milliards pour quoi faire - portenawak

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milliards pour quoi faire - portenawak
N° 54 - Du 30 janv. au 5 fév. 2006
0,50 euro
LE PREMIER QUOTIDIEN ÉCO DU LUNDI
ARCELOR,
LE CHASSEUR
CHASSÉ
Rebondissement dans le feuilleton
de l’acier. Après son OPA sur Dofasco,
l’Européen Arcelor est victime
d’une OPA de Mittal Steel !
ÉRIC REVEL p. 3, ÉCO OUT p. 12
225 000
CRÉATIONS
EN 2005
Nouvelle année record
pour les créations
d’entreprises. Le point à l’occasion
du Salon de l’Entrepreneur.
ACTU ÉCO p. 4
TURIN EN PISTE
POUR LES JO
Un budget de 3 milliards d’euros
pour 16 jours de frissons.
Les Jeux Olympiques de Turin,
entreprise de la semaine.
ACTU ÉCO p. 12
LE PRIX
DU FANTASME
De 15 euros le soutien-gorge classique
à 40 euros en moyenne pour un article
de marque, tout savoir
sur le coût des dessous
à l’occasion du Salon
international de la Lingerie.
COMBIEN ÇA COÛTE p. 10
47
DÉFENSE NATIONALE
milliards
pour quoi
faire ?
p. 8/9
MICHÈLE ALLIOT-MARIE :
p. 3
La Défense, acteur majeur de
la croissance, 1er recruteur de l’État
ÉCLAIRAGES
L’invité
La semaine éco vue par Éric Revel
47 milliards pour
aborder l’avenir
avec confiance
Le feuilleton
de la mondialisation…
Dans un contexte international incertain
où le terrorisme et la prolifération des armes
de destruction massive constituent un défi
majeur pour notre sécurité, les forces armées
bénéficient de la confiance de la Nation
qui reconnaît leur capacité à assurer
la protection et la sécurité des Français,
à régler les crises et à maintenir la paix.
En 2006, la Défense dispose de 47 milliards
d’euros, pensions comprises.
C’est l’expression concrète de la confiance
et des choix politiques des Français.
Conformément aux engagements pris par
le Président de la République, ce budget
consacre la mise en œuvre de la loi
de programmation militaire, pour la 4e année
consécutive.
La nation a accordé à la Défense les moyens
dont elle a besoin pour garantir la sécurité
des Français, partout dans le monde.
Nos compatriotes connaissent et apprécient
la valeur de l’engagement de nos militaires
dans le cadre de Vigipirate mais aussi
au Kosovo, en Bosnie, en Afghanistan
et en Côte d’Ivoire.
Ces moyens confortent la place et le rôle
de la Défense comme premier recruteur de
l’État (plus de 32 000 recrutements en 2005,
dont 7 000 jeunes sans qualification), comme
premier investisseur public (67 %
des marchés publics de l’État et 28 %
de l’ensemble des collectivités publiques)
et comme acteur majeur de la croissance.
La Défense en irriguant directement et
indirectement un tissu de grandes entreprises
mais aussi de nombreuses PME/PMI
contribue substantiellement au dynamisme
économique et au développement
de l’emploi dans nos régions.
De plus, le ministère, grâce au dispositif
« Défense 2e Chance » contribue, par son
savoir-faire, à l’intégration professionnelle
des jeunes en difficulté.
Enfin, la recherche occupe une place
importante avec 601 millions d’euros pour
les études amont. Cet effort garantit
la modernisation de nos équipements, clé
de notre crédibilité. Il sera encore accentué
en 2008 afin de renforcer notre autonomie
stratégique et la compétitivité de notre base
industrielle et technologique dont l’échelle
doit être européenne.
La Défense, forte de ce budget, permet
pleinement aux Français d’être efficacement
protégés mais également d’aborder l’avenir
avec confiance.
INCROYABLE MITTAL
SUR ARCELOR....
L’épisode est incroyable... Arcelor, dans le secteur
de l’acier, s’apprêtait à racheter le canadien
Dofasco. Et puis le sort s’est totalement inversé :
de chasseur, le groupe européen d’acier est
devenu… chassé ! Le groupe indien Mittal Steel
et son allié le groupe allemand ThyssenKrupp
ont déclenché une OPA sur Arcelor ! Guy Dollé,
le PDG, lancé à la poursuite du Canadien, s’est
fait avoir comme un bleu. Deux enseignements à
tirer de cette aventure. Le premier, « la nouvelle
économie mondiale » est en marche... L’Inde,
pays émergent des logiciels à moyenne gamme,
a lancé une OPA sur la « vieille économie de
la vieille Europe ». Le symbole est frappant.
La Chine et l’Inde sont les deux puissances
majeures de demain. Second enseignement :
le couple franco-allemand explose. Sur la TVA
dans la restauration, on a vu ! Lorsque, dans
le secteur pharmaceutique, le français Sanofi
avait englouti l’Allemand Aventis, Berlin
n’avait pas apprécié... Éructé même lorsque
Siemens avait été écarté du rachat d’Alstom !
Aujourd’hui, le business allemand tient sa
revanche : ThyssenKrupp a joué les « lièvres »
pour Mittal. Arcelor a été mystifié... Une leçon
d’une implacable dureté au pays du capitalisme
mondialisé.
THIERRY BRETON
SURPREND SON MONDE
Lundi 23 janvier, Thierry Breton a jeté un froid lors
du déjeuner de l’assemblée générale de l’Institut
de l’entreprise, présidée par Michel Pébereau.
Avec la mise en place du « bouclier fiscal », le
ministre des Finances a affirmé qu’en France,
désormais, « on payait moins d’impôts à Paris
qu’à Londres ou à New-York » (sic). Rumeur des
grands patrons français venus écouter l’homme
fort de Bercy. Laurence Parisot, la présidente
du Medef, était présente. Personne n’a vu sa
réaction aux propos ministériels. Et pour cause !
Méditait-elle en fermant les yeux ou était-elle
tout simplement… endormie ? Laurence, en
tout cas, ne paraissait pas passionnée par les
déclarations de Thierry. Breton filait ensuite pour
Bruxelles, conscient que la France avait perdu la
bataille de la TVA réduite dans la restauration...
Mais pas encore conscient du cataclysme qui
allait aussi s’abattre sur la reconduction sur la
TVA dans le bâtiment. Deux dossiers soutenus
par un Jacques Chirac, totalement démonétisé.
LA COFACE FAIT SON SHOW
MICHÈLE
ALLIOT-MARIE
ministre de la Défense
L’assureur crédit le groupe Coface a fait son
show au Cnit de la Défense comme chaque
année devant 1 500 experts. François David, le
Retrouvez Éric Revel tous les soirs
sur LCI pour le Journal
et l’Invité de l’économie
président, avait demandé à Christine Lagarde,
ministre du Commerce extérieur depuis 8 mois,
d’analyser les difficultés du commerce français.
Remarquable prestation en anglais et dans la
langue de Racine de l’avocate internationale.
Breton n’avait pas pu venir, retenu à Bruxelles
pour négocier la réduction de la TVA dans la
restauration et la reconduction de celle dans
le bâtiment. Double échec pour le ministre des
Finances. Mais double succès pour Lagarde, en
français et en anglais... Pourtant, les chiffres
globaux du commerce français qui seront dévoilés
officiellement le 11 février prochain ne sont pas
fameux : 25 milliards d’euros de déficit. Un
record. Mais en un temps record aussi, Christine
Lagarde a su s’imposer dans son ministère. Un
plus pour les échanges commerciaux français
qui en ont bien besoin.
L’ÉNERGIE DE DEMAIN
À un an de la libéralisation totale du marché
de l’électricité en France, les grands et les
petits acteurs affûtent leurs armes : GDF et
Suez vont construire en commun des centrales
pour produire de l’énergie. Le groupe Poweo
s’est allié au numéro un de l’électricité en
Autriche pour investir dans une centrale.
Au-delà de la bataille entre David et Goliath, il y a
un enjeu majeur : d’ici à 2009, la France pourrait
manquer de 1 000 Mw/heure. Évidemment, par
rapport à la puissance installée dans notre
pays, ce manque peut paraître dérisoire. Mais
voilà : en période de grand froid ou de pic de
consommation, ce manque pourrait provoquer
une rupture de charge et d’approvisionnement
avec, à la clé, des pannes comme en Italie, en
Grande-Bretagne. L’enjeu est majeur. Il y va de
l’indépendance énergétique de la France. Ce défi
est central pour les dix prochaines années.
LE CONTRAT
PREMIÈRE EMBAUCHE
Nouvelle strate de précarité... sous contrat de
travail ? La gauche et les syndicats sont à
l’attaque. Le contrat de nouvelle embauche de
Villepin rappelle furieusement l’épisode du CIP
sous Édouard Balladur. Matignon, dans les deux
cas, a tenté le passage en force... Plus de dix
ans plus tard, la France en est toujours au même
point. Engluée dans ses querelles politiques et
son improbable réforme, elle est toujours à
l’arrêt. Le taux de chômage des jeunes atteint
23 %. Posons-nous au moins la question : vaut-il
mieux avoir demain 30 % ou 40 % de chômeurs
chez les jeunes ou accepter plus de précarité
dans les contrats de travail ? Il faut, certes, de
la pédagogie. Mais il faut aussi stopper toute
démagogie. Tous les partenaires sociaux doivent
se parler avec la volonté commune d’aboutir.
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p. 3 - Économie Matin N°54
ACTU ÉCO
éco plus
LA FRANCE REMERCIE
LES TOURISTES Cocorico.
Les problèmes des banlieues n’ont pas
découragé les touristes : 75,3 millions
de voyageurs sont passés par la France
en 2005. L’hexagone conserve ainsi
son statut de 1ère destination touristique
mondiale. Le chiffre d’affaires
du tourisme international s’élève pour
l’ensemble de l’année 2005
à 34 milliards d’euros.
INTERNET CONTINUE
SA PERCÉE C’est exceptionnel !
Pour la première fois depuis 10 ans,
1 Français sur 2 a surfé sur Internet
en décembre selon une enquête
Médiamétrie, réalisée pour
la Fédération des entreprises de
ventes à distance (Fevad). Et
un Français sur 4 a déjà acheté en ligne.
En un an, les ventes sur Internet ont
progressé de 53 %, pour atteindre
un chiffre d’affaires estimé à 10 milliards
d’euros. Du coup, dans le top 30
des sites de e-commerce européens,
11 sont français.
LECLERC FAIT DE LA MUSIQUE
En 2006, Michel-Édouard Leclerc
lancera son site de téléchargement
de musique en ligne. Les prix sur
son futur site seront « inférieurs à
ceux proposés par la concurrence ».
Notamment celle d’Apple, à 0,99 € par
titre. Parallèlement, Leclerc a annoncé
l’ouverture de 26 nouveaux Espaces
Culturels en 2006, dont un en Espagne,
en Pologne, au Portugal et en Italie.
Une menace pour la Fnac ? « Nous ne
sommes pas concurrents : 90 % de nos
101 points de vente sont situés dans des
villes de moins de 80 000 habitants ».
Chiffre d’affaires :
480 millions d’euros en 2005, + 6,3 %.
LE CINÉMA FRANÇAIS
S’EXPORTE BIEN
Vive « l’exception française » !
En 2005, les films français ont réalisé à
l’étranger 73,6 millions d’entrées contre
49,2 millions en 2004 (+ 49 %), une
fréquentation plus grande qu’en France :
64,8 millions d’entrées en 2005 (– 12 %
par rapport à 2004. Jackpot pour les
recettes à l’export : 369 millions d’euros
contre 239,6 millions en 2004, selon
Unifrance, l’organisme
de promotion du film français
à l’étranger. Le tiercé du succès :
La marche de l’empereur,
Le transporteur 2, Danny the dog
et Un long dimanche de fiançailles.
p. 4 - Économie Matin N°54
entrepreneuriat
Beau fixe sur la création d’entreprise !
