Systémique et globalité
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Systémique et globalité
la formation médicale continue du CEDH Systémique et globalité Prescrire l’homéopathie en endocrinologie Dr Didier DESWARTE QUELQUES TABLEAUX CARACTÉRISTIQUES a. Mises en route pubertaires lentes ou difficiles Pulsatilla «Certains garçons peuvent avoir un profil similaire […].» • Ne veut pas grandir trop vite, elle reste plus longtemps dans la dépendance affective. La puberté est plus tardive, les règles peu abondantes, diurnes. Elle n’aime pas les matières grasses, aime les pâtisseries et n’a pas très soif. C’est une émotive aux pleurs faciles, de type lymphatique ou mixte lympho-sanguin. Elle est influençable et changeante. Physiquement, elle présente une érythrocyanose des extrémités et des membres. Avant sa puberté, elle jouait encore bien à la poupée dans une classe où certaines avaient déjà leurs règles. • Certains garçons peuvent avoir un profil similaire ; ils aiment jouer avec la poupée de leur sœur ; ils sont très dépendants, avec des pleurs faciles, craignent un peu les jeux trop violents. Un peu de retard dans leurs signes de virilisation. Malgré la variabilité d’humeur, c’est quand même un doux de tempérament. La constitution n’est pas maigre, plutôt enveloppée de type lympho-sanguin. Natrum muriaticum • Profil assez typique de l’adolescence. Correspond bien à la modalité conflictuelle de cette période. La peau, c’est notre limitante entre notre intérieur et l’environnement, tout comme la cellule et les entrées de flux de l’eau par les équilibres de la pompe à sodium. Le « moi peau » de Didier Anzieu 26 nous éclaire sur la problématique de cet âge de transition. Avoir une limitante, c’est discerner le moi du non-moi, une des définitions de la conscience. • Cette période de la puberté, c’est se redécouvrir autre ou du moins différent de l’enfant. Accepter l’enfant en soi, Pulsatilla y est encore trop, Natrum muriaticum est partagé, veut assumer seul, mais aux dépens de l’enfant en lui qu’il cache et qu’il se cache. Il a bien besoin de l’adulte pourtant pour l’aider avec son expérience, mais il faudra l’apprivoiser. 26 Didier Anzieu, Le penser, du moi peau au moi pensant, Dunod, 1994 P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 43 • La puberté est aussi tardive, avec des aménorrhées de plusieurs mois. Cette jeune fille sera d’abord plus difficile, car plutôt introvertie dans ses affects. Elle est mal dans sa peau, supporte mal son acné débutante. S’isole et est agacée par toute consolation. La constitution est plus maigre, surtout du haut du corps : le thorax plat, les épaules rentrées pour cacher, pour certaines, leurs formes débutantes. Troubles de l’hydratation, a bon appétit malgré une certaine maigreur, a souvent soif avec désir de sel. • Vous retrouvez aussi des profils masculins, bien sûr : les garçons volontiers mutiques sur leurs affects, à prendre avec des pincettes, plutôt grands et maigres, de longues mains de nerveux, comme les phosphoriques. Sepia • L’association de signes hépatiques et gynécologiques est très évocateur de Sepia 27. Nous ne reviendrons pas sur la comparaison avec Lycopodium, traité plus haut dans l’ouvrage où la sphère hépatique est dominante. Ces deux médicaments peuvent se comparer ou être alternés chez une même personne suivant les symptômes sur une même ordonnance ou suivant les époques de consultation. Pour d’autres cas, il faudra choisir l’un ou l’autre : Lycopodium est plus dans l’intolérance psychologique et l’hypochondrie digestive, Sepia dans la dépression et l’asthénie. • La mise en place des règles est retardée avec un sang noir, avec volontiers des leucorrhées blanches et éventuellement de vraies mycoses et une pesanteur pelvienne prémenstruelle. • La jeune fille est dite par ses proches « hépatique », sujette aux migraines ; elle mange peu, peut être dégoutée par l’odeur ou la pensée de la nourriture. • Les profils de Natrum muriaticum et Sepia peuvent être parfois difficiles à distinguer ; ce sont des médicaments qui sont complémentaires toutefois et peuvent être alternés tous les 14 jours en alternance sur une même ordonnance en 9 CH ou 15 CH, mais c’est toujours mieux à un moment ou un autre de privilégier l’un ou l’autre si des signes caractéristiques émergent. Michel Guermonprez, Homéopathie, principes, clinique, techniques, Éditions CEDH, 2006, p. 647 27 44 SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ • Sepia peut avoir par contre une puberté plus précoce, avec