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Le Rapport africain sur le bien-être de l’enfant 2013 Vers une plus grande redevabilité envers l’enfant africain THE AFRICAN CHILD POLICY FORUM (ACPF) L'ACPF est une institution panafricaine indépendante et à but non lucratif de recherche et de dialogue sur l'enfant africain. L’ACPF a été établie avec la conviction que mettre la question des enfants à l’ordre du jour est fondamental pour la réalisation de leurs droits et de leur bien-être et pour amener un progrès social et économique durable en Afrique. Le travail de l'ACPF est basé sur les droits, inspirés de valeurs universelles s'appuyant sur des expériences et une connaissance internationales, avec pour fils conducteurs la Convention des Nations unies sur les droits de l'enfant, la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l'enfant, ainsi que d'autres instruments de droits humains régionaux et internationaux. L’ACPF a pour objectif spécifique de contribuer à améliorer les connaissances sur les enfants en Afrique, de suivre et rapporter les progrès réalisés, d'identifier les options politiques, de fournir une plateforme de dialogue, de collaborer avec les gouvernements, les organisations intergouvernementales et la société civile pour le développement et la mise en œuvre de politiques et de programmes efficaces en faveur des enfants, et aussi de promouvoir une voix commune pour les enfants en Afrique et dans le reste du monde. The African Child Policy Forum (ACPF) BP 1179, Addis-Abeba, Ethiopie Téléphone: + 251 116 62 81 92/96 Fax: +251 116 62 82 00 E-mail: [email protected] Site internet: www.africanchildforum.org www.africanchildinfo.net © 2013 The African Child Policy Forum (ACPF) Ce rapport est la propriété de The African Child Policy Forum (ACPF). Ce livre est paru dans sa version originale anglaise sous le titre : ACPF (2013). The African Report on Child Wellbeing 2013: Towards greater accountability to Africa’s children. Addis Ababa: The African Child Policy Forum (ACPF). Conçu par : MK Advertising Imprimé par : Central Printing Press Ce rapport a pu être réalisé grâce au soutien financier d'Investing in Children and their Communities (ICS) et de Plan International. REMERCIEMENTS Ce rapport a été rédigé par une équipe d’experts de The African Child Policy Forum (ACPF), composée de : • • • • • Assefa Bequele Negussie Dejene Yehualashet Mekonen Violet Odala Shimelis Tsegaye. Nous adressons nos remerciements particuliers aux éminents membres de l’équipe d’experts, il s’agit des : • • Professeur Jaap Doek, Président, Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (2001-2007) Professeur Bahru Zewde, Professeur d’histoire émérite, Université d’Addis Abeba. ACPF voudrait exprimer ses profonds remerciements aux éminents membres du Groupe consultatif dont les conseils et les contributions de fond ont permis d’enrichir davantage le rapport. Nous voudrions également remercier les auteurs des documents de base qui ont guidé la rédaction du présent rapport : le professeur Asher Ben-Arieh, le Dr Nicola Jones et M. Richard Mabala. ACPF tient à exprimer sa gratitude aux participants à la table ronde d’experts qui s’est tenue en janvier 2012 à Debre Zeit en Ethiopie. Divers groupes d’experts réputés ont assisté à la réunion de deux jours et ont apporté des contributions inestimables au thème, à l’architecture et aux exigences en matière de données du présent rapport. Ces participants étaient : Bharti Ali, Ameck Ayong, Paul Banoba, Jet Bastiani, Asher Ben-Arieh, Assefa Bequele, Moipone Buda-Ramatlo, Negussie Dejene, Ramatoulaye Diouf, Jaap Doek, Paul Dornan, Sarah Guebreyes, Jama Gulaid, Turid Heiberg, Urban Jonsson, Mintesnot Kassa, Guenet Kebede, Ruth Koshal, Don McPhee, Yehualashet Mekonen, Olawale Maiyegun, David Mugawe, Abeyot Nega, Kasirim Nwuke, Violet Odala, Stephen Petersen, Ravi Prasad, Lennart Reinius, Alemayehu Seyoum, Julia Sloth-Nielsen, Maaike Stolte, Shimelis Tsegaye, Joachim Theis, Melhiku Tiruneh and Edith Wanjohi. Nous les remercions tous pour leurs apports. Nous sommes reconnaissants aux membres du Conseil d’administration d’ACPF pour leur appui technique, leur orientation et leurs sages conseils. Nous exprimons également notre profonde gratitude à l’ensemble du personnel d’ACPF pour ses différentes contributions et pour avoir fait de la production de ce rapport un succès. Beaucoup de membres du personnel d’ACPF ont également contribué de diverses façons à la préparation et la production du présent rapport et nos remerciements particuliers s’adressent à eux tous. Nous voudrions exprimer notre reconnaissance et nos remerciements à M. Théophane Nikyèma, Mme Annalies Borrel, Mme Sarah Guebreyes, Mme Dorothy Rozga et M. David Mugawe pour leur contribution de fond et le soutien administratif à différents stades de la production de ce rapport. Enfin, nous remercions Mark Nunn pour la révision et l’édition du rapport. i GROUPE CONSULTATIF • Le Professeur Jaap Doek - Membre, Conseil d’administration international d’African Child Policy Forum - Professeur émérite de Droit juvénile et de la famille, Vrije Universiteit, Amsterdam - Président, Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (2001-2007) • Le Dr Paul Dornan - Responsable principal des politiques, Young Lives • Le Professeur Dharam Ghai - Directeur, UNRISD (1987-1997) • Le Professeur, Sir Richard Jolly - Directeur exécutif adjoint, UNICEF (1982-1996) • Le Dr Urban Jonsson - Consultant international sur les droits de l’Homme et le développement • M. Stephen Lewis - Président du Conseil d’administration, Fondation Stephen Lewis - Co-Fondateur et co-Directeur, AIDS Free World - Envoyé spécial de l’ONU en Afrique pour le VIH/SIDA en Afrique (2001-2006) • M. Richard Mabala - Directeur à TAMASHA: Institut de développement participatif des jeunes, Tanzanie • L’Ambassadeur Olawale Maiyegun - Directeur du Département des Affaires sociales, Commission de l’Union africaine • M. Richard Morgan - Conseiller principal, Agenda post-2015, Bureau du Directeur exécutif, UNICEF New York • M George Nyakora - Président, AfricaWide Movement for Children (AMC) - Directeur, Centre régional de formation et de ressources pour l’Afrique de l’Est, SOS Children’s Villages • Le Professeur Stephen Peterson - Spécialiste des Finances publiques, Équipe de la gouvernance, Institut d’études du développement (IED) • M. Bob Ransom - Conseiller principal, Centre éthiopien des handicaps et du développement (ECDD) • M. Nicholas Rees - Spécialiste de l’analyse politique, Division des politiques et des stratégies, UNICEF • M. Jumbe Sebunya - Directeur régional de l’Afrique de l’Ouest, ChildFund International ii LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ • Le Professeur Julia Sloth-Nielsen - Professeur titulaire et doyenne de la faculté de Droit, Université du Western Cape (UWC), Afrique du Sud - Membre, Comité africain des experts sur les droits et le bien-être de l’enfant • M. Stefan van der Swaluw - Chef de la mobilisation de fonds institutionnelles et des programmes, SOS Children’s Villages, Pays-Bas • M. Aboubacry Tall - Représentant de l’UNICEF, Burkina Faso iii CONSEIL D’ADMINISTRATION INTERNATIONAL D’ACPF • Président - S.E. le Président Joaquim Chissano, Président du Mozambique (1986-2005) • Présidente du Conseil d’administration - Le Dr Agnes Akosua Aidoo, Rapporteure, Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies • Membres permanents - Président du Comité africain des experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, Dr Benyam Dawit Mezmur - Présidente du Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies, Prof. Kirsten Sandberg • Membres en leur capacité individuelle - Le Professeur Jaap E. Doek, Président, Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (2001-2007) - M. Per Engebak, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe (2003-2009) - Le Professeur Kamel Filali, Membre, Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (2003-2011) - Le Professeur Yanghee Lee, Présidente, Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (2007-2011) - Mme Catherine Mbengue, Représentante de l’UNICEF (1998-2011) - Le Dr Najat Maalla M’Jid, Rapporteur spécial de l’ONU sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants - Le Dr Hamid Tabatabai, Economiste principal, BIT (1983-2010) - M. Jean-Baptiste Zoungrana, Président, Comité africain des experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (2004-2008) • Membre de droit - M. Théophane Nikyèma, Directeur exécutif, ACPF Membres émérites - S.E. le Dr Salim Ahmed Salim, Président du Conseil d’administration international d’ACPF (2004-2012) ; Président, Mwalimu Nyerere Foundation ; Premier ministre de Tanzanie (1984-1985) ; Secrétaire général de l’OUA (1988-2001) - Le Dr Assefa Bequele, Ph.D., Directeur exécutif d’ACPF (2003-2010) iv LISTE DES ACRONYMES ACPF African Child Policy Forum ARCW Rapport africain sur le bien-être de l’enfant CADBE Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant CDE Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant CDPH Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées CEDAW Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes CFI Indice de bienveillance envers les enfants DCI Defence for Children International EPI Programme élargi de vaccination IDH Indice de Développement humain LEAP The Livelihood Empowerment Against Poverty Programme MGF Mutilations génitales féminines ODI Overseas Development Institute OIT Organisation internationale du Travail OEV Orphelins et enfants vulnérables PAM Programme alimentaire mondial PAN Plan d’action national PNAI Plan national d’action pour l’inclusion sociale PIB Produit intérieur brut PTME Prévention de la transmission de la mère à l’enfant REE Ratio enseignant-élèves UA Union africaine UNICEF Fonds des Nations unies pour l’enfance VIH/SIDA Virus de l’immunodéficience humaine /syndrome d’immunodéficience acquise v SOMMAIRE REMERCIEMENTS .................................................................................................................... i GROUPE CONSULTATIF ................................................................................................................... ii CONSEIL D’ADMINISTRATION INTERNATIONAL D’ACPF ................................................................ iv LISTE DES ACRONYMES ........................................................................................................... v LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................... viii LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................... viii LISTE DES ENCADRÉS ........................................................................................................... x LISTE DES DIAGRAMMES ET DES CARTES ........................................................................... x TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS DANS LES ANNEXES ..................................................... x AVANT-PROPOS ............................................................................................................................... xii PRÉFACE .................................................................................................................................... xiii RÉSUMÉ ......................................................................................................................................... xiv CHAPITRE 1 REDEVABILITÉ ENVERS LES ENFANTS : ÉVALUATION ET SUIVI ..................... 1 1.1 Introduction ....................................................................................................................... 1.2 Redevabilité envers les enfants ....................................................................................... 1 2 1.2.1 Mesurer et effectuer le suivi de la redevabilité envers les enfants ................... 1.2.2 Analyse des principaux outils de suivi ............................................................ 1.3 Conclusions ............................................................................................................... 3 7 8 CHAPITRE 2 PROGRÈS DU BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT : LES BONNES NOUVELLES, LES DÉFIS QUI NOUS ATTENDENT ............................................................................ 9 2.1 Chute du nombre de décès infantiles : « La meilleure histoire du développement » ............ 9 2.2 La faim et la malnutrition de l’enfant .................................................................................... 13 2.3 Accès aux services de soins de santé ..................................................................................... 14 2.4 Le boom de l’éducation primaire, le déficit de l’éducation secondaire et la qualité en baisse ............................................................................................................... 16 2.5 Les enfants qui n’apparaissent pas sur l’écran-radar du bien-être ................................... 18 2.6 Conclusions ..................................................................................................................... 21 CHAPITRE 3 A L’ÉCOUTE DES ENFANTS : QUELQUES EXPÉRIENCES ................................... 23 3.1 La voix manquante ............................................................................................................ 23 3.2 Les défis de la participation des enfants .............................................................................. 30 3.3 Conclusions ........................................................................................................................ 31 vi LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ CHAPITRE 4 LA PROTECTION JURIDIQUE DES ENFANTS EN AFRIQUE ............................................. 32 4.1 Protection juridique des enfants ..................................................................................................... 4.2 Progrès de la protection juridique des enfants ............................................................................... 32 32 4.2.1 Ratification et transposition en droit interne des traités relatifs aux droits de l'enfant ................................................................................................................................ 4.2.2 Transposition en droit interne des instruments ratifiés ................................................ 4.2.3 Mise en œuvre des lois ..................................................................................................... 32 33 43 4.3 Les bons et mauvais élèves de la protection juridique ................................................................. 4.4 Conclusions ..................................................................................................................................... 44 48 CHAPITRE 5 LES INVESTISSEMENTS PUBLICS DANS LES ENFANTS D’AFRIQUE ................................ 50 5.1 Introduction : pourquoi investir dans les enfants ? .......................................................................... 5.2 Plus tôt dans la vie se fera l’investissement, plus grand sera le gain ......................................... 5.3 Les prestations de services pour enfants : la situation ................................................................... 50 50 53 5.3.1 Engagement budgétaire : quel est le bilan des gouvernements africains ? ..................... 5.3.2 Progrès de l’engagement budgétaire ............................................................................. 5.3.3 Le bilan des résultats quant au bien-être de l’enfant ....................................................... 5.3.4 Bilan de la réponse aux besoins fondamentaux des enfants .......................................... 53 59 61 62 5.4 Progrès dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants ................................................. 64 5.5 Équité et égalité : l’élément négligé de la budgétisation envers les enfants ............................... 65 5.6 Conclusions ......................................................................................................................................... 69 CHAPITRE 6 LES GOUVERNEMENTS AFRICAINS SONT-ILS DAVANTAGE BIENVEILLANTS ENVERS LES ENFANTS ? ..................................................................................................... 70 6.1 L’indice de bienveillance envers les enfants .................................................................................... 6.2 A quel point nos gouvernements sont-ils bienveillants envers les enfants aujourd’hui ? .............. 6.3 Sur la bienveillance envers les enfants, la richesse et les revenus .......................................... 6.4 Nos gouvernements deviennent-ils plus bienveillants envers les enfants ? .................................. 6.5 Conclusions ......................................................................................................................................... 70 71 78 78 84 CHAPITRE 7 ACTIONS POLITIQUES PRIORITAIRES ............................................................................... 85 RÉFÉRENCES .......................................................................................................................................... 89 ANNEXE 1 L’INDICE DE BIENVEILLANCE ENVERS LES ENFANTS : NOTE TECHNIQUE .......................... 101 ANNEXE 2 VALEURS DE L’INDICE ET CLASSEMENTS POUR 2008 ET 2013 ....................................... 108 ANNEXE 3 TABLEAUX STATISTIQUES ....................................................................................................... 114 vii LISTE DES TABLEAUX Tableau 1.1 Tableau 2.1 Tableau 2.2 Tableau 4.1 Tableau 4.2 Tableau 4.3 Tableau 4.4 Tableau 4.5 Tableau 4.6 Tableau 4.7 Tableau 5.1 Tableau 5.2 Tableau 5.3 Tableau 5.4 Tableau 5.5 Tableau 6.1 Comparaison des outils de suivi de la conformité avec les instruments relatifs aux droits de l’enfant ............................................................................... 6 Pays dont le taux net de scolarisation au niveau primaire progresse ............. 17 Qualité de vie des enfants dans les États fragiles : les cas de trois pays ....... 21 Age minimum du consentement sexuel en Afrique .......................................... 36 Age minimum d’enrôlement dans l’armée en Afrique ........................................ 37 Législations portant sur la lutte contre le trafic en Afrique .............................. 40 Législations portant sur l’exploitation sexuelle .............................................. 42 Pays dotés de législations spécifiques sur les MGF ........................................ 43 Indice de la protection de l’enfant 2013 .......................................................... 45 Progrès des pays africains en matière de protection de l’enfant .................... 48 Dépenses budgétaires de santé en pourcentage des dépenses totales de l’Etat ................................................................................................................ 55 Dépenses publiques d’éducation en pourcentage du PIB ................................ 57 Classement basé sur l’Indice d’engagement budgétaire 2013 ........................ 61 Pays en tête et en fin de classement pour l’obtention de bons résultats sur le bien-être de l’enfant ................................................................................ 62 Classement et scores de l’Indice de la réponse aux besoins fondamentaux 2013 ........................................................................................... 63 Classement et scores des pays africains sur l’Indice de bienveillance envers les enfants ................................................................................................ 72 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1.1 Relation entre la gouvernance et la redevabilité envers les enfants ................ Graphique 2.1 Pays ayant connu une baisse considérable de la mortalité infantile entre 2005 et 2011 ............................................................................................ Graphique 2.2 Pays ayant connu amélioration considérable dans l’accès aux sources d’eau potable au cours de la période 2004-2011 ........................................ Graphique 2.3 Pays ayant connu un progrès considérable dans l’accès aux installations d’assainissement au cours de la période 2004-2011 ..................................... Graphique 2.4 Pays avec une réduction considérable du pourcentage d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale entre 2005 et 2010 .............................. Graphique 4.1 Progrès en matière de ratification des instruments relatifs aux enfants en Afrique entre 2008 et 2013 ....................................................................... Graphique 4.2 Pays africains ayant un âge minimum de mariage discriminatoire et un âge minimum de moins de 18 ans ........................................................... Graphique 4.3 Pays africains avec un âge minimum d'accès à l'emploi de 14 ans ou moins .............................................................................................................. Graphique 4.4 Pays avec un âge minimum de responsabilité pénale de moins de 12 ans en Afrique .............................................................................................. 6 10 11 12 14 33 35 37 38 viii LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ LISTE DES GRAPHIQUES (suite) Graphique 5.1 Ratio coûts/avantages des investissements dans les interventions nutritionnelles ................................................................................................................. Graphique 5.2 Comparaison des dépenses de santé dans certains pays par rapport à l'Objectif d'Abuja ............................................................................................................. Graphique 5.3 Comparaison des dépenses d’éducation de certains pays avec l’engagement minimum de Dakar ........................................................................................................... Graphique 5.4 Pays avec les pourcentages de dépenses militaires les plus basses et les plus élevées en 2011 ....................................................................................................... Graphique 5.5 Pays ayant montré d’importantes évolutions en pourcentage dans les dépenses budgétaires de santé et d’éducation entre 2005 et 2011 .......................... Graphique 5.6 Hausse et baisse des performances des gouvernements dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants entre 2008 et 2013 ...................................... Graphique 5.7 Pourcentage d’enfants des quintiles les plus pauvres atteints d’IRA qui ne sont pas amenés à un établissement de santé (2003-2008) ............................................... Graphique 5.8 Prévalence d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale dans les quintiles les plus pauvres par rapport aux plus riches entre 2006 et 2010 .................................... Graphique 6.1 Quelques pays ayant des dépenses d’éducation et de santé plus élevées au cours de la période 2006-2011 ................................................................................. Graphique 6.2 Pays ayant adopté la majorité des instruments relatifs aux enfants .......................... Graphique 6.3 Age minimum de responsabilité pénale ...................................................................... Graphique 6.4 Pays ayant une loi discriminatoire selon le genre concernant l'âge de mariage ......... Graphique 6.5 Score de CFI par rapport au PIB par habitant pour certains pays ............................... Graphique 6.6 Diagramme de dispersion des scores normalisés (Z-Scores) : CFI 2008 par rapport au CFI 2013 ....................................................................................................... Graphique 6.7 Pays ayant progressé dans le classement de bienveillance envers les enfants au cours de la période 2008-2013 .............................................................................. Graphique 6.8 Pays ayant reculé dans le classement de bienveillance envers les enfants au cours de la période 2008-2013 .................................................................................. ix 51 56 58 58 59 64 65 66 75 76 76 77 78 79 80 83 LISTE DES ENCADRÉS Encadré 2.1 Encadré 2.2 Encadré 2.3 Encadré 3.1 Encadré 3.2 Encadré 3.3 Encadré 3.4 Encadré 3.5 Encadré 3.6 Encadré 4.1 Encadré 5.1 Encadré 5.2 Encadré 5.3 Encadré 6.1 Le coût de la négligence de la santé oculaire des enfants .......................... Résilience et désespoir dans les ménages ayant à leur tête un enfant ...... Pourquoi les enfants handicapés en Afrique sont-ils invisibles sur l’écran-radar des droits ? ................................................................................. Lignes d’assistance téléphonique pour enfants : des lignes de protection non censurées ................................................................................ Petites voix, grands rêves .................................................................................. Considérations en matière de participation des enfants ............................... Des élèves contrôlent les services de santé et d’éducation ........................ Conclusions des sondages auprès d’enfants et de jeunes ............................. Les enfants veulent être consultés, mais sont rarement entendus .............. Dix choses que la loi doit dire et faire concernant les enfants (ACPF 2008) ....................................................................................................... Cinq bonnes raisons d’investir dans les enfants ............................................ Rendements économiques à long terme des investissements précoces dans la nutrition ............................................................................... Assurer l’équité par le biais d’instruments politiques ................................... Définir la bienveillance envers les enfants ...................................................... 13 19 20 25 25 26 27 29 30 49 50 52 66 70 LISTE DES DIAGRAMMES ET DES CARTES Diagramme 2.1 La pyramide décroissante de l’exclusion entre 2006 et 2011 ....................... 16 Diagramme 5.1 Retour sur investissement dans le pré-scolaire .............................................. 53 Carte 6.1 Géographie de la bienveillance envers les enfants, 2013 ....................................... 74 TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS DANS LES ANNEXES Figure A1 L’Indice de bienveillance envers les enfants : dimensions et éléments ........ 104 Encadré A2.1 Formule utilisée pour normaliser les valeurs des indicateurs ...................... 105 Encadré A2.2 Le processus de validation ............................................................................... 107 Tableau A2.1 Tableau A2.2 Tableau A2.3 Tableau A2.4 Scores et classements de l’Indice de la protection de l’enfant pour 2008 et 2013 ........................................................................................... Indice de l’engagement budgétaire pour 2008 et 2013 ............................... Scores et classements de l’indice pour l’obtention des résultats du bien-être des enfants pour 2008 et 2013 .................................................... Scores et classements de l’Indice de réponse aux besoins fondamentaux des enfants pour 2008 et 2013 ...................................................................... 109 110 111 112 x LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A2.5 Scores et classements généraux de l’indice de bienveillance des gouvernements africains envers les enfants pour 2008 et 2013 .............................. Tableau A3.1 Population ....................................................................................................................... Tableau A3.2 Économie ........................................................................................................................ Tableau A3.3 Ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux enfants ..................................................................................................................... Tableau A3.4 Lois, politiques, mécanismes nationaux et indicateurs sur le travail des enfants ....... Tableau A3.5 Dépenses publiques ....................................................................................................... Tableau A3.6 Indicateurs sur la santé maternelle et infantile ........................................................... Tableau A3.7 Accès aux services de base ........................................................................................... Tableau A3.8 Indicateurs sur l’éducation ............................................................................................ Tableau A3.9 Indicateurs sur l’exclusion .............................................................................................. Tableau A3.10 Indicateurs sur le VIH/SIDA et apparentés ................................................................... xi 113 115 116 117 118 121 123 126 127 130 132 AVANT-PROPOS Le thème du Rapport africain sur le bien-être de l’enfant de 2013, la redevabilité envers les enfants, est d’autant plus pertinent que nous nous rapprochons de la date butoir de 2015 des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) actuels, et sommes en train de nous préparer pour le cadre de développement suivant. Le présent rapport est un rappel, une fois de plus, que les droits et le bien-être général des enfants devraient être omniprésents dans tout programme de développement. Il ressort clairement de l’analyse du présent rapport que les gouvernements africains s’adaptent de plus en plus aux besoins des enfants. Les progrès en la matière, particulièrement sur le plan de la réduction de la mortalité infantile, sont impressionnants, et nous nous devons d’assurer que l’élan soit maintenu. Les réalisations sur le plan de l’éducation – et particulièrement l’augmentation spectaculaire de l’accès à l’enseignement primaire, en particulier des filles – est louable. Ce sont des évolutions souhaitables qui signalent que l’Afrique a commencé son long voyage pour devenir un continent digne de ses enfants. Toutefois, de nombreux défis qui entravent davantage de progrès existent toujours. Alors que l’Afrique a réussi à améliorer l’accès aux services essentiels, le manque de qualité de ces services, en particulier dans le domaine de l’éducation, est une menace que nous ne pouvons ignorer si nous voulons préparer nos enfants pour les défis de demain, et si l’Afrique souhaite participer de façon significative à l’économie mondiale. La situation du bien-être des enfants dans les États fragiles est une autre réalité consternante qui appelle une action collective. Les pays frappés par des crises se caractérisent souvent par une mortalité infantile qui sévit à grande échelle, des formes extrêmes de violence avec l’impunité pour les auteurs et un accès limité aux services essentiels, ce qui doit changer rapidement. Les gouvernements africains se doivent de réfléchir aux expériences des pays qui sont restés constamment bienveillants envers les enfants. Ces expériences comportent des efforts suivis dans les domaines juridique, budgétaire et politique, en accélérant les réformes juridiques et l’application des lois et en augmentant considérablement les budgets nationaux des programmes bénéficiant aux enfants, particulièrement ceux qui sont conçus pour réduire les inégalités. Ce qui est réalisable en utilisant efficacement les ressources disponibles. L’engagement politique est primordial à cet égard. Je suis convaincu que la récente croissance régulière des économies de beaucoup de pays africains démultipliera les efforts nationaux et régionaux pour lutter contre l’extrême pauvreté. Il y a lieu de mettre en place des politiques appropriées afin de faire en sorte que la croissance économique se traduise par des résultats concrets sur le plan de la réduction des inégalités et de l’agrandissement de la marge de manœuvre budgétaire afin d’investir dans les enfants et la transformation sociale. Le présent rapport est publié à un moment opportun, étant donné que le débat et l’établissement du programme à l’échelle mondiale pour le cadre de développement post-2015 sont en cours. Je suis confiant quant au fait que les conclusions et les recommandations du rapport d’ACPF viendront les enrichir pour donner également davantage de poids à l’intégration des questions des enfants dans le programme de développement post-2015 et renforcer les arguments militant en faveur de la nécessité de leur laisser un espace suffisant dans ce cadre. L’Afrique que nous envisageons ne se matérialisera pas sans s’être assurée auparavant de la place centrale que doivent occuper les enfants dans nos sociétés, sans accorder une plus grande priorité à leur intérêt supérieur dans nos lois et nos politiques, ou sans écouter leurs voix. Nous devons passer du discours à l’action : des actions qui feront de l’Afrique un meilleur endroit pour tous les enfants. Joaquim Chissano, Président, Conseil d’administration international d’African Child Policy Forum (ACPF) Président du Mozambique (1986-2005) xii PRÉFACE Cette troisième édition de notre série de rapports emblématiques est publiée à un moment historique, alors que nous célébrons le 10ème anniversaire d’ACPF. Ce rapport vise à promouvoir la redevabilité envers les enfants ainsi que le respect de la Convention sur les Droits de l’Enfant et de la Charte africaine sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant – l’un des objectifs central d’ACPF et un domaine d’action de son Programme de travail de 2011-2015. Dans cette édition, nous examinons le progrès de la bienveillance envers les enfants des gouvernements africains depuis la première édition du Rapport, publié en 2008, ce qui a été un exercice très utile à plusieurs égards. Outre la possibilité qui nous a été offerte de faire l’état des lieux de ce que les gouvernements ont fait pour les enfants au cours des cinq dernières années ou environ, cet exercice nous a permis de mener une analyse systématique des résultats obtenus par les gouvernements en matière de réalisation des droits et du bien-être des enfants au fil du temps et relativement l’un à l’autre. Les constats provenant de l’analyse sont, premièrement, que l’Afrique est devenue un meilleur endroit pour les enfants par rapport à il y a cinq ans, avec des progrès louables dans de nombreux domaines. Le domaine juridique et politique a enregistré des avancées impressionnantes, la plupart des gouvernements ayant pris des mesures pour améliorer la protection des enfants contre les abus et l’exploitation. Il existe aussi une tendance encourageante quant à l’engagement à allouer des ressources aux programmes bénéficiant aux enfants. De plus en plus de gouvernements affectent une plus grande part de leurs budgets au financement des secteurs sociaux, tels que l’éducation et la santé. Une évolution prometteuse a eu lieu dans l’arène politique en Afrique, avec des améliorations de la situation de la paix et de la sécurité ayant une incidence sur le bien-être de l’enfant. L’Afrique enregistre moins de décès liés aux conflits qu’il y a une décennie. Nous sommes également témoins de processus démocratiques transparents dans de nombreux pays, accompagnés d’un plus grand sens de l’obligation de rendre compte. De ce fait, les enfants en Afrique aujourd’hui vivent plus longtemps, sont mieux instruits et protégés qu’ils ne l’étaient il y a cinq ans ou environ de cela. Cette évolution positive doit constituer une source d’inspiration et d’encouragement pour obtenir des résultats encore meilleurs. Deuxièmement, malgré les améliorations au fil des ans, l’Afrique demeure une région où un grand nombre d’enfants meurent de maladies évitables. Beaucoup de nos enfants sont privés d’accès à leurs besoins de base. La violence faite aux enfants est également largement répandue en Afrique de même que les systèmes de protection de l’enfant sont dans une large mesure inexistants. Peu de progrès ont été réalisés quant au droit des enfants à la liberté d’expression et celui d’être entendu. Il reste donc encore beaucoup à faire. Ce rapport appelle à : 1) Renforcer les systèmes et les capacités à mieux s’acquitter de la redevabilité envers les enfants ; 2) Améliorer davantage la survie des enfants et leur accès aux besoins et services de base ; 3) Augmenter les allocations budgétaires aux programmes bénéficiant aux enfants et renforcer l’engagement à s’attaquer aux inégalités croissantes ; 4) Assurer une protection complète des enfants et renforcer son application ; 5) Mettre en place des mécanismes afin de veiller à la participation des enfants aux décisions les concernant. Ces recommandations ont aussi été réitérées dans la publication récente d’ACPF, Vers une position africaine sur les enfants et le programme de développement Post-2015, qui tire parti d’une décennie de recherche sur les politiques concernant les enfants en Afrique et servant de cadre pour les actions qui doivent être prises en compte dans le programme de développement post-2015. J’espère que les responsables de l’élaboration des politiques, les praticiens de la politique, les universitaires et la société civile au sens large trouveront le présent Rapport utile pour la promotion de la redevabilité envers les enfants et qu’il contribuera aux efforts visant à créer une meilleure Afrique qui soit digne de ses enfants. Théophane Nikyèma Directeur exécutif xiii RÉSUMÉ L’ascension de l’Afrique et la nouvelle ère de la redevabilité Le continent africain est entré dans le nouveau millénaire avec des débuts prometteurs. Il y a eu un changement des tendances de la croissance économique des bilans épouvantables des années 70, 80 et 90 à un développement positif, documenté dans plusieurs rapports mondiaux et dont les médias internationaux ont fait l’écho aux côtés de la phrase souvent répétée, l’Ascension de l’Afrique. L’Afrique est devenue l’une des régions ayant la croissance économique la plus rapide du monde, ainsi qu’une nouvelle frontière de croissance et d’investissement. Ses réalisations des 20-30 dernières années sont le fondement de la croissance régulière projetée dont il est estimé qu’elle dépassera celle de l’UE d’ici 2050 (McKinsey Global Institute 2010). Dans le contexte d’une triste réalité et de constantes privations ainsi qu’avec des données probantes attestant d’un écart vaste et persistant avec le reste du monde, nous devrions nous en tenir à un optimisme réservé et prudent. Cependant, il existe des raisons d’être optimiste. Nul doute que l’Afrique se trouve sur un chemin de paix, de croissance et de prospérité sans précédent. La proportion de sa population pauvre – celle qui vit en dessous du seuil de pauvreté de 1,25 dollars E.U par jour – a considérablement baissé au cours des deux dernières décennies. Quelques pays, tels que l’Ethiopie, le Ghana, le Mozambique et le Rwanda, ont connu et enregistré des taux de croissance économique rapide pendant près d’une décennie maintenant. Bien que des conflits violents persistent, il existe une atmosphère générale de paix dans de nombreux pays sur le continent si bien que moins d’enfants et de parents meurent de causes liées à des conflits aujourd’hui qu’il y a peu d’années auparavant. Il y a également eu des transferts de pouvoir sans heurts à des responsables élus dans beaucoup de pays africains. Le débat politique public dans nombre de pays est en train de devenir, pour reprendre les termes de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), « plus mature, pacifique et libre » (CEA 2012). La prouesse récente la plus remarquable, néanmoins, a été le L’Afrique taux de survie accru des enfants africains et une énorme a connu des taux de baisse de la mortalité infantile (ACPF 2013a; 2013b). Les réduction de mortalité infantile cas d’espèce étant le Rwanda, le Niger, Madagascar, le parmi les plus rapides du monde. Cette importante prouesse du domaine Liberia, la Guinée et l’Ethiopie. L’accès à l’eau et à de la survie de l’enfant a été acclamée l’assainissement a augmenté sensiblement dans les comme « la meilleure nouvelle en pays où pendant longtemps, plus de la moitié de la matière de développement » population buvait l’eau des rivières et de puits non (The Economist 2012). protégés. Au cours des dernières années, des pays tels que le Rwanda, l’Angola et São Tomé et Príncipe ont enregistré des taux élevés de réduction de leurs pourcentages d’enfants ayant une insuffisance pondérale et des pays comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont maintenant moins de 3 % de leurs enfants en insuffisance pondérale – un pourcentage comparable à celui des pays industrialisés. Il y a également eu des réalisations impressionnantes en augmentant l’accès des enfants à l’éducation et particulièrement la scolarisation des filles tant à l’école primaire que secondaire. Ces évolutions positives sont la conséquence de la bienveillance envers les enfants croissante des gouvernements africains et des changements de grande ampleur survenus dans deux volets de la politique publique, en particulier: la réforme du droit et la politique budgétaire. xiv LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Progrès de la bienveillance envers les enfants : le tableau général L’une des principales conclusions du présent rapport, reposant sur une analyse comparative des indices de bienveillance envers les enfants entre 2008 et 2013, est que le continent africain est devenu un endroit plus digne de ses enfants aujourd’hui qu’il ne l’était cinq ans auparavant. En moyenne, il y a eu une augmentation de près de 11,5 % des notes de la bienveillance envers les enfants obtenus par les gouvernements africains entre 2008 et 2013. Au classement de la bienveillance envers les enfants de 2013, Les Maurice, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Égypte, le Cap Vert, le gouvernements africains Rwanda, le Lesotho, l’Algérie, le Swaziland et le Maroc sont ont fait preuve d’une plus grande sortis comme les dix pays les plus bienveillants envers les bienveillance quant aux besoins des enfants et d’une plus grande responsabilité enfants en Afrique. Ces excellents résultats obtenus par ces à leur égard au cours des cinq dernières pays sont principalement dus à deux raisons : ils ont mis en années. L’augmentation de la moyenne de place des lois et des politiques nationales pour protéger les la note de la bienveillance envers les enfants de la violence et de la maltraitance de même qu’ils enfants était d’environ 11,5 % entre ont affecté des budgets suffisants aux secteurs ciblant les 2008 et 2013. enfants, tout en veillant à ce que ces affectations se traduisent par de meilleurs résultats au niveau du bien-être de l’enfant. Les dix derniers gouvernements sur l’échelle de l’adaptation aux enfants étaient ceux du Tchad, de l’Érythrée, de São Tomé et Príncipe, du Zimbabwe, des Comores, de la République centrafricaine, du Cameroun, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie. Ces pays n’ont, en effet, pas mis en place de cadres juridiques et politiques pour protéger les enfants des abus et de l’exploitation ni même consenti d’efforts importants pour améliorer l’accès aux services de base et obtenir des résultats positifs relatifs aux enfants. Par exemple, le Tchad et l’Érythrée faisaient partie des pays ayant les plus faibles dépenses sur la santé en pourcentage du budget total; les Comores, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC) et le Zimbabwe étaient au nombre des pays qui n’ont rien consacré ou peu de leurs budgets nationaux au Programme élargi de vaccination (PEV), de même que la plupart de ces pays figuraient parmi ceux ayant les plus faibles dépenses sur l’éducation en pourcentage du PIB. La bienveillance envers les enfants d’un pays n’est pas liée à sa richesse ou au niveau de développement. Il est plutôt question de l’engagement politique qui se manifeste principalement par la disposition du gouvernement de mettre la question des enfants au premier rang des préoccupations politiques et de fixer les priorités budgétaires en conséquence. Les pays ayant un PIB par habitant relativement bas, tels que le Rwanda et le Lesotho, en sont de bons exemples : malgré un PIB bas, ils sont classés parmi les dix pays les plus bienveillants envers les enfants en Afrique. Pendant ce temps, des pays comme la Guinée équatoriale et l’Angola sont évalués comme «les moins bienveillants envers les enfants» malgré leur PIB par habitant relativement élevé. Ceux qui progressent et ceux qui régressent dans l’Indice de bienveillance envers les enfants Les deux-cinquième des pays africains (22 sur 52) ont amélioré leur classement de bienveillance envers les enfants depuis 2008. Ces pays qui ont fait preuve d’améliorations relatives, les plus importantes, étant le Swaziland, la Gambie, le Liberia, le Togo, l’Égypte et le Bénin. D’autres pays ayant une nette amélioration de leur classement en bienveillance envers les enfants comprenaient le Lesotho, la xv ___________________________________________________________________________________________________ Résumé Guinée-Bissau, le Ghana, la Guinée et la Sierra Leone, qui ont gagné 7 à 12 places dans le tableau pour parvenir à leur classement actuel. L’avancée d’ensemble de ces pays peut être attribuée aux efforts récents de réformes légales et d’élargissement de la protection juridique à des millions de garçons et de filles qui étaient des victimes réelles ou potentielles de la violence, de l’exploitation et des abus. Grâce à une combinaison de politiques sociales, de santé et de nutrition, ces États ont pu faire baisser leur nombre d’enfants en insuffisance pondérale. Ils ont augmenté les services de vaccination et l’accès aux installations d’assainissement améliorées et à des sources non polluées d’eau potable, le tout grâce à une augmentation des dépenses générales sur les secteurs bénéficiant aux enfants. Bien qu’il y ait eu dans l’ensemble une amélioration vers la bienveillance envers les enfants, un grand nombre de pays ont obtenu en 2013 de moins bons résultats qu’en 2008. Les pays qui ont fortement baissé dans le classement sont la Namibie, le Niger, le Kenya, la Mauritanie, la République démocratique du Congo, le Cameroun et le Zimbabwe. Certains pays comme le Tchad, l’Érythrée, São Tomé et Príncipe, les Comores et la République centrafricaine, ont pu améliorer leurs résultats tout en restant dans la catégorie des « moins » bienveillants envers les enfants aussi bien en 2008 qu’en 2013. Les principales raisons des classements plus faibles de ces pays en 2013 par rapport à ceux de 2008 sont imputables aux coupes budgétaires des gouvernements pour les secteurs bénéficiant aux enfants et aux performances relativement faibles concernant l’utilisation efficace et rationnelle des ressources pour obtenir de meilleurs résultats quant au bien-être de l’enfant. Les pays au bas du classement de l’indice de bienveillance envers les enfants ont également un mauvais bilan sur le plan de l’adhésion aux instruments juridiques internationaux et ont fait preuve de peu de progrès en matière de transposition en droit interne des instruments existants des droits de l’enfant. La plupart de ces pays, par exemple, ont des âges minimums de mariage discriminatoires pour les garçons et les filles, en outre ils ont manqué de vigueur concernant l’interdiction des punitions corporelles. Beaucoup de chemin à parcourir sur la voie menant à la redevabilité Malgré les avancées de l’Afrique au cours de la dernière décennie et les réalisations impressionnantes à ce jour du point de vue de l’amélioration des conditions de vie et du bienêtre des enfants, des efforts accélérés et suivis restent de mise sur le plan des réformes juridiques, des investissements de ressources et de mise en œuvre des politiques. Concernant les réformes juridiques, il existe toujours quelques instruments internationaux essentiels que les gouvernements doivent toujours ratifier : la Convention de La Haye sur l’Adoption internationale ; une omission notable, étant donné que l’Afrique est devenue la nouvelle frontière de l’adoption internationale. En outre, dans de nombreux pays, la ratification des instruments internationaux ne s’est pas accompagnée d’harmonisation et de transposition en droit interne des lois applicables – par exemple, sur l’âge de la responsabilité pénale, l’âge de mariage et de consentement et sur la protection contre les châtiments corporels. Les gouvernements africains n’investissent toujours pas suffisamment dans les enfants. Bien qu’il y ait eu de considérables progrès en matière d’engagement des budgets nationaux pour les enfants, il existe toujours des déficits importants. Les données indiquent que les gouvernements africains ont consacré en moyenne près de 11 % de leur budget à la santé. Ce qui représente un pourcentage inférieur de 4 % à celui des 15 % auxquels ils s’étaient engagés xvi LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ à Abuja. Les gouvernements africains n’ont également consacré en moyenne que 4,6 % de leur Produit intérieur brut (PIB) à l’éducation, par rapport aux 9 % auxquels ils s’étaient engagés à Dakar. Des pays comme la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la Zambie et le Liberia se sont moins engagés sur le plan budgétaire, en consacrant moins de 2 % du PIB à l’éducation. Trop d’enfants en Afrique sont privés de leur droit à grandir et se développer en raison de problèmes de santé et d’insuffisance nutritionnelle. Les enfants africains meurent toujours de maladies évitables, telles que le paludisme, la malnutrition et la diarrhée, dues dans une large mesure, à l’accès limité à l’eau et à l’alimentation, le manque de salubrité et d’hygiène. Par exemple, dans 9 des 10 pays africains qui ont les taux de mortalité les plus élevés d’enfants âgés de moins de cinq ans, la proportion de la population ayant accès à des services améliorés d’eau et d’assainissement est parmi les plus basses au monde. Les niveaux de malnutrition en Afrique demeurent continuellement élevés : il est signalé que la malnutrition est la cause sous-jacente de 53 % de tous les décès d’enfants âgés de moins de cinq ans en Afrique. En 2006-2010, pas moins de 39 % des enfants de moins de cinq ans au Niger, 36 % à Madagascar, 35 % en Érythrée et 30 % au Tchad souffraient d’une insuffisance pondérale. Des millions d’enfants africains souffrent également de carences en micronutriments, dans une large mesure, comme conséquence d’une alimentation de qualité insuffisante. La répartition des services de base est également inéquitable d’un bout à l’autre de l’Afrique. Ils sont orientés au profit des quintiles les plus riches. Des résultats plus faibles sont systématiquement signalés pour ceux qui font partie des couches socioéconomiques les plus pauvres. Par exemple, au Nigeria 54 % des enfants âgés de moins de cinq ans qui sont moyennement ou gravement en retard de croissance, appartiennent aux 20 % de la population la plus pauvre, alors que 21 % appartiennent aux 20 % de la population la plus riche. Dans le domaine de l’éducation, des augmentations spectaculaires de la scolarisation sont survenues au niveau du primaire mais ces accomplissements ne se sont pas reproduits au niveau du secondaire. Le déficit dans l’enseignement secondaire est encore plus flagrant si l’on distingue les garçons et les filles, les filles étant manifestement exclues des services d’enseignement secondaire. Dans ces deux cycles scolaires, la qualité de l’enseignement reste insuffisante. Bien que la privation des enfants demeure un problème omniprésent dans toute l’Afrique, elle touche particulièrement les enfants confrontés à des risques supplémentaires qui n’ont pas accès aux mécanismes de protection sociale pour les soutenir. Au nombre de ceux-ci se trouvent les enfants sans domicile fixe, ceux privés de soins parentaux, les ménages ayant à leur tête un enfant et les enfants handicapés. Les pays en situation de crises sociopolitiques prolongées, où l’État qui est au premier chef responsable, où il n’arrive pas à honorer ses obligations découlant des traités et de la législation, où les structures de gouvernance sont insuffisantes et où les conflits civils sont probables, sont considérés comme des pays fragiles. Il s’agit entres autres de la Somalie, de la République centrafricaine, du Tchad et de la RDC. Le niveau de bien-être des enfants dans ces États fragiles est indubitablement le plus bas. Ces pays ont les taux de mortalité infantile les plus élevés et le plus faible accès aux services de soins de santé et d’éducation. Avec les structures d’élaboration des politiques et de la législation plongées dans le désarroi, l’obligation de rendre compte est laissée au hasard si bien que la violence faite aux enfants est endémique et l’impunité est la norme. L’engagement à la participation des enfants aux décisions qui les intéressent – comme un droit en soi et comme moyen d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et des programmes plus efficaces xvii ___________________________________________________________________________________________________ Résumé pour les enfants – est insuffisant en Afrique. De nombreux pays sont engagés dans des efforts innovants et délibérés de participation et de consultation des enfants, dont les plus efficaces sont ceux qui sont intégrés dans les structures et mécanismes institutionnels, obligeant ainsi à rendre des comptes sur la participation des enfants. Toutefois, de plus gros efforts sont nécessaires pour surmonter l’absence générale d’engagement qui entrave ces processus. La voie à suivre et les domaines d’action prioritaires L’Afrique d’aujourd’hui a deux visages : une Afrique en ascension et prometteuse qui devient au fil des ans plus adaptée aux besoins des enfants et une autre, où de nombreux gouvernements ne sont toujours pas redevables envers leurs peuples, ni leurs obligations internationales. Bien que chaque pays en Afrique soit confronté à ses propres défis et perspectives uniques, il existe de précieuses leçons qui peuvent être tirées des bonnes pratiques qui existent dans les pays qui se sont montrés capables de devenir plus bienveillants envers les enfants. En particulier, ces pays ont maintenu avec succès les améliorations dans les domaines de la réforme juridique, des allocations budgétaires et de l’investissement dans les enfants ainsi que les améliorations de la prestation des services de base. Les stratégies, les systèmes et les réformes qui ont été mis en œuvre dans des pays comme le Rwanda et le Lesotho, qui ont fait preuve de plus d’adaptation aux enfants malgré leurs économies de pays pauvres, méritent d’être considérés. Dans les pays qui rendent toujours le moins compte et qui ne se caractérisent pas comme étant bienveillants envers les enfants, il y a lieu de mener une plus grande analyse des goulets d’étranglement et des défis entravant le progrès. Les cinq domaines d’action prioritaires suivants renforceront la conformité des gouvernements africains avec les instruments des droits de l’enfant et amélioreront les conditions de vie des enfants, particulièrement des groupes les plus vulnérables. Les cinq domaines d’action prioritaires 1. Renforcer les systèmes et les capacités pour améliorer la redevabilité envers les enfants 2. Améliorer davantage la survie des enfants et leur accès aux besoins et services de base 3. Augmenter les allocations budgétaires aux programmes bénéficiant aux enfants et renforcer l’engagement à s’attaquer aux inégalités 4. Assurer une protection juridique complète des enfants et renforcer son application 5. Mettre en place des mécanismes afin de veiller à la participation des enfants aux décisions les concernant. Renforcer les systèmes et les capacités pour améliorer la redevabilité envers les enfants 1. Création d’observatoires nationaux des droits de l’enfant. La surveillance de la mise en œuvre des droits de l’enfant entraîne la collecte régulière d’informations suffisantes sur les droits et le bien-être des enfants afin d’effectuer le suivi du progrès et d’accélérer xviii LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ l’action là où il existe des lacunes. Il y a donc lieu que les gouvernements créent des observatoires nationaux indépendants et autonomes des droits de l’enfant ayant mandat de coordonner les efforts de collecte, de compilation, d’analyse et de diffusion des données relatives aux enfants, afin de surveiller constamment la mise en œuvre des droits des enfants et de concevoir des stratégies effectives pour l’amélioration. Il est également impératif d’élaborer des programmes de collecte de données pour faire en sorte que les besoins spéciaux des enfants marginalisés soient pris en compte et effectivement satisfaits. 