225 000
créations d’entreprises en 2005.
L
Source : Salon des entrepreneurs.
’année 2005 confirme l’excellente tenue
de la création d’entreprise en France.
Le record de 2004, 224 000 créations
pures, est battu d’un cheveu. Avec les
rachats ou reprises, le chiffre s’élève
même à 320 000 ! Une vitalité économique à
l’origine d’environ 100 000 emplois nouveaux
chaque année, selon le ministre des PME.
« La France a désormais sa place dans le peloton
de tête des pays européens dynamiques en termes
de création d’entreprise, comme le Royaume-Uni
ou l’Italie » commente Xavier Kergall, directeur
général du Salon des entrepreneurs*. Plusieurs
raisons, dit-il, expliquent ce dynamisme. D’abord
la prise de conscience politique et les mesures
de simplification des procédures et de protection financière des créateurs. Mais aussi, paradoxalement, la pression du chômage. « Actuellement, un petit tiers des créateurs est en recherche
d’emploi, une proportion stable » note Xavier
Kergall. Intervient aussi le dynamisme économique de certains secteurs, comme l’immobilier,
les services et les nouvelles technologies. Sans
oublier la médiatisation du phénomène et un
changement de mentalité. « Beaucoup de cadres,
riches de dix à quinze d’ans d’expérience, titulaires d’un bas de laine et d’un bon carnet d’adresses se lancent, en province souvent, via une reprise d’entreprise ». La reprise sera d’ailleurs un
thème majeur de l’édition 2006 du Salon des
entrepreneurs. Selon l’ensemble des chambres
de commerce, en raison du « papy boom » des
dirigeants, 700 000 sociétés vont changer de
mains d’ici aux 10 prochaines années. Soit un
tiers du parc d’entreprises en France… À bon
entrepreneur, salut !
Muriel Roy
* voir agenda page 6
téléphonie
Forfaits mobiles : les « virtuels »
moins chers… mais à quel prix !
L
’ennui des mobiles, c’est… la mobilité de
leurs forfaits ! Pas un mois sans qu’un
opérateur n’affiche l’offre qui tue. En
2005, Orange, SFR et Bouygues Telecom, les trois grands du secteur, ont vu
la concurrence débarquer avec l’apparition des
MVNO* ou opérateurs de réseau virtuel mobile.
Les Debitel, M6 Mobile, NRJ Mobile, Télé 2, Breizh
Mobile et bien d’autres achètent des minutes de
téléphonie en gros aux opérateurs traditionnels
qu’ils revendent à leurs clients. Moins cher : ils
n’ont pas d’infrastructures propres, ce qui allège leurs coûts. Souvent, sans engagement de
durée : de quoi séduire. D’ailleurs, les chiffres
vont plutôt dans ce sens. L’Autorité de régulation
des communications électroniques et des postes
(Arcep) estime à 108 000 le nombre de clients
des tous les MVNO fin septembre 2005, contre
40 900 en juin dernier. « En quelques mois, le
nombre d’abonnés a plus que doublé. Et ce succès n’est qu’un début… Depuis le printemps dernier, environ 10 % des nouveaux abonnés optent
pour un opérateur virtuel » explique Jean-François
Hernandez, porte-parole de l’Arcep. Pourtant,
avec 80 % de parts de marché, le cartel des
trois grands domine toujours. Pour trouver sa
vie dans la jungle des offres, les comparateurs
de forfaits en ligne jouent leur rôle à fond. Vincent Gazeau, ex-directeur de la communication
commerciale de Bouygues Telecom, a ainsi lancé
le site www.meilleurmobile.com, un comparateur
de forfaits de différents opérateurs, virtuels
ou non. « Comme chacun propose entre 5 et 10
forfaits différents, le consommateur est perdu ».
Quant aux MVNO miracle, ils marquent leurs
limites : « Ce sont essentiellement des forfaits low
cost avec lesquels il ne faut espérer avoir le portable dernier cri à 1 euro… Et côté distribution, c’est
encore assez sommaire. Internet est le principal
canal. » N’empêche : le forfait moyen des MVNO
est 40 % moins cher que celui des opérateurs
historiques.
Sandrine Allonier
* Mobile Virtual Network Operator
0,24 %
part de marché France des MVNO en 2005.
Source : Arcep.
ACTU ÉCO
éco plus
fiscal
FRANCE TÉLÉCOM :
LE BOUQUET ! Après Free,
Neuf Telecom et Alice, c’est au tour
de France Télécom de lancer sa propre
offre de télévision. « Le Bouquet TV »
se compose d’une trentaine de chaînes
nationales et internationales, plus
des chaînes de la TNT. L’offre sera
lancée le 1er février 2006, à l’occasion
notamment des JO de Turin. Le bouquet
sera gratuit pour les abonnés au service
MaLigne TV, qui proposait jusqu’à
présent l’accès aux bouquets TPS,
CanalSat et Canal+ via l’ADSL.
SEB SUPPRIME 890 EMPLOIS
C’est confirmé, le spécialiste du petit
électroménager Seb va fermer trois sites
de production. L’usine Téfal du Jura,
l’établissement Seb des Vosges,
et Moulinex dans la Sarthe. Au total,
890 postes supprimés.
ÉCRAN NOIR POUR FRANCE
TÉLÉVISIONS Des chiffres et des
lettres qui font mal… Selon une étude,
inspirée des chiffres de Médiamétrie,
France Télévisions enregistre une
« baisse continuelle des audiences ».
Sa part de marché a chuté de 40,7 %
en 2000 à 37,9 % en 2005. En cinq ans,
France 2 a perdu 2,3 points (de 22,1 %
à 19,8 %), France 3 recule de 1,3 point
(moins de 15 % de parts de marché).
France 5 progresse en revanche
de 1,8 % à 3,2 %.
Véhicules d’entreprises :
le CO2 en arbitre
C
’est une petite révolution qui touche
de plein fouet les gestionnaires de
parc de véhicules d’entreprises (les
AGF, par exemple, gèrent chaque jour
3 000 autos sur la route !) : depuis le
1er janvier, la taxe sur les véhicules de société
(TVS) est calculée en fonction des émissions de
gaz carbonique de la voiture. Et ça change tout !
Il y a des gagnants : toutes les voitures de catégorie B et C qui émettent moins de 140 grammes
de CO2 par kilomètre. Ce sont, entre autres, les
Citroën C2 ou C3, les Renault Clio, les Peugeot
206, les Ford Fiesta, les Toyota Yaris, toutes les
voitures qui atteignent 130 chevaux à condition
qu’elles soient diesel (car les motorisations essence sont plus gourmandes en CO2 à puissance
égale). Elles ne paieront que 700 € maximum de
TVS, alors qu’elles étaient redevables de 1 130 €
avec l’ancienne formule. En revanche, les voitures des catégories supérieures qui émettent plus
de 140 grammes de gaz carbonique paieront jusqu’à 4 165 € de TVS alors – 2 440 € auparavant.
Quant au crédit d’impôt de 2 000 € pour l’acquisition d’un véhicule propre, il ne s’applique
tout simplemnt plus aux voitures émettant plus
de 140 g de CO2 au kilomètre*. Côté entreprises,
fini les 4 x 4 de fonction, à moins de payer cher.
Les entreprises préféreront les petites cylindrées
à moteur diesel et à boîte mécanique (les boîtes automatiques qui permettent pourtant une
conduite apaisée sont pénalisées par la nouvelle
réglementation). GPL, le gaz de pétrole liquéfié :
les sénateurs ont handicapé ce carburant particulièrement propre en réduisant ses avantages
fiscaux. Mais il reste le carburant le moins cher
du marché, avec une moyenne de 70 centimes
le litre. À partir du 1er juillet, les voitures particulières neuves qui polluent trop devront payer
« une taxe additionnelle », une taxe anti CO2 sur
la carte grise. Salée pour les grosses cylindrées.
Gérard Jouany
* Toutes ces informations figurent dans « un livre vert »,
publié par l’Observatoire du véhicule d’entreprise*
www.observatoire-vehicule-entreprise.com
à suivre 30 JANVIER AU 3 FÉVRIER
LUNDI 30
MÉDECINS
Le ministre de la Santé Xavier
Bertrand reçoit les syndicats des
médecins détenteurs
d’un diplôme étranger (hors
Union européenne). Ils protestent
contre la précarité de leur statut
et les différences
de rémunérations par rapport
à leurs collègues français. Selon
le ministère de la Santé, 6 000
médecins à diplôme étranger
(hors UE) exercent dans
les hôpitaux en France.
ENRON Ouverture du procès
des responsables du groupe
américain.
MARDI 31
OPEP Réunion de l’organisation
des pays producteurs de pétrole
p. 6 - Économie Matin N°54
à Vienne, afin de prendre une
décision sur les niveaux de
production des 2e et 3e trimestre
2006.
BERNANKE Échéance du
mandat d’Alan Greenspan à
la présidence de la Réserve
fédérale américaine et entrée en
fonction de son successeur
Ben Bernanke.
MERCREDI 1ER
SNCF Entrée en vigueur des
nouveaux tarifs.
CRÉATION
D’ENTREPRISE jusqu’au
3 février, Salon des
Entrepreneurs, Palais des
congrès, Porte Maillot à Paris.
www.salondesentrepreneurs.
com.
JEUDI 2
MANIFESTATION
Les syndicats de la fonction
publique et de l’Éducation
nationale appellent à descendre
dans la rue pour « la défense des
salaires et contre les restrictions
budgétaires ». La manifestation
d’opposition au Contrat
première embauche (CPE) est
programmée pour le 7 février.
LINGERIE Jusqu’au 5 février,
Salon International
de la Lingerie, à la Porte
de Versailles.
SAMEDI 4
RELIGION Objets de culte,
vêtements, musique… Jusqu’au
6 février, Religio, un salon
au service des communautés
chrétiennes, à l’espace
Champerret à Paris.
éco histo
3 FÉVRIER 1958
UNE AMORCE
D’EUROPE,
LE BENELUX
Ce jour-là, la Belgique, le
Luxembourg et les Pays-bas
signaient un traité d’union
économique dont le nom fut
habilement tiré de celui des trois
alliés (« ne » pour Nederland,
les Pays-Bas). Beaucoup plus
tard, en France, un homme,
Charles de Gaulle, allait
pouvoir, en 1965, exprimer
son « euroscepticisme » en
lançant son fameux « On peut
sauter sur sa chaise comme
un cabri en disant l’Europe,
l’Europe, l’Europe, mais ça
n’aboutit à rien. » Le Benelux,
lui, aura tenu. À l’origine
simple union économique et
douanière, le traité n’a cessé
de s’élargir politiquement.
L’Union européenne n’a pas
effacé le Benelux. Les trois
pays constituent un modèle
de référence : les trois « petits
États » pèsent d’un poids plus
fort face à leurs voisins…
interview éco
LE REGARD DES ANALYSTES DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE.
UN RENDEZ-VOUS RÉGULIER AVEC LES TÉMOINS DES LEVIERS DE L’ÉCONOMIE.
‘‘Baisse du chômage :
9,1 % en France en 2006’’
La consommation des ménages français a enregistré un recul de 1 % en
décembre, par rapport à novembre 2005. Pensez-vous que la tendance
risque de se poursuivre en janvier ?
Traditionnellement, janvier est meilleur, grâce aux soldes. Et février en
recul. Mais il est difficile d’être précis. Trop de facteurs peuvent faire
varier la tendance : la météo, la confiance, l’économie mondiale… Nous
prévoyons globalement le même comportement en 2006 qu’en 2005.
Soit une progression de la consommation de 2 %. Mais il demeure un
risque de ralentissement lié à l’évolution du marché de l’immobilier.