apparition rapide de poils pubiens. ✐ Les pubertés précoces doivent faire l’objet de consultations spécialisées endocrinologiques pédiatriques. Ce phénomène des précocités pubertaires inquiète et interroge sur des facteurs environnementaux traités dans le chapitre des perturbateurs endocriniens. b. Aspects d’insuffisances hormonales plus patentes bien qu’encore physiologiques Graphites «Le type sensible est analogue aux profils de Pulsatilla et de Calcarea carbonica, décrit par certains auteurs comme de type carbonique.» • Le profil de fond dans Graphites est hypo-hormonal, en particulier hypothyroïdien et hypogénital. Il est peut-être considéré comme le chronique ou l’évolution de Pulsatilla 28. • Le type sensible est analogue aux profils de Pulsatilla et de Calcarea carbonica, décrit par certains auteurs comme de type carbonique. • Tendance à l’obésité ou surpoids, frilosité, constipation, peau sèche, lésions eczémateuses sèches et/ou croûteuses et mélicériques volontiers dans les plis. • Règles retardées ou insuffisantes, tendance à l’aboulie, lenteur, sensiblerie et facilement craintive. • À donner en doses 9 CH à 15 CH en doses hebdomadaires. Baryta carbonica • Deux mots clés : retard et lenteur. • Dans tout retard de développement, chez un sujet plutôt robuste ou de constitution dite carbonique, ou jeunes filles plutôt « hommasses ». Un retard de maturité ou de possibilités intellectuelles peut être observé. Déficit également thyroïdien et aussi sexuel. Les fonctions gonadiques peuvent donc apparaître mais avec cette notion clé du retard, et le traitement homéopathique chez ces personnes dans ces périodes charnières primordiales de la vie trouve toute sa justification et devrait être promu. Michel Guermonprez, Matière médicale homéopathique, Éditions CEDH, 2005, p. 227 28 P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 45 • Individu volontiers timide, peureux surtout vis-à-vis d’inconnus, assez maladroit, le comportement est volontiers puéril, peut être obstiné. Dans l’interrogatoire il faudra retrouver ce retard des acquisitions de la marche et de la parole. Il se débrouille tout à fait bien dans les jeux 29 ! • Prescription fréquente et à long terme : Baryta carbonica 15 CH à 30 CH, une dose hebdomadaire, 1 à 2 ans, à réévaluer ensuite. c. Retards simples sur terrain corpulent Kalium carbonicum • Premières règles en retard et longues aménorrhées. Les règles sont abondantes et fatigantes. Pâleur, essoufflement parfois, transpiration à l’effort, rechercher une anémie ferriprive. C’est une fatigue irritable. Jeune fille qui se préoccupe de détails futiles. Crainte pour sa santé. Émotions ressenties au creux de l’épigastre comme Ignatia. Hypersensible au bruit. Frilosité et constipation pendant les règles. ✐ Moyen mnémotechnique : Le radical Kali annonce la fatigue, le radical Carbonicum rappelle les règles abondantes de Calcarea carbonica. • Prescription en 9 CH journalier ou en doses hebdomadaires ou bimensuelles. Le matin, si c’est l’asthénie qui domine, le soir au coucher si troubles du sommeil. Calcarea carbonica • Lentement mais sûrement. Tout peut être lent pour Calcarea carbonica, mais quand c’est installé, c’est stable. La stabilité du carbone et du carbonate de calcium, constituant de base et structurel de l’organisme vivant. • La puberté est retardée, les règles sont hémorragiques. Aménorrhées par le bain froid. • Type sensible constitutionnel, bréviligne à grosse tête, au teint clair ou crayeux, pieds et mains potelés, courts et larges. 29 46 Michel Guermonprez, Matière médicale homéopathique, Éditions CEDH, 2005, p. 84 SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ ✐ Comparer Antimonium crudum et Pulsatilla. • Médicament également de troubles de la croissance, plutôt retardée, et de la dentition. d. Une référence répertoriale de Kent : Causticum Causticum «N’oublions pas que nos mécanismes endocriniens sont au départ neuroendocriniens […].» • Premier remède de retard de la puberté, et de leur insuffisance pour les praticiens unicistes. Au degré répertorial 30 fort. • Cet aspect n’est pas dénué d’intérêt et nous fait réfléchir à la pathogénie. Causticum est le médicament des petites insuffisances neurologiques, parésies diverses ou déficits moteurs, aux troubles de difficulté et retards des acquisitions motrices et de la coordination, retards ou déficits. Ce sont des sujets qui ont d’ailleurs une certaine maladresse, qui auront eu une énurésie, auront eu peur de l’obscurité. • N’oublions pas que nos mécanismes