2. Renforcer la capacité des institutions de l’Etat de droit et des droits de l’Homme et veiller à leur indépendance. Les institutions de l’Etat de droit et des droits de l’Homme, telles que les commissions des droits de l’enfant, obtiennent de meilleurs résultats dans un environnement où elles disposent d’une plus grande indépendance et de suffisamment de ressources pour accomplir leurs mandats. Il y a lieu par conséquent que les gouvernements garantissent, par le biais des lois, de la police et des pratiques administratives que ces entités exercent leur indépendance et qu’ils investissent dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles dont elles ont besoin pour s’acquitter effectivement de leurs fonctions. 3. Faciliter le rôle des médias dans la promotion de la redevabilité. Les médias à large diffusion jouent un rôle important dans la promotion de la redevabilité à tous les niveaux en dévoilant les abus de pouvoir, en façonnant les attitudes du public et en déclenchant des actions qui demanderont des comptes aux responsables. Par conséquent, les gouvernements doivent faciliter l’accès à l’information des médias et assurer leur indépendance. Améliorer davantage la survie des enfants et leur accès aux besoins et services de base 4. Élargir l’accès à la santé publique afin de réduire la mortalité infantile. Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour réduire la mortalité infantile et accélérer l’obtention d’acquis positifs. En particulier, de plus gros efforts d’investissement dans les capacités et systèmes nationaux sont nécessaires afin de réduire les maladies évitables, telles que le paludisme, la diarrhée et la pneumonie. Les gouvernements devraient viser à réaliser l’accès universel aux services de santé maternelle et infantile, y compris l’accès aux médicaments contre le VIH/SIDA et aux services de PTME (prévention de la transmission de la mère à l’enfant), de même qu’ils doivent investir dans les installations d’assainissement et d’eau potable en quantité suffisante. 5. Réduction de la prévalence de la croissance retardée au moyen d’interventions multisectorielles. Il faut remédier au taux de prévalence élevé de malnutrition, et particulièrement de croissance retardée en Afrique afin d’optimiser le progrès économique. Il y a lieu que les gouvernements n’investissent pas uniquement dans les interventions de nutrition maternelle et infantile (y compris l’élimination de la «faim cachée» en assurant l’accès aux vitamines et aux sels minéraux), mais ils doivent également s’assurer que les apports et les effets de la nutrition soient intégrés dans les interventions multisectorielles, telles que la santé, l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’éducation et la protection sociale. 6. Améliorer la qualité de l’enseignement et les taux d’achèvement de l’école primaire et secondaire. En tirant parti des accomplissements et des progrès considérables des taux de scolarisation dans l’enseignement primaire, les pays africains doivent maintenant accélérer le progrès des taux de scolarisation et d’achèvement du cycle secondaire. Par ailleurs, les gouvernements doivent se concentrer sur la réalisation de l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire, investir davantage afin d’obtenir de meilleurs résultats scolaires et chercher les possibilités d’accroître l’accès au préscolaire. xix ___________________________________________________________________________________________________ Résumé 7. Assurer l’accès universel et équitable aux services sociaux de base de tous les enfants, particulièrement ceux qui courent des risques supplémentaires. Réaliser l’accès à tous les services sociaux, particulièrement à l’éducation, la protection et la santé, implique de mettre davantage l’accent sur le caractère inclusif et l’équité, mais aussi d’augmenter les efforts pour couvrir les groupes les plus marginalisés (tels que les filles, les enfants des ménages ayant un enfant à leur tête, les enfants sans domicile fixe, les enfants handicapés et ceux vivant dans des milieux pastoraux et ruraux). 8. Augmenter les efforts pour couvrir tous les enfants des pays fragiles. Les enfants vivant dans les États fragiles en Afrique font face à des défis supplémentaires et à une grande privation. Dans ces contextes et avec le soutien de la communauté internationale (dont les Nations Unies et la société civile), les gouvernements et les organes de traités régionaux doivent rendre compte de leur action pour s’assurer que le bien-être des enfants soit accompagné de mesures de protection et d’accès aux services de base, devant s’accomplir dans un cadre plus large de concertation, de réformes juridiques et politiques, de sécurité humaine, de stabilité économique et de développement de capacité. Assurer une protection juridique complète des enfants et renforcer son application 9. Entreprendre des évaluations systématiques aux fins de réformes juridiques supplémentaires. Les gouvernements devraient mener des évaluations périodiques, complètes et systématiques de leurs lois nationales relatives aux enfants afin d’identifier les lacunes, de faciliter et d’accélérer les réformes juridiques effectives. 10. Harmoniser davantage les lois avec les normes internationales et régionales. Les gouvernements devraient examiner le caractère de fond de leurs lois consolidées afin d’assurer une harmonisation complète avec les normes internationales et régionales. 11. Étendre la ratification. Ceux des pays africains qui ont un triste bilan en matière de ratification devraient s’atteler à ratifier tous les instruments internationaux et régionaux relatifs aux enfants, y compris la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant et la Convention de La Haye sur l’adoption internationale. 12. Mettre en place des mécanismes d’application et de conformité. Les gouvernements doivent s’atteler à créer ou à renforcer les mécanismes effectifs de mise en œuvre, de suivi et d’application des politiques et des lois et entamer des réformes juridiques et politiques appropriées. Ce qui implique le respect de leurs obligations de soumettre des rapports au titre de la CADBE et de la CDE. Augmenter les allocations budgétaires aux programmes bénéficiant aux enfants et renforcer l’engagement à s’attaquer aux inégalités 13. S’acquitter de ses obligations d’allouer un budget minimum à la santé et à l’éducation. Tous les gouvernements qui n’ont pas encore atteint les cibles budgétaires de Dakar et d’Abuja pour les financements respectifs des programmes d’éducation et de santé, se doivent d’augmenter leurs allocations budgétaires à hauteur d’au moins 9 %de leur PIB pour l’éducation et à au moins 15 % de leur PIB pour la santé. 14. S’attaquer aux inégalités. Outre ces augmentations nécessaires des allocations budgétaires, les gouvernements doivent assurer la répartition équitable de ces xx LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ allocations afin de remédier aux inégalités. Les gouvernements sont obligés de mettre en place des politiques budgétaires et monétaires ainsi que des politiques économiques et sociales en faveur des pauvres, qui garantiront une meilleure équité de répartition, axée sur les pauvres et les personnes vulnérables et qui les protégera des chocs économiques. 15. Mettre en place des mécanismes de protection sociale durables. En tirant parti de l’expérience et des bonnes pratiques des programmes de protection sociale de toute l’Afrique, les gouvernements doivent accroître leurs efforts de mise en œuvre de programmes intégrés de protection sociale qui soient abordables, pérennes et efficaces sur le plan de la protection et de la promotion du bien-être des enfants les plus vulnérables. Mettre en place des mécanismes afin de veiller à la participation des enfants aux décisions les concernant. 16. Mettre en place des mécanismes efficaces de participation des enfants. Les gouvernements, en collaboration avec les organisations de la société civile et d’autres parties prenantes concernées, se doivent de mettre en place des mécanismes systématiques et efficaces pour la participation des enfants. Tout aussi important sera qu’ils assurent que l’élaboration des politiques et des programmes reflète leurs perspectives. Des efforts particuliers doivent être consentis pour veiller à la participation des enfants marginalisés et vulnérables, auxquels il est traditionnellement accordé peu d’espace participatif sur les questions qui les concernent. Enfin, que nous adoptions ou pas de bonnes lois, que nous les mettions en œuvre et que nous affections suffisamment de ressources pour investir dans les enfants, dépendra de notre vision de la place des enfants dans notre société – et, en effet, du genre de société et d’avenir que nous envisageons pour l’Afrique. Comme minimum, afin d’assurer le développement durable de l’Afrique et sa participation effective à l’économie mondiale, les gouvernements africains doivent investir beaucoup dans l’éducation primaire et secondaire de qualité, dans la nutrition et la santé, et ils doivent veiller à la protection des enfants contre les abus et l’exploitation. Nous avons une responsabilité intergénérationnelle à assumer – une responsabilité morale - d’être redevable à nos enfants et de s’assurer qu’ils restent au centre de nos programmes de développement national. Nous avons l’obligation de faire en sorte qu’ils soient protégés de la faim, de la malnutrition et d’un mauvais état de santé, qu’ils reçoivent la meilleure éducation possible et qu’ils grandissent avec dignité, respect et confiance. Il nous incombe de donner aux enfants un bon départ dans la vie et de leur permettre de grandir et de se développer pour atteindre tout leur potentiel humain. Alors, seulement, l’Afrique sera un continent digne de ses enfants. xxi 1 REDEVABILITÉ ENVERS LES ENFANTS : ÉVALUATION ET SUIVI 1.1 Introduction La série de Rapports africains sur le bien-être de l’enfant, publiée tous les deux ans par The African Child Policy Forum (ACPF), est une contribution aux initiatives nationales, régionales et internationales de promotion de la redevabilité envers les enfants et de valorisation de la conformité aux obligations énoncées dans la Convention sur les Droits de l’Enfant (CDE), la Charte africaine sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CADBE), et dans d’autres lois internationales. Ce Rapport offre une analyse des résultats obtenus par les gouvernements en réalisant progressivement les droits des enfants. Il se propose de donner des informations pour les politiques et l’action des gouvernements, de la Commission de l’Union africaine, des organes de traité de la CDE et de la CADBE et d’autres organes régionaux et parties prenantes clés. Les deux premières éditions de cette série, publiées en 2008 et 2011, visaient à influer sur les politiques publiques de deux manières : en renforçant les cadres juridiques et politiques, leurs mécanismes d’application et de mise en œuvre et en assurant une allocation suffisante et une utilisation effective des ressources des secteurs bénéficiant aux enfants afin d’améliorer leur bien-être. Cette troisième édition, basée sur les deux premières, met l’accent sur la redevabilité envers les enfants. Elle examine deux questions : jusqu’à quel point les gouvernements africains se conforment-ils aux obligations nationales et internationales et que doivent-ils faire pour remplir ces obligations et réduire l’écart entre les obligations et l’action ? En s’appuyant sur ces questions, il fournit une analyse des domaines où les gouvernements africains obtiennent de bons résultats et ceux où il existe toujours des déficiences qu’il faut améliorer. Le rapport présente aussi des recommandations relatives à la politique des pouvoirs publics en vue d’améliorer la redevabilité envers les enfants et d’accélérer la mise en œuvre de tous leurs droits, tels que stipulés dans la CDE et la CADBE. L’Afrique a fait de modestes progrès en matière de gouvernance ces dernières années, comme conséquence de plusieurs facteurs internes et externes influant sur les réformes politiques et législatives (Fondation Mo Ibrahim 2012; CEA 2009), ce qui a signifié une amélioration relative, quoiqu’à un rythme lent, de la transparence de l’obligation de rendre compte et de la participation des citoyens aux fonctions exécutives et aux processus administratifs. La redevabilité, en tant qu’un des attributs de la bonne gouvernance, se réfère à l’obligation des fonctionnaires du public d’être responsables de leurs décisions et de leurs actions par le biais de l’équilibre des pouvoirs, d’ordinaire incorporé aux constitutions (CEA 2009). La plupart des gouvernements en Afrique ont créé des mécanismes internes pour assurer la conformité aux dispositions de leurs Constitutions et ont créé des agences «indépendantes», telles que les bureaux des Médiateurs et les Commissions des Droits de l’Homme, afin de promouvoir les droits de l’Homme et améliorer la transparence et la redevabilité pour la conformité avec les normes internationales des droits de l’Homme. 1 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ En dépit de ces efforts, beaucoup de pays africains ont toujours des systèmes de gouvernance médiocres, caractérisés par la domination du pouvoir exécutif et le dysfonctionnement du système d’équilibre des pouvoirs (Fondation Mo Ibrahim 2012). Les médias qui potentiellement jouent un rôle essentiel en demandant aux responsables publics de rendre des comptes sur leurs actions, sont souvent censurés par les gouvernements africains, particulièrement sur les questions ayant trait à la gouvernance et à la redevabilité, ce qui a donné lieu à une redevabilité limitée et à des résultats d’ensemble insuffisants de ces gouvernements sur le plan de la conformité aux obligations de promouvoir et de réaliser progressivement les droits de tous les citoyens, y compris les droits de l’Homme des groupes vulnérables, tels que les enfants. L’expérience de gouvernance des différents pays montre que l’efficacité des mécanismes permettant de satisfaire à la redevabilité, dépend essentiellement de deux éléments : la responsabilité des responsables publics de répondre aux questions concernant l’utilisation adéquate du pouvoir et des fonds publics et la capacité du système d’imposer des sanctions pour mauvais résultats. Sans mécanismes efficaces garantissant la reddition des comptes et l’application de sanction, les responsables publics n’auront pas d’incitation pour prendre des mesures pour améliorer la performance et obtenir de meilleurs résultats sur le plan de l’amélioration du bien-être de leurs citoyens, y compris les enfants (ACPF 2013c). 1.2 Redevabilité envers les enfants Le lien intrinsèque entre la redevabilité et la réalisation des droits de l’Homme et du bien-être fait de plus en plus son chemin à l’échelle mondiale. La redevabilité est non seulement lourde de conséquences pour les gouvernements, mais elle a aussi un impact considérable sur le bien-être de la société, y compris la vie des enfants (ACPF 2013c). La base de l’évaluation de la redevabilité, eu égard aux droits et au bien-être de l’enfant, comporte les trois ensembles d’obligations stipulés dans les instruments des droits de l’enfant, en l’espèce : l’obligation de respecter les libertés et les droits, l’obligation de protéger tant les libertés que les droits des menaces de tiers ou sociales ou environnementales et l’obligation de satisfaire les droits par leur facilitation ou par une prestation (Lafont 2010). Dans cette optique des droits de l’enfant, la redevabilité peut être décrite généralement comme la conformité des gouvernements avec ces obligations. Elle est également concernée par les engagements des gouvernements à défendre l’intérêt supérieur des enfants dans tous les aspects de leurs travaux et le niveau de l’effort qu’ils peuvent consentir pour réaliser les droits fondamentaux des enfants à la survie, au développement, à la protection, à la participation et à la non discrimination. La redevabilité envers les enfants ne peut pas être considérée en l’isolant du cadre global d’obligation redditionnelle pour améliorer la gouvernance. Il existe des mécanismes formels et informels pour demander des comptes aux gouvernements sur leurs engagements envers les enfants. Les mécanismes formels au niveau national comprennent les institutions des droits de l’Homme, telles que les Bureaux des Médiateurs et les Commissions des Droits de l’Enfant qui ont pour mandat de faire le suivi, de dénoncer les violations des droits des enfants et de préconiser des mesures d’amélioration. Ces systèmes formels d’obligation redditionnelle au niveau national sont habituellement faibles et manquent d’autorité pour imposer des mesures punitives aux gouvernements, même dans des situations où il y a des violations flagrantes des droits des enfants. 2 _______________________________________________________________ Redevabilité envers les enfants : évaluation et suivi Aux niveaux international et régional, les mécanismes formels d’obligation redditionnelle comportent également les organes de traité des instruments juridiques relatifs aux enfants, et d’autres procédures et mécanismes spéciaux, tels que les Rapporteurs spéciaux et les Représentants spéciaux, qui dans la plupart des cas mènent des enquêtes et font des rapports sur la situation des droits de l’Homme, y compris ceux relatifs aux enfants. Les organes de traité, précisément le Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies (Comité CDE) et le Comité africain des experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CAEDBE), jouent des rôles cruciaux dans le suivi et la mise en œuvre des droits des enfants. Ils donnent aussi une orientation à l’interprétation des articles des traités et suggèrent des mesures pour la mise en œuvre au moyen de publications périodiques de Commentaires généraux et d’Observations finales. En dépit de ce qui précède, les défis à l’amélioration de la conformité sont dans une large mesure le résultat des retards de la soumission des rapports aux organes de traité et des actions de suivi limitées de la part des États parties pour traduire dans les faits les recommandations de ces organes de traité. Bien que les mécanismes formels d’obligation redditionnelle soient importants et qu’il y ait lieu de les renforcer davantage, leur efficacité limitée pour assurer la conformité avec les normes des droits de l’enfant a été en partie la conséquence de l’absence d’instruments appropriés systématiques d’établissement de rapports et de suivi de la conformité des gouvernements. Il existe une évolution prometteuse pour remédier à cette déficience majeure. Des initiatives prises par divers groupes d’acteurs (y compris les organismes multilatéraux, tels que le PNUD, l’UNICEF, la Banque mondiale et le FMI, ACPF et des ONG internationales et régionales, telles que Save the Children) ont promu la redevabilité et la transparence, en utilisant des mécanismes de suivi innovants reposant sur des outils statistiques pour mesurer et comparer les performances relatives des gouvernements. Par ces initiatives, ces acteurs ont pu attirer l’attention publique sur les domaines prioritaires négligés, ont interpelé les gouvernements de façon transparente, et ont promu l’action collective pour améliorer le bien-être des enfants. 1.2.1 Mesurer et effectuer le suivi de la redevabilité envers les enfants Au cours des trois dernières décennies, la production de données et d’informations socioéconomiques sur les enfants s’est améliorée, concourant à promouvoir la redevabilité envers les enfants. Les initiatives mondiales de collecte de données, telles que les Enquêtes démographiques et de santé (EDS) et les Enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS) ont permis à beaucoup de pays en développement de produire des estimations statistiquement fiables et comparables au plan international sur de nombreux indicateurs axés sur l’enfant dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’éducation et de la protection. Ces systèmes de collecte de données ont conduit à des analyses améliorées et ont aidé au suivi de la conformité avec les instruments des droits de l’enfant et à la valorisation de la redevabilité – non seulement en ce qui concerne les enfants, mais aussi dans plusieurs autres domaines, dont la santé maternelle, le VIH et le SIDA ainsi que l’accès à l’éducation (ONU 2005; UNICEF 2012b). Après l’adoption de la CDE, quelques pays africains, tels l’Égypte, la Mauritanie et la Tunisie, ont créé des observatoires nationaux des droits de l’enfant qui coordonnent les efforts de collecte, de compilation, d’analyse et de diffusion des données relatives aux enfants. Ces observatoires des droits de l’enfant jouent un rôle crucial de suivi et de mise en œuvre des droits des enfants, ainsi que de conception de stratégies et programmes effectifs pour améliorer le bien-être de 3 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ l’enfant. Ce sont aussi d’importants établissements qui permettent de mettre en évidence les violations systémiques de droits, particulièrement parmi les enfants marginalisés qui, dans la plupart des cas, ne sont pas inclus dans les programmes nationaux de statistiques. Cependant, la plupart des pays africains n’ont pas encore établi d’observatoires des droits de l’enfant et de ce fait ne disposent que de systèmes de suivi et d’établissement de rapports inefficaces. D’autres initiatives pionnières ont été lancées par des organisations de la société civile et des ONG ; en général, ces dernières mènent leurs activités en dehors du cadre des mécanismes d’obligation redditionnelle formels, ce qui s’est traduit par de nouvelles approches de la mesure et du suivi de la redevabilité. L’Indice de développement de l’enfant mis au point par Save the Children et l’indice de bienveillance envers les enfants d’ACPF sont des exemples de ces approches qui mesurent et comparent les performances relatives des pays sur le plan de la conformité avec leurs obligations envers les enfants1. Le principal objectif de ces indices consiste à influer sur les gouvernements et les autres parties prenantes, de façon transparente, afin qu’ils prennent des mesures politiques et administratives qui amélioreront la conformité par rapport à leurs obligations envers les enfants. Pareillement aux autres initiatives visant à mesurer la gouvernance, mesurer la redevabilité dans l’optique des droits de l’enfant pose plusieurs problèmes. Ces défis comprennent l’élaboration d’un cadre conceptuel qui mesure adéquatement «le bien-être de l’enfant» ainsi que de méthodologies, d’outils et de systèmes pour avoir accès aux données nécessaires (Mekonen 2010; Kaufmann 2010). Il existe, toutefois, parmi les praticiens et les universitaires, un consensus selon lequel la mesure de la redevabilité devrait aller au-delà de la conformité avec les instruments des droits de l’enfant en faisant intervenir des analyses statistiques rigoureuses qui tiennent compte du revenu national et du développement socioéconomique en évaluant les efforts consentis pour réaliser les droits des enfants et garantir leur bien-être (Garbarino 2007). D’autres initiatives visant à effectuer le suivi de la conformité et à promouvoir la redevabilité ont fleuri dans les années 90, à la suite de l’Adoption de la CDE. Les Cadres mondiaux de suivi comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont également été lancés pour atténuer la pauvreté croissante qui touche les enfants sans commune mesure, et renforcer l’engagement à réaliser les objectifs de développement essentiels. Malgré leurs limitations, particulièrement sur le plan des contre-performances en matière de promotion des droits des groupes vulnérables et marginalisés, l’incidence des OMD sur les enfants a été considérable. La plupart des OMD se rapportent aux enfants, soit directement soit indirectement. Les objectifs ciblant expressément la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de l’accès aux services sociaux, tels que la santé et l’éducation et la réduction des disparités entre les sexes se répercutent directement sur les enfants. Outre les OMD et les Indices de développement des enfants et de bienveillance envers les enfants, il existe plusieurs autres initiatives de suivi et de promotion de la redevabilité concernant les enfants au niveau national, régional et international. La Jauge de l’enfant (Child Gauge) d’Afrique du Sud (un rapport annuel produit par l’Institut des Enfants de l’Université du Cap) est un bon exemple d’initiative nationale de suivi. Le rapport se propose de suivre l’état du bien-être de l’enfant dans le pays et sert d’outil important pour promouvoir la redevabilité envers les enfants. La plupart des pays africains n’ont pas, cependant, de mécanismes de suivi organisés de la redevabilité au niveau national, ce qui pose un _____________________________________ Veuillez vous reporter au document de base d’ACPF sur Mesurer l’Engagement politique au Bien-être de l’Enfant, pour de plus amples informations. 1 4 _______________________________________________________________ Redevabilité envers les enfants : évaluation et suivi problème pour la promotion effective des droits des enfants et pour demander des comptes aux gouvernements. Le présent rapport se propose de contribuer à une meilleure obligation redditionnelle au niveau national en mettant à disposition des outils, tels que l’indice de bienveillance envers les enfants. Cette partie du rapport analyse les relations, les points communs, les points forts et les limitations de certains outils de suivi de la redevabilité relatifs aux enfants. Les outils de suivi de la redevabilité que comprend cette analyse sont : 1) L’indice de bienveillance envers les enfants, d’ACPF (détails en Annexe I) 2) L’indice de développement de l’enfant, de Save the Children 3) Le classement en fonction du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, de l’UNICEF 4) L’indice de bien-être de l’enfant, de l’Union européenne 5) L’Indice du bien-être de l’enfant et des jeunes, des États-Unis 6) L’Indice de développement humain (IDH). Le tableau 1.1 résume les caractéristiques essentielles de ces outils de suivi, eu égard à leurs objectifs, leur portée, leur pertinence politique, l’auditoire cible, les indicateurs utilisés et leurs limitations. L’analyse donne aux acteurs nationaux des informations qui leur permettent de chercher les possibilités d’adapter ces outils aux contextes locaux, ce qui permet aux outils d’être utilisés pour le suivi de la conformité avec la CDE, la CADBE, et les lois nationales relatives aux enfants, ainsi que pour promouvoir une plus grande obligation redditionnelle et une meilleure performance. 5 6 Cet outil de suivi, riche en analyses politiques, touche un large public Identifie les priorités des politiques générales pour assurer le bien-être de l’enfant, avec pour cible les gouvernements et les partenaires au développement Ne mesure pas la participation des enfants et les aspects liés au processus de mise en œuvre et d’application Montre les résultats de survi des enfants et vise les gouvernements et les partenaires au développement L’emploi du taux de mortalité infantile seul, exclut les autres aspects du bienêtre de l’enfant L’évaluation du bienêtre subjectif, quoiqu’important, attire les critiques quand utilisée pour le classement Il n’est pas axé sur les droits et compare des pays contextuellement différents A pour cible principale les gouvernements et les partenaires au développement Quatre indicateurs mesurant l’espérance de vie, l’alphabétisation, l’accès à l’éducation et le niveau de vie Taux de mortalité parmi les enfants âgés de moins de cinq ans 51 indicateurs organisés en sept domaines : privation matérielle, logement, santé, bien-être subjectif, éducation, relations des enfants et risques et sécurité Fournit des données comparables qui guident les travaux des agences concernées et les médias Mondiale (186 pays) Suivi du progrès du développement humain Suivi des progrès de la survie et du développement des enfants Mondiale (195 pays) Indice de développement humain du PNUD Classement de la mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans Régionale (25 pays européens) Suivi des progrès du bien-être de l’enfant Indice du bien-être de l’enfant de l’Union européenne Sources : ACPF 2011a; ACPF 2011b; ACPF 2009a; ACPF 2008; Bradshaw, J. et Richardson, D. (2009); Save the Children (RU) 2008; UNICEF 2009; PNUD 2013. Limitations Pertinence politique et principal auditoire cible Ne montre pas la situation au niveau de l’Etat et manque de clarté sur le principal auditoire cible 28 indicateurs organisés en sept domaines : situation économique familiale, santé, sécurité, niveau d’instruction, l’intercommunication avec la communauté, relations sociales et bien-être émotionnel Trois principaux indicateurs : la santé des enfants, l’état nutritionnel et le nombre d’enfants en âge d’aller à l’école primaire non scolarisés Plus de 40 indicateurs pour les cadres juridiques, les politiques, les budgets, l’accès aux services et les résultats du bien-être de l’enfant Domaines et indicateurs Inadéquation des trois indicateurs pour tenir compte des autres aspects du bien-être de l’enfant Nationale (Etats-Unis) Mondiale (138 pays) Régionale (tous les pays africains) Portée Analyse des politiques orientées vers l’action. Il a pour cible principale les gouvernements et s’adresse à des auditoires africains Fournir des informations complètes sur l’état du bienêtre de l’enfant Suivi des progrès du bien-être de l’enfant Suivi des résultats obtenus par les gouvernements en réalisant les droits de l’enfant Principal objectif Paramètre Indice du bien-être de l’enfant et des jeunes (CWI) des États-Unis Indice de développement de l’enfant de Save the Children Indice de bienveillance envers les enfants (CFI) d’ACPF Tableau 1.1 Comparaison des outils de suivi de la conformité avec les instruments relatifs aux droits de l’enfant LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ _______________________________________________________________ Redevabilité envers les enfants : évaluation et suivi 1.2.2 Analyse des principaux outils de suivi Une analyse comparative des différents outils de suivi utilisés pour mesurer et surveiller le bienêtre de l’enfant, la conformité avec les instruments des droits de l’enfant et le développement d’ensemble montre qu’il existe une corrélation entre ces outils. L’analyse de corrélation entre l’indice de bienveillance envers les enfants d’ACPF et le classement de l’UNICEF reposant sur les taux de mortalité des enfant âgés de moins de cinq ans, montre une forte association (avec un coefficient de corrélation de 0,58 à 0,01 de niveau de signification). Il a été constaté que les pays ayant les gouvernements les plus bienveillants envers les enfants avaient des taux relativement bas de mortalité d’enfants âgés de moins de cinq ans, tandis que la plupart des pays ayant des taux de mortalité infantile plus élevés se trouvaient parmi ceux qui avaient les plus mauvais résultats par rapport à l’indice de bienveillance envers les enfants. Par ailleurs, malgré le fait que l’Indice de développement humain (IDH) est une évaluation de l’ensemble du développement humain et pas spécifiquement du développement de l’enfant, les pays qui avaient obtenu de bons résultats de l’IDH en avaient aussi pour l’indice de bienveillance envers les enfants (r=0.56). Une analyse supplémentaire indique qu’une plus grande redevabilité envers les enfants est corrélée à une meilleure gouvernance. Une corrélation importante (r=0,63 à 0,01 de niveau de signification) a été relevée entre les classements de l’Indice de gouvernance de Mo Ibrahim et l’indice de bienveillance envers les enfants, révélant la forte relation positive entre la bonne gouvernance et l’adaptation aux enfants. Une relation analogue a été observée entre la gouvernance et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans de l’UNICEF et l’Indice de développement humain (avec des coefficients de corrélation de 0,60 et 0,53 respectivement). Le graphique 1.1 montre la relation de ces outils de suivi de la redevabilité avec l’Indice de gouvernance de Mo Ibrahim. Comme nous le voyons sur le graphique, toutes les mesures oscillent autour de la gouvernance (indiquée par la droite bleue en pointillés), laissant entendre que la bonne gouvernance est systématiquement associée à la performance pas seulement dans la promotion des droits et du bien-être de l’enfant, mais aussi dans l’ensemble du développement national. Graphique 1.1 Relation entre la gouvernance et la redevabilité envers les enfants Indice de Gouvernance Indice de bienveillance envers les enfants Indice du Développement Humain Classement 60 Taux de mortalité infantile 40 20 Maurice (Rép. de) Cap Vert Botswana Seychelles Afrique du Sud Namibie Ghana Tunisie Lesotho Tanzanie São Tomé and Príncipe Zambie Bénin Egypte Maroc Sénégal Malawi Burkina Faso Ouganda Mali Mozambique Gabon Rwanda Algérie Kenya Swaziland Gambie Niger Djibouti Sierra Leone Comores Mauritanie Ethiopie Libéria Madagascar Cameroun Burundi Libye Togo Angola Congo Guinée Nigéria Guinée Equatoriale Guinée-Bissau Côte d’Ivoire Zimbabwe République Centrafricaine Erythrée Tchad RDC 0 Source : A partir des données d’ACPF, de l’UNICEF (2013), du PNUD (2013), et de l’Indice de Gouvernance africaine de Mo Ibrahim (2012). 7 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Malgré cette forte corrélation, il existe quelques incohérences. Des pays comme le Burkina Faso et le Mali qui ont obtenu des résultats relativement bons tant aux Indices de gouvernance que de bienveillance envers les enfants, avaient néanmoins des taux élevés de mortalité infantile. Inversement, des pays comme le Zimbabwe et l’Érythrée qui n’ont pas obtenu de bons résultats aux Indices de Gouvernance et de bienveillance envers les enfants, ont pu réduire considérablement la mortalité infantile. Par ailleurs, São Tomé et Príncipe qui s’en est relativement bien tiré quant aux Indices de gouvernance et de développement humain, s’est classé parmi les pays de queue à l’indice de bienveillance envers les enfants. De telles variations s’expliquent par les différences d’approche, de méthodologie et d’indicateurs utilisés pour faire ces mesures. 1.3 Conclusions Avec davantage de gouvernements adhérant aux instruments internationaux et régionaux des droits de l’enfant, le point de mire est maintenant l’amélioration de la conformité avec les engagements stipulés dans lesdits instruments. Le suivi et la soumission de rapports sont certains des mécanismes de promotion de la redevabilité envers les enfants. La corrélation positive entre les constatations des différents outils de suivi utilisés pour repérer la conformité avec les instruments des droits, du développement des enfants et de gouvernance est importante, ce qui met en exergue la synergie potentielle de ce genre d’interventions nationales orientées vers le développement global avec une amélioration de la prestation des services publics et de l’accès aux besoins de base. Cela manifeste le besoin d’améliorer les systèmes transparents d’obligation redditionnelle et implique la nécessité de renforcer les efforts de suivi de sorte à fournir une meilleure analyse des lacunes persistantes. En conclusion, l’amélioration de la redevabilité dans l’optique des droits de l’enfant exige des mesures coordonnées comprenant les trois actions prioritaires clés suivantes : 1. Création d’observatoires nationaux des droits de l’enfant. Le suivi de la mise en œuvre des droits de l’enfant implique la collecte régulière d’informations suffisantes sur les droits et le bien-être de l’enfant afin de mesurer les progrès et d’accélérer l’action là où il y a des déficiences. Il faut par conséquent que les gouvernements créent des observatoires nationaux des droits de l’enfant indépendants et autonomes ayant pour mandat de coordonner les efforts de collecte, de compilation, d’analyse et de diffusion des données ayant trait aux enfants afin de suivre continuellement la mise en œuvre des droits des enfants et de concevoir des stratégies d’amélioration. Il y a également lieu d’’élaborer des programmes spéciaux de collecte de données afin de veiller à ce que les besoins particuliers des enfants marginalisés soient pris en compte et effectivement satisfaits. 2. Renforcer la capacité des institutions de l’Etat de droit et des droits de l’Homme et assurer leur indépendance. Les institutions de l’Etat de droit et des droits de l’Homme, telles que les commissions des droits de l’enfant, obtiennent de meilleurs résultats dans des environnements où elles jouissent d’une plus grande indépendance et disposent de suffisamment de ressources pour entreprendre leurs mandats. Aussi, y a-t-il lieu que les gouvernements veillent au moyen de lois, de politiques et de pratiques administratives à ce que ces entités exercent leur indépendance et qu’ils investissent dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles dont elles ont besoin pour remplir leurs fonctions efficacement 3. Faciliter le rôle des médias dans la promotion de la redevabilité. Les médias à large diffusion jouent un rôle important dans la promotion de la redevabilité à tous les niveaux en dévoilant les abus de pouvoir, en façonnant les attitudes du public et en déclenchant des actions qui demandent des comptes aux responsables. Par conséquent, il y a lieu que les gouvernements facilitent l’accès aux informations par le biais des médias. 8 2 PROGRÈS DU BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT : LES BONNES NOUVELLES, LES DÉFIS QUI NOUS ATTENDENT 2.1 Chute du nombre de décès infantiles : « La meilleure histoire du développement » Le continent africain est entré dans le nouveau millénaire avec des débuts prometteurs. Une croissance économique positive a été signalée dans beaucoup de pays africains, du nouveau par rapport aux bilans épouvantables des années 70, 80 et 90. Ces évolutions ont été documentées par la Banque mondiale et les médias internationaux en ont fait l’écho : l’Institut mondial McKinsey a publié un rapport en 2010 intitulé de façon frappante Les lions en mouvement : le progrès et le potentiel des économies africaines, en attirant l’attention sur le fait que l’Afrique soit l’une des régions à plus forte croissance économique au monde et une nouvelle frontière de croissance et d’investissement (Institut mondial McKinsey 2010). Un rapport récent de l’Institut d’étude de sécurité (ISS), intitulé « African Futures 2050: The next forty years », n’est pas moins euphorique. Faisant, en effet, allusion aux progrès réalisés ces 20-30 dernières années en Afrique, ce rapport projette une croissance forte et constante des ressources matérielles africaines qui sont censées dépasser celles de l’UE d’ici 2050. Sur le plan du développement humain, l’ONU, dans son Rapport du Développement humain de 2013, a projeté qu’en 2050, l’Indice de Développement humain (IDH) cumulé de l’Afrique subsaharienne pourrait augmenter de 52 % (de 0,402 à 0,612) (PNUD 2013). L’Afrique a atteint maintenant un niveau de croissance économique et de prospérité remarquable. En 1999, 58,1 % de la population de l’Afrique subsaharienne vivaient au-dessous du seuil de pauvreté de 1,25 dollars E.U par jour, puis en 2008 l’Afrique a brisé «le seuil symbolique» de 50 % de la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté, avec le pourcentage des pauvres chutant de 10,6 points à 47,5 % (La Banque mondiale 2012). Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana ont connu certains des taux de croissance les plus rapides au cours des dernières années. Par exemple, l’économie du Ghana a progressé de 13,7 % en 2011 prévoyant qu’elle progressera encore de 8% en 2013/2014. Selon la CEA, malgré quelques ralentissements économiques en 2011 (dus dans une large mesure à l’instabilité politique en Afrique du Nord), il était prévu que la croissance de tout le continent continuerait à s’accélérer pour atteindre 4,8 % en 2013 et 5,3 % en 2014 (BAfD, OCDE, PNUD, CEA 2013). Il y a eu une incroyable augmentation de la scolarisation (quoique les taux d’achèvement des études soient très bas dans la plupart des cas) avec une baisse considérable de la mortalité infantile dans un certain nombre de pays. Le niveau du revenu par tête d’habitant a augmenté de 46 % entre 1995 et 2010 (BAfD, OCDE, PNUD, CEA 2013). Bien qu’il y ait des conflits résurgents par endroits, il existe une atmosphère générale de paix dans de grandes parties du continent. Il y a également eu des transferts de pouvoir sans heurts à des responsables élus dans beaucoup de pays de l’ensemble du continent, avec les élections récentes du Kenya comme exemple. Dans la plupart des pays africains, le débat politique public devient, selon les termes de la CEA, « plus mature, pacifique et ouvert » (BAfD, OCDE, PNUD, CEA 2012). La meilleure nouvelle de toutes a sans doute été la baisse du taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans, à un rythme ni observé, ni enregistré par aucun pays ou continent au monde 9 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ auparavant, pouvant bien être la baisse de mortalité infantile la plus rapide que le monde ait connu pendant les trois dernières décennies au moins. Cette chute spectaculaire de la mortalité infantile sur le continent a, à juste titre, été appelée «la meilleure histoire du développement» (The Economist 2012). Des baisses très importantes ont été observées au Rwanda, au Liberia et en Ethiopie entre 2008 et 2011 (voir le graphique 2.1). Le Rwanda a réduit la mortalité infantile de plus de 47 % entre 2008 et 2011 (de 145 décès pour 1000 naissances d’enfants vivants en 2008 à 78 en 2011). L’Ethiopie aussi est parvenue à réduire considérablement sa mortalité infantile, en passant de 109 décès pour 1000 naissances vivantes en 2008 à 77 en 2011 (CSA et Macro International 2012). La mortalité infantile a également atteint des niveaux très bas dans des pays comme les Seychelles, Maurice et la Tunisie, comparables à ceux des pays industrialisés (ACPF2008; UNICEF 2012a). Graphique 2.1 Pays ayant connu une baisse considérable de la mortalité infantile entre 2005 et 2011 Décès pour 1000 0 naissances 250 200 Rwanda Niger 150 Zambie Libéria Mozambique 100 Ethiopie 50 2000 2009 2010 2011 Année Source : Adapté d’ACPF 2008; UNICEF 2013 Si l’on pourrait se réjouir de cette baisse spectaculaire de la mortalité, l’Afrique reste, cependant, le continent à porter le plus lourd fardeau mondial en termes de répartition de la mortalité infantile, avec 94 % de décès imputables au paludisme, 89 % au VIH/SIDA, 46 % à la pneumonie, et 40 % à la diarrhée (Bryce, Boschi-Pinto, Shibuya et Black 2005). Des pays comme la Sierra Leone, le Mali, le Tchad, la RDC et la République centrafricaine (RCA) affichent toujours des nombres inacceptablement élevés d’enfants mourant avant l’âge de cinq ans : 185 enfants sur 1000 en Sierra Leone, 176 au Mali, 169 en RCA et 168 en RDC (ACPF 2013). Les principales maladies et causes à l’origine de la mortalité infantile en Afrique sont évitables. Par exemple, l’asphyxie des nouveau-nés peut être évitée si des sages-femmes qualifiées sont présentent à l’accouchement et si les mères et les nouveaux nés sont suivis adéquatement par la suite. Le paludisme peut être endigué en distribuant à tout le monde des moustiquaires imprégnées d’insecticide. La pneumonie peut être prévenue grâce à l’accès à de bons antibiotiques, de même les décès liés à la diarrhée peuvent être sensiblement réduits par un accès suffisant à l’eau et à l’assainissement allant de pair avec une nutrition suffisante (Plan International et Consortium for Street Children 2011). Le peu d’accès à l’eau potable et à l’assainissement demeure un obstacle à la réduction supplémentaire de la mortalité infantile. Dans 9 des 10 pays africains ayant les plus grands taux de 10 ____________________________________ Progrès du bien-être de l’enfant : les bonnes nouvelles, les défis qui nous attendent mortalité infantile au monde, tels que la RDC et le Tchad, les pourcentages respectifs des populations des pays ayant accès à des services d’eau et d’assainissement améliorés sont parmi les plus bas au monde. La mortalité infantile est en générale plus élevée dans les pays où la couverture en eau et assainissement est la moins répandue. La diarrhée, prévalente en Afrique, est responsable de près de 18 % de tous les décès d’enfants en Afrique (et 11 % dans le monde), tuant 2000 enfants chaque jour (UNICEF 2013; Namadzunda 2010). Par ailleurs, les pays ayant des résultats relativement bons sur L’eau le plan du bien-être de l’enfant, tels que les Seychelles, potable peut réduire les Maurice et l’Égypte, ont caractéristiquement de risques de diarrhée de 27 % (Clasen et hauts niveaux d’accès tant aux services d’eau al. 2006), tandis que se laver les mains avec que d’assainissement avec les plus bas du savon réduit les risques de diarrhée de 47 % niveaux de décès d’enfants. Les Seychelles, (Curtis et Cairncross 2003). Utiliser des toilettes propres peut réduire la fréquence des diarrhées de 40 par exemple, avec 96 % de sa population % (Namadzunda 2010). Les risques de diarrhée ayant accès à l’eau améliorée et 97 % de sa augmentent de 23 % avec des pratiques non population ayant accès à un assainissement hygiéniques, comme ne pas débarrasser les suffisant, n’a compté que 14 décès d’enfants bébés de leurs fèces (Curtis et Cairncross pour 1000 naissances d’enfants vivants en 2003; Ejemot, Ehiri, Meremikwu et 2011, Maurice, avec 91 % de couverture en Critchley 2008). assainissement suffisant et l’eau améliorée pour tous, a enregistré 15 décès pour 1000 enfants en 2011 (UNICEF 2013). Au vu de la responsabilité des Etats de fournir de l’eau potable saine ou propre (l’article 14 de la CADBE et l’article 24 de la CDE), il est également encourageant de remarquer que certains pays ont considérablement amélioré l’accès à l’eau potable propre, comme par exemple, l’Ethiopie, où le pourcentage de personnes ayant accès à l’eau potable propre a augmenté de 22 % en 2004 à 49 % en 2011, la Guinée, où il y a eu une augmentation de 50 à 74 %, et le Burkina Faso, où il est passé de 61 à 80 % (voir le graphique 2.2). Graphique 2.2 Pays ayant connu amélioration considérable dans l’accès aux sources d’eau potable au cours de la période 2004-2011 97 95 79 92 86 89 73 80 84 75 80 73 76 60 50 61 75 67 74 74 74 61 72 66 72 58 72 59 65 62 64 50 61 48 52 43 3 49 50 51 59 20 42 40 58 60 22 Po ourcentage 80 86 100 2011 Comores Djibouti Cap Vert Ghana Malawi Burkina Faso Bénin Ouganda Guinée Libéria São Tomé et Principe 2004 Cameroun Congo (Brazzaville) Guinée-Bissau Swaziland Mali Zambie Nigéria Togo Guinée Equatoriale Tchad Ethiopie 0 Source : UNICEF et OMS 2013; ACPF 2008 11 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ L’Angola, la Guinée équatoriale, l’Ethiopie et le Botswana ont montré des augmentations considérables de l’accès à un assainissement suffisant. En Angola, le pourcentage de la population ayant accès à des installations d’assainissement améliorées a augmenté de 31 % en 2004 à 59 % en 2011. La Guinée équatoriale, où près de la moitié de la population n’avait pas accès à des installations d’assainissement en 2004, peut maintenant fournir des installations d’assainissement à neuf personnes sur dix. Le Botswana a montré une augmentation de près de 52 % de sa couverture en assainissement entre 2004 et 2011 (voir le graphique 2.3). Il y a toutefois une baisse globale de la couverture en assainissement en Afrique, d’une moyenne de 38 % en 2004 à 33 en 2011. Il y a eu une baisse globale de la couverture en assainissement suffisant dans plus de la moitié des pays en Afrique (29 des 53 pays) au cours de cette même période (ACPF 2013a). Graphique 2.3 Pays ayant connu un progrès considérable dans l’accès aux installations d’assainissement au cours de la période 2004-2011 95 89 2004 70 74 42 53 53 65 64 63 61 42 Egypte Eg gyypte Guinée Gu inée Equatoriale Equatoriale Afrique A frique du du Sud Sud Gambie Ga mbie Botswana B otswana Cap C ap V Vert er t Rwanda R wanda Angola A ngola Swaziland S waziland 31 43 59 57 48 36 Burundi B urundi 35 Comores C omores 33 34 République R épublique C entrafricaine Centrafricaine 34 27 25 São S ão TTomé omé e ett P Principe rincipe 25 Namibie N amibie 21 Ethiopie E thiopie 13 18 Burkina B urkina Faso Faso 13 13 13 9 Erythrée E rythrée TTchad chad 0 9 25 32 50 50 68 75 12 Pourcentage P ourcentage 100 100 2011 20 11 Source : UNICEF et OMS 2013; ACPF 2008 La faible couverture en assainissement de l’Afrique est aggravée par les difficultés liées à la majorité de la population qui vit en milieu rural et dans les bidons-villes urbains, des zones où les niveaux d’accès aux installations d’assainissement sont bas sans commune mesure (UNICEF et OMS 2013). Le manque d’eau et d’assainissement se répercute directement sur la santé oculaire des enfants qui souvent donne lieu à une cécité totale ou à des troubles visuels qui pour leur part ont d’énormes coûts personnels ou sociétaux (voir l’encadré 2.1). En outre, l’absence de programmes de la petite enfance dans la plupart des pays africains constitue un grave défaut de dépistage précoce et de prévention des handicaps comme la mauvaise santé oculaire (ACPF et ORBIS Africa 2013). L’absence d’application de ce droit et l’accès à ce genre de programmes est repris par la CADBE et la CDE (voir aussi l’Observation générale nº 9 du Comité sur les droits des enfants handicapés de la CDE, en particulier les paragraphes 53–55 sur la prévention des handicaps). En effet, l’accès à ces programmes améliorera la bonne croissance et le développement cognitif des enfants. 