Tant que les prix montaient, les propriétaires se sentant de plus en plus
riches, achetaient des biens de consommation. On appelle cela « l’effet
richesse ». Aujourd’hui, la montée des prix s’essouffle, les ménages commencent à craindre des baisses et pourraient donc freiner leur appétit
d’achat.
Comment voyez-vous le marché de l’emploi ?
Le rebond constaté fin 2005 devrait se poursuivre. Nous tanlons sur
une baisse du chômage à 9,1 % fin 2006, contre 9,6 % en 2005.
Essentiellement grâce aux mesures du ministre Jean-Louis Borloo qui
subventionnent des emplois « sociaux »
OLIVIER
hors secteur marchand. Ils ne reflètent pas
une reprise économique : pour le moment,
GASNIER
les emplois créés par le secteur privé sont
Économiste
moins nombreux que les chômeurs qui sont
sortis des statistiques… Mais ce traitement
social du chômage devrait redonner confiance aux Français en 2006, et
compenser la perte de « l’effet richesse ».
Que pensez-vous des contrats « nouvelle et première embauche » ?
Après le traitement social du chômage, le gouvernement veut inciter les
entreprises à embaucher. Il profite d’une dynamique économique plus
favorable pour mettre en place des mesures destinées à flexibiliser le
marché de l’emploi. Une stratégie efficace à long terme. Mais à court
terme, le risque est d’accroître le sentiment de précarité des ménages
et affecter la confiance, surtout si les tensions sociales renaissent.
Propos recueillis par Muriel Roy
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p. 7
ÉVÉNEMENT
édito manager
Un budget
de Défense
pour dépenser
quoi et pour
quoi ?
Lorsqu’on écoute les débats
que suscite l’efficacité de notre
système d’éducation,
on ne peut être que surpris du « blanc seing »
donné par les citoyens et la représentation
nationale à l’Exécutif en matière de Défense
nationale ! Aucun débat public n’est consacré
à ce sujet capital, les débats des commissions
parlementaires sont d’une affligeante pauvreté
et se bornent le plus souvent à critiquer
l’excessif montant des dépenses lorsque
la droite est au pouvoir, et l’insuffisance
des crédits qui y sont consacrés quand
la gauche assure l’alternance. Or l’histoire
montre que le problème le plus crucial n’est
pas de savoir si l’on dépense plus ou moins
mais si on dépense bien. La France en a fait
l’expérience douloureuse avec la ligne
Maginot. Plus triste est le cas
où la menace a bien été évaluée, mais
où les pesanteurs des complexes militaroindustriels conduisent à des réponses mal
adaptées. Le dernier exemple en est la guerre
contre le terrorisme qui a donné lieu aux ÉtatsUnis à un débat très vif entre les tenants
d’une option « forces spéciales »
et les défenseurs de l’emploi massif
de « forces classiques ». Le débat s’est soldé
à l’avantage des « forces classiques ».
La guerre en Irak nous a montré
douloureusement les limites de cette option
dans les guerres asymétriques. Certes,
les forces classiques sont toujours capables
d’obtenir une victoire rapide face à une armée
en décomposition. Mais elles sont
culturellement inadaptées à la conquête
des cœurs des habitants. Les options choisies
par la France mériteraient, elles aussi, d’être
soumises à un examen critique sans
complaisance. Le seul moyen d’aider le
pouvoir politique à imposer les choix
douloureux à l’institution militaire
et à l’industrie de Défense que commande
l’évolution rapide du contexte géopolitique
et les menaces qui en résultent.
47 milliards, pour
Budget soumis à (r)évolution
L
a Défense ? Un enjeu prioritaire,
le deuxième budget de l’État après
l’Éducation nationale. La mission « défense » proprement dite utilise à elle
seule 77 % des crédits du ministère,
soit 36 milliards d’euros. Que « consomme »-telle ? La préparation et l’emploi des forces terrestres, navales et aériennes, leur équipement – la
Défense est le premier acheteur public avec près
de 15 milliards d’euros de commandes annuelles auprès des entreprises françaises, selon la loi
de programmation militaire 2003-2008. Le budget 2006 prévoit en outre 6,7 milliards d’euros
pour la sécurité (gendarmerie nationale), 3,9 milliards pour les « anciens combattants, mémoire
et liens avec la nation » (dont les pensions et les
réparations) et 200 millions pour la recherche et
l’enseignement supérieur. Facture totale : 47 milliards d’euros. Disproportionné ? « Le secteur de
la Défense est détenteur de technologies et d’un
savoir-faire inappréciables, estime Loïc Tribot La
Spière, délégué général du Centre d’étude et de
prospective stratégique (CEPS). Mais à l’avenir, il
ne pourra plus mobiliser autant de fonds qu’il y a
10 ans. Les enjeux ont changé : le territoire national ne risque plus d’être envahi par une puissance
étrangère et nous n’irons plus seuls à la guerre.
Nous allons travailler de plus en plus en commun,
dans une logique d’intégration européenne et
de spécialisation : les budgets vont donc se réduire… » Pour optimiser ses coûts, le ministère
de la Défense a déjà adopté quelques principes :
clarifier les responsabilités, mutualiser les services (gestion des infrastructures, archives…) entre
les armées, diversifier les modes de gestion (externalisations, partenariats public-privé…). Une
stratégie payante : fin 2006, ces mesures auront
permis d’économiser plus de 480 millions d’euros
depuis 2002, selon le ministère. Passer d’une
logique de moyens à une logique de résultats :
une petite révolution !
Laure Japiot
Plus de
20 %
des investissements de l’ensemble
des administrations publiques
(État, collectivités locales, hôpitaux) sont
dépensés par le ministère de la Défense.
Général (C.R.) Jean-Bernard Pinatel
ancien directeur du Service d’information et de
relations publiques des armées de 1985 à 1989.
ARMEMENT
NUCLÉAIRE
3,3 milliards d’euros
environ par an
soit
et
10 % du budget de la Défense
20 % des crédits d’équipements.
Source : Élysée.
p. 8 - Économie Matin N°54
La soirée de Victor, 5 ans, juste avant qu’il ne s’endorme…
1
2
20 heures : la maman de Victor, un petit
garçon qui rêve d’être soldat, va lui lire le livret illustré si original qu’elle a trouvé chez
Eyrolles* : L’armée racontée aux enfants,
par Alexia Delrieu et Sophie de Menthon,
avec des dessins de Marion Allard. Le petit
père est tout ouïe : « Dans l’armée, on sait
tout faire et les soldats ont plein de métiers
différents, plus de 400… » « Puisque je suis
un enfant, je peux peut-être entrer dans
l’enfanterie » se dit Victor… * 10 €, 64 pages.
1
3
20 heures 01 : Marianne, la petite sœur de
Victor, écoute aussi. « Il y a beaucoup de
femmes dans l’armée, explique leur maman. Des femmes pilotes de chasse, marins, parachutistes… » « Et la ministre de la
Défense, Michèle Alliot-Marie, la première
femme dans toute l’histoire de France à
être ministre des armées ? » dit le papa
qui passe la tête par la porte…
2
r quoi faire ?
L’armée mobilise… ses ressources humaines
près de 7 000 jeunes
sans qualification recrutés chaque année. Source : ministère de la Défense.
E
ffectifs : 432 000 personnes (dont
352 000 militaires). Recrutements :
plus de 32 000 par an. Le ministère de
la Défense constitue ainsi le deuxième
employeur français du secteur public
mais le premier recruteur. Un joli palmarès qui
lui coûte tout de même… près de 24 milliards
DCI assure la transmission
du savoir-faire français
d’euros en rémunérations et pensions, soit la
moitié de son budget 2006 ! Décidée en 1996,
la professionnalisation des armées a causé un
impact considérable sur ces coûts : la main d’œuvre quasi-gratuite des appelés au service militaire a été remplacée par une armée de métier…
D’où l’obligation de renforcer l’attractivité de la
INTERVIEW
profession avec des rémunérations revalorisées
et des campagnes d’image. Souvenez-vous du
spot télévisé « Soldat, bien plus qu’un métier »,
qui montrait l’engagement humain des militaires auprès des populations ! Pour compléter les
effectifs permanents, la France dispose également
d’une « réserve » constituée de civils qui s’engagent à remplir des fonctions militaires à temps
partiel (15 jours par an en moyenne). L’armée
française compte aujourd’hui 50 000 volontaires
dans la réserve opérationnelle (dont 18 000 pour
la gendarmerie et 17 000 pour l’armée de terre)
et lui consacrera 110 millions d’euros en 2006
– un budget en constante augmentation. Un crédit d’impôt en faveur des employeurs de réservistes est d’ailleurs à l’étude. Il vise à encourager
les entreprises à accorder plus de disponibilité à
ces salariés et à maintenir leur rémunération pendant les périodes d’activité dans la réserve. Enfin,
l’équipement des armées mobilise plus de 10 000
entreprises en France, soit plus de 2 millions
de salariés dont 176 000 emplois directs. Dans
le public comme dans le privé, la défense choie
ses ressources humaines…
Laure Japiot
YVES MICHOT, PDG DE DÉFENSE CONSEIL INTERNATIONAL
‘‘La France,
deuxième acteur mondial’’
4
2004, ndlr] : avec beaucoup moins de moyens
que les États-Unis, nous produisons des avions, bateaux et missiles de très bonne qualité.
Comment se porte l’industrie d’armement ?
Le chiffre d’affaires mondial du secteur – autour
de 800 milliards de dollars – tend à diminuer.
L’activité des entreprises est souvent duale, c’està-dire civile et militaire, notamment dans l’aéronautique. Mais pour l’armement, les marchés
d’exportation restent nombreux dans les zones
de tension. En outre, le Moyen-Orient voit ses
capacités de financement améliorées par le prix
élevé du pétrole ! Le matériel français est réputé
2e mondial [7 milliards d’euros de livraisons en
Quelles sont les entreprises françaises qui exportent ?
« Françaises » ? Elles sont de plus en plus européennes ! On compte EADS pour l’aéronautique,
Thales en électronique, Dassault, côté aviation,
DCN côté marine, Safran, à la fois en aéronautique et électronique, Giat pour l’armement terrestre… La plupart exportent plus de la moitié de
leur production. La vente de matériel de guerre
est interdite en Chine, Iran, Syrie… et les États
importateurs s’engagent à ne pas réexporter. Un
système très bien contrôlé en France…
Propos recueillis par Laure Japiot
5
6
20 heures 15 : Victor s’endort, mais des
images surgissent : « Il y a des tigres dans
l’armée, ils mordent les soldats ? » Alexia
et Sophie, les auteures, ont tout prévu : «
Les tigres de l’armée, ce sont des hélicoptères ! Il y a aussi des dauphines, des gazelles, des pumas, des alouettes, des lynx, des
écureuils et des super frelons… Tous des
hélicoptères. » Victor est endormi. Demain,
il « fera » les jeux du livre…
20 heures 10 : « Les ennemis, maman,
c’est qui les ennemis ? » Maman sourit,
elle aime ce qu’ont écrit les auteures pour
répondre à cette question : « Les ennemis
ne sont pas forcément des hommes ou
des pays, ce sont parfois des éléments
dangereux comme des inondations, le
feu, des virus, la pollution… ou même
des idées. Le racisme ou les dictatures
qui oppriment les gens sont des ennemis. »
4
5
7
Récit OM
Quelle est la place de la Défense française à
l’international ?
La capacité des armées françaises nous place
au 2e rang mondial, derrière les États-Unis et à
égalité avec la Grande-Bretagne. Notre crédibilité
repose notamment sur notre force de dissuasion nucléaire, elle coupe court à tout chantage
d’autres pays. La compétence des militaires français est également très reconnue : nos armées
sont engagées en permanence dans de nombreux
conflits extérieurs, en Afrique, dans les Balkans,
en Asie. Ce qui leur assure un bon positionnement aux yeux des observateurs étrangers.
6
p. 9
VOTRE ÉCONOMIE
chiffre
parlant
Les dessous du prix… des dessous !
