année !
Les Subsistances - Lyon
subsistanceslyon
@subsistances
Les Subsistances - Lyon
Les Subsistances - Lyon
Les Subsistances
Laboratoire international
de création artistique
Cirque / Théâtre / Danse / Musique
04 78 39 10 02 www.les-subs.com
Licence d’entrepreneur de spectacle : 135 063 - 135 064 - 135 065
www.les-subs.com

Documents pareils

OLIVIER MEYROU / MATIAS PILET

OLIVIER MEYROU / MATIAS PILET Mise en scène : Olivier Meyrou. Interprète : Matias Pilet. Apparitions vidéos : Karen Wenvl, Erika Bustamante et Françoise Gillard, sociétaire de la Comédie française. Dramaturgie : Amrita David et...

Plus en détail