12 ____________________________________ Progrès du bien-être de l’enfant : les bonnes nouvelles, les défis qui nous attendent Encadré 2.1 Le coût de la négligence de la santé oculaire des enfants Près de 419 000 enfants en Afrique ont perdu la vue à cause de maladies évitables. La cicatrisation cornéenne due à la rougeole, la carence en vitamine A, l’emploi de remèdes traditionnels nocifs de l’œil et l’enfilement des paupières de l’enfant dû à une infection pendant la naissance, sont les principales causes de la cécité des enfants en Afrique. Le trachome, causé par des infections répétées dans des zones ayant un faible accès à l’eau, à l’assainissement et aux services de soins de santé, est également une cause courante de cécité visuelle dans la région. Ne pas se préoccuper de la santé oculaire de l’enfant a des implications de coût pour l’Afrique. Le coût financier de la cécité à l’échelle mondiale est projeté à 110 milliards de dollars E.U d’ici 2020 s’il n’y a pas d’interventions majeures pour s’attaquer à la cécité évitable. La perte qui s’ensuit pour le PIB de l’Afrique subsaharienne qui est estimée à 0,42 pour cent, est l’une des plus élevée. La santé oculaire de l’enfant est une dimension importante du développement des enfants, étant donné que la plus grande partie de l’apprentissage à la petite enfance se fait par la vision. Cependant, malgré ses conséquences dramatiques pour les enfants eux-mêmes, leur famille et l’ensemble de la société, il est souvent fait abstraction de la santé oculaire des enfants dans les politiques et les programmes de santé les concernant. S’atteler à trouver des réponses préventives et curatives est une priorité en Afrique, car de plus gros investissements dans ce domaine particulier de la santé permettraient à davantage d’enfants d’atteindre leur plein potentiel. Un autre domaine d’investissement important s’y rapportant est le soutien qu’il faut apporter à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement ainsi qu’à la promotion des programmes d’hygiène, particulièrement pour les enfants âgés de moins de cinq ans qui courent plus de risques de perdre leur vue. Source : ACPF et ORBIS Afrique 2013. 2.2 La faim et la malnutrition de l’enfant Tous les enfants ont droit à une alimentation nutritive et en quantité suffisante (article 14 CADBE et article 24 CDE), pourtant, beaucoup d’enfants en Afrique n’y ont toujours pas accès. La malnutrition est un facteur essentiel contribuant à la mortalité infantile en Afrique. La malnutrition est la cause sous-jacente de 53 % des décès d’enfants âgés de moins de cinq ans en Afrique. Le progrès en matière de lutte contre la sous-alimentation a été impressionnant, mais inégal. En 2006-2011, pas moins de 39 % des enfants âgés de moins de cinq ans au Niger, 36 % à Madagascar, 35 % en Érythrée et 30 % au Tchad souffraient d’une insuffisance pondérale. Comme illustré par le graphique 2.4, certains pays comme le Rwanda, l’Angola et São Tomé et Príncipe, ont enregistré des taux élevés de réduction des pourcentages d’enfants en insuffisance pondérale entre 2006 et 2011. D’autres ont réduit ce pourcentage à un niveau comparable aux pays industrialisés. Par exemple, la proportion d’enfants en insuffisance pondérale en Algérie, en Tunisie, en Égypte, au Swaziland, en Afrique du Sud et au Maroc est inférieure à 10 %, avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie qui n’ont que 3 % de leurs enfants âgés de moins de cinq ans gravement ou moyennement en insuffisance pondérale en 2006-2011 (UNICEF 2011; UNICEF 2012; UNICEF 2013). Cependant, dans de nombreux pays africains, la prévalence d’enfants en insuffisance pondérale reste très élevée, par exemple, un enfant âgé de moins de cinq ans sur trois au Burundi, au Tchad et en Ethiopie souffre d’une insuffisance pondérale. 13 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Graphique 2.4 Pays avec une réduction considérable du pourcentage d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale entre 2005 et 2010 Maroc Rwanda Angola Libéria Guinée Equatoriale Zimbabwe Swaziland 42.3 42.1 41.2 40.0 0.0 20.0 40.0 52.2 60.0 48.4 70.0 80.0 Source : UNICEF 2011; UNICEF 2012; UNICEF 2013 La malnutrition chronique, telle que mesurée par le retard de croissance, est un problème encore plus grand même en Afrique. On estime que 38 % des enfants en Afrique souffrent d’une croissance retardée et il n’y a eu que des améliorations limitées de la tendance au cours des deux dernières décennies. Pas moins de 58 % des enfants de moins de cinq ans au Burundi, 50 % à Madagascar et 47 % au Malawi, souffrent d’un retard de croissance moyen ou grave, selon les estimations de 2007-2011 (UNICEF 2013). Plusieurs facteurs en sont à l’origine, si bien qu’il faut des interventions multiformes en sécurité alimentaire, en agriculture, en santé, en nutrition, en éducation et en protection sociale pour y remédier. Beaucoup d’enfants en Afrique sont également privés de micronutriments tels que le fer, le zinc et la vitamine A qui sont essentiels à la croissance et au développement – un phénomène connu comme « la faim cachée ». En 2006, l’UNICEF a signalé que plus des deux tiers des enfants âgés de moins de six ans en Afrique subsaharienne étaient anémiés, avec certains pays qui faisaient état d’une prévalence d’anémie de plus de 80 %, dont le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Mozambique et la Sierra Leone (UNICEF 2006). La carence en fer est la carence en micronutriments la plus répandue en Afrique, s’échelonnant d’un taux de prévalence de 37 à 86 % parmi les enfants du préscolaire, suivie de près par celle de la vitamine A, qui concerne 17 à 70 % des enfants du préscolaire. Le manque d’accès aux micronutriments est aggravé par les maladies qui empêchent leur absorption (quand ils sont disponibles) et par le manque d’accès à un traitement souvent lié au manque d’accès aux services de soins de santé. 2.3 Accès aux services de soins de santé Le manque d’accès aux services de soins de santé est un autre facteur important qui contribue à la persistance des niveaux élevés de la mortalité infantile en Afrique. Il existe un lien significatif entre l’accès physique à un centre de santé (mesuré par la distance de marche) et les taux de mortalité tant parmi les nourrissons que parmi les enfants âgés de moins de cinq ans. Dans l’ensemble, il s’est avéré que le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans était supérieur de 50 % à des endroits où un centre de santé se trouvait à une distance de quatre heures de marche par rapport aux endroits où les centres se trouvaient à l’intérieur du village (Schoeps, Gabrysch, Niamba, Sié et Becher 2011). La couverture suffisante par des services de soins prénataux (« suffisante » signifiant au moins quatre visites médicales prénatales) n’était que de 44 % en Afrique en 2000-2009 (OMS 2011). La couverture par ce genre de services ne dépassait pas les 15 % au Niger et 18 % au Burkina Faso et au Tchad. Une 14 ____________________________________ Progrès du bien-être de l’enfant : les bonnes nouvelles, les défis qui nous attendent amélioration considérable de la couverture des services de soins prénataux a été signalée en Érythrée (de 27 % en 1990-1999 à 41 % en 2000-2009) et au Mozambique (de 37 % en 19901999 à 53 % en 2000-2009). Le Ghana aussi a montré une amélioration, de 62 % en 1990-1999 à 96 % en 2012. Le Ghana fait partie des pays ayant la couverture de services de soins prénataux la plus élevée en Afrique subsaharienne (OMS 2011; UNICEF 2013). L’accès au traitement et l’utilisation des services sont faibles. Par exemple, en 2009 seul un quart environ (26%) de tous les enfants séropositifs en Afrique subsaharienne avaient accès au traitement antirétroviral (ART) (UNICEF et al. 2010). Cette faible couverture persiste malgré les données probantes indiquant que sans le traitement, les enfants infectés par le VIH étaient dix fois plus exposés au risque de mortalité durant l’enfance par rapport aux enfants non infectés (Newell et al. 2004). Le pourcentage d’enfants soupçonnés d’avoir contracté la pneumonie qui sont allés voir un prestataire de soins de santé (un indicateur accepté de l’accès aux services de soins de santé des enfants) n’a augmenté que de 4 % entre 2008 et 2012. Le pourcentage d’enfants âgés de moins de cinq ans présumés atteint d’une pneumonie et qui ont consulté des prestataires de soins appropriés ne dépassait pas les 14 % au Botswana, tandis qu’il atteignait les 90 % au Soudan, 79 % en Ouganda, 75 % à São Tomé et Príncipe, et 74 % en Sierra Leone (UNICEF 2013). L’Ethiopie et le Niger n’ont enregistré respectivement que 10 et 18 % d’accouchements assistés par du personnel qualifié pendant la période 2005-2011 – les niveaux les plus bas en Afrique (UNICEF 2013). Malgré la mortalité infantile liée à la diarrhée très répandue et d’un taux élevé sur le continent, seuls 32 % des enfants âgés de moins de cinq ans ayant la diarrhée ont reçu la réhydratation orale et une alimentation continue pendant la période 2007-2012 (UNICEF 2013). La couverture en réhydratation orale et en alimentation continue pour les enfants ayant la diarrhée ne dépassait pas 11 et 13 % respectivement au Togo et au Tchad pendant la période 2007-2012 (UNICEF 2013). Ces statistiques montrent que l’accès et la capacité d’accueil des services de santé dans beaucoup de pays africains sont encore faibles, entraînant des conséquences graves de santé et de survie des mères et des enfants. Quelques pays où le paludisme est endémique, tels que l’Ouganda, la Guinée et la Tanzanie, ont rendu les médicaments contre le paludisme disponibles à un pourcentage important d’enfants de moins de cinq ans souffrant de la fièvre (UNICEF 2013). Cependant, le Sénégal, le Rwanda et l’Angola ont encore moins de 30 % de leurs enfants âgés de moins de cinq ans qui reçoivent ces médicaments (UNICEF 2013). De même, en dépit des preuves montrant l’efficacité de la prévention du paludisme en utilisant les moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII), qui peuvent réduire les maladies relatives au paludisme de 20 %, seuls 38 % des enfants de moins de cinq ans dorment sous ces moustiquaires en Afrique subsaharienne selon les estimations de 2007-2012. Par exemple, en Guinée – un pays où le paludisme est endémique – seuls 5 % des enfants âgés de moins de cinq ans avaient accès aux MII en 2007-2012. Le diagramme 2.1 montre que malgré une évolution encourageante de l’accès aux services essentiels, l’Afrique a beaucoup à faire pour assurer un accès suffisant à toute une gamme de services, dont les soins de santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement. Par exemple, en moyenne 52 % des femmes enceintes séropositives en Afrique n’ont pas accès aux services de PTME (ONUSIDA 2012). 15 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Diagramme 2.1 La pyramide décroissante de l’exclusion entre 2006 et 2011 2006 2011 Nouveaux-nés non protégés contre le tétanos...20 % Nouveaux-nés non protégés contre le tétanos...15 % Population n’utilisant pas l’eau potable améliorée...29 % Accouchements sans assistance par des agents de santé qualifiés...45 % VIH + femmes enceintes ne suivant pas les programmes de PTME...79 % Population n’utilisant pas l’eau potable améliorée...26 % Accouchements sans assistance d’agents de santé qualifiés...38 % VIH + femmes enceintes ne suivant pas les programmes de PTME...41 % Source : voir tableaux des données en annexes 2.4 Le boom de l’éducation primaire, le déficit de l’éducation secondaire et la qualité en baisse De nombreux pays africains, dont São Tomé et Príncipe, le Malawi, la Tanzanie, Maurice, le Cap Vert et la Zambie, ont réalisé des taux nets de scolarisation (TNS) de plus de 90 % au niveau de l’enseignement primaire. Les taux de scolarisation nets ont plus que doublé en Angola entre 1999-2000 et 2006-2011, alors que la Tanzanie, le Mozambique, la Guinée, l’Ethiopie et la Zambie sont parvenus à améliorer considérablement la scolarisation tant des garçons que des filles entre ces mêmes périodes. Il y a eu une augmentation de 100 % de la scolarisation nette des filles en Ethiopie entre ces deux périodes, de 41 % à 83 % (UNESCO 2013). La Tanzanie a aussi montré une amélioration de la scolarisation nette au cycle primaire de 57 % pour les garçons et de 58 % pour les filles en se rapprochant de la scolarisation universelle nette des deux sexes (UNESCO 2013; La Banque mondiale 2004, 2006). 16 ____________________________________ Progrès du bien-être de l’enfant : les bonnes nouvelles, les défis qui nous attendent Tableau 2.1 Pays dont le taux net de scolarisation au niveau primaire progresse Garçons Filles Pays 1999-2000 2006-2011 1999-2000 2006-2011 Angola 39 93 35 78 RCA 64 88 45 59 Ethiopie 53 89 41 83 Guinée 52 89 41 75 Guinée-Bissau 63 75 45 72 Kenya 68 82 69 83 Mozambique 59 93 50 88 Tanzanie 57 98 58 98 Zambie 66 94 65 96 Source : UNESCO 2013; La Banque mondiale 2004; La Banque mondiale 2006 Bien qu’il y ait eu une amélioration sensible de l’accès à l’éducation primaire, les taux d’achèvement des études n’ont pas suivi. Par exemple, le taux d’achèvement du niveau primaire était inférieur à 40 % en République centrafricaine et au Tchad en 2009 (La Banque mondiale 2012b). L’accès à l’école secondaire reste un plus grand défi en Afrique. Il existe toujours beaucoup de pays où une proportion importante d’enfants est exclue de l’école secondaire. Cependant, quelques pays africains ont accompli des progrès en augmentant la scolarisation dans le secondaire. Au Mozambique, par exemple, la scolarisation dans le secondaire a été multipliée par cinq, en passant d’environ 4 à 17 %, alors qu’en Ethiopie, en Guinée et en Ouganda, les taux de scolarisation ont plus que doublé (UNESCO 2011). L’Afrique du Sud a pratiquement réussi à scolariser au secondaire toutes les filles (à 97 %), et un peu moins pour les garçons avec 93 % (UNICEF 2012a). Malgré ces modestes acquis, l’enseignement secondaire fait cruellement défaut en Afrique subsaharienne. La différenciation par sexe est encore plus parlante, avec en Angola et au Mozambique, respectivement 78 et 89 % de taux nets de scolarisation de filles à l’école primaire, contre 11 et 15 % au secondaire. En RCA, tandis que six filles sur 10 en âge d’aller à l’école primaire sont scolarisées, il n’y a qu’1 fille sur 10 qui entre au secondaire. De faibles niveaux d’accès à l’enseignement secondaire signifient qu’elles n’iront pas non plus en enseignement supérieur, ce qui les exclura effectivement des possibilités d’emplois les plus rémunérateurs, en perpétuant par là même le déséquilibre systémique entre les sexes. 17 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Bien que des améliorations de la scolarisation soient visibles, le fait de parvenir à un enseignement de qualité suffisante demeure un formidable défi, tant au niveau primaire que secondaire. Les écoles ont des classes surchargées, le ratio enseignant-élèves est inacceptablement grand dans beaucoup de pays et les enseignants sont souvent peu qualifiés par rapport au niveau où ils sont affectés pour enseigner. L’absentéisme des enseignants qui est dû surtout aux bas salaires, complique encore plus ces problèmes donnant lieu à des enseignants qui n’ont pas le moral et à des pratiques de travail au noir, où les enseignants s’engagent dans des activités génératrices d’autres revenus afin de gagner un revenu supplémentaire. Sur les 53 pays africains, 20 ont des ratios enseignant-élèves au niveau primaire qui sont pires que le ratio préconisé de 1 pour 40. Dans certains pays, les enseignants sont obligés d’accepter 80 élèves ou plus dans leur classe. En RCA, par exemple, une classe compte en moyenne 95 élèves et plus de 60 au Rwanda, au Congo (Brazzaville), au Mozambique et au Tchad. En outre, ces ratios anormalement grands au niveau national, cachent des variations interprovinciales et rurales-urbaines, si bien que les enseignants en milieu rural dispensent souvent leurs cours à des classes de 100 élèves ou plus. Non seulement il y a un manque d’enseignants, mais aussi bon nombre d’entre eux ne sont pas suffisamment qualifiés. Il est estimé qu’il faut 1,6 million d’enseignants en plus pour que l’Afrique subsaharienne atteigne l’éducation primaire pour tous d’ici 2015 (DFID 2006). 2.5 Les enfants qui n’apparaissent pas sur l’écran-radar du bien-être Le défi qui est lancé aux politiques de protection sociale et de l’enfant en Afrique consiste dans le fait que ceux qui sont les plus vulnérables et qui sont victimes d’abus très répandus et graves sont ceux qui sont souvent absents de l’écran-radar public et des politiques. Rien n’illustre mieux cette anomalie et cette asymétrie que les cas de deux groupes : les enfants privés de soins parentaux et les enfants handicapés. Les enfants privés de soins parentaux Il existe un nombre inconnu, mais important d’enfants vivant sans soins parentaux en Afrique. Quatre facteurs expliquent ce nombre élevé : • • • • Le déplacement forcé occasionné par les conflits Le décès des parents La pandémie du VIH/SIDA L’incidence chronique de la pauvreté sur la capacité de nombreux ménages africains à s’occuper de leurs enfants et subvenir à leurs besoins. Les enfants qui grandissent sans soins parentaux sont fréquemment privés d’accès aux soins de santé de base et n’ont souvent pas accès aux services éducatifs. Vivant sans la protection d’adulte et avec une protection insuffisante de la part de l’État, ils sont dans une plus grande mesure exposés aux abus et à l’exploitation. La plupart des enfants privés de soins parentaux vivent dans des foyers où leurs frères et sœurs « exercent des responsabilités parentales » et par conséquent, luttent pour relever de nombreux défis. 18 ____________________________________ Progrès du bien-être de l’enfant : les bonnes nouvelles, les défis qui nous attendent Encadré 2.2 Résilience et désespoir dans les ménages ayant à leur tête un enfant Dû dans une large mesure à la pandémie du VIH/SIDA, les ménages ayant à leur tête des enfants sont devenus un phénomène très courant en Afrique. Bien que ces ménages partagent beaucoup de défis auxquels sont confrontés les orphelins, ils doivent faire face à un ensemble unique de difficultés supplémentaires. Les enfants qui sont responsables de ménages affrontent chaque nouvelle journée avec crainte et anxiété, ils sont néanmoins déterminés à survivre. Ils cherchent des moyens innovants d’assurer l’accès de la famille aux besoins de première nécessité, ils apportent un soutien émotionnel à leurs frères et sœurs et s’occupent de ceux qui sont malades, en les emmenant dans des centres de santé et en leur administrant des médicaments. Ces enfants sont souvent témoins des maladies de leurs frères et sœurs et se sentent désespérés lorsqu’il n’y a pas de traitement possible et ont souvent recours à des plantes inconnues et à l’automédication. Ces enfants peuvent avoir recours à des mesures extrêmes pour s’en sortir : ils vendent les biens dont ils ont hérités, ils ramassent de la nourriture dans les poubelles, ils mendient, ou se vendent sexuellement en échange de nourriture, en sautant souvent des repas au profit des plus jeunes frères et sœurs. La malnutrition, les privations et les abus sont courants parmi les enfants vivant dans des ménages ayant à leur tête d’autres enfants. Ces enfants n’ont souvent pas les moyens d’aller à l’école, et quand ils le peuvent, ils sont souvent obligés d’abandonner tôt pour gagner leur vie, en s’engageant souvent dans des travaux dangereux. Ils sont menacés de perdre le peu de biens qu’ils possèdent, et sont confrontés à la violence et aux agressions sexuelles. Ils sont soumis à un stress psychologique et émotionnel extrême, ne sachant comment subvenir aux besoins de base quotidiens. Ils vivent stigmatisés et ont recours à des pratiques rudimentaires, telles que l’usage de feuilles à la place de savon pour prendre un bain et laver les vêtements. Ils sont obligés de déménager d’un abri à un autre, en particulier lorsqu’on leur demande un loyer inabordable, et ont souvent un abri insuffisant, dormant sous les ponts et dans la brousse. Malgré ces rudes circonstances, les enfants des familles dirigées par des enfants sont résistants et luttent ardemment pour subvenir à leurs besoins essentiels, souvent en comptant l’un sur l’autre pour des conseils juvéniles afin de résister aux extraordinaires difficultés. Source : ACPF 2010 Les enfants handicapés Un autre groupe marginalisé qui reste invisible est celui des enfants handicapés (voir l’encadré 2.3). Les enfants handicapés n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritent et à laquelle ils ont droit au titre de l’article 13 de la CADBE et l’article 23 de la CDE. Les mesures que les États doivent prendre sur le plan de leur traitement et de leur protection sont énumérées en détail dans l’Observation générale nº 9 du Comité de la CDE qui traite des droits des enfants handicapés. 19 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Encadré 2.3 Pourquoi les enfants handicapés en Afrique sont-ils invisibles sur l’écran-radar des droits ? Le Rapport africain sur le Bien-être de l’Enfant de 2008 avait signalé l’absence des enfants handicapés des engagements des gouvernements, des débats politiques et des programmes et prestations de services en Afrique, il en avait conclu que « l’invisibilité des enfants africains handicapés était dérangeante et honteuse » (ARCW 2008). Les enfants handicapés se trouvent dans pratiquement toutes les communautés. Dans tous les pays ils vivent avec une santé diminuée, ils ont une plus faible participation au système scolaire, de plus grands taux de pauvreté, ils sont plus exposés aux abus et à la violence, ils sont plus dépendants et ont une participation restreinte à la vie familiale et communautaire par rapport à leurs pairs non handicapés. La privation et l’exclusion des enfants handicapés ne sont pas majoritairement dues à des facteurs personnels, mais plutôt à des barrières sociétales très répandues, qui se reflètent souvent dans les dispositions des décideurs politiques. Ceux-ci les exclus, en effet purement et simplement, des lois sur les droits des enfants en Afrique. Ces enfants sont également absents des principales décisions politiques, des campagnes et services émanant d’organisations gouvernementales et non gouvernementales en Afrique ; la vaste majorité d’entre eux demeurant marginalisés et exclus. Beaucoup plus de sensibilisation, d’engagement et d’actions sont donc nécessaires s’il est souhaité que les droits et la vie des enfants handicapés soient respectés. Les actions prioritaires des décideurs politiques comprennent la protection, l’écoute et la satisfaction des besoins de santé et d’éducation des enfants handicapés et l’inclusion des enfants handicapés dans tous les programmes de développement, les services aux enfants et les initiatives de plaidoyer en faveur des droits de l’enfant ordinaires. Bob Ransom Conseiller principal, Centre éthiopien des handicapés et du développement (ECDD) 2013 Dans les pays comme la Sierra Leone, le Cameroun et la RCA, un enfant sur trois ou quatre âgés de 2 à 9 ans vit avec un handicap (UNICEF IRC 2007). Le handicap en Afrique peut être attribué à un certain nombre de facteurs, dont les maladies contagieuses, les guerres, les accidents et des services de soins de santé prénataux et néonataux insuffisants (ONU 2006). Il est maintenant établi que beaucoup de handicaps sont liés à des maladies provoquées par la pauvreté et au manque de ressources permettant d’obtenir une nutrition adéquate et des services de soins de santé préventifs et curatifs. L’absence de soins de santé et de réhabilitation suffisants et en temps utile pendant l’enfance cause des déficiences, des troubles et des handicaps durables. Selon une enquête menée par ACPF en 2011, on estime qu’1 enfant sur 10 en Afrique, ayant un handicap, n’a aucun accès à l’éducation secondaire, comparé à près de 30 % en moyenne de scolarisation nette pour les enfants sans handicap. De même, près de 76 % des enfants handicapés en Sierra Leone sont déscolarisés. Au Sénégal, 64 % des enfants répondants qui étaient handicapés ne sont jamais allés à l’école, alors qu’en République centrafricaine, 67 % des enfants handicapés âgés de 6 à 14 ans ne sont pas à l’école (ACPF 2011c). Ces statistiques montrent des chiffres beaucoup plus grands que ceux de l’exclusion indiqués en annexe 3 pour les enfants sans handicaps, et montre l’ampleur disproportionnée de la privation du droit fondamental à l’éducation des enfants handicapés. Les enfants des États fragiles Les pays caractérisés comme fragiles – dont la plupart sont en Afrique – sont classés au bas de l’échelle des indicateurs de l’éducation et de la santé. Ces pays se caractérisent également par 20 ____________________________________ Progrès du bien-être de l’enfant : les bonnes nouvelles, les défis qui nous attendent l’effondrement de l’État de droit, la non-obligation de rendre compte, la corruption omniprésente dans le secteur public et le déni manifeste des droits de l’Homme et de l’accès aux services essentiels de santé, d’éducation et de protection sociale. Les systèmes éducatifs et sanitaires de ces pays sont non seulement désorganisés ou dysfonctionnels, mais aussi des mécanismes appropriés d’élaboration et de mise en œuvre des politiques leur font défaut. Dans la plupart des cas, ils comptent sur l’aide internationale et l’assistance au développement pour rendre les services de base. En d’autres termes, l’État comme principal responsable des droits des enfants n’existe pas, ou il a renié ses obligations envers ses enfants. L’état des indicateurs du bien-être de l’enfant dans les Etats fragiles est mis en exergue dans le tableau 2.2 dans le cas de la Somalie, de la RDC et du Tchad comme exemples. Ces pays occupaient respectivement les 1er, 2ème et 4ème rangs de l’Indice mondial des Etats faillis en 2011 (le Fonds pour la Paix 2011). Tableau 2.2 Qualité de vie des enfants dans les États fragiles : les cas de trois pays Indicateur du bien-être de l’enfant Somalie Tchad RDC 2 4 5 Indice mondial de la Faim, 2012 ND Alarmant ND Indice de Développement humain, 2012 ND 184/187 186/187 Indice Ibrahim de la gouvernance, 2012 53/53 52/53 51/53 Pourcentage de la population utilisant des installations d’assainissement améliorées (2011) 24 12 31 Pourcentage de la population utilisant l’eau potable améliorée (2011) 30 50 46 Pourcentage d’accouchements assistés par un agent de santé qualifié, 2000-2012 33 23 80 Nombre de médecins pour 100 000 habitants, 2000-2012 4 4 11 Pourcentage d’enfants âgés de moins de cinq ans ayant une moyenne ou grave insuffisance pondérale, 2006-2011 32 30 24 Pourcentage des moins de cinq ans présumés atteints de pneumonie qui ont consulté un prestataire de santé approprié, 2007-2012 13 26 40 Pourcentage du PEV régulier financé par le gouvernement, 2011 0 11 0 Classement en mortalité infantile, 2011 Source : UNICEF 2013 2.6 Conclusions L’Afrique, pour la majeure partie, se trouve sur un chemin remarquable de paix et de prospérité. Le continent a également accompli des progrès considérables en matière de bien-être de l’enfant, en réalisant notamment les taux les plus rapides de réduction de la mortalité infantile qui n’ont nulle part été enregistrés dans le monde depuis longtemps. La baisse de la mortalité infantile a été spectaculaire, même si un grand nombre d’enfants meurent toujours de maladies évitables, telles que le paludisme, la malnutrition et la diarrhée. Un certain nombre de 21 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ facteurs divers sous-tendent la mortalité infantile : les plus importants étant un accès limité à l’eau, l’assainissement et l’hygiène et peu d’accès aux soins de santé, ajouté à la malnutrition. Il y a aussi le manque d’interventions médicales pouvant sauver des vies et de services de soins de santé qui prend des proportions inquiétantes. En conclusion, l’amélioration de la redevabilité dans l’optique d’améliorer les résultats de survie et de bien-être des enfants exige les actions prioritaires suivantes : 1. Il y a lieu que les gouvernements redoublent d’efforts pour réduire la mortalité infantile et accélérer l’obtention d’acquis positifs. En particulier, davantage d’efforts sont nécessaires pour investir dans les capacités et les systèmes nationaux afin de réduire les maladies évitables, telles que le paludisme, la diarrhée et la pneumonie, pour réaliser l’accès universel aux services de santé maternelle et infantile, y compris l’accès au médicaments contre le VIH/SIDA et les services de PTME et investir dans les installations pour un assainissement et de l’eau potable en quantité suffisante. 2. La prévalence élevée de la malnutrition, particulièrement le retard de croissance, doit trouver une solution en Afrique afin d’optimiser le progrès économique. Il faut que les gouvernements investissent non seulement dans les interventions de nutrition maternelle et infantile, y compris l’élimination de la « faim cachée » en assurant l’accès aux micronutriments (vitamines et sels minéraux), mais ils doivent aussi faire en sorte que les apports et les effets de la nutrition soient intégrés dans les interventions multisectorielles, telles que la santé, l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’éducation et la protection sociale. 3. En tirant parti des réalisations et des progrès sensibles des taux d’achèvement de l’école primaire, les pays africains se doivent maintenant d’accélérer le progrès de la scolarisation et des taux d’achèvement de l’école secondaire. En outre, les gouvernements doivent mettre l’accent sur l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire, investir davantage pour améliorer. 4. Parvenir à l’accès universel à tous les services sociaux, particulièrement dans les domaines de l’éducation, de la protection et de la santé, implique qu’il faut davantage mettre l’accent sur le caractère inclusif et l’équité ainsi qu’augmenter les efforts pour atteindre les groupes les plus marginalisés. Ces groupes comprennent les filles, les enfants appartenant à des ménages ayant à leur tête un enfant, les enfants sans domicile fixe, les enfants handicapés et les enfants vivant dans les milieux pastoraux et ruraux. 5. Les enfants vivant dans les États fragiles d’Afrique sont confrontés à des défis supplémentaires et à des privations considérables. Dans ces contextes, les gouvernements et les organes de traité régionaux doivent être tenus responsables de faire en sorte que le bien-être des enfants soit accompagné par des mesures de protection et l’accès aux services de base. Cette obligation redditionnelle doit être appuyée par la communauté internationale, y compris les Nations Unies et la société civile, dans un cadre plus large de dialogue politique, de réformes des lois et des politiques, de sécurité humaine ainsi que de stabilité économique et de développement de capacité. 22 3 A L’ÉCOUTE DES ENFANTS : QUELQUES EXPÉRIENCES 3.1 La voix manquante La voix représente une dimension importante de l’identité et du bien-être des enfants. Qu’est-ce que les enfants ont comme voix ? A-t-elle de l’importance ? Que pensent les enfants de leur situation, actuelle et future ? Le droit des enfants à exprimer leurs opinions et être entendus est reconnu internationalement, tant à l’article 12 de la CDE qu’à l’article 7 de la CADBE. Ces dispositions montrent que la participation des enfants comporte des fonctions tant de fond que de procédure. S’agissant du fond, elle donne aux enfants le droit d’être écoutés et veille à ce que leurs opinions soient dûment prises en considération conformément à leur âge et à leur maturité. Du point de vue de la procédure, elle leur donne le droit d’être entendu et d’intervenir dans les procédures judiciaires et administratives les concernant, et de devenir les acteurs des mesures prises pour protéger et promouvoir la réalisation de leurs autres droits. (Lansdown 2005). Le rôle que les enfants peuvent jouer dans la société est largement et de plus en plus reconnu à travers le monde, ainsi que la nécessité de leur accorder l’espace dont ils ont besoin pour participer aux décisions qui les concernent. Dans son Observation générale n°12 (2009) sur le droit de l’enfant à être entendu, le Comité de la CDE fait remarquer que, outre l’article 12, la plupart des autres articles de la CDE exigent et promeuvent également la participation des enfants aux affaires les intéressant. Aux fins de ces multiples engagements, le concept de « participation » sera utilisé partout. L’article 12 de la CDE établit le cadre juridique de la participation des enfants aux affaires les intéressant. La participation de l’enfant à une vaste gamme de questions, telles que la santé, l’économie, l’éducation et l’environnement, n’intéresse pas seulement un enfant pris individuellement, mais aussi les enfants en général. La participation devrait être interprétée au sens large afin de mettre en place les procédures et les mécanismes pas uniquement pour les enfants individuellement, mais aussi pour des groupes particuliers d’enfants, tels que les enfants indigènes, les enfants handicapés et d’autres groupes d’enfants vulnérables directement ou indirectement intéressés par les caractéristiques sociales, économiques ou culturelles de leurs sociétés (para. 86 and 87 GC. No 12). Dans le document Un Monde digne des Enfants (adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en mai 2002), tous les États membres de l’ONU ont déclaré qu’ils s’efforceraient d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes pour promouvoir une participation constructive des enfants, y compris des adolescents, aux processus de prise de décision - y compris dans les familles et les écoles, ainsi qu’aux niveaux local et national (paragraphe 32 (2)). La participation de l’enfant a plusieurs avantages, dont le renforcement des compétences sociales, du sens de responsabilité et de la confiance en soi des enfants en devenant des agents effectifs du changement. Elle leur offre l’occasion d’influer sur les processus nationaux et mondiaux de prise de décision. La participation des enfants leur permet également d’apprendre de leurs pairs et d’acquérir de nouvelles compétences, telles que la capacité de résoudre des problèmes, l’assurance, les négociations et la collaboration. Le degré de 23 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ participation d’un enfant et le poids accordé à son opinion dépend de sa capacité de forger une opinion, de son âge, et de sa maturité psychologique (Van Bueren 2000, cité dans Ehlers et Frank 2008). Ces trois critères contextuels invoquent la notion des capacités évolutives de l’enfant, qui fait de la participation un concept relatif (Lansdown 2005). Il existe de nombreux exemples de la participation de l’enfant en Afrique, tant formelle qu’informelle. En fait, beaucoup de traditions africaines rendent possible l’accès aux informations utiles de l’enfant, son apprentissage de la sagesse des anciens et sa contribution aux décisions par le biais de pratiques enracinées dans les systèmes familiaux et communautaires : En s’asseyant autour du feu, en partageant le folklore, les contes et les chants, les anciens donnaient toujours la possibilité aux enfants de participer activement. Ce qui comportait des questions et des réponses, l’échange d’opinions et l’interprétation personnelle des messages des contes. Les danses au sein des communautés suscitaient aussi des discussions autour des pratiques culturelles et de la morale. Bien que certaines de ces pratiques aient des aspects négatifs, tel qu’encourager les stéréotypes, le mariage précoce et la subordination des femmes, ces forums sollicitaient quand même les opinions des enfants (Ministère ougandais du Genre, du Travail et du Développement social, 2008). Quelques pays comme l’Afrique du Sud ont bien établi le droit de participation des enfants dans leur législation nationale. La loi des enfants n°38 de 2005 de l’Afrique du Sud stipule que : Tout enfant qui a l’âge, la maturité et qui a atteint un stade de développement lui permettant de participer à toute question le concernant, a le droit de participer adéquatement, et les opinions exprimées par l’enfant doivent être dûment prises en considération (sec.10). Dans certains pays comme le Rwanda, la législation contient des dispositions pour protéger le droit de l’enfant à être entendu dans les procédures judiciaires. La Loi rwandaise n° 27/2001, relative aux Droits et à la Protection de l’Enfant contre la Violence prescrit qu’avant que toute décision ne soit prise à l’égard d’un enfant dans des procédures judiciaires ou administratives, il est nécessaire d’entendre le point de vue de l’enfant, soit directement ou indirectement par l’intermédiaire d’un représentant (Representing Children Worldwide 2005). Les enfants participent également à des forums d’enfants où les animateurs et les participants sont eux-mêmes des enfants ou de jeunes gens. Par exemple, au Botswana, dans le cadre du réexamen de la Loi des enfants, un forum des enfants a eu lieu en 2001 où des enfants âgés de 11 à 18 ans ont été consultés sur leurs perspectives concernant la façon dont la législation devrait être changée. D’autres pays africains ont créé des structures et des mécanismes de participation de l’enfant, tels que des parlements, des clubs des droits de l’enfant, des mouvements et des réseaux de l’enfance, des centres de la jeunesse et des conseils d’étudiants. D’autres encore utilisent les conférences nationales et internationales afin de donner la possibilité aux enfants d’exprimer leurs préoccupations et leurs avis, particulièrement aux législateurs et aux responsables de l’élaboration des politiques. D’autres approches visant à recueillir les perspectives des enfants sont les « sondages des enfants ». Dans certaines situations des « services d’assistance téléphonique aux enfants » se sont avérés être des moyens très efficaces de communication pour la protection de l’enfant, permettant aux enfants de signaler directement des incidents de violence ou d’abus aux agences concernées. (Voir encadré 3.1). 24 ____________________________________________________________________ A l’écoute des enfants : quelques expériences Encadré 3.1 Lignes d’assistance téléphonique pour enfants : des lignes de protection non censurées Les services d’assistance téléphonique aux enfants peuvent être pour ceux-ci un moyen important de signaler directement des incidents de violence ou d’abus. Ils sont maintenant fonctionnels dans beaucoup de parties du monde, et leur nombre augmente en Afrique. Il est fait état de 16 pays en Afrique qui disposent de services d’assistance téléphonique aux enfants à compter de 2010. Selon le Service international d’assistance téléphonique à l’Enfant (2010), ces services téléphoniques sont le premier point de contact d’un enfant avec les services de protection de l’enfant et la porte d’entrée qui lui est la plus fiable et accessible pour trouver de l’aide. Les services d’assistance aux enfants sont les mieux placés pour entendre les vraies voix des enfants sans être censurées ou filtrées de quelque façon que ce soit. Ces systèmes ne se limitent pas aux lignes téléphoniques: il existe une variété de moyens de communication, dont les services téléphoniques, les SMS par téléphone portable, la communication en ligne par courriel, les discussions et les forums en ligne, les boîtes aux lettres des écoles, la poste et la radio. Dans certains pays, les conseillers des services d’assistance aux enfants prodiguent des conseils et connectent aussi les enfants aux ressources et à l’aide d’urgence si nécessaire. Dans les situations où les membres de la famille et des proches parents commettent également des actes de violence contre les enfants, l’accès direct et sécurisé aux organes de la force publique et aux systèmes de protection de l’enfant permettant de signaler ces actes de violence deviennent indispensables. Par exemple, 11 % des appels aux services d’assistance des enfants dans les 16 pays qui en disposaient, concernaient les abus et la violence, et le pourcentage était encore beaucoup plus élevé dans certains pays (Botswana 30 %, Lesotho 61 %, Maurice 55 % et Afrique du Sud 52 %). Environ 26 % de tous les appels des 16 pays tournaient autour de problèmes liés à la sexualité (40 % au Malawi et 98 % au Swaziland). Les services d’assistance aux enfants restent néanmoins inaccessibles à la majorité des enfants africains qui vivent en milieu rural où il n’y pas de services téléphoniques. Les services en place ne sont pas, dans de nombreux cas, complétés par d’autres services juridiques, psycho-sociaux et de suivi appropriés qui sont des éléments essentiels pour rendre les systèmes de protection de l’enfant fonctionnels et efficaces. Source : Child Helpline International, 2012 Bien que moins structurées et de façon ponctuelle, les célébrations de la Journée de l’Enfant africain (16 juin) donnent des occasions « visibles » aux enfants de s’exprimer sur des questions les intéressant. Voir quelques exemples dans l’encadré 3.2 Encadré 3.2 Petites voix, grands rêves Avant le premier cri d’un bébé, à travers les mille premiers jours, jusqu’aux premiers chants de l’alphabet et les jeux dans la cour de récréation et au-delà, il est important de plaider en faveur des enfants et de veiller à ce que leurs voix soient entendues sur les questions les intéressant. Récemment, pendant les célébrations de « la Journée de l’Enfant africain », j’ai été très touché de voir un certain nombre d’enfants de différents pays africains, parrainés par ChildFund, réunis à Addis-Abeba pour partager leurs histoires sur les handicapés de leurs communautés respectives. Parmi eux, il y avait une fille de 16 ans, Jane Njeere Wanjiru, du Kenya. Elle a lu son poème très percutant intitulé « Le droit des enfants handicapés », qui mettait en relief la détresse des enfants handicapés, étant donné qu’ils sont marginalisés par les pratiques culturelles et délaissés par les communautés, les pairs et les autres. Elle a attiré l’attention sur les conséquences de ces pratiques sur les familles et les communautés locales, et a exhorté les représentants des organisations de la société civile, l’Union africaine et les gouvernements « …à bien vouloir travailler avec nos communautés pour arrêter de pratiquer ces normes culturelles et traditionnelles, et d’ouvrir [leurs] yeux pour donner les mêmes droits aux enfants handicapés ». Jumbe K. Sebunya Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest, ChildFund International 2013 25 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ L’efficacité des différentes approches de la participation de l’enfant peut être évaluée par rapport à trois critères : la représentation, l’inclusion et la redevabilité. En outre, en tirant parti de l’expérience des différents mécanismes et des approches de la participation de l’enfant, un certain nombre de considérations pour une participation plus tangible de l’enfant sont proposées dans l’encadré 3.3. Encadré 3.3 Considérations en matière de participation des enfants La participation de l’enfant devrait être valorisée par principe et en tant que droit • Les enfants ont le droit d’exprimer leurs opinions librement avec leurs moyens préférés d’expression, y compris au moyen de l’art. Le droit des enfants à l’expression facilite leur accès à leurs autres droits socioéconomiques. La participation de l’enfant devrait être mise en contexte • Le contexte socioculturel de l’enfant devrait guider les approches de la participation de l’enfant. Les approches prescriptives, rigides et étroites peuvent être restrictives. La participation de l’enfant devrait être appliquée au moyen d’une gamme très diversifiée d’initiatives locales et spécifiques au contexte. La participation de l’enfant devrait tirer parti du rôle de soutien et du consensus des adultes • Une participation effective de l’enfant suppose que les adultes soient en effet en train de guider et de soutenir le processus et qu’ils cherchent sincèrement à connaître les opinions des enfants. Sans cet engagement, la participation de l’enfant peut être entravée dès le départ. La participation de l’enfant devrait être organique, structurelle et institutionnalisée • La participation de l’enfant peut renforcer les valeurs familiales et communautaires importantes de la société africaine. La participation de l’enfant devrait être incorporée dans les structures communautaires et formelles et ne pas être laissée au gré des procédures impliquant une obligation redditionnelle minimale. La participation de l’enfant devrait être comprise comme une composante faisant partie intégrante des initiatives de développement. La participation de l’enfant ne devrait pas être une fin en soi • La participation des enfants est un moyen de catalyser le changement pour la vie des enfants. C’est un moyen d’assurer que les enfants soient capables de participer à la société, dans leur propre intérêt et dans l’intérêt de leurs familles et de leurs communautés. Il s’ensuit que la participation de l’enfant ne devrait pas être une construction intellectuelle théorique, mais plutôt une source précieuse d’informations qui influent sur les politiques, les programmes et la prise de décision. La participation de l’enfant devrait pouvoir concerner tous les enfants, notamment les enfants vulnérables et marginalisés • La participation de l’enfant doit être représentative. Elle ne doit pas refléter que les perspectives des élites ou des pus aisés, mais devrait aussi être communautaire et chercher à connaître les opinions des enfants les plus marginalisés et vulnérables. Ces démarches qui facilitent la participation sont analysées avec plus de profondeur dans cette partie : les structures scolaires, les parlements des enfants et les sondages des enfants. Les structures scolaires La participation qui est intégrée et ancrée dans les processus et les institutions des enfants, telles que les écoles, aura probablement un impact plus profond et sera plus durable (Rajani 2001). Il s’est avéré que les structures scolaires comme les conseils d’élèves – ayant des membres démocratiquement élus – et les clubs des droits de l’enfant sont des lieux importants qui permettent aux jeunes de s’exprimer et qui constituent des espaces structurés pour le leadership des enfants. Conscients de ce qui précède, certains pays ont légiféré en faveur de la participation de l’enfant à la gouvernance de l’école. La Loi des écoles de l’Afrique du Sud en est un exemple : l’article 11(1), dispose que : « Un conseil représentatif des apprenants de l’école doit être créé dans chaque école publique en inscrivant des apprenants du niveau de la classe de cinquième et plus ». 