La pierre, c’est
(encore) du solide
Vous avez acheté votre appartement
il y a 10 ans ? Bravo. Depuis, son prix
a presque doublé. Certes, vous vous
êtes endetté sur 15 ans au taux de 7 %,
contre environ 3,5 % actuellement, taux
historiquement bas.
Mais quelle surface pourriez-vous
acheter aujourd’hui avec la somme dont
vous disposiez hier ?
Un grand studio plutôt qu’un petit trois
pièces… ou une minuscule chambre de
bonne compte tenu de tout ce que vous
avez dû verser en loyers depuis 10 ans
à votre « cher propriétaire ».
On comprend que les interrogations
actuelles sur le risque de retournement
du marché immobilier vous laissent « de
marbre ».
Gérard Huguenin
Auteur de Argent, ce qu’il faut faire,
(Devenir riche, c’est possible) Eyrolles
>
Prêt immobilier
TAUX
FIXE
Taux
effectif
moyen
à 15 ans
3,30%
>
TAUX
VARIABLE
Taux
effectif
moyen
à 15 ans
2,70%
Prêt à la consommation
CRÉDIT AUTO
5,60%
CRÉDIT PERSONNEL
6,00%
Taux effectif moyen
ART PRESSE
>
Prix de l’essence
SANS PLOMB 95
1,23 €
DIESEL
1,06 €
Après une phase de hausse, les taux d’intérêt à long
terme des marchés financiers sont en légère baisse.
Les taux des crédits immobiliers sont stables ; ils
restent à des niveaux exceptionnellement favorables.
Toute l’info sur www.meilleurtaux.com
p. 10 - Économie Matin N°54
combien ça coûte ?
D
ans le monde de la lingerie, plus
c’est léger, plus c’est cher… Pour
une simple culotte, les prix démarrent à 1 ou 2 € pour un modèle
basique en coton, et dépassent
souvent les 50 € pour un exemplaire en soie
et dentelle ! Idem pour un soutien-gorge : l’offre varie de 12 à plus de 80 €. Difficile donc
d’établir un prix moyen par article, mais un
budget global, oui. En 2004, les Françaises (et
leurs conjoints ?) ont dépensé 100,4 € en lingerie selon la Fédération française du secteur.
Soit 1,2 % de moins, en valeur, qu’en 2003. Les
Anglaises les dépassent « d’une ficelle » : elles
ont dépensé 108,5 € en 2004 pour leur lingerie.
Par an, les Françaises renouvellent en moyenne
leur lingerie à raison de 2 soutiens-gorge et près
de 6 slips. Les habitudes varient avec l’âge. Les
Françaises les plus dépensières sont les « jeunes » de 15 à 24 ans (122 €) et les « femmes
mûres » de 55 à 64 ans (123,2 €). Mais pas
en même quantité : les « dames » sont les plus
consommatrices de produits de marque, plus
chers, qu’elles renouvellent moins souvent. « La
différence de qualité explique la différence de
prix. Les marques investissent dans des tissus
résistants, paient des créateurs,
font du prêt à porter sur mesure »
explique Patrice Kretz, PDG de
Chantelle et président du Salon
international de la lingerie (du 2
au 5 février à Paris). Indispensable également pour les marques
de « se montrer » : les entreprises de lingerie comptent parmi
les acteurs de l’habillement qui
consacrent les plus gros budgets
à la communication : entre 8 et
10 % de leur chiffre d’affaires, selon l’Institut français de la mode
(IFM). Mais ça marche… Que celui qui ne connaît pas au moins
une « leçon d’Aubade » aille réviser ses grands classiques…
combien ça rapporte ?
E
n 2004, les Françaises de plus de
15 ans ont dépensé 2,6 milliards
d’euros en dessous... Un marché
sexy pour les fabricants et les distributeurs ! Mais la concurrence ne fait
pas dans la dentelle. Les prix sont tirés vers le
bas (coquin) par la concurrence chinoise : en
trente ans, le nombre de détaillants en lingerie
a chuté d’environ 20 000 à 3 500… Première
boutique de lingerie de France ? La grande distribution… alimentaire, avec 22 % des sommes
dépensées. Les chaînes d’habillement et de lingerie soutiennent la concurrence, avec 19,3 %
de part de marché en 2004, en progression
constante (+ 3,6 points depuis 2001). En tête,
Étam lingerie, avec 235 points de vente en
France, Darjeeling, 92, Body One, 90 et Princesse Tam-Tam, 81. Nouvelle étape : la vente à
distance, notamment en ligne. Elle représente
17,2 % de parts de marché en valeur, en progrès depuis deux ans. Rien de tel que l’essayage chez soi… Face à cette concentration de l’offre, les fabricants s’adaptent. Ainsi, Chantelle,
numéro un français, a créé en 1989 la marque
Passionata, réservée à la grande distribution,
puis les boutiques Darjeeling il y a dix ans.
But : maîtriser un réseau de
distribution. Son chiffre d’affaires est passé de 245 millions
de francs en 1985 à 290 millions d’euros aujourd’hui, dont
70 % à l’export ! Son challenger français, Lejaby, bénéficie,
lui, du… « soutien » de son
propriétaire, le groupe américain Warnaco. Pour faire face,
les acteurs s’unissent. En 2005,
l’entreprise familiale Aubade
est passée sous le contrôle du
groupe suisse Calida et Princesse Tam-Tam s’est vendue au
groupe japonais Fast Retailing.
La lingerie, ça rapproche…
Muriel Roy
revue de presse France
avec
SOS caviar sauvage
Ski : comment innover ?
La Cites (Convention sur le Commerce
International des espèces de faune et
de flore menacées d’extinction) a décidé
le 3 janvier de suspendre les exportations
d’œufs d’esturgeon en provenance de la
mer Caspienne (90 % de la production mondiale). La raréfaction de l’espèce serait due
à la désorganisation des chaînes de production qui a suivi la disparition de l’URSS et
favorisé le braconnage et la surexploitation
des esturgeons.
Si le skieur a besoin de deux ans pour assimiler une
technologie pointue, il a paradoxalement tendance à
se lasser en moins d’un an d’une nouveauté grand public. Afin de répondre à toutes ces contraintes, Rossignol collabore avec Minotec, spécialisé dans les nano
et micro technologies. Ils élaborent des indicateurs
de performance ou d’encombrement des pistes sur
le matériel. Quiksilver, lui, met au point des batteries
solaires censées réchauffer une veste en quelques secondes et travaille en collaboration avec Samsung sur
un lecteur MP3 intégré dans une veste.
Rétablir la réputation
de la France
L’Afii (Agence Française pour les Investissements Internationaux) tente par
tous les moyens de redresser l’image de
la France auprès des grands investisseurs.
Régulièrement, notre pays se retrouve en
pâle posture dans un certain nombre de
classements internationaux consacrés à la
fiscalité ou l’attractivité du territoire. L’Afii a
notamment émis des doutes sur la pertinence de ces classements, qui créent selon
elle des effets d’annonce contradictoires.
Médicaments :
pas nets sur le Net
L’Agence française de sécurité sanitaire
des produits de santé (Afssaps) a officiellement mis en garde les consommateurs
contre les dangers auxquels ils s’exposent
en achetant des médicaments sur Internet :
mauvais usage du médicament, consommation de produits de contrefaçon, non évalués
par les autorités sanitaires ou relevant du
charlatanisme font partie des risques potentiellement encourus par les acheteurs.
Yahouille!
L’Américain Yahoo! a ouvert ses premiers
laboratoires de recherche et développement
en Espagne et au Chili. L’entreprise a du mal
à rattraper son retard sur son concurrent
Google (lui contrôle depuis novembre 2005
39,8 % du marché des « portails de recherche en ligne » aux États-Unis, contre 29,5 %
pour Yahoo!). Les investisseurs pressent Yahoo! d’améliorer le modèle de la publicité en
ligne et des liens en parrainage.
Musique en déclin : le piratage n’explique pas tout
Les ventes de musique enregistrée ont à nouveau chuté de 2 % en 2005, en dépit de victoires juridiques remportées contre le piratage et
d’une hausse des ventes légales de musique
numérique. Selon Éric Nicoli, président d’EMI
Group, « le piratage sous toutes ses formes
a été le facteur majeur » mais « pas le seul ».
Il cite ainsi la concurrence d’autres catégories
de biens de consommation, tels que téléphones mobiles, DVD et jeux sur ordinateurs.
Cash Converters :
l’inventeur du dépôt-vente en « veut »
Avec l’ouverture prévue de 10 nouvelles franchises en 2006, dont 5 au premier trimestre,
le spécialiste australien de l’achat-vente aux particuliers Cash Converters (n° 1 mondial) a
choisi de s’implanter à Paris dans les grandes métropoles de province, avec de nouveaux
sites à Nice, Strasbourg, Nantes, Rennes. L’enseigne compte actuellement 30 magasins en
France.
Apple : le Mac tiré par l’iPod
En trois mois, Apple a dégagé 3,4 milliards de
dollars de revenus de ses activités musicales (qui
englobent les ventes d’iPod, d’accessoires et de
morceaux sur l’iTunes Music Store) sur un chiffre
d’affaires total de 5,7 milliards. La musique représente ainsi deux fois plus que les ventes de Macintosh. Désormais, Apple tire plus de la moitié de ses
résultats des baladeurs numériques. Le deuxième
trimestre s’annonce moins spectaculaire : l’iPod
est un produit saisonnier qui se vend mieux à Noël
qu’en plein mois de février
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p. 11
ACTU ÉCO
éco in
homme de la semaine
Reprise : l’homme qui y croit
L
BILL GATES, LE PHILANTHROPE
L’homme le plus riche du monde est aussi
le plus généreux ! Bill Gates, le fondateur
de Microsoft, fortune personnelle
de 51 milliards de dollars, sillonne le monde
avec sa femme Melinda pour soigner
les populations les plus démunies.
Dotée d’un capital de plus de 30 milliards
de dollars, la Bill & Melinda Gates
Foundation, créée en 2000, a déjà permis,
entre autres, la vaccination de 55 millions
d’enfants… Un sacré concurrent pour
l’Organisation mondiale de la santé :
les sommes annuelles dépensées en 2005
par les deux organismes sont équivalentes !
Les Gates prévoient de léguer 95 %
de leur fortune à leur fondation. Les 5 %
« restant » iront à leurs 3 enfants…
Ça devrait leur suffire !
Sandrine Allonier
éco out
e gouvernement, ravi, communiquait
tous azimuts sur la baisse du chômage.
L’opposition, bien sûr, mettait en cause
la sincérité des chiffres, évoquait des
radiations sauvages. Il fallait que le directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi s’exprimât, tout le monde finissait par trouver son silence… suspect. Christian Charpy, en
poste depuis avril 2005 à la tête de l’agence de
tous les dangers, s’est donc appliqué, dans Les
Échos, à rédiger une tribune perso. Oh, très feutrée : Charpy n’écharpe pas. Il donne en substance « les raisons d’y croire » : depuis 8 mois, écritil, 20 000 à 25 000 demandeurs d’emploi sont
radiés des listes chaque mois. Avec 2 329 000
chômeurs en janvier 2005, l’embellie renoue
avec les statistiques de janvier 2003. Selon les
critères du Bureau international du travail, la
France descend sous les 10 % d’inemployés.
Autre bonne nouvelle, chiffre Christian Charpy,
chacune des populations fragiles en bénéficie :
les jeunes (– 6,1 %), les femmes (– 4,9 %), les
seniors (– 4,5 %)… Posément, le comptable « officiel » du chômage fustige en bloc les « négationnistes » de la reprise. Radiations musclées ?
