Apprenties assistantes médicale et dentaire
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Apprenties assistantes médicale et dentaire
> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION Apprenties assistantes médicale et dentaire MOTS-CLÉS : AMAD • CFC • MATURITÉ Après la voie du collège (Résonances, novembre 2014), voici celle de l’AMAD, cet acronyme désignant l’Ecole professionnelle d’Assistant-e Médical-e & Dentaire, située dans le bâtiment de l’Ecole-Club Migros à Sion. Hamide et Alexia ont accepté d’évoquer leur choix de formation et de livrer leur regard sur leur parcours d’orientation. Hamide, future assistante médicale Hamide a effectué son CO à St-Maurice, avant de faire une année d’Ecole pré-professionnelle. Aujourd’hui, elle est en 3e année d’apprentissage pour deveHamide nir assistante médicale. Elle travaille en pédiatrie à l’Hôpital de Martigny. Hamide, comment avez-vous sélectionné ce métier parmi la large palette des possibles? L’orientation au CO a-t-elle joué un rôle dans votre décision? Au CO, je n’étais pas très intéressée par mon orientation future. Du coup, je m’y suis prise trop tard. Par contre, le fait de parler des divers métiers m’a certainement aidée dans la sélection du domaine professionnel qui me convenait. C’est donc lors de votre année en EPP que vous avez pu affiner votre choix? 40 A l’école pré-professionnelle, il y avait des jours de stages imposés, ce qui a été déterminant. Cela m’a permis de découvrir le métier d’assistante médicale. J’avais aussi fait un stage dans une pharmacie, mais sans enthousiasme, car l’activité n’était pas suffisamment diversifiée à mon goût. A l’EPP, tous les enseignants nous accompagnaient dans la construction de notre projet professionnel. Est-ce à dire qu’au CO ce n’était pas le cas? Non, car les enseignants et la conseillère en orientation étaient aussi soucieux de notre avenir professionnel, toutefois je ne me sentais pas prête à ce moment-là. Je pensais avoir le temps et soudain je me suis retrouvée en fin de 3e année de CO. Le domaine de la santé était-il pour vous une évidence? J’ai toujours eu du plaisir à aider les gens et la santé semblait correspondre à mes attentes. Aviez-vous rencontré le ou la psychologue-conseiller-ère en orientation? Oui, mais je ne me souviens plus si c’était au CO ou en Ecole pré-professionnelle. Je sais juste que mon intuition avait été confirmée. Reste que vous auriez pu privilégier une filière d’études dans la santé… En 2e année de CO, je m’étais inscrite au collège avant de me désinscrire, estimant que c’était une voie de formation longue et ne délivrant pas un diplôme permettant de travailler directement ensuite, au cas où l’on ne souhaite pas poursuivre des études. J’estimais préférable de commencer par un CFC, sachant que je pourrais éventuellement poursuivre avec une maturité professionnelle. Travailler en pédiatrie, était-ce une motivation supplémentaire? J’aime bien les enfants, mais ce n’était pas un critère déterminant. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre formation et dans le métier? Dans mon travail, j’adore tout ce qui est consultation et radiologie, mais je ne dirais pas pour autant que la partie administration me déplaît. J’apprécie aussi les cours théoriques donnés à l’école, car on ne pourrait pas se lancer directement dans la pratique et exécuter tout de suite des gestes médicaux. L’avantage, c’est aussi que c’est une toute petite école, et la directrice ainsi que la médiatrice sont à notre écoute. Avez-vous parfois l’impression que la filière des apprentissages est un peu dévalorisée? J’ai parfois entendu que les apprentissages étaient plus faciles, mais ce n’est pas forcément le cas. C’est assurément moins théorique, ce« Pour Hamide, pendant nous la profession apprenons un métier et sa prad’assistante médicale tique, donc c’est est un mélange de simplement difquatre métiers. » férent. De quelle manière parlez-vous à vos amis de votre métier? Je leur dis souvent que mon métier en regroupe quatre, parce qu’il y a le laboratoire, la radiologie, la consul- Résonances • Décembre 2014 Mensuel de l’Ecole valaisanne RUBRIQUES tation et l’administration. C’est un mélange extrêmement varié. apprentissage, j’ai entamé un préapprentissage. Qu’envisagez-vous pour votre avenir professionnel? J’aimerais exercer le métier d’assistante médicale pendant au moins quelques années. Peut-être qu’ensuite je ferais la maturité professionnelle