26 ____________________________________________________________________ A l’écoute des enfants : quelques expériences Il existe un certain nombre d’initiatives scolaires de participation de l’enfant qui ont donné lieu à des changements concrets. Voir encadré 3.4 pour un exemple du Nigéria, où l’amélioration de la couverture des services de santé a été rendue possible grâce à la participation des enfants. Encadré 3.4 Des élèves contrôlent les services de santé et d’éducation A Afugiri, Umuahia au Nigeria, la couverture insuffisante des programmes de vaccination pour enfants a donné l’idée à un «club des droits de l’enfant» de l’école secondaire Williams Memorial de prendre des mesures de sensibilisation et de changer les pratiques de santé. Ce «club des droits de l’enfant» a organisé des discussions sur la santé, a mobilisé les femmes afin qu’elles amènent leurs enfants se faire vacciner et même, après avoir été formés par l’UNICEF et le Ministère de la Santé de l’Etat, ils ont fini par s’engager eux-mêmes à faire le suivi des enfants qui manquaient à l’appel du programme de vaccination. Comme conséquence, 328 enfants en bas-âge ont été vaccinés au cours des huit mois suivants, par rapport à huit enfants par mois pendant la période qui avait précédé le début du projet. En outre, pendant ces campagnes, des agents de santé ont mené une gamme d’activités de santé maternelle et infantile avec des mères en dispensant une éducation sur la maternité sans risque, la prévention et la gestion à domicile des maladies courantes, l’allaitement exclusif au lait maternel et l’alimentation complémentaire, la distribution de sels de réhydratation orale et le suivi de la croissance des enfants. Ces services supplémentaires ont attiré encore plus de femmes au centre. La présence mensuelle est passée de moins de 5 à 7 femmes avant le début du projet à plus de 300. Les accouchements au centre sont passés de moins de six par mois à un peu moins de 15. Ne se satisfaisant pas d’avoir simplement convaincu les mères d’amener leurs enfants pour leurs premières vaccinations, le programme a suivi les écoliers dans plusieurs cas, faisant en sorte que trois doses du vaccin DCT (diphtérie, coqueluche et tétanos) leur soient administrées. Source : Mabala, 2012 Les parlements des enfants Un autre mécanisme qui offre aux enfants des possibilités de participer, particulièrement aux questions de gouvernance et sociopolitiques, est le parlement des enfants. Il constitue le mécanisme le plus commun de la participation de l’enfant utilisé au niveau national. Dans son rapport de 2008 au Comité de la CADBE, le Nigeria a fait état de la création de 34 parlements d’enfants dans 19 États, qui servaient de plateformes aux voix des enfants, et à offrir des possibilités de formation sur la participation et la gouvernance politiques. Beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest ont créé des parlements d’enfants, dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Liberia, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo et le Zimbabwe (Plan International 2009). Comme pour les autres méthodes, la validité et l’efficacité des parlements d’enfants dépendent du fait de savoir s’ils sont représentatifs, inclusifs et de s’ils rendent compte à leurs enfants mandants. Par exemple, au Sénégal, le parlement des enfants est autorisé à donner un «avis consultatif» au gouvernement sur les problèmes concernant les enfants. Au Zimbabwe, le parlement des enfants s’est systématiquement attelé à faire entendre directement par l’intermédiaire les députés adultes la voix des enfants. En 2009, par exemple, le parlement des enfants a obtenu l’assurance du Viceprésident que le gouvernement s’était engagé à réaliser les droits des enfants à l’éducation, malgré les contraintes budgétaires (Save the Children, Suède, 2010). L’adoption du Code des enfants du Liberia a été fortement influencée par le parlement des enfants. Au Cameroun, le parlement des enfants a plaidé avec succès en faveur de la suppression des frais de scolarité primaire obligatoires et de l’augmentation des salaires des employés du public (Plan International 2009). Dans certaines situations, indépendamment du fait de savoir s’ils ont ou n’ont pas influé sur les politiques, le simple fait que des enfants participent aux audiences parlementaires a eu un impact positif sur les attitudes des députés. Par exemple en Afrique du Sud : 27 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ La première fois que les enfants sont allés au parlement, les députés étaient très cyniques, les enfants étaient capables de poser des questions critiques et d’expliquer un projet de loi que les députés n’arrivaient même pas à comprendre, étant donné qu’ils n’avaient pas examiné le projet de loi rigoureusement. Les enfants avaient travaillé avec acharnement pour examiner et comprendre le projet de loi. Les députés étaient choqués par les réponses des enfants ….. (Jamieson cité dans Save the Children Suède 2010) Cependant, il y a lieu de renforcer davantage la plupart des parlements d’enfants avant qu’ils ne remplissent les trois critères de participation effective des enfants : la représentation, l’inclusion2 et la redevabilité. Il a été signalé, par exemple, dans le cas du parlement d’enfants du Zimbabwe (l’un des plus anciens du continent), que les enfants députés sont choisis par des adultes, et que les critères de sélection n’ont pas été compris par la majorité des enfants (Mclvor 2002). Un ancien enfant député est cité comme ayant dit : « Le parlement des enfants est considéré comme un parlement « fictif » par les médias locaux. Le terme est juste parce que le parlement d’enfants contredit la raison d’être d’un parlement, à savoir un forum de partage et d’expression des opinions et des souhaits d’autres personnes, pas que les opinons de quelques délégués triés sur le volet. » (Mclvor 2002). La plupart des parlements d’enfants sont également caractérisés comme une incarnation de l’élitisme, puisque les enfants députés sont souvent choisis des écoles urbaines fréquentées par les classes aisées. Bien que ces enfants puissent s’exprimer avec plus d’aisance, ils sont très peu au courant des problèmes que rencontrent leurs homologues plus pauvres (Mclvor 2002). Moins structurés que les parlements des enfants, les Forums, les Comités ou les réunions de travail des enfants sont constitués selon les besoins pour solliciter les points de vue des enfants sur les questions importantes des lois et des politiques nationales, telles que la rédaction d’un projet de loi des enfants ou d’une constitution. Par exemple, en 2001, après la création de la Commission d’examen de la constitution du Kenya (CKRC) pour recueillir les opinions publiques, les organisations de la société civile travaillant avec les enfants ont constitué un « Groupe de travail d’enfants » afin de veiller à la participation de l’enfant dans le processus d’examen. Des enfants âgés de 12 à 17 ans ont été choisis des clubs des droits de l’enfant, des écoles et des communautés en général. Les filles et les garçons étaient en nombre égal, et les enfants handicapés étaient inclus. Les enfants ont participé à l’examen de la Constitution de certaines façons : • Ils ont présenté leurs opinions à la CKRC sur la nécessité de les inclure dans le processus d’examen constitutionnel • Des forums provinciaux d’enfants où ces derniers ont publié des mémorandums sur les principales questions à inclure dans la Constitution ont été organisés. Ces questions ont été soumises aux dirigeants communautaires, aux députés et à la CKRC • Les opinions des enfants ont été rendues publiques par des débats télévisés et à la radio, en assurant la plus large couverture géographique possible • Un concours national de dissertation sur « Ce que la Constitution devrait dire à propos des enfants » a été organisé comme canal permettant aux enfants de tout le pays d’exprimer leur avis • Un Forum national des enfants a consolidé les informations recueillies et a produit des propositions conjointes des enfants de toutes les provinces. Une version de ces propositions adaptée au lecteur a été distribuée à tous les députés. Les sondages auprès des enfants Les sondages effectués auprès des enfants et des jeunes sont un autre moyen par lequel les points de vue des enfants peuvent être obtenus objectivement. Lorsqu’elles sont bien menées, ces méthodes peuvent permettre de présenter les opinions et les préoccupations des enfants sans parti pris ou en mal interprétant. Les vues et les opinions des enfants donnent un précieux aperçu des informations qualitatives qui complètent les données quantitatives d’ordinaire rassemblées par des enquêtes. Ce genre _____________________________________ 2 Seuls quelques parlements d’enfants en Afrique de l’Ouest ont inclus des enfants handicapés comme membres (Plan International 2009). 28 ____________________________________________________________________ A l’écoute des enfants : quelques expériences d’informations est également important pour l’élaboration de politiques et programmes plus pertinents et la mise en place de services plus bienveillants envers les enfants. En partenariat avec l’UNICEF et Plan International, ACPF a organisé deux sondages uniques et innovants d’enfants dans 19 pays de toute l’Afrique en 2006 et en 2008 (ACPF 2006 ; 2009b)3. Ces «sondages d’enfants et de jeunes» étaient deux des plus grands qui aient été organisés en Afrique quant à la couverture. Des questions ayant trait à des aspects importants de leur vie ont été posées à quelques 11 807 enfants âgés de 9 à 17 ans – par exemple, à propos de leur famille, de leur école, de leur bonheur, s’ils se sentaient ou pas en sécurité, les valeurs qui étaient importantes pour eux, ce qu’ils connaissaient sur leurs droits et ce qu’ils pensaient du gouvernement local et national. L’enquête était tant qualitative que quantitative et près de 800 enfants ont participé à des discussions de petits groupes thématiques. Les conclusions de ces sondages sont résumées dans l’encadré 3.5 et ont permis de fixer les priorités pour le programme post-2015. Encadré 3.5 Conclusions des sondages auprès d’enfants et de jeunes Les trois quarts des enfants qui ont participé aux sondages ont dit qu’ils «se sentaient heureux en général». Cette constatation interpelle la perception générale du public et des médias qui décrivent l’Afrique comme un continent où les enfants vivent dans la misère et l’angoisse et où la tristesse et la privation sont la norme. Plus de 80 % des enfants ont répondu que « leur avenir serait meilleur que la vie menée par leurs parents ». Cette constatation laisse entendre que les enfants africains sont optimistes pour leur avenir. Les enfants de la RDC étaient les moins optimistes à propos de leur pays (42 % croyaient que leur vie serait «à peu près la même» que celle de leurs parents); cette conclusion est compréhensible, vu l’instabilité politique chronique et les conflits civils persistants en RDC. Une grande proportion d’enfants (65 % des enfants interrogés en Afrique orientale et australe et 26 % de ceux en Afrique de l’Ouest et centrale) ont dit que ce qu’ils souhaitaient le plus était «un pays pacifique». Près de 43 % des enfants en Afrique australe et 12 % des enfants en Afrique de l’Ouest et centrale souhaitaient « un pays sans délinquance et sans violence ». Il est tout à fait clair que l’une des priorités principales des enfants est l’absence de violence. L’emploi est une priorité des enfants en Afrique. 32 % des enfants interrogés en Afrique orientale et australe et 24 % en Afrique de l’Ouest et centrale ont exprimé comme priorité « la disponibilité d’emplois pour tout le monde ». Le souhait « d’une meilleure situation économique » était partagé par 42 % des enfants interrogés en Afrique orientale et australe et par 23 % en Afrique de l’Ouest et centrale. En général, les enfants et les jeunes gens font confiance aux adultes: 69 % en Afrique orientale et australe et 70 % en Afrique de l’Ouest et centrale. Toutefois, beaucoup moins d’enfants faisaient confiance à l’armée (13 %) et à la police (16 %) –deux institutions de la force publique qui sont censées veiller à la sécurité des enfants. Un grand pourcentage d’enfants a signalé avoir été victime de violence au foyer. Près de 42 % des enfants interrogés en Afrique orientale et australe et 46 % en Afrique de l’Ouest et centrale ont dit qu’ils avaient subi des châtiments corporels au foyer. Lorsqu’il leur a été demandé ce qui les rendait triste, les enfants ont répondu « le châtiment corporel » comme cause de tristesse pour 50 % en Afrique orientale et australe et 33 % en Afrique de l’Ouest et centrale. Cela signifie-t-il que les enfants pensent que les adultes ne devraient pas du tout les punir ? Non: un regard plus attentif des données révèle que ce n’est pas le châtiment à proprement dit mais plutôt le châtiment injuste qui attristait les enfants. Les enfants ont signalé qu’ils connaissaient des amis ou des pairs consommateurs de substances toxiques, telles que l’alcool, le tabac, le dagga (une drogue locale) et d’autres substances engendrant une dépendance. Près de 24 % des enfants en Afrique orientale et australe et 21 % en Afrique de l’Ouest et centrale ont dit qu’ils avaient « un ami qui fumait du tabac », alors que 28 % et 23 %, respectivement, ont dit « qu’ils avaient un ami qui buvait de l’alcool ». Cependant, les enfants ont dit qu’ils connaissaient très peu les méthodes de prévention de la drogue. En Afrique orientale et australe, seuls 25 % ont dit savoir quelque chose sur la prévention de la drogue. Source : ACPF 2009b _____________________________________ 3 Veuillez visiter le site Internet d’ACPF et l’”African Chil InfoHub” pour plus de détails sur les sondages des enfants et des jeunes. 29 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Les sondages des enfants et des jeunes d’ACPF ont révélé que les enfants pensent que leurs opinions sur les questions familiales qui les concernent sont rarement prises en considération (un avis partagé par 37 % d’enfants en Afrique orientale et australe et par 33 % en Afrique de l’Ouest et centrale (ACPF 2009b; 2006). Cette préoccupation était particulièrement évidente en Ethiopie (46 %), en Tanzanie (42 %) et en Côte d’Ivoire (43 %), chez les enfants vivant en milieu rural et appartenant à des couches socioéconomiques inférieures (ACPF 2008; 2009b). Les enfants ne sont pas non plus consultés pour les décisions des communautés ou des gouvernements locaux les intéressant (voir encadré 3.6). Encadré 3.6 Les enfants veulent être consultés, mais sont rarement entendus L’indifférence des adultes envers les voix des enfants pénètre l’arène de la gouvernance et de la politique. La majorité des enfants interrogés ont déclaré qu’ils sentaient que leurs opinions n’étaient pas prises en considération quand des décisions étaient prises dans le quartier par le gouvernement local ou le conseil municipal. Plus d’un tiers (35 % en Afrique orientale et australe et 46 % en Afrique de l’Ouest et centrale) ont déclaré n’avoir jamais été consultés par les décideurs de leurs localités. Une proportion analogue n’était pas au courant de l’existence de systèmes consultatifs au sein des autorités locales. La Côte d’Ivoire, l’Ethiopie et le Malawi ont enregistré le taux le plus élevé d’enfants réclamant n’avoir jamais été consultés du tout. Les questions les plus importantes sur lesquelles les enfants pensent qu’ils devraient être consultés sont la construction et répartition équitable des écoles, ainsi que l’éducation gratuite (citée comme une question importante par 19 % des enfants en Afrique orientale et australe et 46 % des enfants en Afrique de l’Ouest et centrale), ce qui est une demande essentielle, vu l’importance que les enfants attachent à l’éducation. Ils se sont également prononcés sur leur préférence à être consultés sur les questions ayant trait à la pauvreté et au développement (18 % en Afrique de l’Ouest et centrale). Une plus petite proportion d’enfants interrogés se sentait aussi concernée par les jeunes gens vulnérables, tels que les enfants sans domicile fixe (6 % en Afrique orientale et australe et 7 % en Afrique de l’Ouest et centrale). Sources : ACPF 2009b; 2006 3.2 Les défis de la participation des enfants Malgré de nombreuses initiatives de participation de l’enfant sur tout le continent, mettre les enfants à même de participer n’est pas sans difficultés. Tout d’abord, peu de pays ont promulgué des lois qui exigent aux gouvernements de prendre systématiquement en considération les connaissances et les expériences des enfants en concevant les politiques et les lois qui les intéressent (Save the Children Suède 2010). Ensuite, la participation effective de l’enfant est difficile à entreprendre et s’accompagne de responsabilités envers les enfants, une fois qu’ils ont exprimé leurs points de vue – parfois sur des sujets qui peuvent accroître davantage leur vulnérabilité. Enfin, il existe toujours des obstacles d’attitude à la participation des enfants. Les sociétés ne sont pas totalement disposées à investir dans la participation de l’enfant comme étant une entreprise réalisable qui en vaille la peine. Un certain nombre de raisons sous-jacentes peuvent être à la base de ces défis : • Il existe des idées préconçues sur les enfants, selon lesquelles ils seraient foncièrement improductifs, incapables et irrationnels, passifs et dépendants (Edwards 2008). • Dans le contexte africain, il y a des difficultés à concilier les notions liées aux traités de la participation de l’enfant avec les attitudes traditionnelles qui exigent des enfants de respecter les adultes et d’écouter souvent passivement. En d’autres termes, ce qui est attendu des enfants, c’est d’être vus et non d’être entendus (Save the Children Suède 2010). 30 ____________________________________________________________________ A l’écoute des enfants : quelques expériences • Dans des sociétés où il est attendu des adultes d’exercer une autorité exclusive et incontestable sur les enfants, une participation sincère des enfants peut bouleverser le statu quo de l’équilibre des pouvoirs et de la hiérarchie des âges au sein de la famille, de la collectivité locale, de l’école, des organisations religieuses et de la sphère gouvernementale. La participation de l’enfant qui devient de plus en plus légale et politisée pourrait aussi aboutir, de la part des communautés, à une perception indésirable et imprévue d’une perte potentielle de pouvoir liée à des étrangers qui envahiraient leur espace, en dévalorisant leur culture et en dictant la façon dont ils devraient élever leurs enfants (Ministère ougandais du Genre, du Travail et du Développement social, 2008). • L’absence de culture générale de gouvernance participative au niveau des collectivités locales sur une grande partie du continent fait qu’il est problématique pour un adulte de respecter chez l’enfant un droit qui lui est dénié à lui-même. S’attendre à ce que les adultes soient des promoteurs effectifs du droit de participation des enfants lorsqu’ils sont eux-mêmes laissés pour compte peut faire de la participation un vain rêve (Woodhead 2010). • Le caractère élitiste des approches actuelles de la participation de l’enfant est encore un autre défi très bien illustré dans les forums et les conférences très médiatisés où des « enfants bien soignés, éloquents », choisis par des adultes, prononcent des discours très émouvants (Hart 2008). Ces enfants répètent souvent des messages préalablement exprimés par les médias ou des experts, mais qui ne reflètent pas les optiques des collectivités de base. Bien qu’ils soient souvent applaudis par les adultes et qu’ils soient photographiés et cités dans les médias, il s’ensuit peu d’actions concrètes ou de suivi. • Enfin, beaucoup d’initiatives de participation de l’enfant ne sont pas durables, étant donné qu’elles ont tendance à être lancées par la société civile et qu’elles dépendent du financement des bailleurs de fonds. 3.3 Conclusions Il n’existe pas de schéma directeur pour la participation de l’enfant. La participation effective des enfants interpelle, mais les efforts doivent être guidés par les principes d’inclusion, de représentation et d’obligation redditionnelle, ainsi que par d’autres considérations qui reflètent les bonnes pratiques. Habituellement, aucune méthodologie ou approche seule de la participation de l’enfant n’est suffisante. Ce qui fait plutôt défaut c’est un ensemble d’approches complémentaires qui soient institutionnalisées dans les communautés et les structures nationales formelles. Les gouvernements africains, en collaboration avec les organisations de la société civile, doivent mettre en place des mécanismes systématiques et effectifs pour la participation de l’enfant. Il est tout aussi important qu’ils veillent à ce que l’élaboration des politiques et des programmes reflètent les points de vue des enfants. 31 4 LA PROTECTION JURIDIQUE DES ENFANTS EN AFRIQUE 4.1 Protection juridique des enfants Les instruments juridiques et politiques créent le lien critique entre les droits et les devoirs et sont importants pour garantir le bien-être de l'enfant. Le droit international oblige les gouvernements à adopter et mettre en œuvre des mesures législatives et autres mesures appropriées pour assurer la protection des enfants (article 1, CADBE; article 4, CDE). Quelle a été alors l'expérience des gouvernements africains en instituant des lois et des politiques effectives qui sont conformes aux normes internationales et régionales ? 4.2 Progrès de la protection juridique des enfants 4.2.1 Ratification et transposition en droit interne des traités relatifs aux droits de l'enfant Les instruments juridiques internationaux ont une énorme influence sur les processus législatifs africains. Comme le montre le graphique 4.1, il y a eu un progrès considérable en Afrique en ratifiant la plupart des instruments relatifs à l'enfant, y compris la Convention sur les Droits des Personnes handicapées (CDPH), qui a déjà été ratifiée par 32 pays depuis 20084. La CDE reste la Convention la plus ratifiée, suivie des Conventions de l'OIT 138 et 182 (sur l'âge minimum de l'emploi et les pires formes de travail des enfants, respectivement), les deux ayant obtenu 51 ratifications. Cependant, il y a toujours beaucoup à faire concernant les ratifications, étant donné que certains instruments n'ont pas fait l'objet de beaucoup d'attention. Par exemple, 39 pays africains doivent encore approuver la Convention de La Haye sur l'Adoption internationale. Un fait alarmant, étant donné que l'Afrique est devenue une nouvelle frontière de l'adoption internationale, en raison – entre autres choses – du manque de systèmes d'adoption portant sur tous les aspects dans beaucoup de pays africains (ACPF 2012a). L'adoption internationale est sujette à de graves abus en l'absence de réglementation stricte et adéquate. Les soins et la protection des enfants en Afrique est au premier chef une responsabilité africaine, partant de là, les gouvernements africains doivent mettre en place des mécanismes qui offrent aux enfants la possibilité de grandir dans leurs propres familles ou communautés. L'adoption internationale ne doit s'appliquer que comme mesure de dernier recours avec les États qui doivent faire en sorte que l'intérêt supérieur de l'enfant soit la considération déterminante de toute prise de décision y afférente (article 24, CADBE). Les pays africains doivent ratifier et mettre entièrement en œuvre la Convention de La Haye sur l'Adoption internationale afin d'assurer que cette forme d'adoption soit dans l'intérêt supérieur de l'enfant concerné, qu'elle suive les normes internationales et les règles procédurales et qu'elle n'aboutisse pas à des gains financiers non justifiés. _____________________________________ 4 Le Protocole facultatif à la CDPH, d'autre part, n'a été ratifié que par 21 pays africains. 32 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Graphique 4.1 Progrès en matière de ratification des instruments relatifs aux enfants en Afrique entre 2008 et 20135 CHAI CDPH )%" )%" &'" )*" &(" )*" &#" &#" #%" #(" #$" #)" &$" $!" &'" %!" !" CHAI C HAI CDPH C DPH OPAC OP AC OPSC OIT O IT 1 138 38 OIT O IT 1 182 82 CADBE C ADBE Convention de La Haye sur l’adoption internationale Convention sur les droits des personnes handicapés de l’ONU OPAC Protocole facultatif à la CDE sur l’implication des enfants dans les conflits armés OPSC Protocole facultative à la CDE sur la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie mettant OIT138 Convention nº 138 OIT (Age minimum d’emploi) OIT182 Convention nº 182 OIT (Pires formes du travail des enfants) CADBE La Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant. CDE Convention des droits de l’enfant %" !" #" #" **" *)" *(" #" *&" #!" !" Nombre N ombre d de e pays pays ayant ayant rratifié atifié &!" CDE DE Ratification R atification (au (au 31 31 décembre décembre 2007) 2007) Ratification R atification (au (au 30 30 no novembre vembre 2012) 2012) Restant R estant à ratifier ratifier Source : Compilé par ACPF à partir des différents sites internet basés sur des traités au 31 juillet 2013 4.2.2 Transposition en droit interne des instruments ratifiés La ratification des instruments internationaux implique l’obligation de les transposer en droit interne. Le présent rapport évalue le degré d’harmonisation des lois nationales des enfants des États africains avec les normes internationales. Ce rapport se sert d’indicateurs classés selon 12 thèmes qui, ensemble, constituent l’Indice de protection de l’enfant6 : • La ratification des instruments juridiques relatifs aux enfants • L’âge minimum d’admission à l’emploi • L’âge minimum de responsabilité pénale • L’âge minimum de mariage (pour les filles et les garçons) • L’existence d’une politique sur l’éducation gratuite • L’existence de lois nationales sur : - La traite des enfants - L’exploitation sexuelle des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants - L’interdiction de châtiments corporels - Les pratiques néfastes • L’existence d’un système de justice spécialisé ou de tribunaux adaptés aux enfants • L’existence d’un plan/politique national(e) des enfants • L’existence d’un organe public qui coordonne le plan national des enfants. _____________________________________ 5 6 Les instruments cités sur le graphique sont ceux qui ont constitué l’Indice de protection de l’enfant en 2008. Il existe d’autres instruments qui font partie du programme des droits de l’enfant et qui ne sont pas comparés sur le graphique, mais qui font partie de l’analyse de ce chapitre. Un autre instrument important, adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en 2011, est le Protocole facultatif à la CDE sur la Procédure de communication, qui, à ce jour, n’a été ratifié que par un seul pays africain (le Gabon) et trois autres pays dans le monde. L’Indice de protection de l’enfant est une composante de l’indice de bienveillance envers les enfants. Sur 54 États membres de l’UA, trois (la République Saharawi, la Somalie et le Soudan du Sud) ne font pas partie actuellement de l’Indice de bienveillance envers les enfants, mais sont utilisés dans l’analyse où qu’il soit applicable. Notez que lorsque nous considérons les instruments internationaux, encore, 54 pays sont pris en considération, y compris le Maroc, qui est membre de l’ONU, mais pas de l’UA, alors que la République Saharawi est membre de l’UA, mais pas de l’ONU. Notez également que bien que l’Indice de protection de l’enfant ne soit fondé que sur des indicateurs classés en 12 thèmes, l’étude dans ce chapitre va au-delà de 12 classes d’indicateurs et prend en considération tous les pays africains. 33 ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique Dans l’ensemble, il y a eu des progrès en Afrique sur le plan de l’adoption et de l’élaboration d’instruments juridiques et politiques pour la protection des enfants. Ainsi, beaucoup de pays africains ont harmonisé leurs lois nationales avec les normes internationales et régionales, ou sont en train de le faire. Un total de 35 pays ont consolidé leurs lois sur les enfants, tandis que six pays ont des projets de loi en instance7. La consolidation des lois des enfants ne signifie pas toujours, cependant, une harmonisation totale avec les normes internationales et régionales, étant donné qu’il reste des lacunes même après l’adoption de lois consolidées sur les enfants – tel que ce sera examiné par la suite. i. Âges minimums de mariage, d’emploi, de responsabilité pénale et d’enrôlement dans l’armée Conformément à l’article 2 de la CADBE et l’article 1 de la CDE, la vaste majorité des pays africains (30 pays) ont adopté la définition juridique prédominante de l’enfant comme une personne âgée de moins de 18 ans8. Sur le plan des âges minimums, quelques progrès de l’harmonisation des différentes catégories d’âges minimums avec les normes internationales et régionales ont été notés (voir l’annexe A 3.4). Les paragraphes et les graphiques suivants montrent la façon selon laquelle les pays africains s’en tirent sur le plan des âges minimums de mariage, de consentement sexuel, d’emploi, d’enrôlement dans l’armée et de responsabilité pénale. Un total de 33 pays africains ont fixé l’âge minimum du mariage à 18 ans tant pour les filles que pour les garçons9, Tandis que quatre autres l’ont fixé à plus de 18 ans pour les deux sexes10. Dans les pays africains restants, l’âge minimum est soit discriminatoire ou en dessous de 18 ans (voir graphiques 4.2). Il existe différents genres de démarches pour réglementer le mariage des enfants en Afrique. Celles-ci sont : • La criminalisation de l’enfant ou mariage précoce11 • L’interdiction du mariage en dessous de l’âge minimum prescrit et l’invalidation des mariages d’enfants12 _____________________________________ 7 8 9 10 11 12 Des lois des enfants consolidées existent maintenant en Algérie, au Bénin, au Botswana, au Congo Brazzaville, en République démocratique du Congo, en Égypte, en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Kenya, au Lesotho, au Liberia, en Libye, à Madagascar, au Malawi, au Mali, en Mauritanie, à Maurice, au Mozambique, en Namibie, au Niger, au Nigeria, au Rwanda, aux Seychelles, en Sierra Leone, en Afrique du Sud, au Soudan du Sud, au Soudan, au Swaziland, en Tanzanie (et Zanzibar), au Togo, en Tunisie, en Ouganda et au Zimbabwe. Les pays qui ont des projets de lois en instance sont le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, l’Érythrée, le Niger et la Zambie. Ce sont l’Algérie, le Botswana, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo Brazzaville, la RDC, l’Egypte, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Liberia, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, Maurice, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria, le Rwanda, São Tomé et Príncipe, les Seychelles, la Sierra Leone, L’Afrique du Sud, le Souan du Sud, le Soudan, la Tanzanie, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda et le Zimbabwe. Dans quatre de ces pays, à savoir le Congo Brazzaville, le Mali, Maurice et la Tunisie, la définition de l’enfant est une personne âgée de moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte avant pour d’autres raisons. Dans les pays où une définition juridique de l’enfant n’existe pas, l’âge de la majorité est essentiellement 18 ans, et cet âge est souvent mal compris est considéré comme l’âge charnière pour la définition de l’enfant. Ce sont l’Angola, le Bénin, le Botswana, le Cap Vert, la République centrafricaine, les Comores, Djibouti, l’Egypte, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Liberia, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, Maurice, la Maroc, le Mozambique, la Namibie, le Nigeria, São Tomé et Príncipe, la Sierra Leone, la Somalie, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda et le Zimbabwe. Algérie, Lesotho, Libye et Rwanda. Ce sont le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo Brazzaville, la RDC, l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan du Sud, le Swaziland, le Togo, la Zambie et le Zimbabwe. Angola, Burundi, Cap Vert, Gambie, Maurice, Mozambique, Namibie, São Tomé et Príncipe, Afrique du Sud, Tanzanie et Ouganda. 34 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ • La prescription de l’âge minimum de mariage sans le criminaliser ou l’interdire expressément, même si la conséquence peut être la même que s’il y avait une interdiction expresse du mariage d’enfants13 . Graphique 4.2 Pays africains ayant un âge minimum de mariage discriminatoire et un âge minimum de moins de 18 ans 14 36!! 36 15 15 Malawi! M alawi! 10 10 16 16 18 15 Rép. R ép. Unie Unie de de TTanzanie anzanie Zambie Z ambie 18 16 Swaziland S waziland 16 16 18 15 Niger! N iger! Guinée-Bissau! Gu inée-Bissau! 18 15 Cameroun! C ameroun! 18 15 Gabon! Ga bon! 18 15 18 15 RDC! R DC! Seychelles! S eychelles! 18 16 20 18 Côte C ôte d'Ivoire! d'Ivoire! Sénégal! S énégal! 20 17 Burkina B urkina F Faso! aso! 18 17 21 18 Congo!(Brazzaville) C ongo!(Brazzaville) TTchad! chad! 21 18 18!! 18 Burundi! B urundi! Age Age Ag e minimum minimum d de em mariage ariage a accepté ccepté a au un niveau iveau international ans international - 18 18 a ns Homme H omme Soudan! S oudan! 0!! 0 Femme F emme Source : Compilé par ACPF 2013 à partir des lois/politiques des États africains Il existe une corrélation entre les âges minimums de mariage, de consentement sexuel, d’emploi et d’enrôlement dans l’armée et la protection des enfants de diverses formes d’abus et d’exploitation. Il est important que l’âge minimum de mariage soit supérieur à l’âge minimum de consentement sexuel, étant donné que la condition préalable à un mariage valide est qu’il soit consommé. Dans certains pays africains, il existe une inadéquation entre les deux – comme au Soudan, où l’âge minimum de consentement sexuel pour une fille est 18 ans, alors que dès l’âge de 10 ans, les petites filles sont légalement autorisées à se marier et la loi protège expressément le mari de sanctions pénales pour avoir eu des rapports sexuels conjugaux avec une fille de moins de 18 ans (article 316(a) du Code pénal soudanais, 2003). Au Malawi, d’un autre côté, le Code pénal interdit les rapports sexuels avec une fille âgée de moins de 16 ans, tandis que la Constitution dispose qu’un enfant âgé de 15 ans a le droit de se marier, à ce stade, le droit pénal ne protège plus expressément une personne qui a des rapports sexuels avec un enfant de 15 ans à qui il ou elle est marié, comme dans le cas du Soudan15. _____________________________________ 13 14 15 Ce sont l’Algérie, le Bénin, les Comores, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Érythrée, la Guinée équatoriale, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Lesotho, la Libye, Madagascar, le Maroc, le Niger, les Seychelles, la Somalie, le Soudan et la Tunisie. Pour plus de détails sur les dispositions spécifiques voir: http://www.africanchildinfo.net/index.php?option=com_sobi2&sobi2Task=sobi2Details&sobi2Id=1256&Itemid=56&lang=en#.UfISw41HJx8 L’article 160 B(1) du Code pénal de Malawi, tel qu’amendé en 2011, dispose que « toute personne qui s’engage ou s’adonne à des activités sexuelles avec un enfant sera coupable d’une infraction et sera passible d’une peine de prison de quatorze ans. » Un enfant est une personne de moins de 16 ans tant au titre du Code pénal que de la Loi n°22 de 2010 de soins, de protection et de justice des enfants. 35 ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique Tableau 4.1 Age minimum du consentement sexuel en Afrique Age minimumdu Age minimum du consentement sexuel en dessous Age minimum discriminatoire du consentement sexuel de l’âge de 18 ans consentement En dessous de sexuel à 18 ans A 16 ans A 15 ans 15 ans Pays Garçons Filles (14 pays) (16 pays) (8 pays) (10 pays) Afrique du Sud, Bénin, Burundi, Egypte, Guinée équatoriale, Érythrée, Ethiopie, Libye, Mauritanie, Niger, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda et Somalie Afrique du Sud, Botswana, Cameroun, Ghana, Guinée-Bissau, Maurice, Kenya, Lesotho, Liberia, Malawi, Mozambique, Namibie, Sénégal, Swaziland, Zambie et Zimbabwe Algérie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Mali, Maroc et République centrafricaine Angola, Cap Vert, Comores, Congo Brazzaville, Guinée, Madagascar, Niger, Tanzanie, Tchad et Togo Gambie Aucun 16 Seychelles 14 15 São Tomé and Príncipe Aucun 16 Sierra Leone Aucun 14 Soudan Aucun 18 Tanzanie Aucun 14 Tunisie Aucun 15 Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États africains Note : En Gambie, à São Tomé et Príncipe, en Sierra Leone, au Soudan et en Tunisie, la loi prévoit un âge minimum de consentement sexuel pour les filles uniquement, et pas pour les garçons. Eu égard à l’âge minimum d’emploi, l’article 2(4) de la Convention 138 de l’OIT prescrit 14 ans comme âge minimum d’emploi pour les pays en développement16. En Afrique, mis à part quatre pays, tous se sont conformés à ces normes, comme l’indique le graphique 4.3, avec une majorité de pays qui ont fixé l’âge minimum à plus de 14 ans (bien qu’en pratique beaucoup d’enfants soient employés à de très bas âges). Conformément à l’article 2 de la Convention 138 de l’OIT, les pays en développement sont censés augmenter l’âge minimum d’emploi à un niveau général de 15 ans. A ce jour, 31 pays africains ont fixé l’âge minimum d’emploi à 15 ans ou plus17. _____________________________________ 16 17 L’âge minimum général d’emploi est 15 ans, conformément à l’article 2(3) de la Convention 138 de l’OIT. Cependant, pour des travaux légers, la Convention 138 de l’OIT permet aux enfants âgés de 13 ans de s’engager (article 2(7)). Ce sont: l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, les Comores, le Congo Brazzaville, Djibouti, l’Égypte, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, Maurice, le Lesotho, le Liberia, la Libye, Madagascar, le Maroc, le Mozambique, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, la Somalie, le Swaziland, le Togo, la Tunisie, la Zambie, le Zanzibar et le Zimbabwe. 36 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Graphique 4.3 Pays africains avec un âge minimum d'accès à l'emploi de 14 ans ou moins 21 12 13 14 13 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 12 Age 14 14 7 Ouganda Soudan du Sud Sierra Leone Kenya Tanzanie Soudan São Tomé et Principe Nigeria Niger Namibie Mauritanie Malawi Guinée-Bissau Ethiopie Erythrée Guinée Equatoriale Tchad Côte d'Ivoire République Centrafricaine Cameroun Botswana Bénin Angola 0 Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États africains Le Protocole facultatif de l’implication des enfants dans les conflits armés (OPAC) fixe l’âge d’enrôlement obligatoire dans l’armée à 18 ans (article 2). Presque tous les pays africains sont en train de satisfaire ces normes internationales, y compris certains qui n’ont pas encore ratifié le Protocole facultatif (voir tableau 4.218). L’enrôlement volontaire est possible à l’âge de 15 ans comme minimum absolu avec le consentement de l’enfant et de ses parents ainsi qu’en remplissant d’autres conditions (voir article 3)19. Cinq pays africains – le Congo Brazzaville, le Kenya, le Malawi, São Tomé et Príncipe et les Seychelles – l’autorisent. Il est important que tout les pays africains ratifient l’OPAC, pour s’assurer de suffisamment de protection contre les enfants qui sont enrôlés dans l’armée. Tableau 4.2 Age minimum d’enrôlement dans l’armée en Afrique A 18 ans Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Comores, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée , Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau , Maurice, Kenya, Liberia, Lesotho, Ouganda, Madagascar, Mali, Malawi, Mauritanie, Mozambique, Namibie Niger, Nigeria, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, A plus de 18 ans Algérie 19 Angola 20 Bénin 21 Gabon 20 Maroc 20 A 17 ans Cameroun, Cap Vert et Libye A moins de 18 ans autorisé par le consentement des parents20 Congo Brazzaville, Kenya, Malawi Seychelles et São Tomé et Príncipe Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États africains _____________________________________ 18 19 20 37 Le Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés a été ratifié par 39 pays africains. L’article 38 de la CDE interdit d’enrôler des enfants âgés de moins de 15 ans dans les forces armées et les protège contre la participation directe aux hostilités. Notez que l’article 3 de l’OPAC demande aux États parties d’augmenter l’âge minimum de l’enrôlement volontaire dans l’armée par rapport à celui qui a été fixé à l’article 38 de la CDE, ce qui signifie que tous les États qui ont ratifié l’OPAC doivent appliquer un âge minimum d’enrôlement dans l’armée de pas moins de 16 ans. Notez que dans ces pays, l’âge minimum d’enrôlement dans l’armée est de 18 ans, mais il y a des possibilités de s’enrôler pour ceux qui ont moins de 18 ans avec le consentement des parents. ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique Pour ce qui est de la responsabilité pénale, tel que l’indique le graphique 4.4, un certain nombre de pays (16) doivent encore se conformer à l’âge minimum recommandé internationalement qui est de 12 ans (selon l’Observation générale n°10 du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies (2007))21. Dans la plupart des pays, la loi prévoit une présomption réfutable de responsabilité pénale22. Ce qui n’est toutefois pas une approche recommandée, étant donné que le Comité de l’ONU encourage les États à augmenter l’âge de responsabilité pénale autant que possible et à ne pas permettre son utilisation à un âge plus petit à titre d’exception (paragraphe 16, Observation générale 10). Le Cap Vert, la Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mozambique et São et Tomé Príncipe ont l’âge minimum le plus élevé de responsabilité pénale en Afrique, qui est de 16 ans. Graphique 4.4 Pays avec un âge minimum de responsabilité pénale de moins de 12 ans en Afrique Age A ge m minimum inimum recommandé recommandé de de responsabilité responsabilité pénale: pénale: 12 12 a ans ns &(" %" !"# !"# !"# !"# !"# !"# !"# $# &# &# &# &# &# &# KK29L8LA*" 29L8LA*" ?8412-8:2*"" ?84 12-8:2*"" P892L2*" P 892L2*" P2QH128" P 2QH128" %# 66A8F2@8:5" A8F2@8:5" %# $" 6*NO.*@@*+" 6* NO.*@@*+" Age A ge &'" #" M*:N8" M *:N8" KK89L2*" 89L2*" II-.2,J2*" -.2,J2*" G42:H*" G4 2:H*" BCD:2*"5*"E8:F8:2*" B CD:2*"5*"E8:F8:2*" ?8@8A2" ?8@ 8A2" 7;-*"5<=>,21*" 7 ;-*"5<=>,21*" 789*1,4:" 7 89*1,4:" /01234*"54"645" /0 1234*"54"645" ))*+,-.," *+,-.," !" Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États membres ii. Éducation gratuite et obligatoire L’éducation est autant un droit humain fondamental (voir l’article 11, CADBE et l’article 28, CDE) qu’un droit d’habilitation qui facilite l’exercice d’autres droits fondamentaux (Sloth-Nielsen et al. 2008). L’éducation est garantie comme un droit fondamental dans les Constitutions de la grande majorité des pays africains (36 Constitutions)23. Dans les constitutions de certains pays, tels que le Bénin, l’Ethiopie, le Lesotho, le Liberia et le Nigeria, l’éducation est reconnue simplement comme un devoir ou un objectif de l’État et pas expressément comme un droit. _____________________________________ 21 22 23 Notez que la Tanzanie, où l’âge minimum de responsabilité pénale est de 10 ans, l’âge minimum de responsabilité pénale pour la Commission des délits sexuels est de 12 ans. Il est aussi important de noter qu’au Zanzibar, l’âge minimum de responsabilité pénale est de 12 ans. Par exemple, au Malawi et en Afrique du Sud, les enfants âgés entre 10 et 14 ans jouissent de la présomption réfutable de responsabilité pénale, en l’espèce sont considérés comme n’ayant pas de responsabilité pénale sauf si l’État prouve de façon à ce qu’il ne subsiste aucun doute raisonnable qu’il ont en effet la qualité d’être tenus pénalement responsables (article 14(2) Code pénal, chapitre 7:01 du droit du Malawi (tel qu’amendé par la Loi d’amendement n°1 de 2011 du Code pénal), et l’article 7(2) de la Loi n°75 de 2008 sur la justice de l’enfant d’Afrique du Sud). Ce sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, le Cameroun, le Cap Vert, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, l’Égypte, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Gambie, le Ghana, la GuinéeBissau, le Kenya, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Maroc, le Mozambique, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, le Rwanda, São Tomé et Príncipe, le Sénégal, les Seychelles, le Liberia, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Swaziland, la Tanzanie et le Togo. 38 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ L’éducation primaire est gratuite dans tous les pays africains sauf dans cinq24. En outre, l’éducation primaire est gratuite et obligatoire dans 26 pays africains25 (stipulé dans la constitution dans 24 d’entre eux)26. Certains pays imposent une pénalité pour avoir refusé de reconnaître à un enfant le droit à l’éducation : par exemple, en Ouganda manquer à son obligation d’envoyer un enfant à l’école expose à une amende s’échelonnant de 50 unités27 à une peine de prison d’une année (article 51 de la Loi de l’éducation, 2008). Au Nigeria, les peines s’échelonnent d’une réprimande à une amende et à une peine d’emprisonnement de deux mois (article 2(4) de la Loi de l’éducation universelle obligatoire et gratuite, 2004). Au Zimbabwe, la pénalité est une amende ne dépassant pas six unités ou une peine d’emprisonnement pour une période ne dépassant pas une année ou les deux (article 4(4) de la Loi de l’éducation (2004)). En Zambie, la pénalité est une amende ne dépassant pas 100 mille unités de pénalité ou une peine de prison pour une période ne dépassant pas une année ou les deux (article 17(4) de la Loi de l’éducation, 2011). Il ne suffit pas d’exiger et de dispenser une éducation gratuite et obligatoire. Il faut également qu’il y ait un âge minimum d’achèvement du cycle de scolarisation obligatoire qui doit être le même que l’âge minimum d’admission à l’emploi conformément à l’article 2(3) de la Convention 138 de l’OIT. Des inadéquations entre ces deux âges minimums peuvent se solder par des enfants qui n’achèvent pas la scolarisation obligatoire ou qui entrent dans le marché illégal du travail des enfants parce que la scolarisation obligatoire se termine avant l’âge auquel ils/elles sont légalement autorisés à travailler. A cet égard, la plupart des pays ont fixé un âge minimum d’achèvement de l’école primaire qui est compatible avec l’âge minimum légal prescrit de l’admission à l’emploi. Cependant, en Ouganda, en Sierra Leone et au Zimbabwe, il existe une inadéquation28. iii. Le châtiment corporel L’idée d’inculquer une éducation aux enfants de façon humaine et dans le respect de leur dignité inhérente est maintenant un principe accepté des normes internationales qu’énoncent clairement les instruments internationaux des droits de l’enfant29. Dans le monde, 33 pays ont proscrit le châtiment corporel dans tous les contextes : à domicile, à l’école, dans les institutions et le système pénal (Global Initiative to End All Corporal Punishment of Children, 2011). Toutefois, en Afrique, seuls cinq pays (Congo Brazzaville, Kenya, Tunisie, Soudan du Sud et Togo) l’ont fait. La Zambie aussi a des dispositions dans son projet de Constitution de 2012 interdisant le châtiment corporel dans tous les contextes (article 55(5)(g)). De nombreux pays africains (au moins 22) interdisent expressément le châtiment corporel à l’école30. La grande majorité des pays (45) interdisent le châtiment corporel comme sentence d’un crime, les seules exceptions étant le Botswana, l’Érythrée, la Libye, la Mauritanie, le Nigeria, la Somalie, la Tanzanie et le _____________________________________ 24 25 26 27 28 29 30 39 Ces cinq exceptions sont l’Afrique du Sud, les Comores, la Côte d’Ivoire, le Lesotho et le Mozambique. En Côte d’Ivoire, l’éducation n’est ni gratuite ni obligatoire tandis que dans les quatre autres pays, c’est obligatoire mais pas gratuit. Ce sont l’Algérie, l’Angola, le Botswana, le Cap Vert, la République centrafricaine, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, l’Égypte, la Guinée équatoriale, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Kenya, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Namibie, le Nigeria, le Rwanda, São Tomé et Príncipe, les Seychelles, la Sierra Leone, le Soudan, le Soudan du Sud et le Zimbabwe. Tous les pays énumérés ci-dessus à l’exception du Botswana et de la Sierra Leone, sont des pays où l’éducation gratuite et obligatoire est dispensée par une Loi du parlement. C’est une description de la pénalité énoncée dans le projet de loi. L’âge minimum d’éducation obligatoire et l’âge minimum d’emploi sont respectivement 15 et 13 en Sierra Leone, 13 et 12 en Ouganda, et 16 et 15 au Zimbabwe. Il n’y a pas d’inadéquation entre les deux en Angola, au Burkina Faso, au Congo Brazzaville, en Mauritanie et au Togo, qui sont les autres pays ayant un âge minimum d’éducation obligatoire en Afrique. L’article 16(1) de la CADBE et l’article 19(1) de la CDE contiennent des dispositions pour la protection de l’enfant contre toutes les formes de torture, de traitement inhumain et dégradant, de blessure (violence) physique ou mental, d’abus, de délaissement et de maltraitance, y compris la violence sexuelle. L’article 11(5) de la CADBE exige qu’en enfant soumis à la discipline scolaire ou parentale soit traité avec humanité et respect aux fins de sa dignité inhérente. De même, selon l’article 28(2) de la CDE, Les États parties doivent prendre toutes les mesures appropriées afin de s’assurer que la discipline scolaire respecte la dignité humaine de l’enfant et soit en conformité avec la CDE. L’Afrique du Sud, L’Algérie, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, le Tchad, la RDC, Djibouti, l’Égypte, l’Ethiopie, le Gabon, le Guinée, la Guinée-Bissau, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, Maurice, la Namibie, São Tomé et Príncipe, le Sénégal et la Zambie. ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique Zimbabwe. Un nombre considérable de pays (22) ont aboli l’emploi du châtiment corporel comme mesure disciplinaire (pour de plus amples informations, voir le tableau A 3.4 en annexe)31. Ce qui signifie que l’Afrique doit encore consentir des efforts pour intégrer ou internaliser l’importante, quoique contestée, interdiction du châtiment corporel dans tous les contextes. Certes, c’est une question à controverse et son application dans le contexte africain est un sujet qui exige de longues réflexions et un dialogue tant au niveau national que continental. iv. La traite des enfants La traite des enfants est criminalisée dans 47 pays africains (voir tableau A 3.4 en annexe), avec 30 pays qui possèdent une législation à part pour la condamner (voir tableau 4.3). L’Afrique du Sud, l’Angola, le Malawi, le Soudan, la Tunisie et le Zimbabwe ont des projets de loi anti-trafic en instance. Les lois spéciales anti-traite sont de deux genres : celles qui sont consacrées uniquement à la traite d’enfants (comme au Bénin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Togo), et celles qui s’appliquent au trafic de toutes les personnes, y compris les enfants. Dans 18 pays africains, le droit pénal général est utilisé pour endiguer le trafic de personnes et pour prendre des mesures judiciaires contre les délinquants. Les peines pour traite d’enfants comprennent l’incarcération (Afrique du Sud, Algérie, Ghana, Niger et Zambie), une amende ou une amende plus une peine de prison (Botswana, Congo et Sierra Leone), voire la peine de mort (Ouganda). Tableau 4.3 Législations portant sur la lutte contre le trafic en Afrique Pays Bénin Burkina Faso Loi Loi n° 2006-04 d’avril 2006 sur les conditions de déplacement des mineurs et la répression du trafic d’enfants Djibouti Loi n° 029-2008 sur la lutte contre le trafic de personnes et pratiques apparentées Loi n° 2005/015 du 29 décembre 2005 sur la lutte contre le trafic d’enfants et l’esclavagisme Loi n° 2010-272 ayant trait à l’interdiction du trafic des enfants et aux pires formes du travail des enfants Loi 210 concernant la lutte contre le trafic d’êtres humains Egypte Loi anti-trafic, 2010 Guinée équatoriale Loi sur les entrées clandestines et le trafic des personnes de 2004 Gabon Loi 09/04, concernant la prévention et la lutte contre le trafic d’enfants dans la République gabonaise, 2004 Gambie Loi de 2007 sur le trafic des personnes Ghana Loi sur le trafic d’êtres humains de 2005 Guinée-Bissau Loi publique 12/2011, anti-trafic Kenya Loi pour contrer le trafic de personnes (loi 8 de 2010) Lesotho Loi anti-trafic de personnes de 2011 Liberia Loi du Liberia de 2005 pour interdire le trafic de personnes Libye Arrêté du Conseil de commandement de la révolution, sur l’interdiction du trafic de la main d’œuvre, 1969 Cameroun Côte d’Ivoire _____________________________________ 31 suite à la page suivante ... Voir l’étude de 2011 menée par the African Child Policy Forum et the Global Initiative to End Corporal Punishment 5l’Initiative mondiale pour mettre fin au châtiment corporel) sur l’administration du châtiment corporel comme sentence d’un crime et dans les institutions, disponible sur http://www.endcorporalpunishment.org/pages/pdfs/newsletters/Africa-newsletter-Aug2011-EN.pdf (consulté le 19 juillet 2012). Les pays sont l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap Vert, le Congo Brazzaville, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Ethiopie, le Gabon, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mali, le Maroc, le Mozambique, la Namibie, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan du Sud, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda et la Zambie. 40 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau 4.3 Législations portant sur la lutte contre le trafic en Afrique (suite) Pays Loi Madagascar Loi anti-trafic n° 2007-038 Mali Loi sur le trafic, 2001 Mauritanie Loi n° 2007-042 du 3 septembre 2007 sur la criminalisation de l’esclavage Loi n° 2003-025 du 17 juillet 2003 sur la répression du trafic Maurice Loi de lutte contre le trafic de personnes de 2009 Mozambique Loi n° 6/2008, sur la prévention et la lutte contre le trafic de personnes Namibie Loi de prévention du trafic de personnes de 2004 Niger Arrêté n° 2010-86 sur la lutte contre le trafic de personnes Nigeria Trafic de personnes (interdiction), force publique et administration Sénégal Loi de 2005 pour lutter contre le trafic de personnes et pratiques apparentées et protéger les victimes Sierra Leone Loi n° 7- 2005 anti-trafic d’êtres humains Swaziland Loi (d’interdiction) du trafic de personnes et de l’entrée clandestine des personnes, 2009 Tanzanie Loi anti-trafic de personnes de 2008 Togo Loi n° 009 du 3 août 2005 sur le trafic d’enfants au Togo Ouganda Loi n° 7- 2009 sur la prévention du trafic de personnes Zambie Loi anti-trafic d’êtres humains, 2008 Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États africains Étonnamment, aucune criminalisation expresse du trafic d’êtres humains n’existe en Angola, aux Comores, aux Seychelles, en Somalie, en Tunisie et au Zimbabwe. Par exemple, dans le code pénal tunisien, ce qui est interdit sont les actes qui peuvent être interprétés comme des formes de trafic, en l’espèce : la capture, la détention ou la séquestration d’une personne aux fins du travail forcé (qui est passible de 10 ans d’emprisonnement) et de la prostitution forcée de femmes et d’enfants (qui est passible de cinq ans d’emprisonnement) (Département d’État des États-Unis, 2012). v. Exploitation sexuelle et pornographie mettant en scène des enfants Conformément aux dispositions du Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (OPSC), tous les États africains ont des dispositions juridiques criminalisant les différentes formes de conduite sexuelle impliquant les enfants, y compris l’exploitation sexuelle et la pornographie mettant en scène des enfants. Dans 10 pays, il existe des lois à part traitant exclusivement des délits sexuels ou d’autres actes de cruauté commis tant sur des adultes que des enfants (voir tableau 4.5). Le viol et le viol statutaire sont des actes criminalisés dans tous les pays africains. La Loi d’amendement du droit pénal (délits sexuels et cas apparentés) d’Afrique du Sud a élargi la définition du viol et comprend toute une gamme de crimes qui sont couramment commis contre les enfants (en l’espèce la préparation sexuelle, l’exploitation sexuelle et l’utilisation et l’initiation à la pornographie)32. Les lois de certains pays comme l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, _____________________________________ 32 41 La loi d’amendement n°32 de 2007 du droit pénal (délits sexuels et cas apparentés). Ce n’est pas une loi à part, mais un article au sein de la loi du droit pénal. ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique le Kenya, l’Ethiopie, Madagascar, le Maroc et l’Ouganda, criminalisent expressément la pornographie et la prostitution, particulièrement des enfants.33 Tableau 4.4 Législations portant sur l’exploitation sexuelle Pays Loi Angola Code de conduite du tourisme contre l’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents de 2010 et Décret 24/99, Plan d’action et d’intervention contre l’exploitation sexuelle commerciale des enfants (1999) Bénin Loi n° 2003-04 du 3 mars 2003 sur la santé en matière de procréation République centrafricaine Loi n° 64/26 du 20 novembre 1964 Egypte Loi de répression de la prostitution n° 10 de 1961 Kenya Loi des délits sexuels n°3 de 2006 Lesotho Proclamation de la protection des femmes et des filles n°14 de 1949 Namibie Loi sur la lutte contre les pratiques immorales n° 21 1980 et Loi 2000 sur la lutte contre le viol Sierra Leone Loi de prévention des cruautés faites aux enfants, 1926 Tanzanie Délits sexuels (dispositions spéciales) Loi n°4 de 1998 Zimbabwe Délits sexuels, Loi n°8 de 2001 Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États africains vi. Mutilations génitales féminines Les mutilations génitales féminines (MGF) sont criminalisées dans au moins 28 pays africains34. Certains pays – le Bénin, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la Côte d’Ivoire, l’Érythrée, le Kenya, le Mali, le Nigeria, le Togo et l’Ouganda – ont des lois ou des politiques à part pour l’interdiction de la MGF ou d’autres pratiques néfastes (voir tableau 4.5). Les sanctions pour la MGF s’échelonnent d’amendes à l’emprisonnement, et, où la MGF se solde par un décès de la victime, l’emprisonnement à vie (Ouganda) ou la peine capitale (Kenya). Des protections supplémentaires sont nécessaires dans certains pays. Par exemple, la culture, la coutume, les rituels, la tradition, la religion ou toute autre raison thérapeutique ne peuvent servir de prétexte à la pratique de la MGF en Ouganda. Au Kenya, le consentement de la victime ne peut pas être une défense pour l’auteur. Au Bénin, à Djibouti et en Érythrée, la loi stipule le devoir de faire rapport toute connaissance de la pratique de la MGF, tout défaut d’observation de cet obligation tombe sous le coup de la loi. _____________________________________ 33 34 Certains des délits sexuels proscrits constituent des circonstances aggravantes en vertu du fait qu’ils sont commis contre des enfants. Si la personnes impliquée a moins de 21 ans (en Côte d’Ivoire), ou 18 (au Burundi), ou 16 (au Ghana), la peine est doublée. L’Ethiopie, le Kenya, la Zambie et le Zimbabwe prévoient des aggravations de peine lorsque la victime de la violence sexuelle est un enfant. Ce sont l’Afrique du Sud, le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Tchad, le Congo Brazzaville, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire, Djibouti, la RDC, l’Égypte, l’Érythrée, l’Ethiopie, la Guinée équatoriale, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie, le Togo, l’Ouganda et la Zambie. 42 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau 4.5 Pays dotés de législations spécifiques sur les MGF Pays Loi Bénin Loi n°2003-03 sur la répression de la mutilation génitale féminine des femmes en République du Bénin Tchad Loi n°06/PR/2002 sur la santé en matière de procréation République centrafricaine Arrêté n°66/16 du 22 février 1966 sur l’abolition de l’excision Côte d’Ivoire Loi sur la mutilation génitale féminine (1998) Érythrée Proclamation 158 /2007 pour abolir la circoncision féminine Kenya Loi d’interdiction de la mutilation génitale féminine de 2011 Nigeria - Loi d’interdiction de la MGF de l’État d’Enugu de 2004 - Loi d’interdiction de la MGF de l’État d’Edo de 2000 - Loi d’interdiction de la MGF de l’État de Bayelsa de 2004 Togo Loi n°98-016 du 17 novembre 1998 interdisant la mutilation génitale féminine au Togo Ouganda Loi n° 5 de 2010 interdisant la mutilation génitale féminine Cameroun Plan d’action national pour lutter contre la mutilation génitale féminine Mali Programme national de lutte contre la pratique de l’excision (2010-2014) Source : Compilé par ACPF à partir des lois/politiques des États africains 4.2.3 Mise en œuvre des lois Sans mécanismes adéquats d’application et de mise en œuvre, celles-ci sont d’une utilité limitée; d’où la nécessité d’envisager la capacité requise de mise en œuvre et d’application. Bien qu’il ne soit peutêtre pas possible de mesurer le niveau d’application des lois dans le présent rapport, ce chapitre analyse certains des mécanismes de mise en œuvre disponibles en Afrique. Les enfants peuvent entrer en contact avec la loi soit comme auteurs d’un acte civil ou criminel, soit comme victimes et témoins. La nécessité de mettre sur pied des mécanismes bienveillants envers les enfants pour les prendre en charge dans ces cas de figure n’est pas seulement moralement incontournable, mais relève également d’une exigence juridique (ACPF et DCI 2012; Sloth-Nielsen et al. 2008). L’article 17 de la CADBE et les articles 37 et 40 de la CDE contiennent des dispositions pour la protection des enfants qui sont entrés en conflit avec la loi, et qui interdisent la torture, le traitement inhumain ou dégradant ou la peine de mort35. Les Directives de l’ONU sur la justice dans les questions impliquant les enfants victimes et témoins de crimes (résolution de l’ECOSOC 2005/20) contient diverses règles et recommandations sur la protection et le traitement des enfants dans les procédures juridiques. Un certain nombre de pays en Afrique répondent à ces diverses normes en créant des tribunaux pour enfants où des procédures spéciales s’appliquent (ACPF 2008; Sloth-Nielsen et al 2008). Ainsi, presque tous les pays africains disposent d’un système de justice à part pour mineurs en contact avec la loi, dans lequel les enfants sont soumis à des mesures spéciales différentes de celles qui s’appliquent aux adultes36. _____________________________________ 35 36 43 La peine de mort est interdite par l’article 5(3) de la CADBE. Au Cap Vert, à Djibouti, en Guinée équatoriale, au Gabon, en Namibie, au Rwanda, à São Tomé et Príncipe et en Somalie, les systèmes de justice à part ne s’appliquent qu’à certaines catégories d’enfants (exemple, les enfants impliqués dans le génocide au Rwanda). ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique L’institution d’un système de justice (ou d’un tribunal) à part devrait être considéré autrement que comme la simple création d’un tribunal à proprement parlé : elle devrait, en effet, inclure la capacité de constituer le tribunal différemment à chaque fois qu’un problème concernant un enfant se pose, même s’il n’y a pas de tribunal pour mineurs à part. De plus en plus de pays sont en train de créer des centres de protection d’enfants à guichet unique où les enfants en contact avec la justice peuvent avoir accès à des services juridiques, sanitaires et psychologiques, comme c’est le cas, par exemple, en Afrique du Sud, en Ethiopie, au Kenya, à Madagascar, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Ouganda, en Somalie et au Swaziland. Le principal défi de la plupart des pays est que les systèmes de justice spécialisés exigent des fonctionnaires de l’appareil judiciaire et des agents sociaux ayant une formation spécialisée afin de traiter adéquatement les cas des enfants, mais cette capacité fait défaut dans la plupart des pays africains. Une évolution des plus encourageantes en Afrique est l’effort consenti pour assurer le suivi et la surveillance de la mise en œuvre des politiques publiques des enfants. Tous les pays africains disposent d’un Plan d’action national des enfants et d’un organe de coordination des activités pour enfants sous la forme d’un département public, ou en sus de celui-ci, d’un organe indépendant des droits de l’enfant (comme au Kenya par exemple). Parmi leurs nombreuses obligations, ces organes de coordination sont chargés de veiller à la soumission de rapports de fond périodiques en temps voulu au Comité africain des experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant et au Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, en tenant à jour les deux organes sur les avancées de la mise en œuvre de la CADBE et de la CDE. Bien que tous les pays africains aient fait rapport au moins une fois au Comité de l’ONU, seuls 16 ont soumis des rapports au Comité africain. Presque tous les pays africains disposent d’Institutions nationales indépendantes des droits de l’Homme qui traitent aussi des droits de l’enfant37. Les législations de 15 pays prévoient le bureau d’un Médiateur; l’Ethiopie et Maurice ont en plus créé un bureau de Médiateur pour enfants. Cependant, malgré l’existence de ces institutions, la mise en œuvre fructueuse des droits des enfants exige qu’elles soient renforcées politiquement, techniquement et financièrement, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans la majorité des pays africains (ACPF 2008). 4.3 Les bons et mauvais élèves de la protection juridique Comment s’en tirent les pays africains pour ce qui est d’assurer la protection juridique de leurs enfants ? Cette section évalue leurs résultats comparatifs en mettant l’accent sur les éléments suivants : • Ratification des principaux instruments juridiques internationaux et régionaux sur les enfants • Transposition en droit interne des normes internationales et régionales des droits de l’enfant, ce qui mesure l’existence dans les législations et les politiques nationales de dispositions spécifiques concernant certains indicateurs, tels que les catégories d’âge minimum, une politique d’éducation gratuite et la protection des enfants des différentes formes de mal et d’exploitation. • Mise en œuvre des normes internationales et régionales des droits de l’enfant, ce qui mesure l’existence d’indicateurs relatifs à la mise en œuvre, tels qu’un système de justice spécialisé pour mineur, un Plan d’action national (PAN) et des organes de coordination de la mise en œuvre des droits de l’enfant. _____________________________________ 37 A l’exception des Comores, de l’Érythrée, de la Guinée équatoriale, de la Libye et de São Tomé et Príncipe. 44 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ La note des résultats de chaque gouvernement en matière de protection de l’enfant repose sur son niveau de ratification des instruments pertinents des droits de l’enfant, des dispositions contenues dans les lois nationales pour protéger les enfants contre les abus et l’exploitation, l’existence d’un système de justice pour mineurs, l’existence d’une politique d’éducation gratuite et l’existence d’un plan d’action et d’organes de coordination (tous à compter de juillet 2013). Ces indicateurs ont été agrégés pour produire les valeurs d’indice figurant au tableau 4.6. Tableau 4.6 Indice de la protection de l’enfant 2013 Pays Note Rang Togo 0.98810 1 Mali 0.97619 2 Maurice 0.97619 2 Lesotho 0.94524 4 Algérie 0.92857 5 Burkina Faso 0.91667 6 Egypte 0.91667 6 Rwanda 0.91667 6 Maroc 0.91250 9 Sénégal 0.91071 10 Afrique du Sud 0.90952 11 Guinée 0.89762 12 Bénin 0.89286 13 Cap Vert 0.88095 14 Djibouti 0.88095 14 Ouganda 0.88095 14 Kenya 0.87857 17 Madagascar 0.86905 18 Malawi 0.86190 19 Tunisie 0.85714 20 Nigeria 0.84524 21 Swaziland 0.84524 21 Burundi 0.83333 23 Sierra Leone 0.83333 23 Niger 0.82738 25 Mozambique 0.82143 26 Namibie 0.82143 26 Ghana 0.81548 28 Congo 0.80952 29 Libye 0.80952 29 Tanzanie 0.80833 31 suite à la page suivante ... 45 ___________________________________________________________________ Tableau 4.6 La protection juridique des enfants en Afrique Indice de la protection de l’enfant 2013 (suite) Pays Note Rang Tchad 0.80357 32 Soudan 0.80357 32 Angola 0.79762 34 Guinée-Bissau 0.79762 34 Ethiopie 0.79286 36 Seychelles 0.79167 37 Botswana 0.78571 38 Érythrée 0.78571 38 Libéria 0.78571 38 Mauritanie 0.78571 38 Zambie 0.77143 42 République démocratique du Congo 0.76786 43 Gabon 0.76786 43 République centrafricaine 0.75000 45 Guinée équatoriale 0.75000 45 Côte d'Ivoire 0.74286 47 Cameroun 0.73690 48 Gambie 0.72619 49 Comores 0.66667 50 São Tomé et Príncipe 0.66667 50 Zimbabwe 0,65476 52 Source : Élaboré par ACPF (2013) Tel que nous l’avons vu dans les analyses et les tableaux précédents, beaucoup de pays africains ont accompli des progrès louables entre 2007 et 2013 en promulguant une législation appropriée aux enfants et en créant un cadre institutionnel pour son application et sa mise en œuvre effectives. Cependant, alors que certains pays ont fait de gros progrès à cet égard et sont montés dans le classement de la note de l’indice de protection juridique de l’enfant, d’autres sont soit restés au même niveau, soit descendus. Comme l’indique le tableau 4.6, les pays ayant les systèmes de protection juridique les plus bienveillants envers les enfants sont – par ordre décroissant – le Togo, le Mali, Maurice, le Lesotho, l’Algérie, le Burkina Faso, l’Égypte, le Rwanda, le Maroc et le Sénégal. • Le Togo est passé de la 21ème place en 2008 à la 1ère en 2013 après avoir pris un certain nombre de mesures pour harmoniser ses lois relatives à l’enfant avec les normes internationales. Il dispose d’une loi nationale sur la traite des enfants, d’une garantie constitutionnelle du droit à l’éducation gratuite et obligatoire, d’âges minimums d’emploi et de responsabilité pénale conformément aux normes internationales (15 ans et 14 ans respectivement) et d’un âge minimum non discriminatoire de mariage de 18 ans, tant pour les filles que pour les garçons. Il a également ratifié tous les instruments pertinents et fondamentaux sur les enfants, y compris la Convention de La Haye sur l’adoption internationale. 46 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ • Maurice se trouve ici au troisième rang, elle a créé entre autres des tribunaux adaptés aux enfants, elle a ratifié les instruments juridiques pertinents et a interdit le châtiment corporel dans les écoles, comme sentence d’un crime ou comme mesure disciplinaire. • Le Lesotho a également ratifié les instruments pertinents et a interdit le châtiment corporel comme sentence d’un crime ou comme mesure disciplinaire. En outre, le Lesotho a adopté l’un des âges minimums de mariage le plus grand en Afrique, 21 ans, tant pour les filles que pour les garçons, après avoir rejeté les âges discriminatoires de 16 ans pour les filles et de 18 ans pour les garçons. • L’Algérie, l’Égypte et le Sénégal ont amélioré leurs classements en mettant en place des lois et des mécanismes adéquats à la protection de l’enfant. Par exemple, l’Égypte a augmenté l’âge minimum de responsabilité pénale de 7 à 12 ans et le Sénégal a adopté une loi nationale sur la traite. Le Burkina Faso, le Mali, le Rwanda et le Maroc ont maintenu leurs places parmi les États ayant les systèmes de protection juridique les plus bienveillants envers les enfants. Il y a aussi des pays qui ont sensiblement amélioré leurs classements en menant des réformes importantes de leurs systèmes juridiques bien qu’ils ne fassent pas partie de la catégorie des pays les plus bienveillants envers les enfants. Par exemple : • Le Swaziland est passé de la 51ème place en 2008 à la 21ème en 2013. Après sa faible note dans le Rapport africain sur le Bien-être de l’Enfant 2008 et le soutien de l’UNICEF, le Premier ministre a exprimé son inquiétude et a constitué une équipe ministérielle chargée de s’attaquer aux questions pertinentes concernant les enfants. Le Swaziland a depuis adopté la Loi de 2012 sur la protection et le bien-être de l’enfant et a ratifié neuf instruments relatifs aux enfants, dont la Charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant et la Convention de La Haye sur l’adoption internationale. Entre autres choses, la Loi qui définit un enfant comme une personne âgée de moins de 18 ans interdit le mariage des enfants même dans le système traditionnel et prescrit des sanctions pénales à l’encontre de ceux qui s’y engagent. • La Guinée-Bissau a ratifié au moins quatre instruments juridiques importants, elle a adopté une loi spécifique aux pratiques traditionnelles néfastes, a créé des tribunaux adaptés aux enfants, a adopté une politique d’éducation gratuite et a laissé tomber l’âge minimum discriminatoire de mariage (quoique l’âge minimum reste bas, de 16 ans pour les deux sexes). • Djibouti a, entre autres choses, ratifié quatre instruments, a mis en place un organe public qui coordonne et suit la stratégie nationale des enfants, a interdit le châtiment corporel comme sentence pénale et a adopté une politique d’éducation gratuite. Par rapport à ces évolutions favorables, certains pays – à savoir la République centrafricaine, le Gabon, la Gambie, São Tomé et Príncipe et le Zimbabwe – sont restés au bas de l’échelle de l’Indice de protection de l’enfant, tandis que les Comores, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la RDC et la Guinée équatoriale ont chuté et appartiennent aux dix derniers de la liste. Ces faibles notations se justifient, entre autre, par le fait que : • Presque tous ces pays ont un triste bilan sur le plan de l’adhésion aux instruments juridiques internationaux • Presque tous n’ont pas réussi à interdire le châtiment corporel • Certains ont toujours des âges de mariage minimum discriminatoires pour les garçons et les filles • Le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe ont aussi un âge minimum de responsabilité pénale qui est inférieur à l’âge recommandé de 12 ans. Le tableau 4.7 montre les rangs comparatifs de certains pays africains dans le domaine de la protection de l’enfant. Il montre également les pays qui ont soit considérablement progressé soit considérablement 47 ___________________________________________________________________ La protection juridique des enfants en Afrique chuté dans leur classement de protection de l’enfant entre 2008 et 2013. Cependant, il faudrait remarquer que bien qu’il y ait des pays qui ont chuté depuis 2008, il y a eu en général une amélioration de l’ensemble des notes de la protection de l’enfant parmi ces pays. Les baisses de classement des pays sont dues au fait que d’autres pays mettent en place davantage de garde-fous pour les enfants et les dépassent en se classant au-dessus d’eux. Voir tableau A2.1 en annexe 2 pour les valeurs d’indice et les classements de tous les pays en 2008 et 2013. Tableau 4.7 Progrès des pays africains en matière de protection de l’enfant Ceux qui progressent Pays Rang -IPE 2008 Ceux qui régressent Rang-IPE Progression 2013 du rang Pays Rang-IPE Rang-IPE Régression 2008 2013 du rang Djibouti 46 14 32 Comores 29 50 -21 Swaziland 51 21 30 Namibie 5 26 -21 Egypte 35 6 29 Zambie 22 42 -20 Bénin 40 13 27 Tanzanie 14 31 -17 Togo 21 1 20 Madagascar 2 18 -16 Guinée-Bissau 52 34 18 Kenya 1 17 -16 Guinée 28 12 16 Angola 18 34 -16 Congo 37 29 8 Guinée équatoriale 30 45 -15 Niger 32 25 7 Ethiopie 23 36 -13 Soudan 39 32 7 Nigeria 9 21 -12 Seychelles 44 37 7 Source : Compilé par ACPF 2013 4.4 Conclusions En général, l’Afrique a connu une amélioration de ses niveaux de protection juridique de l’enfant entre 2007 et 2013. A ce jour, 35 pays ont promulgué des lois consolidées de l’enfant, alors que six ont des projets de loi en instance38. Un certain nombre de pays ont également promulgué des lois spéciales sur la traite, l’éducation, les délits sexuels et les pratiques néfastes, telles la MGF. Cependant, certains défis subsistent toujours. • Bien qu’il y ait davantage de ratification des instruments relatifs à l’enfant, les rythmes de ratification et de transposition en droit interne des normes internationales ne sont pas en phase dans tous les pays. • La ratification seule, n’est pas suffisante. Les normes internationales et régionales doivent être transposées en droit interne et les lois nationales doivent être harmonisées. Par exemple, bien que l’Ouganda ait obtenu d’extrêmement bons résultats en ratification, il n’a pas interdit le châtiment corporel à domicile et à l’école, de même, c’est l’un des deux pays africains (avec le Soudan du Sud) ayant le plus petit âge minimum d’emploi (12 ans). Même si la majorité des pays ont créé des formes de système de justice à part pour mineurs, il existe toujours 16 pays qui n’ont pas encore harmonisé l’âge minimum de responsabilité pénale avec les normes internationales. _____________________________________ 38 Sur 35 pays ayant des lois consolidées sur les enfants, 13 ont adopté les lois après 2007. Ce sont : le Botswana (2009), le Congo Brazzaville (2010), la RDC (2009), l’Égypte (2008), la Guinée (2008), le Lesotho (2011), le Liberia (2011), le Mozambique (2008), le Rwanda (2012), le Soudan du Sud (2008), le Soudan (2010), le Swaziland (2012) et la Tanzanie (2009); bien que le Zanzibar ait aussi sa propre loi des enfants, adoptée en 2011). 48 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ • La majorité des pays africains on consolidé leurs lois des enfants, une bonne évolution puisque ça facilite la cohérence et l’action juridique. Toutefois, des pays comme l’Afrique du Sud, la Guinée, le Kenya, le Malawi, le Nigeria, les Seychelles et la Tanzanie ont des lois consolidées des enfants, mais leurs âges minimum de responsabilité pénale sont encore inférieurs à l’âge de 12 ans qui est recommandé internationalement. • Quand on en vient au contact avec la loi, partout en Afrique l’accent est surtout mis sur les lois portant sur les enfants en situation de conflit avec la loi sur les enfants ayant besoin de soins et de protection. La réforme juridique pour les enfants victimes et témoins de crimes est moins répandue en Afrique, ainsi que la législation qui se concentre sur les aspects civils autres que les soins et la protection (ACPF et DCI 2012). • Dans quelques pays, il y a des mécanismes limités de mise en œuvre et de suivi des droits de l’enfant et beaucoup de pays africains, parties à la CADBE ne respectent pas leurs obligations de soumission de rapports en application de ladite Charte ; à ce jour, seuls 17 pays africains ont soumis des rapports. En conclusion, s’il est attendu des pays d’assurer complètement la protection juridique des enfants, ils devront prendre un certain nombre de mesures : 1. Les gouvernements devraient mener des évaluations périodiques, complètes et systématiques de leurs lois nationales relatives aux enfants, afin d’identifier les lacunes et de faciliter et accélérer les réformes juridiques effectives (voir encadré 4.1). 2. Les gouvernements devraient procéder à un examen de fond de leurs lois consolidées afin d’assurer une harmonisation complète avec les normes internationales et régionales. 3. Les pays africains qui ont un bilan de ratification insuffisant devraient s’employer à ratifier tous les instruments internationaux et régionaux relatifs aux enfants, y compris la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et la Convention de La Haye sut l’adoption internationale 4. Les gouvernements doivent mettre en place ou renforcer les mécanismes permettant de mettre en œuvre, de faire le suivi et d’appliquer effectivement les politiques et les lois, ainsi que d’entamer des réformes appropriées des lois et des politiques. Ce qui comporte le respect de leurs obligations de faire rapport créées par la CADBE et la CDE. Encadré 4.1 Dix choses que la loi doit dire et faire concernant les enfants (ACPF 2008) En réexaminant les lois nationales portant sur les enfants, il y a dix choses que la loi devrait dire et faire au minimum : 1. Adopter la définition standard de l’enfant comme étant toute personne âgée de moins de 18 ans 2. Assurer que l’accès universel aux soins de santé primaire figure dans le droit national 3. Assurer que l’accès universel à l’éducation primaire gratuite et obligatoire soit inscrit dans le droit et que l’accès et l’achèvement progressifs de l’éducation secondaire soient institués. 4. Abroger toutes les dispositions discriminatoires envers les enfants, y compris la discrimination fondée sur la filiation, le sexe, le handicap, la religion, et l’appartenance ethnique 5. Fixer l’âge minimum de responsabilité pénale à un minimum de 12 ans 6. Interdire le châtiment corporel à domicile, à l’école et dans tous les autres cadres 7. Interdire les pratiques néfastes, telles que la mutilation génitale féminine et le mariage précoce d’enfants 8. Élaborer des dispositions législatives pour la protection des enfants nécessitant des soins alternatifs, particulièrement les orphelins et les enfants vulnérables 9. Veiller à ce qu’il y ait un système de justice spécialisé ou à part pour mineurs reposant sur le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant 10. Fournir des mécanismes d’application et de mise en œuvre des lois relatives aux enfants. 49 5 LES INVESTISSEMENTS PUBLICS DANS LES ENFANTS D’AFRIQUE 5.1 Introduction : pourquoi investir dans les enfants ? Les enfants ont une série de droits d’accès aux services essentiels tels que les soins de santé, le développement et l’éducation de la petite enfance. Les privations subies durant l’enfance entrainent des conséquences négatives et durables sur le développement physique et cognitif. Par conséquent les gouvernements sont obligés de s’assurer que les besoins fondamentaux des enfants sont satisfaits à ce stade crucial de leur croissance et de leur développement. Les gouvernements sont tenus d’investir dans la survie et le bien-être de leurs enfants. Encadré 5.1 Cinq bonnes raisons d’investir dans les enfants Le principe d’investir dans les enfants évoque rarement la controverse. De quelque manière que nous le considérions, investir dans un enfant c’est investir dans notre avenir commun : le monde de demain va hériter des enfants d’aujourd’hui. La croissance et la prospérité des nations dépendront fortement sur la survie, la santé, l’éducation et la protection de leurs citoyens, en particulier les plus jeunes. Il y a de nombreuses raisons pour investir dans les enfants, parmi lesquelles il convient de noter les cinq suivantes : • • • • • Investir dans les enfants est indispensable pour garantir la réalisation de leurs droits L’enfance est une période propice unique Les bénéfices valent largement les couts Les bénéfices ne sont pas limités à ceux qui reçoivent les investissements Investir dans les enfants peut aider à promouvoir des sociétés équitables et inclusives. INVESTIR DANS LES ENFANTS N’EST PAS SEULEMENT LA CHOSE A FAIRE, C’EST AUSSI TRES JUDICIEUX! Nicholas Rees, Spécialiste de l’analyse politique, UNICEF, 2012 5.2 Plus tôt dans la vie se fera l’investissement, plus grand sera le gain Des bénéfices individuels et sociaux sont obtenus des investissements dans la santé de la petite enfance. Les conditions qui sont présentes durant ce stade de la vie d’un enfant affectent et fixent les trajectoires pour la santé, le comportement et l’apprentissage des enfants toute leur vie. En termes de bénéfices privés, les enfants qui ont une bonne santé ont plus de chance d’avoir de meilleurs résultats scolaires, au moyen de la fréquentation et de la performance scolaires et au moyen d’une performance et d’une productivité mentale et physique renforcées. Ceci à son tour aide à briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle en améliorant les possibilités d’emploi et de génération de revenus. Le graphique 5.1 montre le ratio avantages-coûts des investissements dans certaines interventions nutritionnelles dont bénéficient les enfants. Ces ratios résument le rapport général qualité-prix et donnent un aperçu du taux de gain des investissements dans ces secteurs. Il est évident que le bénéfice des interventions nutritionnelles qui ciblent les enfants est en général très élevé. Par exemple, pour chaque dollar dépensé dans les suppléments d’iode, le bénéfice est estimé à 120 dollars E.-U (Horton, Alderman and Rivera 2008). D’autres interventions nutritionnelles, telles que l’allaitement au sein, le déparasitage, les suppléments de Vitamine A et 50 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ l’iodation du sel ont également des ratios avantages-couts très élevés. Les taux de gain relatifs à la promotion de l’allaitement maternel étaient estimés de 5:1 à 67:1, tandis que le taux de gain des investissements dans le déparasitage variait de 3:1 à 60:1. Ces bénéfices se manifestent par les enfants en bonne santé qui ont plus de chance d’avoir de meilleurs résultats scolaires, au moyen de la fréquentation et de la performance scolaires, une performance et une productivité mentale et physique renforcées et l’amélioration qui s’ensuit de possibilités d’emploi et de génération de revenus avec un bien être meilleur. Graphique 5.1 Ratio coûts/avantages des investissements dans les interventions nutritionnelles Iodisation du sel Promotion de l'allaitement au sein Dé Déparasitage i Suppléments de Vitamine A Suppléments d'iode 0 50 100 150 Ratio coûts/avantages Source : Horton, Alderman & Rivera 2008 Les gains sociaux des investissements dans la santé de la petite enfance vont probablement avoir comme résultats des jeunes et des adultes en bonne santé qui auront plus de chance de réaliser leur potentiel de développement et d’avoir une productivité plus élevée, du fait de leur efficacité à assimiler les connaissances et leur possession de capacités cognitives et physiques plus fortes (Rees, Chai and Anthony 2012). Les bénéfices sociaux des investissements dans la santé comportent également une dimension démographique par l’augmentation des revenus par tête qui résulte de la réduction des taux de fécondité et l’augmentation de la proportion de la population en âge de travailler (Rees, Chai and Anthony 2012). Encadré 5.2 Rendements économiques à long terme des investissements précoces dans la nutrition • Les estimations montrent qu’un enfant qui souffre de la malnutrition a en moyenne un retard de sept mois pour commencer l’école, et potentiellement une réduction de 10 à 17 % de ses revenus toute sa vie, ce qui nuit au capital humain futur et génère des pertes estimées de 2 à 3 % du PIB national (La Banque Mondiale 2012c). • Pour chaque dollar investi dans les programmes de nutrition dans le contexte d’un pays en développement, il y a un rendement correspondant d’au moins 3 dollars E.-U., peut-être beaucoup plus élevé si les programmes ont pour cible les enfants souffrant de la malnutrition (Glewwe et al. 2001). • Les pertes de revenus individuels adultes moyens causées par le retard de croissance étaient estimées à 22 % (Grantham-McGregor et al. 2007). Dans l’Ethiopie rurale, un écart type de 1 du poids par rapport à la taille a augmenté les rémunérations de 29 % (Croppenstedt and Muller 2000). • Une perte de 1 % dans la taille adulte à cause du retard de croissance est associée à une perte de 1,4 % dans la productivité (Hunt 2005). • La valeur médiane des pertes annuelles de productivité physique causées par la carence en fer est d’environ 0,57 % du PIB (Horton and Ross 2007) et la valeur médiane des bénéfices pour chaque dollar investi pour réduire la carence en fer va jusqu’à 6 dollars E.-U. (Horton et Ross 2007). Les investissements dans la nutrition peuvent annuler les effets négatifs qui incluent le retard de croissance, un poids bas pour l’âge et une réussite scolaire médiocre, lesquels peuvent compromettre ensemble la productivité d’une personne à l’âge adulte. Une étude de la Banque Mondiale a estimé que les gains économiques futurs obtenus suite à la prévention d’un enfant qui nait avec un poids bas sont 51 ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique d’environ 500 dollars E.-U. , et que 40 % de ces bénéfices sont dus aux capacités cognitives plus élevées et à la productivité accrue de l’enfant (Alderman and Behrman 2006). En raison des coûts et des pertes accrus des soins de santé résultant d’une fonction cognitive médiocre et de déficits causés par la malnutrition sur la scolarisation et la capacité d’apprentissage, l’Afrique subsaharienne a perdu au moins 2 à 3 % de croissance de PIB annuellement (Garcia, Virata et Dunkelberg 2008). Inversement, le coût de l’échec à investir dans les enfants va peser lourdement dans le parcours de la vie des enfants. Les carences qui ont lieu durant l’enfance dans des domaines tels que la nutrition entrainent des défauts physiques et cognitifs irréversibles. En ce qui concerne la santé, investir dans les soins de santé maternels pré et périnatals et les soins de santé aux enfants a des bénéfices à long terme liés à la santé sous forme de prévention de décès et de handicaps, avec d’importantes implications sur la productivité future, la réduction de la pauvreté et la croissance. Il y a également l’annulation potentielle de pertes de la productivité causée par la maladie et le temps passé à soigner les maladies. Par exemple, dans les régions où le paludisme est endémique, les travailleurs peuvent s’attendre à souffrir de deux accès de fièvres par an, perdant de 5 à 10 jours de travail à chaque fois (Bloom et al, 2008 cité dans Rees, Chai and Anthony 2012). Des études sur les investissements dans les soins maternels pré et périnatals ont montré des résultats considérables dans la prévention de handicaps. Par exemple : • Investir dans l’offre de suppléments d’acide folique pour les femmes avant et après la grossesse et durant le premier trimestre peut aider à prévenir environ 70 % des cas de Spina bifida, un handicap qui affecte de 1000 à 3000 enfants sur un million en Afrique (Spina Bifida Association of America 2009, cité dans ACPF 2010a). • Investir dans les sages-femmes qualifiées peut éliminer l’asphyxie durant l’accouchement touchant de nombreux enfants qui ont des difficultés d’apprentissage et des handicaps comme la paralysie cérébrale (UNICEF 2008b cité dans UNESCO 2010). • Investir dans des mesures pour agir contre la carence maternelle en iode peut empêcher 18 millions de bébés de naître avec des handicaps mentaux, et investir dans la vitamine A peut éviter qu’environ 350 OOO enfants dans les pays en développement naissent aveugles (Micronutrient Initiative et al. 2009, cité dans UNESCO 2010). Des arguments similaires peuvent être faits en faveur les investissements dans l’éducation de la petite enfance. Selon une étude en Bolivie, la participation dans un programme de développement de la petite enfance a fait apparaître des gains de revenus sur toute une vie de 1,7 à 3,7 fois supérieurs aux investissements initiaux (Behrman et al 2004). Engle et al (2011) ont constaté que les bénéfices économiques potentiels à long terme de l’augmentation de la fréquentation préscolaire dans 73 pays à travers le monde variaient de 11 à 34 milliards de dollars E.-U., ce qui n’inclue pas les bénéfices potentiels en termes de réduction de crime ou d’amélioration des compétences parentales. Des preuves suggèrent que les bénéfices des investissements effectués au niveau préscolaire peuvent être supérieurs à ceux effectués à des stades ultérieurs dans l’éducation des enfants. 52 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Diagramme 5.1 Retour sur investissement dans le pré-scolaire Pré-école Ecole Post-école Adapté de: Heckman et Masterov 2007 Tandis que ces bénéfices individuels sont obtenus en raison de la participation dans les programmes de DPE, des bénéfices sociaux également importants reviennent à la société en général. Lorsqu’ils sont exposés aux interventions de la petite enfance, les enfants ont plus de chance d’être employés, autosuffisants et moins dépendants du système de protection sociale ; lorsqu’ils reçoivent un bon départ dans la vie, ils ont de meilleures perspectives d’emploi. Ceci contribue à des taux de criminalité réduits et des réductions qui en découlent dans les dépenses gouvernementales sur la protection sociale, la prévention de la criminalité et l’incarcération, ainsi que des recettes fiscales accrues (Rees, Chai and Anthony 2012). Une étude en Égypte a constaté que pour chaque dollar investi dans la scolarisation pré-primaire, il y a un bénéfice d’environ 5,81 dollars E.- U. sous forme de productivité accrue de toute la vie (Janssens et al. 2001). 5.3 Les prestations de services pour enfants : la situation Investir dans les enfants signifie, entre autre, prendre les dispositions nécessaires pour répondre à leurs besoins fondamentaux, avec l’assurance de leur accès aux services indispensables pour leur développement physique et cognitif. Les performances des gouvernements en la matière sont mesurées en utilisant deux composantes complémentaires, chacune constituée d’ensembles distincts d’indicateurs. La première se rapporte aux dépenses budgétaires sur les secteurs dont bénéficient les enfants ; celleci est destinée à rendre compte des engagements des gouvernements à utiliser le maximum de ressources disponibles pour répondre aux besoins fondamentaux des enfants. La deuxième mesure les résultats de bien-être des enfants obtenus en termes d’accès aux services essentiels tels que l’éducation (primaire ainsi que secondaire), l’eau potable salubre, des installations d’assainissements adéquates et la nutrition. Cette dernière composante examine également d’autres indicateurs tels que les taux de mortalité infantile et le statut nutritionnel. Une combinaison de ces deux composantes produit l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux, qui montre la performance relative des gouvernements dans l’offre de services essentiels et la réponse aux besoins fondamentaux des enfants. Cette section du rapport présente la situation et le progrès accompli dans le contexte de cette mesure composite. 5.3.1 Engagement budgétaire : quel est le bilan des gouvernements africains ? Un budget national est une optique idéale par laquelle l’engagement du gouvernement au bien-être de l’enfant peut être examiné. A quel degré les gouvernements sont-ils engagés à utiliser le maximum de ressources disponibles dans les secteurs dont bénéficient les enfants ? Afin de se pencher sur cette question et d’évaluer les progrès accomplis durant les dernières cinq années, nous avons mesuré les proportions des budgets nationaux des gouvernements allouées aux secteurs dont bénéficient les enfants. 53 ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique Les proportions exactes des dépenses budgétaires nationales sur les programmes et les projets qui visent directement les enfants ne sont pas disponibles publiquement; par conséquent, nous avons utilisé les proportions des budgets nationaux dépensés sur les secteurs dont bénéficient les enfants comme mesures indirectes des engagements budgétaires aux enfants. Cette option comporte toutefois des limites, dans le sens où une part du budget allouée à ces secteurs pourrait avoir été dépensée sur des initiatives qui ne visent pas les enfants39. Malgré ces limites, en l’absence de données plus ciblées, ces mesures fournissent une évaluation raisonnable des engagements budgétaires aux enfants. Nous avons utilisé les données disponibles les plus récentes à propos des cinq indicateurs suivants, relatives au budget, pour construire l’Indice de l’Engagement Budgétaire : • Les dépenses de santé en pourcentage des dépenses gouvernementales totales • Les dépenses publiques sur l’éducation en pourcentage du PIB • Le pourcentage du budget pour les vaccins PEV systématiques financés par le gouvernement • Les dépenses militaires et de défense en pourcentage du PIB • Le changement en pourcentage des dépenses gouvernementales sur la santé depuis 2004. L’utilisation des proportions des dépenses sur les secteurs dont bénéficient les enfants plutôt que le montant absolu du budget en termes monétaires a des avantages additionnels pour le contrôle des différences de statut économique et de taille de population des pays, et l’offre d’une mesure normalisée d’évaluation de la performance relative. Ces proportions sont converties en valeur de scores et sont ensuite combinées pour obtenir l’Indice d’Engagement Budgétaire, une des deux composantes de l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux. A quoi ressemble la situation actuellement, et comment se compare t-elle à la situation d’il y a cinq ans, en particulier en ce qui concerne l’engagement à divers objectifs internationaux ? Dépenses de santé Le Tableau 5.1 présente un aperçu des situations des dépenses nationales sur la santé à travers l’Afrique. Il montre des niveaux variés d’engagements gouvernementaux dans cet important secteur. Les dépenses moyennes de santé en Afrique sont d’environ 11 %, et le plus important investisseur dans le secteur est le Gouvernement du Rwanda (23,7 %). Les gouvernements du Libéria et du Malawi ont également alloué un pourcentage relativement élevé de leurs budgets respectifs (environ 19 %) au secteur de santé. A l’autre extrémité de l’éventail, le Tchad et l’Érythrée dépensent seulement 3,3 % et 3,6 % de leurs budgets respectifs sur la santé. _____________________________________ 39 L’édition 2011 du Rapport Africain sur le Bien-être des Enfants et les documents techniques de référence qui l’accompagnent offrent une discussion détaillée sur le concept de la budgétisation aux enfants, les indicateurs utilisés pour l’évaluation et d’autres considérations méthodologiques. Les lecteurs intéressés sont invités à visiter notre site web pour se référer à ces ouvrages. 54 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau 5.1 Dépenses budgétaires de santé en pourcentage des dépenses totales de l’Etat Pays Pourcentage Pays Pourcentage Rwanda 23.7 Bénin 10.5 Libéria 18.9 Maurice 9.7 Malawi 18.5 Seychelles 9.3 Zambie 16.0 Zimbabwe 8.9 Togo 15.4 Botswana 8.7 Madagascar 15.3 Cameroun 8.5 Swaziland 14.9 Algérie 8.3 Ethiopie 14.6 Burundi 8.1 Lesotho 14.6 Cap Vert 7.9 Djibouti 14.1 Libye 7.9 Comores 13.4 Guinée-Bissau 7.8 Burkina Faso 12.8 Mozambique 7.7 Afrique du Sud 12.7 Nigéria 7.5 République Centrafricaine 12.4 Guinée équatoriale 7.0 Mali 12.2 Égypte 6.9 Ghana 11.9 Côte d’Ivoire 6.8 Sénégal 11.9 Guinée 6.8 Sierra Leone 11.7 Gabon 6.6 Gambie 11.3 Congo (Brazzaville) 6.5 Niger 11.1 Namibie 6.5 Tanzanie 11.1 Maroc 6.5 Mauritanie 10.9 Angola 6.1 Rép. dém. du Congo 10.8 Kenya 5.9 Ouganda 10.8 São Tomé et Príncipe 5.6 Tunisie 10.8 Érythrée 3.6 Soudan 10.6 Tchad 3.3 Source : Basé sur les données des Comptes nationaux de la santé de l’OMS 2013. Comment les pays Africains s’en sortent-ils par rapport à l’objectif d’Abuja de consacrer 15 % de leur budget national à la santé ? Tel qu’on peut le voir dans le Graphique 5.1, seulement six pays (Rwanda, Libéria, Malawi, Zambie, Togo et Madagascar) ont atteint l’objectif d’Abuja. Les dépenses moyennes de santé des gouvernements Africains sont inférieures de quatre points de pourcentage à l’engagement d’Abuja. 55 ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique Graphique 5.2 Comparaison des dépenses de santé dans certains pays par rapport à l'Objectif d'Abuja &!" !# &!"!# Engagement E ngagement d d'Abuja 'Abuja 15% 15% &'#(% &'#)% $%" !# $%"!# &*#+% &)#,% &)#"% &,#(% &,#*% &,#*% &+#*% *#*% *#)% *#)% *#)% *#&% )#(% )#*% "#*% "#"% TTchad chad Erythrée E rythrée São S ão Tomé TTo omé et et Principe Principe Kenya Ke nya Angola A ngola Maroc Mar oc Namibie N amibie Congo C ongo (Brazzaville) (Brazzaville) Gabon Ga bon AFRIQUE A FRIQUE ((MÉDIANE) MÉDIANE) LLesotho esotho Ethiopie E thiopie Swaziland S waziland Madagascar Mad agascar Togo To go Zambie Z ambie Malawi M alawi Libéria Li béria !"!# !" !# Rwanda R wanda Pourcentage P ourcentage !"#$% Source : Basé sur des données de l’OMS 2013 Dépenses d’éducation Le Tableau 5.2 montre les niveaux de dépenses nationales sur l’éducation de différents pays en Afrique. Le Lesotho a fait preuve d’un engagement élevé pour le secteur de l’éducation en y consacrant 13 % de son PIB. D’autres gouvernements qui ont dépensé des proportions relativement élevées de leurs revenus nationaux sur l’éducation incluent Djibouti, la Namibie et le Ghana. 56 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau 5.2 Dépenses publiques d’éducation en pourcentage du PIB Pays Pourcentage Pays Pourcentage Lesotho 13.0 Togo 4.6 Djibouti 8.4 Niger 4.5 Namibie 8.4 Algérie 4.3 Ghana 8.2 Gambie 3.9 Botswana 7.8 Gabon 3.8 Swaziland 7.8 Égypte 3.8 Comores 7.6 Mauritanie 3.7 Kenya 6.7 Maurice 3.7 Congo (Brazzaville) 6.2 Tanzanie 6.2 Angola 3.5 Tunisie 6.2 Burkina Faso 3.4 Burundi 6.1 Cameroun 3.2 Afrique du Sud 6.0 Ouganda 3.2 Cap Vert 5.6 Guinée 3.1 Sénégal 5.6 Madagascar 2.8 Malawi 5.4 Sierra Leone 2.7 Maroc 5.4 Tchad 2.6 Bénin 5.3 Rép. dém. du Congo 2.5 Mozambique 5.0 Zimbabwe 2.5 Rwanda 4.8 Érythrée 2.1 Seychelles 4.8 Libéria 1.9 Ethiopie 4.7 Zambie 1.3 Mali 4.7 République Centrafricaine 1.2 Côte d’Ivoire 4.6 Guinée équatoriale 0.6 Source : Basé sur des données de l’Institut de Statistiques de l’UNESCO 2013. Comment comparer ces chiffres aux objectifs internationaux, et en particulier l’engagement de Dakar de 2000, dans lequel les gouvernements se sont engagés à augmenter leurs allocations budgétaires à l’éducation à hauteur de 9 % du PIB en 2010 ? Notre analyse montre que ,parmi les 52 pays Africains évalués, seulement un (le Lesotho) a honoré l’engagement minimum de Dakar. Les autres pays ont alloué, en moyenne, seulement 4,6 du PIB à ce secteur important qui est largement axé sur les enfants (voir le Graphique 5.3). 57 ___________________________________________________________ Graphique 5.3 Les investissements publics dans les enfants d’Afrique Comparaison des dépenses d’éducation de certains pays avec l’engagement minimum de Dakar 18 Pourcentage P ourcentage Engagement E ngagement m minimum inimum d de eD Dakar akar 9 9% %d du u PIB PIB 13.0 1 3.0 9 8.4 8 .4 8.4 8 .4 8.2 8 .2 7.8 7 .8 7.8 7 .8 7.6 7 .6 6.7 6 .7 2.7 2 .7 2.6 2 .6 2.5 2 .5 2.5 2 .5 2.1 2. 1 1.9 1 .9 1.3 1 .3 1.2 1 .2 0.6 Guinée Gu inée Equatoriale Equatoriale 2.8 2 .8 République R épublique Centrafricaine Centrafricaine 4.6 4 .6 Zambie Z ambie Libéria Li béria Erythrée E rythrée Zimbabwe Z imbabwe Rép.Dém. R ép.Dém. du du Congo Congo TTchad chad Sierra S ierra Leone Leone Madagascar Mad agascar AFRIQUE A FRIQUE ((MÉDIANE) MÉDIANE) Kenya Ke nya Comores C omores Swaziland S waziland Botswana B otswana Ghana Gha na Namibie N amibie Djibouti Dji bouti LLesotho esotho 0 Source : Sur la base de données de l’Institut pour les statistiques de l’UNESCO 2013 Dépenses militaires Selon les informations disponibles, les dépenses militaires sont généralement réduites dans la majorité des pays en Afrique, en particulier comparativement aux budgets de la santé et de l’éducation. Les dépenses moyennes pour les charges liées au secteur militaire en Afrique sont d’environ 1,6 % du PIB (voir le Graphique 5.4 pour les pays qui ont les proportions de dépenses les plus élevées et les plus basses dans le secteur). Les pays qui dépensent le moins incluent Maurice, le Ghana et le Cap Vert. Les pays avec un pourcentage relativement élevé de dépenses militaires incluent l’Algérie, la Namibie, la Mauritanie, Djibouti et la Guinée Équatoriale, qui dépensent tous environ 4 % de leur PIB sur le secteur (voir le Tableau A3.5 dans l’Annexe pour plus d’informations). Graphique 5.4 Pays avec les pourcentages de dépenses militaires les plus basses et les plus élevées en 2011 4 4.4 4 .4 3 4.0 4 .0 3.8 3 .8 3.7 3 .7 3.7 3 .7 3.5 3 .5 3.4 3 .4 3.4 3 .4 0.8 0 .8 0.8 0 .8 0.7 0 .7 0.6 0 .6 0.5 0 .5 0.3 0.2 Gambie Ga mbie Cap C ap Vert Ve V er t Ghana Gha na Maurice M aurice (Rép. (Rép. de) de) 1.6 1 .6 Madagascar Mad agascar 1 Malawi M alawi 2 Ethiopie E thiopie Pourcentage P ourcentage 5 AFRIQUE A FRIQUE (MEDIANE) (MEDIANE) Maroc Mar oc Soudan S oudan Angola A ngola Guinée Gu inée Equatoriale Equatoriale Djibouti Dji bouti Mauritanie M auritanie Namibie N amibie Algérie A lgérie 0 Source : Sur la base de données de SIPRI 2013 58 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ 5.3.2 Progrès de l’engagement budgétaire En vue de faire une évaluation générale du progrès accompli dans les engagements budgétaires par les pays Africains, les changements relatifs dans la proportion des dépenses budgétaires nationales de santé et l’éducation entre 2005 et 2011 ont été pris en considération. Comme l’illustre le Graphique 5.5, le Burundi et le Togo ont effectué des augmentations considérables, en particulier dans les dépenses de santé. De même, le Congo Brazzaville et la Tanzanie ont connu une augmentation double et triple respectivement dans les dépenses d’éducation au cours de la période de six années. Des pays comme la Gambie et les Comores ont également augmenté leurs budgets dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Pays ayant montré d’importantes évolutions en pourcentage dans les dépenses budgétaires de santé et d’éducation entre 2005 et 2011 300 Dépenses de santé 250 Dépenses d'éducation 200 150 100 50 0 Burundi Togo Mauritanie Gambie Madagascar Comores Ethiopie Guinée Sierra Leone Congo (Brazzaville) Rwanda Ghana Angola Swaziland -50 Tanzanie Accroissement en pou urcentage des dépenses budgé étaires Graphique 5.5 Source : Basé sur des données de l’OMS 2013 et de l’Institut pour les statistiques de l’UNESCO 2013, et d’ACPF 2008 Tandis que les statistiques de dépenses fournissent des informations sur les niveaux d’investissements dans différents secteurs dans les pays individuels, elles ne nous donnent pas en soi une estimation précise des investissements généraux dans le capital humain ou le bienêtre de l’enfant. Pour ces raisons, ces chiffres sectoriels sont intégrés dans un Indice d’Engagement Budgétaire40 qui fournit une mesure composite de la performance relative des gouvernements africains dans les investissements dans le bien-être de l’enfant (voir Tableau 5.3). En se basant sur l’Indice d’Engagement Budgétaire, les gouvernements de la Gambie, d’Afrique du Sud, du Swaziland, du Nigéria, de la Tunisie, du Libéria, de Maurice, du Lesotho, du Cap Vert et des Seychelles enregistrent un score élevé. Les gouvernements de l’Érythrée, de Sao Tomé et Principe, du Tchad, du Zimbabwe, de l’Angola, de la Guinée, de l’Ouganda, du Cameroun, de la Mauritanie et de la Guinée Équatoriale enregistrent un score plus bas selon cet indice. _____________________________________ 40 59 Veuillez vous référer à l’Annexe 1 pour les détails sur la méthodologie. ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique Le groupe de pays qui ont obtenu un classement relativement élevé à l’Indice d’Engagement Budgétaire est constitué de pays qui sont bien développés ainsi que moins développés sur le plan économique (l’Afrique du Sud, la Tunisie, Maurice, les Seychelles et le Cap Vert ont des niveaux de développement économique relativement élevés, tandis que le Libéria et le Lesotho se situent à des niveaux de développement économique relativement bas). De même, le groupe de pays qui ont eu des résultats relativement médiocres à l’Indice d’Engagement Budgétaire inclue certains des pays les plus riches et les plus pauvres du continent. Par exemple, le Gouvernement de la Guinée Équatoriale a un PIB par habitant de 8 875 dollars E.-U. environ vingt fois la moyenne Africaine (voir l’Annexe 3) ; pourtant la Guinée Équatoriale est le pays qui est le moins engagé à utiliser le maximum des ressources disponibles pour la réalisation des droits et du bien-être de l’enfant, tel que stipulé par la CDE et la CADBE. Il ne semble donc pas y avoir de corrélation entre le classement d’un pays basé sur l’Indice d’Engagement Budgétaire et les ressources dont il dispose. 