Faux (attestées pourtant par quelques conseillers
ANPE anonymes). L’évolution de la démographie (départs en retraite) ? Pas sensible avant
2008/2009. Le traitement « social » du chômage
(les contrats aidés) ? Effets trop modestes pour
expliquer les radiations. « En aucun cas l’ANPE
ne peut influer sur le nombre d’absences au contrôle » (les appels mensuels que doivent passer
Olivier Magnan
entreprise de la semaine
JO d’hiver à Turin : presto, ça coince !
T
LE BRAS DE FER… DE L’ACIER
La victoire aura été de courte durée pour
le numéro deux mondial de l’acier, l’Européen
Arcelor. Le groupe franco-luxembourgeois
pensait avoir enfin remporté les enchères sur
le Canadien Dofasco, contre son rival allemand
ThyssenKrupp. C’était sans compter sur
le rebondissement du 26 janvier… Le chasseur
devient chassé : Arcelor est la proie d’une offre
du numéro un mondial du secteur, l’Indien
Mittal Steel ! Le prédateur s’est entouré
d’un soutien de poids : s’il l’emporte, il a promis
à ThyssenKrupp de lui revendre Dofasco…
Un feuilleton économique à plusieurs zéros :
Mittal propose 18,6 milliards d’euros pour
Arcelor, soit une prime par action de 27 %
par rapport au cours de clôture du 25 janvier.
L’heure est à la concentration des acteurs, pour
faire face à la demande asiatique,
et notamment chinoise, au plus haut.
MR
p. 12 - Économie Matin N°54
les inscrits) plaide Christian Charpy, qui révèle
que la moitié des « distraits » ont retrouvé
un emploi sans le signaler (mais les autres ?).
Moralité : « Cessons de chercher les raisons de
désespérer […], notre pays recommence à créer
des emplois ». Le directeur général de l’ANPE
sera monté au feu en bon soldat : énarque, conseiller référendaire, conseiller d’ambassade, conseiller et directeur de cabinet de ministres, il est,
à 46 ans, l’homme de la réorganisation (convention Unedic/ANPE, refonte du système informatique défaillant) et… recruteur : son agence comptera 27 000 salariés à la fin de l’année 2006.
urin sera-t-il prêt ? À quelques jours
de l’ouverture des XXe Jeux Olympiques d’hiver, du 10 au 26 février 2006,
les chantiers traînent dans l’hiver de la
« botte ». Pourtant, le Comité d’organisation Jeux Olympiques de Turin 2006 (Toroc)
planche sur le projet depuis sa genèse, en 1999.
Un travail de titan, certes : organiser les compétitions sportives, les cérémonies d’ouverture
et clôture, gérer les trois Villages olympiques, le
centre de presse, coordonner les transports et
les services médicaux… Effectifs : 1 900 employés
au Comité d’organisation et 20 000 bénévoles.
Budget total des Jeux : 3 milliards d’euros, dont
plus de la moitié est absorbée par les 65 chantiers réalisés dans les 8 villes d’accueil. Le reste,
près de 1,2 milliard d’euros, couvre les coûts
de fonctionnement et d’organisation sur la période olympique (2000-2006), financés à 80 %
par la vente des droits de diffusion télévisée, les
parrainages, la vente des billets… et la création
d’un nouveau jeu de hasard (environ 20 millions
d’euros de gains attendus) ! Si l’intendance suit,
les jeux seront rentables : outre les installations
sportives et les infrastructures, ils laisseront en
dot un système touristique modernisé, fort de
plus de 3 000 nouveaux lits à Turin. Mais le
grand gagnant sera l’emploi. Selon la munici-
palité de Turin, depuis 2000, ils ont engendré
4 500 nouveaux postes chaque année. Estimés
à 8 000 en 2006. Au total, le produit intérieur brut
régional augmentera de 0,3 à 0,4 % par an entre
2000 et 2008. Les Alpes françaises devraient bénéficier au passage de quelques miettes.
Sandrine Allonier
1,7 milliard d’€
augmentation du produit intérieur brut
piémontais entre 2000 et 2006, grâce
aux Jeux Olympiques. Source : Ville de Turin.
MÉDIAS
fil de pub
pub and co
La pub bloque sur les blogs…
L
es blogs. Tout le monde en parle. C’est
un phénomène. Il vient d’induire le
1er magazine – papier – qui s’y consacre,
Netizen, paru le 26 janvier. Christophe
Ginisty, directeur du développement
et directeur général de Pointblog.com, premier
blog français avec 15 000 visiteurs par jour, n’y
voit pas encore de réservoir à pub.
Qu’est-ce qu’un blog ?
Le concept est né en Amérique du Nord, il y a
5 ans. Le mot blog est un raccourci de weblog,
qui signifie « journal de bord sur Internet ».
Contrairement au idées reçues, ce ne sont pas
de simples journaux intimes… On trouve de plus
en plus de blogs citoyens, d’élus ou de gens qui
veulent prendre part au débat démocratique.
Ils constituent un vrai contre-pouvoir potentiel.
Pourquoi un magazine ?
Le blog est un véritable phénomène de société,
une lame de fond, une authentique révolution !
Le nombre de blogs double tous les 5 mois :
1 internaute sur 10 en a déjà créé un. À travers
ce magazine, nous voulons faire comprendre ce
que ce mode de communication va changer en
politique, marketing ou économie.
8 blogueurs sur 10
À quand la publicité sur les blogs ?
Chaque mois, près de 6,7 millions de connectés les consultent, soit 28 % des internautes
français, selon une enquête Médiamétrie… Mais
la publicité est encore frémissante. Les platesformes qui hébergent les blogs peuvent déjà y
accueillir de la pub et les blogueurs des liens
promotionnels, style Google. Mais ce n’est qu’un
début. Le marché va se développer dans les années à venir. Pour l’instant, les annonceurs préfèrent créer eux-mêmes leurs blogs et les ériger
en support de leur communication !
L’emploi des seniors
en « compète »
L
e ministère de l’Emploi,
de la Cohésion sociale et du
Logement lance une compétition
pour la conception d’une campagne
médias et hors médias (affichage…) pour
valoriser l’emploi des seniors.
Prévue pour juin 2006, elle devrait
s’accompagner d’événements,
de conférences, de relations presse et
de relations publiques.
presse
avec
Féminin en caisses
V
ie Pratique Madame : le titre
semble définitif même s’il n’est pas
très « sexy ». Un mensuel nouveau
lancé en avril ou mai 2006 par le groupe
Axel Springer France (Télé Magazine, Vie
Pratique Gourmand...) qui avait suspendu
son Men’s Health. VPM, comme les deux
autres titres cités, ne sera vendu qu’en
supermarchés, aux caisses. À la tête de sa
rédaction, une femme énergique à la voix
radio connue, Laurence Dorlhac. Elle avait
créé dans le même groupe Bien dans ma
vie (vendu en kiosque).
Propos recueillis par Sandrine Allonier
Abonnement à Presse News ?
01 41 10 98 30
ont moins de 24 ans. Source : Médiamétrie.
BAROMÈTRE ÉCONOMIE MATIN/DATOPS
Arcelor au cœur des annonces d’OPA
Méthodologie : plus de 10 000 sites Internet de médias écrits à travers le monde sont scrutés depuis septembre 2004 par la société de veille et d’analyse
stratégique Datops pour Économie Matin. Pour toute information supplémentaire, contactez [email protected]
p. 16 - Économie Matin N°54
A
vant même l’annonce de l’OPA de
Mittal Steel sur Arcelor,
le groupe sidérurgique
franco-luxembourgeois
faisait déjà la une des
médias. Arcelor avait en
effet remporté en début de
semaine la bataille contre
ThyssenKrupp pour le rachat du canadien Dofasco,
pour près de 4 milliards
d’euros. En deuxième position de notre baromètre
de visibilité médiatique des
entreprises cette semaine,
Sanofi-Aventis. Le laboratoire français s’inquiète :
les autorités sanitaires
américaines viennent d’approuver une version générique (et concurrente) du
Plavix, son médicament
phare. Air Liquide, troisième entreprise la plus visible cette semaine, a dégagé un chiffre d’affaires en
hausse de 10,7 % en 2005
et annonce une croissance
soutenue en 2006. En tête
de notre baromètre des
patrons, Alain Afflelou a
déçu les analystes avec un
bénéfice opérationnel inférieur aux prévisions.
VOTRE ARGENT
placements
Résistance à la baisse des actions
et réactivité à la hausse
A
patrimoine
À quoi m’engage
la signature d’une
promesse unilatérale
de vente ?
D
ans le cadre d’une transaction
immobilière, il est courant de
signer un avant-contrat afin de
« réserver » le bien, une promesse de vente par exemple. C’est un
contrat selon lequel un vendeur s’engage à vendre un bien à un prix déterminé. L’acheteur, lui,
se réserve le droit d’acheter ou non, à l’issue
d’un certain délai dit « délai d’option », fixé par
les parties. Le vendeur est donc le seul engagé.
En contrepartie, l’acheteur, appelé « bénéficiaire », doit verser au vendeur, dit « promettant »,
une indemnité d’immobilisation, en compensation de la réservation du bien pendant le délai
d’option. Cette somme, de l’ordre de 10 % du
prix, est versée par l’acheteur, dès la signature
de la promesse, soit au notaire, soit à l’agent
immobilier. Si le bénéficiaire renonce à acquérir, le promettant conservera cette indemnité
d’immobilisation, sauf dans le cas où l’achat est
rendu impossible par des raisons indépendantes de la volonté de l’acheteur (la non obtention
d’un crédit par exemple). Si l’acheteur laisse
passer le délai d’option, la promesse est caduque : l’acheteur abandonne l’indemnité, mais
le vendeur ne pourra le contraindre d’acheter.
Jusqu’à la levée de l’option, le vendeur reste
plein propriétaire du bien, mais ne peut plus
le vendre. Si le bénéficiaire décide d’acquérir
le bien, cette somme sera déduite du prix de
vente. On dit alors que l’acquéreur « lève » l’option, ce qui rend la vente parfaite : la promesse
unilatérale de vente devient alors équivalente à
un compromis de vente.
Christophe Cremer
PDG de meilleurtaux.com
vec l’exceptionnel rebond des marchés d’actions européens en 2005,
on peut s’interroger sur l’opportunité d’y rester investi en 2006.
Si le consensus des analystes demeure optimiste sur le potentiel de hausse
des actions européennes, il est néanmoins peu
probable que celles-ci réalisent les mêmes performances qu’en 2005. De plus, de nouveaux
risques pèsent sur l’économie européenne et
mondiale : décélération des bénéfices, éclatement de la bulle immobilière, hausse des
taux européens, nouvelle crise énergétique
avec la reprise des tensions géopolitiques au
Moyen Orient et en Russie… Afin de se prémunir d’une éventuelle baisse des actions tout en
bénéficiant d’une certaine réactivité à la hausse,
optez pour un fonds de convertibles. Ainsi vous
gagnez sur les deux tableaux et vous protégez
votre capital d’une baisse des actions par la sensibilité obligataire du fonds. La sicav Centrale
Convertibles Euro, de la société de gestion CCR
(groupe Commerzbank) est remarquable par ses
performances et sa réactivité face aux évolutions
de marché. Le style de gestion est lui-même très
réactif. Le gérant procède à une sélection rigoureuse dans le gisement des obligations convertibles. Il existe en effet des convertibles « très
taux » ou « très actions », avec des profils de
risque bien différents. L’idéal est d’identifier des
convertibles qui offrent une bonne sensibilité
à la hausse du sous-jacent, l’action, et une sensibilité moindre à la baisse. Ce profil de risque
est ce que nous appelons la convexité. En ce qui
concerne la sensibilité crédit des convertibles,
l’équipe de gestion dispose de l’expertise des
analystes risques de la Commerzbank. Le but
est ici de contribuer à la performance en améliorant très significativement le risque émetteur.
Pour l’heure, les achats ont une duration qui
ne dépasse pas deux ans, et procèdent d’une
sélection minutieuse, compte tenu de la cherté
actuelle de ce marché. Enfin, la composante
actions est une réplique de la sélection de titre
du réputé fonds CCR Centrale Valeur, du gérant
star de CCR actions, Marc Renaud. Il constitue
le principal moteur de performance du portefeuille. Les performances sont au rendez-vous.