endocriniens sont au départ neuroendocriniens et que des déficits fonctionnels fins non accessibles à la paraclinique peuvent s’observer. • On pourrait discuter ici de l’influence bénéfique possible en complément de Hypothalamus 7 CH en doses alternées tous les 14 jours. Chez les jeunes filles, on observera une tristesse avant les règles comme Sepia, une angoisse possible crépusculaire, une compassion exagérée. • Prescription de 15 à 30 CH, en doses bimensuelles ou hebdomadaires. e. D’autres sont plutôt un peu plus en avance ! Calcarea phosphorica • Sa croissance est rapide ; il ou elle est longiligne et pousse rapidement d’un coup, avec quelques douleurs de croissance et une fatigabilité. Les premières règles, qui ne tardent pas, Pour ceux qui ne connaissent pas l’aspect répertorial, les symptômes du répertoire sont classée en trois degrés selon qu’ils aient été retrouvés en commun chez les expérimentateurs des pathogénésies, ou des observations cliniques. En gras c’est le degré fort, en italique le deuxième degré et en caractère normal le degré faible. 30 P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 47 ont tendance à être claires au début et s’accompagnent de lombalgies. • Tendance spasmodique, excitation sexuelle volontiers précoce. • Prescription : 5 CH journalier pour la fatigue liée à la croissance, 7 CH à 9 CH en doses bimensuelles. Phosphorus • Sujet très sensible, émotif, aux accès fébriles faciles, qui sera perturbé par cette période de puberté, alternant des périodes d’exaltation et de fatigue intense. Le plus souvent passionné(e), romantique, très vulnérable aux déceptions amoureuses ; sa sexualité est plutôt en avance. Les règles volontiers en avance et hémorragiques ou aménorrhées avec épistaxis. • Prescription : dilution et fréquence suivant la similitude plus ou moins globale. En moyenne, Phosphorus 9 CH, une dose bimensuelle. L’indication de Tuberculinum sera à envisager pour consolider son terrain et suivant la pathogénésie. f. Un médicament fréquent et incontournable pour Michel Guermonprez : Senecio aureus Senecio aureus • Médicament d’action limitée mais très utile pendant cette période de puberté chez la jeune fille maigre de type tuberculinique, quand existence de symptômes substitutifs aux règles. À la place des règles apparaissent : toux ; hémorragies, lombalgies, cystalgies… Ils disparaissent quand les règles arrivent. • Prescription : Senecio aureus 5 CH, 3 granules 3 à 4 fois par jour. ✐ 48 Cela ne vous rappelle rien ? • Graphites, enrouement pendant les règles par contre, aspect du sujet qui n’a rien à voir, plutôt gras. • Millefolium, hémorragies remplaçant les règles, telles que épistaxis tardant à se tarir. SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ 5. 5e application clinique : les pathologies ovariennes Les troubles sont divers et dépassent l’endocrinologie pure. Il est intéressant de noter les polarités des médicaments homéopathiques : Ovaire droit : Apis, Bryonia, Podophyllum, Palladium. Ovaire gauche : Thuya, Platina, Actea racemosa, Lachesis. ✐ Faites-vous votre propre répertoire, et recherchez les indications ovariennes de ces médicaments – un petit travail de votre part – et reportez les notes en fin d’ouvrage sur les pages blanches prévues à cet effet. Le syndrome de Stein-Leventhal Aménorrhée progressive, hirsutisme, obésité, parfois hyperinsulinisme. Kystes nombreux de l’ovaire sécrétant des androgènes par excès de LH. À la puberté, femme d’aspect viril et acnéique. Cela ne vous rappelle rien ? Vous l’avez vu plus haut, le médicament homéopathique pouvant être indiqué au chapitre des retards pubertaires sur insuffisance hormonale presque patente (p. 45). Baryta carbonica 9 CH, une fois par semaine, une dose. MICHEL GUERMONPREZ Il nous conseille d’alterner dans un abord de type pluraliste des doses tous les 15 jours en alternance de Baryta carbonica 15 CH, Thuya 15 CH et Conium maculatum 15 CH. Il affirme la régularité des résultats. Observation clinique personnelle Cela ne nous empêche pas de sortir des sentiers battus ; nos patients contredisent nos routines. Dans un ouvrage censé être pratique et pédagogique, je vous donne ici un exemple d’observation clinique de ma pratique au cabinet, de type « histoire de chasse ». Les statistiques ne font pas bon ménage avec notre pratique de terrain qui toujours nous interpelle et nous oblige à être inventif ; la clé, c’est encore et toujours l’« écoute ». P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 49 Madame Séverine P., née en 