ou une autre école, mais pas tout de suite… Pourquoi autant de stages? Chaque stage permet d’un peu mieux se rendre compte de la réalité du métier. Même si on fait des stages dans un domaine qu’au final on ne choisit pas, cela nous apporte assurément un bagage supplémentaire. Alexia, future assistante dentaire Alexia est en 3e année d’apprentissage d’assistante dentaire. Elle travaille dans un cabinet au Châble. Après avoir terminé sa scolarité obligatoire au CO Alexia de Bagnes, elle a tout de suite décroché une place d’apprentissage. Alexia est aussi musicienne à ses heures, mais c’est un loisir qui lui permet de se ressourcer, donc elle n’a jamais envisagé d’en faire un métier. Alexia, saviez-vous déjà au CO ce que vous vouliez faire plus tard? Pas précisément, mais j’étais convaincue de vouloir travailler dans le domaine de la santé. Qu’est-ce qui vous a été le plus utile au niveau de l’orientation au CO? Visiter le Salon des métiers était intéressant, mais j’étais un peu timide pour oser poser des questions. Je dirais que c’est surtout la conseillère en orientation qui m’a aidée à déterminer les différents CFC susceptibles de m’intéresser. J’aurais eu tort de vouloir me débrouiller toute seule. Etes-vous passée par des stages? Oui, j’en ai fait beaucoup, d’abord pour en savoir plus sur le métier d’assistante médicale, avant de m’intéresser aux professions voisines. J’ai effectué un stage au Châble, un à Martigny, un à Monthey, un à Orsières. Avant de commencer mon Résonances • Décembre 2014 Mensuel de l’Ecole valaisanne N’avez-vous jamais envisagé la voie des études? J’avais vraiment envie d’avoir un papier me permettant de travailler après trois années de formation, me disant que c’était une sécurité pour le cas où je me retrouverais un jour face à une école qui me fermerait ses portes. J’avais envie d’avoir un plan B, afin que je puisse, si nécessaire, travailler dans un cabinet, dès l’obtention de mon CFC. Entendez-vous parfois des clichés sur les apprentissages? Notre formation est pratique, donc nous sommes mieux outillés que les collégiens pour nous adapter au monde du travail. En apprentissage, nous entrons tout de suite dans la vraie vie. Nous n’avons que 5 semaines de congé par année et parfois les journées se terminent à 20 h. Et comme nous gagnons un salaire, nous sommes aussi plus indépendants. Les collégiens ont une meilleure culture générale, mais il est obligatoire de poursuivre avec une autre formation. Une fois votre formation entamée, avez-vous parfois douté? Non, j’ai toujours été sereine dans mon choix. Je suis dans un domaine qui me plaît énormément et qui offre de nombreuses possibilités de ré-orientations. Beaucoup d’assistantes dentaires deviennent infirmières, puisque dans la santé, il faut souvent avoir 18 ans révolus pour débuter dans certaines filières. Les cours à l'AMAD sont-ils motivants? Oui, du fait qu'ils sont systématiquement liés à mon domaine d’intérêt. Par exemple, en allemand, on apprend du vocabulaire qui peut nous servir dans notre métier. J’apprécie tout particulièrement les branches techniques qui sont essentielles. Au CO, je me demandais parfois pourquoi nous devions apprendre certaines choses. Quelles sont les qualités pour devenir assistante dentaire? Il faut être très autonome, minutieuse et irréprochable au niveau de l’hygiène. Qu’est-ce qui vous plaît le plus à votre place de travail? Au cabinet, c’est très varié et rythmé. Chaque patient est différent, chaque traitement également. Une fois votre CFC décroché, quel chemin suivrez-vous? Là, je fais les cours préparatoires pour la matu. J’espère réussir l’examen d’entrée, car je voudrais obtenir une maturité professionnelle en santé-social. Ensuite, j’envisage de travailler dans le social, soit avec des enfants, soit avec des personnes âgées. Propos recueillis par Nadia Revaz Historique de l’AMAD «Le Dr Bernard Morand a décidé en 1972 de fonder une école en Valais pour la formation des aides médicales, afin d’éviter à une vingtaine de jeunes par années, de partir en formation à Lausanne ou à Bienne. Il a alors recherché des locaux et c’est ainsi qu’a commencé la collaboration avec l’Ecole-Club Migros. Cet apprentissage d’une durée de 3 ans et fonctionnant selon le système dual est donc resté privé en Valais jusqu’en 1996. Depuis cette date, les contrats sont homologués par le Service de la Formation Professionnelle du Canton du Valais (SFOP).» www.amad-valais.ch 41