Son classement élogieux – 4 étoiles Morningstar,
3 étoiles S&P et de nombreuses récompenses
Lipper – le fonds a réalisé 10,24 % contre 6,99 %
pour le marché des convertibles européennes (le
Goldman Sachs/Bloomberg Eurozone Convertible). Sur 3 ans, le fonds a gagné 25,40 %.
Florence Chatelet
Retrouvez cet article sur
www.sicavonline.fr/
economiematin
avec
investissement
Insertion des jeunes dans le monde
du travail : Aliance 1% Logement s’implique
A
liance 1 % Logement a récemment
apporté son concours financier à un
important projet de réhabilitation
de résidence sociale pour jeunes
travailleurs en région parisienne. À
Juvisy-sur-Orge, le groupe a participé au financement de la réhabilitation de la Résidence Kléber. L’un des défis qu’entendent relever l’État et
ses partenaires (collectivités, bailleurs sociaux,
UESL – Fédération nationale des organismes
gestionnaires du 1% logement). Construite par
le Groupe 3F, premier groupe français d’habitat
social, cette résidence, gérée par l’ALJT*, ainsi
que 23 autres, accueille depuis 1971 de jeunes
travailleurs de 18 à 30 ans en mobilité professionnelle. Dans ce cadre est offerte aux plus jeunes résidents la possibilité de s’appuyer sur un
véritable projet social pour réussir leur insertion
professionnelle. Aliance 1 % Logement, par
son apport financier à hauteur de 541 890 €,
a concouru à la rénovation des 54 studios et
studettes qui ont permis d’accueillir 78 résidents. Inaugurée en octobre 2005, la résidence
Kléber a d’ores et déjà permis de loger de nouveaux salariés de ses entreprises adhérentes.
Lucie Artis
Pour plus d’informations
sur ces aides, rendez-vous
sur le site :
www.aidologement.com/aliance
code privilège R1015544
avec
* ALJT : Association pour le logement des jeunes travailleurs.
p. 17
5 CONTINENTS
DE PLUS EN PLUS DE CHÔMEURS
Triste record : notre planète comptait
2,2 millions d’individus sans emploi
de plus en 2005, comparé à 2004…
Soit 191,8 millions de chômeurs
au total ! Malgré une croissance
économique de 4,3 %. Compte tenu de
l’augmentation de la population active, le
taux de chômage mondial reste à 6,3 %
après deux ans de baisse consécutive,
selon le Bureau international du travail
(BIT). La moitié des chômeurs sont des
jeunes de 15 à 24 ans alors qu’ils ne
représentent qu’un quart
de la population active.
L’ALLEMAGNE CROÛLE
SOUS LA PAPERASSE
L’Institut allemand de l’économie
(IW) révèle que l’excès de bureaucratie
auquel sont confrontées les entreprises
allemandes coûterait chaque année plus
de 30 milliards d’euros à l’économie du
pays. Soit près de 1,5 % de son produit
intérieur brut. Selon le directeur de
l’Institut, Michael Hüther, une traque
systématique de ces excès pourrait ainsi
créer plus de 600 000 emplois.
DISNEY
RACHÈTE PIXAR
Disney a racheté
le studio
d’animations
Pixar pour
la somme de
7,4 milliards
de dollars (environ
6 milliards d’euros).
Les deux
principaux maîtres
d’œuvre de Pixar, John Lasseter et
Ed Catmull, rejoindront sans doute
prochainement les rangs de Disney.
Cette opération fait de Steve Jobs
(photo), patron de Pixar et d’Apple, le
nouvel actionnaire individuel principal de
Disney. Et sa fortune lorgne celle de Bill
Gates, Microsoft.
PANNE BRITANNIQUE Avec une
croissance de 1,8 % en 2005 (première
estimation de l’Office national des
statistiques) contre 3,2 % en 2004,
l’économie britannique vient de tomber
au plus bas depuis treize ans. Le produit
intérieur brut de la Grande-Bretagne a
atteint 1 130 millions de livres et
la Chine devient automatiquement
la quatrième économie mondiale.
LES BELLES AMÉRICAINES
SOUFFRENT...
Dans la même semaine, le constructeur
américain Ford a annoncé la fermeture
de 14 de ses 34 usines, et la
suppression de 25 à 30 000 postes.
Et le numéro un mondial General
Motors présenté un déficit
de 8,6 milliards de dollars (7 milliards
d’euros) pour 2005. Les deux géants
sont victime de la concurrence des
modèles asiatiques sur leur marché
intérieur.
p. 14 - Économie Matin N°54
États-Unis
Visa américain : le choc des contraintes
V
ous souhaitez partir aux États-Unis au
printemps, ou bien votre vol fait escale
sur le sol américain (transit) ? Vérifiez
votre passeport ! Qu’il s’agisse d’un
« vieux modèle » (sans lecture optique) ou d’un nouveau (à lecture optique délivré
après fin octobre 2005), vous avez besoin d’un
visa. Pour l’obtenir, comptez environ deux mois
(le service – 2 rue Saint-Florentin, à Paris – est
noyé sous les demandes). Sans ce visa, vous
n’embarquerez pas. Si la compagnie aérienne
vous laissait voyager, elle paierait une amende
de 3 300 $ (2 700 €). La législation américaine
exige que les passeports délivrés depuis le 26
octobre 2005 soient munis d’une photo numérique ou d’une puce « à données biométriques »
(empreintes digitales, main, voix, visage, iris, rétine, signature dynamique…) pour vérifier que les
informations imprimées correspondent aux enregistrées. Or, les passeports français restent fidèles
à la bonne vieille photo réglementaire collée.
Aucun passeport à puce électronique ne sera disponible avant cet été. Sur fond de conflit privé : le
marché passé avec Oberthur a été annulé à la suite d’un recours de l’Imprimerie nationale devant
le tribunal administratif (l’institution s’estimait lésée dans ses prérogatives). C’est le ministère de
l’Intérieur qui fabriquera les fameux passeports.
Soyons très concrets : pour obtenir le visa, il
faut prendre rendez-vous par téléphone au 0 810
26 46 26 (14,50 € par appel), verser 85 € par
Pourquoi pas chez nous ?
éco plus
C
« mandat compte postal », et se munir d’une photo d’identité au format américain (4 à 8 € chez un
photographe spécialisé près de l’ambassade). Plus
une enveloppe Chronopost (18 € pour un passeport). Vous ne repartirez pas avec le passeport et
le visa, envoyés par la poste. Que vous habitiez
en province ou à Paris, chaque voyageur, adulte,
enfant ou bébé sera physiquement présent lors du
rendez-vous. Courage…
Gilles Klein
500 millions d’€
le manque à gagner de l’industrie touristique
américaine à cause des procédures de visas.
Source : Visit USA Committe de Paris.
À New York,
on paie les voisins
pour aider les vieux…
omment soulager le personnel des
maisons de retraites et les personnes âgées par la même occasion ?
L’état de New York a trouvé la solution : inciter ses habitants à venir en aide au quotidien aux seniors de leur
entourage… moyennant rétribution ! Un programme de services à domicile destiné aux
proches ou aux voisins vient d’être mis en place. Les faux-vrais volontaires seront rétribués
pour leur geste envers une personne âgée,
mais on ignore encore à quelle hauteur. C’est
en tout cas une façon de les aider à réaliser des tâches quotidiennes qui ne requièrent
pas de qualifications particulières, comme les
courses, le ménage, l’accompagnement chez
le médecin… Objectif de ce système : retarder l’intégration des seniors à l’hospice. Autre
avantage de cette « entraide », pas totalement
désintéressée : réduire le nombre d’abus commis sur les personnes âgées qui font appel
à des inconnus. Ce programme, subventionné
à hauteur de 20,5 millions d’euros, pourrait
concerner en 2006 plus de 50 000 personnes
dans l’État de New York. Une chance pour
elles… Une étude de l’Association américaine
des retraités montre que 85 % des seniors
souhaitent recevoir des soins à domicile le
plus longtemps possible. Et la moitié d’entre
eux préférerait être assistée par un proche ou
un ami. Des résultats que l’on retrouve en
France : selon un sondage réalisé début 2005
par la Sofres pour la Fédération hospitalière
de France, 3 Français sur 4 aimeraient finir
leurs jours chez eux. Effet canicule oblige, les
maisons de retraites souffrent d’une mauvaise
image ! Comme 87 % des personnes interrogées se disent prêtes à consacrer du temps
à une personne âgée de leur entourage…
Alors, pourquoi pas chez nous ?
Sandrine Allonier
67 %
des Français se déclarent insatisfaits
de la prise en charge des personnes âgées
par les pouvoirs publics.
Source : Sofres
revue de presse internationale
Des ailes de géant
dans le ciel de l’Inde
Le Japon se « rebeef »
La plus grande compagnie aérienne privée
indienne Jet Airways vient d’annoncer le
rachat d’Air Sahara, son principal concurrent, pour un montant de 500 millions
de dollars (409 millions d’euros). C’est
l’émergence d’un nouveau géant du transport aérien, ce qui inquiète passablement les
autres compagnies indiennes. Notamment
les low costs qui sont en train d’évaluer plusieurs stratégies d’alliance pour faire face à
ce futur mastodonte. Source : Finance Asia (Chine)
Une délégation du ministère de l’Agriculture américain est arrivée au Japon pour négocier les procédures qui ont abouti à l’interdiction des importations de
bœuf américain sur le territoire nippon. Les importations avaient pourtant récemment repris, après deux
ans d’interdiction due à la découverte d’un cas de
vache folle. Mais des morceaux interdits à l’exportation ont été dernièrement retrouvés dans trois colis
importés par l’entreprise Atlantic Veal & Lamb, ce
qui a conduit les autorités japonaises à de nouveau
opposer leur veto au bœuf américain.
Source : Taipei Times (Japon)
Pas de lien entre mobile et tumeur cérébrale ?
Une étude britannique affirme ne pas avoir pu
mettre en évidence de cause à effet entre l’usage d’un téléphone mobile et le développement
d’une tumeur cérébrale. Ces résultats confirment les conclusions de travaux déjà menés aux
États-Unis, au Danemark et en Suède. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait toutefois souhaité que des études poussées soient
menées sur les risques de cancer du cerveau
liés à un usage intensif des mobiles, en particulier pour les enfants. [D’autres études ne vont
pas dans le même sens, ndlr]
Source : British Medical Journal (Royaume-Uni)
La Chine s’assure de son pétrole en Arabie
Pékin vient de signer avec l’Arabie Saoudite un accord de coopération énergétique, à l’occasion de la première visite officielle d’un dirigeant saoudien en Chine,
depuis l’ouverture de relations diplomatiques entre les deux pays en 1990. Le pétrole saoudien représente actuellement
17 % de la consommation chinoise qui
croît de manière vertigineuse. Peu de détails ont été révélés sur cet accord, qui
porte aussi bien sur le pétrole que sur le
gaz naturel.
Souce : Houston Chronicle (États-Unis)
Inde : la télévision disponible sur les mobiles
Reliance Infocomm propose l’accès à une chaîne anglaise d’informations sur ses téléphones portables, disponible grâce à son service R World. Cette offre vise à augmenter
les revenus de la société : en créant des services payants, Reliance Infocomm entend compenser des revenus très faibles dus aux prix très bas pratiqués dans le pays sur les forfaits
téléphoniques.