1974, suivie pour dystrophie ovarienne, traitée par Androcure et Provames, consulte en 2005. Plus jeune, elle avait pris la pilule très tôt pour son acné. À l’arrêt de cette pilule, les règles ne revenaient pas. Les symptômes retrouvés étaient l’acné, des maux de ventre, douleurs intestinales et ovariennes, des sautes d’humeur. Éducatrice de jeunes enfants, en pleine réorientation professionnelle et changement de région, au chômage, célibataire, stressée et avec beaucoup de peurs. Suivie en psychothérapie analytique. L’hygiène de vie à cette époque n’était pas très équilibrée, un peu d’excès d’alcool et tabac, pas de stabilité de couple… Son premier traitement : • Gelsemium 5 CH, 3 granules le matin. • Platina 5 CH, 3 granules le soir. • Doses en alternance le dimanche : Nux vomica 9 CH, Thuya 7 CH, Luesinum 9 CH. Elle réagissait très bien aux séances d’acupuncture et je devais même atténuer le nombre d’aiguilles car elle semblait très réactive. Cette sensibilité m’a fait lui donner Phosphorus comme médicament de fond. Elle s’est sevrée du tabac dont elle usait depuis ses 16 ans, d’autant plus qu’elle accumulait les bronchites hivernales. En plus, elle porte son ami qui ne peut divorcer de son épouse et déprime. Elle est en quête de repères. Consultation en août 2007, a eu très peur, je ne donne pas le détail, par discrétion pour un écrit qui peut être public et donc être reconnu par cette patiente. Traitement : • Opium 30 CH, une dose. • Trois doses ensuite de Gelsemium en échelle toutes les 24 heures 9 CH, 15 CH, 30 CH. Traitement très positif, se sent beaucoup plus calme, elle travaille maintenant auprès des SDF. Avril 2008, a été impressionnée par la santé de son père qui a fait une paralysie faciale a frigore. Huit jours après, a senti sur le côté gauche de la tête un engourdissement, oreille gauche, douleurs de la tempe gauche comme une pression, améliorée par l’Efferalgan, 50 SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ crampes également de la main gauche et jambe gauche. Malgré ce contexte psychique, on peut quand même être inquiet médicalement étant donné les antécédents tabagiques et la prise hormonale ! Les symptômes se sont heureusement estompés, l’acupuncture a été très bénéfique (16 TR dte, 12 VB gche, 39 VB gche, 37 VB dte, 14 F, 5E dte). Le traitement homéopathique était le suivant : • Gelsemium 5 CH, 3 granules le matin. • Cuprum 5 CH, 3 granules le soir. • Lachesis 9 CH, une dose tous les 7 jours. Deux consultations d’ostéopathie ont amélioré ses problèmes cervicaux qui pouvaient en grande partie être responsables des symptômes céphaliques. Le 5 mai 2009, a arrêté son traitement d’Androcure et de Provames, a eu un retour de règles le mois suivant qu’elle n’avait pas eu depuis 7 ans. Le bilan confirme une polykystose ovarienne, la DHEA est augmentée à 4 831 microg/dl. Les médecins sont très sceptiques quant à une possibilité de grossesse. Traitement – Essai de rééquilibration de type hormonal avec dilutions homéopathiques : • Dehydroandrosterone 15 CH, une dose tous les jeudis. • Folliculinum 7 CH, une dose le 6e jour du cycle. • Luteinum 7 CH, une dose au 15e jour. Le 5 août 2009, à 2 mois et demi de grossesse. Le premier mois a été très douloureux : douleurs articulaires et gynécologiques. On a craint une grossesse extra-utérine. Douleurs de l’ovaire droit en rapport avec une inflammation de l’ovule sorti mais quand même fécondé. Se sent plus fragile, insomniaque, stressée, émotive. Acupuncture : C7-, 9 rn, 4 rp. Traitement de 2 mois : • Ignatia 5 CH, 3 granules le matin. • Belladona 9 CH, 3 granules le soir. • Doses alternées tous les 7 jours de Ignatia 9 CH et Calcarea carbonica 9 CH. P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 51 La grossesse n’a pas été facile ; l’ovaire polykystique était enflammé le premier mois ; la surveillance médicale obstétricale fut très serrée. Une prise de sang montrait un taux limite pour la trisomie, l’épaisseur de nuque était normale, mais les protocoles conseillaient de faire une ponction amniotique ! Lors d’une consultation, nous avons décidé, la patiente et moi, d’y surseoir. Nous avions déjà là un petit rescapé qui tentait de sauver sa peau, nous n’avions pas envie de risquer une fausse couche. Elle a accouché d’un petit garçon, un vrai bonheur pour la maman et aussi pour le médecin ! Conclusion : hors des statistiques et de la santé publique, nous avons tous en tant que médecin des satisfactions et des résultats surprenants au niveau de la santé individuelle. Ce qui importe, c’est notre disponibilité et la compréhension au cas par cas. Les médicaments homéopathiques nous donnent un champ d’action qu’il faut savoir imposer mais dans la confiance. 