60 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau 5.3 Classement basé sur l’Indice d’engagement budgétaire 2013 Score pour 2013 Rang 2013 Score pour 2013 Rang 2013 Gambie 0.6114 1 Bénin 0.3832 27 Afrique du Sud 0.5886 2 Kenya 0.3804 28 Swaziland 0.5680 3 Comores 0.3795 29 Nigéria 0.5668 4 Burkina Faso 0.3760 30 Tunisie 0.5621 5 Niger 0.3753 31 Libéria 0.5599 6 Soudan 0.3751 32 Maurice 0.5532 7 Mali 0.3649 33 Lesotho 0.5415 8 Zambie 0.3640 34 Cap Vert 0.5300 9 Côte d'Ivoire 0.3634 35 Seychelles 0.5288 10 Congo 0.3633 36 Rwanda 0.5107 11 Sierra Leone 0.3595 37 Ghana 0.5095 12 Mozambique 0.3522 38 Botswana 0.5089 13 Guinée-Bissau 0.3521 39 Malawi 0.4885 14 Algérie 0.3491 40 Togo 0.4804 15 Djibouti 0.3204 41 Madagascar 0.4602 16 Rép.Dém.Congo 0.3136 42 Libye 0.4524 17 Guinée Equatoriale 0.3107 43 Egypte 0.4391 18 Mauritanie 0.3028 44 Burundi 0.4370 19 Cameroun 0.2877 45 Gabon 0.4349 20 Ouganda 0.2568 46 Ethiopie 0.4343 21 Guinée 0.2449 47 République Unie de Tanzanie 0.4303 22 Angola 0.2405 48 Sénégal 0.4169 23 Zimbabwe 0.2314 49 Maroc 0.4090 24 Tchad 0.1400 50 République Centrafricaine 0.3872 25 São Tomé et Príncipe 0.0960 51 Namibie 0.3847 26 Érythrée 0.0816 52 Pays Pays Source : Développé par ACPF 2013 5.3.3 Le bilan des résultats quant au bien-être de l’enfant Les dépenses budgétaires montrent un aspect seulement de la situation. Une utilisation rationnelle des budgets et l’efficacité dans l’obtention de résultats pertinents sont des considérations tout aussi importantes dans l’évaluation de la redevabilité aux enfants. La question évidente qui se pose est donc : dans quelle mesure les dépenses budgétaires se traduisent-elles par des résultats concrets de bien-être de l’enfant ? Tel que décrit dans la méthodologie en Annexe 1, et discuté en détail dans des publications séparées41, l’obtention des résultats de bien-être de l’enfant a été examinée en utilisant les _____________________________________ 41 61 ACPF (2009). Governance and Child Wellbeing: How to measure government performance monitoring. Addis Ababa: The African Child Policy Forum; Mekonen, Y. (2010). Measuring Government Performance in Realising Child Rights and Child Wellbeing: The Approach and Indicators, Child Indicators Research, Volume 3, Issue 2, pp 205-241.. ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique indicateurs qui ont trait à l’accès aux services de base et aux résultats du bien-être de l’enfant. Ces indicateurs sont agrégés pour produire l’Indice d’Obtention des Résultats du Bien-être de l’enfant, l’autre composante de l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux. Sur la base de l’Indice d’obtention des résultats du Bien-être de l’enfant, les meilleurs et les plus mauvais performants figurent dans le Tableau 5.4. Tableau 5.4 Pays en tête et en fin de classement pour l’obtention de bons résultats sur le bien-être de l’enfant Les dix premiers Score Les dix derniers Score Libye 0.7354 Tchad 0.2143 Tunisie 0.7263 République Centrafricaine 0.3072 Egypte 0.7220 Niger 0.3154 Seychelles 0.7005 Mali 0.3211 Algérie 0.6908 Togo 0.3332 Maurice 0.6826 Rép.Dém.Congo 0.3655 Botswana 0.6722 Côte d'Ivoire 0.3795 Afrique du Sud 0.6597 Érythrée 0.3848 Cap Vert 0.6542 Guinée-Bissau 0.3927 São Tomé et Príncipe 0.6285 Bénin 0.3947 The t Source : Développé par ACPF 2013. 5.3.4 Bilan de la réponse aux besoins fondamentaux des enfants Lorsque les deux indices discutés ci-dessus (l’Indice d’Engagement Budgétaire et l’Indice d’Obtention des Résultats du Bien-être de l’enfant) sont combinés ensemble, ils mesurent la performance dans la réponse aux besoins et les services pour les enfants. Sur le plan technique, ces deux indices sont agrégés pour produire l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux, qui constitue la principale dimension de l’Indice général de bienveillance envers les enfants (voir la Note Technique en Annexe 1). Conformément à cet indice combiné, les pays qui présentent le plus d’efforts en termes d’engagement budgétaire et de meilleurs résultats dans l’utilisation rationnelle des budgets pour obtenir les résultats de bien-être de l’enfant incluent, dans l’ordre de leur classement, la Tunisie, l’Afrique du Sud, Maurice, les Seychelles, la Gambie, la Libye, le Swaziland, le Cap Vert, le Botswana et l’Égypte. Qu’ont fait ces gouvernements pour obtenir des scores de performance relativement élevés ? Tous, à des niveaux variés toutefois, ont augmenté leur allocation budgétaire à la santé et à l’éducation et ont assuré une utilisation rationnelle de leurs ressources pour améliorer l’accès aux services de base et atteindre des niveaux relativement élevés de résultats de bien-être de l’enfant. Par exemple, la Gambie a presque doublé son budget de santé et d’éducation et a augmenté considérablement sa contribution au financement de son programme de vaccination. Par conséquent, ce pays a réalisé des améliorations remarquables dans l’accès des enfants aux services essentiels tels que la vaccination et l’éducation, en particulier l’éducation secondaire pour les garçons ainsi que les filles. La Gambie figure également parmi les pays qui ont réduit considérablement la mortalité infantile durant les cinq dernières années. Les autres pays qui ont réalisé un score élevé à l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux, en grande partie ont obtenu des résultats similaires en améliorant l’accès aux services relatifs aux enfants et en augmentant les allocations budgétaires aux secteurs dont ils bénéficient. 62 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau 5.5 Classement et scores de l’Indice de la réponse aux besoins fondamentaux 2013 Scores Rang Zambie 0.4362 27 2 Djibouti 0.4261 28 0.6179 3 Ethiopie 0.4146 29 Seychelles 0.6147 4 Comores 0.4113 30 Gambie 0.6011 5 Burkina Faso 0.4111 31 Libye 0.5939 6 Togo 0.4068 32 Swaziland 0.5936 7 Guinée Equatoriale 0.4064 33 Cap Vert 0.5921 8 Mozambique 0.3945 34 Botswana 0.5906 9 Sierra Leone 0.3939 35 Egypte 0.5806 10 Zimbabwe 0.3917 36 Rwanda 0.5556 11 Soudan 0.3897 37 Malawi 0.5254 12 Bénin 0.3889 38 Lesotho 0.5208 13 Ouganda 0.3866 39 Algérie 0.5199 14 Guinée-Bissau 0.3724 40 Ghana 0.5181 15 Côte d'Ivoire 0.3715 41 Maroc 0.5088 16 Cameroun 0.3686 42 Nigéria 0.5003 17 Angola 0.3625 43 Gabon 0.5001 18 São Tomé and Príncipe 0.3622 44 Libéria 0.4999 19 Mauritanie 0.3496 45 Namibie 0.4842 20 République Centrafricaine 0.3472 46 Burundi 0.4804 21 Niger 0.3453 47 Sénégal 0.4692 22 Mali 0.3430 48 Madagascar 0.4436 23 Rép.Dém.Congo 0.3395 49 Tanzanie 0.4429 24 Guinée 0.3199 50 Kenya 0.4428 25 Érythrée 0.2332 51 Congo 0.4416 26 Tchad 0.1772 52 Pays Scores Rang Tunisie 0.6442 1 Afrique du Sud 0.6241 Maurice Pays Source : Développé par ACPF 2013. Les gouvernements du Tchad, de l’Érythrée, de la Guinée, de la RDC, du Mali, du Niger, de la RCA, de la Mauritanie, de São Tomé et Príncipe et de l’Angola, qui ont eu les scores les plus bas à l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux des Enfants, sont parmi les moins engagés en termes d’allocations de budgets aux programmes qui ciblent les enfants, et n’ont pas eu une bonne performance dans l’utilisation de leurs ressources pour amener des changements positifs dans les résultats du bien-être de l’enfant. Ces pays présentent des pourcentages plus élevés d’enfants qui souffrent de malnutrition et sont privés de services de base tels que l’eau potable salubre et installations d’assainissement. 63 ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique 5.4 Progrès dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants Afin de mettre en exergue le progrès ou son absence dans les efforts des gouvernements en vue de répondre aux besoins fondamentaux des enfants durant les cinq dernières années, les classements de la performance des pays entre 2008 et 2013 ont été comparés. La comparaison a montré des changements considérables dans les performances des gouvernements durant cette période (voir le Graphique 5.6). Les gouvernements de la Gambie, du Libéria et de l’Ethiopie, par exemple, ont accompli des progrès considérables en termes d’amélioration de l’accès d’enfants aux services essentiels (UNICEF 2013). Leurs classements, basés sur l’Indice de Réponse aux besoins fondamentaux des Enfants, ont progressé de 22 à 25 places durant les cinq années entre 2008 et 2013. Les pays comme les Comores et le Burundi ont progressé de plusieurs places dans leurs classements également dans la prestation des services de base pour les enfants. Plusieurs facteurs ont contribué à ces résultats. Par exemple, le Gouvernement du Libéria a réalisé d’importantes améliorations dans la survie des enfants, la nutrition et l’accès à l’éducation, en particulier des filles au niveau primaire ainsi que secondaire, durant les dernières cinq années. L’Ethiopie a augmenté son budget du secteur de santé, accompli des progrès dans la survie des enfants, et augmenté l’accès à l’eau potable et aux installations d’assainissement ainsi qu’à l’éducation primaire et secondaire. Graphique 5.6 Hausse et baisse des performances des gouvernements dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants entre 2008 et 2013 30 Mali M ali -2 -24 4 Mauritanie M auritanie -23 -23 Ouganda O uganda -1 -16 6 Cameroun C ameroun -1 -16 6 Burkina B urkina Faso Faso -3 -31 1 Niger N iger -12 -12 Nigéria N igéria 10 10 Madagascar M adagascar 1 10 0 Guinée Gu inée Equatoriale Equatoriale 10 10 Burundi B urundi 15 15 Rwanda R wanda 1 10 0 Rép. R ép. Dé Dém m Congo Congo -12 -12 -2 0 -20 Djibouti Dji bouti -11 -11 -10 -10 Perdants P erdants dans dans le le classement classement Namibie N amibie -10 -10 0 Comores C omores 17 17 Ethiopie E thiopie 22 22 LLibéria ibéria 23 23 Changement C hangement d de e rrang ang 10 Gambie Ga mbie 25 25 20 Sierra S ierra Leone Leo e ne 11 11 Gagnants G agnants d dans ans lle e cclassement lassement -3 0 -30 -40 -4 0 Source : Développé par ACPF 2013 Un certain nombre de pays ont enregistré une performance relativement médiocre. Ces pays incluent le Mali, la Mauritanie, l’Ouganda, le Cameroun et le Burkina Faso. Ces gouvernements ont diminué les allocations budgétaires aux secteurs dont bénéficient les enfants, ce qui a, par la suite, affecté l’accès des enfants aux services essentiels et leur bien-être général. Par exemple, la proportion du budget national de la Mauritanie alloué à son programme de vaccination a diminué considérablement, tandis que ses dépenses militaires ont triplé. L’accès aux installations d’assainissement et à l’eau potable a diminué également en Mauritanie durant les dernières années. Voir le Tableau A2.4 en Annexe 2 pour les valeurs et les classements de l’indice de tous les pays entre 2008 et 2013. 64 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ 5.5 Équité et égalité : l’élément négligé de la budgétisation envers les enfants … Ce qui est important dans la détermination de la mortalité et de la santé dans une société est moins la santé générale de cette société et plus la manière égalitaire dont la richesse est répartie. Plus la richesse est répartie de façon égalitaire, meilleure sera la santé de cette société. Une implication politique… est que la meilleure manière d’améliorer la santé dans une société serait de prendre des mesures en vue de répartir la richesse aussi égalitairement que possible (British Medical Journal: Editorial 1996). En plus de l’augmentation des allocations budgétaires et de l’utilisation efficace des ressources pour le développement social, l’amélioration dans le bien-être de l’enfant requiert également une distribution équitable de ces allocations en vue de lutter contre les inégalités. Une répartition inégale des ressources va entraver le progrès dans le bien-être de l’enfant, en particulier si les données sont désagrégées par groupes socio-économiques. Les pays avec une égalité plus grande ont des niveaux plus bas de pauvreté enfantine et de meilleurs résultats de bien-être de l’enfant. Par exemple, à un niveau moyen d’inégalité, une hausse de 1 % d’inégalité, mesuré par le Coefficient Gini, est associé avec une hausse de 0,5 dans le taux de mortalité infantile (Filmer et Pritchett 1999). Dans les sociétés avec une inégalité plus grande, les taux de poids bas à la naissance étaient plus élevés et les taux de vaccination étaient considérablement inférieurs. Une autre étude dans 20 pays par Steckel (1983) a montré qu’une plus grande inégalité de revenus était fortement associée avec une taille plus petite (cité dans Lynch et al. 2004). Dans les sociétés inégalitaires, les inégalités qui existent sont d’ordinaire exacerbées, de la sorte élargissant l’écart entre les riches et les pauvres. Par conséquent, un pourcentage croissant de pauvres auront un accès médiocre aux services d’éducation et de soins de santé. Par exemple, tel qu’illustré dans le Graphique 5.7, 90 % des enfants des plus pauvres quintiles atteints d’Infection Respiratoire Aigue (IRA) au Tchad n’ont pas été emmenés dans un établissement de santé. Ce pourcentage était de 79 % au Zimbabwe et de 78 % en Ethiopie (La Banque mondiale 2011). Graphique 5.7 Pourcentage d’enfants des quintiles les plus pauvres atteints d’IRA qui ne sont pas amenés à un établissement de santé (2003-2008) Malawi 69 Guinée 69 Cameroun 69 Bénin 69 71 Burkina Faso % des enfants des quintiles les plus pauvres 73 Mali Ethiopie 78 Zimbabwe 79 90 Tchad 0 20 40 60 80 100 Source : Adapté du Rapport de la Banque mondiale 2011 Dans de nombreux pays, un pourcentage plus élevé d’enfants de ménages pauvres ont plus de chance d’avoir un retard de croissance et de souffrir d’insuffisance pondérale que ceux de ménages plus riches. Par exemple, au Nigéria, 54 % des enfants avec un retard de croissance modéré ou grave proviennent des 20 % les plus pauvres de la population, tandis que seulement 21 % proviennent des 21 % les plus riches (UNICEF 2009). De même de fortes disparités dans la prévalence des enfants qui souffrent d’insuffisance pondérale ont été observés au Cameroun, où 65 ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique 30 % des enfants en dessous de l’âge de cinq ans qui souffraient d’insuffisance pondérale viennent des 20 % les plus pauvres de la population, comparé à seulement 5 % venant des 20 % les plus riches (UNICEF 2012a). Graphique 5.8 Prévalence d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale dans les quintiles les plus pauvres par rapport aux plus riches entre 2006 et 2010 40 30 20 Les 20% les plus pauvres 10 Les 20% les plus riches Togo Côte d'Iviore Namibie Mozambique Gambie Kenya Bénin Cameroun Mali Nigéria Burkina Faso 0 Source : Adapté de l’UNICEF 2012a Il est de plus en plus reconnu que la prise en charge de l’équité doit être au centre des initiatives de développement. De plus en plus de pays sont en train d’adopter des initiatives qui visent à lutter contre les inégalités, principalement des mesures de protection sociale. La viabilité de ces initiatives est toutefois un défi inévitable pour de nombreux pays. Encadré 5.3 Assurer l’équité par le biais d’instruments politiques [Un…] facteur qui accentue l’inégalité en Afrique a été la privatisation accrue des services sociaux de base dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Tandis que de nombreux pays offrent des services gratuits de santé de base, les services de santé privés doivent être payés intégralement. C’est pourquoi la majorité des services de santé privés sont tout simplement inaccessibles aux personnes qui vivent dans la pauvreté. Ceci a également eu comme résultat une inégalité géographique croissante dans la répartition du personnel et des établissements de soins, ainsi qu’une inégalité accrue entre les services publics et privés. Les études ont montré que dans de nombreux pays Africains ceci a contribué à l’accroissement de la mortalité infantile et maternelle et la malnutrition. Par exemple, en Afrique Subsaharienne en 2003-2008 seulement 27 % des enfants du quintile le plus pauvre atteints d’Infection Respiratoire Aigue (IRA) avaient accès à un établissement de santé privé (La Banque mondiale 2011). De même, dans le secteur de l’éducation la privatisation de l’éducation primaire a eu pour résultat les enfants des ménages plus riches recevant une éducation bien meilleure que celle des enfants de ménages pauvres, ce qui à son tour leur permet d’obtenir de meilleurs emplois et des revenus supérieurs – un cas simple de reproduction de la classe sociale. Comme Nelson Mandela l’a déclaré à Dar es Salaam il y a quelques années : “La privatisation rapide de l’éducation de base en Afrique Subsaharienne constitue la plus grande menace à une égalité accrue dans l’avenir”. Les sociétés qui visent l’égalité des résultats - par exemple dans les services de santé de base, la nutrition des enfants, l’éducation primaire et l’accès à l’eau - doivent presqu’invariablement adopter des processus équitables pour l’atteindre. Une taxation progressive constitue la méthode la plus équitable de financement des services de santé pour l’égalité. Ceci est clairement visible dans les différences entre certains pays riches : par exemple, alors que les États-Unis et la Suède sont tous les deux des États très riches, un pourcentage élevé de personnes à bas revenus aux États-Unis n’ont pas les moyens pour les services de santé, alors que l’État-providence en Suède assure un accès égal aux services gratuits de santé pour tout le monde. Ceci est le résultat du fait que le financement du bien public par le biais de la taxation progressive est la meilleure forme d’augmentation de l’égalité, parce qu’elle réduit les disparités, faisant en sorte que les personnes les plus riches contribuent beaucoup plus aux services sociaux nationaux que les moins riches. Urban Jonsson The OWLS 2012 66 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ La protection sociale, en tant que mesure de protection et de soutien des plus vulnérables, est un phénomène relativement récent en Afrique qui est en train de devenir de plus en plus reconnu. De nombreux enfants sont vulnérables à cause de leur statut socioéconomique, leur handicap ou leur situation parentale. Ceci est à la base des arguments moraux et éthiques en faveur de la protection sociale. Il y a également une raison économique importante en faveur des investissements dans la protection sociale. La protection sociale a le potentiel d’augmenter l’utilisation des services d’éducation et de santé en couvrant les dépenses, en réduisant les frais, en s’attaquant aux barrières juridiques, ou en mettant en place des mesures incitatives monétaires, en particulier là où les programmes comportent des conditionnalités (Rees Chai and Anthony 2012). Ceci à son tour va renforcer le capital humain des enfants et améliorer la productivité et la participation futures de la main d’œuvre de la société, et au bout du compte la croissance et la prospérité économique (Kabeer, 2009; DFID 2006 ; Rees Chai et Anthony 2012). On sait que le retour sur investissement ciblant les enfants vulnérables génère une capacité et un rendement accrus, démontrant le besoin de plus d’investissements dans la protection sociale. Par exemple, une étude de l’UNICEF de 2010 de 15 pays en développement a montré que les investissements additionnels dans la survie des enfants, la santé et la nutrition qui ciblent les populations les plus vulnérables et les plus démunies sont jusqu’à 60 % plus rentables (UNICEF, 2010 in Rees, Chai and Anthony 2012). Les programmes de protection sociale ont également un rôle important à jouer dans l’obtention de l’accès aux ressources développementales dont les enfants ont besoin pour réaliser leur plein potentiel. Les transferts sociaux axés sur les enfants, par exemple, peuvent aider à la réduction de la pauvreté actuelle et intergénérationnelle ; les bénéfices d’assurance sociale peuvent aider à la scolarisation et réduire les motivations pour le travail des enfants et les bénéfices conditionnels liés à la fréquentation scolaire peuvent créer des motivations positives pour les inscriptions des enfants, en particulier les filles et les enfants handicapés (ACPF et ODI 2013). Les services sociaux adaptés aux enfants, les transferts et l’assurance sociale réduisent les impacts de la malnutrition et des maladies pour les orphelins et les enfants vulnérables (OEV) et les familles ayant à leur tête un enfant, les protègent contre le VIH/SIDA, et aident à élargir l’accès aux soins de santé (Ortiz et al. 2010; Holmes et Jones, 2010). Les programmes de travaux publics qui investissent dans les infrastructures communautaires visant la durabilité environnementale peuvent également avoir des bénéfices spécifiques aux enfants, en particulier les filles, en réduisant le fardeau de temps et les risques associés qui interviennent dans la collecte de l’eau de locations éloignées (Holmes et Jones, 2010). Les évaluations de programmes actuels de protection sociale ont montré leur impact dans la réduction de la pauvreté, de l’inégalité et de la vulnérabilité. Une des analyses avantages-coûts la plus célèbre avait été entreprise par l’OIT concernant les bénéfices des investissements dans la protection sociale et en particulier l’élimination du travail des enfants : elle a montré que pour chaque dollar dépensé dans un programme de transfert de revenus visant à éliminer le travail des enfants, il y avait des bénéfices estimés de 6,7 milliards de dollars E.-U. globalement (ILO 2004). Ces estimations tiennent compte de la valeur de la productivité et de la capacité à obtenir des revenus améliorés associées à une plus grande éducation et la valeur de la réduction des maladies et des blessures par rapport au coût d’administration d’un programme de transfert de revenus. Les ratios avantages-coûts varient d’une région à l’autre, avec le plus élevé 1 contre 8,4 au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Un ratio de 1 contre 5,2 prévaut en Afrique subsaharienne (OIT 2004). 67 ___________________________________________________________ Les investissements publics dans les enfants d’Afrique Il y a de nombreux exemples de programmes de transfert comptants en Afrique qui ont été suivis d’une réduction de la pauvreté et de l’inégalité générales, y compris pour les enfants : • Le Malawi a introduit un programme pilote de Transfert d’Argent Social sans conditions en 2006 qui a ciblé les ménages ultra pauvres et avec des contraintes d’emploi. Le programme a amené la diversification alimentaire de la famille, augmenté la demande pour l’éducation et les soins de santé, et une baisse de 23 % des maladies parmi les enfants qui ont participé, comparé aux 12,5 % parmi les non participants, entre 2007 et 2008. Les impacts éducatifs incluent une différence positive de 5 % dans les inscriptions, des dépenses accrues par enfant, une baisse d’une journée dans les absences et une réduction de 10 % dans des emplois à l’extérieur de la maison pour les régions d’intervention comparé aux enfants dans les groupes de contrôle (Miller, Tsoka et Reichert 2008; Miller, Tsoka, Reichert et Alley 2010). • L’Afrique du Sud a l’un des plus grands programmes de transferts comptants en Afrique, le Child Support Grant. Une étude a montré que l’écart de pauvreté dans le pays a été réduit de 16,6 % en portant l’âge d’éligibilité à 14 ans ; l’écart de pauvreté a même été réduit de 21,4 % lorsqu’il a été porté jusqu’à l’âge de 18 ans. L’augmentation de pourcentage en nombre de personnes pauvres à la suite de la crise économique mondiale aurait été plus grande s’il n‘y avait pas le Child Support Grant; l’augmentation aurait même été de 7,2 % comparé au niveau initial en 2007, contrairement à l’actuel 3,6 % avec la subvention. La subvention a augmenté la scolarisation et réduit les disparités de genre dans l’accès à l’éducation des orphelins et des ménages ayant à leur tête un enfant (Niño-Zarazúa et al. 2010; Aguero et al). • Le programme de Transfert comptant pour les Orphelins et les Enfants Vulnérables (TE-OEV) du Kenya a résulté dans des augmentations considérables dans les dépenses de nourriture et de diversité alimentaire, une augmentation de 15 % dans la fréquence de consommation de groupes d’aliments essentiels et d’apports énergétiques parmi les orphelins et les enfants vulnérables (Jackson et al. 2011; Davis et al. 2012; Republic of Kenya, 2012). Le programme a conduit à une augmentation considérable (7,8 %) dans les inscriptions dans l’éducation secondaire pour les enfants de plus de 12 ans, un résultat attribuable au fait que les enfants étaient renvoyés de l’école chez eux moins fréquemment car ils pouvaient désormais payer les manuels scolaires, les pupitres d’école et les frais d’examen. • L’Entraide Nationale du Maroc possède des centres de protection sociale pour les soins, l’alimentation et l’éducation des orphelins, les enfants de ménages extrêmement pauvres, et d’enfants avec des handicaps, augmentant de la sorte la scolarisation et la fréquentation scolaire primaire (Marcus et Pereznieto et al. 2011). • Au Ghana, le Livelihood Empowerment Against Poverty Programme (LEAP) est conçu avec l’objectif d’augmenter les revenus des 20 % les plus bas du classement parmi les ménages extrêmement pauvres, ou les familles monoparentales ayant un membre de leur famille orphelin ou un enfant vulnérable, voire une personne pauvre âgée, ou encore une personne avec un handicap grave. Une simulation basée sur la mise à disposition du LEAP à toutes les personnes éligibles au Ghana a montré qu’une telle intervention réduirait la pauvreté générale de 5 %. L’inégalité, tel que rendu compte par le Coefficient Gini, va diminuer de 33 % à 28 %, et l’écart de pauvreté va diminuer de 17,2 % à 10,6 %. La profondeur de la pauvreté va diminuer d’environ 39 Cedi ghanéens par tête, avec une tendance en faveur des pauvres ruraux (Osei 2011). 68 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ 5.6 Conclusions Les investissements dans les enfants ont des avantages qui l’emportent de loin sur les coûts. Les avantages des interventions nutritionnelles ciblant les enfants, par exemple, incluent une performance, une productivité, des possibilités de génération de revenus améliorés, et en fin de compte, un meilleur bien-être. Des investissements effectués durant la petite enfance, en particulier en matière de nutrition et d’éducation, produisent des bénéfices plus grands que ceux effectués à un âge ultérieur. L’Indice d’Engagement Budgétaire, mesurant les niveaux d’engagement pris par les gouvernements au moyen de leurs budgets, fait état d’un tableau mitigé en Afrique. La majorité des pays n’ont pas, par exemple, honoré les engagements pris à Abuja d’allouer 15 % de leurs budgets nationaux à la santé. Il en va de même pour l’éducation : seulement un pays sur les 52 pays Africains évalués (le Gouvernement du Lesotho) a honoré l’engagement minimum de Dakar d’allouer 9 % de son PIB à l’éducation. Les gouvernements de la Zambie, d’Afrique du Sud, du Swaziland, du Nigéria, de la Tunisie et du Libéria se sont avérés être les plus engagés, en termes relatifs, en allouant le maximum de leur budget disponible aux enfants. De très bas niveaux d’engagement budgétaire global ont été constatés en Érythrée, à São Tomé et Príncipe, au Tchad, au Zimbabwe, en Angola et en Guinée. Les groupes des meilleurs, ainsi que des plus mauvais performants, étaient composés de pays situés à tous les échelons de l’échelle économique, montrant que l’engagement budgétaire pour les enfants n’est pas nécessairement associé à la richesse d’une nation. Pour conclure, afin que les pays continuent de fournir des efforts pour honorer leurs obligations et leurs engagements aux enfants, les actions suivantes sont nécessaires : 1. Tous les gouvernements doivent augmenter leurs allocations budgétaires à l’éducation et à la santé aux niveaux stipulés dans les engagements de Dakar et d’Abuja respectivement : 9 % à l’éducation et 15 % à la santé. 2. En plus des augmentations nécessaires des allocations budgétaires, les gouvernements doivent assurer la répartition équitable de ces allocations afin de lutter contre l’inégalité. En général, les pays avec une plus grande égalité ont des niveaux plus bas de pauvreté enfantine et de meilleurs résultats de bien-être de l’enfant. Les gouvernements sont par conséquent tenus de mettre en place des politiques fiscales et monétaires, ainsi que des politiques économiques et sociales favorables aux pauvres, qui garantissent de meilleurs résultats distributifs, ciblant les pauvres et les vulnérables et les protégeant de chocs économiques. 3. La protection sociale est l’un des mécanismes clé de lutte contre l’inégalité et la vulnérabilité. Par conséquent, en tirant parti des expériences et des bonnes pratiques de programmes de protection sociale actuels en Afrique, les gouvernements doivent appliquer à une plus grande échelle les efforts de mise en œuvre des programmes de protection sociale globaux qui sont abordables, viables et efficaces pour la protection et la promotion du bien-être des enfants les plus vulnérables. 69 6 LES GOUVERNEMENTS AFRICAINS SONT-ILS DAVANTAGE BIENVEILLANTS ENVERS LES ENFANTS ? 6.1 L’indice de bienveillance envers les enfants L’indice de bienveillance envers les enfants (CFI) est une mesure composite pour l’évaluation quantitative des performances des gouvernements en termes d’obtention des droits et du bienêtre de l’enfant. C’est un outil pour identifier les forces et les faiblesses de la politique publique, et pour offrir des options de politique concernant l’amélioration du bien-être de l’enfant. L’indice s’inspire de trois principes centraux des droits de l’enfant garantis dans la CDE et la CADBE : Protection, Prestation de Services et Participation. Ceux-ci forment les pièces maitresses pour mesurer la bienveillance des gouvernements envers les enfants. Le point de départ du CFI est l’examen des engagements des gouvernements aux éléments suivants : • La Protection des enfants, évaluée en termes de cadres juridiques et de politiques que le gouvernement a mis en place • La Réponse aux besoins fondamentaux des enfants, évaluée en termes de dépenses budgétaires dans des programmes qui ciblent les enfants et leur rationalité dans l’obtention des résultats de bien-être de l’enfant • La Participation des enfants, évaluée, rapport aux efforts du gouvernement à promouvoir la participation des enfants dans les décisions qui les concernent. Encadré 6.1 Définir la bienveillance envers les enfants L’indice de bienveillance envers les enfants est un outil qui sert à rendre compte du niveau d’investissement d’un gouvernement en vue d’honorer ses engagements internationaux et continentaux envers les droits et le bien-être de l’enfant. Il tient compte de l’adoption des lois et des politiques pour la protection des enfants, des dépenses des gouvernements pour la réponse aux besoins fondamentaux des enfants et la réalisation des résultats relatifs aux enfants et la volonté de permettre la participation des enfants. En bref : un gouvernement adapté aux enfants est défini comme celui qui fournit le maximum d’efforts pour remplir ses obligations de respecter, de protéger et de réaliser les droits et d’assurer leur bien-être. Le CFI a appliqué plusieurs indicateurs ayant trait à la Protection, à la Réponse aux Besoins et à la Participation42. Au total, 44 indicateurs juridiques, de politique, budgétaires et liés au bienêtre de l’enfant, ont été utilisés pour évaluer la bienveillance envers les enfants des gouvernements pour ce rapport (voir l’Annexe 1 pour les détails relatifs aux composantes, aux indicateurs et aux limitations de l’Indice de bienveillance envers les enfants). _____________________________________ 42 La Participation n’a toutefois pas été retenue dans le CFI en raison de l’absence de données. Seules les deux autres dimensions-la protection et la réponse aux besoins fondamentaux- ont été inclues dans la construction de l’indice. 70 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ En bref, l’Indice de bienveillance envers les enfants est un cadre de suivi de la redevabilité pour suivre le respect par les gouvernements de leurs obligations selon la CDE et la CADBE. Il vise à contribuer à la promotion de lois et de politiques favorables aux enfants en Afrique. 6.2 A quel point nos gouvernements sont-ils bienveillants envers les enfants aujourd’hui ? Le CFI de 2013, présenté dans le Tableau 6.1, couvre 52 pays. Comme tout indice composite, la création du CFI suit une procédure qui inclut la normalisation des scores des indicateurs, le calcul et l’agrégation des scores pour parvenir à l’indice global. L’Indice montre le classement actuel du CFI ainsi que les progrès accomplis par les pays Africains durant les dernières cinq années (2008-2013). Ces pays ont été regroupés dans les cinq catégories suivantes en se basant sur leurs scores relatifs au CFI : • • • • • Les plus bienveillants envers les enfants Bienveillants envers les enfants Assez bienveillants envers les enfants Peu bienveillants envers les enfants Les moins bienveillants envers les enfants. LES PLUS BIENVEILLANTS ENVERS LES ENFANTS Les gouvernements de Maurice, d’Afrique du Sud, de Tunisie, d’Egypte, du Cap Vert, du Rwanda, du Lesotho, d’Algérie, du Swaziland, et du Maroc sont arrivés en tête du classement à la suite de leur performance relativement forte quant au respect de leurs engagements à la réalisation des droits et du bien-être des enfants. Ceux-ci étaient les gouvernements « les plus bienveillants envers les enfants » en Afrique en 2013. Tel qu’il est indiqué dans le Tableau 6.1 les gouvernements de Maurice, d’Afrique du Sud, de Tunisie, d’Egypte, du Cap Vert, Rwanda, du Lesotho, d’Algérie, du Swaziland et du Maroc ont enregistré des scores très hauts, émergeant comme les gouvernements les plus bienveillants envers les enfants en Afrique. D’autres pays avec de bonnes performances ont été classés en tant que “bienveillants envers les enfants”: les gouvernements des Seychelles, de Libye, du Togo, du Malawi, du Sénégal, du Botswana, du Nigéria, du Ghana, du Burkina Faso et de la Gambie. 71 ____________________________________ Classement et scores des pays africains sur l’Indice de bienveillance envers les enfants Rang 2013 Maurice 0.7971 1 Afrique du Sud 0.7668 2 Tunisie 0.7507 3 Egypte 0.7486 4 Cap Vert 0.7365 5 Rwanda 0.7361 6 Lesotho 0.7330 7 Algérie 0.7243 8 Swaziland 0.7194 9 Maroc 0.7107 10 Seychelles 0.7032 11 Libye 0.7017 12 Togo 0.6975 13 Malawi 0.6937 14 Sénégal 0.6899 15 Botswana 0.6881 16 Nigéria 0.6727 17 Ghana 0.6668 18 Burkina Faso 0.6639 19 Gambie 0.6636 20 Kenya 0.6607 21 Mali 0.6596 22 Burundi 0.6569 23 Madagascar 0.6563 24 Djibouti 0.6535 25 Namibie 0.6528 26 Libéria 0.6428 27 Bénin 0.6409 28 Gabon 0.6340 29 Ouganda 0.6338 30 République Unie de Tanzanie 0.6256 31 Congo 0.6255 32 Catégorie Bienveillants envers les enfants Les plus bienveillants Score Country Assez bienveillants envers les enfants Tableau 6.1 Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? suite à la page suivante ... 72 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Classement et scores des pays africains sur l’Indice de bienveillance envers les enfants (suite) Rang 2013 Sierra Leone 0.6136 33 Guinée 0.6088 34 Mozambique 0.6080 35 Zambie 0.6038 36 Ethiopie 0.6037 37 Soudan 0.5966 38 Niger 0.5864 39 Guinée-Bissau 0.5850 40 Angola 0.5801 41 Guinée Equatoriale 0.5782 42 Mauritanie 0.5677 43 Côte d'Ivoire 0.5572 44 Rép.Dém.Congo 0.5537 45 Cameroun 0.5527 46 République Centrafricaine 0.5486 47 Comores 0.5390 48 Zimbabwe 0.5232 49 São Tomé et Príncipe 0.5145 50 Érythrée 0.5094 51 Tchad 0.4904 52 Source : Développé par ACPF, 2013. 73 Catégorie Moins bienveillants envers les enfants Score Country Les moins bienveillants envers les enfants Tableau 6.1 Géographie de la bienveillance envers les enfants, 2013 Source : développé par ACPF, 2013 Carte 6.1: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Les moins bienveillants Non inclus dans le classement du CFI Bienveillants Assez bienveillants Gabon Ouganda République Unie de Tanzanie Congo (Brazzaville) Sierra Leone Guinée Mozambique Zambie Ethiopie Soudan Niger Guinée-Bissau Angola Guinée Equatoriale Mauritanie Côte d'Ivoire Rép.Dém.Congo Cameroun République Centrafricaine Comores Zimbabwe São Tomé et Príncipe Érythrée Tchad Somalie Sud Soudan Sahara Occidental Peu bienveillants 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 Les plus bienveillants Maurice Afrique du Sud Tunisie Egypte Cap Vert Rwanda Lesotho Algérie Swaziland Maroc Seychelles Libye Togo Malawi Sénégal Botswana Nigéria Ghana Burkina Faso Gambie Kenya Mali Burundi Madagascar Djibouti Namibie Libéria Bénin Légende ____________________________________ Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? 74 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Qu’ont fait les pays les plus performants pour obtenir les plus hauts scores dans le CFI ? Un examen plus détaillé des scores des dix gouvernements en tête du classement révèle que leur haute performance est le résultat combiné de : • Plus grandes dépenses de ressources dans les secteurs dont bénéficient les enfants • Engagement aux traités et aux normes internationaux, comme en témoignent les ratifications des instruments internationaux et régionaux relatifs aux enfants • Adoption de lois et de politiques qui protègent les enfants contre les mauvais traitements et l’exploitation • L’utilisation relativement efficace et rationnelle de dépenses budgétaires, comme en témoignent les résultats relatifs aux enfants et l’accès aux services de base améliorés. Par exemple, quatre des dix pays les plus bienveillants envers les enfants – le Rwanda, le Swaziland, le Lesotho et l’Afrique du Sud – figurent parmi ceux qui ont investi relativement beaucoup dans l’éducation ainsi que dans la santé (voir le Graphique 6.1). Graphique 6.1 Quelques pays ayant des dépenses d’éducation et de santé plus élevées au cours de la période 2006-2011 25 23.7 Dépenses de santé, en % des dépenses publiques totales 20 8.2 4.7 4.6 4.8 5.4 6 5 7.6 7.8 8.4 10 11.9 12.7 13.4 4 14 4.1 13 14.6 1 14.9 14.6 1 15 15.4 Pource entage 18.5 Dépenses d'éducation, en % du PIB Ghana Afrique du Sud Comores Djibouti Ethiopie Lesotho Swaziland Togo Malawi Rwanda 0 Source : Basé sur des données de l’OMS 2013; l’Institut pour les Statistiques de l’UNESCO 2013 ; ACPF 2008 L’analyse montre que neuf des meilleurs performants – la Tunisie, Maurice, l’Algérie, le Cap Vert, le Maroc, l’Égypte, le Swaziland, l’Afrique du Sud, et le Lesotho – ont accompli des progrès considérables dans la réduction du ratio élève-enseignant (REE) de leurs pays, une mesure qui a un impact direct sur la qualité de l’éducation. Tous ces pays ont atteint le niveau recommandé de REE, un maximum de 40:143. Tel qu’il est indiqué dans le Graphique 6.2, plusieurs parmi les gouvernements les plus bienveillants sont également ceux qui ont adopté les lois et les politiques nationales et internationales relatives aux enfants. _____________________________________ 43 75 Les classes surchargées ou avec de gros effectifs où les ratios Elève-Enseignant (REE) dépassent 40:1 (Benbow et al. 2007) et le surpeuplement sont parmi les facteurs qui compromettent la qualité de l’éducation (Duflo 2008 tel que cité dans UNICEF 2012). ____________________________________ Graphique 6.2 Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? Pays ayant adopté la majorité des instruments relatifs aux enfants 20 16 16 16 16 16 16 16 16 17 17 16 18 18 17 17 17 18 19 15 5 7 7 10 8 8 6 7 10 9 9 7 6 9 7 8 8 10 9 9 8 8 7 9 9 8 8 8 11 11 10 10 7 8 Mali 9 9 Kenya 10 8 Togo Sénégal Afrique du Sud Maurice (Rép. de) Malawi Lesotho Burkina Faso Swaziland Ouganda Tunisie Namibie Egypte Congo (Brazzaville) Cap Vert Algérie Soudan 0 Nombre de lois ratifiées Nombre de lois nationales existantes Lois internationales et nationales Source : Basé sur des données des Recueils des Traités des Nations Unies au 31 juillet 2013, sur des lois nationales et sur les rapports des États parties La majorité sinon tous les États en tête du classement du CFI ont démontré leur engagement envers les enfants en instaurant des cadres juridiques et de politique complets pour la protection des enfants. Par exemple, les dix premiers ont tous ratifié la Convention 138 sur l’Age Minimum de l’OIT et ont également fixé un âge minimum pour l’admission à l’emploi de 14 ans ou plus, conforme à la Convention. Sept des dix premiers (Maurice, la Tunisie, l’Égypte, le Cap Vert, le Rwanda, l’Algérie et le Maroc) ont établi un âge minimum pour la responsabilité pénale de 12 ans ou plus, conformément aux recommandations de la CDE (voir le Graphique 6.3). Graphique 6.3 Age minimum de responsabilité pénale #!" '&" '%" '$" !"#$$ !" #$$ '#" '!" &" %" $" #" Age minimum recommandé de responsabilité pénale Age minimum recommandé (12 ans) CDE de responsabilité pénale (12 ans) CDE Algérie Algérie Angola A ngola Bénin B énin Botswana B otswana Burkina B urkina Faso Faso Burundi B urundi Cameroun C ameroun Cap C ap Vert Ver t République R épublique C Centrafricaine entrafricaine TTchad chad Comores C omores Congo C ongo (Brazzaville) (Brazzaville) ! Côte C ôte d'Ivoire d'Ivoire Rép. R ép. Dé Dém. m. du du Congo Congo Djibouti Dji bouti Egypte E gyypte Guinée Gu inée E Equatoriale quatoriale Erythrée E rythrée Ethiopie E thiopie Gabon! Ga bon! Gambie Ga mbie Ghana! Gha na! Guinée Gu inée Guinée-Bissau! Gu inée-Bissau! Kenya! K enya! LLesotho! esotho! LLibéria! ibéria! Libye Li bye Madagascar! M adagascar! Malawi! M alawi! Mali! M ali! Mauritanie M auritanie Maurice Mau rice Maroc Mar oc Mozambique M ozambique Namibie N amibie Nigerr Nige Nigéria Nigé ria Rwanda R wanda São S ão TTomé omé e ett P Principe rincipe Sénégal S énégal Seychelles S eychelles Sierra S ierra Leone Leone Afrique A frique du du Sud Sud Soudan S oudan Swaziland S waziland Togo To go TTunisie unisie Ouganda O uganda Rép. R ép. Unie Unie de de Tanzanie Tanzanie Zambie Z ambie Zimbabwe Z imbabwe !" Source : Basé sur des données provenant de lois nationales et de rapports des Etats Parties 76 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Les pays qui ont obtenu les plus bas scores constituent le groupe des « moins bienveillants envers les enfants ». Il s’agit du Tchad, de l’Érythrée, de São Tomé et Príncipe, du Zimbabwe, des Comores, de la République Centrafricaine (RCA), du Cameroun, de la République Démocratique du Congo (RDC), de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie. Ces pays ont obtenu un score relativement bas en raison de leur performance médiocre ayant trait aux : LES MOINS BIENVEILLANTS Les gouvernements du Tchad, de l’Érythrée , de São Tomé et Príncipe, du Zimbabwe, des Comores, de la RCA, du Cameroun, de la RDC, de la Côte d'Ivoire et de la Mauritanie ont obtenu les plus bas scores dans le CFI et ont été classés dans la catégorie des « moins bienveillants envers les enfants ». • Investissements dans les secteurs dont bénéficient les enfants • Mises en place de cadres juridiques et de politiques pour protéger les enfants contre les abus et l’exploitation • Efforts fournis pour améliorer les résultats liés aux enfants et l’assurance de l’accès aux services de base. Par exemple, le Tchad, l’Érythrée et São Tomé et Príncipe comptaient parmi les pays qui ont dépensé le moins sur la santé : le Zimbabwe, la RDC, l’Érythrée et les Comores figuraient parmi les pays qui n’ont en rien contribué ou très peu au Programme élargi de vaccination (PEV) et la RCA, le Zimbabwe, la RDC, et le Tchad se trouvaient parmi les dix pays en bas du classement en termes de dépenses d’éducation. Comme l’illustre le Graphique 6.4, quatre des gouvernements les “moins bienveillants envers les enfants” – le Cameroun, le Tchad, la RDC et la Côte d’Ivoire – sont signalés avoir des lois qui sont discriminatoires à l’endroit du genre en ce qui concerne l’âge minimum de mariage. Dans trois de ces pays, l’âge minimum de mariage pour les filles est de moins de 18 ans. Le Cameroun et la RDC légalisent le mariage à 15 ans pour les filles, et le Tchad le fixe à 17 ans, en contradiction avec l’âge normal international de 18 ans. Graphique 6.4 Pays ayant une loi discriminatoire selon le genre concernant l'âge de mariage 18 17 20 18 18 16 16 18 18 21 18 21 17 20 18 15 18 15 18 15 18 15 18 12 15 18 18 15 e en années Age 24 6 Tchad Côte d'Ivoire Swaziland Sénégal Congo (Brazzaville) Burundi Burkina Faso Seychelles Niger Femmes Rép. Unie de Tanzanie Hommes Gabon RDC Cameroun 0 Source : Basé sur les données des Lois Nationales et des Rapports des Etats Parties Le CFI est une mesure relative. Il montre la performance d’un gouvernement par rapport à d’autres gouvernements dans le contexte du changement au fil du temps. Par conséquent, il faut être prudent dans l’interprétation des résultats de l’exercice de classification du CFI. Si un pays a obtenu un score élevé dans le CFI, cela ne signifie pas nécessairement qu’il a excellé dans tous les aspects des droits et du bien-être des enfants et qu’il n’y a de place pour l’amélioration. Ni également que les pays qui ont les scores les plus bas n’ont nécessairement rien fait pour promouvoir les droits et le bien-être des enfants. 77 ____________________________________ Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? Le CFI est plutôt le reflet des efforts relatifs de ces pays à réaliser progressivement tous les droits des enfants, et de leur performance dans le respect de leurs obligations tel qu’énoncés dans les instruments des droits des enfants. Il rend compte des domaines où les gouvernements ont eu une bonne performance et identifie les faiblesses qui ont besoin d’être rectifiées afin d’accélérer la mise en œuvre des droits des enfants et améliorer leur bien-être général. 6.3 Sur la bienveillance envers les enfants, la richesse et les revenus La bienveillance envers les enfants dépend t’elle nécessairement de la richesse d’un pays ? La réponse est tout simplement non. L’examen de la relation entre le niveau de PIB par habitant et des scores de CFI ne montre aucune association évidente. Par exemple, les pays avec un PIB par habitant relativement bas comme le Rwanda, le Lesotho, le Togo et le Malawi enregistrent des scores élevés au CFI, se classant parmi les douze premiers généralement. D’autre part, des pays avec des PIB par habitant relativement élevés comme la Guinée Équatoriale, le Gabon, la Namibie et le Congo (Brazzaville) ont obtenu des scores médiocres (voir le Graphique 6.5). C’est la détermination politique qui compte. Score de CFI par rapport au PIB par habitant pour certains pays 0.800 8.9 0.736 0.700 0.694 10.0 0.733 7.5 0.698 Scores CFI S 0.653 0.634 0.626 2.8 0.600 4.3 5.0 0.578 2.5 1.3 02 0.2 03 0.3 0.4 0.5 Malawi Togo Rwanda Lesotho 0.500 PIB (1000 dollars E.-U.) Graphique 6.5 0.0 Congo Namibie (Brazzaville) PIB bas Gabon Guinée Equatoriale PIB élevé Score CFI PIB par habitant Source : Basé sur des données de la Banque Mondiale et d’ACPF 6.4 Nos gouvernements deviennent-ils plus bienveillants envers les enfants ? Afin d’évaluer si les gouvernements Africains sont en train de devenir plus ou moins bienveillants envers les enfants au fil des années, nous avons comparé leurs scores de performance dans les classements de 2008 et de 2013. En général, il y a des indications qu’il y a eu un progrès dans la bienveillance envers les enfants des pays Africains entre 2008 et 2013. Les scores de CFI de 2008 vont de 0,366 à 0 ,711 et le score moyen était de 0,575. En 2013, les scores correspondants variaient de 0,490 à 0,797 et le score moyen a augmenté à 0,641 points, soit une hausse de 11,5 %. 