Souce : Red Herring (États-Unis)
avec
9 entreprises sur 10
sont touchées par
la cybercriminalité
Selon une étude publiée par le FBI, le
cybercrime coûterait chaque année 67,2
milliards de dollars à l’économie américaine
(55 milliards d’euros). 64 % des sociétés
interrogées ont ainsi été victimes de pertes financières à cause d’incidents de sécurité informatique au cours des 12 derniers
mois. Les incidents les plus fréquents sont
les vers, virus, chevaux de Troie et autres «
malwares ». Arrivent ensuite le vol d’ordinateurs, la fraude financière et les intrusions
réseaux. 98,2 % des entreprises étudiées
disent pourtant utiliser un antivirus, 90,7 %
un pare-feu, et environ 75 % un anti-malware.
Source : Information Week (États-Unis)
La vente
de « sex.com » estimée
à 10 millions d’euros
L’entrepreneur Gary Kremen a annoncé
avoir cédé le nom de domaine « sex.com »
à la société américaine Escom pour un
montant non dévoilé, mais de l’ordre de
10 millions de dollars (8,17 millions d’euros).
On indique simplement « probablement
l’une des plus importantes transactions
de l’histoire des noms de domaine ».
Il ajoute que le nouveau propriétaire compte développer sa présence sur le marché
du divertissement pour adultes en étendant ses activités aux domaines des conseils sexuels et relationnels, de l’érotisme
ou encore des chats vidéo en direct.
Source : El Mundo.es (Espagne)
p. 15
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Sonata, la grande berline
low cost signée Hyundai
O
n connaissait la marque
coréenne pour ses 4 x 4
bon marché comme le
Santa Fé. La petite Getz
est une offre intéressante
face aux Clio et autres 206. C’est avec
une certaine curiosité que nous avons
pris le volant de cette Sonata, une
grande berline de 4,80 m de long dans
la catégorie des 407, Toyota Avensis
ou Ford Mondeo. Cette cinquième génération de la Sonata est esthétiquement réussie. L’intérieur est généreux
en place et en équipements. Les sièges
sont en cuir de série, de même que
le radar de recul, le volant multifonction et le toit ouvrant. Sur la route, le moteur
2,4 litres essence de 4 cylindres en aluminium
de 161 chevaux se montre particulièrement silencieux et consomme autour de 9 litres aux cent
en respectant les limitations de vitesse. D’une
façon générale, on sent bien que la Sonata tient
pour modèle une voiture moyenne américaine,
d’où la suspension un peu souple et une boîte
automatique qui supporterait non pas 4 mais 5
vitesses. Mais… demandez le prix de la Sonata,
et les critiques disparaissent ! 24 530 € tout
compris ! À titre de comparaison, c’est le prix
cinéma
d’une 307 Peugeot 110 chevaux HDI ou d’une
Renault Scenic 2 litres esssence ! En allant chez
Hyundai acquérir une Sonata, vous achetez un
prix et vous repartez en plus dans une bonne et
grande voiture. Le gros inconvénient de l’opération reste sans doute le prix de revente de
la voiture qui ne cote guère à l’argus, mais des
systèmes de location atténueront le phénomène ! Au fait, la Sonata doit prendre un nouveau
coup de jeune avec la sortie cette année d’une
version diesel.
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Date de collecte des prix : 26 janvier 2006, 10 h 30 heures.
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ambi est élevé par son père, le
Grand Prince de la forêt. Sans
tendresse, il lui enseigne toute
les prérogatives dues à son rang,
mais semble toujours déçu par
son fils… Un pari fou. Plus de 60 ans après la
sortie du mythique Bambi, les studios Disney
ressuscitent la légende et réussissent la gageure de reprendre l’histoire du petit faon orphelin au moment précis où se concluait le film de
1942. Bambi version 2006 débute ainsi sur un plan montrant le grand
cerf, père de l’inoffensive créature, aux côtés de son fils. Épousant la
même esthétique que son glorieux aîné, Bambi 2 joue à plein la carte
de la nostalgie, celle d’un âge d’or de l’animation. Cette suite réserve
pourtant son lot de surprises, avec une galerie de tout nouveaux personnages et une poignée de mélodies tout aussi accrocheuses que les
ritournelles de Bambi premier du nom. Le réalisateur, Brian Pimental,
dit n’avoir reçu qu’une seule et unique directive, l’obligation de se
hisser au niveau du chef-d’œuvre de Disney. Contraint à l’excellence,
le créateur s’est surpassé et son film connaît aujourd’hui les honneurs
du grand écran, fait unique dans les annales de l’animation. Pour mémoire, Cendrillon 2, Le Roi Lion 2 ou La Belle et le clochard 2 s’étaient
tous contentés d’une sortie en vidéo.
Film d’animation américain
de Brian Pimental –
1 heure 15
Avec les voix de Patrick
Stewart, Philippe Catoire,
Alexander Gould, Louis
Lecordier...
Sortie : 1er février 2006
Site officiel : www.disney.
fr/FilmsDisney/bambi2
avec
ÉCONOMIEMATIN–60ruedePonthieu–75008Paris– Tél.:0156432444–Fax:0156432425,www.economiematin.com–Directeur delapublication et de la rédaction : Jean-Baptiste Giraud–Présidentducomitééditorial :AlainFourment–
Directeur des opérations : Frédérick Fabry – Rédacteur en chef : Olivier Magnan – Rédactrice en chef adjointe : Muriel Roy. Rédaction : Sandrine Allonier, Judikael Hirel, Laure Japiot, Gérard Jouany, Gilles Klein, Laure Tosin – Responsable des partenariats : Constance de Corbière. Conception graphique : Nathalie Sautière. Contacts publicité : GS Régie – 01 40 95 57 48 – Sylvain Attal, [email protected], Virginie Laplace, 01 40 95 57 40
[email protected], Carole Blanchet, [email protected], 01 40 95 57 48 – MRE (emploi-formation), Claudie Duboisset, 01 47 38 50 49, claudie.duboisset@mre-mediasfr. – Mediamarketing (petits formats), Marie
Zweguintzow, 01 41 38 86 17, [email protected] – Multifinances Conseils Europa (publicité financière) 01 57 28 39 46. Numéro de commission paritaire en cours. Imprimé par Québécor, Torcy. Distribué par
GD International. Abonnements : 35 euros par an – Tirage : 300 000 exemplaires. Édité par la SAS de presse LE POOL PRESSE, au capital de 61 600 euros. Principaux associés Bleucom, datops, Jean-Baptiste Giraud,
Société Bretonne de Développement. Tout droit de reproduction réservé. Édition Grand Ouest, 5 rue Boileau, BP 81408, 44014 Nantes Cedex 01. Tél: 02 40 73 31 31. Fax : 02 40 73 88 40. mail : nantes@economiematin.
com. Éditeur : Nouvel Ouest SA. Photos – Une : iStockphoto.com, R. Pellegrino/ECPAD – page 3 : R. Pellegrino/ECPAD, Communauté européenne, 2005 – page 4 : Nokia, MAE/DCI, Buena Vista International – page 6 : PSA Peugeot
Citroën/Direction de la Communication – page 8 : Alexia Delrieu, Sophie de Menthon, Marion Allard/Editions Eyrolles – page 9 : MAE/DCI, Alexia Delrieu, Sophie de Menthon, Marion Allard/Editions Eyrolles – page 10 : Aubade – page
11 : 2006 Apple Computer, Inc., Avoriaz/Affif Bellakdar – page 12 : LaPresse, 2006 Microsoft Corporation, ThyssenKrupp AG 2006, Thomas Gogny/ANPE – page 14 : iStockphoto.com, 2006 Apple Computer, Inc. – page 15 : Nokia,
Communauté européenne, 2005, iStockphoto.com – page 17 : MAE/DCI, iStockphoto.com – page 19 : Colin Antill-www.fotoseeker.com, iStockphoto.com – page 20 : MAE/DCI, iStockphoto.com.
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p. 18 - Économie Matin N°54
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Venise multicanal
Une fête immense : la Saint-Valentin. Une destination vedette : Venise.
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arrière-saison quand la brume
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Vivez pleinement l’ouverture ou
la clôture du carnaval de Venise
qui offre les plus beaux masques, dominos et
costumes de quelque 80 artisans, tous maîtres
de la fête. Un séjour idéal pour se perdre dans
le quartier San Marco, visiter la basilique Saint-
Le soja est à la mode. Substitut végétal
de produits laitiers, il intéresse un public
de plus en plus large : les végétariens, certes,
mais aussi de plus en plus de femmes
sensibilisées à ses bienfaits (non prouvés)
au moment crucial de la ménopause.
Le segment connaît un taux de croissance
de 60 % par an ! Jusqu’ici, seule la marque
Sojasun proposait une gamme de yaourts
au soja. Elle réussit à contourner les deux gros
défauts du soja : son goût bizarre (grâce à une
gamme aux variétés très gourmandes)
et l’absence de calcium. Eh oui, le soja n’en
contient pas. Or, nos apports quotidiens en
calcium doivent se montrer abondants à tout
âge de la vie. La concurrence a du bon pour
les consommatrices. Danone lance début
février une nouvelle gamme, Senja, de
« yaourts » et desserts au soja ultra-frais,
100 % végétaux, riches en protéines, sans
cholestérol… et enrichis en calcium.
La marque propose quatre versions qui
résolvent la question du goût : chocolat,
pomme-kiwi, ananas-passion et fruits rouges.
Pour aller jusqu’au bout de sa démarche
et satisfaire une clientèle qui exige
des produits au soja 100 % végétaux,
la marque a poussé la traçabilité jusqu’au
bout : ses nouveaux produits sont fabriqués
en Espagne, à partir de soja récolté en HauteGaronne, et donc non OGM, quand bien
même la réglementation ne permet pas
de s’en vanter sur l’emballage. La morale
de l’histoire, c’est que la demande
des consommateurs peut suffire à infléchir
une politique produit. À méditer !
Nathalie Hutter-Lardeau
directrice d’Atlantic Santé
Nouveau site ! www.atlantic-sante.com
PS : j’ai écrit dans ma dernière chronique que le chocolat
avait une action « hypertensive ». C’est un peu fort. Les
médecins parlent d’effet « tonique ».
Merci à M. Jacques Giraud pour son attention. NHL.
Marc, le Campanile ou le Palais des Doges. Originalité (ou contrainte ?) de ce voyage, l’aller et
le retour se font de nuit, en car. Départ de Paris et de plusieurs villes de province (ClermontFerrand, Lyon, Montpellier, Marseille…) le
17 février 2006 pour l’ouverture ou le 24 février
2006 pour la clôture. À partir de 129 € ttc par
personne (car et une nuit d’hôtel). www.lastminute.fr
Marcel Lévy
www.vacancespratiques.com
25 grammes
de protéines de soja par jour
recommande la Food and Drug Administration
américaine (selon teneur en gras du produit).
Source : FDA.
p. 19
ENTREPRENDRE
marketing
Êtes-vous atteint
de « promophilie » ?
TNS Worldpanel vient de publier
une nouvelle étude
sur les comportements et profils
des consommateurs dont certains
auraient attrapé le virus
de la « promophilie ». C’est grave,
docteur ? Non c’est stratégique…
Du moins pour les professionnels
du marketing.
Car si ces consommateurs sont
à la recherche, « à tout prix »,
de promotions et de bas prix,
ils sont aussi ceux qui consomment
le plus. Avec, en moyenne, 2 700 €
de revenus par mois,
ils représentent 26 % de leur
catégorie à adopter ce type
de comportement contre 12 %
de la catégorie à revenus modestes.
Ils ont aussi un niveau d’études bien
supérieur puisque, nous rappelle
TNS Worldpanel, 35 % des Français
de niveau bac + 2 seraient
des « promophiles ». Toutefois,
bonne nouvelle pour
les distributeurs et enseignes,
cette population, si elle consomme
moins cher, consomme bien plus
que la moyenne française.
Les modèles économiques
des annonceurs tendent donc
à rechercher des marges sur
les volumes plutôt que sur la
valeur ! D’où les succès aussi
des sites de comparaison de prix
qui offrent, en un clic, de trouver
le produit le moins cher sur le net.