6. 6e application clinique : les hypofertilités féminines et masculines «Il faudra rechercher les médicaments homéopathiques ayant un profil hypoendocrinien […].» Il faudra rechercher les médicaments homéopathiques ayant un profil hypoendocrinien, nous en avons parlé plus haut, mais l’hypofertilité peut être un problème bien complexe. Incriminées sont souvent les hormones stéroïdes, mais aussi les hormones peptidiques, en particulier hypophysaires et amines. Les pathologies sont ainsi neuroendocriniennes et psycho-neuroendocriniennes. Certains syndromes d’hyperprolactinémie attirent l’attention sur l’action de la prolactine. Elle a une action freinatrice sur les hormones gonadiques, dans les deux sexes. Son rôle est dans le déclenchement et le maintien de la lactation ainsi que du corps jaune pendant la grossesse. Aimé Holtzscherer assimile Lac caninum et Prolactinum. Lac caninum, le lait de chienne, contenant beaucoup de prolactine ainsi que 52 SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ de l’œstrogène et de la progestérone. Prolactinum est préférable quand vous voulez une action plus ciblée de type hormonal strict. En cas d’élévation de la prolactine, utiliser Prolactinum 15 CH, 3 granules une fois par jour. ✐ La prolactine aurait un rôle dans le désir sexuel, en synergie avec les cathécolamines, testostérone et œtrogènes. Elle permettrait la satiété sexuelle après l’orgasme, en agissant en particulier sur l’inhibition du système dopaminergique. Des hautes dilutions de prolactine pourraient donc être positives sur le désir masculin par inversion d’action. Cela est une hypothèse de travail à vérifier dans la pratique. À ESSAYER DANS VOTRE PRATIQUE Prolactinum 15 CH, 3 granules le soir à espacer, éventuellement associé à Testostérone 5 CH. TRAVAIL DE VOTRE PART, À REPORTER EN FIN D’OUVRAGE ! Rechercher les signes de Nux vomica, Lycopodium, Sulfur, Phosphorus, comme médicaments de fond des pannes passagères, Phosphoric acidum, Kali phosphoricum, Conium maculatum, Zincum, Selenium, Fluoric acid, Caladium, Agnus castus, pour les médicaments dits symptomatiques. En complément l’utilisation de la souche hormonale active est possible : Sulfate de Déhydroepiandrostérone en basse dilution : DHA-S 5 CH, 3 à 5 granules une fois par jour. Dans les hyperandrogénies au contraire, en cas d’acné importante, utiliser des hautes dilutions DHA-S 15 CH, une fois par jour 5 jours sur 7. Les troubles de la sexualité sont complexes, le rôle du psychisme et de l’environnement aussi. Des dilutions équilibratrices de Hypothalamus en 7 CH peuvent être préconisées, une fois par semaine en doses. 7. 7e application clinique possible : les hyperandrogénies • ACTH en hautes dilutions 15 CH en doses hebdomadaires à espacer pour ne pas induire de dépression de la sécrétion surrénalienne. • DHA-S 15 CH, 3 granules journaliers. • Sepia et Thuya comme médicaments de fond. P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 53 Table des matières Présentation de la collection ......................................................5 Préambule ..................................................................................7 INTRODUCTION ........................................................................7 La complexité du vivant .............................................................8 Quelle est la place de l’homéopathie dans l’endocrinologie ? .....10 - L’endocrinologie, discipline d’ouverture à la globalité ..........10 - La pratique clinique évolue lentement...................................10 - L’invention de l’homéopathie.................................................11 - La faible dose, un point commun et une interpellation .........14 L’homéopathie en référence à la chimie, un autre paradigme....15 Abord clinique et intégré de l’endocrinologie et de l’homéopathie .....................................................................17 1RE PARTIE : PATHOLOGIE DES HORMONES STÉROÏDES......19 A. LES HORMONES GONADIQUES ........................................21 1. 1re application clinique : le syndrome prémenstruel et mastosique ...........................................................................21 a) Folliculinum ..........................................................................21 b) Insuffisances lutéales ............................................................26 c) Quels sont les grands médicaments de fond indiqués à similitude élargie ...................................................................26 2. 