78 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Le diagramme de dispersion du Z-score44 pour les LES GAGNANTS scores de CFI de 2008 et de 2013 dans le Graphique Swaziland Monte de 36 places 6.6 élabore davantage quels pays ont obtenu un score supérieur à la moyenne et lesquels ne l’ont pas obtenu. Monte de 29 places Gambie Il montre également quels pays ont amélioré et lesquels ont baissé au cours de la période de cinq ans. Monte de 20 places Libéria Conformément, les pays qui sont placés dans le coin supérieur droit du diagramme (tels que Maurice, la Tunisie, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Rwanda) sont ceux qui ont enregistré des scores supérieurs à la moyenne en 2008 ainsi qu’en 2013 ; tandis que les pays dans le quadrant en bas à gauche ( y compris le Tchad, l’Érythrée et São Tomé et Príncipe) sont ceux qui ont invariablement obtenu des scores inférieurs à la moyenne au cours de la période de cinq ans. En bas à droite (le Togo, le Swaziland, le Ghana, la Gambie, Djibouti, le Libéria et le Bénin) sont inclus parmi ceux qui ont réalisé des résultats inférieurs au score moyen (0,575) en 2008 mais se sont améliorés nettement au cours de la période de cinq ans pour atteindre un score supérieur à la moyenne (0,641) en 2013. Les dix pays en haut à gauche (la Tanzanie, le Burundi, l’Ouganda et le Gabon) ont enregistré des scores supérieurs à la moyenne en 2008 mais n’ont pas eu une bonne performance au cours de la période de cinq ans – puisqu’ils ont obtenu un score en dessous de la moyenne du CFI. Voir les Tableaux A2 en Annexes pour les valeurs détaillées des scores. Graphique 6.6 Diagramme de dispersion des scores normalisés (Z-Scores) : CFI 2008 par rapport au CFI 2013 3.000 Invariablement Invariablement au-dessus deau-dessus la de la moyenne moyenne 2.000 ZScore(Sco oreCFI2008) Zimbabwe Cameroun Côte d'Ivoire Comoros 1.000 Tchad Maroc Kenya Afrique du Sud Malawi Burkina Faso Madagascar Burundi Mali Nigéria Ouganda R.Unie de Tanzanie M i i Mauritanie R.Dém. Congo Tunisie Libye 1.000 0 000 0.000 Maurice Namibie Pays qui ont obtenu les scores CFI les plus bas durant la période Gabon Mozambique M bi Zambie Niger Djibouti Algérie Seychelles Sénégal Botswana Ghana Rwanda Lesotho Cap Vert Egypte Togo Congo (Brazzaville) Angola Guinée Equatoriale Sierra Leone Soudan Ethiopie Guinée São Tomé etPrincipe Benin Swaziland Libéria Gambie République Centrafricaine Pays qui ont amélioré leurs Pays ontlaamélioré scores CFIqui durant période Erythrée 2.000 leurs scores CFI durant la période Invariablement Invariablement en dessous de la moyenne en dessous de la Guinée Bissau moyenne 3.000 2.500 2.000 1.500 1.000 0.500 0.000 0.500 1.000 1.500 2.000 2.500 3.000 ZScore(ScoreCFI2013) Source : ACPF 2008 et 2013 _____________________________________ 44 79 Un Z-Score est une mesure statistique du rapport d’un score avec la moyenne dans un groupe de scores. Un Z-Score de 0 signifie que le score est le même que la moyenne. Un Z-Score peut aussi être positif ou négatif, indiquant respectivement s’il est au dessus ou en dessous de la moyenne. ____________________________________ Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? En ce qui concerne les classements de la bienveillance envers les enfants, environ deuxcinquièmes des pays Africains (22 sur 52) ont fait des progrès au cours de la période de cinq ans. Les plus importantes améliorations sont celles des gouvernements du Swaziland, de la Gambie et du Libéria. Le Swaziland par exemple a rejoint le groupe des “plus bienveillants envers les enfants” en gagnant 36 places, et la Gambie a rejoint le groupe des “ bienveillants envers les enfants” en montant de 29 places. Le Togo est également passé de la catégorie des “assez bienveillants” à la catégorie des “bienveillants” (de 26ème en 2008 à 13ème en 2013). Voir le tableau A2.5 en Annexe 2 pour les valeurs et les rangs de l’indice pour tous les pays entre 2008 et 2013. L’Égypte, le Rwanda et le Lesotho ont LES PAYS INVARIABLEMENT BIENVEILLANTS également avancé vers le groupe des ENVERS LES ENFANTS dix premiers et rejoint la ligue des pays “les plus bienveillants envers les En dépit de quelques changements dans les rangs, les gouvernements de Maurice, de l’Afrique du Sud, enfants” en 2013. D’autres pays qui du Cap Vert, de l’Algérie et du Maroc ont figuré ont amélioré nettement leur invariablement dans la catégorie des « plus classement de CFI incluent le Bénin, la bienveillants » dans la période 2008-2013. Guinée Bissau, le Ghana, la Guinée et la Sierra Leone. L’Afrique du Sud et le Cap Vert ont également progressé dans le classement en avançant à la 2ème et 5ème place en 2013 de la 7ème et de la 10ème respectivement en 2008. D’autres qui ont gagné cinq places incluent Djibouti, l’Ethiopie, le Nigéria et les Seychelles (voir le Graphique 6.7). Graphique 6.7 Pays ayant progressé dans le classement de bienveillance envers les enfants au cours de la période 2008-2013 36 Swaziland 29 Gambie 20 Libéria 13 13 13 12 12 11 10 Togo Egypte Bénin Lesotho GuinéeBissau Ghana Guinée 7 SierraLeone 5 5 5 5 5 5 5 AfriqueduSud Seychelles Rwanda Nigéria Ethiopie Djibouti CapVert 3 2 1 1 RépubliqueCentrafricaine Congo Soudan Algérie 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Changement de rang Source : ACPF 2013 80 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Les progrès accomplis dans ces pays sont essentiellement dus aux dépenses accrues dans les secteurs dont bénéficient directement les enfants, à savoir l’adoption et la mise en œuvre de lois et de politiques favorables aux enfants et la réalisation de résultats améliorés relatifs aux enfants durant cette période. Par exemple : • Une amélioration considérable réalisée par le Gouvernement du Swaziland dans les classements de CFI peut être attribuée principalement aux succès notables dans les résultats relatifs aux enfants et à de récentes réformes législatives importantes. La mortalité infantile a diminué de plus d’un tiers (de 11O décès pour 1000 naissances vivantes en 2005 à 69 décès en 2011), la couverture de vaccination contre la rougeole a augmenté d’environ 63 %, et le pourcentage d’accouchements accompagnés de travailleurs de la santé qualifiés a augmenté d’environ 11 %. La proportion de la population ayant accès à des installations d’assainissement et des sources d’eau potable améliorées a augmenté assez considérablement durant cette période. Entre 2005 et 2011, le Swaziland a également mis en place de nombreuses lois relatives aux enfants afin de renforcer son système de protection des enfants : il a ratifié la CADBE, le Protocole Facultatif relatif à la CDE sur la Participation des Enfants dans les Conflits Armés, la Convention des Nations Unies relative aux Personnes Handicapées, la Convention de La Haye sur l’adoption internationale ; il a introduit des lois sur la traite des enfants et les pratiques traditionnelles néfastes et il a établi des tribunaux adaptés aux enfants. Cependant, il faut noter que l’évaluation de CFI n’a pas examiné la mise en œuvre de ces lois, ou d’autres questions liées au système qui sont tout aussi importantes pour assurer l’application. • Le gouvernement de la Gambie a progressé dans les classements pour plusieurs raisons : entre 2005 et 2011 il a augmenté les dépenses de santé d’environ 92 %, les dépenses d’éducation d’environ 95 % et la contribution financière du gouvernement au programme PEV d’environ 67 %. Il a obtenu des résultats impressionnants en termes de réduction de la pauvreté infantile (de 58 décès pour 1000 naissances vivantes en 2011 à 97 décès en 2005) ; il a agrandi la couverture de la vaccination de 8 % (de 84 à 91 %) et il a enregistré une amélioration modeste dans l’accès à l’assainissement amélioré et l’eau potable salubre. Le pays a également relevé l’âge minimum de la criminalité pénale et de l’âge du mariage, conformément aux normes internationales. Bien que ces faits nouveaux positifs soient les bienvenus, il reste beaucoup à faire pour l’amélioration en termes de renforcement de la protection des enfants de l’accès à l’éducation et à sa qualité, en particulier au niveau secondaire. • Le Libéria est passé de la catégorie des “moins bienveillants” à celle des “assez bienveillants envers les enfants” au cours de la période 2005-2011 parce qu’il a ratifié la CADBE et la Convention des Nations relatives aux Personnes Handicapées ; il a établi des tribunaux adaptés aux enfants, augmenté les contributions gouvernementales au financement du PEV systématique de zéro à 91 % et il a réduit la mortalité infantile d’environ 63 %. • Les progrès observés au Togo sont le résultat d’une combinaison de facteurs. Le gouvernement du Togo a augmenté les dépenses de santé et d’éducation de 123 et de 77 % respectivement ; le pourcentage d’enfants de moins de cinq ans présumés atteints de pneumonie emmenés auprès d’un prestataire de soins approprié a augmenté d’environ 39 % et la mortalité infantile a diminué d’environ 6 % entre 2005 et 2011. Le Togo a montré également plus d’engagement à la protection des enfants, comme en témoignent les lois et les politiques qu’il a adoptées pour offrir une protection juridique aux enfants. • Au cours de la période en revue, le Bénin, qui est passé de la 41ème place en 2008 à la 28ème en 2013, a augmenté ses dépenses d’éducation de 20 % et dépenses de santé de 7 % ; il a réduit la 81 ____________________________________ Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? mortalité infantile d’environ 24 % ; il a mis en place une politique d’éducation gratuite et obligatoire, fixé l’âge du mariage à 18 ans pour les garçons et les filles et il a ratifié la Convention des Nations unies relatives aux personnes handicapées. • Le Lesotho a rejoint le groupe des “plus bienveillants envers les enfants” au cours de la période 2005-2011 parce qu’il a ratifié la Convention des Nations unies relative aux personnes handicapées et la Convention de La Haye sur l’adoption internationale ; il a relevé l’âge du mariage à 21 ans pour les garçons et pour les filles ; il a réduit la mortalité infantile d’environ 38 % ; il a augmenté les dépenses de santé d’environ 9 % et la contribution du gouvernement au financement du PEV systématique a augmenté de 9 à 42 %. • L’Egypte a accompli des progrès louables au cours de la période en fixant le minimum de l’âge du mariage à 18 ans pour les garçons et pour les filles, l’âge minimum de la responsabilité pénale à 12, et l’âge minimum d’admission à l’emploi à 15, conformément aux normes internationales. Le nombre de médecins disponibles pour 100 000 personnes – une bonne mesure de la disponibilité des soins de santé – a augmenté nettement de 54 en 2005 à 283 en 2010. Le pourcentage de la population ayant accès aux installations d’assainissement améliorées a également augmenté considérablement de 70 % à 95 % entre 2005 et 2011. • La Guinée-Bissau a gagné 12 places (de la 52ème à la 40ème) dans le classement au cours de la période de cinq années, principalement en raison de la ratification des lois régionales et internationales telles que la CADBE, le Protocole Facultatif relatif à la CDE sur la Vente des Enfants, la Prostitution Enfantine et la Pornographie Enfantine et les Conventions de l’OIT n° 138 (Age minimum à l’emploi) et n° 182 (Pires formes du travail des enfants). Les lois ont été mises en place en vue d’interdire les pratiques traditionnelles néfastes et l’augmentation considérable dans les dépenses de santé (d’environ 123 %) et une réduction de la mortalité infantile d’environ 21 %. • Le progrès du Ghana de 29ème dans le CFI en 2008, à 18ème en 2013, était dû principalement aux dépenses accrues d’éducation et de santé (de 53 % et 42 %, respectivement), une baisse de la mortalité infantile de 24 % et une amélioration dans la couverture de vaccination d’environ 10 %. Durant cette période le Ghana a également ratifié la Convention de l’OIT No. 138 (âge minimum à l’emploi) et la Convention des Nations unies relatives aux personnes handicapées. A la différence des ces changements positifs, comme l’indique le Graphique 6.8, un grand nombre de pays ont perdu de 2 à 24 places au classement de CFI entre 2008 et 2013. Les pays qui ont baissé le plus incluent la Namibie, le Niger, le Kenya, la Mauritanie, la RDC et le Cameroun. LES PLUS GRANDS PERDANTS Namibie 24 places vers le bas Niger 17 places vers le bas Kenya 15 places vers le bas Mauritanie 15 places vers le bas RDC 14 places vers le bas 82 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Graphique 6.8 Pays ayant reculé dans le classement de bienveillance envers les enfants au cours de la période 2008-2013 2 SãoToméetPrincipe 2 Botswana Burundi 3 4 4 Mali GuinéeEquatoriale 5 5 5 Maroc Gabon Comores 6 6 6 Malawi Tchad Angola 7 BurkinaFaso 8 8 8 RépubliqueUniedeTanzanie Libye Côted'Ivoire 9 9 10 11 12 13 14 15 15 Zambie Ouganda Mozambique Madagascar Zimbabwe Cameroun Rép.Dém.Congo Mauritanie Kenya 17 Niger 24 30 25 Namibie 20 15 10 5 0 Changementderang Source : ACPF 2013 Les raisons principales du déclin de certains pays dans le classement CFI comprennent : • Des réductions des dépenses gouvernementales sur les secteurs dont bénéficient les enfants • La baisse de la performance dans les résultats relatifs aux enfants et dans l’assurance de l’accès aux services de base. PAYS INVARIABLEMENT LES MOINS BIENVEILLANTS ENVERS LES ENFANTS Les gouvernements du Tchad, de l’Érythrée, de São Tomé et Príncipe, des Comores et de la République Centrafricaine demeurent « les moins bienveillants envers les enfants » au cours de la période 2008-2013. Par exemple, la contribution financière gouvernementale au PEV a baissé au cours de la période 20052011 de 96 % au Burundi, de 86 % au Niger, de 86 % au Tchad, de 79 % en Mauritanie, de 71 % au Mali et de 29 % au Kenya. Les réductions des dépenses de santé et/ou l’éducation au cours de la période ont également contribué au recul des classements pour le Tchad, São Tomé et Príncipe, la Namibie, le Malawi, le Burkina Faso, le Kenya et le Cameroun. Par exemple, le Tchad a réduit ses dépenses de santé d’environ 65 %, São Tomé et Príncipe ont diminué les dépenses de santé de 57 %, la Namibie a réduit les dépenses de santé d’environ 51 %, le Malawi a réduit ses dépenses de santé d’environ 36 % et les dépenses d’éducation d’environ 7 %, le Kenya a diminué ses dépenses de santé de 28 % et ses dépenses d’éducation de 3 % et le Burkina Faso a réduit les dépenses de santé d’environ 16 % et les dépenses d’éducation d’environ 19 %. De même, les positions de l’Ouganda, de la Zambie et de Madagascar ont été négativement affectées par les réductions dans les dépenses de santé entre 2005 et 2011. 83 ____________________________________ Les gouvernements africains sont-ils davantage bienveillants envers les enfants? Les reculs dans les classements ont été également observés à cause des raisons suivantes : • Une baisse de la couverture de vaccination au Mali, au Burkina Faso, en Ouganda, aux Comores et au Niger • Une hausse de la mortalité infantile aux Comores • Une baisse du pourcentage des accouchements accompagnés de personnel soignant qualifié au Niger, au Zimbabwe et à Madagascar • Pas de changement ou de très petites améliorations pour la majorité des indicateurs de CFI en RDC. 6.5 Conclusions Aujourd’hui l’Afrique est un endroit plus adapté aux enfants qu’il y a cinq ans. Le progrès dans la bienveillance envers les enfants a été particulièrement remarquable dans des pays qui avaient une performance relativement médiocre dans l’analyse de 2008 en utilisant le CFI, tels que le Swaziland, la Gambie, le Libéria, le Togo, le Bénin, le Lesotho et l’Égypte. Leur progrès peut être attribué à plusieurs faits nouveaux. Ces pays ont réduit les taux de mortalité infantile et la prévalence de l’insuffisance pondérale, augmenté les services de vaccination des enfants et agrandi l’accès aux installations d’assainissements et aux sources d’eau potable améliorées. La majorité d’entre eux ont aussi accru leurs allocations budgétaires à la santé et à l’éducation. Ces pays ont également amélioré leurs environnements juridiques et de politiques pour la protection des enfants. En revanche, il y avait plusieurs autres gouvernements qui ont eu des résultats relativement médiocres, certains restants invariablement parmi les pays classés “ les moins bienveillants envers les enfants” durant les dernières cinq années. Certains pays, y compris la Mauritanie, la RDC, le Cameroun et le Zimbabwe ont eu une performance relativement médiocre et ont rejoint les dix pays les moins bienveillants envers les enfants en 2013. D’autres, comme le Tchad, l’Érythrée, São Tomé et Príncipe, les Comores et la RCA, ont eu une performance invariablement médiocre ; ils étaient classés parmi les moins bienveillants envers les enfants en 2008 et le sont encore en 2013. En conclusion, les performances des pays Africains dans la réalisation des droits et du bien-être des enfants, en se basant sur le cadre analytique de l’Indice de bienveillance envers les enfants, peuvent être améliorées davantage. Ceci ne peut être atteint que si les pays s’efforcent de prendre des mesures dans les domaines d’action prioritaires identifiés dans le chapitre suivant. 84 7 ACTIONS POLITIQUES PRIORITAIRES Développements prometteurs L’Afrique a accompli un progrès remarquable sur plusieurs fronts. Elle est devenue l’une des régions économiques à la croissance la plus rapide au monde et une nouvelle frontière de croissance et d’investissements. La plupart des pays Africains bénéficient de plus de paix et de sécurité aujourd’hui qu’il y a quelques années. Un plus grand nombre de pays Africains sont en train de respecter les processus démocratiques, au moyen d’élections visiblement justes. En général, l’Afrique se trouve sur une voie sans précédent de paix, de croissance et de prospérité. L’Afrique n’est plus un continent en échec, mais au contraire un continent qui avance notablement sous tous rapports. Ces développements prometteurs ont contribué aux améliorations significatives du bien-être des enfants, surtout quant à la réduction conséquente de la mortalité infantile à travers l’Afrique. Les gouvernements Africains sont à présent plus bienveillants envers les enfants et plus redevables envers leurs enfants qu’ils ne l’étaient il y a quelques années. En d’autres termes : un plus grand nombre d’enfants en Afrique survivent maintenant après cinq ans, sont maintenant capables d’aller à l’école et jouissent d’une enfance heureuse et plus pacifique que jamais. Défis restant à relever En dépit des ces développements prometteurs, cependant, les enfants dans de nombreux pays africains font toujours face à des risques qui sont préjudiciables à leur survie et à leur bien-être. Des millions d’enfants continuent de mourir de maladies évitables telles que le paludisme et la diarrhée. Un trop grand nombre vivent dans une pauvreté abjecte, n’ayant pas accès à une nutrition et des services d’assainissement adéquats et ils sont privés d’une éducation de qualité, en particulier au niveau secondaire. Trop d’entre eux sont victimes de formes inacceptables de violence. En outre, des millions d’enfants africains de plus sont confrontés à des risques additionnels, avec des mécanismes de protection sociale en place limités pour les aider, en particulier ceux dépourvus de soins parentaux, ceux handicapés qui sont privés d’accès égal aux possibilités d’éducation et ceux qui vivent dans un dénuement extrême dans des pays fragiles confrontés à des crises sociopolitiques considérables. Bien que la majorité des pays Africains aient consolidé leurs droits envers les enfants, la consolidation n’a pas toujours signifié une harmonisation complète avec les normes internationales. De nombreux pays n’ont pas toujours interdit les châtiments corporels à la maison et à l’école, par exemple, et beaucoup d’autres n’ont pas encore harmonisé l’âge minimum de responsabilité pénale et l’âge de mariage avec les normes internationales. La mise en vigueur des lois et des politiques demeure un défi majeur, et de nombreux gouvernements n’ont pas respecté également les obligations de soumission de rapports selon la CADBE. Priorités d’action Sur la base de l’analyse dans ce Rapport, les cinq domaines d’action prioritaires sont absolument nécessaires pour renforcer la conformité des gouvernements africains avec les instruments des droits des enfants, et ce faisant d’améliorer les situations de vie des enfants, en particulier les groupes les plus vulnérables. 85 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Les cinq domaines d’action prioritaires 1. Renforcer les systèmes et les capacités pour améliorer la redevabilité envers les enfants 2. Améliorer davantage la survie des enfants et leur accès aux besoins et services de base 3. Augmenter les allocations budgétaires aux programmes bénéficiant aux enfants et renforcer l’engagement à s’attaquer aux inégalités 4. Assurer une protection juridique complète des enfants et renforcer son application 5. Mettre en place des mécanismes afin de veiller à la participation des enfants aux décisions les concernant. Renforcer les systèmes et les capacités pour améliorer la redevabilité envers les enfants 1. Établissement d’observatoires nationaux des droits des enfants. Le suivi de la mise en œuvre des droits des enfants requiert une collecte régulière des informations ayant trait aux droits et au bien-être des enfants en vue de suivre le progrès et d’accélérer l’action là où des lacunes existent. Les gouvernements par conséquent doivent établir des observatoires des droits des enfants nationaux indépendants et autonomes mandatés de coordonner les efforts de collecte, de compilation, d’analyse et de diffusion des données relatives aux enfants en vue de surveiller continuellement l’application des droits des enfants et pour élaborer des stratégies effectives pour l’amélioration. Il faut également mettre au point des programmes de collecte de données pour s’assurer que les besoins spéciaux des enfants marginalisés soient pris en compte et abordés. 2. Renforcer les capacités des institutions de l’Etat de droit et des droits de l’Homme et assurer leur indépendance. Les institutions de l’Etat de droit et des droits de l’Homme, telles que les commissions des droits des enfants agissent mieux dans un environnement où elles ont une plus grande indépendance et disposent de ressources adéquates pour exécuter leurs mandats. Les gouvernements par conséquent doivent garantir au moyen de lois, de politiques et de pratiques administratives que ces entités exercent leur indépendance et investissent dans le renforcement des capacités humaines et institutionnelles dont elles ont besoin pour s’acquitter efficacement de leur tâche. 3. Faciliter le rôle des médias dans la promotion de la redevabilité. Les médias jouent un rôle important dans la promotion de la redevabilité à tous les niveaux par le biais de la dénonciation d’abus de pouvoir, la formation des attitudes publiques et le déclenchement d’actions qui demandent des comptes aux responsables. Par conséquent, les gouvernements doivent faciliter l’accès des informations aux médias et garantir leur indépendance. Améliorer davantage la survie des enfants et leur accès aux besoins et services de base 4. Renforcer la santé publique pour réduire la mortalité infantile. Les gouvernements doivent renforcer les efforts destinés à réduire davantage la mortalité infantile et à accélérer les gains positifs qui ont été réalisés. En particulier, de plus gros efforts sont nécessaires pour investir dans les capacités et les systèmes nationaux en vue de réduire les maladies évitables telles que le paludisme, la diarrhée et la pneumonie. Les gouvernements doivent viser à atteindre l’accès universel aux soins de santé maternel et infantile, y compris l’accès aux médicaments anti VIH/SIDA et aux services de PTME, et ils doivent investir dans des installations pour les services d’assainissements adéquats et l’eau potable.3 5. Réduction de la prévalence du retard de croissance par le biais d’interventions plurisectorielles. La grande prévalence de la malnutrition, et en particulier du retard de croissance en Afrique doit 86 _________________________________________________________________________________ Actions politiques prioritaires être abordée pour que le progrès économique soit optimisé. Les gouvernements doivent investir non seulement en matière de santé maternelle et infantile (y compris l’élimination de la « faim cachée » en assurant l’accès aux vitamines et aux minéraux) mais ils doivent également s’assurer que les apports et contributions nutritionnels soient plurisectoriels, à savoir dans la santé, l’agriculture, la santé alimentaire, l’éducation et la protection sociale. 6. Renforcer la qualité de l’éducation et améliorer les taux d’achèvement dans les écoles primaires et secondaires. Tirant parti des réalisations et du progrès considérables dans les taux d’inscription dans l’éducation primaire, les pays Africains doivent maintenant accélérer le progrès dans les taux de scolarisation et d’achèvement de l’école secondaire. En plus, les gouvernements doivent s’intéresser particulièrement à la réalisation de l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire, placer de plus grands investissements envers l’amélioration des résultats éducatifs et rechercher des possibilités d’augmenter l’accès au pré primaire. 7. Assurer l’accès universel et équitable aux services sociaux de base pour tous les enfants, en particulier ceux qui font face à des risques additionnels. La réalisation de l’accès universel à tous les services sociaux, en particulier de l’éducation, la protection et la santé, implique plus d’accent placé sur l’inclusivité, l’équité et l’augmentation des efforts en vue d’atteindre les groupes les plus marginalisés (tels que les filles, les ménages dirigés par un enfant, les enfants handicapés et ceux qui vivent dans des régions pastorales et rurales). 8. Augmentation des efforts pour atteindre les enfants des pays fragiles. Les enfants en position de fragilité en Afrique font face à des défis additionnels et à un dénuement considérable. Dans ces contextes, et avec l’appui de la communauté internationale (y compris les Nations Unies et la société civile), les gouvernements et les organismes régionaux de traités se doivent d’assurer que le bien-être des enfants soit soutenu par le biais de mesures de protection et d’accès aux services de base. Ceci doit être accompli dans un cadre plus vaste de dialogue politique, de réformes législatives et de politiques, de sécurité humaine, de stabilité économique et de développement de capacités. Assurer une protection juridique complète des enfants et renforcer son application 9. Effectuer des examens systématiques pour davantage de réformes législatives. Les gouvernements doivent effectuer des examens périodiques, complets et systématiques de leurs lois nationales relatives aux enfants, en vue d’identifier les lacunes et d’accélérer la réforme législative efficace. 10. Faciliter l’harmonisation des lois avec les normes internationales et régionales. Les gouvernements doivent examiner la nature substantielle de leurs lois consolidées en vue d’assurer une harmonisation complète avec les normes internationales et régionales. 11. Étendre la ratification. Les pays Africains qui ont une performance médiocre de ratification doivent envisager la ratification de tous les instruments internationaux et régionaux relatifs aux enfants, y compris la Charte Africaine sur les Droits et le Bien-être des Enfants et la Convention de La Haye sur l’Adoption Internationale. 12. Mettre en place des mécanismes de mise en vigueur et de conformité. Les gouvernements doivent envisager d’établir ou de renforcer des mécanismes pour la mise en œuvre, le suivi et la mise en vigueur efficaces des politiques et des lois et de l’initiation de réformes législatives et de politiques appropriées. Ceci inclue le respect de leurs obligations de soumission de rapports conformément à la CADBE et la CDE. 87 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Augmenter les allocations budgétaires aux programmes bénéficiant aux enfants et renforcer l’engagement à s’attaquer aux inégalités 13. Respecter les obligations minimum d’allocations budgétaires à la santé et l’éducation. L’ensemble des gouvernements n’ayant pas encore atteint les objectifs budgétaires de Dakar et d’Abuja pour le financement respectif de programmes d’éducation et de santé doivent accroitre leurs allocations budgétaires à l’éducation pour atteindre au moins 9 % de leur PIB et leurs budgets de santé pour atteindre au moins 15 % du budget national. 14. Lutter contre les inégalités. En plus de tous ces accroissements nécessaires des allocations budgétaires, les gouvernements doivent s’assurer de la répartition équitable de ces allocations afin de corriger l’inégalité. Les gouvernements sont obligés de mettre en place des politiques fiscales et monétaires, ainsi que politiques économiques et sociales favorables aux pauvres qui garantissent de meilleurs résultats distributifs, axés sur les pauvres et les vulnérables et qui les protègent des chocs économiques. 15. Mettre en place des mécanismes de protection sociale durables. Tirant parti de l’expérience et des bonnes pratiques de programmes de protection sociale à travers l’Afrique, les gouvernements doivent mettre à échelle les efforts de mise en œuvre de programmes de protection sociale complets qui sont abordables, viables et efficaces dans la protection et la promotion du bien-être des enfants les plus vulnérables. Mettre en place des mécanismes afin de veiller à la participation des enfants aux décisions les concernant 16. Mettre en place des mécanismes efficaces pour la participation des enfants. Les gouvernements, en collaboration avec les organisations de la société civile et d’autres parties prenantes pertinentes, doivent mettre en place des mécanismes systématiques et efficaces pour la participation des enfants. De manière importante également, ils doivent s’assurer que les développements de politique et de programme reflètent leurs perspectives. Des efforts spéciaux doivent être fournis en vue d’assurer la participation des enfants marginalisés et vulnérables, lesquels se voient traditionnellement accorder peu d’espace participatif dans les questions qui les affectent. Finalement, le fait que nous adoptions ou non les lois correctes et les mettions en œuvre, et que nous allouions ou non des ressources suffisantes aux investissements dans les enfants dépendra de notre vision de la place des enfants dans notre société – et, certes, de quel type de société et d’avenir nous envisageons pour l’Afrique. Au minimum, pour assurer le développement durable de l’Afrique et sa participation efficace dans l’économie mondiale, les gouvernements Africains doivent investir largement dans l’éducation primaire et secondaire de qualité, la nutrition et la santé, et garantir la protection des enfants contre les abus et l’exploitation. Nous avons une responsabilité intergénérationnelle – une responsabilité morale – de redevabilité envers nos enfants et de s’assurer qu’ils restent au cœur de nos programmes d’actions nationaux de développement. Nous avons l’obligation de s’assurer qu’ils sont à l’abri de la faim, de la malnutrition et de la maladie, qu’on leur accorde la meilleure éducation possible et qu’ils grandissent dans la dignité, le respect et la confiance. Nous avons la responsabilité de donner à nos enfants un bon départ dans la vie et de leur permettre de grandir et de se développer, d’atteindre leur potentiel humain entier. C’est seulement alors que l’Afrique deviendra un continent digne des ces enfants. 88 RÉFÉRENCES ACPF (2013a). Vers une position africaine sur les enfants et le programme de développement post-2015. Addis Abéba: The African Child Policy Forum (ACPF). ACPF (2006). 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Un fascicule de la participation des enfants et des jeunes gens: Perspectives de la théorie et de la pratique: Oxon: Routledge. 100 ANNEXE 1 L’INDICE DE BIENVEILLANCE ENVERS LES ENFANTS : NOTE TECHNIQUE Introduction L’Indice de bienveillance envers les enfants (CFI) est une composante centrale de la série Rapport Africain sur le Bien-être de l’Enfant, qui mesure la performance des gouvernements africains dans la réalisation des droits des enfants et de l’assurance de leur bien-être. Le CFI est un cadre de suivi de la redevabilité qui sert en tant qu’outil de plaidoyer pour promouvoir la formulation et la mise en œuvre de lois et de politiques favorables aux pauvres en Afrique et au delà. Cette note technique offre un aperçu de l’approche, de la méthodologie et des composantes du CFI, en vue de créer une meilleure compréhension du cadre conceptuel de l’Indice, et pour montrer comment il a été construit. L’approche, les dimensions et les indicateurs Des notions hautement conceptuelles telles que la bienveillance envers les enfants des gouvernements ne sont pas faciles à mesurer quantitativement. Un tel exercice implique une élaboration conceptuelle, méthodologique et analytique rigoureuse afin d’assurer la clarté concernant la nature spécifique du phénomène qui est mesuré ; un examen du caractère approprié de l’approche et de la méthodologie et une évaluation de la quantité suffisante des indicateurs et la cohérence globale de la mesure. La première étape dans la création du CFI était de donner une définition propre au concept de la “bienveillance envers les enfants d’un gouvernement” afin de clarifier ce qui est mesuré. Dans son interprétation la plus large, la bienveillance d’un gouvernement envers les enfants fait référence au niveau d’efforts qu’un gouvernement a fourni en termes de lois et de politiques favorables aux enfants mises en place, et l’engagement dont il a fait preuve quant à leur mise en œuvre par le biais de structures fonctionnelles qu’il a créées, les ressources qu’il a allouées et les résultats de bien-être de l’enfant qu’il a réalisés. La bienveillance envers les enfants d’un gouvernement se traduit également dans les mécanismes mis en place pour renforcer l’utilisation rationnelle des budgets alloués aux secteurs dont bénéficient les enfants, et l’efficacité à cibler les groupes vulnérables d’enfants et à lutter contre l’inégalité. En général, la bienveillance envers les enfants d’un gouvernement se manifeste par le biais de l’engagement du gouvernement à promouvoir l’intérêt supérieur des enfants dans tous ses travaux, et dans sa détermination à utiliser le maximum des ressources disponibles progressivement en vue de réaliser les droits et le bien-être des enfants. (Mekonen 2010). La base conceptuelle de la bienveillance envers les enfants d’un gouvernement est fondée sur la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant (CDE) et la Charte Africaine sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CADBE). La mesure des performances des gouvernements est donc examinée sous la perspective de tous les droits civiques, politiques, sociaux, économiques et culturels des enfants et les obligations correspondantes des gouvernements de les réaliser de manière progressive. 101 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ En général, les droits des enfants imposent trois obligations distinctes sur les gouvernements : les obligations de respecter, de protéger et de réaliser ces droits. Sur la base des arguments ci dessus, un gouvernement adapté est défini comme étant : “…un gouvernement qui est en train de fournir le maximum d’efforts pour respecter ses obligations de respecter, de protéger et de réaliser les droits des enfants et d’assurer leur bien-être.” (ACPF 2008; Mekonen 2010) Les obligations de respecter, de protéger et de réaliser peuvent être exprimées différemment comme étant « l’approche des trois P ». Cette approche résume d’une manière générale les droits des enfants énoncés dans la CDE et la CADBE comme étant les droits à la protection, la prestation de services et la participation (ACPF 2008). Les obligations correspondantes peuvent par conséquent être classifiées comme étant les obligations de protéger les enfants des abus et de l’exploitation, leur rendre une prestation de services pour répondre à leurs besoins fondamentaux et assurer leur participation en protégeant leur droit à former leurs opinions et leur liberté de s’exprimer et d’assurer la prise en compte des ces opinions dans les décisions qui les concernent. Ces catégories vastes servent en tant que dimensions pour mesurer la bienveillance envers les enfants des gouvernements par le biais de leur engagement à assurer : • La Protection des enfants, tel qu’évalué par l’examen de l’exhaustivité du cadre juridique et politique qu’un gouvernement a mis en place • La Prestation de services pour la réponse aux besoins fondamentaux des enfants, tel qu’évalué en termes de dépenses budgétaires dans des programmes qui ciblent les enfants et l’efficacité de ces programmes à obtenir les résultats du bien-être de l’enfant • La Participation des enfants dans les décisions qui les affectent, tel qu’évalué en analysant les efforts fournis à cet égard. Afin d’assurer la cohérence conceptuelle du cadre, l’identification des indicateurs au sein de chaque dimension était fondée sur le concept plutôt que façonnée par la disponibilité des données. Par conséquent, quelques-uns des indicateurs identifiés n’ont pas été utilisés dans l’évaluation, parce que les données n’étaient pas disponibles pour un nombre suffisant de pays. En tout, environ 40 indicateurs ayant trait aux cadres juridiques et politiques, aux budgets et au bien-être des enfants ont été utilisés pour évaluer la bienveillance des gouvernements (Mekonen 2010). Il est utile de noter que l’absence de données adéquates, relatives aux enfants, régulièrement disponibles est un obstacle sérieux pour suivre les efforts et l’application des cadres d’évaluation tel que le CFI. Un effort a été fait pour utiliser des données comparables et fiables, principalement venant des agences des Nations Unies et de sources gouvernementales, mais le CFI ne repose pas sur des données secondaires dont la qualité ne peut pas être contrôlée par ACPF. De plus, l’absence d’informations liées au processus et à la mise en œuvre, en particulier la dimension de protection constitue une limitation majeure du cadre. En dépit de ces limitations, le CFI se distingue en tant qu’approche innovante pour le suivi objectif de la performance des gouvernements, identifiant les domaines de forces et de faiblesses et promouvant la conformité aux instruments des droits des enfants afin d’aider à améliorer leur bien-être. 102 ______________________________________________ Annexe 1: L’indice de bienveillance envers les enfants : note technique Indicateurs pour la protection des enfants La dimension de la protection des enfants évalue les efforts des gouvernements pour assurer leur protection contre les abus et l’exploitation, en examinant les lois au niveau national, les dispositions de politique et les efforts de mise en œuvre. Un certains nombre d’indicateurs ont été utilisés pour l’évaluation, se rapportant à la ratification des traités des droits des enfants régionaux et internationaux pertinents et l’existence de lois exhaustives qui offrent une protection juridique adéquate contre la traite, l’exploitation sexuelle et les pratiques néfastes qui sont préjudiciables au bien-être des enfants. Il y a des indicateurs qui se penchent sur l’aspect de la mise en œuvre en examinant l’existence ou l’absence d’organes gouvernementaux responsables de l’enfance, des systèmes de justice pour mineurs et des plans d’action nationaux pour la survie, la protection et le développement des enfants (voir Figure A1 pour les détails). Indicateurs pour la réponse aux besoins fondamentaux Les performances des gouvernements dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants sont mesurées en utilisant deux composantes complémentaires. La première a trait aux dépenses nationales budgétaires envers les secteurs dont bénéficient les enfants et elle vise à rendre compte des engagements des gouvernements à utiliser le maximum de ressources disponibles pour répondre aux besoins fondamentaux des enfants. Afin de contrôler les différences de statut économique et de taille de population entre les pays, les proportions des budgets nationaux alloués à ces secteurs ont été utilisées dans cette évaluation plutôt que les montants actuels en termes monétaires. Ces proportions ont été ensuite converties en valeurs de score et combinées pour obtenir l’Indice d’Engagement Budgétaire, une sous composante de l’Indice de Réponse aux des Besoins des Enfants, qui mesure la performance dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants. La seconde composante évalue les résultats du bien-être des enfants réalisés en termes d’accès aux services qui ont trait aux enfants (tel que la santé, l’éducation, la nutrition, l’eau potable salubre et les services d’assainissement adéquats) et d’autres indicateurs de résultats des enfants tels que la proportion d’enfants qui souffrent de la malnutrition dans le pays. Ces catégories d’indicateurs rendent compte de l’efficacité et l’effectivité des programmes des gouvernements dans la réalisation de résultats concrets dans l’amélioration du bien-être des enfants. Les valeurs des indicateurs variés utilisés pour évaluer les performances des gouvernements dans la réalisation des résultats de bien-être des enfants sont converties et agrégées pour produire l’Indice d’obtention des résultats du Bien-être des Enfants, l’autre sousdimension de l’Indice de Réponse aux Besoins des Enfants. Une combinaison de l’Indice d’Engagement Budgétaire et de l’Indice pour l’Obtention des Résultats du Bien-être des Enfants conduit à l’Indice de Réponse aux Besoins des Enfants, qui montre la performance relative des gouvernements dans la réponse aux besoins fondamentaux des enfants. 103 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Figure A1 L’indice de bienveillance envers les enfants : dimensions et éléments INDICE DE BIENVEILLANCE DES GOUVERNEMENTS ENVERS LES ENFANTS PROTECTION CADRE JURIDIQUE ET POLITIQUE PRESTATION DE SERVICES Les indicateurs : la protection des enfants Ratification des traités pertinents relatifs aux enfants ENGAGEMENT BUDGETAIRE PARTICIPATION* OBTENTION DES RESULTATS DU BIEN-ETRE DES ENFANTS = = =%2$%461.3.#.+%2!#4+3!3)&21%+!3)&2 8+! =.-5%-3).-$%+?. =.-5%-3).-$%+?. =.-5%-3).--3%1-!3).-!+%1%+!3)5%!46 1.)32$%2%12.--%2!-$)#!/;%2 =.-5%-3).-$%+!!7%241+?$./3).- -3%1-!3).-!+% Existence de lois, de politiques et de mécanismes domestiques sur : =%31!&)#$?%-&!-32 =?%6/+.)3!3).-2%64%++%$%2%-&!-32%3+! /.1-.'1!/()% =?)-3%1$)#3).-$%2#(93),%-32#.1/.1%+2 =%2/1!3)04%2-;&!23%2 =.+)3)04%/.41+?;$4#!3).-'1!34)3% ='%,)-),4,$%+?!$,)22)")+)3;8 +?%,/+.) ='%,)-),4,$%+!1%2/.-2!")+)3; /;-!+% =>'%,)-),4,$%,!1)!'%/.41+%2 '!1:.-2%3/.41+%2&)++%2 Indicateurs relatifs à la mise en œuvre =6)23%-#%$?4-2723<,%$%*423)#%/.41 %-&!-32.4$%31)"4-!46!$!/3;2!46 %-&!-32 =6)23%-#%$?4-/+!-$?!#3).--!3).-!+ /.41+!2415)%+!/1.3%#3).-%3+% $;5%+.//%,%-3$%2%-&!-32 Les indicateurs : budgets Les indicateurs : budgets =%2)-$)#!3%412"4$'%32 =%2$;/%-2%2/4"+)04%2$% 2!-3;%-/.41#%-3!'%$%2 $;/%-2%23.3!+%2$%+?3!3 =;/%-2%2/4"+)04%2 $?;$4#!3).-%-/.41#%-3!'% $4 = .41#%-3!'%$4"4$'%3/.41 +%25!##)-2 2723;,!3)04%2&)-!-#;2/!1 +?3!3 = ;/%-2%2,)+)3!)1%2%- /.41#%-3!'%$4 =(!-'%,%-3$%/.41#%-3!'% $%2$;/%-2%2/4"+)04%2$% 2!-3;$%/4)2+?!--;% Accès aux services de soins de santé =$%2&%,,%2%-#%)-3%204)24)5%-3 $%22.)-2!-3;-!3!46 =$?!##.4#(%,%-32!##.,/!'-;2 $%/%12.--%+$%2!-3;04!+)&);2 =$%-.411)22.-2$%8,.)2 5!##)-;2#.-31%+!1.4'%.+% =%-&!-32!33%)-32$?%,,%-;2 $!-24-;3!"+)22%,%-3$%2!-3; =$%+!/./4+!3).-04)43)+)2%4-% 2.41#%$?%!4/.3!"+%!,;+).1;% =$%+!/./4+!3).-04)43)+)2%$%2 )-23!++!3).-22!-)3!)1%2!$;04!3%2 = .,"1%$%,;$%#)-2/.41 /%12.--%2 Accès aux services d’éducation =!3).;+<5%%-2%)'-!-3 Résultats des enfants liés à la santé =!46$%,.13!+)3;)-&!-3)+% = .41#%-3!'%$?%-&!-322.4&&1!-3 $?)-24&&)2!-#%/.-$;1!+% Résultats des enfants liés à l’éducation =!46$?)-2#1)/3).-"143/.41+ ?;$4#!3).-/1),!)1% =!46$?)-2#1)/3).-/.41+?;$4#!3).- 2%#.-$!)1%/!1'%-1% = )2/!1)3;$%2'%-1%2$!-2+! 2#.+!1)2!3).- =6)23%-#%$?4-.1'!-)2,%'.45%1-%,%3!+04)#..1$.--%%324/%15)2%+! 231!3;')%-!3).-!+%241+%2%-&!-32 * Les efforts fournis dans la promotion de la participation des enfants n’ont pas été inclus dans l’évaluation de la performance des gouvernements en raison de l’absence de données. 104 ______________________________________________ Annexe 1: L’indice de bienveillance envers les enfants : note technique Méthodologie Comme pour tout autre indice composite, la création du CFI suit un ensemble de procédures qui inclut la normalisation des valeurs des indicateurs, la pondération et l’agrégation des scores pour arriver à un indice global. Les sections ci-après donnent une description de cette méthode. Normalisation des indicateurs Les indicateurs variés identifiés dans chacune des dimensions ont des valeurs différentes avec des éventails considérablement différents. Tandis que certains indicateurs sont exprimés en pourcentages, d’autres, en particulier les indicateurs utilisés pour évaluer la protection des enfants, sont pour la plupart dichotomes, offrant des valeurs simples de « oui » ou « non ». Il y a encore des valeurs exprimées par 1000 unités ou même par 100 000 unités en ce qui concerne des docteurs par le nombre de personnes ; dans de tels cas, les valeurs des indicateurs sont normalisées en les convertissant dans une échelle égale (Booysen 2002). En outre, une hausse dans les valeurs de certains indicateurs correspond à une augmentation de la bienveillance envers les enfants des gouvernements; tandis qu’une hausse dans d’autres indicateurs peut signifier une baisse du niveau de bienveillance envers les enfants. La variation dans la relation des indicateurs avec le niveau de bienveillance envers les enfants est appelée « directionalité », non résoluble sans procédé de normalisation approprié. La sélection d’une technique appropriée de mise à l’échelle est par conséquent importante pour aborder la directionalité ainsi que les différences d’éventail. (Salzman 2003). Pour la normalisation, la Technique de Mise à échelle linéaire (TML) a été utilisée pour la création du CFI, parce qu’il s’est avéré constituer une méthode appropriée en tenant compte des avantages de mise à échelle des valeurs des indicateurs et l’ajustement pour les questions de directionalité discutées ci dessus (voir la formule dans l’encadré A2.1). Ces avantages ont rendu cette méthode préférable, et elle a été utilisée dans des indices très connus comme l’Indice du Développement Humain du PNUD (IDH), l’Indice Mo Ibrahim de la Gouvernance Africaine et l’Indice de Liberté Economique publié par Heritage Foundation (UNDP 2005; Wiesmann 2006; EIU, 2007; William and Kane 2007). Encadré A2.1 Formule utilisée pour normaliser les valeurs des indicateurs Lorsqu’une hausse de la valeur d’un indicateur correspond à une augmentation dans la performance, la valeur de score (Iij) pour cet indicateur particulier (Xi ) d’un pays (j) est produite par : Iij = ! A l’inverse, si une hausse dans la valeur d’un indicateur correspond à une réduction dans la performance, la valeur de score est calculée en utilisant la formule complémentaire Iij = Où : ! Max{Xjk} désigne la valeur maximale de l’indicateur dans la série de pays inclus dans la comparaison , et de même, Min{Xjk} dénote la valeur maximale de l’indicateur Xi dans la série de pays. Source : Booysen 2002. 105 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Pondération et agrégation des scores L’équipe travaillant sur le CFI a du faire un choix concernant la méthode de pondération à appliquer dans l’indice. Le procédé de pondération a suscité l’intérêt durant les réunions de tables rondes d’experts qui ont eu lieu pour solliciter des retours d’information sur la méthodologie. Des suggestions ont été faites sur la nécessité d’étudier d’autres options de pondération, tel que l’analyse de la composante principale. Nous avons exploré et examiné toutes les méthodes de pondération et nous avons noté que la mesure de la bienveillance envers les enfants d’un gouvernement est basée sur un rassemblement représentatif d’indicateurs multidimensionnels dont la relation causale n’est pas clairement déterminée. En plus, le fait que les droits de l’Homme, et d’ailleurs, les obligations qui y sont associées – soient indivisibles rend difficile de donner une pondération supérieure à un ensemble d’obligations plutôt qu’à un autre. L’expérience venant de la création d’indices composites similaires a montré que lorsqu’il y a des connaissances insuffisantes des relations causales des indicateurs, l’application de pondérations égales a des avantages (Nardo et al. 2005). Par conséquent, à part la pondération implicite produite durant la mise à échelle des valeurs, tous les indicateurs et les indices ont été traités avec un procédé égal de pondération. L’agrégation des valeurs des scores est une autre étape importante dans la création d’indices. D’ordinaire, les techniques d’agrégation ont une nature additive ou multiplicative. Dans une situation où, tel que noté ci dessus, il y a peu de connaissances au sujet des relations entre les divers indicateurs, l’approche recommandée est d’utiliser la méthode additive. Nous avons par conséquent utilisé la méthode additive d’agrégation à la fois pour combiner les valeurs des scores qui constituent les indices de dimension ainsi que pour aboutir à la mesure globale : l’Indice de bienveillance envers les enfants. Rendre compte des efforts envers l’égalité des genres Le droit des enfants à être exempt de la discrimination est l’un des principes fondamentaux garantis dans presque tous les instruments des droits des enfants. Les gouvernements sont tenus de prendre toutes les mesures appropriées en vue d’assurer que tous les enfants, indépendamment de leur genre ou de tout autre contexte social, économique et politique, obtiennent des services et soient traités de manière égale. En tant que mécanisme pour rendre compte des efforts des gouvernements envers la réalisation du droit des enfants à la non discrimination, la disparité du genre dans l’accès à l’éducation a été analysée (le seul indicateur pour lequel des données désagrégées étaient disponibles pour la majorité des pays en Afrique). Pour cela, une technique qui utilise les données désagrégées par genre et qui produit des scores de performance qui tiennent compte du niveau de disparité entre les genres a été introduite. Le calcul dans cette technique comporte deux étapes. Premièrement, les données pour les garçons et les filles sont normalisées indépendamment. Dans la deuxième étape, ces valeurs de score indépendamment normalisées sont combinées en utilisant une moyenne harmonique prenant en compte la disparité. Dans l’analyse, les gouvernements qui ont eu une bonne performance dans la réduction de l’écart des genres reçoivent des scores plus élevés, et ceux qui ont eu une performance moins bonne obtiennent des scores inférieurs. Nous avons constaté une valeur ajoutée dans l’utilisation de cette technique (plutôt qu’une simple méthode arithmétique) pour rendre compte des efforts des gouvernements dans la réduction de la disparité des genres. 106 ______________________________________________ Annexe 1: L’indice de bienveillance envers les enfants : note technique Rendre compte des efforts envers une réalisation progressive En plus des éléments discutés ci dessus, la réalisation progressive des droits des enfants est une considération importante. Le fait que la réalisation de tous les droits des enfants ne puisse être atteinte dans un calendrier donné et qu’elle requiert l’augmentation progressive des efforts doit être pris en compte. L’analyse des tendances était donc utilisée pour rendre compte des efforts fournis pour réaliser les droits des enfants, en utilisant des données en série chronologiques pour certains indicateurs. Les résultats de ces analyses sont également incorporés dans l’évaluation de la bienveillance envers les enfants des gouvernements. Encadré A2.2 Le processus de validation ACPF tenait beaucoup à solliciter les réactions d’experts concernant l’approche, les méthodes et les indicateurs du CFI et a organisé des réunions de tables rondes auxquelles ont participé des spécialistes renommés du secteur, des statisticiens et des praticiens de politiques des secteurs gouvernementaux et non gouvernementaux. Les délibérations des réunions étaient très utiles et le processus d’affinement de l’outil a profité considérablement des réactions utiles des experts et des praticiens. La méthodologie du CFI est passée par un exercice d’évaluation spécialiste : elle a été publiée dans International Journal of Child Indicators, une revue à comité de lecture publiée par Springer (http://www.springerlink.com/content/v8q7277k3h4mn25u/). Ces mécanismes de validation ont contribué à identifier les forces et les faiblesses de l’indice et à améliorer davantage l’approche et la méthodologie. En conclusion, le CFI est un cadre de suivi de la redevabilité pour suivre le respect par les gouvernements de leurs obligations envers la CDE et la CADBE. Il vise à contribuer à placer les enfants africains au cœur du programme d’action public. Le CFI est un outil quantitatif de performance basé sur des considérations méthodologiques solides qui suivent un ensemble de procédures de normalisation des valeurs des indicateurs, de pondération et d’agrégation des scores. C’est un instrument dynamique de suivi et de planification, en ce qu’il possède un grand potentiel d’être reproduit dans d’autres régions en développement pour promouvoir la redevabilité envers les enfants. La bienveillance du CFI à d’autres régions en développement en dehors de l’Afrique a été démontrée par son application dans l’évaluation et la comparaison de la performance de différents états indiens dans la réalisation des droits et du bien-être des enfants. Cet indice a un grand potentiel quant à la promotion des droits et du bien-être des enfants à travers le monde. 