Les raisons et prétextes d’acheter
varient et changent fortement
de nos jours. Si, dans Économie Matin
n°53, nous parlions
du prétexte de la nouveauté pour
acheter, les promophiles favorisent,
eux, le prix ou la promotion : l’utilité
du produit est reléguée au dernier
plan ! Les directions du marketing
phosphorent sur ce phénomène.
Elles cherchent désormais à coller
à ces comportements d’achat plutôt
qu’à analyser les réels besoins
en termes d’utilisation des produits.
Pas de doute, nous sommes
de plain-pied dans la société
de consommation : celle qui,
désormais, consomme la promotion
avant de consommer le produit !
Olivier Chaduteau
associé fondateur du cabinet Day One
[email protected]
p. 22 - Économie Matin N°54
immobilier
Bureaux : faste année 2005
I
l arrive, c’est le cas aujourd’hui, que les
marchés immobiliers se montrent très
dynamiques dans un contexte économique maussade. L’immobilier commercial
« performe » (lire Économie Matin n° 51,
page 21), le marché du logement reprend son
souffle plus qu’il ne s’essouffle et celui du bureau se porte on ne peut mieux. Avec un parc de
47,5 millions de m2 (dont 1/3 dans Paris), le marché francilien des bureaux a été dynamisé en
2005 par les 58 000 emplois tertiaires créés dans
la région (contre 8 000 seulement en 2004). Pour
425 000 m2 de besoins en bureaux*. En sus des
demandes régulières des entreprises, on atteint
2 130 000 m2** placés en 2005, soit 12 % de
plus qu’en 2004. Ces chiffres, excellents, esquissent la physionomie du marché en 2006.
• Une demande toujours soutenue : si les prévisions de croissance (+ 2 % par an) se vérifient,
les créations d’emplois tertiaires en 2006 dépasseront celles de 2005 avec un effet démultiplicateur sur la demande de bureaux.
• Une offre en baisse sensible : il y avait, immédiatement disponible au 31 décembre 2005,
2 770 000 m2 de bureaux, contre 2 864 000 m2
au 30 septembre 2005 (– 3,3 %). De faible amplitude, cette évolution est cependant suffisante
pour renverser le marché au profit des bailleurs.
• Des valeurs en hausse : le loyer facial moyen
ressort à 251 € ht hors charges le m2 par an
pour des bureaux de « seconde main » en Îlede-France au 4e trimestre 2005. Un chiffre à comparer à 240 € ht hors charges le m2 par an au
3e trimestre 2005 et à 258 € ht hors charges
le m2 par an au 4e trimestre 2004. De bons fondamentaux pour les professionnels, signes d’un
marché un peu plus difficile pour les entreprises… Mais c’est la loi du genre.
Philippe Cuif
www.businessimo.fr
* source IEIF (Institut de l’épargne immobilière et foncière).
** source Immostat (GIE regroupant les principaux conseils en
immobilier d’entreprise).
avec
? LA
J
‘‘Ma banque a payé
une contravention
QUESTION directement au Trésor…’’
usqu’au printemps 2005, en cas de
contravention impayée (notamment par
les automobilistes), le Trésor public
saisissait votre compte bancaire au
moyen d’un avis à tiers détenteur (ATD).
Or, à deux reprises, les 12 mai et 23 novembre
2004, la cour de cassation a jugé illégale
l’utilisation de cette procédure, réservée par
l’article L.262 du livre des procédures fiscales
au seul recouvrement des impôts, pénalités
et frais accessoires ! Malheureusement pour
les automobilistes, l’administration disposait
d’une autre arme, la procédure d’opposition
administrative, issue d’une loi du 11 juillet
1972. Elle lui permettait de saisir directement
les sommes dues. Et elle ne s’en est pas privée.
La loi de finances rectificative pour 2004 (loi
du 30 décembre 2004) a en outre étendu
cette procédure au recouvrement de toutes les
amendes et condamnations pécuniaires, et non
plus aux seules infractions de police. Ce qui
implique néanmoins que l’administration doit
disposer d’une décision de justice devenue
définitive. Entre l’ATD et cette procédure une
différence de taille : le tiers détenteur des
fonds (banque, employeur…) doit les verser
au Trésor dans un délai de 14 jours ouvrables,
contre 2 mois pour l’ATD. Et pendant ce délai,
ces fonds sont bloqués. Tans pis si vous êtes
en déplacement ou hospitalisé ! Or, la saisie
porte sur l’ensemble des fonds détenus par le
tiers, y compris les outils d’épargne comme
un PEL ou un plan de participation… Seule
limite, les sommes indisponibles (comme la
participation dans l’entreprise, pendant 5 ans).
Le Trésor devra donc attendre pour recevoir
le versement effectif de l’amende. Attention,
la saisie ne bloque les fonds qu’à hauteur
des sommes réclamées. Or, les banques, pour
simplifier leur gestion, « oublient » souvent
cette règle et bloquent l’intégralité de tous
les comptes de leur client, malgré le rappel
qui leur a été adressé par le ministère de
l’Économie et des Finances… Une amende
à 35 € vous reviendra ainsi à 82,5 € (75 €
d’amende forfaitaire majorée, plus 7,5 € de
frais de saisie), plus les frais prélevés par la
banque, fréquemment supérieurs au montant
de l’amende elle-même ! Si vous êtes un bon
client, n’hésitez pas à les négocier…
SVP
conseil en management www.svp.fr
environnement
n’importe
quoi !
INTERVIEW
Les TIC de l’Acidd
voient le monde en vert
À
45 ans, Gilles Berhault assume ses engagements. Ce dirigeant à mi-temps
(il a créé une agence de communication) consacre le reste de son activité
de chef d’entreprise à jeter de l’Acidd
dans la communication environnementale. Acidd
pour Association communication et information
pour le développement durable, partenaire du
Comité 21*.
Peut-on créer un vrai forum-salon en étant
bénévole ?
J’en suis la preuve. Pour la bataille de l’environnement, la communication est essentielle. D’où
l’idée de créer ce salon, TIC 21, pour Technologie
de l’information et de la communication.
Un salon avec exposants ?
Il existera quelques stands, mais l’essentiel
repose sur les échanges. 500 participants de
30 ou 40 pays. Les représentants d’organisations
internationales, d’agences gouvernementales,
des collectivités locales, bien sûr des entreprises
et des associations.
Vous allez beaucoup évoquer les déchets. Un
exemple chiffré m’a frappé dans votre communi-
Marre du « c’était
mieux avant »
GILLES BERHAULT
cation : l’impact
environnemental
d’un ordinateur !
Un PC exige 1 500 litres d’eau pour sa fabrication. 240 kg de carburant fossile. 22 kg de produits chimiques. 1 500 à 2 000 composants en
provenance du monde entier. Or, aujourd’hui,
moins de 15 % des ordinateurs sont recyclés… La
réglementation évolue. La directive européenne
dite D3E étend la responsabilité aux producteurs.
Le message de TIC 21 est simple : les technologies de l’information et de la communication
aident à rendre le monde meilleur de façon responsable.
TIC 21 se tient du 28 au 29 mars à Valenciennes.
Pourquoi cette ville du Nord ?
Parce que la municipalité a créé un « anneau
citoyen », un réseau d’information municipale, en
prise directe avec sa situation de ville frontalière
avec la Belgique. Valenciennes s’ouvre sur l’international.
Recueilli par Marc Francel
* En 1992, au Sommet de la Terre de Rio, 173 chefs d’État et de
gouvernement ont signé un programme d’actions, l’Agenda 21.
Le Comité 21 – Comité français pour l’environnement et le développement durable est chargé de le faire vivre en France .
bonnes feuilles
L’AFRIQUE DU XXIe SIÈCLE, PAR JACQUES BONJAWO, ED. KHARTALA
Clés pour un continent Internet
L
es livres sur l’Afrique, son devenir, ses
plaies, ses espoirs ont dû consommer
une forêt équatoriale ! Souvent, en
pure perte. Le second ouvrage que consacre Jacques Bonjawo à « son » Afrique, celle du XXIe siècle*, doit se ranger parmi
les documents de référence et d’action. Voilà un
manager accompli de haut niveau installé chez
Microsoft à Seattle, aux États-Unis. Il choisit en
janvier 2004 une mise en disponibilité pour, sur
place, s’impliquer dans l’Université virtuelle africaine comme président du conseil d’administration : cette organisation intergouvernementale
créée en 1997 met en place les meilleures techniques d’information. Objectif, combler le fossé
numérique. Mais c’est en qualité de manager du
programme IT Academy de Microsoft qu’il revient
en Afrique pour sillonner le continent. De cette
expérience de terrain, le manager de Microsoft a
tiré l’essence de son livre : au XXIe siècle, l’Afrique tient la clé de la formation de ses cadres et
de sa jeunesse. « Les Africains peuvent réussir,
à un coût moindre » écrit celui qui s’est efforcé
de transmettre les technologies informatiques
et en réseau aux universités africaines. Désormais, les germes sont à l’œuvre. Lesquels ?
Les démocraties en devenir, du Sénégal à la Tanzanie, de l’Afrique du Sud au Mali ou au Mozambique. La formation qui se développe sur place.
La mondialisation : « Une chance pour le continent, avec les expériences off shore qu’elle procure aux Africains et les salaires décents qu’elle
implique. » Sous-titre de l’ouvrage : L’Afrique
de nos volontés. Entrepreneurs, managers, dirigeants y puiseront de nouvelles motivations.
OM
* Il a déjà publié L’Internet, une chance pour l’Afrique chez
Khartala.
Dans quel monde vivons-nous ?
Celui de notre passé idéalisé ?
Celui d’un présent non maîtrisé ?
Celui d’un futur qui nous effraie ?
Ces questions me sont venues
un matin de novembre en participant
à un échange avec deux de mes
collègues à la machine à café. Autour
de leur nectar lyophilisé, il et elle
étaient en train de se plaindre de
tout et de rien en prenant soin de
stigmatiser des boucs émissaires.
Leurs propos étaient du style :
– Avant, c’était pas comme ça.
Il y avait du respect dans l’entreprise,
nos patrons étaient des gens du sérail
qui avaient obtenu leur poste
au mérite et pas des jeunes financiers
bardés de diplômes qui ne savent pas
de quoi ils parlent.
– Tu as raison, tu as vu tout ce qu’il
nous demande, c’est complètement
fou. Il faut faire son travail et en plus
tout changer et puis quoi encore !
– Ils veulent encore changer
l’informatique. Ils ne savent plus
ce qu’ils veulent. Un jour c’est comme
ça, le lendemain c’est différent
et le surlendemain c’est encore autre
chose.
– Qu’est-ce qu’on était bien avant…
Après avoir écouté pendant cinq
minutes leurs gémissements socioorganisationnels, j’ai craqué et suis
intervenu dans leur conversation.
– C’était quand avant ? Dans
les années 1930 où il fallait demander
au contremaître pour aller faire
pipi ! Après la guerre, où les gens
travaillaient 70 heures par semaine
pour reconstruire le pays ? Dans les
années 1960 où le seul dialogue était
la grève ? Dans les années 1980
où le fric était la seule valeur avec
Bernard Tapie comme idole !
La collègue : « Pourquoi es-tu agressif
ce matin ? »
– Parce que j’en ai marre de cette
sinistrose et que le « c’était mieux
avant » m’énerve. C’est à nous de
construire le monde futur
en y participant avec envie, humour
et enthousiasme, et non pas en rêvant
sur un passé qui n’était pas aussi
idyllique que ça.
David Autissier
1,6 %
du commerce mondial revient à l’Afrique,
Afrique du Nord comprise, mais hors Afrique du
Sud. C’était 9 % au moment des indépendances.
Source : chiffres cités par Jacques Bonjawo.
maître de conférences
à l’université Paris XII.
Auteur de plusieurs ouvrages en
management, il anime un blog sur
les situations de travail
sur le site www.portenawak.fr.