2e application clinique : les dysménorrhées .........................36 a) Médicaments homéopathiques unitaires des douleurs spasmodiques ..........................................................................37 b) Médicaments symptomatiques ............................................39 c) Médicaments pour agir sur le climat hormonal ....................40 3. 3e application clinique : l’endométriose ...............................41 4. 4e application clinique : la puberté.......................................42 a) Mises en route pubertaires lentes ou difficiles .....................43 b) Aspects d’insuffisances hormonales plus patentes bien qu’encore physiologiques ........................................................45 P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 145 c) Retards simples sur terrain corpulent ...................................46 d) Une référence répertoriale de Kent : Causticum ..................47 e) D’autres sont plutôt un peu plus en avance !.......................47 f) Un médicament fréquent et incontournable pour Michel Guermonprez : Senecio aureus ....................................48 5. 5e application clinique : les pathologies ovariennes ............49 . 6. 6e application clinique : les hypofertilités féminines et masculines ............................................................................52 . 7. 7e application clinique : les hyperandrogénies.....................53 . B. LES HORMONES CORTICOSURRÉNALIENNES .................54 1. Les glucocorticoïdes.............................................................54 a) L’axe du stress.......................................................................54 b) Quels sont les profils surrénaliens en homéopathie ?..........56 2. Les minéralocorticoïdes........................................................58 a) L’aldostérone ........................................................................58 b) La DHEA...............................................................................59 C. VITAMINE D.........................................................................59 2E PARTIE : PATHOLOGIE DES HORMONES PEPTIDIQUES ...61 A. LES HORMONES POSTHYPOPHYSAIRES ...........................63 1. L’ocytocine............................................................................63 2. La vasopressine ou ADH ......................................................65 3. Les hormones hypothalamiques...........................................65 B. LES HORMONES ANTÉHYPOPHYSAIRES...........................67 1. L’hormone de croissance ou GH, Growth hormone.............67 2. L’hormone corticotrope ACTH .............................................68 3. La prolactine .........................................................................69 146 SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ 4. L’hormone thyréotrope TSH .................................................69 5. Les hormones gonadotropes FSH et LH ..............................70 C. HORMONE FONDAMENTALE PANCRÉATIQUE, L’INSULINE...........................................................................71 1. L’insuline ...............................................................................71 2. Le glucagon..........................................................................73 D. LA CALCITONINE................................................................74 E. LA PARATHORMONE...........................................................75 F. LA THYMULINE, HORMONE POLYPEPTIDIQUE..................76 G. L’ADIPONECTINE................................................................76 3E PARTIE : PATHOLOGIE DES HORMONES MONOAMINÉES...77 A. LES TROUBLES THYROÏDIENS ............................................79 B. PROFILS HOMÉOPATHIQUES PRINCIPAUX DE SUJETS HYPERTHYROÏDIENS ...............................................................84 1. Iodum ...................................................................................84 2. Phosphorus ...........................................................................91 3. Autres profils de sujets hyperthyroïdiens .............................94 C. PROFILS HOMÉOPATHIQUES PRINCIPAUX DE SUJETS HYPOTHYROÏDIENS ................................................................95 1. Graphites ..............................................................................95 2. Natrum sulfuricum ................................................................96 3. Thuya ....................................................................................97 4. Calcarea carbonica ...............................................................98 5. Baryta carbonica ...................................................................98 D. MÉDICAMENTS SATELLITES ET/OU SYMPTOMATIQUES……… 100 P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 147 1. Autour de l’hyperthyroïdie .................................................100 2. Autres médicaments avec le radical iode...........................103 3. Autour de l’hypothyroïdie ..................................................105 E. UTILISATION DES « NOSODES », OU MÉDICAMENTS DIATHÉSIQUES.....................................108 F. UN MÉDICAMENT BIOTHÉRAPIQUE DE SOUCHE HORMONALE : THYROIDEA OU THYROIDINUM .................109 G. LES THYROÏDITES .............................................................111 H. AUTRES HORMONES MONOAMINÉES ...........................111 1. Adrénaline, noradrénaline ..................................................112 2. Dopamine...........................................................................112 3. Mélatonine .........................................................................113 4E PARTIE : UN CHAPITRE SUR LA GROSSESSE....................115 A. LES NAUSÉES DU PREMIER TRIMESTRE DE LA GROSSESSE ................................................................117 B. LES INSUFFISANCES HORMONALES DU DÉBUT DE LA GROSSESSE ................................................................119 C. LES CONTRACTIONS ET MENACES D’AVORTEMENT ....................................................................120 D. LE SEVRAGE DE LA LACTATION ......................................122 5E PARTIE : DÉSÉQUILIBRES HYPOTHALAMOHYPOPHYSO-OVARIENS .......................................................123 A. LA MÉNOPAUSE, PHYSIOLOGIE OU PATHOLOGIE ?......125 1. Deux médicaments de fond principaux : Sepia et Lachesis, deux profils bien différents .......................126 148 SYSTÉMIQUE ET GLOBALITÉ 2. Deux autres médicaments : Sulfur et Phosphorus ..............128 3. Trois autres médicaments que vous rencontrerez aussi .....129 4. Médicaments symptomatiques ..........................................130 a) Les bouffées de chaleur......................................................130 b) Autres médicaments à profil mental caractéristique ..........132 5. Troubles de la sexualité féminine .......................................132 6. Et l’homme ? ......................................................................133 B. SYNDROME AMÉNORRHÉE-GALACTORRHÉE ................135 Réflexions sur endocrinologie et homéopathie .....................136 Les perturbateurs endocriniens ..............................................138 CONCLUSION........................................................................143 P R E S C R I R E L’ H O M É O P A T H I E E N E N D O C R I N O L O G I E 149 Systémique et globalité Prescrire l’homéopathie en endocrinologie “ ” « L’homéopathie n’est-elle qu’une alternative ou peut-elle s’intégrer pleinement dans l’abord du patient traité pour un trouble endocrinien ? » D idier Deswarte nous invite à une lecture attentive et rigoureuse d’une matière médicale étoffée de dilutions hormonales et organothérapiques aux indications précises et éprouvées. Il nous fait reconsidérer la pertinence de celle-ci avec un œil d’endocrinologue sur tout un pan réactionnel de nos patients. Didier Deswarte est spécialiste en médecine générale, élève des docteurs R. Zissu et D. Demarque, puis de M. Guermonprez à Lille. Il exerce l'homéopathie en libéral depuis 37 ans ainsi que l'acupuncture et l'ostéopathie cranio-sacrée. Il est attaché hospitalier en acupuncture et en homéopathie dans le service de médecine interne du CHRU de Lille, et dans une consultation multidisciplinaire de la douleur à l'Hôpital de Roubaix. Il a créé et préside la Société de perfectionnement d'homéopathie du Nord (SPHN) ; il préside aussi la SSH (Société savante d'homéopathie), dont l’objet est de promouvoir au mieux l'homéopathie dans le respect de ses différents courants. Il est coauteur avec le Dr Coppin d'un ouvrage sur l'homéopathie et la thyroïde, et a participé à l'ouvrage Homéopathie, connaissances et perspectives, d’Alain Horvilleur et al. aux éditions Elsevier Masson. 15 € ISBN : 978-291566-867-4 Code article : D9W 9 782915 668674 CEDH l’enseignement de l’homéopathie clinique