107 ANNEXE 2 VALEURS DE L’INDICE ET CLASSEMENTS POUR 2008 ET 2013 Tableau A2.1 Scores et classements de l’Indice de la protection de l’enfant pour 2008 et 2013 Tableau A2.2 Indice de l’engagement budgétaire pour 2008 et 2013 Tableau A2.3 Scores et classements de l’indice pour l’obtention des résultats du bien-être des enfants pour 2008 et 2013 Tableau A2.4 Scores et classements de l’Indice de réponse aux besoins fondamentaux des enfants pour 2008 et 2013 Tableau A2.5 Scores et classements généraux de l’indice de bienveillance des gouvernements africains envers les enfants pour 2008 et 2013 108 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A2.1 Scores et classements de l’Indice de la protection de l’enfant pour 2008 et 2013 Pays 2008 Score 2013 Rang Score Rang Algérie 0.6905 24 0.9286 5 Angola 0.7143 18 0.7976 34 Bénin 0.6310 40 0.8929 13 Botswana 0.6643 33 0.7857 38 Burkina Faso 0.7738 8 0.9167 6 Burundi 0.8214 3 0.8333 23 Cameroun 0.6238 41 0.7369 48 Cap Vert 0.7143 19 0.8810 14 République Centrafricaine 0.5762 48 0.7500 45 Tchad 0.6429 36 0.8036 32 Comores 0.6667 29 0.6667 50 Congo 0.6429 37 0.8095 29 Côte d'Ivoire 0.6556 34 0.7429 47 Rép.Dém.Congo 0.6845 25 0.7679 43 Djibouti 0.5873 46 0.8810 14 Egypte 0.6548 35 0.9167 6 Guinée Equatoriale 0.6667 30 0.7500 45 Érythrée 0.6429 38 0.7857 38 Ethiopie 0.6976 23 0.7929 36 Gabon 0.5952 43 0.7679 43 Gambie 0.4881 50 0.7262 49 Ghana 0.6190 42 0.8155 28 Guinée 0.6706 28 0.8976 12 Guinée-Bissau 0.3690 52 0.7976 34 Kenya 0.8548 1 0.8786 17 Lesotho 0.7262 17 0.9452 4 Libéria 0.5833 47 0.7857 38 Libye 0.7659 10 0.8095 29 Madagascar 0.8492 2 0.8690 18 Malawi 0.6786 26 0.8619 19 Mali 0.7976 7 0.9762 2 Mauritanie 0.6667 31 0.7857 38 Maurice (Rép. De) 0.7619 11 0.9762 2 Maroc 0.8214 4 0.9125 9 Mozambique 0.7143 20 0.8214 26 Namibie 0.8214 5 0.8214 26 Niger 0.6667 32 0.8274 25 Nigéria 0.7679 9 0.8452 21 Rwanda 0.8095 6 0.9167 6 São Tomé et Príncipe 0.5476 49 0.6190 52 Sénégal 0.7560 13 0.9107 10 Seychelles 0.5952 44 0.7917 37 Sierra Leone 0.6714 27 0.8333 23 Afrique du Sud 0.7381 15 0.9095 11 Soudan 0.6429 39 0.8036 32 Swaziland 0.4405 51 0.8452 21 Togo 0.7024 21 0.9881 1 Tunisie 0.7381 16 0.8571 20 Ouganda 0.7619 12 0.8810 14 République Unie de Tanzanie 0.7500 14 0.8083 31 Zambie 0.7000 22 0.7714 42 Zimbabwe 0.5952 45 0.6548 51 Sources : ACPF 2008; 2013 109 ___________________________________________________ Tableau A2.2 Annexe 2: Valeurs de l’Indice et classements pour 2008 et 2013 Indice de l’engagement budgétaire pour 2008 et 2013 Pays 2008 2013 Score Rang Score Rang Algérie 0.5595 12 0.3491 40 Angola 0.3441 39 0.2405 48 Bénin 0.3064 46 0.3832 27 Botswana 0.6427 2 0.5089 13 Burkina Faso 0.6125 3 0.3760 30 Burundi 0.4557 27 0.4370 19 Cameroun 0.3997 32 0.2877 45 Cap Vert 0.5710 8 0.5300 9 République Centrafricaine 0.3059 47 0.3872 25 Tchad 0.4413 29 0.1400 50 Comores 0.1873 51 0.3795 29 Congo 0.3915 34 0.3633 36 Côte d'Ivoire 0.3990 33 0.3634 35 Rép. Dém. Congo 0.4447 28 0.3136 42 Djibouti 0.5600 11 0.3204 41 Egypte 0.5206 18 0.4391 18 Guinée Equatoriale 0.3109 44 0.3107 43 Érythrée 0.0751 52 0.0816 52 Ethiopie 0.3437 40 0.4343 21 Gabon 0.5591 13 0.4349 20 Gambie 0.3663 36 0.6114 1 Ghana 0.4745 25 0.5095 12 Guinée 0.2760 49 0.2449 47 Guinée-Bissau 0.3107 45 0.3521 39 Kenya 0.5098 20 0.3804 28 Lesotho 0.5336 14 0.5415 8 Libéria 0.3343 41 0.5599 6 Libye 0.4783 24 0.4524 17 Madagascar 0.3894 35 0.4602 16 Malawi 0.7167 1 0.4885 14 Mali 0.5289 17 0.3649 33 Mauritanie 0.4734 26 0.3028 44 Maurice (Rép. De) 0.5705 9 0.5532 7 Maroc 0.5315 15 0.4090 24 Mozambique 0.4193 30 0.3522 38 Namibie 0.5950 5 0.3847 26 Niger 0.5191 19 0.3753 31 Nigéria 0.5309 16 0.5668 4 Rwanda 0.4921 22 0.5107 11 São Tomé and Príncipe 0.2264 50 0.0960 51 Sénégal 0.4987 21 0.4169 23 Seychelles 0.6004 4 0.5288 10 Sierra Leone 0.3174 43 0.3595 37 Afrique du Sud 0.5609 10 0.5886 2 Soudan 0.2977 48 0.3751 32 Swaziland 0.5839 7 0.5680 3 Togo 0.4812 23 0.4804 15 Tunisie 0.5915 6 0.5621 5 Ouganda 0.3653 37 0.2568 46 République Unie de Tanzanie 0.4007 31 0.4303 22 Zambie 0.3560 38 0.3640 34 Zimbabwe 0.3274 42 0.2314 49 Sources : ACPF 2008; 2013 110 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A2.3 Scores et classements de l’indice pour l’obtention des résultats du bien-être des enfants pour 2008 et 2013 Pays Algérie Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo Côte d'Ivoire Rép.Dém.Congo Djibouti Egypte Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Libye Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. De) Maroc Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé and Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Tunisie Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe Sources : ACPF 2008; 2013 111 2008 2013 Score Rang Score Rang 0.6757 0.3461 0.4554 0.5668 0.4310 0.3879 0.5012 0.6047 0.3220 0.2003 0.4822 0.4586 0.3912 0.3899 0.4719 0.6994 0.4270 0.4061 0.2734 0.5675 0.5028 0.5152 0.3839 0.4158 0.5001 0.5117 0.4095 0.7665 0.4615 0.5784 0.3923 0.4502 0.7486 0.5957 0.4367 0.5840 0.3256 0.3687 0.4866 0.5843 0.5254 0.7437 0.3657 0.6498 0.4500 0.5101 0.3901 0.7360 0.5561 0.5090 0.5101 0.5549 6 48 31 14 35 44 24 8 50 52 27 30 41 43 28 5 36 39 51 13 23 18 45 37 25 19 38 1 29 12 40 32 2 9 34 11 49 46 26 10 17 3 47 7 33 20 42 4 15 22 21 16 0.6908 0.4845 0.3947 0.6722 0.4462 0.5239 0.4495 0.6542 0.3072 0.2143 0.4432 0.5198 0.3795 0.3655 0.5318 0.7220 0.5020 0.3848 0.3949 0.5654 0.5907 0.5267 0.3948 0.3927 0.5052 0.5000 0.4398 0.7354 0.4270 0.5624 0.3211 0.3965 0.6826 0.6087 0.4368 0.5837 0.3154 0.4337 0.6004 0.6285 0.5214 0.7005 0.4282 0.6597 0.4044 0.6193 0.3332 0.7263 0.5165 0.4555 0.5084 0.5519 5 29 43 7 32 21 31 9 51 52 33 23 46 47 19 3 27 45 41 16 14 20 42 44 26 28 34 1 38 17 49 40 6 12 35 15 50 36 13 10 22 4 37 8 39 11 48 2 24 30 25 18 ___________________________________________________ Tableau A2.4 Annexe 2: Valeurs de l’Indice et classements pour 2008 et 2013 Scores et classements de l’Indice de réponse aux besoins fondamentaux des enfants pour 2008 et 2013 Pays 2008 2013 Score Rang Score Algérie 0.6176 6 0.5199 Rang 14 Angola 0.3451 45 0.3625 43 Bénin 0.3809 40 0.3889 38 Botswana 0.6048 9 0.5906 9 Burkina Faso 0.5217 16 0.4111 31 Burundi 0.4218 36 0.4804 21 Cameroun 0.4505 26 0.3686 42 Cap Vert 0.5879 11 0.5921 8 République Centrafricaine 0.3139 50 0.3472 46 Tchad 0.3208 49 0.1772 52 Comores 0.3348 47 0.4113 30 Congo 0.4250 34 0.4416 26 Côte d'Ivoire 0.3951 39 0.3715 41 Rép.Dém.Congo 0.4173 37 0.3395 49 Djibouti 0.5159 17 0.4261 28 Egypte 0.6100 7 0.5806 10 Guinée Equatoriale 0.3690 43 0.4064 33 Érythrée 0.2406 52 0.2332 51 Ethiopie 0.3085 51 0.4146 29 Gabon 0.5633 13 0.5001 18 Gambie 0.4345 30 0.6011 5 Ghana 0.4948 20 0.5181 15 Guinée 0.3299 48 0.3199 50 Guinée-Bissau 0.3632 44 0.3724 40 Kenya 0.5050 19 0.4428 25 Lesotho 0.5226 15 0.5208 13 Libéria 0.3719 42 0.4999 19 Libye 0.6224 5 0.5939 6 Madagascar 0.4254 33 0.4436 23 Malawi 0.6475 4 0.5254 12 Mali 0.4606 24 0.3430 48 Mauritanie 0.4618 22 0.3496 45 Maurice (Rép. de) 0.6596 3 0.6179 3 Maroc 0.5636 12 0.5088 16 Mozambique 0.4280 32 0.3945 34 Namibie 0.5895 10 0.4842 20 Niger 0.4224 35 0.3453 47 Nigéria 0.4498 27 0.5003 17 Rwanda 0.4894 21 0.5556 11 São Tomé and Príncipe 0.4053 38 0.3622 44 Sénégal 0.5120 18 0.4692 22 Seychelles 0.6720 1 0.6147 4 Sierra Leone 0.3416 46 0.3939 35 Afrique du Sud 0.6054 8 0.6241 2 Soudan 0.3739 41 0.3897 37 Swaziland 0.5470 14 0.5936 7 Togo 0.4357 29 0.4068 32 Tunisie 0.6637 2 0.6442 1 Ouganda 0.4607 23 0.3866 39 République Unie de Tanzanie 0.4549 25 0.4429 24 Zambie 0.4330 31 0.4362 27 Zimbabwe 0.4412 28 0.3917 36 Sources : ACPF 2008; 2013 112 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A2.5 Scores et classements généraux de l’indice de bienveillance des gouvernements africains envers les enfants pour 2008 et 2013 Pays Algérie Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo Côte d'Ivoire Rép.Dém.Congo Djibouti Egypte Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Libye Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Maroc Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Tunisie Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe Sources : ACPF 2008; 2013 113 CFI 2008 CFI 2013 Score Rang Score Rang 0.6540 0.5297 0.5059 0.6345 0.6478 0.6216 0.5371 0.6511 0.4451 0.4818 0.5007 0.5339 0.5253 0.5509 0.5516 0.6324 0.5178 0.4417 0.5031 0.5793 0.4613 0.5569 0.5003 0.3661 0.6799 0.6244 0.4776 0.6941 0.6373 0.6630 0.6291 0.5642 0.7107 0.6925 0.5712 0.7055 0.5445 0.6088 0.6494 0.4765 0.6340 0.6336 0.5065 0.6717 0.5084 0.4938 0.5690 0.7009 0.6113 0.6024 0.5665 0.5182 9 35 41 14 12 20 33 10 50 46 43 34 36 31 30 17 38 51 42 24 49 29 44 52 6 19 47 4 13 8 18 28 1 5 25 2 32 22 11 48 15 16 40 7 39 45 26 3 21 23 27 37 0.7243 0.5801 0.6409 0.6881 0.6639 0.6569 0.5527 0.7365 0.5486 0.4904 0.5390 0.6255 0.5572 0.5537 0.6535 0.7486 0.5782 0.5094 0.6037 0.6340 0.6636 0.6668 0.6088 0.5850 0.6607 0.7330 0.6428 0.7017 0.6563 0.6937 0.6596 0.5677 0.7971 0.7107 0.6080 0.6528 0.5864 0.6727 0.7361 0.4906 0.6899 0.7032 0.6136 0.7668 0.5966 0.7194 0.6975 0.7507 0.6338 0.6256 0.6038 0.5232 8 41 28 16 19 23 46 5 47 52 48 32 44 45 25 4 42 50 37 29 20 18 34 40 21 7 27 12 24 14 22 43 1 10 35 26 39 17 6 51 15 11 33 2 38 9 13 3 30 31 36 49 ANNEXE 3 TABLEAUX STATISTIQUES Tableau A3.1 Population Tableau A3.2 Economie Tableau A3.3 Ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux enfants Tableau A3.4 Lois, politiques, mécanismes nationaux et indicateurs sur le travail des enfants Tableau A3.5 Dépenses publiques Tableau A3.6 Indicateurs sur la santé maternelle et infantile Tableau A3.7 Accès aux services de base Tableau A3.8 Indicateurs sur l’éducation Tableau A3.9 Indicateurs sur l’exclusion Tableau A3.10 Indicateurs sur le VIH/SIDA et apparentés 114 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.1 Population* PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire République Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE Population totale (milliers) mi-2011 1 881,800 19,600 9,100 2,000 17,000 10,200 20,100 500 5,000 11,500 800 4,100 22,600 67,800 900 700 5,900 87,100 1,500 1,800 25,000 10,200 1,600 41,600 2,200 4,100 21,300 15,900 15,400 3,500 1,300 23,100 2,300 16,100 162,300 10,900 200 12,800 100 5,400 9,900 50,500 44,600 1,200 5,800 34,500 46,200 13,500 12,100 168,000 36,000 82,600 6,400 32,300 10,700 1,049,800 Population d’enfants (<18) (en milliers) 2011 2 428,334 10,399 4,568 788 8,824 3,813 9,420 190 2,098 5,992 366 1,940 9,539 35,852 382 327 2,588 40,698 642 897 11,174 5,045 739 20,317 970 2,057 10,570 8,116 8,525 1,635 344 12,086 994 8,922 79,931 5,352 79 6,425 43 2,965 4,896 18,045 20,660 548 2,831 19,042 23,690 7,169 5,841 58,262 11,641 30,537 2,293 10,790 3,001 486,596 Enfants (<18) en % de la population totale (population Superficie d’enfants [2]/ (milliers de km population totale [1]) carrés) 2011 2011 (2/1)*100 3 48.6 24,164 53.1 1,247 50.2 113 39.4 582 51.9 274 37.4 28 46.9 475 38.0 4 42.0 623 52.1 1,284 45.8 2 47.3 342 42.2 323 52.9 2,345 42.4 23 46.7 28 43.9 118 46.7 1,104 42.8 268 49.8 11 44.7 239 49.5 246 46.2 36 48.8 580 44.1 30 50.2 111 49.6 587 51.0 119 55.4 1,240 46.7 1,031 26.5 2 52.3 799 43.2 824 55.4 1,267 49.2 924 49.1 26 39.5 1 50.2 197 43.0 1 54.9 72 49.5 638 35.7 1,219 46.3 2,376 45.7 17 48.8 57 55.2 242 51.3 947 53.1 753 48.3 391 34.7 5,753 32.3 2,382 37.0 1,002 35.8 1,760 33.4 447 28.0 164 46.4 29,917 Densité de population (personnes par km carré) 2011 (1/3) 36 16 81 3 62 367 42 125 8 9 421 12 70 29 39 25 50 79 6 159 105 41 44 72 72 37 36 134 12 3 650 29 3 13 176 414 200 65 200 75 16 41 19 69 102 143 49 18 31 29 15 82 4 72 65 35 Source 1 Population Reference Bureau, World Population Data Sheet, 2011 Consultés sur : www.prb.org 2 UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde, 2013 Tableau 6 dans le rapport, et également consulté sur : http://www.unicef.org/sowc2013/ 3 Indicateurs mondiaux du développement 2013, La Banque mondiale http://data.worldbank.org/products/wdi 4-5 UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde, 2013 Tableau 6 dans le rapport, et également consulté sur : http://www.unicef.org/sowc2013/ 115 Taux de fécondité (naissances par femme) 2011 4 … 5.3 5.2 2.7 5.8 4.2 4.4 2.3 4.5 5.9 4.9 4.5 4.3 5.7 3.7 5.1 4.4 4 3.2 4.8 4.1 5.2 5 4.7 3.1 5.2 4.6 6 6.2 4.5 1.6 4.8 3.2 7 5.5 5.3 3.6 4.7 – 4.9 6.3 2.4 4.3 3.3 4 6.1 5.5 6.3 3.2 … 2.2 2.7 2.5 2.2 2 … Taux de croissance démographique annuel (%) 2011 5 … 2.4 2.5 0.8 2.8 1.5 1.9 0.8 1.8 2.5 2.3 2.1 2.1 2.4 1.8 2.2 2.3 1.8 1.8 2.4 2 2.3 2 2.4 0.8 2.4 2.7 3.2 2.8 2 0.3 2.1 1.4 3.4 2.4 2.5 1.7 2.4 0.3 1.9 2.8 0.4 – 1 1.8 2.9 3 3.1 1.7 … 1 1.3 1 0.8 0.7 … Notes Enfants = en dessous de l’âge de 18 ans … = Données non disponibles * Données non inclues dans l’indice de bienveillance envers les enfants _______________________________________________________________________________ Tableau A3.2 Économie* PIB, prix courants (en milliards de dollars E.-U.) PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire République Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) 2000 1 2.6 4.2 2.4 5.6 2.6 0.8 9.3 0.5 0.9 1.4 0.2 3.2 10.4 4.3 0.6 1.2 0.6 8.1 5.1 0.8 5.0 3.0 0.2 12.7 0.8 0.5 3.9 1.7 2.4 1.3 4.6 4.3 3.9 1.8 46.0 1.7 0.1 4.7 0.6 0.6 132.9 12.3 1.5 1.3 6.2 10.2 3.3 6.7 37.0 54.8 99.8 33.9 37.0 21.5 3.2 2011 2 10.4 104.3 7.3 17.3 10.4 2.3 25.2 1.9 2.2 10.6 0.6 14.4 24.1 15.7 0.0 19.8 2.6 30.2 17.1 0.9 39.2 5.1 1.0 33.6 2.4 1.5 9.9 5.6 10.8 4.2 11.3 12.8 12.5 6.0 244.0 6.4 0.2 14.3 1.1 3.0 408.2 64.1 4.1 3.6 16.8 23.9 19.2 9.7 100.2 188.7 229.5 0.0 100.2 46.4 10.7 Source 1- 4 Annexe 3: Tableaux statistiques La Banque Mondiale Consulté en juin 2013 sur : http://data.worldbank.org/data-catalog/worlddevelopment-indicators PIB par habitant, prix courants (en dollars E.-U.) 2000 3 359 298 362 3,204 212 131 592 1,233 247 168 359 1,027 628 87 753 2,388 173 124 4,103 604 260 359 174 407 393 186 252 155 214 490 3,861 237 2,062 165 372 214 544 492 7,579 153 3,020 359 1,508 270 256 308 319 535 1,794 1,794 1,476 6,480 1,272 2,245 367 2011 4 426 630 394 4,378 286 141 666 2,039 233 297 335 1,266 548 110 895a 8,875 155 230 4,334 615 403 394 188 478 532 279 238 183 272 618 5,371 407 2,758 177 566 371 … 560 9,227 206 3,825 562 1,812 273 393 474 444 348 2,255 2,255 1,977 7,885a 1,908 3,052 478 Notes … Données non disponibles a = Données pour 2009 * Données non inclues dans l’indice de bienveillance envers les enfants 116 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.3 Ratification des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux enfants RATIFICATION DES INSTRUMENTS JURIDIQUES INTERNATIONAUX [1 = Ratifié/Adhéré, 0 = Non ratifié/Adhéré. au 15 Juillet 2013 sauf indication] CDE 1 PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Nombre: Ratifié/Adhéré) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Ré. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalia Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD(Nombre: Ratifié/Adhéré) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Nombre: Ratifié/Adhéré) Protocole facultatif relatif à la CDE sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la Pornographie CADBE impliquant des enfants 2 3 47 44 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 1 1 1 1 52 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 3 1 1 1 … 0 47 39 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 0 1 1 0 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 1 5 1 1 1 1 1 45 Protocole facultatif relatif à la CDE sur l’implication des enfants dans les conflits armés 4 Convention de l’OIT No. 138 (Age minimum d’admission à l’emploi) 5 Convention de Convention des Convention l’OIT No. 182 Nations unies de La Haye sur (Pires formes du relative aux l’Adoption personnes travail des Internationale handicapées enfants) 8 6 7 34 46 46 30 15 1 1 1 1 1 1 1 0 1 0 1 1 1 1 0 1 0 1 0 0 0 0 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 0 5 1 1 1 1 1 39 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 1 1 1 1 51 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 1 1 1 1 51 0 1 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 1 0 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 0 4 1 1 0 1 1 34 0 0 0 1 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 1 0 0 0 0 1 0 1 1 0 0 1 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 15 Source 1 Recueil des Traités des Nations unies – Statut des traités Consultés sur : http://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=IV-11& chapter=4&lang=en 2 Union africaine Consultés sur :http://www.africa-union.org/root/au/Documents/Treaties/Treaties.htm 3&4 Recueil des Traités des Nations unies – Statut des traités Consultés sur : http://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no= IV-11-c&chapter=4&lang=en 5&6 Organisation internationale du travail, Base de données des normes internationales du Consultés sur : http://www.ilo.org/ipec/facts/ILOconventionsonchildlabour/lang--en/index.htm travail 7 Recueil des Traités des Nations unies – Statut des traités 8 Tableau du statut HCCH (Convention de La Haye) Consultés sur : http://hcch.e-vision.nl/index_en.php?act=conventions.statusprint&cid=69 117 Consultés sur : http://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no= IV-15&chapter=4&lang=en Notes … Non applicable CDE = Convention des Nations Unies relative aux Droits des Enfants CADBE = Charte Africaine sur les Droits et le Bien-Etre des Enfants OIT = Organisation Internationale du Travail _______________________________________________________________________________ Annexe 3: Tableaux statistiques Tableau A3.4 Lois, politiques, mécanismes nationaux et indicateurs sur le travail des enfants Lois et mécanismes nationaux [1 = Oui, 0 = Non] PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Nombre de “Oui”) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire République démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé and Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalia Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Nombre de “Oui”) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Nombre de “Oui”) Système de justice pour enfants [1 = Oui, 0 = Non] Existence de lois Existence de lois Existence de Existence de lois nationales sur nationales sur tribunaux nationales l’exploitation sexuelle les pratiques bienveillants envers sur la traite des des enfants et la les enfants (à traditionnelles enfants pornographie l’échelle nationale) néfastes 9 10 11 12 43 47 37 40 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 0 1 … … … … 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 4 5 4 5 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 0 1 1 1 47 52 41 45 Plans d’Action Nationaux (PAN) et organisme de coordination pour les enfants [1 = Oui, 0 = Non] Existence de plan d’action national pour les enfants Existence d’un organisme de coordination pour les enfants 13 47 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 … 1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 1 1 1 1 52 14 46 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 … 1 1 1 1 1 1 1 1 5 1 1 1 1 1 51 Source 9 – 14 • UNIAP-Lois sur le trafic international de personnes • Rapports du 2e Forum panafricain sur une position commune africaine pour les enfants : évaluation à mi-parcours, 29 oct.-2 nov. 2007, le Caire, Egypte • Lois et politiques nationales • Etude du Secrétaire général des Nations unies sur les violences faites aux enfants • In the Best Interest of the Child: Harmonising laws in Eastern and Southern Africa, The African Child Policy Forum, Report and background reports. • Rapports des Etats Parties soumis au Comité des Nations unies sur les droits de l’enfant et le Comité africain des experts Consultés sur : http://www.no-trafficking.org/resources_int_tip_laws.html www.un.org www.acerwc.orghttp://www2.ohchr.org/english/bodies/crc/study.htm http://www.africanchild.info/documents.asp [chercher le mot : “harmonisation”] http://www.africanchildforum.org/site/index.php/resource-centre/childlaw-resources-voluem-ii-english.html 118 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.4 Lois, politiques, mécanismes nationaux et indicateurs sur le travail des enfants (suite) Interdiction des châtiments corporels (Mis à jour en février 2013) [1 = Oui; 0.5 = Partiel; 0 = Non] Score combiné de l’interdiction des châtiments corporels Système pénal Famille PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Nombre de “Oui”) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Democratic Republic of Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalia Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Nombre de “Oui”) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE( Nombre de “Oui”) 15 3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 4 Ecole 16 21 0 0 0 0.5 1b 1b 1 0 1 0 1 0 1 1b 0 0 1 0 0 0 0 1b 1 0 0 1b 1b 1 0 1 0 1 0 0 0 1b 0.5 0 0 0.5 1 0.5b 0 1 0 0 1 0 3 1 0 1 0 1 24 En tant que peine pour un crime En tant que mesure disciplinaire (15+16+17+18)/N variables 17 42.5 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1b 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 0.5 1 1b 1 1 1 0.5 1 1b 1 1 1 0.5 1 0 4 1 1 0 1 1 46.5 18 21 0 0 0 0 0 1b 1 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0.5 0 1b 1 1 1 0 1 1 0 0 1 1 0 0.5 0 0b 1 0 0 0.5 1 0 0 1 1 0.5 1 0 3 0 1 0 1 1 24 19 n/a 0.250 0.250 0.000 0.375 0.500 0.750 0.750 0.250 0.500 0.250 1.000 0.500 0.500 0.500 0.250 0.000 0.750 0.500 0.250 0.375 0.250 0.750 1.000 0.500 0.500 0.500 0.750 0.750 0.000 0.500 0.500 0.750 0.250 0.250 0.250 0.500 0.625 0.250 0.250 0.375 0.750 0.375 0.250 1.000 0.500 0.250 0.750 0.000 n/a 0.500 0.500 0.250 0.500 1.000 n/a Source 15-19 119 Mettre fin à la violence légalisée contre les enfants, Global Initiative to End All Corporal Punishment of Children http://www.endcorporalpunishment.org/pages/frame.html Mis à jour en février 2013 Notes … = Données non disponibles b= Information non confirmée n/a = Non applicable _______________________________________________________________________________ Annexe 3: Tableaux statistiques Tableau A3.4 Lois, politiques, mécanismes nationaux et indicateurs sur le travail des enfants (suite) Politique d’éducation gratuite Gratuite = 1 Non gratuite = 0 PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Rép.Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE 20 42c 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 … 0 1 1 1 1 1 1 0 5c 1 1 1 1 1 47c Proportion d’enfants dans le travail des enfants (5 à 14 ans)* Age minimum de mariage Différence selon le genre Age minimum de responsabilité pénale Homme Femme 2000-2011** Age minimum d’admission à l’emploi Egal = 1 Non égal = 0 21 26m 24i 46 9 39 26 31 3i 29 26 27i 25 35 15 8 28i … 27 … 19 34 25 38 26i 23i 21 28 26 21 16 – 22 – 43 29 29 8 17 – 26 49 … … 7 28 25 21 41 – 7m 5 7 ... 8 … 26m 22 15m 14 14 14 16 16 14 15 14 14 15 16 14 16 16 14 14 14 16 16 15 16 14 13 15 16 15 14 15 14 16 15 14 14 14 16 14 15 15 13 15 15 14 15 15 12 14 15 15 15m 16 15 15 15 16 15m 23 13m 14 13 14 13 15 10 16 14 13 13 13 10 14 13 16 12 9 13 12 12 10 16 8 10 16 13 10 13 7 14 16 7 13 7 14 16 13 7 14 15 10 12 7 14 12 10 8 7 13m 13 12 14 12 13 13m 24 18m 18 18 18 20 21 18 18 18 18 18 21 20 18 18 18 18 18 18 18 18 18 16 18 21 18 18 15 18 18 18 18 18 18 18 21 18 18 18 18 18 18 10 18 18 18 18 16 18 18m 19 18 20 18 18 18m 25 18m 18 18 18 17 18 15 18 18 17 18 18 18 15 18 18 18 18 15 18 18 18 16 18 21 18 18 15 18 18 18 18 18 15 18 21 18 16 15 18 18 18 10 16 18 18 15 16 18 18m 19 18 20 18 18 18m 26 1 1 1 1 0 0 0 1 1 0 1 0 0 0 1 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 1 1 1 0 0 1 1 1 1 0 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Source 20 21 22 - 25 - The State of the Right To Education Worldwide: Free or Fee, 2006 Global Report (Katriana Tomasevski) - Rapports des Etats parties à la CDE UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde, 2013 • Recommandations du Comité des droits de l’enfant • Rapports du 2e Forum panafricain sur une position commune africaine pour les enfants : évaluation à mi-parcours, 29 oct.-2 nov. 2007, le Caire, Egypte • Lois nationales • Etude du Secrétaire général des Nations unies sur les violences faites aux enfants • In the Best Interest of the Child: Harmonising laws in Eastern and Southern Africa, The African Child Policy Forum • UNSTATS Table 3a. Age legal de mariage (Déc. 2012) • At What Age are school-children employed, married and taken to court? Consultés sur : http://www.right-to-education.org/Tableau 6, p.6/7 et Tableau 17, p.157 Tableau 9, Pages 132-135 Voir : www.un.org www.acerwc.orghttp://www.africanchildforum.org/site/index. php/ resource-centre/child-law-resources-voluem-iienglish.html http://www2.ohchr.org/english/bodies/crc/study.htm http://www.africanchild.info/documents.asp [chercher le mot : “harmonisation”] http://unstats.un.org/unsd/demographic /products/indwm/tab2a.htm www.right-to-education.org Notes … = Donnés non disponibles c = Nombre de “gratuit” i = les données concernent les années ou aux périodes autres que celles indiquées dans le titre de la colonne, Sont différentes de la définition usuelle ou concernent seulement une partie du pays. m = Valeur médiane n/a = Non applicable * Non inclue dans le calcul de l’Indice ** les données concernent les années les plus récentes disponibles au cours de la période indiquée dans le titre de la colonne 120 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.5 Dépenses publiques Dépenses publiques totales d’éducation en % du PIB Dépenses générales de santé en % des dépenses publiques totales Dépenses militaires en % du PIB 2000 2006-2011 2000 2011 2000 2006-2011 1 4.0 3 3 8 … 4 3 … … 2 … 6 5 … … 0.7 … 5 5 3 4 2 … 6 8 … 3 4 3 4 4 3 … 3 … 3 … 3 8 … 6 … … 5 2 … … 11 6.5 … … … 6 7 4.0 2 4.6 3.5 5.3 7.8 3.4 6.1 3.2 5.6 1.2 2.6 7.6 6.2 4.6 2.5 8.4 0.6b 2.1 4.7 3.8b 3.9 8.2 3.1 ... 6.7 13.0 1.9a 2.8 5.4 4.7 3.7 3.7 5.0 8.4 4.5 ... 4.8 ... 5.6 4.8 2.7 6.0 … 7.8 4.6 3.2a 6.2 1.3 2.5 4.9 4.3 3.8 ... 5.4 6.2 4.6 3 8.2 3.2 11.0 7.7 9.0 2.1 9.5 9.6 10.0 13.1 9.5 4.8 5.2 0.9 14.5 7.7 4.8 8.9 13.9 7.9 9.4 4.0 2.3 11.4 9.7 5.7 7.2 7.3 9.5 6.4 6.8 12.9 12.3 10.9 4.2 8.2 7.6 8.6 6.8 7.6 10.9 7.2 11.6 6.9 9.2 11.2 9.4 7.4 6.9 9.0 7.5 6.9 4.3 6.8 7.8 4 10.1 6.1 10.5 8.7 12.8 8.1 8.5 7.9 12.4 3.3 13.4 6.5 6.8 10.8 14.1 7.0 3.6 14.6 6.6 11.3 11.9 6.8 7.8 5.9 14.6 18.9 15.3 18.5 12.2 10.9 9.7 7.7 6.5 11.1 7.5 23.7 5.6 11.9 9.3 11.7 12.7 10.6 14.9 15.4 10.8 11.1 16.0 8.9b 7.9 8.3 6.9 7.9 6.5 10.8 10.6 5 1.7 6.4 0.6 3.6 1.2 6 1.3 ... ... 1.9 ... ... ... 1 4.7 ... 32.7 9.6 1.8 0.6 1 1.5 4.4 1.3 3.6 ... 1.2 0.7 2.2 3.5 0.2 1.3 2.7 1.2 0.8 3.4 ... 1.3 1.7 3.7 1.6 4.8 1.6 ... 2.5 1.5 ... 4.7 3.1 3.4 3.2 3.1 2.3 1.7 1.9 6 1.5 3.5 1.1a 2.1 1.4 2.4a 1.3 0.5 2.5 2.6 … 1.2 1.6 1.5 3.7 3.7 .. 0.8 1.4a 0.6 0.3 .. 1.9 1.9 2.3 0.9 0.7 0.8 1.6 3.8 0.2 0.9 4.0 1.0a 1.1 1.2 … 1.6 0.9 0.9 1.1 3.4 2.8 1.7 3.2 1.1 1.6 2.2 3.2 4.4 1.9 3.2a 3.4 1.4 1.6 PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire Rép.Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) Source 1 - UNESCO, Education for All Global Monitoring Reports, 2008,2009, 2010,2011 - Indicateurs mondiaux du développement 2009, La Banque mondiale Tableau 9 and Tableau 11 dans l’ UNESCO Tableau 2.9 dans les rapports de la Banque Mondiale Tableau 18 2 - UNESCO – Institut pour les Statistiques (UIS) http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/document.aspx?ReportId= 136&IF_Language=eng&BR_Topic=0 Consulté le 10 juillet 2013 3 ACPF, Rapports africains sur le bien-être de l’enfant 2008 & 2011 Page 171 du rapport de 2008 et page 166 du rapport de 2011 4 OMS, Comptes nationaux de santé, mis à jour en juin 2013 http://apps.who.int/nha/database/PreDataExplorer.aspx?r=1&d=1 5-6 Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) mis à jour en 2013 http://apps.who.int/nha/database/PreDataExplorer.aspx?r=1&d=1 121 Notes … = Données non disponibles PIB = Produit Intérieur Brut a =Données sont pour 2012 b = les donnés concernent les années autres que celles indiquées dans le titre de la colonne _______________________________________________________________________________ Tableau A3.5 Annexe 3: Tableaux statistiques Dépenses publiques (suite) Pourcentage de coûts de vaccins PEV systématiques financés par l’Etat PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane ) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire Rép. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan* Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE ( Médiane) 2001 7 33 13 55 100 0 6 35 100 0 100 … 0 65 0 85 0 0 18 100 57 100 20 0 3 39 0 16 2 100 100 100 10 100 33 100 0 … 100 100 0 … 100 25 100 0 75 10 0 100 100 100 100 2 100 100 37 Source 7-8 - UNICEF, Rapports sur la situation des enfants du monde 2003, 2010, 2011, 2012 & 2013 Tableau 3 dans les rapports 2011 8 22 29a 17 100 32 3 9 100 74b 11 4b 9 30 0 0 100 3 5a 100 100 20c 24 0b 57 42 91 21 36a 20a 21 100 20 100a 14 71a 11 15 32 100 2 0 100 55a 100b 25 19 23 19 0a 100 100a 100 100b 100b 100b 25 Notes … = Données non disponibles * Soudan Pré-sécession Soudan a 2010 b 2009 c 2008 122 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.6 Indicateurs sur la santé maternelle et infantile PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Rép.Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane ) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE ( Médiane) Pourcentage de femmes enceintes suivant des services de SAN Pourcentage d’accouchements accompagnés de personnel soignant qualifié Pourcentage de femmes enceintes séropositives qui reçoivent des ARV pour la PTME* Pourcentage d’enfants en insuffisance pondérale pour leur âge 2000-2012 2000-2012 1 91 80 86 94 94 99 85 98 68 53 75 93 91 89 92 86 70 43 94 98 96 88 93 92 92 79 86 95 70 75 … 92 95 46 58 98 98 93 … 93 26 97 56 97 72 93 88 94 90 89 89 74 93 77 96 91 2 61 47 84 95 66 60 64 78 54 23 62 94 59 80 93 65 28 10 86 57 68 46 44 44 62 46 44 71 49 61 98 55 81 18 39 69 82 65 … 63 33 91 23 82 59 57 49 47 66 95 95 79 100 74 95 62 2010 3 44.5 20 21 >95 35 36 53 … 24 7 … 16 66 1 6 6 3 ... 49 … 48 23 83 43 89 38 … … … … … 52 >95 … 9 60 … … … 62 … >95 2 >95 51 42 59 75 46 … … … … … … 44.5 2006-2011 4 16.5 16e 18d 11 26 29 15 9d 24 30 25 11d 16e 24 23e 11d 35d 29 8d 18 14 21 18 16 13 15e 36d 13 27d 20e 15d 15 17 39e 23 11 13 18 6d 22 32d 9 27 6 17 14 16 15 10 3 3d 6 5d 3 3d 16 Source 1-3 UNICEF Monitoring the Situation of Children and Women Base de données mondiale consultée sur : http://www.childinfo.org/antenatal_care_country.php http://www.childinfo.org/delivery_care_countrydata.php http://www.childinfo.org/hiv_aids_preventmtct.php 4 Rapports sur la situation des enfants dans le monde 2011, 2012 and 2013 Tableau 2 & Tableau 3 dans les rapports 123 Pourcentage d’enfants âgés de moins de cinq ans présumément atteints de pneumonie amenés à un prestataire de soins approprié 2007-2012 5 51 … 31 14d 56 55 30 … 30 26 56d 52 38 40 62d … 44d 27 48d 69 41 42d 52 56 66 62 42 70 38d 45 … 65 53d 51 45 50 75 50 ... 74 13d 65d 90d 58 32 79 71 68 48 64.5 53d 73 … 70 59d 52 Notes Les données concernent les plus récentes données de la série dans le titre de la colonne, sauf indication contraire. … = Données non disponibles ANC = Soins Anténataux PTME = Prévention de la transmission de la mère à l’enfant ARV = Thérapie antirétrovirale Estimation de pourcentage de femmes enceintes séropositives qui reçoivent des ARV pour la PTME : Calculé en divisant le nombre de femmes enceintes séropositives qui reçoivent des ARB pour la PTME par le nombre non arrondi estimé de femmes enceintes séropositives jusqu’en 2010 (sur la base de méthodes de l’ONUSIDA/OMS) d =les données concernent les années ou les périodes autres que celles indiquées dans le titre des colonnes. e= les données sont différentes de la définition usuelle ou concernent une partie du pays * Non inclue dans le calcul de l’Indice _______________________________________________________________________________ Annexe 3: Tableaux statistiques Tableau A3.6 Indicateurs sur la santé maternelle et infantile (suite) Couverture de vaccination contre la rougeole (%) PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire Rép. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalia Afrique du Sud Soudan* Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE( Médiane) 2001 6 69 41 72 90 59 75 49 80 36 28 70 34 73 46 50 51 86 52 55 85 84 42 71 75 74 52 56 73 49 62 84 71 69 34 35 74 69 48 97 37 … 38 77 58 72 59 78 85 75 93 80 98 92 93 95 70.5 Source 6-7 UNICEF, Rapports sur la situation des enfants dans le monde 2010, 2011, 2012 & 2013 Tableau 3 dans les rapports 2011 7 79 88 72 94 63 92 76 96 62 28 72 90 49 71 84 51 99 57 55 91 91 58 61 87 85 40 70 96 56 67 99 82 74 76 71 95 91 82 99 80 46 78 90 98 67 75 93 83 92 96 95 96 98 95 96 82 Notes … = Données non disponibles * Soudan pré-sécession 124 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.6 Indicateurs sur la santé maternelle et infantile (suite) Taux de mortalité infantile (pour 1000 naissances) PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire Rép. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan** Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD ( Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) 2000 8 95 154 95 74 100 114 88 31 115 122 62 81 115 129 97 120 61 116 60 99 68 112 132 77 86 157 84 95 124 79 18 122 50 159 107 118 75 80 13 167 … 50 65 98 80 85 88 102 73 37 37 40 20 45 25 87 2011 9 63.5 96 68 20 82 86 79 18 108 97 59 64 81 111 72 80 46 52 49 58 52 79 98 48 63 58 43 53 98 76 13 72 30 66 78 38 58 47 12 119 108 35 66 69 73 58 45 53 43 18 26 18 13 28 14 58 2015* 10 33.8 52.3 39.5 17.6 41.1 41 28.6 15.9 35.5 41.9 28.8 26.1 38 39.7 38.3 40.7 32 39.2 20.2 30.9 25.5 47.4 48.2 22 25.2 54.3 33.8 45.5 53.1 28.3 7.1 46.1 20.6 59.8 39.8 42.4 27.2 30.4 ... 61.1 … 16.6 31.3 25.8 33.4 33.7 32.2 35.3 18.2 19.5 19.5 25 11.2 21.2 13.4 32.2 Mortalité des moins de 5 ans (pour 1000 naissances vivantes) 2000 11 141 240 144 96 180 190 150 42 193 213 85 120 137 207 146 185 96 160 90 136 111 186 218 114 113 174 125 160 219 121 20 188 76 232 210 181 106 134 … 213 … 84 127 122 122 145 138 182 110 46 46 51 24 52 27 136 Source 8 &11 ACPF, Rapport africain sur le bien-être de l’enfant 2008 Tableau A3.8, page 172 9 UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde 2013 Tableau 1:Pages 88 à 91 10 & 13 African Development Bank, African Statistical Yearbook 2009 Tableau 5-4, Pages 68 12 UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde 2012 et 2013 Tableau 1: dans les deux rapports 125 2011 12 94.5 158 106 26 146 139 127 21 164 169 79 99 115 168 90 118 68 77 66 101 78 126 161 73 86 78 62 83 176 112 15 103 42 125 124 54 89 65 14 185 180 47 103 104 110 90 68 83 67 21 30 21 16 33 16 89 2015* 13 56.9 72.3 52.9 31.3 61 78 47.4 25.1 57.2 74.2 39.3 48.8 52.9 52.3 67.6 64.7 58.3 69.3 52.5 77 41.2 75.1 80.8 36.3 49.1 89.3 59.3 83 90.8 60.4 7.2 77.7 44.5 80.4 54.3 91.5 … 42 … 109.2 … 24.2 50.8 41.7 50 68.9 45.5 56.9 40.3 23.5 23.5 28 11.3 28.6 14.2 52.9 Notes … = Données non disponibles * =Objectifs de Développement du Millénaire (OMD) Target ** Soudan pré-sécession _______________________________________________________________________________ Annexe 3: Tableaux statistiques Tableau A3.7 Accès aux services de base Pourcentage de la population qui utilise des installations d’assainissement améliorées PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire Rép. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan** Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) Pourcentage de la population qui utilise une eau potable améliorée Nombre de médecins pour 100000 Proportion de naissances enregistrées avant l’âge de cinq ans* 2000 2011 2000 2011 2000-2012 2005-2011 14 36 30 26 41 11 38 50 41 26 8 34 27 33 25 81 52 8 8 36 53 18 17 34 43 37 28 27 58 43 33 94 27 25 11 42 40 24 50 100 38 … 66 34 48 34 43 47 51 52 83 91 65 97 69 83 38 15 31 59 14 64 18 50 48 63 34 12 35a 18 24 31 61 89a 13a 21 33 68 13 18 19 29 26 18 14 53 22 27 91 19 32 10 31 61 34 51 97 13 24 74 26a 57 11 35 12 42 40 95 95 95 97 70 90 33 16 61 46 65 95 54 77 61 80 70 35 88 57 83 45 73 43 54 22 86 82 70 49 58 57 79 61 45 64 45 47 100 42 80 44 49 70 79 73 87 57 … 87 69 62 51 55 58 55 80 89 89 97 71 79 90 65 17 73 53 76 97 80 74 74 89 67 50 95a 72 80 46 92 51a 60a 49 88 89 86 74 72 61 78 74 48 84 65 50 100 47 93 50 61 69 97 73 96 57 30 91 58a 72 59 75 53 64 80 90 84 99 … 82 96 74 18 10 17 6 34 5 3 8 30 5 4 15 10 14 11 23 30 5 3 29 11 9 10 7 18 5 1 16 2 8 13 106 3 37 2 40 6 49 6 151 2 4 76 28 17 5 12 1 6 6 122 121 283 190 62 122 11 19 58 29a 60 72 77 75 70 91 61 16 83a 81g 55 28 89 32a … 7 89a 76 4 96 50 27 … 58 … … 89 72 … … … 2 30g … … 26 … 88 98 – 38 … 4 1 15 1 … 99 99 99 … … … 61 Source 14 & 16 ACPF, Rapport africain sur le bien-être de l’enfant 2008 Tableau A3.9 dans le rapport 15 &17 UNICEF et OMS, Joint Monitoring Programme for Water Supply and Sanitation, Progress on Drinking Water and Sanitation: Special focus on sanitation 2012 and 2013 Updates 2008 Report, Statistical Table, Pages 42- 53 2012 Update, Statistical Table, Pages 38-55 2013 Update, Statistical Table, Pages 14-35 http://www.wssinfo.org/data-estimates/table/ 18 Basé sur les données de l’OMS, Statistiques de Santé 2011,2012 & 2013 WHS 2011 Table 6, Page 116-125 WHS 2012 Table 6, Page 122-130 WHS 2013 Table 6, pages 120-128 19 UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde, 2012 et 2013 Tableau 9 dans les deux rapports Notes … = Données non disponibles a= les données concernent années autres que celles indiquées dans le titre de colonne g = les données sont différentes de la définition norme ou concernent une partie seulement du pays. * Non inclus dans le calcul de l’Indice ** Soudan pré sécession 126 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.8 Indicateurs sur l’éducation TAUX NET D’INSCRIPTION* Primaire Garçons PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Rép. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) 1999-2000 1A 68 39 83 82 42 59 … … 64 70 60 … 73 … 37 76 44 53 89 71 60 52 63 68 75 96 67 97 … 66 95 59 79 36 … 97 … 66 … 68 … 90 50 92 101 85 57 66 80 98 100 95 … 82 100 70 2006- 2011 1B 83 93 ... 87 66c 91 98 95 78 ... 81 95 67 ... 57 58 38 89 ... 66 83c 89c 75 82 73 42 ... 90 67 72 ... 93c 83 70c 60 89 96 73 ... ... … 85 ... 84 ... 92 98 94 ... 97 97 ... ... 96c ... 83 1999-2000 2A 62 35 57 86 29 49 … … 45 47 52 … 55 … 28 68 38 41 87 66 57 41 45 69 82 71 68 104 … 62 95 50 84 24 … 97 … 60 … 63 … 88 42 94 83 84 58 65 80 94 97 90 … 74 99 65 2006-2011 2B 77 78 ... 88 62c ... 85 92 59 ... 75 90 56 ... 51 58 33 83 ... 69 81c 75c 72 83 76 40 ... 97 59 77 ... 88c ... 59c 55 92 98 78 ... ... ... ... ... ... 95 98 96 ... 95 95 ... ... 95c ... 78 Garçons Filles 2006-2011 3A 30 14.9 ... 56.7 20.5c 19.6 44.2 60.3 18.2 ... ... ... ... ... 28.2 ... 31.7 ... ... ... 48.1 40.5c ... 51.6 22.8 ... 23.1 29.7 35.9 17.1 ... 17.9c 44.2 14.4c ... ... 30.3 ... ... ... ... ... ... 32.3 ... ... ... ... ... … ... ... ... ... ... 30 2006-2011 3B 26 12.1 ... 65.6 17.0c 16.5 38.7 69.4 10.1 ... ... ... ... ... 20.2 ... 25.4 ... ... ... 44.4 27.3c ... 48.4 37.0 ... 24.2 28.8 25.2 14.7 ... 17.4c 57.2 8.9c ... ... 34.4 ... ... ... ... ... ... 37.7 ... ... ... ... ... … ... ... ... ... ... 26 Source 1A & 2A - Indicateurs du développement de l’Afrique 2004 & 2006, La Banque Mondiale, Washington DC. ADI 2004 Section 13, Tableaux 13 à 17; ADI 2007 Tableau 8.1, ADI 2006/9 Tableaux 8.1 1B, 2B, 3A & 3B - UNESCO,2013 http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/tableView.aspx 4-5 Base de données de La Banque mondiale Consultés sur : http://data.worldbank.org/datacatalog/world-development-indicators 13 juin 2013 127 Ratio élève-enseignant (Primaire) Secondaire Filles 1999-2000 4 44 35 54 27 47 50 63 28 74 71 36 51 48 … 36 42 45 55 49 37 33 44 44 33 48 36 50 56 63 42 26 64 32 42 … 51 34 51 15 44 … 33 27 33 34 59 40 45 37 26 28 22 … 28 23 42 2006-2011 5 39 46 44 25 53 48 45 23 81 63 28 49 49 37 35 28 40 55 25 38 33c 44 52 47 34 27 43 76 48 39 20 55 30 39 36 58 29c 33 13 31 36 31 38 29 41 48 46c 63 38d 25 23 28 … 26c 17 38 Notes Les données concernent les données les plus récentes de la série dans le titre de colonne, sauf indication contraire. … = Données non disponibles c = Données pour 2012 k = la proportion des orphelins (âgés de 10 à 14 ans) qui fréquentent l’école est sur la base de petits dénominateurs (typiquement 25 à 49 cas non pondérés). d = les données concernent les années * Non inclus dans le calcul de l’Indice _______________________________________________________________________________ Annexe 3: Tableaux statistiques Tableau A3.8 Indicateurs sur l’éducation (suite) TAUX BRUT D’INSCRIPTION Primaire Garçons 1999-2000 PAYS 6 AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) 96 Angola 78 Bénin 113 Botswana 108 Burkina Faso 52 Burundi 73 Cameroun 115 Cap Vert 140 République Centrafricaine 89 Tchad 90 Comores 92 Congo (Brazzaville) 101 Côte d'Ivoire 92 Rép. Démocratique du Congo 49 Djibouti 46 Guinée Equatoriale 126 Érythrée 65 Ethiopie 76 Gabon 144 Gambie 86 Ghana 84 Guinée 78 Guinée-Bissau 99 Kenya 95 Lesotho 112 Libéria 140 Madagascar 105 Malawi 139 Mali 71 Mauritanie 86 Maurice (Rép. de) 109 Mozambique 104 Namibie 112 Niger 42 Nigéria … Rwanda 119 São Tomé et Príncipe … Sénégal 79 Seychelles … Sierra Leone 106 Afrique du Sud 115 Soudan 59 Swaziland 128 Togo 138 Ouganda 143 République Unie de Tanzanie 78 Zambie 80 Zimbabwe 96 AFRIQUE DU NORD (Médiane) 115 Algérie 116 Egypte 103 Libye 115 Maroc 101 Tunisie 120 TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) 101 Secondaire Filles 2006- 2011 7 111 137 137 112 84 164 128 114 109 115 106 119 96 103 64a 88 51 111 184 79 113a 108a 127 115 105 108 150 139 87 98 99 115a 108 79 87 140 129a 83 113 129 104 76 121 146 112 92a 118 102 112 112 105 117 118a 112 112 1999-2000 8 80 69 78 108 37 58 100 137 61 57 80 93 70 44 35 115 54 52 143 78 76 56 66 93 118 96 101 135 51 80 108 79 113 29 … 118 … 70 … 80 108 51 121 110 129 76 76 93 107 107 96 117 88 115 80 2006-2011 9 104 112 120 108 80a 165 111 105 79 86 90 113 80 89 58a 86 42 101 179 82 107a 92a 119 112 101 98 147 144 76 104 100 105a 106 67a 79 143 125a 89 113 120 100 69 109 133 114 95a 117 101 108 106 99 112 112a 108 105 Garçons 1999-2000 10 30 18 30 90 12 12 … … … 18 23 46 30 … 13 43 34 22 61 43 40 … 26 32 30 45 … 40 … 22 79 14 58 8 … 12 … 21 … 29 83 22 60 54 21 6 26 47 76 68 88 88 44 76 31 Source - UNESCO, 2013 6 - 13 - Indicateurs du développement de l’Afrique, 2006, 2007, 2008/09, et 2012/13, La Banque mondiale, Washington DC Filles 2005-2011 11 43 37 64 80 27 32 56 83 23 35 40b 37b 32b 50 44a 38b 37 40 49b 56 62a 52a 23b 63 41 49 32 36 46 29 90 27a 59 18a 47 35 65a 44 117 34 92 41 61 60 31 37a 53 38 86 100 74 86 75a 91 45 - http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/tableView.aspx - ADI 2006 Section 8.1; ADI 2007 Table 8.1, ADI 2008/09 Table 8.1, ADI 2012/13 Table 7.1 1999-2000 12 21 13 14 96 8 9 … … … 5 18 38 17 … 17 19 23 14 58 30 32 … 14 29 36 32 … 31 … 20 75 9 65 5 … 12 … 14 … 24 91 36 60 24 16 5 21 42 80 73 83 91 35 80 24 2005-2011 13 35 25 39 85 22 24 47 97 13 15 30b 27b 18b 29 34a 22b 29 35 42b 53 56a 33a 13b 57 57 40 30 33 33 25 89 25a 69 12a 41 37 74a 40 131 26 96 36 59 31 26 33a 45 35 94 104 71 101 64a 94 36 Notes les données concernent les données les plus récentes de la série dans le titre de colonne, sauf indication contraire. a= Données pour 2012 b = les données concernent les années autres que celles indiquées dans le titre de colonne … = Données non disponibles 128 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.8 Indicateurs sur l’éducation (suite) Taux d’achèvement du primaire (% du groupe d’âge concerné)* Total PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d’Ivoire Rép.Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) 2000 14 37.6 ... 34.93 89.87 25.03 24.91 49.93 101.83 … 22.32 ... ... 39.12 … 28.01 ... 36.40 21.58 ... ... ... 32.78 26.93 ... 60.11 ... 35.53 65.75 32.78 52.57 104.65 16.12 81.64 18.38 ... 20.69 ... 37.72 112.91 ... ... 90.07 37.50 64.32 61.03 ... ... 60.08 … 84.7 82.63 98.14 ... 56.74 86.71 44.5 Homme 2011 15 66.3 ... 75.3 ... ... 62.1 78.3 95.0 43.0 38.2 ... ... 58.6 ... 56.5 51.7 ... 57.8 ... 66.3 99.1 ... ... ... 68.1 66.0 72.9 71.2 55.4 ... ... 56.2 ... 46.2 ... ... 114.7 62.8 125.0 74.4 ... ... ... 76.9 76.6 54.9 81.2 ... ... 96.8 94.4 ... ... 99.3 ... 68.1 2000 16 44.6 ... 45.33 87.51 29.38 27.08 53.36 100.20 .. 31.88 ... ... 48.03 ... 33.17 ... 40.22 27.92 ... ... ... 44.59 34.59 ... 50.57 ... 35.36 69.49 40.64 ... 105.46 19.73 76.46 21.72 … 22.42 .. 43.57 113.96 ... ... 88.95 39.42 62.70 76.98 ... ... 65.23 ... 84.9 82.82 101.77 ... 63.13 87.05 48.0 Femme 2011 17 65.5 ... 84.3 ... ... 62.1 84.3 94.0 53.3 47.2 ... ... 64.9 ... 59.2d 51.3 ... 60.7 ... 65.5 109.7d ... ... ... 60.0 71.6 71.9 69.9 61.0 ... ... 60.9 ... 52.4 ... ... 112.4 61.1 123.0 77.6 ... ... ... 76.2 86.5 55.7 77.2d ... ... 97.8 94.5 ... ... 101.1d ... 69.9 2000 18 32.6 ... 24.21 92.26 20.54 22.73 46.46 103.45 .. 12.71 ... ... 30.21 .. 22.78 .. 32.60 15.21 ... ... ... 20.53 19.34 .. 69.73 .. 35.70 62.00 24.92 ... 103.81 12.52 86.83 14.81 .. 18.98 .. 31.80 111.86 ... ... 91.20 35.51 65.94 45.14 … … 54.88 … 84.4 82.43 94.35 … 50.14 86.36 35.7 2011 19 66.3 ... 66.3 ... ... 62.2 72.1 96.0 32.8 29.2 ... ... 52.2 … 53.8d 52.2 ... 54.8 ... 67.2 88.0d ... ... ... 76.3 60.3 74.0 72.4 49.5 ... ... 51.6 ... 39.6 ... ... 117.0 64.6 127.0 71.3 ... ... ... 77.7 66.8 54.2 85.2d ... ... 95.8 94.2 ... ... 97.3d ... 66.8 Source Notes - Indicateurs mondiaux du développement 2012 14-19 - Base de données de La Banque mondiale 129 WDI 2012 , Table 2.14 Consulté sur : http://data.worldbank.org/data-catalog/ world-development-indicators ,13 juin 2013 … = Données non disponibles d= Données pour 2012 * Non inclus dans le calcul de l’Indice _______________________________________________________________________________ Tableau A3.9 Indicateurs sur l’exclusion PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Rép.Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE ( Médiane) Pourcentage de femmes enceintes qui ne suivent pas des services SAN Pourcentage d’accouchements sans personnel soignant qualifié 2000-2011 1 9 20 14 6 6 1 15 2 32 47 25 7 9 11 8 14 30 57 6 2 4 12 7 8 8 21 14 5 30 25 … 8 5 54 42 2 2 7 … 7 74 3 44 3 28 7 12 6 10 11 11 26 7 23 4 9 2000-2011 2 39 53 16 5 34 40 36 22 46 77 38 6 41 20 7 35 72 90 14 43 32 54 56 56 38 54 56 29 51 39 2 45 19 82 61 31 18 35 … 37 67 9 77 18 41 43 51 53 34 5 5 21 0 26 5 38 Pourcentage de femmes enceintes séropositives qui ne reçoivent pas d’ARV pour la PTME 2010 3 56 80 79 <5 65 64 47 … 76 93 … 84 34 99 94 94 97 … 51 … 52 77 17 57 11 62 … … … … … 48 <5 … 91 40 … … … 38 … <5 98 5 49 58 41 25 54 … … … … … … 56 Enfants qui ne sont pas vaccinés contre la rougeole (de tous les enfants âgés de 12 à 33 mois) 2000 4A 31 59 28 10 41 25 41 20 64 72 30 66 27 54 50 49 14 48 45 15 16 58 29 25 26 58 54 27 51 38 16 29 31 66 65 26 31 52 3 63 … 23 52 28 42 41 22 15 25 7 20 2 8 7 5 30 Source 1-3 Basé sur la base de données mondiale consultée sur : UNICEF, Monitoring the Situation of Children http://www.childinfo.org/antenatal_care_country.php http://www.childinfo.org/delivery_care_countrydata.php and Women http://www.childinfo.org/hiv_aids_preventmtct.php 4A, 4B et 5 UNICEF Rapports sur la situation des enfants dans le monde 2011, 2012 et 2013 Basé sur les données du Tableau 3 dans les rapports 6 UNICEF, Rapports sur la situation des enfants dans le monde 2011, 2012 et 2013 Basé sur les données du Tableau 9 dans les rapports, Page 120-123 2011 4B 21 12 28 6 37 8 24 4 38 72 28 10 51 29 16 49 1 43 45 9 9 42 39 13 15 60 30 4 44 33 1 18 26 24 29 5 9 18 1 20 54 22 10 2 33 25 7 17 8 4 5 4 2 5 4 18 Annexe 3: Tableaux statistiques Pourcentage des moins de cinq ans atteints de Proportion des pneumonie naissances qui présumée qui n’ont ne sont pas pas été amenés à enregistrées un prestataire de avant l’âge de soins approprié cinq ans 2000-2011 5 49 … 69 86d 44 45 70 … 70 74 44d 48 62 60 38d … 56d 73 52d 31 59 58d 48 44 34 38 58 30 62d 55 … 35 47d 49 55 50 25 50 … 26 87d 35d 10d 42 68 21 29 32 52 36 47d 27 … 30 41d 48 2000-2011 6 42 71d 40 28 23 25 30 9 39 84 17d 19g 45 72 11 68d … 93 11d 24 96 4 50 73 … 42 … … 11 28 … … … 98 70g … … 74 … 12 2 … 62 … 96 99 85 99 … 1 1 1 … … … 39 Notes Les données concernent les données les plus récentes de la série dans le titre de colonne, sauf indication contraire. … = Données non disponibles SAN = Soins Anténatals PTME = Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant ARV = Thérapie antirétrovirale Estimation du pourcentage de femmes enceintes séropositives qui reçoivent l’ART pour le PTME: Calculé en divisant le nombre signalé de femmes enceintes séropositives par l’estimation du nombre non arrondi de femmes enceintes séropositives à dater de 2010( sur la base de données des méthodes d’ONUSIDA/OMS) d = Les données concernent les années ou les périodes autres que 2000-2001 g = les données sont différentes de la définition usuelle ou concernent 130 LE RAPPORT AFRICAIN SUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT 2013 _______________________________________________________ Tableau A3.9 Indicateurs sur l’exclusion (suite) Pourcentage de la population qui n’utilise pas d’installations d’assainissement adéquates* PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE (Médiane) Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Rép.Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD (Médiane) Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE (Médiane) 2000-2011 7A 64 70 74 59 89 62 50 59 74 92 66 73 67 75 19 48 92 92 64 47 82 83 66 57 63 72 73 42 57 67 6 73 75 89 58 60 76 50 0 62 … 34 66 52 66 57 53 49 48 17 9 35 3 31 17 62 2000-2011 7B 69 41 86 36 82 50 52 37 66 88 65 82 76 69 39 11 87 79 67 32 87 82 81 71 74 82 86 47 78 73 9 81 68 90 69 39 66 49 3 87 76 26 74 43 89 65 88 58 60 5 5 5 3 30 10 67 Pourcentage de la population sans accès à une source d’eau potable améliorée* 2010 8A 39 54 35 5 46 23 39 20 30 65 12 43 17 55 27 57 46 78 14 18 30 51 42 43 21 39 55 36 55 53 0 58 20 56 51 30 21 27 13 43 … 13 31 38 49 45 42 45 20 11 11 3 19 21 10 36 2000 8B 27 47 24 3 20 26 26 11 33 50 5 28 20 54 8 49 40 51 12 11 14 26 28 39 22 26 52 16 35 50 0 53 7 50 39 31 3 27 4 43 70 9 42 28 41 25 47 36 20 10 16 1 100 18 4 26 Proportion de garçons qui ne sont pas inscrits dans l’enseignement primaire [100 – Ratio NET d’inscription pour l’enseignement primaire (GARÇONS)]* 2011 9A 32 61 17 18 58 41 ... ... 36 30 40 ... 27 ... 63 24 56 47 11 29 40 48 37 32 25 4 33 3 ... 34 5 41 21 64 … 3 … 34 … 32 … 10 50 8 -1 15 43 34 20 3 0 5 ... 18 0 30 Source 7A & 8A 7B & 8B 10A/10B 131 ACPF, Rapport africain sur le bien-être de l’enfant 2008 Basé sur les données de l’OMS et de l’UNICEF Joint Monitoring Programme for Water and Sanitation, Progress on Sanitation and Drinking Water: 2008, 2012, and 2013 Updates UNESCO Tableau A3.13 dans le rapport Basé sur les données de : 2008 Report, Statistical Table, Pages 42- 53 2012 Update, Statistical Table, Pages 38-55 2013 Update, Statistical Table, Pages 14-35 Sur la base de données consultées sur : http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/tableView.aspx 2000-2011 9B 17 7 ... 13 34c 9 2 5 22 ... 19 5 33 ... 43 42 62 11 ... 34 17c 11c 25 18 27 58 ... 10 33 28 ... 7c 17 30c 40 11 4 27 ... ... 100 15 ... 16 ... 8 2 6 ... 3 3 ... ... 4 ... 17 Proportion de filles qui ne sont pas inscrites dans l’enseignement primaire (100 – Ratio NET d’inscription dans l’enseignement primaire (FILLES)]* 2000-2011 10A 38 65 43 14 71 51 ... ... 55 53 48 ... 45 ... 72 32 62 59 13 34 43 59 55 31 18 29 32 0 ... 38 5 50 16 76 ... 3 ... 40 ... 37 ... 12 58 6 17 16 42 35 20 7 3 10 ... 26c 1 35 2006-2011 10B 23 22 ... 12 38c ... 15 8 41 ... 25 10 44 ... 49 42 67 17 ... 31 19c 25c 28 17 24 60 ... 3 41 23 ... 12c ... 41c 45 8 2 22 ... ... 100 ... ... ... ... 5 2 4 ... 5 5 ... ... 5c ... 22 Notes Les données concernent les plus récentes données de la série dans le titre de la colonne, sauf indication contraire. … = Données non disponibles * Non inclus sous cette forme dans le calcul de l’Indice (l’inverse utilisé), voir Tableau A3.8 c = Données pour 2012 _______________________________________________________________________________ Annexe 3: Tableaux statistiques Tableau A3.10 Indicateurs sur le VIH/SIDA et apparentés* Orphelins PAYS AFRIQUE SUBSAHARIENNE Angola Bénin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Cap Vert République Centrafricaine Tchad Comores Congo (Brazzaville) Côte d'Ivoire Rép. Démocratique du Congo Djibouti Guinée Equatoriale Érythrée Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée-Bissau Kenya Lesotho Libéria Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice (Rép. de) Mozambique Namibie Niger Nigéria Rwanda São Tomé et Príncipe Sénégal Seychelles Sierra Leone Somalie Afrique du Sud Soudan** Swaziland Togo Ouganda République Unie de Tanzanie Zambie Zimbabwe AFRIQUE DU NORD Algérie Egypte Libye Maroc Tunisie TOUTE L’AFRIQUE Estimation du taux de prévalence du VIH chez les adultes (de 15 à 49 ans), (%) 2011 Nombre d’enfants (de 0 à 14 ans) vivant avec le VIH en 2011 (en milliers) Homme Femme 1 2 3 4 2.1 1.2 23.4 1.1 1.3 4.6 1.0 4.6 3.1 0.1 3.3 3.0 … 1.4 4.7 0.6 1.4 5.0 1.5 1.5 1.4 2.5 6.2 23.3 1.0 0.3 10.0 1.1 1.1 1.0 11.3 13.4 0.8 3.7 2.9 1.0 0.7 … 1.6 0.7 17.3 1.1 26.0 3.4 7.2 5.8 12.5 14.9 34 9 15 23 19 60 – 20 34 … 13 61 … 1 3 4 180 3 … 31 11 3 220 41 5 … 170 … … … 200 20 … 440 27 … … … 4 … 460 ... 17 19 190 230 170 200 0.6 0.3 4.1 0.3 0.3 1.2 0.1 1.2 0.9 0.1 1.2 0.6 … 0.1 1.6 0.1 0.2 1.2 0.4 0.4 0.4 0.9 1.6 6.4 0.1 0.2 2.1 0.1 0.2 0.6 2.8 2.7 0.2 1.1 0.8 0.4 0.3 … 0.5 0.3 5.3 0.5 6.3 0.9 2.4 1.8 3.1 3.6 1.6 0.8 9.0 0.6 0.6 2.9 1.1 2.6 2.1 <0.1 2.5 1.4 … 0.3 4.1 0.3 0.4 3.0 1.2 0.9 0.9 2.0 3.5 15.4 0.3 0.1 4.9 0.3 0.4 0.4 8.2 6.5 0.5 2.9 1.7 0.3 0.5 … 1.3 0.4 11.9 1.3 15.3 2.1 5.3 4.0 7.0 7.6 140 47 100 130 120 340 … 140 180 … 51 410 … 9 6 19 950 21 … 180 52 8 1,100 140 33 … 610 … … … 800 75 … 2,200 170 … … … 18 … 2,100 … 75 89 1,100 1,300 680 1,000 1,300 380 140 880 610 1,300 … 350 880 … 230 1,200 … 46 46 280 4,600 64 … 970 570 110 2,600 200 230 … 1,000 … … … 2,000 120 … 10,800 660 … … … 310 … 3,500 … 110 250 2,600 3,000 1,200 1,300 … <0.1 … 0.2 <0.1 … … … … … … <0.1 … 0.1 <0.1 … <0.1 … 0.1 <0.1 … … … … … … … … … … Prévalence du VIH parmi les jeunes (de 15 à 24 ans), (%) 2011 Orphelins simples ou doubles Enfants (de 0 à 17 ans) devenus orphelins par le SIDA Estimation Estimation 2011 (milliers) 2011 (milliers) 5 6 Source 1-4 UNICEF, Rapport sur la situation des enfants dans le monde 2013 Tableau A4, pages 112-115 5-9 Monitoring the Situation of Children and Women Consulté sur : http://www.childinfo.org/hiv_ aids_orphanestimates.php Orphelins doubles Enfants (de 0 à 17 ans) devenus orphelins par toutes causes confondues Evolution en pourcentage Nombre 2001 2011 7 8 99,000 170,000 31,000 41,000 62,000 32,000 161,000 120,000 139,000 110,000 85,000 190,000 … … 48,000 69,000 60,000 140,000 … … 31,000 34,000 192,000 190,000 … 313,000 4,000 6,600 3,000 6,400 14,000 35,000 455,000 670,000 6,000 8,000 6,000 … 75,000 110,000 73,000 71,000 9,000 15,000 291,000 430,000 37,000 48,000 … 33,000 … … 194,000 170,000 76,000 … … … … … 184,000 370,000 18,000 20,000 66,000 … 607,000 1,700,000 145,000 94,000 … … 42,000 … … … … 37,000 52,000 … 267,000 740,000 … … 19,000 22,000 27,000 26,000 315,000 430,000 288,000 480,000 316,000 260,000 543,000 330,000 … … … … … … … … … … De 2001 à 2011 9 71.7 32.3 -48.4 -25.5 -20.9 123.5 … 43.8 133.3 … 9.7 -1.0 … 65.0 113.3 150.0 47.3 33.3 … 46.7 -2.7 66.7 47.8 29.7 … … -12.4 … … … 101.1 11.1 … 180.1 -35.2 … … … … … 177.2 … 15.8 -3.7 36.5 66.7 -17.7 -39.2 … … … … … Notes … = Données non disponibles * Les données dans ce tableau ne sont pas utilisées dans le calcul de l’indice de bienveillance envers les enfants Enfants devenus orphelins par le SIDA = Estimations du nombre d’enfants (0 à 17 ans )jusqu’en 2011 qui ont perdu un ou leurs deux parents à cause du SIDA. Enfants devenus orphelins toutes causes confondues = Estimations du nombre d’enfants ( 0 à 17 ans ) qui ont perdu un ou leurs deux parents par toutes causes confondues (jusqu’en 2011). Double orphelins = Estimations du nombre d’enfants (0 à 17 ans) qui ont perdu leurs deux parents biologiques. ** Soudan pré sécession 132